Maurice Desodt naît à Bailleul en 1926. Après avoir passé brillamment son Bac, il obtient son diplôme d’études supérieures en 1949. Bien décidé à s’installer à son compte, il ouvre son garage au 97 rue Jules Guesde en 1954. Le garage était auparavant la propriété de Georges Degroote, depuis les années 1930.
Les bijouteries Jouvenel
Jules Jouvenel naît à Bruxelles en 1900. En 1914, suite à la déclaration de la guerre il part en exode à Londres en Anglerterre. Il trouve un travail à Wimbledon, sur le terrain d’aviation : il apprend sur le tas à réparer des tableaux de bord de navigation aérienne, des instruments à aiguilles. Il se passionne alors pour cette activité nouvelle. A son retour en 1919, Jules est bien décidé à créer son commerce. Il se perfectionne dans un atelier d’horlogerie à Roubaix. Il reprend en 1921, le commerce »A la Gerbe d’Or » d’ Eugène Clauss horloger, bijoutier, opticien au 154 rue de l’Alma.
Jules se marie avec Mathilde. Ils ont deux enfants : Pierre né en 1927 et Jean-Claude né en 1933.
Dans les années 1930, Jules Jouvenel développe son commerce de façon importante. Son expérience est reconnue et appréciée de la clientèle. Il vend des marques célèbres, comme les carillons Westminster, mais également les réveils Jaz, les montres Lip et Oméga. Il commence à transformer des vieux bijoux en créations originales.
Dans les années 1940, l’aîné des deux garçons, Pierre, devenu adolescent, commence à apprendre le métier. Jules délaisse peu à peu l’activité d’opticien, pour se consacrer à ses deux passions : l’horlogerie et la bijouterie.
L’affaire de Jules et Mathilde se développe fortement, et le manque de place se fait cruellement sentir. L’occasion se présente en 1956, lorsque la maison voisine au 156 de la rue de l’Alma se libère. Jules en fait l’acquisition et transforme complètement le 154 et 156 en un seul point de vente. Les travaux sont confiés à Fernand Rotty 24 ter rue Stephenson. La nouvelle façade de couleur grise et rouge foncé est magnifique.
En 1952, le fils aîné, Pierre, ouvre son magasin à Lys lez Lannoy au 112 rue Jules Guesde.
Tous les ans au mois de Juillet, se déroule la braderie de la rue de l’Alma ; c’est l’occasion de proposer l’ensemble des produits du magasin avec une baisse de prix.
Jean-Claude abandonne son poste d’employé comptable au tissage Emile Toulemonde, pour aider son père à l’atelier d’horlogerie et se consacrer à temps plein au commerce de ses parents.
Jules prend sa retraite à la fin des années 1960. Jean-Claude et son épouse Christine reprennent le magasin de la rue de l’Alma en 1970, et font appel en 1977 à l’entreprise de Christian Dupont à Tourcoing pour un nouvel habillage de la façade du magasin, en couleur gris anthracite et acier.
La 3° génération Jouvenel arrive !
Jean-Claude et Christine ont 5 enfants : 4 garçons et une fille.
Les 4 garçons sont apprentis et apprennent le métier, soit horloger, soit bijoutier et sont prêts à assurer la relève.
– Stéphane se spécialise en horlogerie, il passe son diplôme à l’école d’horlogerie de Morteau, il ouvre un magasin au 85 rue de Mouvaux puis part s’installer à Bergues en 1996.
– Xavier diplômé également en horlogerie, reprend le magasin, de son oncle Pierre, du 112 rue Jules Guesde, puis ouvre un magasin quelques années plus tard, à Lannoy au 6 rue des canonniers
– Damien, après son apprentissage chez un maître joaillier à Lille, s’installe en 1982 »bijoutier en chambre » c’est à dire qu’il travaille en tant qu’artisan-bijoutier à son domicile personnel, rue Léon Marlot à Roubaix. Il crée des bijoux et assure le SAV des bijoutiers roubaisiens : Bousquet et Soyez : confrères et amis.
– Christophe fait des études commerciales, et aide son père Jean-Claude à gérer le magasin de la rue de l’Alma
Dans les années 1990, Jean-Claude et Christine refont complètement le magasin de la rue de l’Alma, intérieur et extérieur, pour un accueil encore plus chaleureux de leur clientèle.
Jean-Claude devient, en 1978, président de l’association des commerçants de la rue de l’Alma.
En 2002, Jean-Claude et Christine Jouvenel prennent leur retraite. Christophe reprend le magasin de la rue de l’Alma.
La devise de Christophe, c’est : l’expérience au service de la clientèle. Il propose :
– un choix immense de montres avec des marques prestigieuses Festina, Lorus et Bayard
– des bijoux en or garanti 18 carats et non pas 9 carats comme beaucoup de concurrents
– des possibilités de création et de transformation de bijoux
– le rachat d’or au meilleur prix.
Damien Jouvenel et son épouse Jocelyne, font l’acquisition en 2001, d’un terrain avenue Gustave Delory à l’angle de la rue Edouard Vaillant, pour y créer leur magasin et atelier. Damien et Jocelyne proposent leurs services de réparation, transformation et création de bijoux sur mesure.
Guillaume, le fils de Damien Jouvenel, passe 4 années de formation en bijouterie à Namur en Belgique, puis 3 années à Saint-Amand-Montrond où il obtient le brevet de métier d’art en joaillerie. De retour à Roubaix, il prend le relais de son père qui prend sa retraite, en 2020.
La 4° génération Jouvenel arrive . . .
Jouvenel, c’est un nom, une tradition, un savoir faire, un métier de passion depuis 4 générations, depuis un siècle, puisque l’entreprise a été créée en 1921 à Roubaix.
Le savoir faire familial centenaire !
Remerciements à tous les membres de la famille Jouvenel ainsi qu’aux archives municipales,
Récréation
Jules Rouvillain est né à Roubaix en 1922. Après la seconde guerre mondiale, il part à Arras retrouver sa fiancée, Yvonne. Jules a un sens inné du commerce. Il commence sa carrière en vendant des sacs Delmar sur les marchés. Il trouve ensuite un emploi de représentant chez Berne distibuteur de jouets et de bimbeloterie.
En 1946, il se marie avec Yvonne à Arras. Il devient commercial chez GéGé, important fabricant de jouets : poupées, dînettes, jouets mécaniques, jeux scientifiques etc. Il visite les commerçants de la région.
Ses affaires fonctionnent très bien. Jules est heureux, mais… son souhait le plus cher, est de pouvoir créer son propre magasin de jouets, car il est persuadé qu’il va réussir, au vu de son expérience acquise, depuis des années, dans son domaine.
L’occasion se présente, au début des années 1960, lors d’une visite à son client : le magasin Récréation au 15 Grande rue à Roubaix. Le commerçant, Henri Ducoulombier vient juste de reprendre ce magasin en 1959, qui a longtemps été tenu par L. Everaere.
Henri possède également le commerce de meubles Ducoulombier au 7 rue de Lannoy. Il vient d’ailleurs de recevoir un courrier de la mairie qui l’informe de sa prochaine expropriation car le centre commercial Roubaix 2000 va se construire.
Désabusé et déçu, Henri Ducoulombier décide d’arrêter sa carrière, et de revendre son magasin de jouets : Récréation.
Jules Rouvillain saute sur l’occasion. L’affaire est conclue. En 1964, Jules, son épouse Yvonne et leurs 3 filles s’installent à Roubaix.
Fort de son expérience, Jules Rouvillain communique par la presse locale, sur le changement de propriétaire, et devient rapidement le plus grand magasin de la ville, en Jeux, Jouets et Modélisme.
Jules et sa famille habitent sur place, dans la maison séparée du magasin par une ancienne cour intérieure. Derrière le logement se trouve le jardin, et, au bout de cet espace vert, un local assez important pour le stockage des jouets. Le 1° étage du commerce sert à l’exposition de jouets de grande taille ( baby-foot, table de ping-pong etc ) Au 2° étage, se trouve la réserve.
Jules Rouvillain référence et propose toutes les grandes marques de jouet dans son magasin.
Jules continue son adhésion au groupement de commerçants : Élégance et Distinction. Il soigne en particulier le look de son magasin, en décorant et aménageant de superbes vitrines alléchantes, pour les passants qui déambulent dans la Grande rue. Bon nombre de roubaisiens se souviennent encore, à ce jour, de ce fantastique magasin, de ces magnifiques vitrines de poupées et de peluches.
Tous les ans, Jules et son épouse, se déplacent à Paris au salon du jouet pour y faire leurs achats de fin d’année. Très régulièrement vers la fin Janvier, ils partent à Nuremberg en Allemagne, au salon international du jouet. C’est la plus importante foire du jouet au monde. Ils sélectionnent leurs fournisseurs, choisissent les jouets et en particulier les célèbres boites à musique Steinbach.
Il développe fortement le modélisme, et devient au début des années 1970, le plus grand spécialiste de la région en modèle réduit : trains, circuits électriques et maquettes. Il crée son propre catalogue : « Le Modéliste ».
Pour exposer ses nombreuses références, il crée une extension à son magasin, en transformant le sous-sol de son habitation, en salle spéciale de modélisme. L’accès à cette arrière boutique se fait par une légère descente dans l’ancienne cour intérieure.
Yvonne, son épouse l’aide à la gestion et la tenue du commerce. 5 vendeurs sont présents toute l’année dont 2 pour les maquettes, et en Novembre Décembre, 10 vendeurs supplémentaires viennent renforcer l’équipe en place. C’est une vraie fourmilière, car bien sûr, la fin d’année ( St Nicolas, Ste Catherine et Noël ) est une période très importante et incontournable pour le magasin.
Au début des années 1970, Jules Rouvillain adhère au groupement Jouéclub. C’est une coopérative qui permet l’achat de jouets en grande quantité, et donc au meilleur prix. Cette adhésion lui permet de bénéficier d’une publicité nationale, et en particulier la création et diffusion d’un superbe catalogue de jouets, distribué en fin d’année.
Dans les années 1980, les jeux électroniques font leur apparition sur le marché. Jules Rouvillain souhaite bien évidemment proposer à la jeune clientèle les marques Atari, Nintendo et bien d’autres.
En 1988, Jules a 66 ans. Il décide de prendre une retraite bien méritée. Il cède son commerce au groupement belge Christiaensen. L’enseigne Récréation disparaît. Le nouveau directeur Hugues Robiche modifie le magasin et change complètement de stratégie commerciale. Le magasin se heurte également à la concurrence des grandes surfaces spécialisées en jouets, et malheureusement, les affaires ne sont plus aussi florissantes.
Le magasin disparaît totalement en 1997, rasé car l’emplacement du 15 grande rue devient la deuxième entrée du centre commercial »Espace Grand Rue ».
Remerciements à Françoise Daulmerie-Rouvillain, à Thierry Bausier ainsi qu’aux archives municipales
Camus Duhayon ( suite )
En 1953, Georges Camus décide de transformer son habitation du 4 rue de Lannoy, en créant un étage supplémentaire. Les travaux sont confiés à l’entreprise belge Louis Damide à Dottignies.
Il confie à l’entreprise Romain d’Arras, en 1958, les travaux pour une modification de la façade du magasin du 4 rue de Lannoy Continuer la lecture de « Camus Duhayon ( suite ) »
André Roose : maître-tailleur
André Roose est né en 1925. A 14 ans, il passe son certificat d’études. Il est passionné de menuiserie et d’ébénisterie, mais ses parents préfèrent l’orienter vers un métier plus »noble » comme la couture. La mère d’André, Hélène Roose est d’ailleurs couturière à son domicile, au 3 avenue Anatole France à Lys lez Lannoy.
Camus Duhayon
Émile Camus naît à Roubaix en 1882. Il effectue son service militaire au début des années 1900, dans un atelier qui confectionne des uniformes militaires. Il se passionne pour cette activité très nouvelle pour lui : la confection, les tissus, la couture.
Câble et télévision
Janvier 1989, c’est l’an 1 du câble à Roubaix. Les premiers abonnés sont connectés à la fin du mois, par une société privée filiale de la Générale de chauffe qui construit et gère le réseau. Cette société a été choisie car elle propose des délais intéressants et des possibilités technologiques. Pour la conférence de présentation, 1200 prises sont installées dans le centre de Roubaix. En février le réseau câblé est inauguré, il dessert 300.000 habitants les premiers abonnés reçoivent les images du monde depuis quinze jours, ils ont « le monde au bout des doigts ». En mai, un grand photographe couturier, Thierry Mugler, vient à Roubaix pour faire la campagne de promotion de l’Eurotéléport.
Carette-Duburcq, rue du Luxembourg
Cette entreprise naît en 1866 ou 1868 sous l’impulsion d’Alphonse Carette né en 1833 à Dottignies. Ses parents sont Louis Joseph Carette, né en 1800 et Apolline Brulois, née à Lannoy en 1802. Il épouse fin Août 1874 Marie Duburcq, née en 1843, dont le père Jean Baptiste est Filateur. La société prend alors le nom de Carette-Duburcq. Elle est spécialisée à l’origine dans les travaux de pavage, mais va bientôt élargir son champ d’activités : terrassements, travaux publics, ouvrages d’art, chemin de fer, mais aussi négoce et vente de matériaux de construction.
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La chemiserie René VIOLETTE (suite)
La chemiserie René VIOLETTE
René VIOLETTE est coupeur de vêtements chez un industriel fabricant de chemises : »les gendres de Désiré Delbarre » au 64 rue d’Alsace, maison fondée en 1898. Il rencontre sur son lieu de travail Odette Bouquet, la fille d’André et Yvonne Bouquet-Delbarre.
Après leur mariage, René et Odette VIOLETTE souhaitent créer leur commerce de détail. En Octobre 1945, ils signent un bail pour un local commercial, situé au 70 rue de Lannoy, une des artères les plus commerçantes de la ville. Puis, en Février 1946, ils ouvrent leur commerce de chemiserie et accessoires, en lien étroit avec la production des beaux parents.
La situation économique, après la 2° guerre mondiale, est difficile. Odette gère seule le magasin et René continue son activité chez »Les gendres de Désiré Delbarre » pour subvenir aux besoins du ménage. Les affaires se développent et, en 1949, René décide de suivre des cours de coupe de vêtements par correspondance ( enseignement théorique et pratique de coupe pour chemises, caleçons, pyjamas )
Suite à cette formation, René fabrique, dans l’arrière boutique, des vêtements sur mesure (en particulier des chemises). Odette s’occupe du magasin.
René s’approvisionne en coton chez des fournisseurs roubaisiens, et en particulier les tissus Hallynck avenue Jean Lebas et les Éts Jean Deffrenne rue Dampierre. Après avoir pris les mensurations de la personne, René découpe le tissu choisi par le client, suivant la forme des patrons qu’il possède et qu’il adapte, puis dépose les morceaux de tissus et triplures au domicile de la couturière, Mme Rachel Spielers à Leers, qui les assemble à l’aide de sa machine à coudre,
Dans les années 1950, le commerce se développe de façon très satisfaisante, grâce à la qualité de fabrication des chemises, et également à la vente de produits complémentaires ( sous-vêtements, pyjamas, cravates, maillots de bain, boutons de manchettes etc ) de marques prestigieuses : Eminence, Valisère, Hom, Pierre Cardin, Ted Lapidus, Jockey, Rasurel…
René et Odette sont les premiers dépositaires de la marque Lacoste à Roubaix.
Les époux ne comptent pas leurs heures de travail. René travaille très tard à l’atelier, mais trouve le temps de pratiquer son sport : il fait partie de l’équipe compétition de water-polo du S.C.R : le Swimming Club de Roubaix, à la piscine de la rue des champs. Sa dévotion au sport l’a conduit à être médaillé par le ministre des sports de l’époque, Maurice Herzog.
En 1954, ils achètent la maison du 70 rue de Lannoy qu’ils occupaient en tant que locataires. René devient membre de la chambre syndicale des chemisiers de France, en 1957. Chaque année, il distribue à ses clients, un calendrier rappelant la fête des pères du mois de Juin.
Au début des années 1960, les commerçants de la rue de Lannoy apprennent qu’ils vont être expropriés, pour permettre la construction du centre commercial Roubaix 2000. Les commerçants commencent à quitter les lieux. Le commerce de lingerie voisin, de A. Carette, au 72, étant libre, René expose ses chemises dans la vitrine, pour quelques mois.
Le 24 Avril 1964, René et Odette VIOLETTE reçoivent leur lettre d’expropriation. En Juin de la même année, ils créent leur SARL : »René Violette et Cie » et ouvrent leur magasin au Lido en 1965.
À suivre . . .
Remerciements à Jean-Pierre, Nicole et Marc VIOLETTE, ainsi qu’aux Archives Municipales