Cinquantenaire du Minck

Le marché aux poissons, appelé le Minck, est créé en 1862, place du Trichon, dans un des plus vieux quartiers de Roubaix. Tous les roubaisiens amateurs de poissons frais viennent au Minck pour y acheter du poisson à la criée. Le succès de ce marché ne se dément pas et, au début du siècle dernier, on compte 38 tables de vente.

documents collection privée

En 1912, le Minck a 50 ans. Le Comité des fêtes du quartier décide de célébrer cet événement, avec l’aide financière de la municipalité. Le Cinquantenaire du Minck a lieu les 18 19 et 20 Mai 1912. Il faut beaucoup d’ingéniosité de la part du Comité organisateur pour préparer les festivités dès le mois de Mars. Leurs efforts persévérants doivent aboutir à un succès total de cette manifestation.

Sur le document ci-dessous, on reconnait, assis de gauche à droite, Mrs Catteau, Lefebvre, Tiers, Meyer, Kerkhove et Delcambre

Le Comité des fêtes du Trichon ( document Journal de Roubaix 1912 )

Samedi 18 Mai 1912, tout est prêt. C’est l’effervescence dans tout le centre ville. Les festivités vont durer trois jours sur la place du Trichon. Dans toutes les maisons du quartier, on s’apprête à pavoiser et à décorer. De nombreux chars sont préparés pour ces fêtes originales et importantes pour la population. Les couturières se sont mises à disposition pour confectionner la robe et le manteau de la Fée du Trichon ( représentée par Emilienne Mathon ), et de la Reine de l’Industrie ( représentée par Blanche Bombecke ). Ces deux demoiselles sont deux modestes ouvrières que tout le quartier applaudira le jour de leur royauté éphémère. Leurs luxueux vêtements confectionnés sont exposés dans la vitrine de M. Potage, peintre décorateur au 9 place du Trichon.

documents Journal de Roubaix 1912

A 20h, la retraite féérique comprenant des chars avec de nombreux motifs lumineux, parcourt tout le quartier, au départ de la salle des fêtes de la rue de l’Hospice, puis défile dans la rue St Georges, la Grand Place, les rues Neuve et Sébastopol, la place du Trichon, les rues des Fleurs, des Arts, d’Inkerman, du Bois, et enfin revient rue de l’Hospice à la salle des fêtes. Pour faire bon accueil aux visiteurs, tout le quartier est paré d’ornements décoratifs : des drapeaux tricolores à toutes les fenêtres, des mâts surmontés d’oriflammes, des banderoles multicolores, des fleurs, des guirlandes et le soir d’une féerie d’illuminations.

document collection privée

Le défilé se met en route à 20h30 : des enfants avec des lanternes vénitiennes commencent l’itinéraire suivis par la fanfare des Trompettes, le char du Roi des Mers, le char à transformation La Fée, des porteurs de torches et d’autres lanternes vénitiennes terminent le cortège. La retraite lumineuse obtient un franc succès. Le cortège est accueilli chaleureusement par de vifs applaudissements. Une foule très dense entoure le Minck brillamment illuminé, orné d’une cascade du plus bel effet. Les spectateurs enchantés par cette soirée se dispersent vers 22h.

document Journal de Roubaix

Dimanche 19 Mai 1912, une braderie est organisée le dimanche matin dans la rue du Bois et la rue des Fabricants. De nombreuses manifestations ont également lieu dans le quartier : 2 courses cyclistes, l’une de 1000 mètres et l’autre de 3000 mètres, des combats de coqs, un lâcher de pigeons voyageurs.

A 11h30, les membres du comité de la fête, reçoivent dans le palais communal de la rue de l’Hospice, le roi George V d’Angleterre et le remercient pour sa présence, nouvelle preuve de l’amitié franco-anglaise. Un succulent repas est ensuite servi à de nombreux convives. Sur le document ci-dessous, A noter un clin d’oeil sympathique : la caricature de Théophile Meyer, épicier rue Jacquard et président honoraire du Comité d’organisation.

Le menu du repas proposé aux invités le 20 Mai 1912 ( document collection privée )

Après le repas, vers 14h30, Mrs Tiers, président, et Kerkhove, vice-président reçoivent Jean Lebas, maire, ainsi que ses principaux adjoints. Dans l’après midi, au square Pierre Catteau, est organisée une grande et charmante « Fête enfantine » pour une soixantaine de couples de garçons et filles, vêtus de costumes les plus divers. Beaucoup de roubaisiens font le déplacement pour contempler les évolutions de ces enfants. Les réjouissances attirent une foule considérable. Pendant ces trois jours de festivités, un concours photographique est organisé. Les épreuves doivent être envoyées au secrétaire du Comité au 21 rue du Trichon.

Lundi 20 Mai 1912 à 15h, une fête aérostatique a lieu au square Pierre Catteau. Un grand concours de ballons-pilotes ( un concours de ballonnets ) est proposé pour les enfants ; chaque enfant attache sur un ballon, une carte qui porte son nom et son adresse. L’enfant lance le ballon depuis la pelouse du square. Les distances sont ensuite calculées et les ballonnets qui ont parcouru la plus longue distance font gagner aux enfants de superbes cadeaux.

document Journal de Roubaix

A 17h30 a lieu la cérémonie du baptême du ballon Madeleine de 1200 mètres-cube. L’aérostat tout enguirlandé de roses et de feuillages décolle ensuite à 18h pour sa première ascension officielle, piloté par son propriétaire Georges Delcambre. Cette fête aérostatique de clôture connaît un grand succès. C’est une véritable réunion de famille pour les roubaisiens. Ces trois jours de festivité dans le quartier du Trichon remportent donc un immense et légitime succès populaire pour le plus grand bonheur des habitants du quartier et de tous les roubaisiens.

Le Minck sera rasé en 1950 pour raisons de vétusté et de sécurité ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : la démolition du Minck )

Remerciements aux archives municipales.

Adieu Jacques Brel

Le dernier concert de Jacques Brel a lieu à Roubaix le Mardi 16 Mai 1967 dans la salle du Casino, place de la Liberté. Pour sa dernière tournée, Jacques Brel souhaite terminer par notre ville, car c’est dans le Nord qu’il a commencé sa carrière. Cela fait pourtant bien longtemps qu’il avait annoncé son intention de ne plus donner de galas sur scène. Mais Jacques a longuement envisagé avec calme et confiance, ce départ réfléchi et ce jour est arrivé à Roubaix.

Jacques Brel arrive au Casino de Roubaix par la Grand rue, avec son directeur de tournée Georges Olivier ( document Nord Eclair )

Pour ce dernier concert, 2000 billets sont mis en vente. Monsieur Maes, directeur du Casino n’en revient pas. C’est un véritable raz de marée. Les 2000 tickets sont vendus en 30 minutes ! De nombreuses personnalités du spectacle sont présentes pour assister à cet événement : Bruno Coquatrix a quitté son Olympia et Eddie Barclay est venu spécialement de Cannes.

Eddie Barclay de dos, Bruno Coquatrix au centre, et Jacques Brel ( document Nord Eclair )

La place de la Liberté est envahie par les voitures des radios périphériques (RTL, Europe 1…), des photographes de grands hebdomadaires parisiens. Le public est venu de toute la France : Marseille, Bordeaux, Nantes …et bien sûr de Belgique : des fans acharnés qui ne veulent absolument pas rater l’événement : la dernière de Jacques Brel. Tout le public espère que ce ne sera qu’un faux départ, qu’il va changer d’avis et remontera sur les planches prochainement.

Jacques Brel sur la scène du Casino ( document Nord Eclair )

Jacques Brel entre en scène devant un public très ému et les 20 chansons interprétées prennent, en cette occasion, un accent particulier. Les titres se succèdent à un rythme rapide, tandis qu’il essuie d’un revers de main, son front ruisselant ; « Les Vieux, Madeleine, Jef, Le plat pays, Ne me quitte pas ». Les titres se bousculent. Le public hurle, trépigne, exige, comme si, cette folle nuit ne devait jamais se terminer. Les photographes mitraillent prennent des milliers de photos, les éclairs de flash éblouissent toute la salle du Casino.

document Nord Eclair

Le spectacle se termine. Une vive émotion s’empare alors du public dans la salle, lorsque le rideau tombe. Tout le public se lève pour une « standing ovation » en criant « Encore Encore ! ». Malgré les rappels et les cris, Jacques ne revient pas sur scène. Personne ne réalise encore vraiment qu’il n’y remontera plus.

document Nord Eclair

L’émotion est encore plus vive derrière le rideau, lorsque tout le monde reprend en choeur : « Ce n’est qu’un au revoir ». Dans les salles de rédaction, personne n’y croit encore. Jacques Brel n’est pourtant pas un de ces farfelus qui nous ont habitué à de fausses sorties publicitaires.

« La dernière » est toujours un spectacle émouvant. Ce n’est plus le chanteur seul qui a le trac, mais ses amis, les musiciens, les ouvreuses, les journalistes, les spectateurs. Tous savent qu’ils emportent avec eux, la dernière image d’un très grand Monsieur, le dernier salut de Monsieur Brel.

document Nord Eclair

Cette fois, c’est bien fini. Bruno Coquatrix lui déclare alors : A 38 ans, on ne s’en va pas sur la pointe des pieds, avec le spectacle de ce soir, vous nous reviendrez encore, Monsieur Brel !

Mais non, Jacques a pris sa décision et c’est bien  »la der des der ». La salle se vide, les lumières s’éteignent une à une. C’est fini.

document Nord Eclair

Jacques Brel ne fera plus de concerts exténuants, mais ne prendra pas sa retraite pour autant. Il se tourne alors vers le théâtre où il crée la version francophone de « l’Homme de la Mancha », et surtout vers le cinéma où il enchaine les succès : « les Risques du Métier, mon Oncle Benjamin, l’Emmerdeur, l’Aventure c’est l’Aventure », et bien d’autres, jusqu’au début des années 1970.

Jacques Brel en 1973 sur le tournage de l’Emmerdeur ( document collection privée )

Après avoir passé son brevet de pilote, il achète un avion bimoteur et un voilier pour son propre plaisir et part habiter aux îles Marquises. Gros fumeur, il est atteint d’un cancer du poumon. Jacques s’éteint à Paris en Octobre 1978 et repose au cimetière des Iles Marquises.

Remerciements aux archives municipales.

Un meurtre à Jean XXIII

Jeudi 14 Juin 1984 vers 15h, la jeune secrétaire de l’institution Jean XXIII rue Notre Dame des Victoires à Roubaix, vient d’être assassinée.

document Nord Ecla

Françoise Petit, née Rinsveldt, âgée de 27 ans, demeurant à Bouvignies mais qui a longtemps habité rue Dupuy de Lomme à Roubaix, est tuée avec une sauvagerie inouïe. C’est un drame horrible. Une vingtaine de coups de poignards lui ont été portés, dont trois au thorax et au cou, qui ont été fatals, ce qui ne laisse guère de doutes sur les intentions de l’assassin.

Françoise Petit ( document Nord Eclair )

Les enquêteurs de la Sûreté ainsi que Mlle Poinsot, substitut du procureur de la République sont sur place. C’est la stupeur et la consternation pour la direction, les enseignants et les élèves de l’institution. Mr l’abbé Jaeger, directeur de l’établissement, est complètement abasourdi car Mme Petit est arrivée en 1976 et c’était une femme sans problèmes qui n’a jamais donné l’impression d’être menacée. C’était d’ailleurs une ancienne élève de l’école. Et pourtant le sang a coulé à Jean XXIII.

L’enquête commence. La fouille de tous les bâtiments et de toutes les classes ne donne rien. Il n’y a pas d’indices et beaucoup de questions restent en suspens :

Un élève serait il responsable de ce crime abominable ? Les policiers en doutent, car si un élève voulait se venger d’une réprimande, il réglerait ses comptes avec l’enseignant et non pas la secrétaire.

Le meurtrier serait il venu de l’extérieur ? Qui ? Dans quel but ?

Françoise Petit était à son poste et elle actionnait, au moyen d’une pédale, le système d’accès à l’établissement, mais n’avait certainement rien constaté de suspect.

document Nord Eclair

L’enquête commence ; un homme au comportement bizarre avait été aperçu à proximité du lycée, peu de temps avant le meurtre. Cet homme, connu des services de police pour alcoolisme et violence, est finalement libéré car les charges sont insuffisantes. Les policiers reprennent le dossier au départ et l’investigation continue. Les jours, les semaines, les mois passent, et l’enquête piétine.

Enfin 9 mois après, en Mars 1985, la presse locale annonce que Françoise aurait pu être assassinée par hasard ! L’un des deux auteurs présumés du crime est déjà en prison pour le meurtre de son beau frère. Il semble donc que l’assassinat soit en voie d’élucidation. Et pourtant les deux hommes de 24 et 26 ans sont mis hors de cause, et libérés à leur procès en cour d’assises en 1991.

document Nord Eclair

Dix ans après le meurtre, en 1995, la famille de la jeune femme, avec l’aide de leur avocat, Patrice Cottignies, s’en remet à la célèbre émission de télévision animée par Jacques Pradel « Témoin Numéro Un » pour tenter d’avoir enfin des réponses à ces questions : Qui a assassiné Françoise Petit-Rinsvelt ? Et pourquoi ? Un nouveau juge d’instruction s’occupe désormais du dossier et c’est la gendarmerie qui est chargée d’enquêter.

En mars 2015, un journaliste édite un article dans la presse locale : 30 ans après cet assassinat, cette affaire effroyable dans une institution réputée et respectable : Jean XXIII ( aujourd’hui Saint Rémi ), n’est toujours pas élucidée. On ne peut que constater et déplorer que le meurtrier court toujours !

Françoise Petit ( document Nord Eclair )

Remerciements aux archives municipales.

Pompiers de Roubaix (Suite 3)

En 1978, les pompiers doivent intervenir à 4 reprises pour des incendies dans l’ancienne usine désaffectée qui se dresse encore sur le futur emplacement de leur nouveau centre secours. Le bâtiment étant ouvert à tous vents, chaque nouveau foyer d’incendie, volontaire ou non, trouve un aliment de choix dans les décombres ou les vieilles boiseries. A chaque fois les flammes gagnent la toiture rapidement mais le feu se laisse éteindre sans résistance.

Dès 1981, le terrain de 12.000 mètres carrés situé boulevard de Mulhouse est prêt à accueillir le nouveau centre de secours. Les bâtiments de l’ancienne teinturerie SATTI (Société Anonyme Textile Teinture et Impression) Guaydet devenue ensuite Jean-Lagrange sont détruits depuis plusieurs mois mais rien ne bouge.

Papier à en-tête et plan de situation de la SATI en 1964 (Documents archives municipales)
L’intervention sur l’usine désaffectée en 1978 et le terrain dégagé du futur centre de secours bd de Mulhouse en 1981 puis le gros-oeuvre terminé en septembre 1983 (Documents Nord-Eclair)

Le projet, très onéreux, doit être réparti sur 3 exercices financiers. Les travaux de terrassement et les fondations devraient donc bientôt commencer mais la construction ne devrait pas être terminée avant 1984. Finalement en 1983, le gros œuvre de la nouvelle caserne est pratiquement terminé et la presse locale titre : A la nouvelle caserne des pompiers, l’ordinateur aux côtés des lances en 1984.

Le corps de bâtiment en arc de cercle, percé d’un autre immeuble, a pris sa forme définitive et on attaque désormais la phase d’aménagement intérieur. Le bâtiment cubique renferme, au rez-de-chaussée le poste de commandement puis le garage avec les portes de travée et les chambres des sapeurs-pompiers. Trois capteurs solaires sur le toit et trois pompes à chaleur contribuent au chauffage de l’immeuble.

Plan de masse et plan du rez-de-chaussée du nouveau Centre de Secours (Documents archives municipales)

Le bataillon Nord y sera hébergé aux côtés du centre de secours de Roubaix et les fichiers répartis entre les différents centres de secours y seront centralisés en un seul programme informatique. De même le standard va absorber toutes les lignes 18 qui jusqu’alors aboutissent dans les différents centres détachés du bataillon Nord. 26 communes rattachées à divers centres passeront ainsi sous son contrôle informatique.

Façade de la nouvelle caserne, poste de commandement en cours d’installation, informaticiens occupés à réaliser les programmes en juillet 1984 (Documents Nord-Eclair)

L’ordinateur à Roubaix ne sera pas utilisé en priorité à des fins administratives mais dans une perspective opérationnelle. Au poste de contrôle de la zone, au rez-de-chaussée du bâtiment cubique par laquelle on accède à la nouvelle caserne, huit terminaux : 3 d’entre eux traitent les appels téléphoniques reçus grâce à un standard relié à un autocommutateur électronique, un autre détermine les moyens à mettre en œuvre, les 4 derniers étant affectés à la gestion des matériels.

Photos de la nouvelle caserne en 1984 (Documents archives municipales)

Le tout nouveau centre de secours est inauguré le 1er octobre 1984 en présence de Mrs Notebart et Diligent, du Colonel Gilardo, directeur départemental de la sécurité civile, du colonel Bronchart, chef de corps, des lieutenants colonels Forzano et Delemme, du capitaine Deloof commandant du centre de secours de Roubaix, de Mr Prouvost, député du Nord, Mrs Delefosse et Doscot, vice-présidents de la Communauté Urbaine, du médecin colonel Poulain et de Mr Perrin, secrétaire général de la Communauté Urbaine.

Les personnalités autour des véhicules, Mr Notebart passant les sapeurs-pompiers en revue, le poste de commandement informatisé (Documents Nord-Eclair)

L’inauguration s’accompagne d’une journée portes ouvertes à l’attention de la population de l’agglomération roubaisienne. La visite des locaux se termine par une exposition composée de 14 stands : comité pharmaceutique régional d’éducation sanitaire et sociale, Haas Elite (extincteurs, etc…), l’amicale des donneurs de sang bénévoles de Roubaix, la société de mycologie du Nord, l’amicale des sapeurs-pompiers de Roubaix, le syndicat des pharmaciens, EDF, la CRAM, la prévention routière, le SMUR de Roubaix, l’association départementale de la protection civile, la Croix-Rouge française et les 5 gestes qui sauvent. Est également annoncée la venue d’un hélicoptère de la protection civile.

Photo de la maquette du nouveau centre de secours et de l’inauguration ainsi que des pompiers posant dans la cour autour d’un véhicule (Documents archives municipales)
Les pompiers en 1985 dans leurs nouveaux locaux (Documents Nord-Eclair)

En 1985, les roubaisiens assistent à la démolition de l’ancienne caserne, côté Gambetta, à l’explosif, d’abord, avec 1,8 kg de dynamite soit une centaine de charges explosives placées au pied des piliers, et la moitié de la caserne est à terre, déblayée de suite par les pelleteuses. Puis c’est le côté Pierre de Roubaix qui est attaqué au « Punching-Ball », balancé sans ménagement dans les murs depuis un câble attaché à une grue, et le clocheton rend l’âme à son tour. La pierre signant la construction sur laquelle est lisible l’inscription : L.Barbotin, architecte, 1912, est récupérée par les sapeurs-pompiers roubaisiens pour être transportée à la nouvelle caserne du bd de Mulhouse afin d’enrichir le musée des sapeurs-pompiers de Roubaix.

La fin de la légendaire caserne Gambetta a ainsi lieu quelques jours seulement avant la pose de la première pierre de la future Caisse d’Allocations Familiales, qui va disposer de magnifiques bureaux pour remplacer ceux qu’elle occupe actuellement Grande Rue. Un trimestre plus tard la filature Motte-Porisse de la rue Jean Moulin prend feu (sur ce sujet voir sur notre site un précédent article intitulé Motte-Porisse en feu).

La démolition de la caserne en 1985, côté Gambetta (Documents Nord-Eclair et Voix du Nord))
La démolition de la caserne en 1985 (Documents Patrick Vanhove)
La démolition côté Pierre de Roubaix et la récupération de la pierre (Documents Nord-Eclair et Voix du Nord)

Cinq ans plus tard les sapeurs-pompiers du nouveau centre de secours battent tous les records de la métropole avec 7760 interventions au cours de l’année, nombre impressionnant mais assez naturel puisque la population gérée se monte au total à 220.000 habitants.

La 8ème compagnie, la plus importante de la CUDL, y fait face avec un solide effectif de 108 hommes, sous les ordres du capitaine Barthod. Elle vient de se doter d’un nouveau fourgon-compresseur, unique dans toute la CUDL: camion permettant la recharge immédiate des bouteilles d’air pour appareils respiratoires, utilisés par les pompiers dans les locaux enfumés par exemple.

Le capitaine Barthod et le lieutenant Desormeaux devant le fourgon-compresseur flambant neuf en 1990 (Document Nord-Eclair)

En 1994, pour les 10 ans d’ouverture du nouveau centre de secours, une grande journée portes ouvertes est à nouveau organisée avec un festival de démonstrations plus impressionnantes les unes que les autres : voitures en feu, grande tour d’exercice, départs en hélicoptère, grande échelle hissée…

Un monde fou pour voir la grande échelle se déployer, exercice de descente en rappel vertigineuse, démonstration d’intervention en cas d’accident de voiture (Documents Nord-Eclair)

Aujourd’hui le 34 bd de Mulhouse accueille toujours le centre de secours qui va fêter ses 40 ans d’existence l’an prochain. Il se nomme maintenant SDIS : Service Départemental d’Incendie et de Secours. Si l’organisation, le lieu d’hébergement, le matériel et les hommes ont changé depuis la fondation du 1er corps de pompiers de Roubaix la devise des soldats du feu : « sauver ou périr » a traversé les siècles.

Véhicule actuel, le centre de secours vu du bd de Mulhouse et vu du ciel (Documents Facebook des pompiers de Roubaix et google Maps)

Remerciements au archives municipales de Roubaix, à la BNR et à Nord-Eclair pour sa rétrospective de 1968 : la flambante histoire des pompiers de Roubaix.

Agnès Joye ( suite )

A la fin des années 1960, l’entreprise devient importante, mais reste surtout une affaire familiale. Agnès, Jean, son fils, et Paul, son beau fils, arrivent à établir une très bonne ambiance de travail, dans un climat de respect du personnel. Tous les ans, à fin Juillet, c’est la fête des couturières à la Sainte Anne. Agnès invite l’ensemble du personnel à fêter cet événement dans sa grande maison de Cysoing pour un repas amical.

Photographies d’Agnès dans son magasin et son fils Jean ( documents J. Kahla )

Les moeurs évoluent en 1968, le M.L.F, Mouvement de Libération des Femmes, se crée. Ce groupement féministe autonome revendique la libre disposition du corps des femmes. Ce mouvement est en grande partie à l’origine de la chute vertigineuse des ventes de gaines chez tous les fabricants. Agnès Joye n’est pas épargnée mais, fort heureusement elle <dispose de sa gamme lingerie. Toujours prête à rebondir, elle développe sa gamme de produits « Jeune Fille ».

document publicité Nord Eclair

En 1967, Paul Kahla devient Président du groupement Elégance et Distinction. Elu par les membres, il remplace Jacques Bonnehon de la « Maison du Livre », qui devient vice-président. Paul est réélu président, l’année suivante en 1968

Paul Kahla à droite sur la photo et Jacques Bonnehon à gauche ( document publicité Nord Eclair )

Au début des années 1970, Agnès Joye commence à avoir quelques problèmes de santé, mais continue de gérer son commerce et ce, jusqu’en Juin 1975. Elle décède un mois plus tard, au mois de Juillet de cette même année dans sa maison de Cysoing, à l’âge de 74 ans, après plus de 40 années de commerce de lingerie. Les éloges sont nombreux sur sa compétence et sa ténacité qui lui ont valu l’estime et le respect de tous.

Décès d’Agnès ( document Nord Eclair )

Jean Joye et Paul Kahla continuent l’activité du commerce, toujours dans une ambiance familiale et gardent bien sûr l’enseigne  »Agnès Joye », bien connue des roubaisiens. Dans les années 1970, ils développent une nouvelle gamme de lingerie : les produits Warner fabriqués aux Etats Unis : un éventail de produits légers et de grand maintien, des produits d’excellente qualité à un prix raisonnable. La « Quinzaine Warner » est une période importante pour les affaires, car le magasin propose des promotions dynamiques pendant deux semaines.

Publicités Warner ( documents publicité Nord Eclair )

En 1971, le magasin remporte le premier prix du concours de la plus belle vitrine à l’occasion des fêtes de fin d’année.

La vitrine ( document Nord Eclair )

Jean et Paul souhaitent moderniser l’image de l’enseigne et n’hésitent pas à faire appel à des mannequins célèbres comme Laure Moutoussamy, en 1972, pour la quinzaine Warner ainsi que pour la quinzaine des maillots de bain. Ils organisent également des défilés de mode au Colisée de la rue de l’Epeule.

document publicité Nord Eclair

A la fin des années 1970, la situation économique se dégrade, le niveau d’affaires baisse assez fortement, Paul Kahla décide donc de se retirer de l’entreprise en fin d’année 1974. Jean Joye continue seul l’activité avec l’aide de sa fidèle secrétaire Mme Crohin. Jean prend sa retraite au milieu des années 1980 et ferme définitivement le magasin.

En 1986, deux commerçants reprennent les deux parties du rez de chaussée : Francine Caron propose des chaussures avec son enseigne « Asphalte » et Josy Cau des tissus et de la mercerie sous l’enseigne « Marion ».

document collection privée

Dans les années 1990, 2000 et 2010 de nombreuses enseignes se succèdent dans ces 2 boutiques ; aujourd’hui, Fanny L. institut Bio et MS créations, vêtements de cérémonies

La façade en 2017 et en 2022 ( photos BT )

Remerciements à Jean Kahla ainsi qu’aux archives municipales.

7 place de la Gare

En Septembre 1903, Emile Van Belleghem transforme sa maison, située 7 place de la Gare à Roubaix, en hôtel, en construisant deux étages. Sa décision est judicieuse car l’immeuble se trouve juste en face de la gare, côté droit ; les voyageurs arrivant en train à Roubaix sont donc sur place immédiatement.

document collection privée

Le nom choisi pour son établissement est : Grand Hôtel-Restaurant d’Isly. L’enseigne provient certainement de la rivière Isly, d’Afrique du Nord, au bord de laquelle le maréchal Bugeaud remporte une victoire, en 1844, sur les cavaliers du sultan marocain.

L’hôtel ouvre en 1904 : les chambres neuves aux étages sont superbement bien meublées et le restaurant est situé au rez de chaussée. Des salons de réception sont mis à disposition de la clientèle pour les noces et banquets, ainsi qu’une salle de billard.

document collection privée

Le Grand Hôtel d’Isly est repris ensuite par Arthur Masclet et dans les années 1910 par G. Paris. Ce dernier organise des apéritifs-concerts.

documents collection privée

Pendant la première guerre mondiale, l’hôtel est réquisitionné par l’armée allemande et devient une caserne pour les officiers et soldats.

document collection privée

Dans les années 1920, l’immeuble est transformé en commerce de tissus, tenu par R. Ladreyt en 1928, puis par Léon Thieffry dans les années 1930. Ce dernier se spécialise en tissus, draperies et lainages.

document collection privée

Léon Thieffry partage ensuite ce bâtiment avec Marcel Guilbert, grossiste en fournitures de bureau, dans les années 1940 1950. Marcel Guilbert propose une gamme complète d’articles de papeterie, est dépositaire de grandes marques dont « 3m Scotch » et vend des meubles métalliques de bureaux.

document collection privée

Marcel Guilbert décide en 1963 de modifier sa façade. Il connait une expansion importante, il quittera la région à la fin des années 1960 pour s’installer dans la Zone Industrielle de Senlis dans l’Oise, pour devenir un des plus gros fournituristes de France.

document archives municipales

Entre 1968 et 1972, l’immeuble reste inoccupé. En 1972, Paul Najberg s’y installe. Paul est tailleur, installé au 8 rue Royale à Lille et s’approvisionne en tissus à Roubaix dans les nombreuses usines textiles. Paul livre également ses tissus à de nombreux confectionneurs installés sur la région parisienne.

Cette activité de négoce de tissus étant devenue de plus en plus importante, il décide donc, en 1972, d’ouvrir son magasin au n° 7 place de la gare à Roubaix. Paul Najbert, très connu des nombreux fabricants de tissus de la ville, achète principalement des seconds choix et des fins de série. Les usines sont encore si nombreuses à Roubaix qu’il lui faut plusieurs jours pour toutes les visiter.

document archives municipales

Dans les années 1980 1990, les fils de Paul Najberg, Daniel et Serge, sont appelés à travailler dans l’entreprise familiale. Serge s’occupe de l’achat et de la vente des tissus, tandis que Daniel s’occupe de la bonne gestion de l’entreprise. Après le décès de Paul, ses deux garçons continuent à faire vivre l’entreprise en tant que négociants grossistes jusqu’à la fin des années 1990.

Daniel Najberg ( document Nord Eclair )

Le bâtiment du 7 place de la gare reste ensuite inoccupé quelques temps, puis deux agences d’intérim vont se succéder dans les locaux : Vedior Bis et Randstadt.

document google Maps

C’est en 2010, que Marie Najberg, la petite fille de Paul, décide de renouer avec cet héritage familial. Lors de la première édition du Marché aux Tissus, organisé par l’office de Tourisme de Roubaix, Marie et son père Daniel, décident de vendre des coupons de l’entreprise familiale. C’est le déclic : ils prennent conscience du besoin des particuliers de se fournir en tissus à Roubaix.

Marie et Nicolas Nieto ( document Nord Eclair )

Marie et son époux Nicolas Nieto vont au bout de leurs idées et ouvrent alors une boutique de tissus à destination des particuliers. L’aventure commence dans les anciens locaux du magasin de chaussures Papillon Bonte au 6 et 8 avenue Jean Lebas à Roubaix, avec leur enseigne « Aux Tissus de Roubaix ».

Le 6 8 avenue Jean lebas ( document google Maps )

Puis très vite, le succès aidant, et se trouvant très à l’étroit, Marie Nieto décide de transférer son commerce au bout de l’avenue Jean Lebas, dans un autre établissement au 7 place de la Gare en 2014. C’est une adresse qui n’a pas été choisie par hasard puisque, dans ces mêmes locaux, son grand-père Paul tenait son point de vente de tissus. Cela fait maintenant presque 10 années, que Marie gère avec réussite, son magasin de tissus en gros.

Aux Tissus de Roubaix, 7 place de la gare ( photo BT )

L’immeuble du 7 place de la Gare existe depuis maintenant 12 décennies, a été occupé par de nombreux commerçants et entreprises, et a toujours été bien entretenu. On y retrouve encore, au niveau du toit, la structure métallique qui soutenait la balustrade, les 4 piliers et l’enseigne d’origine du Grand Hôtel d’Isly.

photo montage BT

Remerciements aux archives municipales

Pompiers de Roubaix (Suite 2)

Entretemps, en 1907 et 1908, l’ancienne mairie, l’ancienne bourse et le premier hôtel des pompiers sont voués à la démolition, en vue de la future construction du nouvel Hôtel de Ville. En attendant leur installation dans la nouvelle caserne en construction sur le boulevard Gambetta (à l’emplacement actuel de la Caisse d’Allocations Familiales), le corps des sapeurs pompiers de Roubaix trouve un refuge provisoire au 99 du boulevard (qui se situe à l’époque entre la place de la Liberté et la rue du Bassin).

A cet effet, un bail de 4 ans est signé en 1906 entre la ville de Roubaix et Mme Lorthiois-Galpin, propriétaire de l’immeuble. L’état des lieux fait état d’un magasin, d’une écurie pour 6 chevaux, d’un séchoir pour tuyaux d’incendie, d’un poste de pompiers avec un tableau pour appareils téléphoniques et d’une porte cochère sur la façade donnant sur la rue. Au 1er étage trois chambres donnant sur la rue permettent de caserner quelques pompiers, les autres pompiers casernés recevant une indemnité pour se procurer un logement dans un rayon de 500 mètres de la caserne provisoire.

Les chevaux dans la caserne provisoire (Document collection privée)
La nouvelle caserne en construction et la première auto-pompe (Documents Journal de Roubaix et Nord-Eclair)
Le nord en avance sur l’Amérique ( Document Grand Hebdomadaire Illustré)

C’est en 1910 que la nouvelle caserne, construite au n° 128 du Boulevard Gambetta, à l’angle de la rue Pierre de Roubaix est inaugurée, le 26 novembre (Sur le sujet voir également un article précédemment paru sur notre site et intitulé l’Hôtel des Pompiers). Elle est dotée de sa première auto-pompe : une Delahaye-Farcot aux cuivres rutilants qui refoule 72.000 litres à l’heure et peut lancer de l’eau à 60 mètres de hauteur. Hormis ce véhicule à essence, la traction hippomobile reste le moyen de déplacement habituel des pompiers en cette 1ère moitié de vingtième siècle.

Nouvel Hôtel des Pompiers (Documents collection privée)
La grande échelle en traction hippomobile à la même époque (Documents Nord-Eclair)
Auto-pompe à essence et grande échelle pivotante (Documents collection privée)

Le rez-de-chaussée comprend une vaste salle avec les services de départ attelé où la pompe automobile a sa place, en communication directe avec la rue par 4 grandes portes cochères. Les box des chevaux se trouvent derrière. Le bureau des officiers, celui de l’adjudant et la salle du télégraphe et le corps de garde donnent sur la rue Pierre de Roubaix. Les premier et second étages servent de logements aux sapeurs casernés. Depuis les étages les hommes accèdent vivement à la salle du matériel en se laissant glisser le long des perches verticales installées à cet effet.

La salle du rez-de-chaussée où est remisé le matériel (Document Journal de Roubaix)

Les pompiers casernés passent alors de 6 à 14 : les 6, considérés comme exerçant une profession spéciale comme mécanicien, téléphoniste, conducteur… sont logés à la caserne avec leur famille ; les 8 autres sont casernés mais leur famille quant à elle n’habite pas la caserne. En plus des pompiers casernés, chaque nuit un cocher auxiliaire est de service et 2 départs sont constamment prêts à partir : 6 chevaux sont tout harnachés et la pompe automobile prend place dans le dépôt des pompes.

Après la première guerre mondiale, une deuxième auto-pompe est acquise ainsi qu’un camion automobile doté de deux grosses lances et de quatre petites. La grande échelle est désormais tractée par l’auto-pompe : l’ère du cheval est terminée. 15 ans plus tard le matériel ne change guère : 3 auto-pompes dont l’une porte la grande échelle, 2 moto-pompes et une camionnette. A noter, dans les années 1920, le dramatique incendie aux Ets Demarcq frères, Quai du Sartel, au cours duquel Marie Buisine trouve la mort (Sur ce sujet voir sur notre site un précédent article intitulé : une héroïque ouvrière).

Le centre de secours contre l’incendie à l’Exposition de 1939 à Roubaix (Document collection privée)

En 1939, durant l’exposition du Progrès Social, le matériel de secours contre l’incendie est exposé à Roubaix. Durant la seconde guerre les seuls nouveaux véhicules sont : un camion pour le matériel, une dépanneuse, une ambulance et une fourgonnette pour feu de cheminée. En 1950, la caserne est dotée d’un nouveau fourgon permettant un combat plus efficace contre les incendies.

Totalité du matériel rassemblé sur le terre-plein du boulevard Gambetta à la fin de la guerre et la grande échelle en 1946 (Documents Nord-Eclair, BNR et archives municipales)
La caserne du boulevard Gambetta et le nouveau fourgon acquis en 1950 (Documents collection privée et la Voix du Nord)

Dans les années 1960, le matériel est complétement renouvelé, la technique étant en pleine mutation, en vue de permettre une protection optimale contre les fléaux de l’an 2000 ! La moitié des pompiers connait alors à peine l’autre moitié car chaque homme travaille 24 heures sur 48. Une équipe de garde d’une quarantaine d’hommes entre en fonction à 8h du matin et se voit remplacer le lendemain à la même heure par l’autre équipe.

La prise de garde commence par la liste des « piquets » fournie par l’adjudant : chacun apprend alors la fonction qui lui est attribuée pour la journée : entretien du matériel, exercice physique (avec terrain de basket dans la cour), enseignement théorique, mémorisation des plans des communes entrant dans leur champ d’action et manœuvres diverses se succèdent entre les alertes. Deux ambulances comportant un système de réanimation respiratoire peuvent emmener un médecin pour pratiquer les soins d’urgence.

La cour de l’hôtel des pompiers vue du ciel en 1965 avec l’aménagement du terrain de basket (Document IGN)
Ensemble des véhicules dont dispose la caserne roubaisienne et une sortie de véhicules par les portes cochères (Documents Nord-Eclair et collection privée)
Entraînement des pompiers (Document Nord-Eclair)

Pour faire face aux feux d’usine les équipes reçoivent une formation adaptée : les nouvelles fibres manufacturées dans le textile produisent des gaz toxiques en brûlant ; d’autres établissements, dans la métallurgie, emploient dorénavant des matériaux radioactifs et les pompiers sont donc équipés de combinaisons étanches, de masques de protection et de capteurs Geiger. Enfin une douzaine d’hommes grenouilles sont formés à la recherche des noyés et au sauvetage des occupants des véhicules tombés à l’eau.

Ambulances équipées, équipement contre les vapeurs toxiques, équipement contre la radioactivité et lutte contre un incendie dans une usine de pneumatiques (Document Nord-Eclair)

Le corps de pompiers se monte à 96 professionnels en 1968, ce qui permet à quarante sapeurs-pompiers de veiller à la sécurité de la ville 24h/24. Mais les interventions de la compagnie s’effectuent aussi sur 15 autres communes du secteur. A compter de cette même année tous les corps de pompiers sont placés sous l’unique commandement du chef de corps de Lille.

Trois ans plus tard, les pompiers de Roubaix font grève et manifestent, sous le regard bienveillant des habitants, pour réclamer une augmentation de salaire conséquente, celui-ci ne s’ajustant pas à la multiplication du nombres de sorties annuelles effectuées pour tous types d’intervention : incendies mais aussi accidents de la circulation, transport des blessés et des malades, destruction de nids de guêpes mais aussi fausses alertes de plaisantins…

La réorganisation des services doit aboutir, à court terme, à la création de 16 ou 17 centres uniquement composés de pompiers professionnels et c’est à Roubaix que va être installé l’un des centres les plus importants de la métropole. La caserne installée boulevard Gambetta est donc condamnée.

Manifestation des pompiers de Roubaix en 1971 (Document Nord-Eclair)
La caserne en 1982 côté Pierre de Roubaix (Document archives municipales)
Les véhicules devant la caserne dans les années 1980 (Document collection privée)

A suivre…

Remerciements au archives municipales de Roubaix, à la BNR et à Nord-Eclair pour sa rétrospective de 1968 : la flambante histoire des pompiers de Roubaix.

Agnès Joye

Agnès Joye naît en Belgique en 1900 et sa sœur cadette, Anaïs en 1903. Toutes deux, très jeunes apprennent le décès de leur père pendant la première guerre mondiale. Elles sont dans un réel besoin mais, passionnées par la couture et ambitieuses, elles décident de créer leur petite entreprise de fabrication de corsets, très en vogue à l’époque dans les années 1920.

Leur compétence dans le domaine de la création et de la production amène le succès très rapidement. Les deux sœurs ouvrent alors un magasin, au 27 rue de la Gare à Roubaix au début des années 1930.

le bâtiment dans les années 1980, entre le Crédit Lyonnais et les tissus Hallynck ( document archives municipales )

Le bâtiment choisi est magnifique et très vaste, sur un terrain de 154 m2, sur 5 niveaux, soit près de 800 m2. Une grand-porte centrale sépare deux magasins latéraux, l’un d’eux occupé par le commerce de confection pour dames de Mlle Varlet, l’autre par Agnès et Anaïs Joye qui aménagent par ailleurs leur atelier de fabrication à l’étage. Anaïs ouvre ensuite un deuxième magasin à Lille, au 42 rue Nationale, juste en face du « Printemps », auquel elle se consacre pleinement.

Ce sont deux femmes de communication et elles créent leur propre marque de corsets : « Scandale », dans les années 1950. Agnès se spécialise également dans le commerce de lingerie, de dessous féminins et maillots de bain.

publicité Scandale 1956 ( document publicité Nord Eclair )
publicité maillots de bains 1956 ( document publicité Nord Eclair )

En 1950, Agnès crée la gamme « Occulta Médical », la première gaine orthopédique moderne. Le succès de ce nouveau produit est tel que cette gaine sera, peu de temps après, remboursée par la Sécurité Sociale. Elle crée ensuite la gamme de produits « Incognito » car la gaine est invisible.

Occulta ( document publicité Nord Eclair )

Agnès habite à Cysoing, son mari Arthur Joye est conducteur de travaux chez Ferret Savinel. Il emmène Agnès chaque matin en voiture au magasin avenue Jean Lebas. Ils ont 4 enfants : Jean, Luc, Marie-Thérèse et Philippe.

Après la seconde guerre mondiale, l’aîné Jean, sous l’impulsion de sa mère, suit des cours de formation de « bandage », ( technique sanitaire de soins corporels et médicaux ), ce qui lui permet, dans les années 1950, de venir aider Agnès à la gestion de l’entreprise qui se développe fortement. Agnès investit alors dans des machines à coudre professionnelles supplémentaires, Singer et Pfaff, pour le 1er étage. Le personnel compétent devient nombreux : deux vendeuses au rez de chaussée dont Jacqueline Taine première vendeuse. A l’étage, Mme Colin la secrétaire et 25 à 30 personnes dont Mme Dewindt cheffe d’atelier. Le magasin d’Arras ouvre, au 52 rue Ronville, en 1958, et c’est l’occasion de communiquer encore davantage dans la presse locale.

publicité des 3 points de vente ( document publicité Nord Eclair )

Agnès Joye communique toujours sur ses propres marques de corsets, Scandale et Incognito, mais également sur une gamme de produits de lingerie féminine de fournisseurs réputés tels que : Lou, Rosy, Valisére, Lejaby et même des marques prestigieuses comme Dior.

document collection privée

Au début des années 1960, Mlle Varlet qui occupait la moitié du rez de chaussée quitte son commerce. Agnès profite de l’occasion pour reprendre son emplacement. Elle dispose maintenant d’un point de vente plus spacieux et peut ainsi élargir sa gamme de produits et développer son affaire. Son fils Jean, excellent vendeur, devient le directeur commercial de la petite entreprise. Agnès Joye exporte ainsi à l’étranger ses productions fabriquées à Roubaix.

Paul Kahla, le mari de Marie Thérèse, la fille d’Agnès, entre dans l’entreprise dans les années 1960. Il est à l’origine de l’adhésion de l’enseigne « Agnès Joye » dans le groupement de commerçants roubaisiens : « Elégance et Distinction » en 1965.

Elégance et Distinction ( document publicité Nord Eclair )

à suivre . . .

Remerciements à Jean Kahla ainsi qu’aux archives municipales.

Pompiers de Roubaix (Suite 1)

Mais 20 ans plus tard deux nouveaux incendies se déclarent à la filature monstre, sur 2 mois de temps, lesquels s’avèrent fatals à la vieille usine. L’incendie fatal commence par un nettoyage :

« Le contremaître Fassin raconte qu’il devait surveiller deux salles de l’usine, situées aux deuxième et troisième étages. Il arrive un quart d’heure avant le début du travail fixé à 6 heures, passe chez le concierge pour prendre un bec de gaz au moyen duquel il doit ensuite allumer ceux des salles dont il a la charge ; pendant ce temps les fileurs et leurs aides arrivent progressivement pour commencer le nettoyage des métiers, comme tous les samedis. »

Une jeune rattacheuse de 14 ans raconte la scène « Mon fileur prenait son temps avant la mise en mouvement de la machine en nettoyant d’avance l’arbre de transmission et la poulie de renvoi, passant horizontalement au-dessus des métiers, à cet effet avec une brosse à la main, il nettoya l’arbre dans le sens de sa longueur, poussant ainsi vers la poulie les poussières qui se massèrent et finirent par former un petit volume. »

Avant la fin du nettoyage la machine se met en route, projetant la poussière sur un bec de gaz, enflammant le métier à filer, puis l’usine toute entière… La famille Motte-Bossut décide de rapatrier la production dans des bâtiments annexes voisins : la deuxième usine Motte-Bossut (siège actuel des Archives du Monde du Travail), construite en 1863, à côté de ce qui était un bras mort du canal de Roubaix et qui devint le boulevard Gambetta.

Elle est aménagée de telle sorte que les risques d’incendies soient limités (les planchers en bois étaient un facteur de risque extrêmement important). Plus aucun matériau de construction inflammable : des « voûtains en briques » reposant sur des poutres en fer et des poteaux en fonte. Cette usine, au profil si particulier évoquant un château fort, on la connaît encore aujourd’hui.

La nouvelle usine Motte-Bossut (Document collection privée)

Durant toute cette période de nombreux soldats du feu laissent leur vie dans les incendies qu’ils combattent. Ainsi en 1859, le pompier César Delannoy, chute depuis le 4ème étage d’une plate-forme à demi-gelée dans les Ets Motte Bossut et Cie et meurt à l’hôpital des suites de ses blessures. En 1870, c’est Louis Desmet qui meurt dans l’incendie de l’Estaminet Au Lapin Gris sur la Grand Place. Et en 1901, dans le sinistre frappant les Ets Charles Tiberghien, rue du Pays, les 3 pompiers Notte, Wante et Vercoutère trouvent la mort en faisant leur devoir (Sur ce sujet se référer à un précédent article paru sur notre site sous le titre Les pompiers Notte, Wante et Vercoutère).

A cette époque la compagnie des pompiers de Roubaix compte 181 hommes et possède 9 pompes dont une aspirante et refoulante et une rotative. Dix ans plus tard la ville compte 80.000 habitants et les manufactures se font de plus en plus nombreuses. Le corps communal de sapeurs-pompiers relève à compter de 1875 du ministère de l’intérieur et certains peuvent être recrutés sous statut militaire.

Les pompes à bras, crochets à feu et boyaux graissés commencent à faire vieux jeu et la ville fait l’acquisition d’un appareil révolutionnaire pour l’époque : la pompe à vapeur. Elle peut débiter 1300 litres à la minute alors que l’antique pompe à bras n’en produisait que 250 à 300. L’engin, solidement construit comprend un châssis porteur nanti d’un timon permettant d’atteler deux chevaux rapides. La pompe elle-même comprend un appareil moteur alimenté par une chaudière verticale en cuivre rouge. Une chauffe de 10 à 15 minutes suffit à la mettre sous pression. En l’allumant dès l’avis d’incendie, les lances peuvent donc être mises en batterie dès l’arrivée sur les lieux du sinistre.

En 1883, Roubaix connait le plus grand sinistre de son histoire avec 12 piqurières des Ets Dillies et Cie qui trouvent une mort affreuse dans l’incendie de leur usine. Les bâtiments qui abritent alors 700 à 800 ouvriers au peignage, à la filature ou au tissage, alignent leurs murs le long de quatre rues : du Coq Français, des Longues Haies, des Filatures et Saint-Jean.

Dans un atelier de piqurage du 2ème étage travaillent une quarantaine de piqurières pour la plupart des jeunes filles âgées de 15 à 25 ans. Au cours de manipulations une bouteille de benzine se brise dont le contenu se répand sur le sol et dans la cage d’escalier. Là un bec de gaz allumé enflamme le liquide et en une seconde les flammes embrasent l’étage et l’escalier.

Une deuxième bouteille explose alors et une ceinture de feu encercle les ouvrières qui, affolées, tentent de se sauver. Si une quinzaine de femmes réussit à s’échapper par les toits, cinq d’entre elles se jettent par les fenêtres dans la rue ou la cour de l’usine, se tuant sur le coup ou se blessant grièvement. Celles qui restent sont acculées par les flammes à l’extrémité de la salle où leurs corps sont retrouvés carbonisés.

Ets Dillies et Cie reconstruits après l’incendie (Documents Voix du Nord)

Au tout début du XXe siècle, un poste central de télégraphe est installé à la caserne avec appareil Morse et téléphone. Quatre appareils Morse sont disposés aux 4 coins de la ville et permettent d’avertir instantanément la caserne en cas d’incendie et de communiquer les premiers renseignements sur la nature et l’importance du sinistre. Par ailleurs 36 avertisseurs sont disposés dans les quartiers de Roubaix et il suffit de casser la vitre et d’appuyer sur un bouton pour qu’une sonnerie retentisse dans la caserne. Le lieu de l’incendie est alors identifié au 1er coup d’oeil puisqu’au tableau une lampe indique le numéro de l’avertisseur. Chaque usine est par ailleurs munie d’un avertisseur directement relié à la caserne.

Il existe également un service de guet qui veille 24h/24 du haut de la tour de Notre-Dame (clocher le plus élevé de Roubaix). Trois guetteurs s’y relaient jour et nuit pour épier le moindre signe de fumée, la moindre lueur rouge. Ils rendent compte par téléphone ou par transmetteur Morse de leurs observations.

Les pompiers en exercice ou en intervention dans les années 1910 (Documents BNR)

Une fois l’incendie détecté se met en place tout un système d’alertes avec pas moins de 55 tocsins de rue : grosses cloches servant à avertir les pompiers volontaires qu’un sinistre a pris naissance dans leur secteur. Il y a également 6 tocsins d’église mis en branle électriquement à partir de la caserne des pompiers.

Sitôt le signal donné chacun endosse son équipement avant de se rendre dans le centre annexe du quartier pour y sortir les pompes à bras (il en existe 9 disséminées dans la ville) tandis que les véhicules plus importants : pompes à vapeur et grandes échelles arrivent directement de la caserne centrale.

Ainsi en 1896, lors de l’incendie du peignage Alfred Motte et Cie, rue d’Avelghem, de nuit, le tocsin se fait entendre dans toutes les paroisses de la ville tandis que l’avertisseur situé Grande Rue, prévient le poste central à la caserne. En peu de temps l’incendie ravage la moitié du corps de bâtiment et les pompiers mettent de suite la pompe à vapeur en batterie rue des Soies et les autres pompes rue d’Avelghem le long du canal et Quai de Wattrelos. Avec le renfort des pompiers de Tourcoing et de ceux de l’usine Holden de Croix, le sinistre est enfin maîtrisé au petit matin et une seule victime est à déplorer.

Défilé de pompiers boulevard de Paris en 1905 et revue de pompiers devant l’ancienne bourse en 1908 avant sa destruction (Documents BNR)

En 1904, la ville fait l’acquisition de 3 masques « pare-vapore » lesquels permettent de rester plus de 30 minutes dans les fumées et les émanations nocives d’un incendie. En 1906, obligation est faite par arrêté municipal aux véhicules de laisser la place aux voitures de pompiers. L’hôtel des pompiers est à l’époque le témoin de nombreuses fêtes joyeuses et animées notamment à la Saint-Mamert, alors patron des pompiers. Enfin en 1908, une nouvelle pompe à vapeur remplace l’une des 2 anciennes, vendue l’année précédente car obsolète.

A suivre…

Remerciements au archives municipales de Roubaix, à la BNR et à Nord-Eclair pour sa rétrospective de 1968 : la flambante histoire des pompiers de Roubaix.

Le Numide

Dans les années 1930, la rue de l’Alouette à Roubaix part de la rue de l’Epeule et se termine rue du Chemin de fer. Elle n’arrive dans la rue de la Gare qu’à partir de 1942 après démolition des bâtiments existants ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : l’alouette s’ouvre à la gare )

vue aérienne 1932 ( document IGN )

Dans les années 1950, côté impair se construit un bâtiment neuf, au N° 75 sur toute la longueur qui démarre donc depuis la rue du chemin de fer jusque l’avenue Jean Lebas.

Cet emplacement a d’ailleurs 3 adresses possibles : le 75 rue de l’alouette, le 123 avenue Jean Lebas et le 36 rue du chemin de fer.

plan cadastral

La surface importante de 193 m2 permet l’implantation, au début des années 1960, du « Soldeur de l’Alouette », un magasin de chaussures à des prix imbattables.

publicité 1964 ( document collection privée )

Un permis de construire pour un projet d’aménagement d’un hôtel restaurant est déposé en 1972 par les propriétaires des lieux, Mrs Abdelkader Djender et Miloud Mebtouche. Le cabinet Delcour de Wasquehal est chargé du dossier pour l’agencement et la décoration. Le restaurant se trouve au rez de chaussée sur la partie gauche, la cuisine et les dépendances se trouvent à droite. Au premier étage, sept chambres sont prévues pour accueillir les clients de passage, car nous sommes à deux pas de la gare SNCF.

la façade ( document archives municipales )
le rez de chaussée et le 1er étage ( documents archives municipales )

Le nom choisi pour cet établissement est : « Le Numide », car la Numidie est un territoire berbère en Algérie. L’inauguration a lieu le 22 Mars 1973. De nombreuses personnalités sont accueillies par les propriétaires du lieu et découvrent ce cadre typique oriental et chaleureux. La salle de restaurant peut accueillir 110 personnes, le décor est subtil et raffiné, les couleurs chaudes des tapis contrastent avec le crépis blanc des murs où se situent de nombreuses petites niches d’inspiration mauresque. Uns cuisine orientale est proposée ( couscous, méchoui préparé sur un barbecue panoramique dans la salle etc ) ainsi qu’une carte complète de vins d’Algérie.

L’entrée de l’hôtel est indépendante du restaurant. Il offre d’emblée, une sensation de confort intime. Les 7 chambres disposent d’une salle de bains complète et fonctionnelle. Un salon permet aux clients de se relaxer en suivant le programme TV.

publicité Nord Eclair 1973
publicité Nord Eclair 1974

Les débuts de l’établissement sont prometteurs et encourageants. L’année suivante, en Janvier 1974, les deux associés projettent d’agrandir l’hôtel en construisant un 2° étage. Le nombre de chambres serait alors doublé en passant de 7 à 14.

Le permis de construire est accordé en 1974, mais en Juin 1975, Miloud Mebtouche décide de reporter les travaux à une date ultérieure, pour raisons de conjoncture économique difficile.

le projet du deuxième étage ( document archives municipales )

En 1981, pour encore mieux accueillir leur clientèle, Abdelkader et Miloud décident de redonner un coup de jeune à leur hôtel restaurant. Le cadre est embelli, une nouvelle carte est réaménagée au restaurant : couscous, méchoui et également désormais, côte à l’os, fruits de mer, vins français et algériens. Occasionnellement le chanteur kabyle Akli Yahiatene et sa troupe vient animer les soirées. En Avril 1983 Mouloud annonce l’ouverture de son club dîner spectacle.

publicité Nord Eclair 1983

Mardi 9 Août 1983 à 9h15, une violente explosion secoue tout le quartier. Les habitants sortent de chez eux et découvrent que le Numide vient littéralement d’exploser. Des fenêtres ont volé en éclats, des briques du mur de façade sont descellées ainsi que des garde-fous.

Nord Eclair Août 1983

Les sapeurs pompiers et les policiers arrivent rapidement sur place ainsi que M Mebtouche qui habite avenue Jean Jaurès. A l’intérieur, c’est la désolation, l’escalier qui mène à l’hôtel s’est écroulé, la porte qui sépare le restaurant pend en lambeaux. Personne ne se trouve à l’intérieur, car l’établissement est fermé pour congés annuels depuis le 1° Août. Aucun passant n’a été touché par des éclats. Un miracleD’après les premiers éléments de l’enquête, une fuite à la chaudière à gaz qui se trouve dans la cave serait à l’origine de l’explosion qui n’a pas provoqué d’incendie. Autre miracle ! La dalle de béton entre la cave et le rez de chaussée a été soulevée. Le bâtiment a été fortement ébranlé sur ses bases. Le Numide est détruit à 75 %.

Photos Nord Eclair

Au printemps 1987, M Mesbahi qui habite Wasquehal reprend le bâtiment et fait effectuer des travaux : remplacement de la porte d’entrée, des vitrines et des menuiseries, sablage et peinture de la façade. Ces travaux importants sont destinés à remettre l’immeuble en état et le diviser en plusieurs parties en vue de le louer.

la façade en travaux en 1988 ( document archives municipales )
la façade en 2008 ( document Google Maps )

Malheureusement en 2023, on ne peut que constater que l’immeuble ainsi restauré et transformé à usage d’habitation 15 ans plus tôt, manque cruellement d’entretien, est tagué sur l’ensemble du rez-de-chaussée où des arbustes poussent autour de la gouttière et semble s’être vidé de ses occupants.

Photos BT 2023

Remerciements aux archives municipales