Hem-Service

En 1960, la rue des Ecoles à Hem est encore très champêtre et l’église Saint-Joseph est un point de repère. C’est peut-être la raison pour laquelle la publicité de 1961, parue dans le journal Nord-Eclair, pour le magasin Hem-Service spécifie que celui-ci se trouve face à l’église, ce qui n’est, de fait, pas du tout le cas comme en témoigne la vue aérienne de 1962 sur laquelle il apparaît pour la 1ère fois.

Vues aériennes comparatives de 1957 et 1962 (Documents IGN)

En fait le magasin est situé au coin de la rue des Ecoles et de la rue de la Lionderie, ce qui explique qu’au gré des annuaires Ravet-Anceau, on le retrouve répertorié tantôt dans l’une des rues, tantôt dans l’autre. Il s’agit en fait d’une petite supérette plus que d’une alimentation générale mais avec un rayon frais particulièrement bien achalandé.

Publicités de l’année 1961 puis 1963 (Documents Nord-Eclair)

A l’époque le commerce fonctionne sous l’enseigne UNA. Instantané de mémoire :

« Quand j’emménage en 1968 avec mes parents dans le tout nouveau lotissement en face de l’église Saint-Joseph, l’existence de cette petite surface de proximité est un véritable atout. Si nous prenons l’habitude d’aller à Auchan Roubaix-Motte pour les provisions mensuelles le magasin du coin de la rue sert quotidiennement à faire l’appoint. Enfant je vais à UNA pour un oui ou pour un non… »

Photo d’un porte-clef publicitaire du magasin (Document collection privée)

Au fil des ans, bien que l’annuaire fasse toujours mention des Ets Hem-Service, l’enseigne change : UNA, Proxi, 8 à 8. Quant aux publicités elles ne font pas état des enseignes tout au moins dans les années 1960 et 1970 mais continuent à mentionner Hem-Service, comme cette publicité pour les fêtes de fin d’année.

Publicité Hem-Service de 1976 (Document Nord-Eclair)

Il en est de même pour les années 1970-1990, où l’accent est mis surtout sur les produits frais, l’argumentaire étant « Votre frais marché, le vrai spécialiste de l’alimentation » et la devise : « qualité, fraîcheur, prix ». La difficulté pour le commerce de proximité étant principalement la concurrence des grandes surfaces il convient en effet de mettre ses atouts en avant.

Publicités Hem-Service (Documents Historihem)

Comme les photos aériennes le démontrent, la rue des Ecoles a vu sa population se densifier au fur et à mesure que les champs qui la bordaient disparaissaient et la clientèle ne manque pas. Il faut juste trouver les bons arguments pour la faire venir et, sachant que les supermarchés sont proches (Roubaix et Leers), le meilleur moyen consiste à se démarquer des grandes enseignes comme Auchan.

Photos aériennes de 1969 et 1989 (Documents IGN)

Dans les années 1980, c’est l’enseigne Nova puis 8 à 8 qui s’affiche au fronton du magasin Hem-Service et là encore l’accent est mis sur les produits frais dans la publicité en l’occurrence le rayon boucherie. A cette époque ce ne sont plus les porte-clefs qui sont distribués mais des objets utiles pour la rentrée des classes des enfants tels que des règles plates.

Publicités Nova de l’année 1980 (Documents Nord-Eclair)
Publicité et objet publicitaire des années 80 (Documents Nord-Eclair et collection privée)

Puis, en janvier 1995, la presse locale annonce la réouverture du magasin, fermé depuis plusieurs mois, pour la mi-février. Les frères Maméche, possédant déjà plusieurs magasins sur Roubaix, tiennent à ouvrir une supérette de qualité privilégiant le frais, avec boulangerie, boucherie et fruits et légumes à arrivage journalier.

Le magasin fermé et sa réouverture en tant que Prosma (Documents Nord-Eclair)

Le nouveau magasin qui devait se nommer Prima se pare de l’enseigne Prosma. Il s’agit toujours d’un commerce d’alimentation générale/ épicerie à titre principal mais l’appellation Hem-Service a disparu. La cessation d’activité du commerce a lieu officiellement en 2013. Pourtant sur les photos de 2008 l’enseigne Prosma n’y figure plus et la vitrine laisse entrevoir des articles de bazar.

Photo du magasin Prosma puis du même magasin en 2008 (Document collection privée et Google Maps)

Enfin, en 2016, Karim Hamidi y crée une entreprise de restauration rapide à l’enseigne Point Thé qui est radiée l’année suivante. L’entreprise est alors reprise par Smail Benkouider et conserve la même dénomination commerciale et la même activité jusqu’à sa cessation fin 2020.

Photos du Point Thé en activité et en 2019 (Document Google Maps)

A ce jour il n’existe plus aucune activité dans cet établissement autrefois essentiel à la vie du quartier des Trois-Baudets/Lionderie.

Photos de l’ancien établissement en 2021 (Document Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem

Théâtre de l’Aventure

Instantané de Mémoire :« A mon arrivée à Hem en 1968, dans le nouveau lotissement qui fait face à l’église St Joseph, rue des Ecoles, il n’existe pas de construction immédiatement à côté de l’église en front à rue. Seules des herbes folles envahissent le terrain qui jouxte l’école Jules Ferry-Paul Bert ».

Vue Aérienne de la rue des Ecoles en 1969 (Document IGN)

Jean Maurice Boudeulle, animateur socio-culturel sur le quartier de la Lionderie, raconte dans une brochure éditée en 2018 et contant les petites et grandes histoires des quartiers de la Lionderie et des Trois Baudets, comment il a commencé, en lien avec les animateurs d’autres quartiers, à développer des ateliers pour enfants et notamment pour les initier au théâtre.

Il explique que « le théâtre à l’Antenne c’était 2 fois par semaine en moyenne, du théâtre forum pour reprendre des scènes du quotidien, simuler des procès au tribunal »

C’est dans une suite logique qu’un premier festival de théâtre voit le jour à Hem en 1982. Comme quelques autres qui suivront, il a l’allure d’un concours. Douze troupes théâtrales s’inscrivent pour venir « s’affronter » devant un jury composé d’enfants et d’adultes.

En juillet 1983, après la réussite du second festival, à la demande de l’office culturel d’animation hémois, un poste de permanent à l’action culturelle est créé à la Mairie de Hem. Jean Maurice Boudeulle est nommé à ce poste.

Jean-Maurice Boudeulle (Document l’Aventure)

Il organise des ateliers théâtre dans les classes primaires avec les instituteurs volontaires. Mais il n’a pas de salle attitrée pour ces activités. Peu à peu les préfabriqués de l’école Jules Ferry qui ne servent plus deviennent le QG du théâtre.

En 1985, une tournée en Avignon est organisée, 30 enfants hémois, de 13 à 16 ans, partent en camionnette, durant 3 semaines afin de vivre ensemble autour du théâtre. D’autres tournées suivront. L’association : «l’Aventure» naît en 1986. En 1990, les préfabriqués de l’école sont démolis et l’Aventure déménage temporairement rue de la Vallée dans les anciens locaux de l’entreprise Jydé.

Logo de la Compagnie Théâtrale (Document l’Aventure)

Reste à bâtir un local permettant de concrétiser le travail déjà en cours depuis près de 10 ans en permettant aux jeunes désireux de s’investir dans l’activité théâtrale de pouvoir travailler dans de bonnes conditions. Le chantier de construction commence en 1990, entre l’église St Joseph et l’école Jules Ferry-Paul Bert, et ce n’est qu’en novembre 1991, cela fait plus de 30 ans, que l’Atelier Théâtre L’Aventure est inauguré.

Pose de la 1ère pierre en 1990 (Document Nord-Eclair)
Fin de chantier en 1991 (Document collection privée)

C’est un lieu d’accueil de compagnies amateurs ou professionnelles, d’initiation au théâtre sous toutes ses formes grâce aux ateliers enfants et adultes, de création et de représentation de spectacles réalisés par la compagnie et d’autres qu’elle invite.

Logo de l’Atelier Théâtre (Document l’Aventure)

Instantané de mémoire :«  Ma fille fait partie de l’atelier théâtre enfants pendant une année scolaire et même si sa timidité l’empêche de renouveler l’expérience les années suivantes elle aura toujours plaisir ensuite à nous emmener aux spectacles de ses camarades dans une salle chaleureuse mais malheureusement trop petite pour contenir tous les spectateurs ».

L’atelier Théâtre (Collection Privée)

Très vite pourtant, en effet, principalement en raison du succès remporté par l’Atelier, celui-ci s’avère trop exigu et en 2005, l’Atelier théâtre bénéficie de travaux d’extension, venant ajouter à la salle de répétitions et la salle de spectacles, un espace régie, décors et accessoires, ainsi que deux loges équipées. La salle de spectacles peut alors accueillir 84 personnes.

Aujourd’hui Jean-Maurice Boudeulle a cessé de diriger l’atelier qu’il gérait depuis sa fondation et c’est une femme, Céline Liagre, qui en a pris la direction.

Le but reste le même à savoir :

Favoriser l’éveil de la personnalité au travers de toutes activités artistiques.

Promouvoir la création théâtrale, vidéo et musicale, tant en milieu scolaire qu’associatif, sur l’ensemble de la région.

Et depuis 2013 : Promouvoir et organiser des actions de formation professionnelle à destination de différents publics.

Photo aérienne de la rue des Ecoles en 2020 (Document Google Maps)

Remerciements à la Ville de Hem, l’Association Historihem.

Robert Jonckheere : l’Observatoire de Hem (suite)

Dès la 3ème semaine d’Août 1914, les astronomes de l’observatoire de Hem entendent tonner le canon presque chaque jour. Bientôt les troupes allemandes envahissent la région. Ayant mis sa femme et ses enfants à l’abri en Angleterre, Robert compte regagner son observatoire mais celui-ci, de même que l’entreprise familiale, est occupé par les allemands, qui vont y installer un casino restaurant.

Observatoire occupé par les allemands (documents collection privée)

Il s’ exile alors lui aussi en Angleterre, pour la durée de la guerre, et se trouve rattaché au service d’optique de l’arsenal royal à Woolwich, passant ses nuits à l’observatoire royal de Greenwich.

Robert en exil à Woolwich (document JC Thorel)

De retour en France en 1919, il découvre les déprédations commises par l’armée d’occupation dans son observatoire et l’entreprise familiale :

– dans l’observatoire : le vol des pièces de précision et des instruments d’astronomie, la disparition des livres de la bibliothèque, le saccage de la maison d’habitation, la détérioration du matériel trop lourd pour être emporté et le sabotage de la coupole ainsi que la destruction du poste météorologique. Il doit donc commencer la remise en état de son observatoire qui sera longue et coûteuse…

-dans l’entreprise textile : le pillage des tissus et étoffes par les allemands mais également des machines et de l’outillage de l’usine. Son frère aîné, successeur de son père en 1910 à la direction de celle-ci, revenu diminué de la guerre et n’étant plus apte à remplir cette fonction, Robert en héritera à son tour en 1922.

Robert Jonckheere (Document association Jonckheere)

Robert est dès lors très pris par ses affaires s’occupant à la fois de la gestion de l’entreprise familiale et de la restauration de son observatoire pour laquelle il recherche activement des financements. Toute cette activité ne lui laisse que peu de temps à consacrer à sa famille et la séparation des époux intervient en 1926.

Le divorce est acté en 1927. Cette même année, le gouvernement anglais interdit l’importation de draperies étrangères et Robert, qui commerçait beaucoup avec ce pays, reste avec tout son stock de draperies de style anglais et se voit contraint de déposer le bilan de son entreprise de filature.

Il rencontre également trop de difficultés financières pour pouvoir continuer à supporter les frais et charges occasionnés par un observatoire et son personnel.

Après avoir vendu quelques parcelles de terrain de l’autre coté du boulevard, il se résout donc à vendre son matériel scientifique à l’université de Lille.

lunette astronomique à Hem en 1909 puis à Lille 100 ans plus tard (Documents association Jonckheere)

Le 12 décembre 1928, après de longs pourparlers avec celle-ci, le journal de Roubaix annonce le transfert de l’observatoire de Hem à Lille. Ce n’est pourtant qu’en 1929 que la vente est enfin conclue, Robert ayant tenté jusqu’au bout, sans succès, d’obtenir la direction du futur observatoire. L’observatoire astronomique disparaissant de Hem le boulevard qui portait son nom devient le boulevard Gustave Delory, du nom du député du Nord.

transfert de l’observatoire de Hem à Lille (document journal de Roubaix)
vente du terrain (document JC Thorel)

La propriété est quant à elle mise en vente dès le mois de mars 1930 en plusieurs parcelles. C’est Pierre Verspieren, assureur, qui se porte acquéreur de la 1ère parcelle, « en nature de jardin bien planté », avant de la revendre, en 1945, à Pierre Motte père. Quant à la 2ème parcelle comprenant la maison d’un étage avec terrasse, l’habitation du concierge et les chambres des observateurs, les bureaux et la bibliothèque un garage et les restes de la coupole, en partie démolie pour en extraire la lunette, elle est achetée par des épiciers grossistes en 1935 et revendue à Pierre Motte en 1948.

C’est dans les années 50 que les nouveaux propriétaires agrandissent le rez-de-chaussée et surélèvent la maison d’un étage la rendant telle qu’elle est actuellement toujours visible au n°80 du boulevard, devenu Clémenceau dans les années 30.

photos années 1950 et 2020 (documents collection privée et google maps)

Plus rien ne retenant Robert dans la région lilloise, il quitte celle-ci pour s’installer dans le sud, à Marseille où, après avoir exercé de multiples métiers, il obtient enfin, en mars 1930, un poste à l’observatoire de Marseille, où il travaillera jusqu’en 1962, année de sa retraite. Quand il décédera, en 1974, il laissera derrière lui, à Lille, une des plus importantes lunettes encore en service en France.

Pendant ce temps, en 1933, l’observatoire de Lille sort de terre rue du Faubourg de Douai, construit dans un style très semblable à celui de Hem ; il est inauguré fin 1934.

observatoire de Lille 1934 (Documents association Jonckheere)

La même année celui de Hem est pratiquement rasé en dehors des bâtiments d’habitation : l’ancienne habitation de Robert et les 2 garages au 80, et la maison du concierge au 82.

Le reste du terrain est devenu un lotissement de maisons bourgeoises dont l’accès est baptisé Allée de l’Observatoire.

Vue aérienne actuelle (Document Google maps)

Remerciements à Mr Jean-Claude Thorel, auteur du livre : Le ciel d’une vie- Robert Jonckheere.

Remerciements à l’Association Jonckheere pour son document : Extrait des premières publications de l’observatoire de Hem, édité en 2009.

Robert Jonckheere : l’Observatoire de Hem

Fils de Louis Jonckeere, dirigeant d’une manufacture de lainage et draperie, rue Pasteur à Roubaix, Robert Jonckeere vient au monde, en 1888, dans cette même ville. Comme son frère aîné il effectue, au début des années 1900, un séjour en Angleterre pour y apprendre la langue et y suivre des cours à l’Ecole Polytechnique et à l’Université de Londres ; c’est dans ce pays qu’il rencontre sa future épouse Thirza.

Robert en 1904 (document JC Thorel)

En 1904, son père le rappelle en France pour commencer à l’initier à ses affaires. Cependant son travail à la manufacture ne le passionne pas même s’il a réussi à obtenir la confiance de son père pour représenter l’entreprise en Angleterre où il peut ainsi revoir fréquemment sa bien-aimée, tout en prospectant de nouveaux clients.

Il commence alors à passer ses nuits à observer les étoiles, d’abord avec un verre de monocle et une loupe avant de se procurer des lunettes de plus en plus puissantes, et se plonge dans la lecture de nombreux ouvrages traitant d astronomie. Puis il s’inscrit à différentes sociétés astronomiques : de France, d’Angleterre et même des Etats-Unis.

Domicilié chez ses parents, au 137 boulevard de Paris à Roubaix, il parvient à persuader son père de lui faire construire un petit observatoire sur le toit de la maison familiale, au dessus de sa chambre, opérationnel pour les fêtes de Noël de 1905 et appelé Stella, qui lui permet de se lancer, dès 1906, dans des observations astronomiques assidues et méticuleuses.

Robert devant son observatoire Stella (document JC Thorel)

En guise de cadeau paternel, pour sa majorité, il envisage la construction d’un véritable observatoire et finit par trouver le site idéal, de près de 2 ha, au lieu dit La Citadelle, hameau des 3 baudets à Hem, sur une petite colline de 53m d’altitude,lieu où avait été installé par l’armée, à la fin du siècle précédent, le Fort de la Lionderie.

Observatoire route d’Hem (document collection privée)

Ce terrain est acheté par parcelles à des cultivateurs de Hem en janvier 1908. L’accès se situe sur un boulevard ouvert à la circulation en 1902 et qui prendra le nom de boulevard de l’Observatoire. En Août 1908, tandis que les travaux se poursuivent, Robert épouse Thirza et les époux s’installent dans leur logement de l’Observatoire en Mai 1909.

Mariage de Robert et Thirza en 1908 (document JC Thorel)
Leur habitation au centre de la photo (document collection privée)

A l’entrée du terrain se trouve la conciergerie et, au 1er étage, le logement pour les aides attachés à l’Observatoire. Puis sont construits 3 corps de bâtiments reliés par des galeries :

Plan (document JC Thorel)

-au centre la grande coupole d’un diamètre intérieur de 8,24 m

-au sud la salle de la lunette méridienne

-au nord l’appartement de la famille, les bureaux et la bibliothèque,

soit un total de 57 mètres de façade

-un peu plus au Nord le chalet de météorologie

Robert sur sa chaise d’observation dans la coupole (document collection privée)
la lunette méridienne (document JC Thorel)
la bibliothèque riche de plus d’un millier de volumes (document JC Thorel)

En1909, Robert effectue ses premières mesures et, pour publier rapidement ses mesures et découvertes, il crée le Journal Astronomique de l’Observatoire de Hem dont le numéro 1 paraît dès septembre 1909.

Journal Astronomique 1909 (Document association Jonckheere)

Les observations météorologiques commencent en mai 1909 et un Journal Météorologique de l’Observatoire de Hem est créé en 1910 dont le 1er numéro paraît début 1911.

Journal Météorologique 1911 (Document association Jonckheere)

Le 22 Mai 1910, Robert est le 1er à retrouver la comète de Halley dans le ciel de la région : « astre chevelu qui donne l’impression d’une nébulosité vague et inconsistante, suivie d’une longue queue » ; sa publication contribue ainsi à la campagne d’information destinée à contrer une presse sensationnaliste annonçant la fin du monde.

Comète de Halley 1910 et Annonce fin du monde 1910 (document JC Thorel)

En 1911, il reçoit la visite de personnalités et d’astronomes éminents tel que Mr Benjamin Baillaud, directeur de l’observatoire de Paris, et Georges Lyon, recteur de l’académie de Lille, qui par leurs rapports extrêmement favorables sur ses travaux, lui font augmenter la subvention départementale dont il bénéficie.

Robert et Benjamin Baillaud 1911 (document JC Thorel)

A suivre…

Remerciements à Mr Jean-Claude Thorel, auteur du livre : Le ciel d’une vie- Robert Jonckheere ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume  pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem

Remerciements à l’Association Jonckheere pour son document : Extrait des premières publications de l’observatoire de Hem, édité en 2009.

Lobry – Milidée

Ignace Lobry, dont le commerce est répertorié comme quincaillier dans le Ravet Anceau de 1958, et comme vendeur de journaux dans celui de 1968, au 88 rue des Ecoles à Hem, apparaît également, dès 1968, comme vendeur de journaux-tabac au 229 avenue Laennec à Hem. 

Publicité Lobry (Document collection privée)

Comme le démontre sa publicité Ignace Lobry n’exploite pas seulement ce qu’il est convenu d’appeler un tabac mais un commerce beaucoup plus varié dédié à la presse, les fournitures scolaires et les cadeaux en tous genres, et ce dans ses deux points de vente. Son commerce de la rue des Écoles est installé dans des bâtiments annexes de l’ancien Château Olivier, à savoir les écuries.

Photo Lobry rue des écoles années 50 et photo Milidée années 2000
(Document collection privée)

La vue aérienne de 1951 montre un quartier en cours d’évolution avec les constructions qui débutent à la Lionderie, en lieu et place de l’ancien parc du Château, détruit en 1944. Au bord de la rue des Ecoles on distingue très bien les bâtiments des anciennes écuries, seul vestige des annexes du château.

Photo aérienne rue des écoles 1951 (Document IGN)

La boutique de l’avenue Laennec est une construction neuve.

Photo Lobry avenue Laennec (Document collection privée)

La vue aérienne du quartier Longchamp de 1969 montre en effet un tout nouveau quartier à l’emplacement d’anciens terrains agricoles figurant sur le document de 1951.

Photo aérienne avenue Laennec en 1951 et 1969 (Document IGN)

Ignace Lobry n’hésite pas, en plus de publicités régulières publiées dans les journaux, à créer des événements publicitaires à l’occasion de l’une ou l’autre fête, telle que Saint Nicolas qui propose aux enfants une photo en sa compagnie.

Photo St Nicolas 1967 (Document collection privée)

Instantané de mémoire : « Quand j’ai emménagé à Hem avec mes parents dans le nouveau lotissement de la rue des Écoles, j ai tout de suite pris mes marques dans ce magasin qui ressemblait à une caverne d’Ali Baba aux yeux de l’enfant de 10 ans que j’étais. Je m ‘y sentais comme chez moi grâce à Mauricette, la vendeuse, qui m’accueillait toujours avec le sourire et bienveillance et m’aidait à choisir un cadeau en rapport avec mon budget. J’y achetais mon Pif Gadget et Mickey Parade ainsi que, pour la rentrée des classes mes stylos plumes, cahiers, etc »

Lorsqu’ Ignace Lobry cesse son activité, en 1984, H. Hellebuyck reprend l’entreprise et le commerce change alors de nom pendant 3 ans mais Mauricette reste toujours présente, rue des Écoles.

Publicité Hellebuyck (Document collection privée)

En avril 1987, quelques mois avant la cessation d’activité de la société Hellebuyck, fin 87, Mauricette Duquenne reprend le commerce de la rue des Écoles, pour le plus grand bonheur des riverains.

Publicité Mauricette Duquenne (Document collection privée)

Instantané de mémoire : « Étant moi-même revenue vivre à Hem Centre j’ai alors retrouvé le chemin de la rue des Ecoles pour y acheter mes revues ainsi que des jouets pour mes enfants ainsi que leur nécessaire pour la rentrée des classes, la presse enfantine »

Mauricette Duquenne exploite son magasin, à l’enseigne Milidée jusqu’en février 2002.

Photo Milidée rue des écoles (Document collection privée)

Après la fermeture, la boutique reste vide durant plusieurs mois puis 2 boulangeries s’y succèdent. A l’heure actuelle il n’existe plus aucun commerce au 88 rue des Écoles.

Photo des 2 boulangeries successives (Documents Tout’Hem et collection privée)

Quant à l’ancien magasin de l’avenue Laennec, un temps repris par un boucher-volailler, le bâtiment a ensuite été détruit et une mosquée a été construite à son ancien emplacement.

Photo de la boucherie volailler et de la mosquée (Documents google maps)

Le château de la Lionderie

Une vue aérienne de 1933 permet de constater que le château Olivier, sis sur un terrain donnant à la fois rue des Ecoles et rue de la Lionderie, comporte également une entrée sur chacune de ces deux rues, celle de la rue des écoles, à proximité de la conciergerie et des écuries qui y demeurent encore aujourd’hui, se situant juste en face de la rue du Maréchal Foch.

Vue aérienne de 1933 (Document IGN)

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