La succession de Jean Delvainquière

Suite au décès de Jean Delvainquière intervenu le 13 mai 1971, deux élections vont avoir lieu à Wattrelos. Le conseil municipal doit élire un nouveau conseiller et dans la foulée un nouveau maire. Le Conseil Général doit également accueillir un nouveau membre. Les Wattrelosiens auront donc une double élection en ce dimanche 20 juin 1971.

Pour le conseil municipal, il y a trois candidats Jean Marie Florin (UDR) Guy Duel (PC) et Jean Pierre Delvainquière, le fils du défunt maire. Ce dernier sera élu dès le premier tour. Médecin, Jean Pierre Delvainquière exercera de longues années à Wattrelos, avant de devenir médecin pour la Sécurité sociale. Passionné par la politique, militant socialiste comme son père, il sera élu au conseil municipal de Wattrelos pendant quatre mandats dans la majorité municipale. Conseiller municipal de 1971 à 1983, adjoint au maire chargé de l’action sociale, des crèches et de l’aide sociale de 1983 à 1989, il était redevenu conseiller de 1989 à 1995. Il est décédé en 20141.

Jean Pierre Delvainquière Photo VDN

Pour le Conseil Général, cinq candidatures ont été déposées : Jean Daenens (PC) Georges Begot (PSU), Jean Marie Florin (UDR) Jacques Bossut (centre démocrate) et Alain Faugaret (PS). À noter que MM. Bossut et Faugaret sont conseillers municipaux à Wattrelos, et adjoints au maire. Jean Daenens est le co fondateur de la Maison de Jeunes de la Mousserie.

Pour le scrutin de 1970, le canton de Roubaix Nord est en partie sur Roubaix et Wattrelos et les suffrages se répartissaient de la manière suivante : 8530 sur Roubaix et 9111 sur Wattrelos. Cette élection avait donné les résultats suivants : Jean Delvainquière avait été élu devant le candidat UDR M. Mullie, le communiste Crommelinck, M. Duquesne Centre démocrate et M. Bégot du PSU. Ce sont donc de nouveaux condidats qui s’affrontent.

À l’issue du premier tour, la participation a été plus forte à Wattrelos qu’à Roubaix, sans doute du fait de la présence de deux adjoints au maire de Wattrelos dans l’élection. Les deux candidats se retrouvent d’ailleurs en ballottage : le socialiste Alain Faugaret arrive en tête devant le candidat du centre démocrate Jacques Bossut. La lutte a été serrée à Wattrelos mais l’écart est plus sensible à Roubaix.

Alain Faugaret photo NE

Entre les deux tours de l’élection au Conseil Général, le Conseil Municipal étant au complet, on procède à l’élection d’un nouveau maire. Alain Faugaret est élu par 24 voix sur 33 votants. Âgé de 33 ans, M. Faugaret est instituteur en poste au Groupe Scolaire Albert Camus à Roubaix, et il a été élu conseiller municipal pour la première fois en 1965 et réélu en mars 1971. Secrétaire de la section socialiste de Wattrelos, il est entré très jeune au Parti Socialiste, a été membre du Bureau Nationale de la Jeunesse Socialiste en 1955 et secrétaire national en 1963. Il a également assumé des fonctions nationales au sein de la Fédération des clubs Léo Lagrange et a exercé des responsabilité importantes sur le plan syndical. Il est membre de la Communauté Urbaine. Il sera également élu au second tour du scrutin cantonal et deviendra Conseiller Général du Canton de Roubaix Nord.

à suivre

1D’après la Voix du Nord

Une bibliothèque communale à Wattrelos

En octobre 1950 la presse annonce que l’administration municipale envisage très prochainement l’ouverture d’une bibliothèque communale ayant pour but de développer le goût de la lecture en procurant aux habitants de la commune les livres ou ouvrages qui seraient nécessaires à leur éducation ou leur délassement. Le maire Albert D’hondt et son conseil municipal vont mener à bien ce projet d’intérêt public.

La définition d’une bibliothèque communale.

Il est décidé que la bibliothèque fonctionnera dans un local spécialement affecté à la mairie. Elle sera distincte des bibliothèques scolaires actuellement existantes ou dont la création ultérieure pourrait être envisagée, et conservera le caractère d’œuvre communale sous la dépendance directe de l’administration municipale. Le fonctionnement de cette bibliothèque sera assuré en premier lieu grâce à des allocations budgétaires prélevées sur les ressources de la commune, dont le montant sera fixé par le Conseil Municipal. Elle acceptera aussi sous réserve d’examen dans chaque cas particulier les dons, legs et souscriptions éventuelles en argent ou en nature.

Bibliothèque de lecture et de prêt.

La bibliothèque fonctionnera à la fois comme bibliothèque de lecture et comme bibliothèque de prêt. Elle n’aura aucun caractère politique ou religieux et toute discussion sera formellement interdite dans le local qui lui est affecté. Les ouvrages de polémique violente de quelque origine que ce soit, en seront écartés. Il demeure entendu cependant que pour jouer efficacement son rôle, la bibliothèque sera largement ouverte à toute doctrine, religion, philosophie… sous le signe de l’information pure et objective.

Un comité d’inspection et d’achat.

La bibliothèque sera administrée par un comité d’inspection et d’achat de livres. Ce comité sera nommé pour sept ans par arrêté du ministère de l’Éducation Nationale, sur présentation faite par le Préfet, sur avis du maire. Il aura pour mission de veiller à l’observation du règlement, de déterminer sur proposition de ses membres ou du bibliothécaire ou encore en considération des désirs exprimés par les lecteurs, les ouvrages dont il conviendrait de faire l’acquisition et les abonnements qu’il serait utile de prendre. Le comité devra aussi s’assurer que les divers catalogues ou fichiers,que les registres d’inventaire sont tenus au courant. Il contrôlera d’une manière générale la marche de la bibliothèque et l’activité du bibliothécaire et il fera à l’administration municipale toutes suggestions qu’il estimera utiles au bon fonctionnement de l’œuvre.

Les conditions de fonctionnement.

La bibliothèque municipale sera ouverte les jeudi et samedi de chaque semaine, de 13 à 19 heures. Elle sera fermée les jours fériés et pendant tout le mois d’août pour le récolement des volumes, les réparations, la désinfection et la remise en ordre de la bibliothèque. Tous les ouvrages en cours de prêt devront rentrer pour le 15 juillet au plus tard. Pour être admis comme lecteur, il faut être âgé de 15 ans au moins et habiter la localité. Le prêt des livres est gratuit pour tous les habitants de la commune. La durée maximum des prêts est fixée à deux semaines. Chaque lecteur pourra toutefois demander l’échange de l’ouvrage prêté dès qu’il en aura achevé la lecture et aux jours prévus pour le fonctionnement de la bibliothèque. Le prêt est renouvelable une seule fois pour une période de deux semaines, mais le renouvellement doit être effectivement sollicité. Ce renouvellement ne pourra cependant être admis si l’ouvrage a déjà été retenu par d’autres personnes.

Inauguration de la bibliothèque en mars 1951 Photo NE

S’inscrire à la bibliothèque.

Toute personne désirant être admise comme lecteur et réunissant les conditions prévues demandera au bibliothécaire une formule appropriée. Elle remettra cette formule dûment complétée en présentant à l’appui les pièces justificatives d’identité faisant apparaître son âge et sa qualité d’habitant de la commune. Cette demande ne sera formulée qu’après que l’intéressé ait pris connaissance du règlement de la bibliothèque, la délivrance d’une carte de lecteur impliquant en effet de la part du bénéficiaire l’adhésion sans condition à ce règlement.

Si le lecteur est mineur (moins de 18 ans) la demande sera être présentée par le père à défaut par la mère ou la personne civilement responsable. Cette demande sera rédigée sur un imprimé également obtenu auprès du bibliothécaire et elle dégagera la responsabilité de l’administration en ce qui concerne le choix des lectures qui devra être contrôlé par la personne responsable. Le bibliothécaire pourra d’ailleurs refuser au mineur les ouvrages qui après étude seraient considérés comme ne pouvant se trouver entre toutes les mains. Le bibliothécaire contrôlera les notifications figurant sur les demande et il établira la carte de lecteur qui sera remise au demandeur. Cette carte devra être présentée pour obtenir le prêt d’un ouvrage. Lorsque la carte sera venue à expiration, le bénéficiaire en sollicitera le renouvellement de la part du bibliothécaire. Le prêt d’un ouvrage ne pourra être consenti que dans la mesure où le précédent aura été rendu. Le lecteur devra donc toujours en premier lieu remettre l’ouvrage emprunté au bibliothécaire et faire régulariser sa situation par le pointage de sa carte de lecteur.

Le bibliothécaire est choisi parmi le personnel municipal. Cette fonction a été confiée à M. Pierre Erkens, commis au bureau des écoles. M. Erkens est un garçon sympathique, jeune et plein d’allant. Il a pris à cœur son travail de bibliothécaire et il saura faire preuve de fermeté indispensable au respect du règlement intérieur et de tact pour concilier tous les désirs des habitués de la bibliothèque.

La nouvelle bibliothèque communale sera inaugurée le 24 mars 1951 en présence du Conseil Municipal et du secrétaire général M. Ghetemme qui définit les buts de l’institution, ses modalités de fonctionnement et ses moyens. À la suite de quoi, le maire Albert D’hondt souligne les grands services que l’œuvre rendra à la population et annonce qu’un crédit de 500.000 francs a été voté ce qui permettra en un an de doubler le nombre de volumes existants.

D’après les articles parus dans NE à l’époque

À suivre

Août 1896 une fabrique de colle à Wattrelos

Une enquête « commodo et incommodo » est lancée en ce début août sur la demande de M. Henri Deschamps concernant l’établissement d’une fabrique de colle à Wattrelos. Des affiches portant le texte d’un arrêté préfectoral en date du 23 juillet réglementant cette enquête ont été apposées ces jours derniers à Wattrelos, Bondues, Croix, Forest, Lys lez Lannoy, Mons en Baroeul, Mouvaux, Neuville en Ferrain, Roubaix, Toufflers, Wasquehal et Willems. Côté belge, Bailleul, Dottignies, Estaimpuis, Evregnies, Herseaux, Leers Nord, Luingne, Mouscron, Néchin et Templeuve ont été informées.

En tête Les Colles du Nord doc BNRx

Cette fabrique de colle gélatine pour apprêts sur tissus serait établie sur le territoire de Wattrelos entre le ruisseau « Le Carihem » et le canal de Roubaix, au lieu dit la Planche Sainte Marguerite.

Une enquête « commodo et incommodo » est une enquête publique et une procédure légale qui « a pour objet d’assurer l’information et la participation du public ainsi que la prise en compte des intérêts des tiers lors de l’élaboration » de certaines décisions administratives relativement locales concernant notamment la plupart des projets de travaux, d’ouvrages ou d’aménagements devant comporter une évaluation environnementale et/ou nécessitant une autorisation environnementale.

On procède ainsi pour des établissements comme des brasseries, tanneries, fonderies, bref tout ce qui peut générer des odeurs désagréables pour l’environnement. Le projet de fabrique de colle va fonctionner avec des morceaux d’os, ce qui va donner après traitement une colle d’origine animale utilisée pour les apprêts dans le textile.

Le fondateur de cette entreprise est Henri Deschamps, lequel n’est pas un inconnu pour les roubaisiens et les amateurs de journaux. Au sortir de sa période militaire, dans le même peloton qu’ Alfred Reboux, Henri Deschamps entre en politique en soutenant en 1877 Achille Scrépel, puis Alfred Motte au Conseil Général. Mêlé par la suite à tous les incidents politiques, il combat avec vigueur les idées collectivistes. Il est élu conseiller d’arrondissement en 1889 et le fut jusqu’en 1892 au moment où la création de trois cantons nécessitèrent de nouvelles élections qu’emportèrent les collectivistes. En février 1893, il crée avec Jules Noyelle une feuille hebdomadaire de combat, le Roubaisien. Il se présente aux élections législatives de 1893 mais il est battu par Jules Guesde et Louis Vienne. Il sera l’un des promoteurs de l’Union Sociale et Patriotique, le parti de reconquête d’Eugène Motte. Le Roubaisien s’interrompt en 1896. Puis Henri Deschamps disparaît un temps de la scène politique.

La manchette du Roubaisien doc BNRx

La création de cette fabrique de colle en 1896 est-elle une reconversion de l’homme politique ? Son entreprise est désormais connue comme la société anonyme Les Colles du Nord au capital de un million de francs. Elle fabrique des engrais, des colles chimiques et des colles gélatines, neutre pour apprêts ou liquide pour encollage de chaînes. Elle se situe à Wattrelos, à deux pas du canal et de la route de Leers. L’homme se marie l’année suivante, en bon industriel rangé.

C’est mal le connaître. Il resurgit en 1906 après l’échec d’Eugène Motte à la députation, et crée un nouveau journal Le Petit Roubaisien, participe à la création de la Fédération républicaine anti-collectiviste. Mais c’est trop d’activisme, il décède d’une crise cardiaque en 1910.

Extrait de Wattrelos fin de siècle 1890-1900 Atemem éditions

Florimond Lecomte

Le 24 avril 1944 s’éteignait un grand militant socialiste wattrelosien, Florimond Lecomte. Il est pour ainsi dire mort en fonctions, car il était maire depuis le décès de son prédécesseur et ami Henri Briffaut en 1938. Il n’aura donc pas connu ces instants de joie et de délivrance qu’a entraîné la libération de la France obtenue à partir du débarquement de juin et acquise dès septembre.

Florimond Lecomte doc Mairie de Wos

Florimond Lecomte est né le 15 février 1856 dans le quartier de la Vieille Place à Wattrelos d’un père tisserand. À vingt ans il fait son service militaire dans l’artillerie de marine, il est brigadier en 1878, sous chef artificier en 1879, remis brigadier en 1879, puis cassé de son grade. Il obtient son congé en 1881, mais son certificat de bonne conduite lui est refusé. Admis dans la réserve en 1882, il effectue des périodes en 1883 et 1885, à nouveau dans la réserve en 1886, 1896, puis il est définitivement libéré en 1902. Pourquoi ce grand gaillard (1, 72) aux yeux bruns a-t-il été rétrogradé ? L’armée reste muette à ce propos.

Entre-temps notre homme s’est marié en 1884 avec Irma Moerman originaire de Warcoing. Ils vivent ensemble à Lys-lez-Lannoy pendant quelques années puis reviennent à Wattrelos en 1889. Ils habitent alors au hameau du Crétinier. Irma donnera six enfants à Florimond, les trois premiers sont nés à Lys les trois suivants à Wattrelos.

Florimond Lecomte est toujours tisserand, il a rejoint la section locale du Parti ouvrier de Wattrelos créée par Henri Briffaut en 1886. Dès lors sa vie est liée à la politique. Dès 1890 Florimond habite dans la rue de Tourcoing. Là se trouve la Maison du Peuple, siège du parti socialiste local et la Coopérative l’Humanité.

La Maison du Peuple rue de Tourcoing Coll Particulière

Florimond Lecomte se présente aux élections municipales de 1892 et il est élu dans la section du Crétinier. Il est ainsi le premier collectiviste au Conseil Municipal de Wattrelos. Henri Briffaut est alors conseiller d’arrondissement. Les deux camarades seront élus au Conseil Municipal en 1896.

Le siège social de la coopérative l’Humanité de Wattrelos, fondée en 1897, est basé au 190, rue de Tourcoing. Florimond Lecomte y prend une part active. En 1930, elle totalisait 2000 sociétaires, et son CA 2.000.000 francs, la nature de ses marchandises était : Pain, Boucherie, Charbon.

Juste derrière la maison du garde barrière, l’estaminet de Florimond Lecomte Coll Part

En 1910, Florimond Lecomte est cabaretier, au n°75 rue Pierre Catteau, juste à côté de la maison du garde barrière. En 1944, il habitait au 1 rue Henri Carette.

Florimond Lecomte est premier adjoint depuis 1912, il s’intéresse aux finances communales, il fonde en 1913 l’œuvre des consultations de nourrissons, dont il est le président. Il aura fait fonction de maire pendant la déportation d’Henri Briffaut (14/18), et durant la longue maladie des derniers instants du mandat de Briffaut.

Une rue porte son nom depuis le 4 février 1945, de la rue de Leers jusqu’à la rue Négrier.

La Chapelle du Saint Liévin

La chapelle du Saint Liévin Collection particulière

La Chapelle s’élevait autrefois près du contour Saint Liévin, au débouché de la rue Vallon et de la rue Jean Lebas. Surnommée par la population Notre Dame des Fraudeurs car elle servait de cache au moment des visites douanières, elle était précédée d’un parterre de briques en forme de cœur qui représentait les armes de son fondateur, le seigneur du fief wattrelosien de la Bourde, Liévin de la Cappelle.

La Chapelle et son environnement CP Coll Particulière

La pioche des démolisseurs s’est attaquée à ses murs en mars 1943. Elle était bien vieille, car selon la date inscrite à son fronton, elle aurait été construite en l’an 1440, ce qui lui fait plus de cinq siècles d’existence. Pour les habitants du quartier, elle constituait une relique, et elle fut entretenue par des mains pieuses, sans lesquelles il est probable qu’un jour ou l’autre elle se serait effondrée.

Si elle disparaît en ce mois de mars 1943, c’est pour répondre à de modernes nécessités d’urbanisme. Il est question de rectifier le tracé de la rue Jules Guesde et de la rue Jean-Jaurès. On envisage également la démolition d’une partie des murs de la ferme de la mairie et une sérieuse rectification de la courbe du Saint Liévin. Ce ne sont là que des projets d’avenir. La statue du Saint est entre les mains de Melle Céline Delespaul demeurant rue Jean Jaurès qui consacra assidûment des soins dévoués à l’entretien de la chapelle.

Quelques années plus tard Coll Particulière

La réédification est souhaitable. Et souhaitée. Si l’autorité ecclésiastique pouvait disposer d’un emplacement et des concours nécessaires, elle accorderait son bienveillant appui à cette question. La chapelle n’était pas un lieu de pèlerinage très fréquenté. Elle attirait pourtant des fidèles de toute la région. Le Saint était invoqué pour la guérison ou l’atténuation des maux de gorge. La chapelle servait aussi de reposoir lors de la procession du Saint Sacrement. En 1930, un comité s’était formé dans le quartier en vue de célébrer le 500e anniversaire de sa fondation.

En avril 1943 on apprend qu’elle sera réédifiée. Le chanoine de Saint Maclou a obtenu de M. Henri Fauvarque cultivateur à Beaulieu, la libre disposition d’une partie d’un local situé avenue Jean-Jaurès, à proximité de l’ancien emplacement de la chapelle. C’est là que seront entrepris les travaux de construction de la nouvelle chapelle dont l’aspect sera approximativement celui de la chapelle Walter rue des Poilus. En avril 1944, la chapelle est terminée, elle s’adosse désormais au n°188 de la rue Jean Lebas.

La Chapelle actuelle doc Google maps

Le 13 septembre 1995 après certains actes de vandalisme, le crucifix et la statue de l’évêque martyr Saint-Liévin ont été déposés au Musée des Arts et Traditions Populaires.

Billard à Wattrelos

Question sports, Wattrelos n’a rien à envier à d’autres villes voisines. En voici un nouvel exemple qui gagnera à être connu et développé, le billard. C’est par un article de presse que l’on apprend que le billard-club de Wattrelos compte un champion de France de billard, Régis Delvincourt en 1970.

L’orléanais Penot au championnat de France de Wattrelos en 1973 Doc NE

En janvier 1973, pendant deux jours, Wattrelos est le haut-lieu du billard français avec l’organisation du championnat de France. Sept compétiteurs s’affrontent parmi lesquels Michel Demuynck président actif du Billard-Club Wattrelosien, chargé de l’organisation. Les parties se déroulent salle de la Paix place Delvainquière à Wattrelos. Le journal cite un champion d’Auvergne, un provençal, un orléanais, un représentant d’Île de France.

Bernard Treels, champion de billard wattrelosien Doc NE

Cinq ans plus tard, le wattrelosien Bernard Treels est champion de France de catégorie C. Ce titre remporté le 3 mars 1975 lors de la finale de Salbris (Loir et Cher), lui permet d’accéder à la catégorie supérieure dite B.

Le siège du billard-club de Wattrelos se situe café de la Paix sur la grand Place de Wattrelos. Parmi les membres cités, il y a Michel Demuynck champion des Flandres au Cadre excellence, JJ Imbrecht, champion des Flandres à la bande Promotion fédérale, JJ Castelain champion des Flandres aux trois bandes et 2e en finale Nord, René Salmon champion des Flandres en 3e série challenge. Beaucoup de questions se posent sur les catégories, sur le type de billard joué.

Qui pourra nous renseigner sur les catégories et sur les champions d’autrefois ? À vos souvenirs !

La tête et les jambes

La tête et les jambes.

Les sœurs Cousin dans leur magasin Photo NE

Le 15 septembre 1975, Pierre Bellemare et Jacques Antoine reprennent le jeu qu’ils avaient créé en 1960, dont le titre était la tête et les jambes. Le principe est simple : le jeu associe deux candidats, un candidat (« la tête ») répond à des questions complexes sur un thème précis (et non pas à de simples questions de culture générale). En cas d’échec, un sportif de haut niveau (« les jambes »), doit le rattraper en effectuant une performance minimum pour lui permettre de rester en jeu1. Si l’équipe arrive au bout des 24 questions (6 questions par semaine durant 4 semaines), elle gagne 100 000 francs (à partager en deux).

Les sœurs Cousin sur le plateau doc INA

Le 10 juillet, deux wattrelosiennes prennent le train pour la capitale afin de participer aux sélections. Il s’agit de Marie-Geneviève et Véronique Cousin, les herboristes bien connues dont le magasin familial se trouvait 62 rue Charles Castermant à Wattrelos dans le quartier du Crétinier. Elles se retrouvent en compagnie d’une quarantaine de candidats. Un seul devait être retenu, mais le jury estima que les deux sœurs se complétaient si bien qu’elles furent sélectionnées ensemble.

Véronique, Marie Geneviève et Pierre Bellemare doc INA

Les questions porteront sur l’histoire de la femme française de la Gaule à nos jours. Les deux sœurs se préparent donc et plongent dans les livres. Les vacances sont mises à profit pour visiter les hauts-lieux de l’histoire nationale. Quinze jours en Anjou !

Geneviève Gambillon doc INA

Les deux jeunes femmes pourront compter sur une partenaire de marque, Geneviève Gambillon, championne de France et championne du monde de cyclisme. Elles vont donc enchaîner cinq lundis soir sans possibilité de se retirer avant la fin. Si la tête ne peut répondre, les jambes seront alors mises à l’épreuve. Roger Couderc est au commentaire.

Leur premier passage est un triomphe. Quoiqu’un peu crispées, elles répondent aux questions avec beaucoup de facilité et elles ont conquis les téléspectateurs par leur sourire et leurs connaissances.

La seconde émission faillit être fatale. Mais Geneviève Gambillon fournit un magnifique effort et par la suite les bonnes réponses et l’emploi à bon escient du droit à l’erreur permettent aux trois jeunes femmes de revenir la semaine suivante.

Jamais deux sans trois dit l’adage. Les sœurs Cousin entament leur troisième parcours avec un sans faute dès la première série de questions. Mais soudain, c’est l’erreur et il faut avoir recours aux jambes de Geneviève Gambillon, laquelle eut à faire face à des conditions atmosphériques épouvantables et ne put rattraper l’erreur. Roger Couderc accueille la championne cycliste peut-être plus désolée que les sœurs Cousin en disant : la loi du sport est dure, très dure !

Le lundi 29 septembre 1975 fut donc fatal à Véronique, Marie-Geneviève et Geneviève, auxquelles Pierre Bellemare promit qu’elles reviendraient toutes les trois dès le printemps ou l’été prochain.

D’après les articles de José Merchez de Nord éclair

1Définition proposée par Wikipédia

La Grand Place de 2024

Nous avons évoqué la Grand Place des années trente, article dont le sous titre aurait pu être la place des cafés et estaminets. Puis quarante ans plus tard, la Grand Place devenue Place Delvainquière était plutôt celle des commerces. Quel aspect présente la place Delvainquière des années 2020 ?

Le n°4 est à nouveau un supermarché depuis peu. Le n°5 est une agence immobilière, le n°6 un magasin de téléphones multi services, le n°8 un autre agence immobilière. Au n°10 on trouve un coiffeur, suivi au n°11 d’un audioprothésiste. Une triplette de banques s’affiche un peu plus loin : au n°14 la banque CIC, au n°15 le Crédit du Nord et au n°16 la Banque Populaire du Nord. Au n°18 il y a un opticien, puis au n°19 à nouveau un magasin de téléphones, Sos phone. Au n°20 Cheezmen le restaurant de tacos, et au n°21 le fleuriste à l’enseigne du Coin fleuri. Le marchand de meubles Au Gai Logis occupe à présent tout le côté de la Grand Place du n°25 au 28. Au n°29 un Grill. Au n°30 et 31 des maisons particulières.

Les trois banques photo Google Maps

Le moins qu’on puisse dire, c’est que beaucoup de commerces ont disparu pour laisser place à des établissements bancaires, des magasins de téléphonie et des agences immobilières. Concernant les banques, si l’on ajoute la Caisse d’épargne à deux pas de là, rue Jean Jaurès et la Poste, à l’angle de la rue Salengro et de la rue de la Gendarmerie, les wattrelosiens ne manquent pas de distributeurs de billets !

Idem pour les agences immobilières, car il y en avait une rue Jean Jaurès qui a récemment fermé, et deux autres se trouvent pas très loin rue Carnot. On imagine que les offres de logement sur Wattrelos sont nombreuses ! Le téléphone portable a désormais envahi la vie des wattrelosiens, ce qui valide la présence de deux magasins dont c’est la vocation. L’opticien, le coiffeur et l’audioprothésiste sont d’importants services à la personne, qui ont à présent pignon sur rue. Les wattrelosiens voient clair, sont bien coiffés et entendent parfaitement. Côté restauration, les tacos et le grill constituent l’offre du moment.

Le fleuriste de la Place doc collection particulière

Enfin le fleuriste du Coin Fleuri et les meubles du Gai Logis sont les commerces les plus anciens de la Place Jean Delvainquière. La Grand Place de Wattrelos est donc maintenant majoritairement une place des services. Quel sera sa prochaine configuration ? Rendez vous dans dix ans.

La broche de Fer ( suite )

Leur devise reste toujours : « La Broche de Fer, Bonne chère et pas cher ». A la fin des années 1950, l’activité en semaine reste satisfaisante, mais le dimanche c’est l’effervescence : Il faut refuser du monde ! Léon et Raymonde décident alors de supprimer la bourloire et d’y aménager, en 1957 une salle de restaurant : La Grande Salle qui devient alors un outil bien nécessaire pour satisfaire la demande. L’affaire devient prospère et Daniel, leur fils vient aider aux fourneaux. Cette salle accueille de nombreux banquets et repas de mariages.

document familles Lepers et Spriet
document familles Lepers et Spriet

Daniel Spriet se marie avec Annette, née Imbrecht, en 1963, et le couple reprend la succession l’année suivante, en 1964. Daniel et Annette décident de refaire la façade, typique avec des lacis de bois.

document familles Lepers et Spriet

Les années heureuses et laborieuses voient défiler les travaux d’embellissement intérieur de 1965 à 1970. Le magasin et l’estaminet deviennent salle de restaurant, les petites salles sont complétement restaurées et la surface de la cuisine est quintuplée.

document familles Lepers et Spriet

Instantané de mémoire : « La Broche de Fer, ce sont des souvenirs d’enfance pour la petite hémoise que j’étais. Les repas de famille, notamment à la fête des mères, y étaient l’occasion de retrouvailles joyeuses autour d’un repas toujours délicieux et très attendu par chacun. L’atmosphère y était toujours chaleureuse et l’on y entrait le midi pour en ressortir en toute fin d’après-midi. »

Fort heureusement le restaurant est fermé deux jours consécutifs dans la semaine, le mardi et mercredi, ce qui permet avec les vacances de Février et Juillet, à tout le personnel de recharger les batteries. Pour suivre l’évolution du restaurant, le personnel a considérablement augmenté surtout le week-end, pendant les années 1970 1980.

document familles Lepers et Spriet

En 1986, Annette déserte peu à peu, le service en salle, non pas par gaieté de cœur, mais pour se soigner. Elle reste néanmoins fidèle et s’occupe de la comptabilité, des menus, de l’administratif. Daniel Spriet n’échappe pas non plus à la maladie et se fait remplacer en cuisine. Tous les membres du personnel «  mettent le paquet » pour garder et entretenir le slogan « Bonne chère et pas cher à la Broche de Fer ».

document familles Lepers et Spriet

Avant de décéder le 4 Novembre 1992 à l’âge de 56 ans, Daniel décide d’écrire et d’éditer un petit livret sur l’histoire de « La Broche de Fer », qu’il met en vente au prix de 200 FB au profit de la recherche contre le cancer.

document familles Lepers et Spriet

A la fin des années 1990, Annette continue seule l’activité, avec beaucoup de difficultés, malgré quelques publicités dans la presse locale française pour essayer de redynamiser le restaurant.

Publicité Nord Eclair 1997

En Décembre 1997, Annette arrête son activité et cède le restaurant à Alain Dhondt, un cousin germain, qui a travaillé de nombreuses années et a appris le métier sous la houlette de Daniel Spriet. Françoise Aubert son épouse, a fait toutes ses classes dans la société Moresto ( restaurant La Cloche ) et connaît donc parfaitement le métier.

Annette au centre, entouré d’Alain Dhondt et de Françoise Aubert – document Nord Eclair 

Malheureusement, dans les années 2000, la fréquentation du restaurant ne cesse de baisser au fil des années. Le restaurant « La Broche de Fer » ferme définitivement ses portes quelques années plus tard en Juin 2016. C’est une fermeture qui a beaucoup marqué les habitants d’Herseaux, mais également de Mouscron et des villes de Wattrelos et Roubaix. La Broche de fer c’est 150 ans d’histoire et de souvenirs pour de nombreuses familles. Le restaurant a vu défiler plus d’un million de clients ! Une riche et belle histoire se termine.

De nos jours, l’immeuble de « La Broche de Fer » est en partie occupé par un centre de paris sportifs belge : « Ladbrokes ».

La broche de fer en 2024 ( Photo BT )

Remerciements aux membres de la famille Spriet, pour l’édition de leur petit livret : « La Broche de Fer, une vie, une passion ».

La broche de Fer

En 1866, Jules Lepers décide de créer son commerce dans le quartier de la broche de fer, situé entre Wattrelos et Herseaux en Belgique.

Jules Lepers ( document familles Lepers et Spriet )

Ce commerce se trouve donc juste à la frontière où passe le chemin de fer qui fait un arrêt pour l’inspection douanière. De nombreux ouvriers belges passent la frontière pour venir travailler en France, car l’embauche est importante dans les entreprises textiles de Wattrelos et Roubaix.

document collection privée
document familles Lepers et Spriet

Le commerce de Jules est donc une halte intéressante pour les frontaliers, pour le ravitaillement en denrées diverses, et en particulier le café et le tabac. Le café vert est torréfié sur place et empaqueté, les feuilles de tabac sont séchées, coupées et mélangées.

document familles Lepers et Spriet

Le magasin assure un service rapide pour servir les clients. Il en est de même pour l’estaminet le jouxtant qui accueille les amateurs de bistouille.

Le commerce est immense, et comprend une cour ombragée, bordée d’un côte par la bourloire, et de l’autre côté par une succession de 6 pièces nécessaires au stockage des produits du commerce.

document familles Lepers et Spriet

Le dimanche, l’établissement connait une toute autre activité. En effet, ce sont les Français qui passent la frontière pour venir se divertir. ils y viennent en tramway et descendent à l’arrêt au lieu-dit « Contour Saint Liévin ». Les Wattrelosiens, Roubaisiens et même Tourquennois apprécient les fameuses bières belges ( le Stout, la Kriek, le Gueuze Lambic ), les tartines de jambon avec de succulentes frites, et passent leur dimanche agréablement aux sons du piano, de l’accordéon et des chansons populaires. Ils profitent également de cette ambiance, en faisant une partie de cartes, de bourle ou de tir à l’arc.

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Oscar Lepers, un des fils de Jules reprend le flambeau pour continuer l’activité. Oscar et son épouse ont trois enfants : Maurice, Gabrielle et Raymonde.

Oscar Lepers parmi son personnel ( document familles Lepers et Spriet )

En 1914, la guerre éclate. Oscar y participe, l’établissement est réquisitionné par les allemands. Une période de misère s’installe alors, mais les années passent, et le plaisir de revivre, de travailler et de s’amuser revient.

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document collection privée
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Raymonde Lepers, la fille d’Oscar, se marie avec Léon Spriet, boucher à Wattrelos. La situation du commerce reste difficile en cette période d’entre deux guerres. Deux enfants naissent de leur union : Michel en 1934 et Daniel en 1936. Puis la seconde guerre mondiale éclate, la maison est à nouveau fermée pour quelques années.

Raymonde Lepers et Léon Spriet ( document familles Lepers et Spriet )

Léon rentre de la guerre sans blessure fort heureusement. Il faut se réorganiser car les caisses sont vides. L’après guerre c’est le problème du ravitaillement pour les Français et les ballots de tabac qu’il faut passer à travers la surveillance des douaniers. Le magasin assure l’essentiel de l’activité de la maison, car le restaurant n’attire plus la clientèle dans l’immédiat. Il faut attendre le début des années 1950 pour retrouver quelques modestes activités culinaires.

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En 1952, Léon et Raymonde aménagent une vraie salle de restaurant et ajoutent quelques spécialités à la carte : cuisses de grenouilles, escargots, anguilles etc.  La clientèle revient peu à peu.

Léon est en cuisine, Raymonde en salle avec Germaine une amie et le fidèle Georges vient aider le dimanche. Les clients apprécient de plus en plus l’accueil, la qualité des plats et les prix abordables et sont fiers de faire découvrir à leurs amis, l’existence du restaurant « La Broche de Fer ».

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à suivre . . .

Remerciements aux membres de la famille Spriet, pour l’édition de leur petit livret : « La Broche de Fer, une vie, une passion ».