Jean Duthoit

A la fin des années 1950, il ne reste pratiquement plus de terrains vierges constructibles sur le boulevard de Fourmies. Seules trois parcelles sont encore disponibles : les numéros 123, 125 et 127, à deux pas de la rue Carpeaux.

Le 127 boulevard de Fourmies. La construction des 123 et 125 vient de se terminer ( document IGN 1957 )

L’entreprise de sanitaire et chauffage H. Da Silva fait l’acquisition du 123, et le photographe R. Vandeputte s’installe au 125. Jean Duthoit est électricien et habite à Flers lez Lille. Il fait l’acquisition du terrain de 218 m2 au 127 du boulevard de Fourmies et demande un permis pour construire, en 1965, un immeuble à usage commercial et d’habitation sur deux étages. En effet, il souhaite s’implanter dans ce quartier du Nouveau Roubaix pour créer un magasin d’électro ménager. Il envisage également d’acquérir un terrain donnant sur la rue Rubens juste derrière, pour aménager son atelier.

Plan cadastral

Le magasin d’exposition se situe au rez-de-chaussée dans une débauche de lumière et de motifs décoratifs. On y trouve toute la gamme d’électro-ménager de la marque Philips : machines à laver, réfrigérateurs, téléviseurs, cuisinières et bien d’autres appareils ménagers.

projet de façade ( document archives municipales )

L’entreprise Duthoit est d’ailleurs bien connue dans la région et ce depuis des années. Spécialiste en électricité générale, elle bénéficie d’une excellente notoriété. L’ouverture a lieu en 1966.

Publicité d’ouverture ( document Nord Eclair )

Mr et Mme Duthoit pensent déjà à l’avenir, puisqu’ils envisagent de créer au premier étage, un magasin d’exposition de lustrerie, ainsi qu’un service d’installation de cuisines équipées. L’arrivée des premiers téléviseurs couleur en 1967 profite parfaitement à Jean Duthoit qui communique de plus en plus par de la publicité dans la presse locale.

document Nord Eclair

Jean Duthoit propose bien sûr, des crédits pour faciliter les achats de ses clients, un SAV (Service Après Vente) irréprochable avec un dépannage rapide, des travaux d’électricité et des poses d’antenne TV. Jean a le sens inné du commerce, il communique énormément pour continuer d’entretenir sa relation avec sa clientèle. Lors de la braderie du boulevard de Fourmies, il organise des concours pour offrir des cadeaux à ses fidèles clients.

document Nord Eclair

Jean propose des promotions sur toute une gamme de cuisinières, lors du changement de gaz arrivé sur la ville en 1969. En 1973 il termine l’installation de son atelier aux 6 et 8 rue Rubens, derrière son magasin. Il crée alors son « Dépannage Service » et recrute des techniciens professionnels et qualifiés pour assurer les dépannages rapides. Il profite de son agrandissement pour proposer des prix promotionnels sur toute la gamme de la marque Brandt.

Publicité agrandissement ( document Nord Eclair )

Jean Duthoit ouvre, en Novembre 1976, un deuxième magasin, au 136 rue de Lannoy, sur la place de l’église Sainte Elisabeth. C’était l’ancienne quincaillerie Henneuse qui existait depuis les années 1910. Jean décide de refaire complétement sa façade avant son ouverture

Façade du 136 rue de Lannoy ( documents archives municipales )

Pour cet événement, il investit encore dans la publicité et fait venir le célèbre Raoul de Godewarsvelde. La gamme de produits proposés est identique, mais il se spécialise avec un département cuisines équipées plus important.

document Nord Eclair
le département cuisines ( document Nord Eclair )

Dans les années 1980, Jean est présent sur de nombreux salons des arts ménagers et des foires commerciales dans différentes communes de la métropole.

document Nord Eclair

La concurrence de la grande distribution et des magasins spécialisés en électro ménager, devient de plus en plus vive. Jean Duthoit cesse son activité au début des années 1990. La BNP souhaitant développer son activité dans le quartier est séduite par cette surface de vente de plus de 200 m2 et s’y installe à la fin des années 1990.

document Nord Eclair
Photo BT

Sara Kladi s’installe à son tour, en 2021, sur l’emplacement du 127 boulevard de Fourmies, pour y créer un centre de bronzage à l’enseigne « My Sun »

My Sun ( Photo BT )

Remerciements aux archives municipales.

Poissonnerie du boulevard de Fourmies

Dans les années 1930, le 161 du boulevard de Fourmies est occupé par un estaminet, appartenant à la brasserie Brabant-Desprets qui se situe à Hem, au 454 rue Jules Guesde. C’est un café « tenu » par la brasserie et géré par M Plaisant dans les années 1930 et Mr Caty dans les années 1940.

Plan cadastral

Pierre Victor est né en 1921 ; il est caviste à la brasserie Brabant-Desprets et entretient d’excellentes relations avec sa direction. Pierre a toujours souhaité créer son commerce, et lorsque le café du 161 boulevard de Fourmies se libère à la fin des années 1940, il négocie un accord avec son patron pour reprendre les murs et le pas de porte. Pierre crée alors son commerce de poissonnerie, car le métier lui plait et de nombreux membres de sa famille travaillent dans ce domaine. Il fait effectuer les modifications et l’aménagement et la poissonnerie ouvre alors en 1949.

Publicité Nord Eclair 1965

Le terrain a une superficie de 124 m2. la surface de vente est assez réduite puisque derrière, se trouvent la salle de séjour et la cuisine ; la chambre froide est au fond de la cour et les chambres sont à l’étage. Pierre se marie avec Gisèle, née Delplanque et le couple a une fille Annie, née en 1946. Les affaires démarrent très correctement. Pierre souhaite développer encore son activité. Avec son frère Maurice, poissonnier au Brun Pain à Tourcoing, il crée un entrepôt «Belle Moule» à Marcq en Baroeul, pour importer des moules de Hollande et les distribuer dans toutes les poissonneries de la métropole. Peu de temps après, il devient mareyeur à Boulogne sur mer. Sa petite entreprise, « Océan Marée » est l’intermédiaire entre les pêcheurs boulonnais et les détaillants poissonniers de la région. Gisèle tient le magasin et Pierre l’aide surtout le vendredi, parce qu’il gère ses activités de négoce, le reste de la semaine.

Publicité Nord Eclair 1966
document collection privée

En 1960, Pierre et Gisèle décident d’une transformation complète du magasin. Ils font installer une nouvelle chambre froide placée entre le magasin et l’habitation. L’intérieur du point de vente se modifie également : le comptoir en bois est remplacé par un comptoir réfrigéré, sur lequel est posé la nouvelle balance Berkel. Ils développent également leur gamme de produits : poissons, huitres et saurisserie.

document archives municipales

Au début des années 1970, à chaque période de fin d’année, Pierre et son épouse louent une immense barque, qu’ils déposent sur le trottoir pour vendre leurs produits de fête ( huitres, homards, langoustes etc ). Annie, leur fille, aide ses parents, entre autre, durant la période festive.

document collection privée

En fin d’année 1974, un camion de livraison se gare pendant trois jours de suite, devant la poissonnerie pour proposer 10 tonnes d’huitres fraîches en direct de l’île d’Oléron, de Bretagne et du bassin d’Arcachon à des prix très attractifs et séduisants.

Publicité Nord Eclair 1974

Annie se marie avec Michel Destoop. Ils habitent dans la rue voisine, au 3 rue Germain Pilon. Michel crée son entreprise de transports, avec l’aide de son beau-père. Il se spécialise dans le transport des produits de la mer depuis Boulogne sur mer, avec sa société : « Transports Le Bélier ».

Michel et son camion de transports « Le Bélier », rue Germain Pilon

Pierre Victor prend sa retraite en 1977 ; c’est l’occasion de fêter cet événement avec de nombreux commerçants regroupés au sein de l’association des commerçants du boulevard de Fourmies, à la salle de réception « La Huchette », rue Henri Regnault. Pierre décide alors de se consacrer à une activité de loisirs. Il reprend l’étang des Couartes à Saint Josse dans le Pas de Calais.

Pierre et Gisèle, lors de leur départ en retraite, entourés des membres de la famille, et des commerçants du boulevard de Fourmies ( document A. Destoop )
Pierre et Gisèle ( document A. Destoop 1980 )

La poissonnerie du boulevard de Fourmies est ensuite cédée à Raymond et Huguette Broutin. En Juin 1985, ils décident de transformer la façade du bâtiment, à l’étage en perçant une fausse fenêtre et en remplaçant les deux autres fenêtres.

documents archives municipales

La poissonnerie Broutin continue d’exister encore durant de nombreuses années et ferme définitivement ses portes en 2009. Depuis, le commerce reste toujours inoccupé à ce jour.

La profession de détaillant-poissonnier a complétement disparu de nos jours. D ‘après le Ravet Anceau de 1968, à l’époque 47 poissonneries étaient implantées à Roubaix. Il n’en reste plus une seule, aujourd’hui. La poissonnerie du boulevard était la dernière.

Photos BT

Remerciements à Annie Destoop ainsi qu’aux archives municipales.

Boulangerie Fassin

Dans les années 1930, le 132 du boulevard de Fourmies est occupé par le commerce de lingerie bonneterie de Mme V. Lasou.

document collection privée

En 1955, Omer Fassin, pâtissier, installé 83 rue du Pile souhaite déplacer son commerce dans une artère de la ville plus commerçante. Il reprend le commerce du 132 boulevard de Fourmies et le transforme en pâtisserie.

document collection privée

Rapidement, Omer reprend le petit commerce voisin de 30 m2 au N°134 à l’enseigne : Ma Boutique à l’angle de la rue David d’Angers.

plan cadastral
publicité Nord Eclair

En 1965, Henri Fassin, le fils d’Omer, ayant obtenu son diplôme de boulanger, vient aider son père à la gestion du commerce. Il crée un atelier boulangerie dans le fond du point de vente. Le commerce devient alors la boulangerie-pâtisserie Fassin.

publicité Nord Eclair 1965

Omer Fassin est un commerçant dynamique. Il communique régulièrement par de la publicité dans la presse locale et organise des promotions dans son point de vente. Il devient en 1966, vice président de l’Union des commerçants du boulevard de Fourmies.

Omer Fassin ( document Nord Eclair )
publicité Nord Eclair

En Octobre 1972, Omer Fassin prend sa retraite. C’est l’occasion de fêter cet événement à la Huchette, au 160 rue Henri Regnault, avec tous les commerçants du boulevard de Fourmies. Un superbe cadeau est alors offert à Mr et Mme Fassin. Les thèmes de la quinzaine commerciale de Décembre 1972, ainsi que les illuminations du boulevard pour Noël sont également évoquées.

document Nord Eclair

Henri Fassin succède à son père, à la tête de la boulangerie pâtisserie, cette même année 1972, et continue de développer l’activité du commerce.

En 1975, Henri, après avoir profité d’une formation en boulangerie artistique, décide de devenir boulanger-sculpteur. Pendant ses heures de loisirs, il crée des œuvres d’art pour les exposer dans sa vitrine : des pains aux formes diverses, des crocodiles, des serpents, des tortues qui semblent dire aux passants : « Regardez nous, mais ne nous mangez pas ! »

Henri Fassin ( document Nord Eclair )

En 1978, Henri décide de modifier et de transformer sa façade, avec une extension sur la rue David d’Angers. Les travaux sont confiés à l’entreprise Cofrino à Lomme, et le résultat est remarquable. Les couleurs orange et blanc, très à la mode à l’époque, sont appréciées de la clientèle.

document archives municipales

En 1979, Henri, fier d’être artisan, adhère au groupement : Les compagnons du bon pain.

publicité Nord Eclair 1979

Ensuite, différents commerçants boulangers vont se succéder au 132 boulevard de Fourmies. Dans les années 1990, B. Boclet reprend le commerce et garde les couleurs de la façade.

documents archives municipales

Au tout début des années 2000, la boulangerie Steelandt s’installe et modifie la façade côté boulevard en aménageant des portes coulissantes.

boulangerie Steelandt ( publicité Nord Eclair 2000 )
boulangerie Steelandt ( publicité Nord Eclair 2001 )

De 2005 à 2009, c’est la boulangerie Briche avec l’enseigne « les délices de Fourmies » dirigée par Laurence Devos et en 2009, Régis et Fabienne Taillet-Loyez reprennent le point de vente.

les délices de Fourmies en 2008 ( document archives municipales )
les délices de Fourmies en 2016 ( document archives municipales )

Le Covid arrive en 2020 obligeant Régis et Fabienne Taillet-Loyez à fermer leur magasin plusieurs mois, et en 2021 le couple prend sa retraite. Leur voisin et ancien confrère, Eric Morin des « Florentines », pâtisserie située juste en face, reprend à son tour le commerce avec une nouvelle enseigne « Eclair & moi », mais arrête son activité en 2022.

Photo BT 2022

La boulangerie est alors cédée, et change complétement d’activité pour devenir un magasin d’optique en 2023. La société CJP3 de Jean Philippe Crochet est toujours en place de nos jours sous l’enseigne Optic 2000.

Photo BT 2024

Remerciements aux archives municipales.

Le Lafargue

Vue aérienne 1962 ( document IGN )

Au 15 rue Paul Lafargue à Roubaix, se trouve la propriété de M. Albert Wattinne et Françoise Rasson son épouse, depuis le début des années 1930. La maison est très grande et spacieuse, elle est construite sur un terrain de 11.783 m2. Au fond de la propriété, dans la partie Sud-Est, de nombreux arbres sont plantés : peupliers, érables, hêtres, noyers, formant ainsi un parc magnifique.

documents archives municipales

Albert et Françoise, en 1956, font appel à l’architecte O.Verdonck, dont le cabinet se trouve avenue Jean Lebas, car ils envisagent d’agrandir leur maison, et de transformer les combles en créant et en aménageant des appartements.

En 1973, un acte de cession est signé entre Albert Wattinne, Françoise Rasson et la société Ferret Savinel représenté par Jean Arnault, pour la vente du terrain, de la maison et des dépendances du 15 rue Paul Lafargue.

La SCI « Les jardins de France » est alors créée, cette même année.

document archives municipales

Le projet d’un ensemble résidentiel d’habitation voit le jour, en 1974. Le promoteur et constructeur Ferret Savinel fait appel au cabinet d’architectes Colin Deldique Mougin pour la construction de 53 appartements ainsi qu’un logement pour le gardien. L’immeuble est situé perpendiculairement à la rue Paul Lafargue pour une meilleure exposition Sud-Ouest, et pour avoir une magnifique vue sur le parc arboré.

Le bâtiment est composé de 3 blocs équipés chacun d’un ascenseur. Trois logements sont proposés par niveau. 42 places de parking en sous sol et 34 en aérien sont proposées à la clientèle.

l’appartement témoin en 1976 ( document Nord Eclair )
document Nord Eclair

L’aménagement d’un appartement témoin permet de débuter la vente en 1976 par l’agence Brigode de Villeneuve d’Ascq, responsable de la commercialisation du programme. Les éventuels acheteurs imaginent leur futur logement dans un immeuble aux proportions harmonieuses. Le Lafargue propose un environnement exceptionnel ( le parc de Barbieux est très proche ) éloigné de toutes nuisances sonores, car la rue Paul Lafargue est très calme. Les appartements confortables de 65 à 133 m2 sont proposés avec de larges baies vitrées panoramiques en double vitrage, donnant sur le parc magnifique et ses arbres majestueux.

publicité Nord Eclair
Document google Maps

Remerciements aux archives municipales

159 boulevard de Fourmies

Dans les années 1930, le 159 boulevard de Fourmies est une maison d’habitation occupée par M. Duponchel. Après la seconde guerre mondiale, la maison est transformée en bureaux Ils sont occupés par la société de transports et déménagements d’Oscar Tiberghien jusqu’en 1976.

Publicité 1959 ( document Nord Eclair )
la façade du 159 boulevard de Fourmies ( document archives municipales )

En Septembre 1977, Nicole Vanlede reprend le local pour y aménager son magasin à l’enseigne Phildar. La transformation complète du local est nécessaire. A l’extérieur, la façade est remplacée et la porte de droite est gardée pour l’accès des locataires du premier étage. A l’intérieur, l’équipe Phildar ( les fils de Louis Mulliez 112 rue du Collège ) aménage l’agencement classique pour les produis de la marque : laines , lingerie féminine, chaussettes, bas etc

documents archives municipales

Dans les années 1990 Annie Phlypo reprend le commerce. Elle possède déjà la même boutique à Lys lez Lannoy.

publicité 1995 ( document Nord Eclair )

En 2000, le 159 boulevard de Fourmies change complétement d’activité et devient un salon de coiffure. A l’époque c’est l’enseigne Saint Algue qui s’installe, remplacée ensuite par Karl Lorentz jusqu’en 2018.

le salon Saint Algue en 2000 ( document Nord Eclair )

le salon Karl Lorentz en 2008 et 2019 ( documents Google Maps )

Le salon de coiffure change à nouveau d’enseigne en 2019 et devient « Mak Angel ». Le manager, Florian, et les 3 coiffeuses y accueillent la clientèle Femmes, Hommes et Juniors dans un salon sympathique et confortable.

l’intérieur du salon en 2024 ( document Mak Angel )

Remerciements aux archives municipales.

Ecole Sainte Bernadette

Après la seconde guerre mondiale, le baby boom nécessite la création de logements. Un nouveau quartier est alors créé : « Le Nouveau Roubaix »; Il est également essentiel de construire des écoles pour l’éducation de ces enfants nés après guerre.

La maison des sœurs du Sauveur ( document école Ste Bernadette )
Les sœurs du Sauveur ( document école Ste Bernadette )

La congrégation des sœurs du Sauveur, installée le 28 Août 1951, dans la maison du 275 avenue Gustave Delory, fait appel à l’architecte Delplanque pour construire une école privée accolée à la maison.

façade de l’école 1951 ( document école Ste Bernadette )

L’inauguration de l’école Sainte Bernadette a lieu le 5 Octobre 1951, en présence du cardinal Liénart. Sur la photo ci-dessous, on reconnaît, de gauche à droite, Mr Lestienne président des écoles libres de Roubaix, le cardinal Liénart et son vicaire, Mr l’abbé Olivier, curé de la paroisse Sainte Bernadette avenue Alfred Motte, et Maître Moulin président du Comité Familial de l’école, debout pour son discours.

inauguration le 5 Octobre 1951 ( document école Ste Bernadette )

En 1951, l’école comprend une garderie et un jardin d’enfants. Une religieuse et une laïque s’occupent des 75 enfants. Les effectifs de l’école augmentent considérablement et, dès 1952, on compte désormais 175 élèves. L’école devient trop petite, on construit alors une annexe de 4 classes sur un terrain vierge, juste en face au 282 de l’avenue Gustave Delory.

inauguration de l’annexe en 1954 ( document Nord Eclair )

Deux ans plus tard, en 1956, l’école compte 478 élèves dont 244 au jardin d’enfants ( école maternelle au 275 de l’avenue ) et 234 en élémentaire au 282. L’école passe sous contrat simple en 1961, puis sous contrat d’association en 1970. Les enseignantes sont ainsi rémunérées par l’Etat. Les sœurs enseignantes disparaissent peu à peu. En 1958, deux classes supplémentaires sont créées, portant à 7 le nombre de classes élémentaires.

document archives municipales de 1958

Le développement de l’école ralentit dans les années 1970. Le nombre d’élèves passe de 650 à 500 en 1973 et diminue dangereusement encore durant la décennie suivante. La décision de fermer l’école parait inévitable. Sainte Bernadette est donc désaffectée pendant deux années scolaires complètes.

le renouveau ( document école Ste Bernadette )

Fort heureusement, dans le cadre d’une réorganisation de l’enseignement privé dans le secteur, et à la demande pressante des familles du quartier, l’école Sainte Bernadette rouvre à la rentrée de Septembre 1983. En effet, l’école Saint Paul qui se trouve dans la rue de Roubaix à Hem ( la rue parallèle juste derrière ) devient le collège Saint Paul. L’école Sainte Bernadette accueille ainsi les anciens écoliers de l’école Saint Paul.

ancienne façade ( document archives municipales )
projet nouvelle façade ( document archives municipales )

En 2003, la façade de l’école élémentaire est refaite et les bâtiments sont rénovés. Les anciens bâtiments existants sur l’avenue Delory sont démolis et remplacés par une nouvelle construction, qui regroupe à la fois, un espace d’accueil, des bureaux d’administration, une salle de professeurs, des classes plus grandes et des toilettes pour les élèves directement accessibles de la cour.

la nouvelle façade de l’école élémentaire en 2003 ( document école Ste Bernadette )

La cantine commune à l’école Sainte Bernadette et au collège Saint Paul, est quant à elle rénovée en 2004 suite à de gros problèmes de sécurité, d’hygiène et d’exiguïté. L’école et le collège étant mitoyens, un restaurant scolaire indépendant est réalisé, situé entre les deux établissements afin de faciliter son exploitation commune.

Le projet du réfectoire ( document archives municipales )
Le réfectoire ( documents archives municipales et école Ste Bernadette )

Les deux écoles ( maternelle et élémentaire ) fusionnent en 2010. Le nouvel établissement comporte désormais 14 classes, du CP au CM2. Mme Claie en prend la direction. D’ importants travaux vont alors se succéder les années suivantes. Une salle informatique est créée en 2006, une salle polyvalente ainsi qu’une classe supplémentaire en 2008 et une salle de sports en 2010.

la salle informatique ( document école Ste Bernadette )
la salle polyvalente ( documents archives municipales et école Ste Bernadette )
l’ancienne salle de sports ( document archives municipales )
la nouvelle salle de sports ( document archives municipales )

Aujourd’hui les deux écoles Sainte Bernadette ( maternelle et élémentaire ) sont dirigées par Isabelle Peral.

photos BT

Remerciements à M. Hennion, à l’école Sainte Bernadette ainsi qu’aux archives municipales.

P’tit Caillé

A compter des années 1930, le 128 boulevard de Fourmies à Roubaix a toujours été occupé par un commerce dédié aux métiers de bouche.

Sur le document ci-dessous, le 128 se trouve au centre des 3 commerces qui ont la même façade. ( Au loin sur la gauche, est implantée l’ancienne usine Dazin-Motte, aujourd’hui remplacée par la résidence Bernard Palissy ).

document collection privée
document collection privée

Léon Baelde y est boucher du milieu des années 1930 jusqu’au débit des années 1960. En 1966, Gérard Bacrot lui succède. Il décide de transformer complètement la façade du magasin et d’agrandir sa surface de vente, en déplacant le frigo de stockage.

Transformation de la façade ( documents archives municipales )
Transformation de l’intérieur ( documents archives municipales )

Gérard est un excellent commerçant très dynamique. Son épouse est d’ailleurs secrétaire de l’Union des Commerçants du boulevard de Fourmies. Gérard gère également une salle de réception rue Henri Regnault, et l’Hostellerie « La Huchette » à Mouvaux.

document Nord Eclair
document Nord Eclair

Dans les années 1970, la boucherie charcuterie est tenue par Jean Decock avant d’être reprise par J.C Lorio, un traiteur et commerçant en volailles et gibiers.

document Nord Eclair
document Nord Eclair

Claude Coffigniez crée dans ce commerce, sa fromagerie en Avril 1987. Il y vend un très grand choix de fromages de toutes régions, propose la confection de plateaux personnalisés de fromages pour repas de familles, un rayon épicerie fine, des paniers garnis et de nombreuses idées cadeaux.

la façade ( document archives municipales )
document Nord Eclair

Claude Coffigniez et son épouse, Marie-Claude, font partie de l’association : « Amis fromagers des Hauts de France » qui a pour objectif de faire découvrir en particulier, tous les fromages au lait cru. Marie-Claude a l’immense honneur d’être revêtue de la parure confrérique en gage de ses bons services.

Marie Claude Coffigniez derrière le comptoir ou est posé le panonceau d’argent : Amis fromagers des Hauts de France, décerné en 1993 ( document Nord Eclair )

Claude Coffigniez prend sa retraite en Juin 2010 et cède la fromagerie à Virginie Duhautois et Emmanuel Votte. qui souhaitent changer de voie professionnelle. L’acte de cession signé, ils peuvent alors démarrer d’importants travaux d’aménagement : La porte d’entrée du magasin se trouve maintenant à gauche. Le traditionnel comptoir de vente est supprimé. A droite, est installée une superbe vitrine réfrigérée où sont présentés les fromages. A gauche, une large et haute étagère reçoit des produits d’épicerie fine. Cette disposition originale permet un emplacement libre au centre du magasin pour un accueil plus chaleureux et convivial de la clientèle. Les travaux se terminent et le magasin baptisé « Le P’tit caillé » ouvre ses portes en Novembre 2010.

Virginie et Emmanuel ( document Nord Eclair )

Virginie et Emmanuel continuent de proposer les plateaux personnalisés de fromages, vendent également des produits de crémerie : yaourts, lait, œufs, et développent des produits de charcuterie indispensables pour le fromage à raclette. Le midi, la présence de nombreuses entreprises locales, leur permet de vendre des sandwichs divers aux salariés.

document P’tit Caillé

Les affaires fonctionnent correctement. En 2010, Virginie et Emmanuel gèrent la seule fromagerie roubaisienne ! Les clients viennent parfois de très loin, pour pouvoir acheter des fromages exceptionnels ; des classiques bien sûr (environ 120 différents), mais également des découvertes parmi les nouveautés.

Virginie s’occupe des achats. À force de fréquenter les salons spécialisés, elle a noué des liens avec certains fournisseurs. Elle aime travailler les produits locaux. Ses chèvres proviennent de Framecourt, les yaourts, le beurre, la crème ou le fromage blanc de la Ferme des Anneaux, à Avelin etc . . .

Edouard Philippe devant la façade de la crémerie du P’tit caillé ( document Nord Eclair )

Le 29 Aout 2019, Virginie et Emmanuel reçoivent la visite du premier ministre ! Edouard Philippe vient-il faire ses courses, boulevard de Fourmies ? Non ! Accompagné de la ministre d’État à la Transition écologique, Élisabeth Borne et de sa secrétaire d’État, Brune Poirson, il vient rencontrer dans notre ville, plusieurs acteurs engagés dans la lutte contre le gaspillage.

Edouard Philippe premier ministre, Guillaume Delbarre maire de Roubaix et Virginie ( document Nord Eclair )

Édouard Philippe veut montrer que l’écologie est une priorité pour le gouvernement et salue «  l’énergie, l’enthousiasme et l’inventivité » des roubaisiens, en ce qui concerne le zéro-déchet, comme les sacs plastiques du P’tit caillé, entièrement recyclables.

Virginie Votte ( document Nord Eclair )

Virginie est toujours fidèle au poste dans son magasin, pour recevoir et servir les clients. Emmanuel, quant à lui, dans son laboratoire à l’arrière, prépare les sandwichs le midi à la demande. De plus grâce à son esprit créatif, il transforme certains fromages, comme le brie farci au poivre, à la moutarde, aux raisins trempés et noix grillées. En charcuterie il se spécialise en pancetta maison, et produit même un dessert : le far maison breton.

Depuis près d’un siècle, le commerce du 128 boulevard de Fourmies a toujours été occupé par un commerce alimentaire. Aujourd’hui, la fromagerie P’tit Caillé est emblématique de cette grande avenue commerçante.

Remerciements à Virginie et Emmanuel Votte, ainsi qu’aux archives municipales.

Nouvelle église Ste Bernadette

L’ancienne église Ste Bernadette, avenue Alfred Motte à Roubaix, construite en 1935, est démolie en 1990. Le projet est d’installer à la place, l’entreprise Camaïeu. ( Voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : « Démolition de Ste Bernadette » )

l’ancienne église ( document archives municipales )

Le 1° Juillet 1990, l’évêché s ‘explique dans les colonnes de Nord Eclair, sur les raisons de sa décision :

« Le manque de paroissiens, l’église trop grande, les normes de sécurité non conformes, etc ont toujours posé d’énormes problèmes à la paroisse. Aucune des solutions présentées n’est satisfaisante. Nous avons donc accepté la proposition de la municipalité d’abandonner l’église et les terrains environnants. Une implantation industrielle verra le jour d’ici quelques temps, qui permettra, à terme, la création de 300 emplois. Les chrétiens ont droit à leur lieu de culte et un projet verra le jour bientôt.

document archives municipales

La démolition d’une église est toujours un déchirement, car voir ainsi, l’édifice éventré est émouvant pour les anciens paroissiens mais également pour tous les roubaisiens qui s’interrogent alors ! Où va-t-on reconstruire cette nouvelle église promise par l’évêché ? Un seul terrain peut se libérer à proximité, c’est celui près de la salle des fêtes de l’école Jules Guesde, caché par un mur de briques rouges, au coin de l’avenue Alfred Motte et de la rue Jean Macé, d’une superficie de 1080 m2.

plan cadastral

L’accord est rapidement trouvé entre le diocèse, la mairie et l’entreprise Camaïeu au niveau du financement ( resté confidentiel ) de l’église. Le permis de construire est accordé, les travaux peuvent alors commencer.

document Nord Eclair

La cérémonie de la pose de la première pierre de l’église, se déroule le Dimanche 15 Septembre 1991 en présence du père Jean Deledicque, des abbés Gand et Declerck, de Claude Traullé secrétaire général de l’évêché, d’André Diligent, sénateur-maire de Roubaix et d’une foule immense.

pose de la première pierre ( documents archives municipales et Nord Eclair )
le début des travaux ( document archives municipales )

Les travaux commencent fin septembre 1991. L’église est de forme cylindrique, de couleur jaune, car les briques viennent de Belgique. Deux clochers sont présents et accolés sur l’avenue Motte ; un de 18 m avec la cloche ( électrique ) et un de 15 m avec la Croix.

document archives municipales

La surface construite est de 600 m2. Une placette sépare l’église, les deux salles de réunion et le presbytère. Le jardin du curé quant à lui, mesure 200 m2. L’église est un peu en retrait par rapport à l’avenue ce qui permet la création d’un parvis. La sacristie est accessible par l’église.

C’est le cabinet d’architectes croisiens de Mrs Bonte et Escudie qui remporte le concours pour ce projet de construction de l’édifice, grâce au respect des contraintes et à « l’arbre de vie » à 12 branches, lesquelles constituent la charpente.

L’arbre de vie ( document observatoire CAUE )

250 personnes disposent de places assises et peuvent assister aux messes ainsi que 100 personnes en mezzanine. Le carrelage est constitué de dalles bleues de Soignies et le système de chauffage se fait par le sol.

50 ouvriers de toutes professions travaillent sur le chantier qui avance rapidement ; les progrès se mesurent semaine après semaine. C’est une petite église contrairement à celles que l’on bâtissait aux siècles précédents, simplement parce qu’il y a une baisse de fréquentation des paroissiens. C’est une église résolument moderne : fini l’art tarabiscoté, les tableaux lourds de couleurs, le velours et les ors. Voici maintenant l’art moderne, clair, fonctionnel et sobre.

Intérieur de l’église ( document observatoire CAUE )

Les travaux se terminent en fin d’année 1992, un an après le début de la construction.

Deux journées « Portes Ouvertes » sont organisées pour faire visiter la nouvelle église aux habitants du quartier. L’Abbé Bernard Declercq est fier de sa paroisse. Il aime les petites églises modernes plus familières. Il est heureux de pouvoir recommencer à célébrer dans son quartier, les cérémonies de la vie, et accueillir sur son parvis, baptêmes, mariages et enterrements.

document observatoire CAUE

L’église vient de fêter dernièrement, ses 30 années d’existence, au cours desquelles différents curés se sont succédés : Bernard Declercq, René Lharminez, Dominique Pham, Jean-Marie Bonniez, Gérard Vandevyver et Amédée Adje.

Remerciements aux archives municipales et à l’observatoire CAUE

Une Bugatti, rue du Maroc

Septembre 1989, branle-bas de combat, dans la rue du Maroc à Roubaix face au N°56. Des policiers de Roubaix et des démineurs venus d’Arras ont été requis par une étude notariale. Cette maison est inoccupée depuis le mois de Mai de cette année. Le vieux monsieur qui y résidait est décédé à l’hôpital.

Le 56 rue du Maroc de nos jours ( Photo BT )

D’après les voisins, Pierre Dominé et son frère Jean, décédé il y a maintenant une dizaine d’années, étaient passionnés par les véhicules anciens et surtout par les armes. Soucieux d’éviter des cambriolages, ils avaient fait courir le bruit que leur maison était piégée.

document Nord Eclair

En fait, les motifs de crainte ne sont pas fondés et tout se passe bien, à part un certain émoi dans le quartier. Il n’empêche que c’est quand même un joli trésor que tout ce petit monde peut admirer : une Hotchkiss et surtout une Bugatti. Ces deux voitures très anciennes sont en parfait état, certes très poussiéreuses, mais sans un seul point de rouille, seul le bouchon du réservoir de la Bugatti est manquant.

document Nord Eclair

Les deux voitures sont emmenées par l’entreprise Lys dépannage pour être stockées provisoirement dans ses locaux roubaisiens.

document Nord Eclair

La Hotchkiss date de 1958 et la Bugatti de 1928. Cette dernière est un coupé de 8 cylindres en ligne de 17 chevaux avec conduite à droite. Les frères Dominé ne la sortaient qu’une fois l’an pour une escapade en Bretagne en été ce qui explique que le compteur n’indique que 28.780 kilomètres parcourus en 61 années. Le véhicule est assuré au kilomètre, et l’assureur Bernard Tack de la rue Claude Lorrain, confirme les chiffres sans problème.

document Nord Eclair

La Bugatti de 1928 est très rare ; il n’y en aurait que 3 ou 4 de ce type, en France. Elle sera vendue aux enchères à la salle des ventes de Roubaix. Maître Mercier , commissaire priseur, qui s’y connaît pourtant bien en la matière, n’a pas encore eu l’occasion de voir ça, dans sa carrière. Les enchères pourraient bien atteindre des sommets. Le club Bugatti France estime la valeur du véhicule à un prix pouvant atteindre 500.000 Frs, et peut-être même davantage . . .

document Nord Eclair

En ce mois de Novembre 1989, à l’hôtel des ventes de Roubaix, Mr Picaud, expert parisien, vante les qualités de ce « trésor roulant » : très bonne origine… excellente conservation… quelques travaux mécaniques suffisent à la remettre en route…A l’époque dans les années 1920 1930, seulement 1000 exemplaires sont sortis de la maison Bugatti, et j’ignore combien sont encore en marche aujourd’hui !

Le vente commence, la mise à prix est de 200.000 Frs, les enchères ne durent que quelques minutes. A 400.000 Frs ils ne sont plus que deux amateurs en lice. L’un des deux, un collectionneur passionné qui souhaite rester anonyme, remporte le véhicule pour la somme de 470.000 Frs.

document Nord Eclair

L’acheteur ne fait pas de commentaires sur ses projets pour son véhicule. Sera t il dans une salle d’exposition ? Dans un musée automobile ? Reverra t il la Bretagne ?

Il souhaite absolument garder l’anonymat, mais cela risque d’être un peu difficile de passer inaperçu au volant d’une rutilante Bugatti « jaune canari ».

document Nord Eclair

Remerciements aux archives municipales

Pompes Funèbres Vandenberghe

Paul Vandenberghe naît en 1931 à Roubaix. Il trouve un emploi dans l’entreprise de Pompes Funébres de H. Desmet, 120 rue du Moulin, puis celle de Mr Vandevelde, rue Ma Campagne, et commence à apprendre le métier. Son père, est menuisier, il fabrique et vend ses meubles au 118 rue de Denain, depuis 1948.

Paul accompagne régulièrement son père « coulonneux » au café de la Betterave, rue de Lannoy à l’angle de la rue Jules Guesde, car c’est le siège de l’association colombophile. C’est là qu’il rencontre Jacqueline, la fille de Marcel Pomart, passionné également par les pigeons voyageurs.

Paul et Jacqueline se marient en 1954. Ils souhaitent créer leur petite entreprise et profitent de l’expérience professionnelle acquise par Paul, pour ouvrir leur propre commerce de Pompes Funèbres. Ils trouvent un local au 102 rue Jules Guesde qui était auparavant le commerce de modes de Mme Firmin.

Plan cadastral

C’est une toute petite échoppe de 78 m2, mais bien située, dans une rue passante et commerçante d’un quartier populaire. Paul et Jacqueline s’y installent en 1955 et font l’acquisition d’un local au 5 rue Guillaume Lefebvre pour créer un atelier de menuiserie. Ils embauchent Jean-Claude Crépin pour la fabrication de cercueils.

En 1967, ils décident d’améliorer l’accueil de la clientèle en transformant leur façade du 102 rue Jules Guesde. Les affaires commencent à fonctionner correctement et, en 1970, ils reprennent la maison voisine au 104 de la rue, pour agrandir leur commerce.

le 102 104 rue Jules Guesde ( document archives municipales )

Au début des années 1970, ils communiquent par de la publicité dans la presse locale. Paul propose un service complet aux familles des défunts, s’occupe de l’accueil des familles, des démarches administratives, propose les cercueils, conseille des décors, prépare les obsèques, organise les convois, vend des fleurs artificielles, des plaques de marbre et des monuments funéraires..

Publicité 1972 ( document Nord Eclair )

Au début des années 1970, Paul et Jacqueline reprennent un local de 491 m2 au 187 boulevard de Reims à l’angle de la rue Armand Meeschaert, pour y installer leur nouvel atelier de menuiserie et la fabrication de cercueils. C’était auparavant le garage de carrosserie de Gaston et Georges Derbaudringhien, devenu ensuite un centre de location de véhicules à enseigne « Lillcars ».

Plan cadastral

Les affaires du commerce de Pompes Funèbres fonctionnent de façon très satisfaisante, grâce à l’expérience et au savoir faire du couple Vandenberghe.

Jacqueline et Paul Vandenberghe ( document J. Vandenberghe )

Pour satisfaire la demande de leur clientèle, ils souhaitent ouvrir un funérarium, mais le manque de place se fait cruellement sentir dans leurs locaux de la rue Jules Guesde. En 1979, ils déposent donc une demande de permis de construire pour la création d’un funérarium boulevard de Reims, en réduisant l’atelier de menuiserie. Ils confient le dossier à leur architecte Emile De Plasse sis 230 rue Pierre de Roubaix et les travaux à l’installateur « Decora » de Lionel Gauduin.

 

plan des travaux et photo ( documents archives municipales )

Les travaux s’achèvent début Septembre 1980, et le 27 Septembre, c’est l’inauguration officielle. Les installations se composent de quatre salons d’accueil indépendants qui permettent aux familles de se recueillir dans l’intimité. Une salle d’attente est réservée aux personnes qui ne souhaitent pas entrer dans les salons. Tout est aménagé en mobilier de style avec une décoration particulièrement soignée et raffinée. Un parking couvert, rue Armand Meerschaert juste à l’arrière, est à la disposition de la clientèle.

Publicité inauguration ( document Nord Eclair )

Paul Vandenberghe décède malheureusement en 1981, 6 mois après l’ouverture du funérarium. Jacqueline continue seule l’activité. Ensuite, le décès de son fidèle menuisier qui fabriquait les cercueils, amène Jacqueline à prendre la décision d’arrêter l’atelier de menuiserie. Elle se fournit alors, chez des confrères-fournisseurs. Jacqueline a l’occasion de reprendre, en 1984, la maison voisine de l’entreprise initiale : le 106 de la rue Jules Guesde, ce qui lui permet de loger plus facilement sa famille de 4 enfants. L’entreprise possède toujours les deux adresses, les bureaux au 104 rue Jules Guesde et le funérarium au 195 boulevard de Reims.

( document Nord Eclair )

En 1995, à la demande de sa clientèle, Jacqueline Vandenberghe, aidée par son fils Dominique, décide de regrouper les deux points de vente. Les bureaux et l’habitation de la rue Jules Guesde sont vendus. Jacqueline demande un permis de construire pour la transformation de son local en surface commerciale sur la totalité de son terrain boulevard de Reims. La modification de façade et le ravalement des N° 187 à 193 sont réalisées par l’entreprise Mario Bertoli de Wasquehal.

Jacqueline et son fils Dominique ( document J. Vandenberghe )

Dans ces nouveaux locaux, outre les bureaux, se trouve désormais un magasin d’exposition de monuments et d’articles funéraires ( fleurs artificielles, couronnes, plaques en granit, etc ). Le funérarium, quant à lui, reste à la même place. Sobrement aménagé, chaque salon assure ainsi aux familles, la possibilité de rendre un dernier hommage, dans une parfaite dignité, au proche disparu.

l’entreprise en 1996 ( documents archives municipales )

En 1996, Jacqueline à 64 ans, décide de prendre une retraite bien méritée. Elle cède son affaire à une entreprise de Pompes Funèbres Générales, le groupe Dignité Funéraire. Ce label de qualité étant conforme au service funéraire de grande qualité qu’a toujours respecté le couple Vandenberghe, Jacqueline donne son accord pour que le commerce du boulevard de Reims garde l’enseigne Vandenberghe.

( photos BT et document A. Wein )

Remerciements à Jacqueline et Jacques Vandenberghe, ainsi qu’à Adrien Wein et aux archives municipales.