Le Square Gambetta

La partie du canal de Roubaix qui menait du Sartel à la barque d’Or, rendue impraticable par manque de profondeur, est désormais inutile par suite du choix d’un autre itinéraire qui contourne la ville. C’est par ailleurs devenu un égout à ciel ouvert à l’odeur pestilentielle, même s’il figure en bleu pastel sur le plan cadastral de 1845.

Plan cadastral 1845

Les riverains aimeraient qu’ils soit comblé pour en faire une promenade, un boulevard ou un square et ils seraient prêts dans ce cas à céder gratuitement les terrains limitrophes des quais. Le terrain de 35000 mètres carrés, qui appartient à l’état, est d’abord loué à la ville pour le franc symbolique par arrêté préfectoral en 1881.

La municipalité se décide à combler l’ancien canal, en le déclarant zone de décharge publique. La partie comblée s’étend progressivement depuis la barque d’or (rue du Moulin) d’abord jusqu’au pont de l’Union (rue du Coq Français), puis celui de la gendarmerie (rue de Lannoy), celui du Galon d’eau, (rue Pierre de Roubaix), jusqu’à atteindre le nouveau canal. Enfin, comblement achevé, on nivelle le terrain et on y crée en 1887 une voie centrale et deux voies latérales séparées par des terre-pleins.

Finalement, les terrains, domaine de l’état, seront échangés en 1905 avec la Ville contre d’autres, expropriés pour créer un port au Sartel. On remarque sur le plan ci dessous l’élargissement du canal pour permettre le retournement des péniches.

Plan 1887

On voit sur la photo suivante, prise avant 1909, que le boulevard Gambetta était alors très industrialisé. On y distingue au premier plan à gauche le peignage Allart, puis la rue Nadaud, très étroite à l’époque, et le tissage Muliez-Eloi, qui prendra en 1910 le nom de tissage Deveer. On distingue au fond le nouveau canal et le bouquet d’arbres derrière le quai de Wattrelos, au premier plan l’un des deux terre-pleins et la voie centrale, réservée à l’époque aux cavaliers et « voitures suspendues ». On voit également que le transport était dévolu aux camions à chevaux et voitures à bras.

En décembre 1907, un rapport commission présenté par Jules Cléty acte la décision municipale de créer un square sur les terre-pleins et la voie centrale du boulevard. Ce square, représentant 2350m² doit se situer à l’extrémité du boulevard, entre le boulevard de Colmar, là où débouche la rue de Longues Haies, et le canal. La dépense prévue est de 6800 francs. Les travaux seront réalisés par une entreprise, alors que les services de la voirie auront à charge de rapporter les terres nécessaires.

La réalisation suit très vite la décision et, en Août 1909 a lieu la réception de ces travaux, exécutés par M. Ponthieux, entrepreneur à Tourcoing. Le plan prévoit un square tout en longueur, conservant les deux chaussées latérales. On y voit un massif central circulaire fleuri, encadré de deux pelouses, l’ensemble formant un ovale allongé. Une grande partie du terrain est réservé à des allées pour la promenade et des espaces pour les jeux des enfants. Le pourtours est garni d’arbustes. La photo suivante nous présente le square au début de son existence ; les plantations sont récentes et n’ont pas encore eu le temps de prendre de l’ampleur.

Photo 1909

On y voit au fond la courbe du canal, au premier plan à droite le débouché de la rue des longues Haies et du boulevard de Colmar, qui forme un espace libre triangulaire. A gauche le tissage Deveer, flanqué de l’estaminet Lietar. Les promeneurs ont déjà investi les allées.

Très vite, on vote l’installation d’une grille de clôture, qui sera réalisée par l’entrepreneur roubaisien Lauwers-Lemaire. Les travaux sont réceptionnés en juillet 1910.

La grille d’entrée

La première guerre voit l’armée d’occupation utiliser toutes les ressources locales : Les espaces verts servent de pâture pour les chevaux, les arbres et arbustes sont utilisés comme bois de chauffage. En 1920, le conseil municipal décide de remettre en état les plantations dévastées par les troupes allemandes dans tout Roubaix. Il est question de replanter plus de 1400 arbres. L’année suivante on achète une tonne et demi de semences pour gazon.

Notre square va alors traverser une période tranquille qui se prolongera jusqu’après la seconde guerre. Le tissage prend le nom en 1922 de P Hennion, et la végétation prend de l’ampleur, comme on le voit sur la photo aérienne qui suit, datée de 1932. Le bâtiment qu’on remarque sur le terre-plein à gauche du square et en face de l’usine Allart est un poste de distribution électrique.

Photo IGN

Mais le square vit ses dernières années. Un court article de la Voix du Nord de 1964 évoque les derniers temps du square : on y explique qu’ayant été vandalisé puis remis en état de nombreuses fois, on a fini par l’abandonner à son sort. Alors, en 1950, la création de immeubles Galon d’eau correspond à la période où le square est délaissé. Les plantations disparaissent, l’espace est en friche.

Photo IGN 1951

En effet, c’est l’époque où la circulation automobile prime et on trace une voie de circulation sur l’ancien square. Il faut dire que, dès 1952, on envisage de construire un nouveau pont à l’emplacement de l’ancien ; il faudra renforcer les accès à ce pont. En attendant, on utilise cet espace en 1953 pour y installer une partie des manèges de la foire.

Photo 1953

Le projet définitif de 1959 prévoit un pont beaucoup plus large dont la rampe d’accès sera dans le prolongement du boulevard Gambettta et aboutira rue d’Avelghem. Il concernera directement l’emplacement du square, qui est remblayé en 1965 comme en atteste la photo aérienne des travaux qui suit.

Photo IGN 1965

Le nouveau pont aura sonné le glas de notre square, placé là un peu par hasard, sans qu’on sache trop pourquoi, et de taille trop modeste, pour peser suffisamment lors du choix des nouveaux schémas de circulation.

Les documents proviennent de la médiathèque de Roubaix et des archives municipales.

Segard et Buisine

Au début des années 1900, Florimond Segard est artisan coiffeur, installé au 7 et 9 de la rue Saint Jean à Roubaix. Son épouse, Claire née Defives, y tient une épicerie buvette au même endroit.

la boutique Coiffeur-Buvette au 9 rue Saint Jean ( document F. Segard )

Ils ont un fils Florimond, né le 19 Juin 1907, qui porte donc le même prénom que son père et devient artisan-tapissier. Florimond et son épouse, Denise née Deleporte habitent chez les parents au 9 de la rue Saint Jean, puis rapidement au 15 de la même rue.

( document collection privée )

En 1937, Florimond Segard crée avec un ami, Eloi Buisine, la société « Segard et Buisine » qui propose tous travaux de peinture, décoration, vitrerie, papier-peint, linoléum, tentures, sommiers, matelas etc.

Eloi Buisine ( document F. Segard )
entête 7 9 rue St Jean ( document F. Segard )

Eloi Buisine est le neveu de Marie Buisine, responsable d’une pouponnière, qui sauva 8 enfants de l’incendie de la crèche, mais resta malheureusement dans les décombres. ( voir sur notre site un précédent article intitulé Marie Buisine ). L’entreprise Segard et Buisine déménage ensuite au 112 rue du Moulin.

Le 112 rue du Moulin ( document Ravet Anceau )

L’entreprise Segard et Buisine fonctionne correctement, mais l’activité s’arrête en 1940, car ils sont tous deux mobilisés. A la libération, Florimond et Eloi reprennent leur activité, et font l’acquisition, en 1947, d’un immeuble au 145 rue du Coq Français, lequel appartenait à F. Leroux-Lemaire, industriel. Ils y installent les bureaux et ateliers de leur entreprise générale d’ameublement.

Plan ( document archives municipales )

Florimond Segard et son épouse habitent au 112 rue du Moulin avec leurs 5 enfants : Michel né en 1937, Annie en 1938, Colette en 1940, Francis en 1945 et Edith en 1952. L’aîné, Michel Segard, a 21 ans en 1958 lorsqu’il reprend l’entreprise funéraire d’Emile Alençon au 101 rue  Pellart.

Publicité Michel Segard ( document collection privée )

En 1965, Florimond Segard est décoré de la médaille d’argent de la Mutualité du Nord, distinction honorifique qui vient en complément de celles, nombreuses, dont il est déjà titulaire.

Florimond Segard ( document Nord Eclair 1965 )

En 1968, Eloi Buisine a 68 ans et démissionne de son poste pour prendre sa retraite. Francis, le fils de Florimond Segard, à l’âge de 23 ans, est alors nommé gérant de l’entreprise Segard et Buisine.

Papier En tête ( document F. Segard )

L’entreprise Segard et Buisine a toujours eu beaucoup de respect envers son personnel. En 1971, une réception est organisée à la « Tonne d’Or », à Roubaix, pour fêter les 35 ans de l’entreprise et remettre la médaille du travail à dix de ses salariés. C’est en cette année 1971 que Florimond prend une retraite bien méritée, à l’âge de 64 ans.

Les médaillés du travail. Francis Segard se trouve en bas à gauche ( document Nord Eclair 1971 )

En 1981, l’entreprise Segard et Buisine développe son activité en lui ajoutant un service de Pompes Funèbres. Francis ouvre un point d’attache au 89 rue Emile Zola à Croix, en 1981. C’était auparavant le siège de l’entreprise de confiserie du Géant Gourmet créée en 1953, par les membres de la famille Beulque.

document collection privée

Francis reprend le 83 rue Carpeaux à Roubaix ( à l’angle du boulevard de Fourmies) en 1982. C’était auparavant le magasin de décoration « Ambiance » tenu et géré par son épouse Francine Segard. Il le transforme en point de vente des Pompes Funèbres Segard et Buisine. Il reprendra par la suite en 2002, le local voisin du photographe Vandeputte, au 125 boulevard de Fourmies, pour le transformer en funérarium.

83 rue Carpeaux ( document Nord Eclair )

En 1988, Francis est nommé président de l’association des commerçants du Nouveau Roubaix. Il entretient d’excellentes relations avec ses voisins et crée donc un climat dynamique avec les autres commerces du quartier.

Francis Segard en 1988 ( document Nord Eclair )

Francis s’associe en 1981, avec André Hue son beau-frère ( le mari de Colette Segard ), lequel dirige une entreprise de chauffage, créée en 1965, au 183 rue du Coq Français, pour créer un département Pompes Funèbres.

Publicité André Hue ( document Nord Eclair )
( document Nord Eclair )

Le local du 89 91 rue Emile Zola à Croix devient rapidement trop petit et, pour faire face à l’expansion, Francis Segard et André Hue décident d’acquérir un terrain vierge au 18 avenue de l’Europe à Croix pour y construire un centre neuf. Ce terrain appartenait auparavant au concessionnaire Citroën de Roubaix.

Le 18 avenue de l’Europe ( document Segard et Buisine 1987 )

La construction du bâtiment et du funérarium se passe dans les meilleures conditions possibles et les travaux se terminent en 1987. Trois ans après, en 1990, Francis décide d’agrandir l’entreprise en construisant une extension à l’arrière du bâtiment, dans la rue Vauban. L’entreprise s’étale désormais sur 3.264 m2.

Plan cadastral du 18 avenue de l’Europe à Croix

Dans les années 1990 la société Segard et Buisine connaît un fort développement. Francis et André continuent d’entretenir des relations très cordiales avec leurs confrères. En 2004, ils reprennent l’entreprise de pompes funèbres Odoux à Mouvaux. Vont suivre ensuite de nombreux rachats de centres funéraires.

Aujourd’hui le groupe Segard et Buisine, c’est 17 funérariums sur toute la métropole lilloise et 2 en Belgique.

( document P.F. Segard et Buisine )

Plus de 100 personnes ( salariés et vacataires ) travaillent dans le Groupe Segard et Buisine qui dispose désormais d’un flotte de 99 véhicules magnifiquement entretenus.

Une partie des véhicules ( photo BT )

Le funérarium de Croix a une excellente notoriété, si bien qu’il attire les gens du spectacle et du cinéma. Marion Cotillard est venue tourner quelques scènes pour le film « Frère et Soeur », le comédien Benoit Poelvoorde, l’humoriste Jarry y ont fait également des apparitions, ainsi qu’ Audrey Fleurot pour la série télévisée « HPI ».

Une partie du hall d’exposition ( Photo BT )

Aujourd’hui, l’entreprise est dirigée par les deux frères Benoit et Hervé Hue ( les fils d’André ). Francis Segard, toujours dynamique à près de 80 ans, passe dans l’entreprise plusieurs jours par semaine pour y aider ses neveux. De nos jours, le Groupe Segard et Buisine est l’une des plus grosses entreprises familiales en activité, au Nord de Paris.

document Segard et Buisine

Remerciements à Francis Segard et Hervé Hue ainsi qu’aux archives municipales

Presbytère de l’église Saint Corneille

Dans le livre Hem d’Hier et d’Aujourd’hui, co-écrit par André Camion et Jacquy Delaporte, la première mention concernant le presbytère porte sur son incendie en 1692. Il s’agit d’« un feu de meschef », autrement dit d’un feu involontaire. André Camion ajoute que dans « Une description des paroisses du diocèse de Tournai » il est indiqué que le presbytère va être reconstruit « beaucoup mieux qu’il n’estoit auparavant ».

Détail de la carte particulière des environs de Lille de 1726 (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)
Essai de reconstitution de la place d’Hem au XIII ème siècle par André Camion (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)

Jean-Louis Rémy, professeur d’histoire géographie, retrouve quant à lui aux archives départementales un inventaire des biens du clergé de 1790, attestant l’existence du presbytère à cette époque. Le presbytère, contrairement aux autres biens du clergé n’a pas été vendu lors de la révolution.

La commune l’a alors récupéré pour le transformer en école et ce jusqu’en 1801, date à laquelle la paroisse en a récupéré l’usage tandis qu’il restait propriété de la mairie. Jean-Louis Remy trouve un cadastre de 1824 où l’on distingue clairement l’église et le presbytère, bâtiments séparés par un ancien cimetière, ainsi qu’un document datant de 1845 où il est fait mention du jardin entourant le bâtiment.

Le cadastre de 1824 (Documents Voix du Nord)
Le cadastre actuel nous indiquant une surface totale de 2170 mètres ( Document France Cadastre)
Convention de 1845 entre le maire et Achille Bouchery (Document Voix du Nord)

Avec la loi de séparation de l’église et de l’état de 1901, les rapports entre le maire de Hem et les catholiques se durcissent. Il est même question après les nouvelles élections municipales de 1906, de transformer le presbytère en service municipal et de sommer Mr le Curé de quitter les lieux. Mais un groupe de paroissiens ayant fait pression sur le conseil municipal, ce projet est abandonné au profit d’une solution amiable.

Cette même année, un document est donc signé entre le maire de Hem, Henri Delecroix, et l’abbé Edmond Pollet, curé de Hem, attestant de la location à ce dernier d’une maison à usage de presbytère avec dépendances et jardin entouré de murs moyennant la somme de 600 francs par mois . La location est faite pour un an et reconductible tacitement chaque année sauf préavis de trois mois donné par l’une ou l’autre des parties.

Elle est personnelle à l’abbé Pollet qui ne peut la transmettre à un tiers. Pourtant, à la mort de celui-ci deux ans plus tard, son successeur, l’abbé Victor Denhaene, obtient du Conseil la location du presbytère dans les mêmes conditions, mais pour 9 années.

Convention de location de 1907 (Document Historihem)

Un état des lieux établi par la mairie de Hem en 1907 permet de se faire une idée générale de l’immeuble :

-au rez-de-chaussée un couloir d’entrée carrelé, avec à gauche un grand salon parqueté avec cheminée en marbre et cloison donnant sur une grande véranda plafonnée et carrelée, avec grands vitrages sur le jardin et cheminée, dont une porte se situe au bout du couloir où se trouve également l’escalier menant à l’étage.

L’autre partie du couloir longe la façade, sur lequel donnent 3 salles munies d’un plancher, chacune éclairée d’une ou deux fenêtres et pourvue d’une cheminée. Au fond de ce couloir se trouve un bâtiment de dépendance avec cuisine carrelée éclairée d’une fenêtre et munie d’une cheminée, ainsi qu’une arrière cuisine avec carrelage en pierre, pompe et évier en zinc, communiquant sur le cabinet d’aisance.

Se trouve également au fond du couloir une porte donnant sur la serre, dallée avec grand vitrage sur le grand jardin entouré de murs, très bien planté et avec pièce d’eau.

A l’avant de l’habitation, se trouve un jardinet avec allées pavées en pierres bleues qui le contourne et mène également de l’entrée sur la rue jusqu’à la maison.

Essai de plan du rez-de-chaussée (Document BT)

-à l’étage: à mi-hauteur de l’étage un petit cabinet débarras, et au premier un couloir longeant la façade dessert toutes les chambres dont une à chaque bout contre les pignons, sur toute la largeur du bâtiment, éclairées de fenêtres et munies d’une cheminée.

Puis à mi-étage à nouveau un cabinet débarras et un grenier qui couvre la plus grande partie de l’habitation et où se situe également une chambre plafonnée et plâtrée contre le pignon opposé à l’escalier

-en dehors du bâtiment d’habitation, un autre bâtiment existe à l’entrée, le long du mur de façade vers la place, avec petit vestibule ouvrant sur deux salles carrelées, dont l’une, à usage de buanderie, munie d’une cheminée et d’une pompe de citerne. Ce deuxième bâtiment possède une sortie de service directement sur la rue, fermée par une porte en bois.

Photo aérienne de 1933 (Document IGN)

Au cours de l’année 1926, la presse locale relate un acte inouï de sauvagerie à Hem, un malfaiteur ayant profité de l’absence du curé, occupé par la messe de 8 heures, pour s’introduire dans le presbytère, afin d’y commettre un vol. Dérangé dans sa tâche par la mère de Mr le Curé, le voleur, qui s’est introduit dans la maison par la serre, frappe celle-ci à la tête à coups de sécateur avant de la baillonner, mettant en danger la vie de cette femme de 89 ans.

Un acte inouï de sauvagerie en 1926 (Document Journal de Roubaix)

A suivre…

Remerciements à l’Association Historihem ainsi qu’à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui.

La Grand Place des années trente

La réapparition récente d’un commerce sur la Grand Place de Wattrelos nous a donné l’envie de savoir comment elle était pendant les années trente. Avant tout, il faut savoir que la numérotation de la Grand Place, qui forme un carré, est la suivante. Le n°1 c’est l’église, le n°3 c’est la mairie puis les numéros suivent le trottoir jusqu’à la rue de la gendarmerie, reprennent en face au gai logis, jusqu’au débouché de la rue Victor Leplat, et quelques numéros la terminent à droite de l’église. La grand Place des années trente n’est pas celle que nous connaissons de nos jours. En effet, la majorité des numéros sont des cafés ou des estaminets, avec quelques magasins et des maisons de particuliers.

Café à vendre 1936 JdeRx

Ainsi dès le n°4, voici le café de l’hôtel de ville, tenu par M. Depraetere qui fait aussi le coiffeur. Le café Becquelin est au n°5. Au n°6 habite un représentant de tissus. Au 7, c’est la chapellerie chemiserie de M. Bienvenu. Le 10 est l’estaminet Baudringhien. Les 11 et 12, à l’enseigne du Chapeau Rouge est tenu par M. Coppens. C’est un café qui devait être aussi une chapellerie et qui era un restaurant. Le 13 c’est le café de l’Innovation, où tant d’activités sportives mais pas seulement se sont déroulées. Le 14 est un négociant de déchets textiles. Le 15 c’est le café Bellevue tenu par Jules Delcroix. Les chaussures Reyns sont au 16 et les bouchers Hien au 17 18. Maisons particulières, puis au 21 c’est le café Lambaere. Le 22 c’est le café de l’Harmonie, tenu par M. Piat-Lefebvre. Au 25 l’estaminet Codron, au 26 l’estaminet Defrenne et au 27 le café Salembier. Un marchand de rideaux est au 29, un plombier au 30 et des rentiers au 31.

Le café de l’hôtel de ville au n°4 CP Collection familiale

C’est l’époque où la vie sociale est encore dans les cafés. La plupart d’entre eux sont les sièges de sociétés diverses, des sportives aux musicales, des militaires aux groupements divers. Ainsi, les 11 et 12 étaient le siège de l’union sportive wattrelosienne, club de football. Au n°15, c’est le souvenir français, les anciens sous officiers français, la fraternelle des combattants français, l’union des mutilés, l’Union Chorale, le cercle horticole, le Groupement des familles nombreuses. Autant de réunions, banquets, fêtes à organiser. Le 21 est le siège du Sporting club wattrelosien, l’autre club de football de l’époque. Au n° 22 on trouve des sociétés aussi diverses que le syndicat des fermiers, la société des combattants de 1870/71, les combattants belges, la Musique municipale, la Patriote, l’Union belge.

Sur la gauche le café de l’Harmonie Doc coll familiale

Si on ajoute à tout cela les deux ducasses, la grande en juin et la petite de septembre, la Grand Place était très animée et les cafés faisaient de bonnes affaires.

L’Ecole Publique aux Trois-Baudets

Le 20 mai 1900, Henri Delecroix est élu maire de Hem et un mois plus tard une commission des nouvelles écoles est créée pour étudier la question de la construction de nouvelles écoles, seul le centre de la ville en étant pourvu. Le Hameau des Trois-Baudets se trouve ainsi à plus de 3 kms des écoles actuelles. Un terrain de 2500 mètres carrés y est donc acheté par la commune à Mr Flipo.

Extrait du cadastre de 1829 (Document Historihem)

En novembre, le conseil municipal décide donc de la création sur ce terrain d’un groupe scolaire comprenant 2 classes pour chaque sexe. En janvier 1902, le Ministre de l’Instruction Publique donne son approbation à ce projet et accorde une subvention d’Etat à la commune qui reçoit également une aide du Conseil Général. Pour le reste des fonds nécessaires, la municipalité contracte un emprunt sur 30 ans auprès du Crédit Foncier.

Une adjudication est lancée pour les travaux de construction de 2 écoles avec habitations pour instituteurs. L’architecte désigné est Jules Derégnaucourt un architecte Roubaisien. Il est décidé que les classes seront éclairées au gaz et les maisons d’habitation auront un bec dans le couloir et 2 dans l’intérieur.

Adjudication de la ville de Hem (Document Historihem)

A cette époque, les élèves les plus déshérités se voient attribuer des vêtements au début de l’hiver à condition de pouvoir justifier de 6 mois de présence à l’école. Des galoches et des bas sont également distribués et font l’objet d’une adjudication et une dizaine de familles bénéficient d’une bourse communale.

Pour la première fois en 1904, le registre des délibérations mentionne 2 noms d’école en lieu et place du vocable de groupe scolaire des Trois-Baudets habituellement utilisé à savoir : Paul Bert ( physiologiste et homme politique, défenseur de l’école républicaine et laïque, ministre de l’instruction publique en 1881-1882) pour l’école des filles et Jules Ferry (avocat et homme politique, ministre de l’instruction publique de 1879 à 1888, qui attache son nom à la législation scolaire obligatoire, gratuite et laïque) pour celle des garçons.

Les 2 écoles se trouvent juste à côté de l’église Saint-Joseph, église paroissiale du quartier des Trois-Baudets, juste construite au début du siècle. A l’époque la future rue des Ecoles (à partir de 1928) le long de laquelle sont construites l’église et les écoles se nomme encore chemin de la Fosse de la Léverie.

En 1911, en raison de l’augmentation de la population scolaire, le conseil municipal décide la construction d’une classe supplémentaire à l’école des filles. Le même architecte est donc chargé de la surélévation de l’école Paul Bert, et c’est l’entreprise de Jules Willecomme, installée à Sailly, qui exécute les travaux.

Extrait de plan de Roubaix-Hem de 1919 (Document Historihem)
Les 2 écoles dans les années 1910-1920 (Document Historihem)

En 1914, le conseil municipal adopte un projet d’acquisition de terrain de 2500 mètres carrés auprès de Mr Flipo, pour y procéder à un agrandissement des jardins des écoles Paul Bert et Jules Ferry. Mais par suite des événements de guerre le projet ne peut être mené à son terme de suite et le budget prévu est affecté à l’achat de denrées alimentaires avant d’être à nouveau voté, 5 ans plus tard, pour la réalisation de son objet initial.

C’est ainsi qu’en 1921, en vue de l’application de la loi sur l’éducation physique, un projet d’aménagement du terrain sportif récemment acquis, attenant aux 2 écoles, est approuvé et le budget nécessaire à sa mise en œuvre est adopté. Dans les années qui suivent l’électricité est installée dans les écoles puis en 1926 un appareil de cinéma acheté par la municipalité est installé dans les écoles des Trois-Baudets.

En 1931, avec le développement intensif du quartier, 172 filles sont inscrites à l’école Paul Bert et, la moyenne réglementaire étant de 40 élèves par classe, une quatrième classe est ouverte. Après l’élection en 1935 d’un nouveau maire, Jules Delesalle, l’école est agrandie et aménagée (rehaussement) avec toutefois bien des difficultés, les travaux étant arrêtés pendant plusieurs mois faute de fonds pour payer les entrepreneurs. L’école Jules Ferry a désormais 4 classes tandis que Paul Bert en compte 5.

Photo aérienne de Paul Bert et Jules Ferry en 1933 presque face au château Olivier et en 1947 (Document IGN)

Pendant la 2ème guerre, le crédit pour la distribution de vêtements chauds aux enfants qui fréquentent les écoles est augmenté et celles-ci bénéficient du charbon gratuit au prorata du nombre d’élèves. Un grand poêle en tôle trône au milieu de la classe et une grosse buse la traverse pour rejoindre le conduit de cheminée au travers du mur du fond.

En 1943, des cantines sont créées grâce à un « comité des cantines scolaires » regroupant la commission municipale des écoles, messieurs les curés, le délégué du secours national, le président des familles nombreuses, le syndicat agricole et un représentant des bouchers.

L’une des 2 cantines crées l’est à l’école Paul Bert pour le groupe scolaire des 3 Baudets. Le secours national prête 2 cuisiniers et des demandes de vivres et de charbon sont faites. Le repas se compose d’un potage, d’un plat de légumes et d’un verre de bière pour un prix modique.

Par ailleurs, dès 1946, un dictionnaire est remis aux lauréats du CEP (Certificat d’études primaires) et une cuisinière et une batterie de cuisine sont attribués à Mme Dubois, directrice de Paul Bert pour les cours ménagers qui sont dispensés dans cette école de filles.

Photos de classe de Paul Bert et Jules Ferry après-guerre (Documents Historihem)

Après guerre, c’est sous la mandature du docteur Jean Leplat qu’une femme de service est affectée dans chacune des classes enfantines de l’école Paul Bert. En 1948, un incendie, de cause indéterminée, endommage gravement une aile du bâtiment de l’école des filles dont les travaux de réfection sont confiés à 2 entrepreneurs hémois : Jules Constant pour la charpente et menuiserie et Eugène Dewailly-Farvacq pour la couverture.

Photo de l’école en 1949 et au même endroit en 2012 (Document collection privée)

Puis en 1950, 2 classes meublées étant encore disponibles à l’école Paul Bert, une classe supplémentaire y est ouverte pour les filles et, plus étonnant, une classe supplémentaire pour les garçons, le manque de place empêchant son ouverture dans les locaux de Jules Ferry, et Paul Bert disposant par ailleurs de 2 cours de récréation ce qui permet d’assurer la séparation filles-garçons y compris hors temps de classe.

Et 2 ans plus tard, 2 classes supplémentaires sont ouvertes à Paul Bert, ce qui porte leur nombre total à 7. Les locaux existent déjà mais il faut procéder à l’acquisition de mobilier supplémentaire. La même année, 2 hémois sont poursuivis en justice pour avoir peint des inscriptions à la peinture blanche sur les murs de Jules Ferry. Par ailleurs une cinquième classe y est ouverte.

Fête de l’école Lafontaine en 1954 et 1956 (Documents copains d’avant)

Ensuite c’est l’école maternelle Jean de La Fontaine qui est ouverte en 1952, rue du Maréchal Foch (laquelle relie la rue des Ecoles et la rue Louis Loucheur), sur un terrain acheté par la municipalité en 1950. Elle comprend 3 classes, une salle de repas, une salle de propreté, un couloir et un bureau de direction.

Par mesure d’économie le logement de l’adjointe, initialement prévu, n’est pas retenu et elle doit se contenter d’un logement HLM, mis à sa disposition par la ville. Le matériel de la classe enfantine de l’école Paul Bert est donc transféré dans la nouvelle école, laquelle s’avère vite trop petite. Dès 1954, une quatrième classe y est ouverte dans la salle de jeux.

CPA photo aérienne dans les années 1960 (Document collection privée)
Classe de Paul Bert en 1964 avec la directrice Mme Vantorre (Document Historihem)

                                                                                                                                  A suivre…

Remerciements à la ville de Hem et l’association Historihem, et à Jacquy Delaporte pour son ouvrage sur les écoles de Hem

Octobre 1904

Octobre 1904 le Journal des Sports

Cyclisme. La direction du vélodrome roubaisien a eu l’heureuse idée d’ajouter à l’épreuve du Grand Prix de Roubaix celle des championnats du Nord (vitesse et demi-fond) car jamais les coureurs régionaux n’auront été en si grand nombre. Le programme est copieux : courses d’amateurs, séries et finale du Championnat, séries et finale du grand-Prix de Roubaix, course de 50 kms avec entraineurs, courses de motocyclettes. Parmi les engagés on relève les noms suivants : Lepoutre, Cruppelandt, Van Meenen, Catteau, Antony…

Meyers vainqueur du Grand Prix de Roubaix  JdeRX

Cyclisme. Le grand prix de Roubaix est remporté par le sympathique champion hollandais Meyers devant Jacquelin et le belge Massart. Marcelli en vitesse et Lepoutre en demi-fond manifestement supérieurs à leurs adversaires ont conservé facilement leur titre de champion du nord.

Cyclisme. Paris Roubaix. On annonce la mise en vente en trois lots des terrains sur lesquels s’élève le vélodrome Barbieux, celui-là même où vient de se courir le Grand Prix de Roubaix. Le journal l’Auto déclare que la disparition du vélodrome de Barbieux n’entraine nullement celle de l’épreuve Paris-Roubaix. Le Journal de Roubaix espère bien que cette disparition n’aura pas lieu.

Marche. Une course de 40 kms en quatre heures avec armes et bagages sera effectuée dimanche prochain sur la Place de la République à Tourcoing par le marcheur roubaisien Camille Vion. Le départ sera donné à une heure et le contrôle installé au café Édouard.

Football. Match international entre le RCR et le Racing Club de Bruxelles. Le match a eu lieu sur le stade de Beaumont. Remportés par les belges, la partie fut vraiment bien disputée par les deux équipes qui ont fait honneur à leur titre de champion. Les roubaisiens manquaient encore un peu d’entrainement. À la mi-temps les belges menaient 2 à 1. Puis en seconde mi-temps le score évolua jusqu’à 4 à 1.

Une carte Gallot roi des marcheurs coll particulière

Marche. Gallot le roi des marcheurs à Roubaix. Le célèbre marcheur Gallot exécutera à travers les rues de Roubaix sa marche de trente heures le sac au dos chargé, fusil, drapeau aucanon, et sur l’épaule doite, soit approximativement 200 kms, y compris les arrêts pour repas, repos, frictions. Les contrôles seront effectués par différentes sociétés parmi lesquelles l’Union des Sports. . Le seul bénéfice de la marche sera la vente des cartes postales de Gallot dont une partie reviendra aux pauvres de la ville.

Football. Les résultats de la première journée de championnat du Nord. Le RCR bat l’UST par 4 buts à 1. Les commentaires du journal l’Auto : Joli match malgré le début de saison, joué devant 3.000 personnes. Jeu superbe, notamment dans la première mi-temps où chaque équipe marque un but. Dès la reprise, le RCR déjà mieux entraîné s’affirme et réussit trois jolis buts. Une superbe victoire à l’actif du RC Roubaisien.

Course à pied. Le tour de Roubaix-Tourcoing. La Commission d’organisation est composée des sportsmen suivants : Président Jean Catteau, Vice-présidents Jean Desruelles et Jules Vroman, secrétaire M. Vandendrische, adjoint M. Wolf, trésorier M. Leplat, commissaire général M. Carette, juge arbitre M. Piesvaux. Cette épreuve aura lieu le 6 novembre et elle est ouverte à tous les sportsmen divisés en trois catégories : ceux qui font partie d’un club reconnu par l’U.S.F.S.A., ceux qui font partie d’un club affilié à la F.S.A.F. et aux indépendants, enfin aux gymnastes. Les concurrents s’affronteront sur un parcours de 18 kms.

Au Moulin Bleu

Le 130 rue de l’Epeule à Roubaix est un commerce de vins et liqueurs tenu par L. Jonville dans les années 1910.

Le 130 rue de l’Epeule ( Plan cadastral )

Au début des années 1920, Henri Deschamps a 45 ans, il travaille dans une entreprise de textile roubaisienne. Avec son épouse Mathilde, il reprend le commerce et le transforme en estaminet. Henri devient administrateur de la brasserie des « Débitants Réunis » rue du Luxembourg, et c’est donc tout naturellement qu’il sélectionne les bières de la brasserie pour son commerce. Certains clients se souviennent encore des tubes transparents des pompes à bière sur le comptoir, ou l’on peut voir la bière fraîche remonter des fûts situés à la cave.

Henri et Mathilde Deschamps ( document A. Deschamps )

Les affaires fonctionnent très correctement en cette période d’entre deux guerres. Le café ouvre tôt le matin ( avant 5 heures ) pour accueillir les ouvriers qui partent travailler dans les usines du quartier, et en particulier les teintureries Emile Roussel au 144 de la rue de l’Epeule et au 48 de la rue Watt. Un café bien tassé leur est servi avec le genièvre séparément ou versé carrément dedans pour faire une « bistouille ».

Henri Deschamps sur le pas de la porte, avec des amis ( document Nord Eclair )

La journée est plutôt calme au niveau du commerce, mais dès la fin de l’après-midi, c’est l’effervescence dans le bistrot, avec la sortie des ouvriers des usines. Ils viennent se désaltérer après leur dure journée de travail et s’y retrouvent également pour taper le carton. Le café d’une surface d’environ 50 m2 est donc très petit et étroit. Derrière le café se trouve une petite salle de 20 m2 pour stocker les caisses de sodas, limonades, vins, etc. Dans le café, il y a de la place pour les 6 tables et les chaises, mais la plupart des clients dégustent leur bière, debout accoudés au comptoir en zinc.

Henri et Mathilde avec leur petit fils Gérard dans les bras de sa maman Lucienne en 1942 ( document A. Deschamps )

Henri décède en 1942. Mathilde continue seule l’activité du commerce. Les deux fils d’Henri et Mathilde : Roger et Marcel sont prisonniers en Allemagne. A son retour en 1944, Marcel retrouve son emploi chez les assurances Antverpia. Roger revient de captivité en 1945 et avec sa mère Mathilde reprend du service derrière le comptoir du café Au Moulin Bleu. Mathilde décède en 1948, Roger continue seul jusqu’à son mariage en 1949 avec Bernadette

Roger Deschamps, à gauche, derrière son comptoir discutant avec des clients en 1949( document A. Deschamps )
Roger Deschamps sur le pas de la porte, en chemise cravate et son épouse Bernadette, en robe, et leur fils Bernard avec des amis devant la façade en 1953 ( document Nord Eclair)

Roger et Bernadette Deschamps effectuent quelques changements dans le café, ils y installent un billard et un flipper pour essayer d’amener une clientèle plus jeune. Ils continuent l’approvisionnement en bière à la brasserie des Débitants Réunis et, en particulier, la célèbre bière de garde, très appréciée des connaisseurs.et servie dans un « Calice ».

Le calice de la bière des débitants réunis ( document collection privée )

Roger cède son café en 1955. Le café est repris par Jules Van Meenen à la fin des années 1950. Jules bénéficie toujours de l’affluence, tôt le matin des ouvriers des usines textiles du quartier. Lors de la sortie des clients du cinéma L’Etoile situé juste en face, c’est également un afflux de clients supplémentaires. L’établissement reçoit aussi les festivités du quartier, sur la photo ci-dessous, c’est la remise des prix du 2° circuit cycliste de l’Epeule-Alouette-Trichon en présence de Victor Vandermeiren, le « Maire de l’Epeule ».

( document Nord Eclair )

Le café ferme ses portes au début des années 1980. Sur la photo ci-dessous qui date de 2008, on reconnaît l’ancien café. A droite se trouve, au 128, la librairie-papeterie-presse de Robert Devos et à gauche au 132, le commerce du photographe Paul Charier.

Photo 2008 ( document Google Maps )

Remerciements à Alain Deschamps

Château Wattinne (suite)

La famille Wattinne veille toujours sur l’école Sainte-Marie et, au décès de Georges en 1925, c’est son épouse Héléne Motte qui prend sa suite aussi bien concernant l’école Sainte-Marie que s’agissant de l’activité roubaisienne de négoce. Elle vit dans la maison principale aidée de 7 domestiques.

Aménagement du salon dans le bâtiment principal ainsi que celui d’une aile du château (Documents Historihem)

Habitent également sur le domaine son fils André, né en 1899, en couple avec Marie Agnés Dazin et leurs quatre fils, André, Yves, Denis et Luc, ainsi que sa fille Héléne et son époux Charles Bernard. Il convient également de citer le concierge de la propriété qui est logé sur place. Le domaine est traversé par la Marque et, outre la beauté que cette étendue d’eau lui confère, cela permet aux enfants Wattinne ainsi qu’aux adultes d’y pratiquer le canotage.

Les joies du canotage sur la Marque (Documents Historihem)

Durant la deuxième guerre mondiale, comme durant la première, le château est occupé par les allemands et il est sérieusement endommagé suite à l’explosion d’une aile en 1944 laquelle n’est que partiellement détruite grâce à l’intervention des FFI de Forest-sur-Marque, nécessitant toutefois la mise en place d’un branchement électrique provisoire.

Destruction partielle d’une aile et mise en place d’un branchement électrique provisoire (Documents Historihem)

Lorsque la fanfare Sainte-Cécile fête ses 70 ans en 1948, c’est André Wattinne, petit-fils d’Augustin qui est devenu président d’honneur, probablement après le décès d’Auguste en 1942. 30 ans plus tard cette belle société musicale met ses pionniers à l’honneur pour son centenaire avec une messe en mémoire des musiciens disparus et une cérémonie du souvenir organisée au cimetière en présence du président d’honneur.

Les 70 ans puis le centenaire de la fanfare Sainte-Cécile fêté en présence de son président d’honneur André Wattinne (Document Nord-Eclair)

Au début des années 1950, c’est toujours Héléne Wattinne Motte, la veuve de Georges qui occupe le château et ce jusqu’à son décès en 1957. Puis son fils André demeure dans le château familial dans lequel, en 1959, est créé une entreprise dans l’une des ailes de la propiété : la Biscuiterie du Lion d’Or, gérée par Luc Wattinne, 4ème fils d’André et Marie-Agnés. La société est spécialisée dans la fabrication industrielle de pains et de pâtisserie fraiche et reste en activité jusqu’en 2006.

Photos aériennes du domaine en 1951 et en 1975 (Documents IGN)
Les ateliers de la biscuiterie dans une des ailes du château dans les années 2000 et la pièce montée réalisée par Luc Wattinne pour le mariage de sa fille en 2000 (Documents Historihem)

Le château Wattinne présente au début du vingt et unième siècle un aspect certes moins fastueux mais le jardin est toujours très bien entretenu. En revanche de nos jours il paraît à l’abandon et c’est la végétation qui semble avoir repris ses droits, l’allée qui y mène et la cour étant envahie par de hautes herbes et la grille d’entrée se recouvrant de lierre.

Photo aérienne, l’allée, la tour et l’entrée du château dans les années 2000 (Documents Historihem)
Les lieux en 2024 (Photos BT)

Article dédié à Gérard Vanspeybroeck, notre président récemment disparu. Remerciements à l’association Historihem

65 boulevard de Fourmies

René-Pierre Dujardin-Giraudet fait l’acquisition d’un terrain vierge de 329 m2 situé du 63 au 69 boulevard de Fourmies en 1964.

En Mai de cette même année, il demande un permis de construire pour la création d’un immeuble composé de deux appartements à l’étage avec une entrée privée au 63 et d’un commerce au rez-de-chaussée au 65 et 67. Les travaux sont achevés en 1966 et René peux alors s’y installer et ouvrir son commerce.

la façade ( document archives municipales )

C’est un point de vente de meubles rustiques et modernes. René-Pierre Dujardin est membre actif de l’Union des Commerçants du boulevard de Fourmies, il en est le trésorier. Malheureusement le succès n’est pas vraiment au rendez vous, et quelques années plus tard, le magasin ferme ses portes définitivement.

publicité ( document collection privée )
document Nord Eclair

En 1973, « La Fourmi » s’installe dans ce local, avec un nom d’enseigne qui rappelle bien-sûr, le boulevard de Fourmies, mais également la petite fourmi qui fait des économies en faisant ses achats. C’est un commerce de jouets et d’articles de Noël à bas prix. L’année suivante, la direction décide de développer l’activité en proposant à sa clientèle, une gamme de vêtements divers : costumes, pantalons et vestes pour hommes et garçonnets.

Publicité 1974 ( document Nord Eclair )
Publicité 1974 ( document Nord Eclair )

Hélas, le volume de chiffre d’affaires n’est pas suffisant. L’activité du commerce « La Fourmi » s’arrête à la fin de l’année 1976. Le Crédit Agricole, situé rue du Vieil Abreuvoir, profite de l’occasion pour reprendre le fonds de commerce, afin d’y ouvrir une agence de quartier en 1978.

Publicité 1978 ( document collection privée )
Publicité 1982 ( document collection privée )

Après des travaux importants de rénovation, la direction décide d’organiser une journée Portes Ouvertes le samedi 28 Octobre 2000, afin de présenter cette nouvelle agence refaite à neuf.

Publicité 2000 ( document collection privée )

L’agence du Crédit Agricole, ouverte en 1978, est toujours en activité de nos jours.

Photo BT

Remerciements aux archives municipales.

Septembre 1904

Le journal des sports Septembre 1904

Cyclisme. Le Grand Prix de Roubaix 1904. La saison n’a pas été brillante cette année au vélodrome roubaisien. L’annulation du Grand Prix de Roubaix fin septembre est même probable. Le journal l’Auto écrit à ce sujet : ce serait fort dommage car le Grand Prix de Roubaix a eu jadis une très grande vogue et il nous semble que les directeurs de la seule piste du Nord nous doivent un effort pour conserver une course qui fit courir chez eux les foules sportives. Le Journal de Roubaix s’associe à ces vœux.

Courses à pied. La course Roubaix-Lille organisée par le Club des Sports. Résultats : Prix Jules Marx (500 mètres) réservée aux membres du club. 1er Jules Veys. Course Roubaix Lille et retour. 34 partants. 1er Jules Dubar (Club des sports) 2e Jean Missant (Club des sports de Roubaix)

Courses à pied. Championnats du Nord (FSAF). Ils ont eu lieu au chemin de Mars à Lille. Résultats : 100 mètres plat 1er Vanlandeghem (SAM) 2e Veys (CSR) 3e Gaudry (FCR). 400 mètres : 1er Missant ((CSR) 2e Veys (CSR) 3e Vanlandeghem (SAM). Saut en longueur : 1er Vanlandeghem, 2e Maurice Lefebvre (ASL) . Saut en hauteur : 1er Émilien Legrand (CAL). 1500 mètres : 1er J. Missant (CSR) . Lancement du poids : 1er David (CAL). Course de l’heure : 1er J. Dubar (CSR).

Football-Association. La reprise des championnats du Nord. Les clubs engagés : Union Sportive Tourquennoise, Olympique Lillois, Racing Club de Roubaix, IS Lillois, Stade Roubaisien. On remarquera que le Sporting Club Tourquennois, l’Iris Olympique Roubaisien, l’Ancienne de Roubaix, et l’Institut Industriel du Nord n’ont engagé aucune équipe, ces abstentions sont regrettables. Suit un démenti de l’Iris Olympique Roubaisien.

Calendrier de la saison 1904-1905 publié dans le Journal de Roubaix

Courses à pied. C’est par un vent debout assez violent que le départ pour le record Roubaix Lille a été donné à Jules Dubar. Malgré une blessure au pied contractée à l’entraînement, le courageux coureur a quand même tenu à s’attaquer au record et bien emmené par les coureurs suivants : Périssé, Hageman, Vandeputte, Debouver, Rohard et Missant. Il a battu le record de 14 secondes.

Cyclisme. Le Grand Prix de Roubaix aura finalement bien lieu le 2 octobre au vélodrome du Parc de Barbieux. Les engagements sont reçus jusqu’au 28 septembre au bureau du vélodrome 1 rue de la gare à Roubaix.