Jean Duthoit

A la fin des années 1950, il ne reste pratiquement plus de terrains vierges constructibles sur le boulevard de Fourmies. Seules trois parcelles sont encore disponibles : les numéros 123, 125 et 127, à deux pas de la rue Carpeaux.

Le 127 boulevard de Fourmies. La construction des 123 et 125 vient de se terminer ( document IGN 1957 )

L’entreprise de sanitaire et chauffage H. Da Silva fait l’acquisition du 123, et le photographe R. Vandeputte s’installe au 125. Jean Duthoit est électricien et habite à Flers lez Lille. Il fait l’acquisition du terrain de 218 m2 au 127 du boulevard de Fourmies et demande un permis pour construire, en 1965, un immeuble à usage commercial et d’habitation sur deux étages. En effet, il souhaite s’implanter dans ce quartier du Nouveau Roubaix pour créer un magasin d’électro ménager. Il envisage également d’acquérir un terrain donnant sur la rue Rubens juste derrière, pour aménager son atelier.

Plan cadastral

Le magasin d’exposition se situe au rez-de-chaussée dans une débauche de lumière et de motifs décoratifs. On y trouve toute la gamme d’électro-ménager de la marque Philips : machines à laver, réfrigérateurs, téléviseurs, cuisinières et bien d’autres appareils ménagers.

projet de façade ( document archives municipales )

L’entreprise Duthoit est d’ailleurs bien connue dans la région et ce depuis des années. Spécialiste en électricité générale, elle bénéficie d’une excellente notoriété. L’ouverture a lieu en 1966.

Publicité d’ouverture ( document Nord Eclair )

Mr et Mme Duthoit pensent déjà à l’avenir, puisqu’ils envisagent de créer au premier étage, un magasin d’exposition de lustrerie, ainsi qu’un service d’installation de cuisines équipées. L’arrivée des premiers téléviseurs couleur en 1967 profite parfaitement à Jean Duthoit qui communique de plus en plus par de la publicité dans la presse locale.

document Nord Eclair

Jean Duthoit propose bien sûr, des crédits pour faciliter les achats de ses clients, un SAV (Service Après Vente) irréprochable avec un dépannage rapide, des travaux d’électricité et des poses d’antenne TV. Jean a le sens inné du commerce, il communique énormément pour continuer d’entretenir sa relation avec sa clientèle. Lors de la braderie du boulevard de Fourmies, il organise des concours pour offrir des cadeaux à ses fidèles clients.

document Nord Eclair

Jean propose des promotions sur toute une gamme de cuisinières, lors du changement de gaz arrivé sur la ville en 1969. En 1973 il termine l’installation de son atelier aux 6 et 8 rue Rubens, derrière son magasin. Il crée alors son « Dépannage Service » et recrute des techniciens professionnels et qualifiés pour assurer les dépannages rapides. Il profite de son agrandissement pour proposer des prix promotionnels sur toute la gamme de la marque Brandt.

Publicité agrandissement ( document Nord Eclair )

Jean Duthoit ouvre, en Novembre 1976, un deuxième magasin, au 136 rue de Lannoy, sur la place de l’église Sainte Elisabeth. C’était l’ancienne quincaillerie Henneuse qui existait depuis les années 1910. Jean décide de refaire complétement sa façade avant son ouverture

Façade du 136 rue de Lannoy ( documents archives municipales )

Pour cet événement, il investit encore dans la publicité et fait venir le célèbre Raoul de Godewarsvelde. La gamme de produits proposés est identique, mais il se spécialise avec un département cuisines équipées plus important.

document Nord Eclair
le département cuisines ( document Nord Eclair )

Dans les années 1980, Jean est présent sur de nombreux salons des arts ménagers et des foires commerciales dans différentes communes de la métropole.

document Nord Eclair

La concurrence de la grande distribution et des magasins spécialisés en électro ménager, devient de plus en plus vive. Jean Duthoit cesse son activité au début des années 1990. La BNP souhaitant développer son activité dans le quartier est séduite par cette surface de vente de plus de 200 m2 et s’y installe à la fin des années 1990.

document Nord Eclair
Photo BT

Sara Kladi s’installe à son tour, en 2021, sur l’emplacement du 127 boulevard de Fourmies, pour y créer un centre de bronzage à l’enseigne « My Sun »

My Sun ( Photo BT )

Remerciements aux archives municipales.

Poissonnerie du boulevard de Fourmies

Dans les années 1930, le 161 du boulevard de Fourmies est occupé par un estaminet, appartenant à la brasserie Brabant-Desprets qui se situe à Hem, au 454 rue Jules Guesde. C’est un café « tenu » par la brasserie et géré par M Plaisant dans les années 1930 et Mr Caty dans les années 1940.

Plan cadastral

Pierre Victor est né en 1921 ; il est caviste à la brasserie Brabant-Desprets et entretient d’excellentes relations avec sa direction. Pierre a toujours souhaité créer son commerce, et lorsque le café du 161 boulevard de Fourmies se libère à la fin des années 1940, il négocie un accord avec son patron pour reprendre les murs et le pas de porte. Pierre crée alors son commerce de poissonnerie, car le métier lui plait et de nombreux membres de sa famille travaillent dans ce domaine. Il fait effectuer les modifications et l’aménagement et la poissonnerie ouvre alors en 1949.

Publicité Nord Eclair 1965

Le terrain a une superficie de 124 m2. la surface de vente est assez réduite puisque derrière, se trouvent la salle de séjour et la cuisine ; la chambre froide est au fond de la cour et les chambres sont à l’étage. Pierre se marie avec Gisèle, née Delplanque et le couple a une fille Annie, née en 1946. Les affaires démarrent très correctement. Pierre souhaite développer encore son activité. Avec son frère Maurice, poissonnier au Brun Pain à Tourcoing, il crée un entrepôt «Belle Moule» à Marcq en Baroeul, pour importer des moules de Hollande et les distribuer dans toutes les poissonneries de la métropole. Peu de temps après, il devient mareyeur à Boulogne sur mer. Sa petite entreprise, « Océan Marée » est l’intermédiaire entre les pêcheurs boulonnais et les détaillants poissonniers de la région. Gisèle tient le magasin et Pierre l’aide surtout le vendredi, parce qu’il gère ses activités de négoce, le reste de la semaine.

Publicité Nord Eclair 1966
document collection privée

En 1960, Pierre et Gisèle décident d’une transformation complète du magasin. Ils font installer une nouvelle chambre froide placée entre le magasin et l’habitation. L’intérieur du point de vente se modifie également : le comptoir en bois est remplacé par un comptoir réfrigéré, sur lequel est posé la nouvelle balance Berkel. Ils développent également leur gamme de produits : poissons, huitres et saurisserie.

document archives municipales

Au début des années 1970, à chaque période de fin d’année, Pierre et son épouse louent une immense barque, qu’ils déposent sur le trottoir pour vendre leurs produits de fête ( huitres, homards, langoustes etc ). Annie, leur fille, aide ses parents, entre autre, durant la période festive.

document collection privée

En fin d’année 1974, un camion de livraison se gare pendant trois jours de suite, devant la poissonnerie pour proposer 10 tonnes d’huitres fraîches en direct de l’île d’Oléron, de Bretagne et du bassin d’Arcachon à des prix très attractifs et séduisants.

Publicité Nord Eclair 1974

Annie se marie avec Michel Destoop. Ils habitent dans la rue voisine, au 3 rue Germain Pilon. Michel crée son entreprise de transports, avec l’aide de son beau-père. Il se spécialise dans le transport des produits de la mer depuis Boulogne sur mer, avec sa société : « Transports Le Bélier ».

Michel et son camion de transports « Le Bélier », rue Germain Pilon

Pierre Victor prend sa retraite en 1977 ; c’est l’occasion de fêter cet événement avec de nombreux commerçants regroupés au sein de l’association des commerçants du boulevard de Fourmies, à la salle de réception « La Huchette », rue Henri Regnault. Pierre décide alors de se consacrer à une activité de loisirs. Il reprend l’étang des Couartes à Saint Josse dans le Pas de Calais.

Pierre et Gisèle, lors de leur départ en retraite, entourés des membres de la famille, et des commerçants du boulevard de Fourmies ( document A. Destoop )
Pierre et Gisèle ( document A. Destoop 1980 )

La poissonnerie du boulevard de Fourmies est ensuite cédée à Raymond et Huguette Broutin. En Juin 1985, ils décident de transformer la façade du bâtiment, à l’étage en perçant une fausse fenêtre et en remplaçant les deux autres fenêtres.

documents archives municipales

La poissonnerie Broutin continue d’exister encore durant de nombreuses années et ferme définitivement ses portes en 2009. Depuis, le commerce reste toujours inoccupé à ce jour.

La profession de détaillant-poissonnier a complétement disparu de nos jours. D ‘après le Ravet Anceau de 1968, à l’époque 47 poissonneries étaient implantées à Roubaix. Il n’en reste plus une seule, aujourd’hui. La poissonnerie du boulevard était la dernière.

Photos BT

Remerciements à Annie Destoop ainsi qu’aux archives municipales.

Rue Briet

La rue Briet à Hem existait déjà sur un plan cadastral de 1890 mais sans nom et n’apparaît sous ce nom que sur un plan de 1947. Elle tient son appellation d’une briqueterie à feu continu, qui y était installée tout au bout, bien qu’ayant son adresse postale rue du Bas Voisinage (actuelle rue Louis Loucheur) au début du 20ème siècle. Il s’agit de l’entreprise d’Oscar Briet, lequel a obtenu l’autorisation préfectorale nécessaire à son installation en 1900.

Le travail en briqueterie est très pénible : les ouvriers doivent enlever l’argile au louchet et la charger dans des brouettes en bois qu’ils font avancer sur des plaques de roulage en métal installées préalablement. L’argile est ensuite mélangée avec de l’eau puis les briques sont moulées à la main avant d’être séchées et passées au four.

A la fin des années 1940 la briqueterie fonctionne toujours et le Ravet-Anceau de 1948 fait état de la briqueterie A. Briet dans la rue du Bas Voisinage à Hem. La vue aérienne de l’époque la montre isolée au milieu des champs. En revanche dans les années 1950 la briqueterie disparaît et la rue Briet prend l’aspect qui est toujours le sien aujourd’hui.

Vue aérienne de la briqueterie aux Trois-Baudets en 1947, vue générale et gros plan (Document IGN) et le personnel de celle-ci en 1919 (Documents Historihem)

Ce n’est pourtant qu’en 1957 que les travaux de mise en état de viabilité sont éxécutés dans la rue Briet. Jean Leplat, le maire, fait convoquer les représentants du CIL et des ponts et chaussée afin d’aller sur place avec l’adjoint aux travaux pour faire un état des lieux d’une rue qui ressemble alors à un véritable bourbier et faire entreprendre les travaux nécessaires dans les plus brefs délais.

La rue en septembre 1957 avant travaux (Document Nord-Eclair)

Le premier commerce répertorié dans cette rue par un annuaire professionnel est celui de S.Schattens. Il tient une cordonnerie au n°40 au début des années 1960 et ce pendant une dizaine d’années. Il n’existe plus de n°40 dans la rue Briet dans les années 2000.

Puis Anne-Marie Cauty s’y installe, en tant que pharmacienne, au milieu des années 1960, au n°54, selon le Ravet-Anceau de l’époque. On la retrouve à cette adresse dans l’annuaire jusqu’en 1986 mais de nos jours le n°54 n’existe plus dans cette rue. Puis elle transfère sa pharmacie au n°1 de la rue où elle continue à exercer jusqu’à ce qu’elle cède son officine. A l’heure actuelle le bâtiment agrandi est toujours une pharmacie mais gérée par Véronique Vercamer depuis les années 2000.

Photo Pharmacie Cauty au n°1 de la rue (Document collection privée)

Publicités Cauty (Documents Historihem)

Photo pharmacie Vercamer en 2020 (Document Google Maps)
Publicité Vercamer en 2020 (Document site internet)

Puis Jean et Marie-Paule André installent leur commerce de droguerie au n°25 de la rue Briet. Auparavant cette maison était le domicile de E. Delaby, confiserie, depuis sa construction dans les années 1960. La rue Briet est en effet essentiellement une rue résidentielle.

Le couple vend pêle-mêle des bouteilles de gaz (dans l’avancée), des papiers peints, de la peinture et des pinceaux, des toiles cirées, du balatum, un peu de quincaillerie… C’est Marie-Paule qui tient le magasin pendant que Jean, artisan peintre et vitrier se déplace chez ses clients.

Les publicités de la fin des années 1960 et du début des années 1970 (Documents Nord-Eclair)

Jean André propose des devis gratuits en peintures, papier peint, vitrerie et revêtements de sol. Non seulement il vend un grand choix de papiers peints, couvre sols qu’il peut installer mais il propose également des peintures Thelex et Insulatex (peintures pour bois innovantes) aussi bien en magasin qu’en livraison à domicile.

Etant à la fois artisan et commerçant le couple adapte donc ses publicités et c’est ainsi que dans le Mémento Public de Hem de 1970 ( CIT : Commerce Industrie Tourisme), figurent 2 publicités sur la même page : l’une pour l’artisan peintre vitrier, Jean André, l’autre pour le commerce, la droguerie André.

Publicités pour l’artisan et le commerçant (Document Mémento public commerce industrie tourisme de Hem)

En 1973, Jean André installe pour les fêtes son nouveau rayon cadeaux : céramiques, vases, bibelots mais aussi parfums. En 1975, la maison André fait sa publicité pour la location de matériel à tapisser mais aussi pour la 1ère fois son nouveau rayon de bijouterie fantaisie. En fin d’année s’ajoute à tout cela un rayon spécial articles de Noël.

Nouveaux rayons en 1973 et 1975 (Documents Nord-Eclair)

A la fin des années 1970, une nouvelle activité de clé minute fait son apparition en plus de toutes les autres déjà citées. Parallèlement le commerce procède à la location de décolleuses de papiers peints et de shampouineuses pour tapis. La vannerie et les nappes font également partie des nouveaux produits en vente.

Publicités clés minute fin des années 1970 et début des années 1980 ( Documents Nord-Eclair et Office Municipal d’Information)

A l’heure actuelle le pignon de la maison n°25 rue Briet porte encore la trace de la publicité « maison » géante affichée à l’époque sur le mur afin de porter à la connaissance des passants l’existence de ce commerce dans une habitation. Pourtant l’immeuble est actuellement le siège de 4 entreprises : 2 sociétés civiles immobilières, une entreprise de production musicale et un traiteur.

Photos du 25 rue Briet en 2008 plan rapproché et 2020 plan large (Document Google Maps)

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem.

14 rue Pierre Motte

Dans les années 1920-1930, le 14 de la rue Pierre Motte à Roubaix est occupé par l’entreprise de Joseph Van Den Hende. Son immense atelier de carrosserie s’étale jusqu’au bout de la rue Pierre Motte et se prolonge sur le boulevard Gambetta jusqu’au N° 47. Joseph Van Den Hende et son épouse habitent dans leur maison située au 12 rue Pierre Motte.

document collection privée

Dans les années 1940, l’entreprise Van Den Hende réduit son activité, Joseph garde son garage boulevard Gambetta aux n° 45 et 47 et céde les locaux de la rue Pierre Motte. Le bâtiment du 47 bis du boulevard Gambetta, à l’angle de la rue Pierre Motte, devient un café à l’enseigne La Rotonde, géré par J. Ecrepont.

document collection privée

Le 14 de la rue P Motte, quant à lui, est occupé par les Ets O. Roels, négociant en laines jusqu’à la fin des années 1950.

document collection privée

En 1961, la SEMA Société d’Exploitation des Marchés Alimentaires demande l’aménagement de la façade des 14 et 16 rue P Motte en vue d’ouvrir « Le Cours des Halles ».

document archives municipales

Le Cours des Halles est un magasin spécialisé en fruits et légumes, comme il en existe dans de nombreuses autres villes en France. Les achats de produits en très grosse quantité est une force qui leur permet de négocier des prix intéressants, de les répercuter aux consommateurs et de leur proposer ainsi des prix attractifs.

document archives municipales

Le choix de l’emplacement de la rue Pierre Motte est judicieux puisque les Halles de Roubaix ont été rasées en 1956 et n’ont jamais été remplacées jusqu’alors. Le local est restauré, transformé, métamorphosé. L’ambiance est saine, colorée et vivante. L’agencement est fonctionnel ; des montagnes de fruits et légumes sont proposées à la clientèle. La qualité des produits est irréprochable, la fraicheur contrôlée et les prix imbattables. L’ouverture marque une nouvelle étape dans les circuits de distribution des produits frais.

document Nord Eclair

L’inauguration a lieu en 1962 en présence de Mrs André Thibeau adjoint au maire, Lotthe de la chambre de commerce, Cléandre du service des douanes, Vandecrux du syndicat d’initiative, Monniez président de l’Union des commerçants de la rue P. Motte. Un vin d’honneur est servi dans les salons du café voisin : la Rotonde.

Mr Caigny, président de la SEMA, promet à la Mairie d’apporter de nombreux paniers de fruits et légumes aux vieillards de la commune.

document Nord Eclair

La direction profite d’une légère rénovation en 1964 pour développer des gammes de produits complémentaires : un rayon boulangerie-pâtisserie et quelques produits d’épicerie et de vins fins.

documents Nord Eclair

En 1968, Pierre Ricordel reprend l’immeuble et fait effectuer quelques travaux de rénovation de façade par l’entreprise Nuytten, située au 41 rue Marceau à Roubaix. En 1969, le magasin « FASH » ouvre ses portes, pour y vendre des tentes de camping.

document archives municipales
document Nord Eclair

Le succès n’est pas vraiment au rendez vous, car peu de temps après, en 1974, l’enseigne FASH change d’orientation commerciale et vend désormais du prêt à porter féminin ( robes, manteaux, jupes, etc ).

documents Nord Eclair

En 1979, la Compagnie Bancaire reprend le magasin des n° 14 et 16 pour transformer les locaux en agence bancaire « U.C.B ». Le 18 de la rue, quant à lui est occupé par la « Cofica ».

documents archives municipales

De nos jours, la Banque Populaire occupe le local à l’extrémité de la rue P Motte à l’ancien emplacement de La Rotonde.

La Banque Populaire en 1979 ( document collection privée )

Le 14 et 16 de la rue Pierre Motte est occupé depuis 2006 par E.2.C  ( Ecole de la deuxième Chance ) dont l’entrée se situe au 45 boulevard Leclerc ( anciennement boulevard Gambetta ).

le 14 et 16 de la rue Pierre Motte de nos jours ( photo BT )

Remerciements aux archives municipales

159 boulevard de Fourmies

Dans les années 1930, le 159 boulevard de Fourmies est une maison d’habitation occupée par M. Duponchel. Après la seconde guerre mondiale, la maison est transformée en bureaux Ils sont occupés par la société de transports et déménagements d’Oscar Tiberghien jusqu’en 1976.

Publicité 1959 ( document Nord Eclair )
la façade du 159 boulevard de Fourmies ( document archives municipales )

En Septembre 1977, Nicole Vanlede reprend le local pour y aménager son magasin à l’enseigne Phildar. La transformation complète du local est nécessaire. A l’extérieur, la façade est remplacée et la porte de droite est gardée pour l’accès des locataires du premier étage. A l’intérieur, l’équipe Phildar ( les fils de Louis Mulliez 112 rue du Collège ) aménage l’agencement classique pour les produis de la marque : laines , lingerie féminine, chaussettes, bas etc

documents archives municipales

Dans les années 1990 Annie Phlypo reprend le commerce. Elle possède déjà la même boutique à Lys lez Lannoy.

publicité 1995 ( document Nord Eclair )

En 2000, le 159 boulevard de Fourmies change complétement d’activité et devient un salon de coiffure. A l’époque c’est l’enseigne Saint Algue qui s’installe, remplacée ensuite par Karl Lorentz jusqu’en 2018.

le salon Saint Algue en 2000 ( document Nord Eclair )

le salon Karl Lorentz en 2008 et 2019 ( documents Google Maps )

Le salon de coiffure change à nouveau d’enseigne en 2019 et devient « Mak Angel ». Le manager, Florian, et les 3 coiffeuses y accueillent la clientèle Femmes, Hommes et Juniors dans un salon sympathique et confortable.

l’intérieur du salon en 2024 ( document Mak Angel )

Remerciements aux archives municipales.

Colisée Couture

Depuis les années 1930, les N° 17 et 19 de la rue de l’Epeule sont deux commerces voisins mais séparés. Le 17 est occupé par la boucherie de A. Defraeye Beuscart, et le 19 par le magasin de cycles de marque Le Nord, de Pierre Proy.

documents collection privée

A la fin des années 1940, les deux commerces fusionnent et ne font qu’un seul point de vente le 17-19 d’une superficie de 213 m2. Le magasin de vêtements pour dames et fillettes BEGE est sur place en 1953, et ferme en 1958.

Publicité BEGE ( document Nord Eclair )

En 1959, M. Callens prend possession des lieux pour y ouvrir un commerce de confection pour enfants à l’enseigne R.O.G : « Tout le prêt à porter de la naissance à 18 ans ». Le point de vente propose également un grand choix de vêtements de communion.

Publicité ROG ( document collection privée )

Thérèse Allard reprend le commerce en 1968 et fait transformer sa façade avec l’accord de la propriétaire des lieux Mme Vanholme, qui réside à Wasquehal. Il s’agit d’une boutique de confection dames à l’enseigne « Colisée Couture » dont la devise est : « Colisée Couture habille bien et mieux, l’enfant, la jeune fille, la femme. »

document archives municipales
document Nord Eclair 1968

Une large façade brillamment éclairée présente des étalages qui semblent planer dans les airs, dans un décor moderne et du meilleur goût. Le magasin est clair élégant et harmonieux. Les vastes rayons laissent de la place à de nombreux détails gracieux : tapisseries romantiques, lustres aux facettes étincelantes, cabines d’essayage coquettes . . .

Les clientes peuvent admirer, toucher, comparer les nombreux vêtements : jupes, robes, manteaux. Colisée Couture offre également son accueil, la compétence de son personnel, des prix abordables pour une qualité certifiée et un service de retouches gratuites.

document Nord Eclair

De nombreuses personnalités sont présentes le jour de l’inauguration : Mrs Kieffer de la chambre de commerce, Duponchelle du Crédit du Nord, Deconninck du Colisée, sans oublier l’état major de l’Union des commerçants de la rue de l’Epeule : Mrs Delbarre, Vandermeiren, Decocq.

Deux ans après l’ouverture, en 1970, un rayon mariage et également un rayon deuil sont créés. Les vêtements et accessoires de mode sont conçus avec passion et créativité. La direction met un point d’honneur à proposer des vêtements de qualité, alliant élégance et confort.

document Nord Eclair
document collection privée

En 1978, le propriétaire de l’immeuble Ernest Stael fait remplacer toutes les fenêtres des étages par l’entreprise de Mr Degand, rue Dammartin à Roubaix. La façade est alors harmonieuse, et d’un très bel aspect, bien en rapport avec les villes du Nord.

La façade ( documents archives municipales )

Dans les années 1980, le magasin se spécialise encore davantage dans le rayon des robes de mariées. Colisée Couture en propose une gamme très complète ; dans le magasin, c’est une symphonie de savoir faire et d’élégance à la française, de la soie, du taffetas, de la dentelle, des passementeries, de la broderie.

documents Nord Eclair 1978

Colisée Couture organise en Mars 1988 dans son magasin 4 défilés de modes de robes de mariées, avec une toilette de mariée à gagner par tirage au sort, en fin de journée.

document Nord Eclair 1988

Et, le 11 Février 1989, c’est au Colisée rue de l’Epeule, que « Colisée Couture », avec de très nombreux commerçants roubaisiens, organise le show des mariés de la Saint Valentin.

document Nord Eclair 1989

Au début des années 1990, les affaires sont un peu plus difficiles. Colisée Couture multiplie les ventes promotionnelles et communique encore par la presse locale.

document Nord Eclair 1990

En Octobre1994, une liquidation totale du stock est annoncée par voie de presse.

document Nord Eclair 1994

Le magasin change d’enseigne en cette fin d’année 1994 et devient « Cymbeline », une chaîne de magasin spécialisée en robes de mariées, et déjà bien implantée en France et en Europe.

document collection privée
L’équipe Cymbeline 1994 document archives municipales
document collection privée

Mme Laude est aux commandes du magasin Cymbeline et son mari, Jean Laude est aussi un peu de la partie, puisqu’il dirige une entreprise de dentelles à Caudry. La boutique attire des clientes qui, pour ce grand jour, n’hésitent pas à faire le tour des magasins de la métropole, pour comparer, essayer, choisir et se décider.

Les vendeuses sont aussi couturières, quatre femmes dont l’oeil de professionnelle sait déceler si une légère retouche sera possible sans abimer la coupe de la robe de mariée.

document Cymbeline 1996

Malheureusement le magasin ferme définitivement ses portes le 15 Décembre 2016. Le point de vente du 17 et 19 de la rue de l’Epeule devient ensuite un restaurant-lounge à enseigne NAEL.

Le magasin en 2008 ( document Google Maps )
Photo BT 2022

Remerciements aux archives municipales.

Café de l’Etoile

A la fin des années 1930, Léon Riquier et son épouse reprennent un café : Le Palais de la bière, situé au 27 de la Grand Place à Roubaix, et ce jusqu’au début des années 1950.

Raymonde à 20 ans à la devanture du Palais de la bière au 27 Grand Place ( document D. Duponcelle )

Leur fille Raymonde Riquier, mariée à Emile Duponcelle, décide à son tour de gérer un café juste après guerre. En 1946, elle reprend le café de l’Etoile situé également Grand Place mais au N° 19, un peu plus loin.

Le café de l’Etoile ( document archives municipales )

Le café est petit, étroit en largeur, et ne peut donc pas accueillir beaucoup de clients à la fois, mais il est idéalement situé, sur la Grand Place de Roubaix.

Le café se nomme « l’Etoile » car le vitrail coloré au dessus de la façade reproduit des étoiles. Les deux vitres latérales se lèvent manuellement, ce qui permet en été de profiter du soleil à l’intérieur du commerce. A droite, se trouve la porte d’entrée pour accéder directement à l’étage.

Raymonde supprime le restaurant qui se trouvait au premier, pour y aménager son séjour et la cuisine, Au deuxième se situent les chambres, et au troisième, le grenier aménagé en salle de jeux, pour son fils Daniel qui y passe de nombreuses heures.

Raymonde exploite seule son café, car son mari travaille à l’extérieur. Elle a le sens du commerce et des affaires, est accueillante envers les clients : les affaires fonctionnent très correctement.

L’intérieur du café en 1948 ( document D. Duponcelle )

Sur la photo ci-dessus, Raymonde se trouve derrière le bar en chêne massif, à sa droite une amie, son fils Daniel 3 ans, et à sa gauche André Castelain son ami, très élégant en costume noir. Devant le bar, des clients, cadres dans des entreprises textiles roubaisiennes, viennent se désaltérer.

Raymonde et une amie en terrasse. Juste derrière la séparation, on distingue le café du Commerce au N° 20 de la Grand Place. ( document D. Duponcelle )

Dans les années 1950, Raymonde investit dans des pompes à bière, pour proposer à ses clients des bières à la pression de marque Koenigsbeer et Schutz.

document D. Duponcelle

Lors du cinquantenaire de course automobile au parc de Barbieux, en 1952 Raymonde arrive à négocier avec l’organisation de la course, un emplacement pour tenir la buvette située près de la Laiterie.

A la fin des années 1950 Raymonde bénéficie des fêtes locales sur la Grand Place, comme les carnavals, les feux d’artifice du 14 Juillet, les départs des étapes du Tour de France, et même les ventes publiques de laines à la chambre de commerce.

Malheureusement, en 1965, Raymonde est expropriée de son commerce, car toute une partie de la Grand Place est appelée à disparaitre en 1968 ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : Une partie de la Grand Place disparaît ).

Raymonde reprend alors un magasin de mercerie et bonneterie, situé Place Charcot à Croix dans le prolongement de la rue de la Duquenière, et ce pendant quelques années, avant de prendre sa retraite.

Remerciements à Daniel Duponcelle et aux archives municipales.

Carrefour Market Hem

A la fin des années 1990 l’entreprise de Teinturerie Meillassoux et Mulaton, sise rue du Général Leclerc à Hem depuis 1952, ferme ses portes. Elle est radiée du registre du commerce et des sociétés en février 1997 soit après presque un siècle et demi d’existence. Une photographie aérienne de 1995 montre un terrain boisé au futur emplacement du supermarché, le long de la voie d’accès à l’usine.

Photo aérienne de 1995 (Document IGN)

Sur une partie de l’ancien terrain qu’elle occupait se construit en 1995 un supermarché à l’enseigne PG (Prix de Gros). L’enseigne existe depuis les années 1960 et a été revendue par la famille de son créateur Jean Muselet en 1994 au groupe Delhaize-Le-Lion et prépare alors 20 implantations sur la métropole lilloise.

Enseigne du supermarché PG (Document Enseignes Disparues)

Le supermarché de Hem fait partie de ce programme. Installé sur une surface de 1200 mètres carrés, le magasin posséde un parking de 90 places et emploie 35 salariés, dont 25 hémois, sous la direction de Mr Colpaert, ancien commerçant de la rue Gambetta à Lille. On y trouve un rayon pain et point chaud, un rayon poissonnerie, un stand crémerie, des surgelés en plus des traditionnels rayons produits secs, bazar et liquides mais surtout un rayon boucherie.

Le magasin en fin de chantier, le secteur produits frais, le directeur Mr Colpaert et la mise en rayons (Documents Nord-Eclair)

Dès 1998, l’enseigne PG disparaît au profit de l’enseigne Stoc, fondée par la famille Badin-Defforey, puis devenue une filiale des Comptoirs Modernes, suite à un accord de cession avec ceux-ci. Sur la photo aérienne de 1998 on voit clairement, à la place de l’ancien terrain boisé, le supermarché et son parking.

Photo aérienne de 1998 (Document IGN)
Nouvelle enseigne Stoc (Document enseignes disparues)

Pourtant dès la fin de l’année 1998, le groupe Carrefour prend le contrôle des Comptoirs Modernes puis en 1999 fusionne avec Promodès et la totalité du parc des supermarchés passe alors sous l’enseigne Champion. En novembre 2000, est lancée l’opération publi-promotionnelle « 1000 Champions en fête » point d’orgue du passage à l’enseigne Champion des 490 magasins Stoc.

Photo aérienne de 2000 (Document IGN)
Changement d’enseigne (Document Nord-Eclair)
Nouvelle enseigne Champion (Document site internet)

Concrètement pour les clients, ce nouveau changement d’enseigne ne change pas grand chose. L’équipe et l’organisation du magasin restent les mêmes. La carte de fidélité Iris reste en service. Pourtant quelques améliorations sont à noter puisque les produits Champion vont progressivement faire leur entrée dans le magasin.

Publicité de 2000 (Document Nord-Eclair)

L’effectif salarié reste le même à savoir 32 personnes. Le directeur Jérôme Lesay explique que le magasin joue la carte du partenariat local en répondant dans la mesure du possible aux sollicitations des associations et des écoles et en étant partenaire de la course Oxyg’Hem.

Photo du magasin Champion en juin 2008 (Document Google Maps)

C’est fin 2007 que l’enseigne Carrefour Market voit le jour et dès 2008 elle est la 2ème enseigne de supermarchés en France. La gamme de produits Champion disparaît progressivement entre septembre 2008 et août 2009 et l’enseigne a quasiment disparu en fin 2009. A Hem dès la fin de l’année 2008 l’enseigne Carrefour Market a remplacé Champion et le magasin est par la suite agrandi et rénové.

Photo du magasin Carrefour Market en Novembre 2008 puis 2017 (Documents Google Maps)
Le panneau avec enseigne à l’entrée du parking en 2008 puis 2015 (Documents Google Maps)

En 2014, l’installation d’un Carrefour Drive est tentée dans la zone Marcel Lecoeur au 35 rue Colbert à Hem où se trouve déjà installé le Leclerc Drive. Le système est le même pour les 2 enseignes en ce qui concerne la récupération des commandes mais Carrefour, à l’inverse de Leclerc, bénéficie d’une surface intérieure plus grande où les produits peuvent être stockés.

Mais la concurrence est rude et Carrefour Drive rue Colbert ferme 2 ans plus tard. Carrefour Drive Market prend le relais, en 2019, avenue du Général Leclerc à Hem. A cette occasion des photos de l’inauguration sont diffusées par la municipalité.

Carrefour Market Drive en 2019 (Document Ville de Hem) et photo du magasin en 2019 (Document Google Maps)

Le supermarché hémois du Centre Ville créé en 1995 a donc été adopté par les habitants et, malgré les nombreux changements d’enseigne, il a su conserver sa clientèle près de 30 ans plus tard. Il a également su suivre l’air du temps en se dotant d’un drive.

L’intérieur du supermarché en 2020 (Document site internet)
L’extérieur du supermarché et une vue aérienne en 2022 (Document Google Maps)

Remerciements à la ville de Hem

Crépy Pneus

Pierre Crépy est né en 1915. En 1937, il crée son entreprise au 102 rue du Port à Lille  : Crépy pneus, importateur exclusif des pneus Continental pour la France et la Belgique

Pneus Continental Lille ( document collection privée )

Deux ans après, la seconde guerre mondiale se déclare et l’activité s’arrête brutalement. A son retour de captivité, Pierre redémarre son affaire à Lille, puis s’installe rapidement à Roubaix, à la fin des années 1940, en créant un atelier de vulcanisation Crépy-Dujardin au 39 rue de l’Ouest ( ancien local des Ets Dujardin frères, négociants en charbons ). Pierre Crépy a son domicile personnel à deux pas, au 33 rue de l’Ouest.

Le 39 rue de l’Ouest en 1946 ( documents archives municipales )

L’entreprise Crépy-Dujardin vend des pneus neufs et d’occasion, répare et regomme les pneumatiques, fournit également du matériel pour les transports hippomobiles, et propose la vente de roues et d’accessoires.

Pierre aménage ensuite, en 1959, un entrepôt de stockage pour ses pneus Continental et son bureau au 15 rue du Fresnoy. Un de ses fils, Pierre-Léon né en 1939, vient aider son père à la gestion de l’entreprise en 1962.

Le 15 rue du Fresnoy ( document archives municipales )

En 1964, Pierre reprend l’entrepôt de Mr Wolf, au 29 rue de l’Ouest, pour y installer son atelier. Il y construit également son bureau et 2 appartements à l’étage. L’architecte choisi est Christian Verdonck, av Jean Lebas à Roubaix.

Pierre vend des pneumatiques neufs et d’occasion de toutes marques, répare les crevaisons, rechape les pneus usagés, propose l’équilibrage électronique et le cloutage des pneus hiver. Il développe son commerce en proposant des services annexes et complémentaires : amortisseurs, freinage etc

Publicité 1967 ( document Nord Eclair )

Pierre-Léon rachète en 1971, un bâtiment situé au 20 rue de Naples, à Michelin. C’est un dépôt dédié aux poids lourds, il y aménage son atelier et son entrepôt de stockage

documents archives municipales

En 1971, Pierre fonde, avec une cinquantaine de ses collègues vendeurs de pneumatiques, le GIE Publi Pneu lequel donne naissance en 1972 à l’enseigne « Point S ». Il en devient adhérent et actionnaire du groupement.

Publicités années 1970 ( documents Nord Eclair )

En 1975, fort de son expérience, Crépy pneus est chargé du montage des pneus de tous les véhicules de la ville de Roubaix. L’entreprise est très dynamique au niveau communication et surtout dans la publicité. En 1975, elle fait venir le célèbre ballon Good Year à Roubaix.

Le ballon dirigeable Good Year ( document Ets Crépy )

Alain Crépy, frère de Pierre-Léon ouvre quant à lui un centre à Armentières au 5 rue du Marechal Foch en 1976.

Publicité commune des deux frères Crépy ( document Nord Eclair )

Photo de l’établissement rue de l’Ouest et publicités des années 1980 ( documents collection privée )

Pierre décède en 1995 à l’âge de 81 ans. Le 6 Janvier 2002, un incendie se déclare dans la menuiserie voisine rue de Naples, un mur et une toiture s’effondrent sur un pompier, Mickael Dufermont, qui décède sur le coup ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : L’incendie de la rue de Naples )

Les dégâts suite à l’incendie ( document Nord Eclair et Ets Crépy )

Avec le décès du sapeur pompier, deux ans d’enquête sont nécessaires avant de pouvoir reconstruire le dépôt avec de nouvelles normes de sécurité obligatoires. L’entreprise Crépy Pneus subit alors deux années difficiles ! S’ajoutent également la concurrence des centres autos en zone commerciale, des concessionnaires autos qui mettent en place des services rapides, et surtout celle des garages clandestins.

Murielle et Bastien ( document Nord Eclair )

Pierre Léon prend sa retraite en 2002 à 63 ans. Murielle, son épouse, lui succède à la tête de Crépy Pneus, aidée par leur fils, Bastien. Ils continuent à se battre pour l’entreprise, mais malheureusement, en Novembre 2014, c’est le dépôt de bilan. Un plan de continuation et de redressement est établi et l’entreprise poursuit son activité. En 2016, Bastien décide du changement d’enseigne : Euromaster remplace PointS.

Euromaster ( document collection privée )

Le 20 Février 2017, la mise en liquidation judiciaire de l’entreprise est prononcée. L’ensemble du personnel est licencié. Dans le hangar, des centaines de pneus attendent le retour des beaux jours. Ce sont des gommes « été », que leurs propriétaires ont confiées à Crépy Pneus jusqu’à ce que l’hiver cesse de rendre les routes glissantes sans pneumatiques adaptés. Sur chacun, une étiquette avec un nom de propriétaire, un modèle de voiture… « Les clients récupéreront leurs pneus. J’y mets un point d’honneur. Ils nous ont fait confiance pendant des années… »

documents Nord Eclair

En Juin 2017, Julien Lepinois lance ProPneus sous l’enseigne Euromaster en lieu et place de Crépy Pneus. Julien est le gendre de Pierre-Léon et Murielle, salarié pendant 14 ans, de cette véritable institution roubaisienne. Il connait donc le métier et a toute l’expérience pour réussir le challenge.

Il loue les locaux à la famille Crépy, trouve le financement, signe le contrat de franchise avec Euromaster en tant que nouveau propriétaire et ouvre très rapidement pour garder la clientèle.

documents Nord Eclair

Julien travaille avec un ancien collègue, Yannick. Il investit dans du nouveau matériel, continue le service d’entretien courant des véhicules, du freinage, des vidanges et bien sûr reste spécialiste des pneumatiques pour la clientèle des PME et des particuliers.

Crépy Pneus a été créé en 1937, véritable institution roubaisienne qui a connu quelques soucis, il y a une dizaine d’années, mais qui a bien su redémarrer grâce à son savoir faire, son expérience, et sa forte notoriété. En 2024, 6 personnes travaillent dans l’entreprise.

Remerciements à Julien Lepinois ainsi qu’aux archives municipales.

P’tit Caillé

A compter des années 1930, le 128 boulevard de Fourmies à Roubaix a toujours été occupé par un commerce dédié aux métiers de bouche.

Sur le document ci-dessous, le 128 se trouve au centre des 3 commerces qui ont la même façade. ( Au loin sur la gauche, est implantée l’ancienne usine Dazin-Motte, aujourd’hui remplacée par la résidence Bernard Palissy ).

document collection privée
document collection privée

Léon Baelde y est boucher du milieu des années 1930 jusqu’au débit des années 1960. En 1966, Gérard Bacrot lui succède. Il décide de transformer complètement la façade du magasin et d’agrandir sa surface de vente, en déplacant le frigo de stockage.

Transformation de la façade ( documents archives municipales )
Transformation de l’intérieur ( documents archives municipales )

Gérard est un excellent commerçant très dynamique. Son épouse est d’ailleurs secrétaire de l’Union des Commerçants du boulevard de Fourmies. Gérard gère également une salle de réception rue Henri Regnault, et l’Hostellerie « La Huchette » à Mouvaux.

document Nord Eclair
document Nord Eclair

Dans les années 1970, la boucherie charcuterie est tenue par Jean Decock avant d’être reprise par J.C Lorio, un traiteur et commerçant en volailles et gibiers.

document Nord Eclair
document Nord Eclair

Claude Coffigniez crée dans ce commerce, sa fromagerie en Avril 1987. Il y vend un très grand choix de fromages de toutes régions, propose la confection de plateaux personnalisés de fromages pour repas de familles, un rayon épicerie fine, des paniers garnis et de nombreuses idées cadeaux.

la façade ( document archives municipales )
document Nord Eclair

Claude Coffigniez et son épouse, Marie-Claude, font partie de l’association : « Amis fromagers des Hauts de France » qui a pour objectif de faire découvrir en particulier, tous les fromages au lait cru. Marie-Claude a l’immense honneur d’être revêtue de la parure confrérique en gage de ses bons services.

Marie Claude Coffigniez derrière le comptoir ou est posé le panonceau d’argent : Amis fromagers des Hauts de France, décerné en 1993 ( document Nord Eclair )

Claude Coffigniez prend sa retraite en Juin 2010 et cède la fromagerie à Virginie Duhautois et Emmanuel Votte. qui souhaitent changer de voie professionnelle. L’acte de cession signé, ils peuvent alors démarrer d’importants travaux d’aménagement : La porte d’entrée du magasin se trouve maintenant à gauche. Le traditionnel comptoir de vente est supprimé. A droite, est installée une superbe vitrine réfrigérée où sont présentés les fromages. A gauche, une large et haute étagère reçoit des produits d’épicerie fine. Cette disposition originale permet un emplacement libre au centre du magasin pour un accueil plus chaleureux et convivial de la clientèle. Les travaux se terminent et le magasin baptisé « Le P’tit caillé » ouvre ses portes en Novembre 2010.

Virginie et Emmanuel ( document Nord Eclair )

Virginie et Emmanuel continuent de proposer les plateaux personnalisés de fromages, vendent également des produits de crémerie : yaourts, lait, œufs, et développent des produits de charcuterie indispensables pour le fromage à raclette. Le midi, la présence de nombreuses entreprises locales, leur permet de vendre des sandwichs divers aux salariés.

document P’tit Caillé

Les affaires fonctionnent correctement. En 2010, Virginie et Emmanuel gèrent la seule fromagerie roubaisienne ! Les clients viennent parfois de très loin, pour pouvoir acheter des fromages exceptionnels ; des classiques bien sûr (environ 120 différents), mais également des découvertes parmi les nouveautés.

Virginie s’occupe des achats. À force de fréquenter les salons spécialisés, elle a noué des liens avec certains fournisseurs. Elle aime travailler les produits locaux. Ses chèvres proviennent de Framecourt, les yaourts, le beurre, la crème ou le fromage blanc de la Ferme des Anneaux, à Avelin etc . . .

Edouard Philippe devant la façade de la crémerie du P’tit caillé ( document Nord Eclair )

Le 29 Aout 2019, Virginie et Emmanuel reçoivent la visite du premier ministre ! Edouard Philippe vient-il faire ses courses, boulevard de Fourmies ? Non ! Accompagné de la ministre d’État à la Transition écologique, Élisabeth Borne et de sa secrétaire d’État, Brune Poirson, il vient rencontrer dans notre ville, plusieurs acteurs engagés dans la lutte contre le gaspillage.

Edouard Philippe premier ministre, Guillaume Delbarre maire de Roubaix et Virginie ( document Nord Eclair )

Édouard Philippe veut montrer que l’écologie est une priorité pour le gouvernement et salue «  l’énergie, l’enthousiasme et l’inventivité » des roubaisiens, en ce qui concerne le zéro-déchet, comme les sacs plastiques du P’tit caillé, entièrement recyclables.

Virginie Votte ( document Nord Eclair )

Virginie est toujours fidèle au poste dans son magasin, pour recevoir et servir les clients. Emmanuel, quant à lui, dans son laboratoire à l’arrière, prépare les sandwichs le midi à la demande. De plus grâce à son esprit créatif, il transforme certains fromages, comme le brie farci au poivre, à la moutarde, aux raisins trempés et noix grillées. En charcuterie il se spécialise en pancetta maison, et produit même un dessert : le far maison breton.

Depuis près d’un siècle, le commerce du 128 boulevard de Fourmies a toujours été occupé par un commerce alimentaire. Aujourd’hui, la fromagerie P’tit Caillé est emblématique de cette grande avenue commerçante.

Remerciements à Virginie et Emmanuel Votte, ainsi qu’aux archives municipales.