Gonzague Olivier

Gonzague Olivier doc 356 Porsche Club France

Né le 27 septembre 1921 à Roubaix, Gonzague Olivier est le fils du fondeur constructeur Maurice Olivier et de Léonie Dewavrin. C’est un pilote automobile français de rallyes et sur circuits. Gonzague Olivier, brillant sportif, est à son aise sur l’eau où il excelle en ski, comme à la barre d’un bateau à moteur. Il est tout aussi performant sur les routes ou les pistes au volant d’une voiture de course, lors de rallyes et d’épreuves d’endurance. Champion de ski nautique et vainqueur de grandes épreuves en rallyes et en endurance, Gonzague Olivier fait référence dans le monde de la compétition automobile d’après guerre.

La Simca 8 sport Site l’Automobile ancienne

Champion de France de hors bord 1950/1951, il travaille alors dans le milieu de l’automobile. En 1952, il participe en mai au Circuit International de vitesse de Bordeaux qu’il termine deuxième sur Simca 8 Sport, puis un mois plus tard aux 12 heures d’Hyères sur la même voiture avec Bernard Dubly, ils finissent premiers de leur catégorie.

Sur Porsche 356 1500 S aux 24 h du Mans 1954 Site les 24 h

Il remporte la Coupe du Printemps de Montlhéry en 1954, sur Porsche 356 (Linas-Montlhéry, Sport 2L.) Puis avec Mme Olivier, il est premier de sa catégorie au Rallye du Soleil Cannes. Il est 4e Rallye des Routes du Nord en 1954, avec Gilberte Thirion sur Porsche 356 1500 S. En 1954 encore, il est engagé au Mans sur une Porsche 550 numéro 47 et termine 1er de la catégorie 1100 cm³ avec Zora Arkus Duntov. Aux douze heures de Reims associé à Veuillet, il obtient la seconde place sur 1500 cm³. Il finit l’année champion du nord Automobile et obtient le record de France Angleterre de ski et de canot automobile.

Gonzague Olivier au Mans Photo Le Mans Eklablog

En 1955 il participe à toutes les grandes épreuves automobiles de la saison et bien qu’accidenté au Rallye du Nord, il obtient le meilleur temps toutes catégories à Escalles et à Roubaix. Il remporte les 24 Heures de Paris sur le Spyder 550 numéro 38, avec Auguste Veuillet, catégorie 1500 cm³. Puis il termine 2ème de sa catégorie aux 24H du Mans toujours sur 550 1100 derrière Auguste Veuillet, l’année du terrible accident.

Porsche spyder Site RacingSportsCars.com

En 1956 à la suite d’une fracture de la jambe et de la cheville, Gonzague Olivier ne participe qu’aux 1000 kilomètres de Paris sur Spyder Porsche avec Duthoit, mais abandonne par suite d’un dérapage. Il délaisse alors le sport automobile et se remet au hors bord avec succès, en remportant le Grand Prix de la ville de Cannes. En août il se classe premier de la Coupe de Paris sur Dinghy 583 cm³ .

En 1960, partant de Wissant, Gonzague Olivier traverse la Manche en ski nautique et son exploit est homologué à Douvres. Il déclarait : Tous les sports m’intéressent sans aucune distinction, et dans la mesure de mes possibilités de pratiquer au maximum les disciplines autres que celles qui m’ont apporté des titres nationaux ou régionaux.

La société G. Olivier doc cercle du motonautisme Classique

Il se consacre ensuite à la construction de dinghies à moteur destinés au ski nautique et deviendra une personnalité respectée dans le monde du nautisme. Ses bateaux sont aujourd’hui recherchés et appréciés par les amateurs de nautisme vintage. Il nous a quittés le 30 janvier 2013 à Annappes.

Stanislas Motte pilote

Un article de Nord éclair daté de janvier 1964 nous apprend que deux roubaisiens ont participé au célèbre Rallye de Monte Carlo. Mieux encore ils ont fini premiers de leur catégorie ! Il s’agit de Stanislas Motte et de Jean Marie Buyssens.

Stanislas Motte est né à Tourcoing le 20 avril 1930 dans une famille aisée. Le père appartient à une grand lignée de négociants textiles qui compte parmi ses ancêtres les filateurs Motte Roussel et Motte Dewavrin. Sa carrière automobile semble officiellement commencer en 19561, lorsque Stanislas Motte achète à M. Paul Mazaud, concessionnaire Salmson de NANTES une Salmson 2300S. Présenté au quarantième Salon de l’Automobile de 1953, ce modèle possédait une ligne agréable, avec sous le capot un moteur quatre-cylindres double arbres à cames en tête de 105 ch associé à une boite Cotal électromagnétique, ce qui en faisait une redoutable voiture de sport. Monsieur Stanislas Motte la fait immatriculer en mai 1955 et effectue à son volant le Rallye International des Routes du Nord 1956, associé à Jean-Marie Buyssens, et l’équipe termine à la dixième place de l’épreuve emportée par la paire Robert Buchez et Claude Storez sur Porsche 356.

La Salmson 2300 Site https://www.aguttes.com

Ce résultat inaugure vraisemblablement une carrière de pilote de rallye, avec les difficultés inhérentes à ce sport. La Salmson a-t-elle été revendue pour couvrir les frais d’une autre course ? L’inventaire des courses2 nous indique la participation de Stanislas Motte et Jean-Marie Buyssens au Rallye International des Routes du Nord de 1958 sur Renault Dauphine TS, véhicule moins prestigieux mais tout à fait performant. Ils terminent second derrière la paire Bernard Consten Jean Hébert sur Panhard Dyna ZI.

À partir de 1960, les deux pilotes vont démarrer une collaboration avec la marque allemande NSU (Neckarsulm Strickmaschinen Union). Ils courent le Tour de France automobile de cette année là sur NSU Prinz 1 et terminent vingtièmes de leur catégorie remportée par Bernard Consten et Jack Renel sur Jaguar Mk2 3.8. Les NSU Prinz sont des automobiles développées par le constructeur allemand NSU de 1957 à 1972.

Stanislas Motte sur NSU en 1965 Site Printerest

En 1961, Stanislas Motte court avec Pierre Vandewynckèle sur Porsche 356 1600 à l’occasion du Rallye International du Touquet. L’expérience ne rencontre pas de résultat.

Il faut attendre 1963 pour retrouver Stanislas Motte au départ de trois épreuves sur NSU. Tout d’abord, le Rallye International des Routes du Nord couru avec Jean-Marie Buyssens avec une 9e place en catégorie T. Puis le Tour de France automobile, auquel il participe avec Paul Duthilleul sur NSU Prinz Sport GT1. Ils enlèvent la seconde place de leur catégorie et finissent 23e au général. La troisième course, c’est le Tour de Corse avec Jean-Marie Buyssens sur NSU où ils se classent à la dixième place.

Vainqueurs en 1964 Doc NE

Puis c’est la participation au Rallye de Monte Carlo 1964, chroniqué par l’article de Nord éclair. Les deux co équipiers courent sur NSU Prinz 4 et remportent leur catégorie, finissant 89e au général. Les deux roubaisiens (selon NE) sont des pilotes confirmés qui appartiennent au Club sportif automobile du Nord et cette victoire est une juste récompense de leurs efforts.

Le Tour de France automobile de 1964 couru avec Georges Bertelotti se termine par un abandon.

Trois courses en 1965 : le Rallye International des Routes de France avec Jean-Marie Buyssens, pas de NSU à l’arrivée, la Coupe des Alpes courue avec Yves Guérin se solde par un abandon et le Tour de Corse avec Jean-Marie Buyssens sur NSU 1000 TTS par une 13e place.

La dernière course mentionnée par notre inventaire a lieu en 1969 et c’est le traditionnel Rallye International des Routes du Nord que Stanislas Motte et Jean-Marie Buyssens courent sur Porsche 911 S. Ils n’apparaissent pas au classement ni dans la liste des abandons.

Stanislas Motte est alors âgé de 39 ans. Est-il resté dans le milieu de l’automobile ?

1D’après le site https://www-ewrc–results-com

2ibidem

Jacques Pollet, pilote automobile

Jacques Pollet est un pilote automobile français né le 28 juillet 1922 à Roubaix, et décédé le 16 août 1997 à Paris. Fils du co-fondateur de la Redoute, il s’inscrit en 1951 à la Targa Florio et court avec Thomas Mathieson un pilote écossais expérimenté sur Frazer Nash. Il ne termine pas, il doit abandonner pour cause de casse moteur.

La frazer Nash de Jacques Pollet Photo Classiccarcatalogue.com

Puis il intègre le team Gordini aux côtés de pilotes comme Jean Behra, Elie Bayol, Paul Frère, André Pilette, Georges Berger, Clemar Bucci et Harry Schell. Il participe aux 24 heures du Mans, le 12 et 13 juin 1954, avec André Guelfi sur une Gordini T15. Ils feront 263 tours et seront classés classés sixièmes de leur catégorie. Jacques Pollet remporte ensuite le Grand Prix de Picardie du 20 juin 1954 au volant d’une Gordini T15S.

La Gordini T15S de 1950 doc Wikipedia

Jacques Pollet participe au Grand Prix de France, le 4 juillet 1954, sur le circuit de Reims, abandon suite à une casse embrayage. Puis c’est le Grand Prix d’Espagne qui se déroule le 24 octobre 1954, à nouveau abandon pour casse moteur. Faute de moyens, la petite structure Gordini vit une fin de saison difficile, les voitures payant leur manque de préparation par une fiabilité désastreuse. Sur les trois voitures inscrites, seules deux ont été amenées : il s’agit de monoplaces du type T16 (560 kg, moteur six cylindres, environ 230 chevaux à 6500 tr/min), qui seront pilotées par Jean Behra et Jacques Pollet. Pour la course de la Baule, le 22 août 1954, des ennuis de pont arrière l’empêchent de confirmer une belle prestation.

Jacques Pollet sur Gordini T16 en 1954 Coll Particulière

Le 4e tour de France automobile présente un parcours de plus de 6 000 km, toujours réparti en trois étapes. 124 équipages sont au départ le 3 septembre, et 55 seront à l’arrivée le 12 septembre. L’épreuve est dominée par les deux Gordini de Pollet et Guelfi, une erreur de parcours de ce dernier dans la troisième étape assurant la victoire définitive pour l’équipage Pollet-Gauthier.

Du 3 au 12 septembre, le parcours comporte trois étapes (environ 6 041 km), avec 9 épreuves de classement : Nice – Brest (environ 2 412 km), comprenant 2 épreuves chronométrées : Col de Peyresourde (4,5 km), Le Mans (161,9 km), Brest – Nancy (environ 2 190 km)), comprenant 4 épreuves chronométrées : Brest (300 m), Roubaix (500 m), Reims (41,5 km), côte de Nancy (2,4 km) et Nancy – Nice (environ 1 439 km), comprenant 3 épreuves chronométrées : Nancy (1,5 km), La Turbie (6,3 km) et Nice (100 km).

Jacques Pollet vainqueur du Tour de France automobile 1954 doc NE

L’équipage Jacques Pollet – Hubert Gauthier (Gordini T15S) finit victorieux de l’épreuve. Ce ne fut pas facile. Lors du passage à Roubaix, Jacky Pollet le roubaisien connut des ennuis mécaniques qu’il fit réparer dans un garage de la ville. Il se présenta pour l’épreuve de vitesse du Parc de Barbieux avec son équipier Gauthier avec une voiture réparée mais avec un problème à l’essieu arrière droit. Ils prirent quand même le départ et il réalisa une bonne moyenne à peu de distance du vainqueur de l’épreuve annexe.Puis, après six nuits et quatre jours de volant, l’équipage Pollet Gauthier remportait l’épreuve.

Formule 1, saison 1955, toujours chez Gordini, il participe à trois grands prix : Monaco, Pays Bas et Italie. Pour Monaco, le Marseillais Robert Manzon épaule Élie Bayol et Jacques Pollet. Tous trois vont piloter d’anciennes T16 à moteur six cylindres en ligne, le nouveau modèle à moteur huit cylindres n’étant pas terminé. Manzon dispose d’une version à freins à disques et du moteur le plus fringant (220 chevaux à 6000 tr/min), ses coéquipiers de versions à tambours et de moteurs dépassant à peine les 200 chevaux. Maurice Trintignant sur Ferrari remporte l’épreuve. Jacques Pollet finit 7e après être parti en dernière ligne sur la grille de départ. Mais il ne marque pas de points.

Jacques Pollet sur Gordini en 1955 site Pinterest

L’épreuve suivante est à Zandvort, pour le Grand Prix des Pays Bas. Malgré les problèmes financiers qui l’assaillent, Amédée Gordini est parvenu à engager trois anciens modèles T16 (la nouvelle Type 32 à huit cylindres n’est pas achevée). Ces voitures sont confiées à Robert Manzon, Jacques Pollet et Hermano da Silva Ramos qui fait ses débuts en championnat du monde. Malgré l’atout de leur faible poids (moins de 600 kg à vide, environ 640 en ordre de marche) sur ce circuit sinueux, le manque de puissance des T16 (à peine 220 chevaux) constitue un handicap pour l’obtention d’un résultat tangible. Fangio sur Mercedés remporte l’épreuve. Jacques Pollet finit à la 10e place.

Puis c’est le Grand Prix d’Italie à Monza En plus des deux anciennes T16 confiées à Hermano da Silva Ramos et Jacques Pollet, Amédée Gordini engage pour la première fois en course son nouveau modèle T32 à moteur huit cylindres en ligne. Cette voiture, qui a effectué ses premiers tours de roue en juillet à Monthléry aux mains de Fangio, est en phase de dégrossissage : elle pèse plus de 800 kg et son moteur ne délivre encore que 225 chevaux au banc, pour plus de 250 annoncés. Robert Manzon en est le pilote pour cette course. Les trois Gordini cassent leur moteur et abandonnent, Fangio est vainqueur sur Mercedés.

Jacques Pollet participe à d’autres courses. Ainsi le Bol d’Or 55 également connue comme le Grand Prix des 24 Heures de Paris est la 27e édition de l’épreuve et se déroule les 14 et 15 mai 1955 sur l’autodrome de Linas-Montlhéry. Il s’agit de la dernière édition du Bol d’or automobile. Associé à Hermano da Silva Ramos, Jacques Pollet finit quatrième, sa Gordini T15S 2.0 ayant effectué 363 tours.

L’édition des 24 heures du Mans de 1955 est marquée par un terrible événement : un accident se produit avec 84 morts (dont le pilote français Pierre Levegh) et 120 blessés dans la foule. Il est considéré comme l’accident le plus important de l’histoire du sport automobile. Certains pilotes, choqués par le drame de l’accident, mirent un terme à leur carrière, comme le pilote brésilien Hermano da Silva Ramos qui roulait sur une Gordini au moment des faits ou alors le pilote français Mike Sparken sur Ferrari. Impressionnés par l’accident, plusieurs pilotes ne reprennent pas la course, dont Jacques Pollet.

Mercedes Benz 300 SL 1956 doc Wikipedia

En 1956, Jacques Pollet a quitté Gordini et court sur une Mercedes-Benz 300 SL. Le 29 avril 1956 il participe à la 23e édition de la Mille Miglia, une course automobile organisée sur un parcours de 992,332 miles (1597 km) composé entièrement de routes publiques autour de l’Italie, du 28 au 29 avril 1956. L’itinéraire était basé sur un aller-retour entre Brescia et Rome avec départ/arrivée, à Brescia. C’était la 3e manche du Championnat du monde des voitures de sport de 1956. Associé au pilote Paul Flandrak, il finit huitième de l’épreuve. Il participe encore à la 5e édition du tour de France automobile, toujours sur Mercedes-Benz 300 SL, en compagnie d’Édouard Monnoyeur. Il termine à la 49e place.

Là semble s’arrêter sa carrière de pilote automobile, à 34 ans.

André Loens pilote automobile

En août 1957, André Loens présente sa nouvelle voiture de course, une Maserati 2 litres, 200 CV, 635 kg vitesse maximum 275 kmh. Cet engin est le plus rapide dans sa catégorie. André Loens vient de rentrer d’Italie où il s’est entraîné avec le constructeur Maserati et il a procédé également aux essais de la nouvelle conduite intérieure 5CV tourisme aussi rapide qu’une voiture de course, selon lui. Sa Maserati est de couleur rouge et non bleue, sa couleur habituelle en tant que pilote français, car il est le seul coureur privé européen assisté par Maserati.

La Maserati d’André Loens photo NE

Son calendrier est très chargé : le 6 août il part pour Christianstadt où il participe au grand prix de Suède. Le 18 août, il sera au Danemark. Le 25 Août, il participera au grand prix de Belgique à Spa. Sa voiture, seule de la catégorie des 2 litres, entrera en compétition avec des 3 et 4 litres. Il sera le 1er septembre à Salane et le 8 à Cadours. Enfin, il partira pour la Sicile et la Sardaigne. Il se propose également d’effectuer un périple de 20.000 kms en six semaines avec une Maserati et un Racer de 500 cm³ qu’il a construit avec l’aide de son frère, et avec lequel il gagne une course de 120 kms à la Châtre, le 28 juin 1957.

En octobre 1957, à Montlhéry, il dispute la treizième coupe du Salon. Il était le favori, vainqueur probable des deux litres, de l’écurie de Flandre. Au quatrième tour, il passe en tête. Mais on l’attendra vainement au cinquième tour, victime d’un accident il gît sous sa voiture, tué net. Que s’est-il passé ? Arrivé très vite dans un virage, il redoute une embardée et comme l’espagnol Godia le suit de près, il choisit de prendre l’échappatoire qui est devant lui. Celle-ci est barrée d’un calicot sur une base métallique et le roubaisien va se jeter là dessus. Sous le choc, il lâche la pédale d’embrayage et la voiture libérée bondit en avant, percute une barrière de bottes de paille et se renverse. Dégagé et transporté à l’hôpital d’Arpajon, on ne peut que constater le décès, il a été tué sur le coup. C’est la consternation au siège local de l’Écurie de Flandre, rue de Soubise à Roubaix. André Loens avait tant de projets et d’espoirs !

Adrien Théophile Léon Loens, dit André Loens est né le 3 février 1920 à Roubaix. Ses parents habitent boulevard de Metz cour Vercuysse, son père est artisan zingueur. Il avait la mécanique dans le ventre. Mécano de grande valeur, il avait été metteur au point chez Gordini et il avait fignolé les voitures de plusieurs grands champions dont Jean-Pierre Wimile et Raymond Sommer. Puis lui vint le goût de la compétition. Pilote assisté de Maserati, il courait régulièrement depuis sept ans inscrivant à son actif une trentaine de victoires dont celle du Cran d’Escalle et le grand prix de Cadours.

Pendant la guerre, il était engagé dans la RAF en qualité de mitrailleur, ce qui explique qu’à la fin des hostilités, il monte un garage de l’autre côté de la Manche. Il a déménagé à Bournemouth en Angleterre, où il courait sous une licence britannique. Loens dirigeait le garage Purewell Motors à Christchurch, à proximité. Sa première apparition en course date de mars 1951 dans une JBS Norton à Castle Combe, où il finit sixième de sa manche.

André Loens sur JBS Norton doc Coll Particulière

Puis André Loens court à nouveau à Castle Combe le 12 avril, mais cette fois dans un Mk1 Kieft , et il termine deuxième derrière Stirling Moss dans une voiture similaire, puis ce sera Brands Hatch le 21 avril 1951 où il a remporté la première course de la journée, une manche pour l’Open Challenge, mais n’a pas réussi à terminer la finale et a pris la deuxième place de sa manche pour le championnat junior. De nouveau à Brands le 12 mai, André a pris la deuxième place dans une manche du Trophée International mais a échoué en finale. A Ibsley le 4 août, il a pris la deuxième place devant Peter Collins, puis le 18, il a réussi une respectable sixième dans la Allcomers Race à Silverstone.

Modèle Kieft conduit par André Loens Coll Particulière

Pour 1952, André a acheté le nouveau Kieft CK52, et il obtient des résultats globalement similaires, manquant de peu la victoire contre une opposition souvent supérieure. Avec l’ingénieur Martin, il modifie les suspensions Kieft et Cooper et il court en Angleterre, Allemagne, Suède, Belgique, France, tenant tête régulièrement aux ténors de l’époque, S. Moss, P. Collins.

Victorieux à Draguignan en 1952 Coll Particulière

Le 12 avril, il est deuxième derrière Moss à Castle Combe et un voyage en Allemagne lui apporte une excellente seconde place au Nürburgring puis il échoue à Brands et, au début de l’été, il fait une tournée en France, gagnant à Draguignan, faisant troisième à Amiens. De nouveau dans la Staride, Loens a pris la dixième place du Grand Prix de Grande-Bretagne à Silverstone le 19 juillet, puis une seconde place impressionnante derrière Don Parker lors de la finale du Trophée international à Brands le 4 août. Il revient sur Kieft pour une seconde place à Turnberry et une victoire lors de la finale de consolation à Brands. Il a pris la sixième place à Goodwood le 27 septembre et la même chose à Castle Combe en octobre et une troisième légèrement chanceuse à Charterhall le 11 pour clôturer l’année.

André a continué à conduire le Kieft jusqu’en 1953, faisant à nouveau des voyages en France. Il a remporté une victoire à Ibsley le 18 avril et une autre à Castle Combe le 25 en battant Les Leston , Dennis Taylor et Ivor Bueb mais n’a pas réussi à terminer le trophée international à Silverstone en mai. Loens et un certain nombre de pilotes britanniques sont allés à Avus en juillet où André a pris la quatrième place. De retour à Castle Combe en octobre, Loens finit troisième. Il participe également à d’autre courses, sur le Cooper Bristol de George Hartwell en 1952 et le Kieft Butterworth en 1953.

La Staride conduite par André Loens Coll Particulière

Pour 1954, il acheta une Staride , gagnante à Davidstow en juin, ainsi qu’un certain nombre de bons classements. André apparaît dans une Martin pour la dernière partie de l’année mais la vend à Roger Gaillard à la fin de l’année. Il semble n’y avoir aucun résultat pour Loens en Grande-Bretagne en 1955, mais il a remporté le Grand Prix de Suède à Kristianstad le 7 août, puis il est cinquième à Karlskoga une semaine plus tard, une victoire à Stockholm et à nouveau à Roskildering au Danemark en septembre, plus la Coupe Fagioli. à Caldaie, en Italie, contre une opposition de 750 cm3, le tout dans sa Cooper Mk IX.

La Cooper MK IX Coll. Particulière

André a vendu son garage de Bournemouth en 1955 et est retourné à Roubaix, en France, puis a construit le Loweno. Avec son frère, il crée la Loweno (pour LOens-WErry-NOrreil), aidé par les membres de l’écurie Flandre : Mrs Noreille, Werry- Delbarre – Monnier- Mulnard – Pollet. Quelques années plus tôt, il a signé une licence en France et il est revenu s’installer chez ses parents 186 rue d’Oran à Roubaix et surtout chez son ami M. Flamencourt garagiste rue de la Madeleine à Lille. Il n’a alors couru que sur le continent, remportant sa manche et deuxième de la finale à Narbonne en juillet, deuxième à Roskildering en août 56, deuxième à Helsinki en mai 1957 et gagnant à La Châtre en juillet.

Loens a fondé l’usine Loweno qui fabriquait de petites monoplaces. Il a poursuivi sa carrière en pilotant son propre Loweno et a également participé à plusieurs courses au volant d’une Formule 3 Cooper de 500 cm3 et d’une voiture de sport Maserati A6GS de deux litres.

André Loens Coll Particulière

André Loens a été tué lors de la XIII Coupe du Salon, tenue le dimanche 06 octobre 1957. Le « Troisième Circuit » de 6,283 kilomètres de Linas-Montlhéry a accueilli l’événement, le parcours comprenait l’Anneau de Vitesse et le virage à Couard. Loens conduisait la Maserati 200SI rouge qu’il avait récemment achetée. Il est inhumé au cimetière de Roubaix.

Infos et images trouvées dans le site http://www.spiritracerclub.org et http://500race.org/people/andre-loens/

Mai 1902

Journal des sports mai 1902

Cyclisme : Maurice Garin engagé dans la course Marseille Paris organisée pour les 18 et 19 mai par l ‘Auto Vélo. Également partant Lesna, vainqueur de Paris Brest et Paris Roubaix, qui sera le vainqueur de l’épreuve.

Lucien Lesna vainqueur photo Jules Beau Collection Bibliothèque Nationale de France

Football : challenge international du nord. La seconde demi-finale mettra aux prises le Havre Athlétic Club et le Beerschot Athlétic Club d’Anvers, détenteur actuel du challenge. Ce sera le 4 mai sur le terrain du Sporting Club de Tourcoing.

Boxe : Jean Desruelles rencontre Mainguet dans la salle du Nouveau Théâtre à Paris. Les deux maîtres ont fait un très bon assaut qui a fait impression. Toujours sûr de lui, Mainguet a tiré aveec beaucoup de sang froid et de courtoisie, tandis que Desruelles avec sa fougue ordinaire arrivait à placer quelques bons coups et à réussir d’excellentes esquives.

Le circuit du Nord à l’alcool Maurice Farman vainqueur  Collection Jules Beau. BNF

Automobilisme : le circuit du nord à l’alcool. Voici le programme complet : une course de vitesse les jeudi 15 mai et vendredi 16 mai. Première étape Fort de Champigny-Arras (410 kms). Deuxième étape Arras-Saint Germain (arrivée à la grille d’Hennemont) (500 kms). Sont engagés neuf motocyclettes, huit motocycles, treize voiturettes, trente six voitures légères, dix sept voitures. Au total 83 engagés. Un concours de consommation (véhicules de tourisme) jeudi, vendredi et samedi. Première étape : Place de la Concorde-Arras (210 kms). Deuxième étape : Arras-Abbeville (260 kms). Troisième étape : Abbeville-Paris (260 kms). Sont engagés dix motocycles et motocyclettes, quatre voiturettes, vingt voitures légères, dix huit voitures. Au total 52 véhicules engagés. Une troisième épreuve pour les véhicules industriels consiste en une seule étape de Beauvais à Paris (85 kms). Sont engagés douze véhicules portant de 100 à 500 kilos, onze véhicules portant plus de 500 kilos. Au total vingt trois véhicules engagés.

Les champions de 1902 Doc Wikipedia

Football : le R.C.R. est champion de France après sa victoire sur le Racing Club de France. Une assemblée générale aura lieu dans un des salons de l’hôtel Ferraille en l’honneur des vainqueurs.

Cyclisme : les vrais pédaleurs de Wattrelos organisent une sortie à Lens pour participer aux courses organisées par Maurice Garin.

Course à pied : la coupe de Saint Omer s’est disputée pour la troisième fois et a été l’occasion d’une nouvelle victoire du Racing Club Roubaisien qui s’attribue de manière définitive ladite coupe offerte par le Sport Audomarois.

Lutte : un match au Club l’Aurore, rue de Menin à Roubaix à onze heures du matin entre MM. Paul Losfeld et Fleurisse Vromant. Enjeu : 25 francs. Arbitre : M. Gustave Lacroix.

Football : le sporting club roubaisien, l’iris club roubaisien, le red star club roubaisien et le football club wattrelosien ont programmé leurs rencontres.

Course à pied : réunions d’entraînement pour le Racing Club de Roubaix et pour le Stade Roubaisien et leurs champions.

Publicité JdeRx mai 1902

Cyclisme : Lesna et Maurice Garin s’abstiennent de participer au premier Bordeaux Paris. Les favoris sont Ambroise Garin, Wattelier, Frédéric et Chaperon.

Maurice Van Den Bruwaene, pilote automobile

Dans le Ravet-Anceau de 1947-48-49, on découvre Maurice Van Den Bruwaene, en tant que garagiste, au 69 rue Jules Guesde à Hem, et ce n’est qu’à partir de 1955 que l’annuaire précise cette adresse en mentionnant : impasse Vandemeulebrouck. Ses publicités réalisées, en 1952 et 1954, dans le journal Nord-Eclair, ne font état que du 69 rue Jules Guesde, sans référence à l’impasse, et indiquent sa qualité de sous-agence Panhard.

Publicités de 1952 et 1954 (Documents Nord-Eclair)

Sans le témoignage des habitants de l’époque et les photographies il est donc difficile de localiser l’établissement à partir de sa seule adresse dans l’annuaire. En effet, dès 1953, on retrouve à la fois le commissariat au 69 et le garage Van Den Bruwaene à la même adresse mais quand on regarde la configuration des lieux, on s’aperçoit que le garage a toujours été dans l’impasse à l’arrière du bâtiment du 69 rue Jules Guesde, lequel a longtemps abrité la police nationale.

Carte postale du début du 20ème siècle (Document collection privée)
Photographie des lieux en 2020 (Document Google Maps)

Dans les années 1950 et 1960, Maurice Van Den Bruwaene est également connu comme pilote automobile. Il court, surtout sur Panhard, dans des grands prix. En 1953, il porte ainsi le numéro 35 dans une Dina Panhard, au Grand prix du cinquantenaire à Roubaix au parc de Barbieux. Il y termine à la sixième place au classement.

Photographie du grand prix en 1953 (Document D. Jouvenel)

Il participe également aux 12h de Reims, en 1953 dans une DB (Deutsch-Bonnet) Tank Rifflard avec laquelle il finit neuvième et, en 1958 dans une Panhard Monopole grâce à laquelle il se classe 1er dans la catégorie des 500 à 750 centimètres cubes. La même année il se classe 18ème au Rallye des routes du Nord dans une DB Panhard.

Résultat de la course et photo de Maurice près de sa voiture (Documents D. Jouvenel)

Pour le tour de France automobile en 1959, il conduit une Dina Panhard mais ne termine malheureusement pas la course dans laquelle il est contraint à l’abandon.

Photos du tour de France automobile de 1959 (Documents D. Jouvenel)

Enfin il compte plusieurs participations aux 24h du Mans. Ainsi, en 1960, il arrive 17ème au classement général et 2ème de sa catégorie sur sa DB Panhard HBR qui porte le numéro 47.

Photos des 24 heures du Mans en 1960 (Documents D. Jouvenel)

Sur une photo prise avec une de ses voitures de course on voit ses 2 mécaniciens devant l’atelier du garage de Hem dans l’impasse (à droite de la photo Georges Cau, chef d’atelier à Hem) ; puis sur une autre photo sont présents l’ensemble des mécaniciens de son garage.

Photo des 2 mécaniciens devant le garage ( Document D. Jouvenel) et photo prise en 2021 au même endroit (Document Google Maps)
Photo de l’ensemble des mécaniciens dans l’atelier de Hem (Document D. Jouvenel)

Il présente également au public Hémois sa voiture de compétition DB (Deutsch-Bonnet) avec laquelle il participe aux 24h du Mans. C’est son excellent mécanicien Georges Cau qui l’accompagne sur le circuit, considéré comme « un sorcier capable de sortir d’insoupçonnables chevaux supplémentaires d’un moteur » d’après les journalistes de l’époque.

Photo de la présentation de sa DB au public hémois dans la garage (Document D. Jouvenel)

Les publicités de 1963 font état du fait qu’il est concessionnaire pour les marques Panhard, René Bonnet (à la dissolution du groupe DB, René Bonnet fonde sa propre marque automobile à son nom, laquelle ne durera que 2 ans), Volvo et Neckar (Fiat Neckar constructeur automobile allemand filiale du groupe italien Fiat).

Publicité de 1963 (Document Nord-Eclair)
Publicité du véhicule Missile de René Bonnet et Photo de ce coupé sport des années 60 (Document Nord-Eclair et Wikipedia)

Dans les années 60, on retrouve enfin des publicités indiquant le garage de Hem comme atelier mais aussi deux magasins de vente et d’exposition, l’un à Lille, au 289 rue Léon Gambetta, l’autre à Roubaix, au 56 boulevard de la République, en tant que concessionnaire exclusif NSU (constructeur allemand spécialisé en moteurs rotatifs), Volvo et BMC (British Motor Corporation) Austin.

Publicité commune pour ses 3 garages (Document collection privée)

Lorsque Maurice Van Den Bruwaene décède, en 1974, l’église St Corneille à Hem est trop petite pour contenir l’ensemble de la foule venue assister aux funérailles. Celle-ci est désireuse de rendre hommage à la fois au brillant pilote automobile, virtuose du volant mais aussi au meneur d’hommes et d’affaires ayant implanté 5 garages dans l’agglomération lilloise. Nord-Eclair lui consacre un article avec photo au titre évocateur : le monde de l’automobile en deuil.

Annonce des ses funérailles (Document Nord-Eclair)

Pour rendre hommage à leur président d’honneur, les membres de la fanfare St Corneille montent une garde d’honneur avec leur drapeau. Le maire d’Hem, Mr Leplat est présent ainsi que Mr Yschard, du comité directeur de la fédération française du sport automobile et bien d’autres personnalités.

A Hem, 10 ans après c’est Pascal Delecroix qui est installé dans le garage. Il est agent Renault et fait de la publicité pour la R5. Par la suite, délaissant l’impasse Vandemeulebrouck, il installe son garage, qu’il occupe encore à ce jour, en tant qu’agent Renault et Dacia, au 63 rue Jules Guesde.

Publicité du garage Delecroix au 69 rue Jules Guesde (Document Nord-Eclair)
Publicité du même garage au 63 rue Jules Guesde et photo de celui-ci (Documents collection privée)

A Roubaix, un garagiste lillois, Mr Crequy, ouvre en 1975 un point de vente BMW, doté d’un magnifique hall d’exposition.

Publicité du garage Crequy de 1975 (Document Nord-Eclair)

Dans les années 2000, la vente automobile y cède la place à un bar, billard, pizzeria à l’enseigne Le Shanon.

Photo du garage Crequy en 1975 (Document Nord-Eclair) et du Shanon en 2021 (Document Google Maps)

Remerciements à Damien Jouvenel ainsi qu’aux archives municipales de Roubaix

Paris Roubaix à l’alcool

En ces temps de difficultés et de dépendances énergétiques, il est intéressant de se remémorer les débuts de l’automobile avec un carburant différent, l’alcool. Paris Roubaix à l’alcool est une épreuve organisée par le journal l’Auto-Vélo et qui aura lieu le lundi de Pâques 8 avril 1901 sur le parcours du Paris Roubaix cycliste. C’est plutôt une démonstration pratique et non une course car la vitesse maximum sera de 30 km/h. Il s’agit également de promotionner l’alcool comme carburant, ce qui est important pour notre région qui fabrique tant d’alcool. Le droit d’entrée est de 20 francs, les engagements sont reçus au siège du journal l’Auto-Vélo.

Une Delahaye au départ Cliché J Beau pour la Vie au Grand Air

Assemblés place de la Concorde, devant le magnifique hôtel de l’Automobile Club de France, les vingt-neuf concurrents ont d’abord répondu à la curiosité du public avant de se prêter aux préliminaires du concours. Les vingt-neuf concurrents : Declercq, Cordonnier, Levassor et De Boisse, Brierre, la société anonyme d’autos et traction , Gillet Forest avec trois voitures, Floris Lorthiois, Brouhot avec trois voitures, Maurice Perez, Prosper Lambert, Delahaye avec trois voitures, Georges Richard avec quatre voitures, Mousay, Sans, Société industrielle des Téléphones, Cornier, Gobron-Brillie, Turgan-Foy, Le Blond. Parmi les chauffeurs il faut signaler la présence de M. le Baron de Rothschild et du croisien Maurice Pérez, le créateur du vélodrome de Barbieux.

Le départ pour la première série des « deux jours » est donné le dimanche matin. L’itinéraire va jusqu’à Amiens soit 148 kilomètres pour les vingt neuf concurrents. Vingt quatre parviendront à Amiens et repartiront le lendemain vers Roubaix.

Le contrôle d’Amiens sur l’esplanade Saint Roch doc La Vie au Grand Air

Un autre départ pour les voitures classées dans la catégorie des « un jour » sera donné le lundi matin. Ceux-là s’en vont directement rejoindre Roubaix avec le droit de prendre de l’alcool à Amiens et à Arras. Vingt et une voitures ont ainsi rejoint Roubaix.

L’arrivée à Roubaix s’effectue pour les deux catégories (un jour et deux jours) au vélodrome de Roubaix. Les portes sont ouvertes à une heure, les télégrammes des contrôles affichés à partir d’une heure et demie. Un programme sportif est prévu et commence à trois heures : course pédestre, handicap et demi-finale cyclistes de l’Internationale.

Publicité : les cycles et automobiles de la marque La Savoisienne construits par Denis Mérel et Cie 7 rue de Maubeuge à Roubaix se recommandent aux amateurs sérieux et sont établis à des prix défiant toute concurrence loyale.

Les promeneurs se sont portés sur le chemin des quatre cantons, venant de Lesquin, d’où l’on pouvait apercevoir de très loin les automobiles arrivant à fond de train et se succédant à de courts intervalles. Les curieux ont admiré la diversité et l’élégance des machines en course. Celles-ci ralentissaient à l’approche des agglomérations, le service d’ordre était organisé par la gendarmerie de Lannoy et le garde champêtre de la commune. Le passage le plus difficile pour les automobiles était la route située entre la halte d’Hem et Forest. L’étroitesse du chemin et les monceaux de pavés qui l’encombraient de chaque côté nécessitaient beaucoup de prudence.

Une Turgan-Foy à l’entrée du vélodrome Photo La Vie au Grand Air

Les premiers concurrents étaient attendus dans l’après midi car la vitesse maxima préconisée par le règlement était de 30 km/h. Mais déjà vers midi on apprenait que des concurrents étaient arrivés au vélodrome. Puis les voitures se succèdent sans interruption et sont chronométrées à l’entrée du vélodrome dont la pelouse accueille des véhicules de tout genre, depuis le quadricycle jusqu’à la grande voiture sans oublier les voiturettes dans des vapeurs d’alcool et un grand brouhaha.

Les autos sur la pelouse du vélodrome Photo La Vie au Grand Air

Vers trois heures, la 18 chevaux de M. Auguste Fraignac, président de l’Automobile Club de France débouche sur la pelouse. Il n’a pas concouru mais il a accompli le parcours en une seule étape, se faisant contrôler officieusement. Le programme sportif se déroule comme prévu parfois interrompu par l’arrivée des véhicules.

Les voitures Georges Richard Photo Jules Beau

La marque triomphatrice selon le Journal de Roubaix est la société des établissements Georges Richard dont quatre véhicules ont participé à l’épreuve : un camion de 8 chevaux transportant un poids de 800 kilos, a accompli les 278 kilomètres en 16 heures 30, soit une moyenne de 17 km/h. Une voiture de la même marque également de 8 CV a mis 9 heures 30 pour le parcours soit une moyenne de 30 km/h. Deux voiturettes sont arrivées avec une moyenne de 24 km/h. Pour la consommation, le camion a utilisé 70 litres, la voiture 43 litres et les voiturettes 26 litres. Les résultats commente le journaliste sont concluants pour la marque Georges Richard. Les quatre véhicules seront présentés dès le lendemain chez MM. C et P Devouge, 16 rue de Lannoy à Roubaix et mis à la disposition des personnes qui voudraient faire des essais.

A neuf heures du soir un punch a été offert par le comité de l’Automobile Club du Nord aux organisateurs, commissaires et concurrents du Paris-Roubaix à l’alcool dans la plus grande cordialité dans les salons de l’hôtel Ferraille. Une centaine de personnes y assistaient. M. Fraignac président de l’ACN félicite les organisateurs et particulièrement l’Auto-Vélo. Il termine en buvant à Paris-Roubaix 1902. M. Prade du journal cité, remercie et porte un toast à la surenchère : l’épreuve deviendra annuelle. M. Brangier, président de la société d’encouragement pour l’emploi de l’alcool industriel fait valoir les avantages de ce produit national qu’est l’alcool industriel.

Mars 1902

Le journal des sports de Mars 1902

Football : le RCR fait jouer toutes ses équipes. Sur le terrain de la rue de Beaumont, les équipes 1 et 2 s’affrontent en un match d’entraînement. L’équipe 5 matchera le football club de Mouscron à Tourcoing. La première demi finale du Championnat du Nord scolaires entre l’équipe du Collège de Saint Omer et celle du RCR se déroulera sur le terrain des Villas. Le Sporting Club Roubaisien jouera contre l’équipe 4 de l’UST sur le terrain du Pont-Rouge. L’Iris -Club Roubaisien jouera sur son terrain un match amical contre la Gauloise de Wattrelos.

Aviron : le cercle nautique l’aviron a renouvelé sa commission pour 1902 : Président Émile Truffaut, vice président Ernest Wante, secrétaire Émile Delchambre, trésorier Henry Hazebroucq. Chef de matériel M. J. Cau, commissaires MM. Bouckaert, Mazure, Pétri, Delobel.

Cross Country National. C’est le dimanche 2 mars que se déroulera à Paris cette grande épreuve annuelle organisée par l’USFSA. Elle réunit 270 coureurs répartis en 27 équipes dont dix équipes de province. Le journal regrette de ne pas voir figurer de clubs roubaisiens ou tourquennois.

Football : le RCR a battu l’équipe du Collège de Saint Omer par trois buts à deux après un très beau match. (Buts roubaisiens de Renaux, Dubly et Jenicot). Le Football club Wattrelosien l’a emporté sur l’Iris-Club Roubaisien par trois à zéro. La Gauloise de Wattrelos a gagné son match contre l’Iris-Club Roubaisien par deux à zéro.

Cross country, le challenge international du RCR est pour bientôt. Les engagements sont reçus jusque jeudi soir chez M. Maurice Dubrulle 71 rue d’Alsace, accompagnés du droit d’entrée soit 5 francs par équipe de huit coureurs, ou 1 franc par coureur individuel.

Boxe. Une réunion est organisée à l’Académie de boxe française 18 rue du Collège à Roubaix, dans le but de former une société dont feraient partie tous les élèves de la salle Desruelles. Ce nouveau club aurait pour but d’encourager particulièrement le sport de la boxe et notamment en organisant des fêtes et assauts par invitation, pour lesquels le concours de maîtres parisiens est déjà assuré.

Henri Desgrange en 1901 doc wikipedia

Cyclisme : de superbes affiches ont été apposées pour la grande journée sportive du 30 mars. Le sympathique directeur de l’Auto-Vélo, Henri Desgrange, accompagné d’un de ses rédacteurs M. Mercier, correspondant sportif du Journal de Roubaix, et de M. Vitors directeur du Nord Sportif étaient de passage à Roubaix pour prendre sur place toutes les dispositions nécessaires tant au point de vue de l’arrivée de la course Paris Roubaix qu’au point de vue des courses de voiture qui auront lieu sur la piste du vélodrome.

Publicité Garin Mars 1902 in JdeRx

Athlétisme : une fête athlétique à la salle Jeanne d’Arc. Une grande fête athlétique aura lieu dans la salle de la rue Jeanne d’Arc, organisée par la société l’Union des Sports de Roubaix. Au programme, travail athlétique par M. Florent Stirnaut accompagné d’un jeune élève de 18 ans. Travail classique pour tous les élèves. Les Bourbonnais, les rois de l’acrobatie. Match revanche Coudenys troisième du championnat du Nord contre Bouzin deuxième du championnat Rousseau, poids légers. Enfin, M. Florent Stirnaut luttera avec n’importe quel amateur ou professionnel qui se présentera.

Publicité Académie de Boxe Mars 1902 in JdeRx

Boxe : anniversaire de l’académie de boxe. Voilà un an le professeur Jean Desruelles fondait l’académie de boxe de Roubaix, 18 rue du Collège et la prospérité de cet établissement n’a fait que s’affirmer. Suit une longue liste d’élèves parmi lesquels beaucoup de noms de la bonne société roubaisienne, tourquennoise, lilloise et amiénoise. Mais il n’y a pas que des sujets masculins parmi les élèves du professeur Desruelles : Mlles Peugniez, Jonville et Maertens sont également pratiquantes. M. Desruelles est également le professeur attitré du lycée de Tourcoing et de l’Union des Sports Athlétiques de Roubaix.

Publicité usine du Coq français Mars 1902 in JdeRx

Automobilisme : Le comité de l’Automobile Club du Nord organise le 16 mars un rallye paper automobile. Le départ sera donné à 9 heures et demie du matin au Parc de Barbieux à Roubaix. Le parcours comprendra une trentaine de kilomètres et l’arrivée se fera à Lille vers onze heures et demie. Une médaille en vermeil sera offerte au premier arrivant. L’allure ne devra jamais dépasser la vitesse permise. Les organisateurs comptent sur la participation de nombreux chauffeurs. Une excursion sera organisée pour le jour de Pâques jusqu’à Arras sur le parcours de la course Paris Roubaix.

Louis de Fleurac crossman du Racing Club de France doc wikipedia

La fête sportive du RCR. Temps merveilleux, sport excellent et public choisi. En football le RCR affrontait le Cercle Sportif Brugeois. Les belges mènent 2-0 à la mi-temps, gagnent finalement 3-0. Le cross a été un gros succès. Les parisiens du Racing Club de France dominent la course mais un jeune roubaisien, Honoré du Stade Roubaisien, se classe deuxième derrière De Fleurac du RCF et devant cinq autres parisiens.

Escrime. La société des sports réunis donnera dimanche 23 mars une fête intime en son local du Café de Bruxelles, rue de la Chapelle Carette à Roubaix. Elle s’est assurée du concours de MM. Victor Fort, moniteur à l’école de Joinville, professeur d’escrime à Roubaix, Moulard ex-brigadier d’escrime au 38e d’artillerie, Armand Plaire de Verviers, boxeur amateur et de Paul Boghaert le lutteur roubaisien bien connu.

Un projet de fédération sportive. Aux jeunes sportsmen de Roubaix. Le football et les autres sports athlétiques ont pris cette année un développement considérable dans le Nord. E toutes parts sont fondées des sociétés libres et sur chaque terrain à peu près convenable l’on peut voir chaque dimanche s’entraîner des jeunes gens mais malheureusement pour ces Clubs, l’affiliation à la société mère l’USFSA coûte beaucoup trop cher pour leurs ressources. Pourquoi donc toutes ces jeunes sociétés ne se réuniraient-elles pas pour créer une union qui prendrait en mains leurs intérêts et organiserait elle aussi, des championnats, de façon à faire naître l’émulation parmi tous les jeunes gens si désireux de faire montre de leurs aptitudes ?

Février 1902

Le Journal des sports de février 1902

Vélodrome et arènes de Roubaix. Une nouvelle administration va exploiter le vélodrome et les arènes de Roubaix et elle prépare un superbe programme pour 1902. La saison commencera à Pâques avec Paris Roubaix, dont l’organisation est confiée au journal l’Auto Vélo. Une épreuve automobile Paris Roubaix à l’alcool sera organisée comme l’année dernière. La société du vélodrome et des arènes existe toujours, mais la direction a été confiée cette année à M. J. Fosté de Paris.

Nord Sportif. Le journal Nord Sportif se propose d’organiser en juillet ou en août une course régionale cycliste sur route. Il propose aux lecteurs de la région de choisir l’itinéraire parmi les cinq suivants : Lille-St Amand, Lille-Dunkerque, Lille-Amiens, Lille-Calais, Lille-Boulogne sur mer. Ce petit référendum est ouvert jusqu’au 2 février, on connaîtra le 7 février le recensement des lettres.

Avenir Athlétique Roubaisien. Suite à la réunion de la commission le 29 janvier, certains articles du règlement ont été modifiés. Le prix des cotisations a été fixé à 50 centimes par mois. La commission a étudié divers projets notamment les cours de canne, boxe, lutte, escrime et culture physique. On est prié de s’inscrire au local, café Déarx 94 rue de France.

Escrime. Une nouvelle salle va ouvrir. Il s’agit d’une réouverture, la salle de feu M. Leuridan 164 rue de Lille à Roubaix va être reprise sous la direction de M. Victor Fort, le jeune professeur bien connu.

Patinage au parc de Barbieux doc BNRx

Patinage au Parc de Barbieux. Si beaucoup se plaignent de l’hiver, il y en a d’autres qui s’en réjouissent, les patineurs sont de ceux-là. Les gelées que nous subissons ont transformé en un superbe champ de patinage l’étang de Barbieux et chaque jour, nombreux sont ceux qui viennent y patiner.

Football. La finale du championnat du Nord opposait l’union sportive de Calais et le Racing Club Roubaisien sur le terrain de la rue de Beaumont malgré les rigueurs de la température. Le terrain était très glissant. Albert Dubly marque deux fois pour les roubaisiens, c’est le score à la mi-temps. Les maritimes profitent de la seconde partie du jeu pour égaliser. Les roubaisiens ont péché par excès de confiance.

Athlétisme. Le Club Athlétique Roubaisien nouvellement créé organise des séances d’entraînement tous les mercredis matin et dimanche soirs ans la salle de la société 34 rue de Lannoy.

Football. Championnats du Nord. Le RCR a été champion de la deuxième série après sa victoire sur l’Union Sportive Boulonnaise, champion de la région maritime, par quatre buts à un. Le RCR présentait pourtant une équipe remaniée suite à la défection de plusieurs indisposés, alors que les boulonnais avaient leur équipe type. Le terrain était détrempé suite au dégel. Score à la mi-temps 2-0. Les maritimes marquent un but à la reprise, mais les roubaisiens marquent deux nouveaux buts.

Maurice Garin lensois doc Coll particulière

Cyclisme. Maurice Garin à Lens. Le vainqueur de la course Paris Brest 1901, Maurice Garin qu’on appelait le roubaisien d’adoption vient de se fixer à Lens pour y faire le commerce de cycles. Garin aurait renoncé aux courses mais il s’occupe déjà d’organiser une course sur route pour le mois de juin prochain.

Football. Le challenge international du nord organisé par l’Union Sportive Tourquennoise vient de débuter. L’UST affrontait l’Iris Club lillois et l’a emporté par deux buts à un.

Natation. Une belle réunion de la section natation du Racing Club Roubaisien. Une belle partie de water-polo a montré les progrès accomplis par les joueurs.

Tir. Tir National de Roubaix (stand de la Grand Rue 311). On donne les résultats du concours du dimanche 23 février : 1er prix Victor Renard, 2e Floris Salembier 3e Henri Vantroys, 4e Victor Dewailly. On annonce qu’un grand concours international de tir aux armes de guerre à 200 mètres réduit Jouvet à 20 mètres et Flobert à 12 mètres aura lieu prochainement au Stand de Tir National.

Le tour de France automobile à Roubaix

Le 18 mars 1912, se dispute l’étape Rouen Roubaix longue de 242 kilomètres. C’est la treizième du tour de France automobile organisé par le journal l’Auto, dirigé par Henri Desgranges. Le départ est donné à Rouen à partir de huit heures du matin. À mi-route, c’est à dire à Amiens, repos d’une heure. Vers deux heures et demie les premières automobiles font leur apparition au rond point du Parc Barbieux où un poste de ravitaillement a été préparé. On comptait sur les pavés du Nord pour donner le coup d’estoc à quelques voitures, mais rien du tout !

Publicité Michelin parue dans l’Auto en 1912

Le passage des voitures dans Roubaix a attiré de nombreux curieux. Les voitures se succèdent de minute en minute et se rendent au parc fermé installé dans la salle municipale des fêtes de la rue de l’hospice. Il y a là, au contrôle, MM. Miral, commissaire du Tour, Steinès, rédacteur, Vanneste correspondant de l’Auto, Léon Petit fils chronométreur, Théo Callens, Henri Decraene, P. Samain, Henri Dumont, Nisse. M. Hector Franchomme président de l’automobile club du Nord est présent ainsi que MM. Henri Boulangé et Alfred Damez, membres du comité de l‘ACN. Toutes les voitures ayant pris le départ à Rouen sont arrivées dans les délais.

Une des voitures participantes L’Auto 1912

La liste se décline en voitures et voiturettes. Pour les voitures, il ya trois Barre, une Hurtu, une Crespelle, trois Doriot-Flandrin-Parant, deux Alcyon, trois Corre La Licorne, trois Benz, une Reo, trois Pilain, deux Schneider , une Majola, une Bozier, une Turicum, deux C.I.D, une Bugatti, deux SCAR, une Muller et Mignot, deux Stimula, deux G. Roy, une Delage, une De Bazelaire. Dans cette liste, il y a des sociétés automobiles mais aussi des constructeurs individuels dont certains conduisent leur véhicule, ainsi Muller, G. Roy, De Bazelaire, Crespelle. Pour les voiturettes moins nombreuses, une Ponteix, une Ponette, une Sphinx, une Bedelia, une Dumond.

Une des voiturettes participantes L’Auto 1912

Toutes les voitures sont exposées dans la salle municipale pendant une journée et le public est admis à les voir moyennant un droit de 0,25 centimes perçu au profit des pauvres. Les membres de l’ACN sont reçus sur présentation de leur carte d’identité. Un orchestre symphonique se fait entendre dans l’après midi. Chaque marque en profite pour présenter ses modèles. Les voitures Pilain dont Eugène Lepoutre est le représentant régional, ou les Schneider représentées dans le Nord par M. Henri Delhuvenne propriétaire du grand garage central de Tourcoing. Les pneus Continental sont de la partie.

La salle des fêtes de la rue de l’hospice doc BNRx

C’est un défilé ininterrompu de visiteurs, en présence de nombreux garagistes. Grand succès des Corre Licorne. Elles ont accompli les 3500 kilomètres ensemble en un groupe inséparable. Les conducteurs sont MM. Lestienne, Colomb et Quinet. M. Waldemar Lestienne le directeur de la marque, pilote l’une des voitures et il est roubaisien, membre de la société commerciale et industrielle, ex comité lainier. La Pilain, une marque lyonnaise s’est également bien comportée.

Grand Hôtel de Roubaix doc Coll Particulière

Une réception a lieu à 20 heures 30 le comité de l’ACN reçoit les organisateurs et concurrents du tour de France automobile dans les salons du Grand Hôtel à Roubaix. Lors du repas du soir, on apprend que quatre femmes pilotent des voitures dans ce tour de France. M. Franchomme leur remet à chacun une gerbe de fleurs. L’hommage ne va pas jusqu’à les citer, nous avons tout de même retrouvé Mme Germain qui court sur Stimula.

La 14ème étape Roubaix Reims est pour le lendemain. Le départ est donné à 7 heures du matin pour les voiturettes et à 8 heures pour les voitures. Les concurrents descendront la rue de la gare et la rue neuve et sortiront de Roubaix par le boulevard de Paris pour gagner Lille par le grand boulevard. Elles traverseront cette ville par la grand place, la rue Nationale, le boulevard de la liberté et le boulevard des écoles pour sortir par la porte de Douai.

Le lendemain donc, trente sept voitures ont pris le départ pour une étape de 287 kms. Les Corre La Licorne sont arrivées bonnes premières. C’est l’avant dernière étape, avant de terminer à Paris. Ce tour de France était plus une course d’endurance et de respect des délais qu’une course de vitesse, avec un règlement très sévère. Les automobiles qui l’ont bouclé ont fait la preuve de leur solidité et de leur fiabilité.