Collège Pascal

Suite d’un article précédemment édité sur notre site et intitulé : « La Sagesse »

A la fin des années 1960, la communauté se disperse, les filles de la Sagesse passent le flambeau à une équipe éducatrice qui inaugure une période nouvelle de changement dans les anciens murs de l’institution. En 1967, la Sagesse devient le collège Pascal, du nom de Blaise Pascal célèbre mathématicien, physicien, philosophe et théologien français du 17° siècle.

Blaise Pascal

Le second cycle fusionne avec les institutions Jeanne d’Arc ( rue de Barbieux ) et Ségur ( rue André Chénier ) et s’installe à Ségur sous le nom de Pascal II. Le premier cycle reste rue de la Sagesse. Le nombre d’élèves augmente considérablement et les locaux de la Sagesse deviennent trop exigus. L’école s’agrandit en rachetant deux habitations rue du château : la maison Wattine au N° 19 et la maison Lemaire au N° 21. L’établissement occupe alors tout le pâté de maisons entre les rues de la Sagesse, de l’Union et du Château, ce qui représente 4370 m2.

Les 19 et 21 rue du Château ( photos BT actuelles )

Une salle de sports est aménagée dans la maison du 21 de la rue du Château. En 1973, l’Association Ecole et Famille fait installer des sanitaires et une cabine EDF, dans la cour du côté de la rue de l’Union.

Plan de l’établissement 1973 ( document archives municipales )

En 1973 et 1975, de nombreuses fusions sont organisées entre les cycles primaires de Pascal avec Jean XXIII rue ND des Victoires et l’école Saint Louis. Les locaux du collège Pascal se modernisent : la cantine passe en libre service, deux laboratoires et une salle d’audiovisuel sont aménagées, des téléviseurs et magnétoscopes sont achetés etc.  La directrice, Denise Casteur décide de la mixité dans le collège. Des clubs sont créés ( musique, théâtre, lecture, sports ) car l’épanouissement des jeunes ne se fait pas uniquement par la réussite scolaire.

document Collège Pascal

Le collège Pascal fête ses 110 ans, en Février 1986. C’est l’occasion de regrouper tous les anciens élèves et professeurs. Pendant deux jours, les organisateurs proposent des vidéos sur l’histoire de l’école, des rencontres entre différentes promotions, une messe à l’église Saint Martin suivie d’un vin d’honneur, un dîner de 800 personnes à la salle Watremez. Une plaquette est créée à l’occasion de cet anniversaire et proposée au prix modique de 20 Francs. Ce document met en valeur la vocation du collège qui est la clé de voûte de l’oeuvre de la communauté éducative des 625 collégiens répartis dans 22 classes de la 6° à la 3°.

document archives municipales
document Nord Eclair 1986
document Nord Eclair 1986

En Avril 1987, l’Association Immobilière Roubaisienne demande l’autorisation de démolir des locaux occupés par des ateliers, qui se trouvent au beau milieu de la cour intérieure de l’établissement de la rue de la Sagesse. Cela permet la création de 7 classes supplémentaires, d’une salle polyvalente et d’un groupe sanitaire.

Parties rouges à démolir ( document archives municipales )
Photo aérienne 1981 ( document archives municipales )

Les travaux d’agrandissement, confiés à l’architecte Luc Dupire rue Dammartin à Roubaix, démarrent en 1988 et se terminent en fin d’année 1989. Les nouvelles classes sont construites en front à rue dans le prolongement des anciens bâtiments côté rue de la Sagesse. Les fondations mettent à jour les fossés du château Pierre de Roubaix.

document archives municipales
le projet ( document archives municipales )
les travaux en 1989 ( document archives municipales )

Le nombre d’élèves ne cesse d’augmenter. La salle de sport devient trop petite. En 1992, le collège fait appel à leur fidèle architecte Luc Dupire pour envisager la construction d’une deuxième salle de sport au dessus de la salle de sport actuelle, rue du Château. Les travaux seront achevés en fin d’année 1992.

document archives municipales 1992
document archives municipales 1992

En 1994, l’Association Immobilière Roubaisienne demande un permis de démolir des anciens bâtiments non conformes sur le plan de la sécurité et de l’hygiène. Ces locaux se trouvent juste au bord de la rue de la Poste. La restauration de la chapelle se réalise cette année 1994, les travaux sont achevés l’année suivante.

document archives municipales 1994

Le nouveau restaurant scolaire est inauguré en Mars 1996 par la directrice, Denise Casteur. C’est le même emplacement, mais tout a été refait : les murs, les lumières, une nouvelle cuisine etc. Le lifting a été rapide et efficace. Les 670 élèves vont y gagner en cadre de vie et en environnement. De plus deux laboratoires pour les SVT Sciences de la Vie et de la Terre, ont été construits aux normes de sécurité en vigueur. Les locaux sont ainsi libérés pour la Technologie.

Denise Casteur (  document Nord Eclair 1996 )

Dans les années 2000, la Direction, la Pastorale et les professeurs du collège s’attellent à faire découvrir, à leurs élèves, d’autres univers que la réussite scolaire. Dans le cadre des classes IDD « Initiatives De Découvertes » les collégiens sont formés au théâtre, à la lecture, la musique, et autres actions solidaires. A titre d’exemple, en 2004, a lieu une représentation de « Les Chevaliers de la table ronde » à l’initiative des professeurs Christine Duquenne et Sabine Playoust.

document Nord Eclair 2004

En 2012, le directeur Hubert Couvreur propose l’intervention de la chorale du collège à la maison de retraite Korian de Roubaix, mais également un déplacement de quelques élèves en Allemagne à Monchengladbach, ville jumelée de Roubaix. Les associations locales ne sont pas oubliées non plus, par la direction du collège. Citons entre autres, des actions solidaires pour la Banque Alimentaire et l’association ELA en 2016, les chiens guides d’aveugles en 2017 ou Ludopital en 2018.

Action solidaire pour Ludopital en 2018 ( document Nord Eclair )

De nombreuses personnes se sont succédées à la direction du collège : Denise Casteur dans les années 1990, puis Hubert Couvreur, Xavier Rutkowski, Damien Basselet, Corinne Valle Fernandez et de nos jours Benjamin Florin. Aujourd’hui le collège Pascal c’est une équipe de 40 professeurs qui donnent des connaissances et des compétences aux élèves : « Pousser chaque jeune à découvrir sa propre excellence, les aider à grandir pour devenir un adulte épanoui, instaurer un climat propice au travail et au bien-être de tous ».

document collège Pascal

En 2025-2026, le collège Pascal fêtera dignement son 150° anniversaire.

document collège Pascal

Remerciements à Benjamin Florin et à toute l’équipe des professeurs du Collège Pascal, ainsi qu’aux archives municipales.

Salle des fêtes (suite)

Quant à la salle des fêtes, elle garde ensuite sa vocation à accueillir aussi bien des expositions, que différents clubs (couture, tricot etc), des banquets, des concerts, des remises de récompenses, de dictionnaires aux enfants qui quittent l’école primaire pour entrer au collège, des fêtes de fin de centre aéré, des spectacles d’associations (danse, musique, chorale)…

Ainsi, c’est dans cette salle que se déroule 40 ans plus tard le banquet annuel offert aux aînés par la municipalité, lequel réunit alors 450 personnes devant un menu copieux, servi par des bénévoles, dans une ambiance festive, avec chansonnettes poussées par les anciens eux-mêmes ainsi que quelques artistes bénévoles pour assurer l’ambiance. Parmi les convives une table d’honneur est dédiée au maire Jean Leplat et à ses adjoints.

Le banquet des aînés et le bénévoles en 1975 (Document Nord-Eclair)

Puis, en 1980, sous la mandature de Jean-Claude Provo, est lancé le coup d’envoi de la transformation de la salle des fêtes, sous la direction de l’architecte Mr Lecroart. Il s’agit de la première série de tranches de travaux, au terme desquelles le bâtiment sera transformé en salle polyvalente.

Le projet, ambitieux, prévoit qu’en cas de spectacle, elle pourrait accueillir environ 400 personnes sur des gradins télescopiques et en cas de banquet 250 convives pourraient y être accueillis. Il est prévu d’aménager un hall des pas perdus et de rénover entièrement la façade.

Mais dans un premier temps il faut commencer par la mise aux normes de sécurité : installation d’un éclairage de secours et de diverses protections contre le feu. Ainsi la scène est recouverte d’un faux plafond. C’est ensuite la façade qui est totalement modifiée.

Puis le couloir situé à droite du bâtiment et qui servait à l’origine de sortie est recouvert. Le but est de réunir la salle des fêtes et l’ancien local des bains-douches et sanitaires en un ensemble fonctionnel. Dans les dépendances deux salles de réunion sont réalisées de part et d’autre du grand bar.

Les travaux de transformation en 1980 (Documents Nord-Eclair)
Vue aérienne des 3 bâtiments en 1962 et en 2022 (Documents IGN et Google Maps)

En 1983, Jean-Claude Provo procède à l’inauguration de la salle des fêtes rénovée, en présence de nombreuses personnalités de la région. Celle-ci commence par la viste des lieux : galeries d’exposition, café-bar, grande salle, cabine de projection…Après 3 tranches de travaux : réfection de la grande salle et du couloir latéral droit, puis aménagement des annexes et enfin création d’un hall d’entrée regroupant les accès vers la grande salle, les galeries d’exposition et les salles annexes.

Tous ces travaux ont eu pour but de rendre la salle créée 55 ans plus tôt adaptée à la nouvelle époque et qui devrait contribuer à développer l’animation culturelle et les festivités tant au niveau municipal qu’associatif. Les travaux ont fait de la façade une véritable vitrine sur la rue du Général Leclerc et tous les aménagements scéniques et cinématographiques ont été réalisés pour faire de cette salle un cinéma d’art et d’essai.

L’inauguration de la salle transformée en 1983 (Documents Nord-Eclair)
La nouvelle façade après travaux (Document Historihem)

Dans les années 1990, c’est la Cantoria, nouvellement créée qui offre en 1994 un concert au cours duquel les 130 jeunes musiciens de l’école se produisent devant une salle comble : flûte traversière, piano, guitare, trompette, clarinette, saxophone résonnent dans la salle avant de conclure la soirée sur « l’Alphabet » de Mozart.

Le concert de la Cantoria en 1994 (Document Historihem)

C’est aussi à la fin des années 90 qu’est institué le printemps musical dont les événements se déroulent à la salle des fêtes. Ainsi en 2000 sont au programme : la formation « Steckar Tubapack », orchestre de 4 tubas accompagné d’un pianiste et d’un batteur qui revisite le jazz, Coyotte & Co, groupe inspiré du blues rock, de la pop californienne et de la chanson française et Decibel qui mélange danse et chanson avec un répertoire de chansons françaises contemporaines.

La formation Steckar Tubapack en 2000 (Document Nord-Eclair)

En 2000, une mise aux normes est décidée par le conseil municipal, pour la salle des fêtes et les groupes scolaires. Des travaux sont en effet nécessaires, tant pour la sécurité incendie que pour l’installation électrique de la salle. Un marché groupé avec la sécurité incendie des groupes scolaires est donc lancé.

Enfin dans les années 2010, l’association Généa’Hem y organise ses salons de la généalogie avec la participation certaines années d’associations belges et françaises et de professionnels de la généalogie, ainsi que des archives départementales du Nord. L’initiation à la généalogie notamment avec internet y est proposée aux visiteurs.

L’affiche du salon de la généalogie en 2017 (Document Historihem)

En 2022, on peut noter le déroulement d’un gala en faveur de la lutte contre les cancers pédiatriques lequel ravit le public et est rythmé par des applaudissements bien mérités. Toutes les recettes sont reversées à « Une nuit pour 2000 voix » qui finance la recherche contre les cancers pédiatriques.

L’association villeneuvoise Jeun’Espoir à l’initiative du gala (Document Voix du Nord)

Ainsi alors que les bains-douches et le dispensaire d’hygiène ont perdu leur vocation initiale et que leurs locaux ont été réaffectés à d’autres tâches, la salle des fêtes, bientôt centenaire, à l’issue de rénovations rendues indispensables par le passage du temps, répond toujours, dans les années 2020, à sa destination d’origine d’accueil d’événements festifs à l’initiative de la municipalité et d’associations très diverses .

La salle des fêtes en 2008 (Document Google Maps)

Enfin, en 2025, la municipalité procède à la déconstruction de la salle : les engins de chantier prennent possession des lieux et la toiture actuelle va disparaître. La réouverture d’une salle des fêtes complétement transformée est orévue pour mars 2026 : une tribune rétractable de 300 places pour une plus grande place aux spectacles, un bar agrandi et toujours des salles de réunion. Quant au fronton gravé, il sera préservé même si l’entrée de la salle sera également transformée.

Les travaux en cours en mai 2025 (Documents Ville de Hem)

Remerciements à la ville de Hem, l’association Historihem ainsi qu’à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui, Jacquy Delaporte pour son ouvrage Hem 1000 ans d’histoire et Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem

Le nouveau franc

En 1958, le général de Gaulle doit faire face, au moment même de l’entrée dans le marché commun, à une forte inflation, due en partie à la guerre d’Algérie. Le franc est affaibli par des dévaluations successives. On met en place un plan d’assainissement monétaire (plan Pinay) qui prévoit notamment la création d’un création d’un « nouveau franc » dont la valeur est multipliée par 100. Cette opération est décrétée le 22 décembre 1959 et prévue pour le 1er janvier 1960. Tous les journaux s’emparent du sujet.

Document La Voix du Nord

L’affaire est d’importance et son impact est considérable : il faut modifier à temps tous les documents où figurent un prix, et notamment tous les catalogues, les timbres-poste, modifier les pièces et le papier-monnaie. On insiste sur les difficultés de l’opération.

La Voix du Nord Décembre 1959

Il est indispensable surtout de mener une campagne d’information pour habituer le public à cette idée, et lui faire prendre de nouvelles habitudes. Tous les médias se préoccupent de la façon dont les gens perçoivent l’évènement.

La Voix du Nord 1959

On parle de « franc lourd » pour le distinguer du précédent qui devient automatiquement le « franc léger », mais on emploie officiellement le terme de « nouveau franc ». Pour ne pas perturber les utilisateurs, on imprime des billets identiques à ceux en circulation surchargés de leur nouvelle valeur. Dans un deuxième temps, on supprimera l’ancienne valeur en francs, avant de passer à d’autres billets. Pour renforcer le sentiment de valeur pour la monnaie nouvelle, on crée une pièce de 5 francs en argent. Quant aux étiquettes des commerçants, elles affichent un temps les deux valeurs.

Document site trésor du patrimoine français

La télévision, la radio et la presse écrite multiplient les interviews et les micro-trottoirs pour prendre l’avis des citoyens. En majorité, les interviewés ne voient pas bien l’avantage de l’opération, ni ce qu’elle va changer. En contrepartie, les consommateurs ont peur de s’y perdre : Nombreux sont ceux, surtout parmi les plus âgés ont des difficultés pour faire la conversion et les commerçants prennent l’habitude d’annoncer leurs prix à la clientèle dans les deux monnaies, une habitude qui durera plusieurs années.

Nord Matin 1963

Au final, les gens se font au changement, mais, pour la plupart, ils continuent en calculer en anciens francs et effectuent la conversion à chaque transaction. Ce réflexe va durer de très nombreuses années, surtout pour les montants élevés. Ce réflexe ne cessera, pour certains, qu’à l’avènement de l’euro, 40 ans plus tard. Ce passage tardif assorti aux calculs qu’il nécessitera très longtemps va constituer un entraînement pour la population quand il s’agira de passer du franc à l’Euro.

Nord Matin du 6 Janvier 1963

Les documents proviennent des archives municipales, de la médiathèque de Roubaix, et de sites nommément cités

La Sagesse

La congrégation des sœurs de la Sagesse est fondée par le bienheureux Louis Marie Grignon de Montfort. La vocation de la congrégation est à la fois pédagogique et hospitalière. Les premières sœurs arrivent à Roubaix en 1847 pour diriger une école maternelle payante, rue du Vieil Abreuvoir, puis pour assurer un service de soins au profit des déshérités. En 1866, les sœurs reçoivent un témoignage de satisfaction du ministre, pour leur action lors de l’épidémie du choléra. Leur local devenant trop exigu, elles achètent un terrain de 25 ares, rue de l’Union, pour y construire, en 1875, une nouvelle école, composée de quelques classes et un asile.

Le terrain appartenait auparavant à Mme Vve Bossut Grimonprez. La rue qui longe l’école est alors créée et reçoit le nom de la rue de la Sagesse où l’école occupe donc les n°2 et 4 et accueille 229 enfants en 1892.

plan 1875 ( document archives municipales )
Photo du début des années 1900 ( document collection privée )

Photos du début des années 1900 ( document collection privée )

En 1907, les sœurs sont expulsées et partent à Tournai, en Belgique. Bon nombre d’élèves les suivent comme pensionnaires. L’école est alors dirigée par les Dames de Saint Maur qui y fondent l’Institution de Ségur à Roubaix. Ce n’est qu’en 1923 que la Sagesse retrouve ses locaux roubaisiens. Sous couvert de l’association « l’Abri Roubaisien », un foyer de jeunes travailleuses y est établi ainsi qu’un institut familial ménager, jusqu’en 1934.

En 1925, l’Assistance Familiale et Ménagère demande l’autorisation de percer une porte sur la façade du 2 de la rue de la Sagesse. Les grandes familles roubaisiennes gardent longtemps le souvenir de la « Grande Sagesse » où les sœurs grises à la grande cornette ont éduqué plusieurs générations. Elles ont toujours été aimées et appréciées.

document Collège Pascal

La seconde guerre éclate en 1939. La situation est très difficile. Il n’y a aucun matériel scolaire, juste un minimum de fournitures. Le jour de la rentrée, six sœurs accueillent les élèves, elles campent, démunies mais présentes et assurent la sécurité lors des tirs de la D.C.A. A la rentrée de 1940, Soeur Cécile de Jésus, supérieure du pensionnat de Verte – Feuille est nommée à la communauté de Roubaix. Une salle de gymnastique est aménagée et en 1944 deux classes supplémentaires s’organisent au second étage. Après la libération, d’importants travaux sont entrepris : la toiture est en partie refaite, la chapelle est transformée en 1948, une buanderie est créée, la cour de récréation est pavée, le réfectoire occupe le sous sol.

document Collège Pascal
La congrégation revient de l’église Saint Martin ( document Collège Pascal )
Photo aérienne 1953

Les effectifs de l’institution de la Sagesse croissent rapidement. En 1959, la Sagesse agrandit ses locaux en reprenant l’ancienne maison Lepoutre, au 23 rue du Château à l’angle de la rue de l’Union ( rue de la Poste aujourd’hui ). Plusieurs salles de classe y sont alors créées.

le 23 rue du Château ( document archives municipales )
document archives municipales

La fin des années 1950 et le début des années 1960 marque une évolution et une ouverture à la communication et au dialogue. Des réunions parents – professeurs permettent un dialogue aisé et efficace, chaque trimestre. Des kermesses sont également organisées chaque année.

les kermesses des années 1958 1960 1961 1962 ( documents Nord Eclair )

à suivre . . .

Remerciements à Benjamin Florin et à toute l’équipe des professeurs du Collège Pascal, ainsi qu’aux archives municipales.

La pétanque à Hem

C’est en 1979 que le « Pétanque Club des 3 baudets » est créé. A ses débuts il ne compte qu’une vingtaine de sociétaires, son siège social se situe 5 allée Saint-Exupéry et le président de l’association est Mr Hennebelle. 3 ans plus tard l’appellation change pour devenir le « Pétanque Club d’Hem », dont le siège social se situe rue Edison avant de déménager 5 ans plus tard rue des Vosges, sous la présidence de Mr Doye.

Les 2 appellations successives du club de pétanque de Hem (Documents Historihem)

Le club s’installe enfin rue Racine, dans le quartier de Beaumont mais, dans un premier temps, pendant 2 ans, il « campe » dans des locaux mis à sa disposition par le Centre Communal d’Action Sociale, avant de pouvoir occuper une ancienne salle de la paroisse Saint Paul. Divers travaux ayant été effectués le club dispose d’une salle avec 4 pistes intérieures, la salle Jules Lepers, et de 16 pistes extérieures en 1990.

Local en 1990 (Document Nord-Eclair) et 1991 (Document Historihem)

Dès lors l’assemblée générale qui commence ses réunions par de petits entraînements amicaux commence à songer à la possibilité de participer à des compétitions locales puis régionales dans les catégories cadets et juniors. Le pétanque club rencontre en effet un succès grandissant et le nombre de ses sociétaires ne cesse de croître.

Les membres de l’assemblée générale prennent la pose et s’entraînent (Documents Historihem)

Dès 1990, la municipalité, qui a racheté l’ancien patronage de Saint-Paul, agrandit et rénove le bâtiment pour en faire, à terme, un centre culturel et de formation. Le contraste entre ce bâtiment rénové est alors très important avec le local du pétanque club situé dans son prolongement.

La rénovation de l’ancien patronage avec le pétanque club de l’époque (Documents Nord-Eclair)

Au rez-de-chaussée se situe une grande salle pouvant accueillir une centaine de personnes, une cuisine et des sanitaires. A l’étage sont prévues le logement du concierge et 2 salles de réunion à usage de diverses permanences de la municipalité et des services sociaux. La grande salle sert pour des réunions et des banquets familiaux des habitants du quartier. Reste à rénover le pétanque club pour harmoniser le tout.

Le nouveau pétanque club de Hem (Documents Historihem)

C’est chose faite dès l’année suivante avec un complexe rénové au n° 2 comprenant 6 pistes couvertes et chauffées et de nombreuses pistes extérieures, une piste d’honneur et un « club house » pour la centaine de sociétaires que compte alors le club, dans un ensemble qui complète harmonieusement le centre culturel, inauguré en octobre 1992 par Mme Massart, Maire de Hem.

L’inauguration par Mme Massart en octobre 1992 (Documents Historihem)

Deux ans plus tard, en 1994, une école de pétanque est créée par Mr Caulier, membre du bureau de l’association. En février 1995, l’école compte une quinzaine d’enfants de 6 à 12 ans. Elle regroupe dans un premier temps des enfants de pétanqueurs qui assistaient jusque là aux rencontres disputées par leurs parents.

Comme d’autres enfants du quartier lorgnaient également sur ce sport de détente et de précision l’école fait bien vite le plein et des ateliers de pointage et de tirage sont créés. Chaque séance se termine par un match au cours duquel s’affrontent les écoles du district (de la métropole).

Quatre écoles de pétanque y sont en effet recensées : Croix, Lomme, Annappes et donc Hem. L’école compte 4 catégories : benjamins, minimes, cadets et juniors. Le but du club est en effet triple : loisir, compétition et formation. Cette fois le club passe un nouveau cap et vise la coupe de France.

Création de l’école (Document Nord-Eclair)

Cette décision s’avère bien vite payante puisqu’en 1998, sous la présidence de Mr Landrieux, le club compte 123 licenciés, dont 25% sont des jeunes de 7 à 17 ans. Les nouveaux jeunes de l’école reçoivent, lors d’une petite cérémonie, leurs équipements aux couleurs du club : casquette, tee-shirt et coupe-vent.

Equipements remis aux nouveaux membres (Document Historihem)
L’école de pétanque (Documents Historihem)

En début 2000, sous la présidence de Robert Deixonne, le pétanque club récompense les joueurs ayant participé aux concours inter-sociétaires, en présence de Mr Vercamer, maire de Hem, et c’est l’occasion de se féliciter de la croissance du nombre de licenciés, passé à 180 pour cette nouvelle année.

Fête pour la croissance constante du nombre de licenciés (Document Nord-Eclair)

A la fin de cette même année, c’est à nouveau sous la présidence de Mr Doye, et en présence de Mr Vercamer, que le pétanque club récompense ses jeunes lors d’un après-midi animé avec copieux goûter, remise de lots, loto, lecture du palmarès et remise de médailles avant la tombola finale.

Fête de fin d’année en présence de Mr Vercamer (Document Nord-Eclair)

En 2009 c’est Michel Dupire qui devient président du club et 3 ans plus tard il est amené à rendre hommage à Henri Caulier, créateur de l’école de pétanque, lors de son décès, rappelant à quel point ses qualités de pédagogue et son dévouement avaient été précieux pour la création de l’école dans laquelle il s’était impliqué pendant de nombreuses années.

Remerciements à Historihem

A propos du Nouveau Jeu

Voilà un quartier de Leers qui a disparu des plans cadastraux et de la mémoire des leersois. Le Nouveau Jeu. Depuis quand existait-il ? Où se situait-il ?

Le 17 juin 1850, c’est le début de la construction du pavé de Lannoy à Leers, pavé communal, célébré par les sociétés du village. Cette route passe au carrefour formé par les rues d’Audenarde, Longue Rue, futures rues Victor Hugo et Jules Leroy, c’est à dire par le Nouveau Jeu qu’elle effleure. Le Nouveau Jeu semble être antérieur à 1850, il existe bien avant la création de l’usine Motte-Bossut. Il se situe dans l’angle formé par la Longue Rue et la rue d’Audenarde.

Le Nouveau Jeu en 1890 site ADN

Pourquoi ce nom de nouveau jeu ? Une nouvelle activité s’est-elle installée là, bourles, tir à l’arc… La présence d’une société des bourleurs du Nouveau Jeu lors de la célébration de ce nouveau pavé laisse à penser que ce pourrait bien être l’origine du nom du quartier.

En 1901, le quartier du Nouveau Jeu est celui qui possède le plus de maisons et donc d’habitants. Le chef lieu est alors formé de la Place, la Longue Rue, le Nouveau Jeu, le Petit Tourcoing et la Mottelette. Le Nouveau Jeu compte 112 maisons contre 108 à la Place et 108 à la Longue Rue.

En 1906, le Nouveau Jeu est toujours un quartier important mais la Longue Rue l’a dépassé en maisons (la longue rue, future Rue Joseph Leroy) 136 maisons contre 113, le même nombre que la place. Cela veut-il dire que le Nouveau jeu a atteint son apogée en tant que quartier ?

En 1906, parmi les 113 maisons malheureusement dépourvues de numérotation, on trouve dans l’ordre d’apparition dans la liste : la Veuve Leblois cabaretière, Decalonne boulanger, Delreux coiffeur cabaretier, Elisa Rosier cabaretière, Julie Druon cabaretière, Jules Nys gérant coopérative, Henri Quique cordonnier, Jules Spriet boulanger cultivateur, Jules Deprat secrétaire de mairie, Léon Sheerspereil sabotier, Louis Decourcelle marchand de légumes cabaretier, Joséphine Duhem cabaretière, Jules Cardon boucher charcutier, Marie Marécaux épicière, Jules Plouvier cabaretier, Alfred Couque cordonnier cabaretier, Léo Fremont pharmacien, Jules Dereux fermier. Parmi les habitants du Nouveau Jeu, une centaine d’entre eux travaille à l’usine Motte-Bossut toute proche. Une vingtaine à l’usine Parent.

à gauche de l’usine, les premières maisons du Nouveau Jeu doc Leers historique

Pendant la première guerre, le Nouveau Jeu subit les bombardements allemands, dont les batteries sont installées au Mont de la Trinité (Mont Saint Aubert). L’abbé Monteuuis raconte : dans cette nuit du 5 au 6 novembre 1918, il se passa des scènes d’horreur dans tous les coins du village, car les obus étaient tombés dans toutes les directions : à la Petite Frontière, au Vieux-Bureau, à la Croix des Bergers, au Nouveau Monde, au Petit Tourcoing, au Lestocoi, au Nouveau Jeu, à la Mottelette et sur la place, tout à côté de l’église.

En 1926, le Nouveau Jeu n’affiche plus que 53 maisons ! La guerre est sans doute passée par là. En 1926, parmi les 53 maisons, elles sont à présent numérotées, on trouve Auguste Vandeputte marchand de moutarde au n°81, et Elise Verbeck épicière cabaretière au n°115. La numérotation va de 34 à 117. On peut dénombrer huit habitants qui travaillent à l’ELRT, sans doute dans le dépôt tout proche.

En 1931, le Nouveau Jeu n’apparaît plus en tant que tel. De nombreuses rues sont nées. Ainsi la Longue Rue est-elle devenue la rue Joseph Leroy. La rue de l’église est la rue Thiers. Et la rue d’Audenarde sera bientôt la rue Victor Hugo.

Sources

Lucien Demonchaux Leers et les leersois édité par l’ Association Leers Historique

Abbé Monteuuis Sous le joug allemand

ADN : listes de recensement 1901, 1906, 1926.

Lysia 130 rue de Lannoy

Emile Vanhonsebrouck et son épouse Germaine, née Pluquet, habitent à Lys lez Lannoy, au 146 rue du Vert Pré, à l’angle de la rue Franklin. Dans les années 1940, Emile travaille aux PTT, Germaine fabrique des canadiennes et des imperméables reversibles à la marque « Pile ou Face », dans son petit atelier de la rue du Vert Pré, pour sa clientèle fidèle.

document Ravet Anceau 1947

A la fin des années 1940, Emile souhaite ouvrir un commerce de vêtements pour son épouse Germaine, dans une rue très commerçante, dans une ville plus importante, tout en gardant son propre emploi à La Poste. L’occasion se présente lorsqu’on leur propose un commerce situé au 130 rue de Lannoy à Roubaix, à l’angle de la rue Sainte Thérèse. C’était un ancien estaminet tenu dans les années 1920-1930 par Mr Delmarle, et inoccupé depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

plan cadastral

Le local est très vaste. Le rez-de-chaussée de 105 m2 permet d’aménager un magasin de vêtements, et l’étage d’installer un atelier de confection, pour continuer à produire les canadiennes mais également à développer la production d’autres vêtements ( manteaux, robes, complets etc ).

document collection privée

Emile et Germaine commencent leur activité, après de gros travaux d’aménagement intérieur. En 1954, ils font transformer une partie de la façade en abaissant la vitrine et en posant une vitre convexe anti-reflet, côté rue de Lannoy, de façon à attirer le regard des passants. Ils gardent leur habitation de Lys lez Lannoy avec leurs deux enfants Yves et Yvette.

document Y. Vanhonsebrouck

Le couple commence à communiquer par de la publicité dans la presse locale dans les années 1950. Ils proposent de nombreuses possibilités de financement pour la clientèle : « Le vêtement de votre choix pour 3000 Frs et le reste à crédit en 6 mois ». Germaine reste fidèle à son principe : proposer des manteaux, pardessus, imperméables, vestons, parkas à des prix bas en proposant des moyens de paiement à l’amiable, c’est à dire des prêts personnels sans passer par une société de crédit.

document Nord Eclair 1955

En 1959, c’est la façade, côté Sainte Thérèse qui est modifiée. Les 5 petites fenêtres sont remplacées par 3 magnifiques baies vitrées. Huit personnes travaillent désormais dans le commerce : une vendeuse au rez-de-chaussée, et à l’étage, un coupeur et des ouvrières sur machines à coudre. Emile abandonne son emploi à La Poste pour se consacrer à plein temps au commerce de son épouse.

documents Nord Eclair 1964 et 66

Emile communique sur son magasin en annonçant le « Super Marché du Vêtement » car en effet, il propose un choix immense de complets à des « prix usine » défiant toute concurrence. C’est donc toujours avec surprise qu’il constate des actes de vandalisme, lorsque la vitrine est brisée pour le voler et s’habiller encore à moindre coût.

document Nord Eclair 1966

En 1982, Emile 68 ans, et Germaine 64 ans prennent une retraite bien méritée. Leur fille Yvette reprend le commerce cette même année. Son frère Yves quant à lui souhaite continuer dans une carrière professionnelle technique.

document collection privée

Yvette continue sur la même lancée que ses parents : proposer des vêtements de qualité à des prix bas en organisant des promotions régulières comme : la braderie de la rue de Lannoy en Septembre, la fête des mères et la fin d’année.

document Nord Eclair années 1990

En 2002, Yvette Vanhonsebrouck pense à prendre sa retraite à son tour. Elle communique pour annoncer la liquidation totale du magasin et cesse son activité en 2003, après 55 années d’existence.

document Nord Eclair 2002

Le magasin deviendra ensuite successivement un commerce de vêtements de type oriental, puis rapidement une agence de voyages « Cap découverte », puis une supérette, et depuis 2018, c’est une boulangerie qui est installée et toujours en activité de nos jours.

document Google maps 2008
Photo BT

Remerciements à Yvette Vanhonsebrouck, ainsi qu’aux archives municipales.

Salle des fêtes, bains-douches et dispensaire

Dans la seconde partie du 19ème siècle, des festivités collectives se déroulent dans la commune de Hem telles que le carnaval mais ce ne sont pas les seules réjouissances . En effet, de nombreuses sociétés voient le jour, lesquelles offrent des loisirs variés : société des archers et arbalétriers, société philarmonique, société des joueurs de boules, sociétés chorales, les francs-amateurs (colombophiles), etc

Sous la mandature de Henri Delecroix la demande de surélévation de l’école du centre (Victor Hugo Place de la République) pour y faire une salle des fêtes est rejetée en 1914. La commune juge en effet préférable d’envisager la construction d’une salle spéciale au centre ville pouvant servir à toutes les œuvres post-scolaires et associatives.

Photo de Julien Lallart maire de Hem (Document Historihem)

En 1925, Julien Lallart, cultivateur succède à Henri Delecroix en tant que maire de Hem. Son grand projet, malgré des finances limitées est de munir la commune d’équipements lui faisant défaut et en premier lieu d’une salle des fêtes pour assurer le bien-être des hémois.

La transformation de l’école Pasteur est évoquée. Y seraient érigés : une salle de consultation de nourrissons, les bains-douches, la salle des fêtes et un foyer pour les œuvres post-scolaires. Mais il faudrait alors construire une nouvelle école et tous les projets échouent les uns après les autres.

La chute du franc est à cette époque vertigineuse et il est en réalité impossible d’envisager un projet aussi ambitieux. Pourtant fin 1927, profitant d’une accalmie dans le marasme économique, la municipalité se décide à voter un emprunt pour faire construire par l’architecte Albert Rouzé une salle des fêtes, rue de Lille (actuelle rue du Général Leclerc) sur un ancien terrain du Bureau de Bienfaisance racheté par la ville.

Le terrain racheté par la ville pour y construire la future salle des fêtes (Document Hem Images d’hier)

Cette salle doit permettre, avec le concours des Amicales, d’organiser les jeudis des enfants de la commune ; séances de cinéma éducateur et goûter substantiel leur seront offerts gracieusement. Il s’agit manifestement de l’amorce de l’oeuvre plus importante à venir : camps de vacances et jeudis récréatifs.

Bien entendu la salle est également destinée à toute société subventionnée hémoise ayant besoin d’une salle propice à l’organisation de petits concerts annuels. Un simple acccord avec les Amicales sur la question des dates leur permettra de bénéficier de la salle des fêtes municipale.

Julien Lallart, le jour de l’inauguration, va jusqu’à affirmer que la ville bénéficie de l’une des plus belles salles des fêtes de la région. Il ajoute que : « l’Art est aussi nécessaire à l’homme que le pain et le socialisme n’est pas l’ennemi du beau ».

La façade de la salle des fêtes à l’époque de sa construction (Document Hem Images d’hier)
La rue de Lille (actuelle rue du Général Leclerc) avant et après la construction (Documents Hem 1000 ans d’histoire)
Les associations hémoises devant la salle en 1947-48 (Document Historihem)

Le programme municipal prévoit alors aussi l’instauration de l’éducation physique dans les écoles avec installation de cabines de douches rudimentaires. Mais des difficultés d’ordre matériel mettent un terme au projet, l’exiguité et la vétusté des 2 écoles publiques du centre ne permettant pas leur installation.

A cette époque l’hygiénisme est une grande cause nationale et la politique de santé publique gouvernementale a pour objet d’empêcher le retour des grandes épidémies du siècle précédent : peste, tuberculose ou choléra. En outre l’hygiène des populations des villes est l’un des défis de l’industrialisation.

Il faut donc profiter de donner à l’ensemble de la population hémoise des moyens d’hygiène plus complets et cela passe par la construction d’un établissement de bains-douches à laquelle les ministères de l’Agriculture et de l’Hygiène participent à la dépense pour moitié.

Les bains-douches (Document Hem Images d’hier)
La salle des fêtes et les bains-douches en bd (Au temps d’Hem)

Cet établissement est contigu à la salle des fêtes et occupe le coin de la rue Henri Ghesquière, (actuellement rue Victor Hugo) et de la rue du Général Leclerc.

Si la construction est retardée par l’hiver très rigoureux de 1928, une fois l’établissement achevé, les habitants de Hem peuvent jouir des bains-douches à un prix très modéré et les enfants des écoles peuvent quant à eux en bénéficier gratuitement car ils y sont conduits à tour de rôle par leurs maîtres.

Ces bains-douches continuent à fonctionner jusqu’en 1980, date à laquelle l’installation vieillissante nécessite une complète rénovation. Or à cette date, la plupart des particuliers bénéficient d’une salle de bains à leur domicile et la municipalité fait le constat que la majorité des utilisateurs vient des communes voisines, raison pour laquelle elle décide de ne pas engager de dépenses inconsidérées pour maintenir un équipement qui n’est plus nécessaire.

Les anciens bains-douches en 2008 (Documents Google Maps)

Enfin, dans le but de venir en aide aux déshérités, les élus hémois décident d’annexer à la salle des fêtes et aux bains-douches, avec façade sur la rue Ghesquière, entièrement ravagée en 1944 avec l’explosion du Château de la Marquise, une salle qui, plus tard, va servir de dispensaire municipal. Dans un 1er temps elle sert à la consultation de nourrissons assurée par le Dr Leborgne.

Ce médecin, arrivé dans la commune en 1920, en remplacement du Dr Coubronne, est installé au 40 rue de Lille dans le 1er château Gabert et n’hésite pas à faire 80 km par jour à bicyclette pour visiter ses patients de la commune et va même jusqu’à Forest, Ascq et Annappes, et ce à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.

Ancien interne des hôpitaux et de la maternité de Lille, il est médecin de l’Etat Civil, inspecteur des Ecoles, de la SNCF et de la gendarmerie. Sa réputation dépasse les limites communales et dès 1931, à la création du sanatorium de Sailly-lez-Lannoy, il y est nommé médecin chef.

Partageant son temps entre sa patientèle et ses malades du sanatorium il contribue, en 1933, à la fondation du Dispensaire d’Hygiène Social de Hem, desservant 13 des 16 communes du canton de Lannoy. Il deviendra Chevalier de l’Ordre de la santé publique puis Chevalier de la Légion d’Honneur en 1953 avant de décéder à son domicile en 1968.

Photo du Dr Leborgne (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)

L’inauguration du dispensaire a lieu le 25 juin 1933 et c’est Emile Delmet, ancien prisonnier civil à Holzminden en Allemagne, pendant la 1ère guerre mondiale, représentant de commerce, maire de Hem de 1929 à 1933, ayant succédé à Julien Lallart, qui préside la cérémonie.

Photo d’Emile Delmet, maire de Hem et de l’inauguration du dispensaire en 1933 (Documents Historihem)
La façade du dispensaire rue Victor Hugo ( Document Hem 1000 ans d’histoire)

A la fin des années 1980, n’étant plus à la dimension de la ville, celle-ci ayant connu une très forte croissance, le dispensaire sera tranferré rue Dominique Larrey, dans le quartier des Hauts-Champs, et le bâtiment devient, pour quelques temps, le siège du Bureau d’Information Jeunesse.

Rue Victor Hugo en 2020, les bâtiments des bains-douches et du dispensaire (Document Google Maps)

Remerciements à la ville de Hem, l’association Historihem ainsi qu’à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui, Jacquy Delaporte pour son ouvrage Hem 1000 ans d’histoire et Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem

A suivre…

Mai 1905

Journal des sports de mai 1905

Football. Coupe juniors du Nord. L’Union Sportive Tourquennoise bat le Daring Club de Bruxelles par 6 buts à 1 dans un match joué sur le terrain du Racing Club de Roubaix. Les belges ont ouvert la marque sur penalty mais malgré un vent violent, les Tourquennois égalisent. Leur gardien Delbarre se fait applaudir. À la mi-temps le score est toujours de 1-1. Dès la reprise l’UST attaque et score deux fois, puis inscrit encore trois autres buts. L’arbitre de la rencontre était M. Jénicot.

Tauromachie. Le toro-club du Nord. Les membres du toro-club du Nord dans une assemblée générale tenue au café Moderne à Roubaix ont décidé en raison de la disparition des arènes roubaisiennes la dissolution de la Société. Notre Plazza démolie, le toro-club dissous, est-ce la mort définitive de la tauromachie dans le Nord ?

Cyclisme. Kramer au vélodrome roubaisien ! Un grand match international aura lieu le 7 mai. Ça y est, c’est fait ! Après Zimmermann et Major Taylor, voici enfin le sprinter invincible, la machine humaine la plus admirablement construite pour la lutte de vitesse, l’américain Frank Kramer. Il affrontera deux des meilleurs sprinters européens : Bader et Piard.

Kramer et ses challengers doc JdeRx

Cyclisme. La réunion est gâchée par la pluie. Le match Kramer Bader Piard ne peut avoir lieu. Trois mille spectateurs sont présents qui réclament le champion américain., lequel fait un tour de piste en dérapant et indique qu’elle n’est pas praticable. Ses challengers font de même. Il est décidé de reporter la réunion au lundi suivant. Le public envahit la pelouse et des mécontents s’en prennent aux barrières et aux chaises. Kramer quitte le quartier des coureurs par une porte dérobée. Les tickets sont remboursés à ceux qui le souhaitent. La pluie continuant les jours suivants, on reverra Kramer en juin.

L’hôtel Ferraille et ses 120 couverts doc BNRx

Racing Club de Roubaix, dixième anniversaire. Ce fut avec une soirée dansante que le RCR fêta le dixième anniversaire de sa fondation. Un banquet d’environ 120 couverts réunit dans la grande salle de l’hôtel Ferraille les Racingmen et leurs invités. Le menu artistique était illustré avec les portraits des quatre présidents successifs du club et une vue du chalet de Beaumont. M. Gobinet vice président excuse l’absence du président M. Édouard Bleuez empêché par un deuil. Il fait l’historique du RCR. M. Eugène Jourdain fils, p)résident du Comité Régional du Nord de l’U.S.F.S.A prend ensuite la parole, puis c’est au tour de MM. Henry Lesur, Léon Dubly, Maurice Dubrulle et F. Duquesne. Après le banquet, la fête se termine par une soirée théâtrale, Racing Revue, interprétée par les auteurs, MM. Albert Waeles, Lucien Monnet, Georges Bizard, Paul Lefebvre et Jean Catteau bien secondés par l’orchestre.

Cyclisme. Après la grande réunion de vitesse du 7 mai qui n’a pas pu avoir lieu à cause de la pluie, la direction du Vélodrome Roubaisien organise pour le dimanche 21 mai une grande réunion de demi-fond. Deux des meilleurs stayers européens, tous deux recordman du monde, ont été engagés , Tommy Hall et Darragon, et seront opposés à Oscar Lepoutre excellent stayer lillois, le meilleur dans le Nord.

Gougoltz et Darragon

Cyclisme. Finalement c’est Gougolz qui remplace Lepoutre et remporte l’épreuve qui connut de multiples péripéties. Les motocyclettes des entraîneurs s’avérèrent récalcitrantes. Le temps était menaçant et le vent glacial. Darragon mena jusqu’au 43e tour avant que Gouglotz ne le passe. Vers la fin Darragon bien tiré par Bathiat regagne du terrain mais il est trop tard. Gougoltz et son entraîneur Amérigo sont invités à faire un tour d’honneur.

Football. Finale du Challenge international du Nord. C’est sur le magnifique terrain du Sporting Club Tourquennois rue de Varsovie à Tourcoing que s’est disputée la 8e finale du Challenge. Elle a opposé cette année l’Union Saint Gilloise (Belgique) et la Princess Wilhelmina d’Ensechedé (Hollande). Les belges ont ouvert la marque sur pénalty. Le vent souffle très fort. À la reprise les hollandais égalisent puis dominent le jeu. L’équipe belge se reprend et marque un deuxième puis un troisième but. Score final trois buts à un, victoire de l’Union Saint Gilloise qui reçoit la coupe et un magnifique bronze « Le Réveil du génie » de la part de M. Masquelier, président du SCT.

Les canards et cygnes du Parc Barbieux (suite)

Pour la fête de Noël qui suit, l’association se réunit autour de son président Emile Duhamel et applaudit la présence du maire de Roubaix, René Vandierendonck, qui annonce la décision de la municipalité de procéder à l’installation de jets d’eau dans les bassins afin d’y renouveler l’eau et de tenter d’éviter qu’un événement aussi traumatisant se renouvelle parmi les palmipèdes.

Noël pour Barbieux et les canards, inauguration du jet d’eau en présence d’Emile Duhamel photo aérienne du parc avec son jet d’eau dans l’étang au début des années 2000 (Documents Nord-Eclair, archives municipales et IGN)

Dès l’été 1999, un deuxième jet d’eau est en effet installé comme convenu au Parc Barbieux pour réoxygéner les eaux dormantes et croupissantes du plan d’eau. Pour ce faire il a fallu creuser 130 mètres de tranchées pour aller chercher l’électricité près du déversoir, installation réalisée par une société privée sous le contrôle du service des espaces verts de la ville.

Le nouveau jet installé à l’été 1999 (Documents Nord-Eclair)

Mais en juillet 2003 c’est une autre affaire qui débute : le monstre de Barbieux titre Nord-Eclair tandis que la Voix du Nord évoque le Loch Ness à Barbieux. Trois fillettes ont en effet alerté les médiateurs du parc, affirmant avoir vu un serpent dans le plan d’eau central d’où jaillit à présent un jet d’eau. L’affirmation est vite confirmée par un employé municipal ayant vu, de ses propres yeux, une bête à tête de serpent engloutir 8 canards et 2 poules d’eau.

Le Loch Ness à Barbieux (Document Voix du Nord)

Les pompiers, armés de filets, scrutent la surface de l’eau tandis que le directeur du zoo de Lille, sillonne le plan d’eau en barque à la recherche du coupable, ne trouvant finalement qu’une modeste tortue de Floride de 20 cm bien incapable de gober canard ou poule d’eau. Un silure est évoqué, entrainant une pêche au vif organisée, sans succès, par une vingtaine de pêcheurs.

Mais, lorsque le 30 mars 2004 Nord-Eclair consacre une pleine page à la capture du monstre, un silure d’une soixantaine de kilos, annonçant que la bête du parc Barbieux est vaincue, il apparaît finalement qu’il s’agissait du traditionnel poisson d’avril de l’année 2004 et que le mystère n’est donc aucunement résolu.

La bête du Parc Barbieux est vaincue (Document Nord-Eclair)

Au début de l’année 2021, ce sont des flèches, tirées par arbalète ou sarbacane, qui blessent des oies, des canards et des poules d’eau. Une oie doit être euthanasiée tandis que d’autres animaux, blessés plus légèrement, continuent leur vie dans le parc avec un projectile dans le corps… La ville porte plainte pour acte de cruauté envers les animaux et une enquête est ouverte. Dégoûtés par la situation et dans l’attente de l’arrestation des coupables des roubaisiens décident de faire eux-mêmes des rondes inopinées pour mettre fin au carnage.

Des animaux blessés par des flèches au parc (Documents Voix du Nord, Lille actu et RTL)

Mais, à l’été 2021, la sécurité des cygnes et des canards est à nouveau mise à mal cette fois probablement par des chiens promenés sans laisse dans le parc. L’association des amis du Parc Barbieux demande un renforcement des contrôles lorsque les 2 bébés d’un couple de cygne sont blessés, dont l’un trop grièvement pour pouvoir être sauvé. Un groupe Protection et Sauvegarde du Parc Barbieux est créé pour recueillir divers renseignements sur les différentes dégradations ou attaques faites aux arbres et aux animaux.

L’association dont le logo comprend un cygne, emblème de la faune du parc, déplore de nombreuses incivilités et s’en prend aux chiens promenés sans laisse (Documents Voix du Nord)

Deux ans plus tard, en mars, c’est le doyen (il aurait au moins 15 ans) des jars du Beau Jardin qui disparaît, causant une vive émotion parmi les promeneurs. Pourtant il ne s’agit pas d’une vraie disparition puisqu’il a été mis à l’isolement, en lieu sûr, afin de bénéficier d’une consultation auprès d’un vétérinaire, étant mal en point après avoir réchappé de justesse à la grippe aviaire. On apprend ensuite qu’il a finalement succombé…

Jars de Barbieux bien vivant mais à l’isolement (Document Voix du Nord)

Mais, en mai, ce sont 6 des 9 cygneaux du parc, nés la semaine précédente, qui disparaissent. Malheureusement le schéma se répète en 2024 et 5 des 6 cygneaux nés un mois plus tôt disparaissent et l’association évoque la possibilité qu’ils aient été engloutis par l’un des brochets de l’étang, l’un d’eux ayant déjà été surpris en flagrant délit alors qu’il avalait l’un des bébés…

Disparition : 6 cygnes en moins au Parc Barbieux, un seul rescapé (Documents Voix du Nord)

La Ville de Roubaix parle de sélection naturelle mais a réclamé un état des lieux de la présence des brochets à la Maison de l’eau, de la nature et de la pêche, qui admet que des brochets puisse en effet manger des oiseaux de petite taille. Toutefois, elle rappelle que le brochet est une espèce classée vulnérable et plus menacée que le cygne. Enfin une possibilité existe que les cygneaux aient été victime d’un autre type de prédateur tel que le héron du Parc Barbieux…Serait-ce une nouvelle intervention du monstre de Barbieux ?

L’hécatombe chez les bébés signes relance la légende du monstre de Barbieux (Document Voix du Nord)

Remerciements aux archives municipales de Roubaix