Complexe Michel Hidalgo (Suite)

L’année suivante quatre courts de tennis supplémentaires rejoignent les 3 premiers, deux courts couverts en terre battue dans le prolongement du bâtiment existant ainsi que 2 courts extérieurs en béton poreux. S’ajoutent à la nouvelle construction un club-house agrandi, un local à matériel et un large couloir permettant au public de suivre ce qui se passe sur les courts à travers des vitres et aux joueurs revenant des terrains en terre battue de ne pas traverser et donc salir les terrains synthétiques. Un an plus tard le tennis club reçoit la visite de Philippe Chatrier, président de la Fédération Française et de la Fédération Internationale de Tennis.

Inauguration des 4 nouveaux courts par Mme Massart (Document Nord-Eclair)
Visite de Philippe Chatrier en 1991 (Documents Historihem)

Dix ans plus tard, la refonte du site Hidalgo-Lionderie fait partie du Grand Projet Hémois : au programme la maison du foot et également l’aménagement des terrains et d’espaces de jeux avec accès réglementé. Pourquoi une maison du foot ? Parce que la ville compte 7 clubs pour 594 licenciés répartis en 31 équipes. L’objectif est donc de les fédérer en y rassemblant leurs sièges.

Le bâtiment en lui même ouvre sur la rue de la Lionderie. Il est simple, avec un socle en briques et un étage en bois. La partie gauche du bâtiment accueille les vestiaires et la droite une salle polyvalente. L’étage abrite les bureaux et les locaux annexes, un espace détente, une bibliothèque et un centre de documentation.

La plaine de jeu actuelle côté Lionderie et la future maison du foot (Documents Nord-Eclair)

Ainsi les photos aériennes du site Hidalgo-Lionderie montrent en 1995 un aspect qui reste champêtre surtout côté Lionderie pour faire place, 10 ans plus tard à un site beaucoup plus structuré avec l’apparition de la maison du football rue de la Lionderie.

En 2005, lors d’une journée portes ouvertes, les visiteurs découvrent la magnifique bâtisse dédiée au foot et à la convivialité et les clefs sont remises aux dirigeants des clubs qui vont occuper le lieu. Et quel lieu : auprès du terrain synthétique en fonction depuis un an, une aire de jeux accessible aux tout-petits, des vestiaires, un club-house, des bureaux pour les 4 clubs hémois (Olympic Hémois, AJTF Foot, Union Saint-Louis et Femina Omni Sport), une salle de convivialité à réserver auprès du service des Actions Culturelles, prouvent qu’il s’agit bien d’un espace dédié tant au sport qu’à la convivialité. Les deux agents en charge de la structure sont présents : Mohamed Benakouche, concierge et Saïd Demdoum qui va coordonner l’école de foot. Le nom est choisi, après consultation des habitants, à savoir : Aimé Jacquet.

Photos aériennes du site Hidalgo-Lionderie de 1995 et 2004 (Documents IGN)
Photo du maire et de son adjoint aux sports et de la maison du foot intérieur en 2005 et extérieur rue de la Lionderie en 2005 et 2008 (Documents Tout Hem, Ville de Hem et Google Maps)

Un skate park voit le jour la même année au stade Hidalgo. Mais ce n’est qu’en 2014 au moment de la sécurisation du stade, avec le remplacement du vieux grillage par une grille destinée à empêcher les intrusions, que le skate park obtiendra une entrée indépendante donnant directement sur la rue. Un an plus tard, pour ses dix ans, de nouveaux modules seront installés pour accueillir, en plus des skateurs, les amateurs de trottinette acrobatique.

Photos du skate park (Documents Facebook et Voix du Nord)

Pendant ce temps la tribune du stade Hidalgo présente des signes certains de vieillissement : son toit fuit, ce qui provoque d’une part la grogne des supporters les jours de pluie et d’autre part la détérioration du revêtement qui couvre le sol de la tribune. Il faut donc réparer la charpente et procéder à des travaux de peinture et d’étanchéité afin de redonner belle allure à cet équipement qui se voulait « de standing ».

Parallèlement les installations du Hem Tennis Club bénéficient elles aussi d’améliorations au niveau de l’éclairage. Une réfection totale du réseau s’accompagne de l’installation d’un double niveau : intensité moyenne pour les entrainements et plus forte pour les compétitions, afin de parvenir à réduire la facture électrique du club.

Réfection de la tribune (Documents Tout Hem)

Et, deux ans plus tard une superbe piste d’athlétisme en résine synthétique est construite, longue de 400 mètres, composée de 6 couloirs en anneaux ainsi que 6 couloirs en ligne droite, installée sur la piste pré dessinée lors de l’ouverture du stade en 1989. La piste est de suite investie par les jeunes adhérents d’Atlemouv (ou Athl’Hemouv), association d’initiation à l’athlétisme, pour les garçons et filles de 8 à 12 ans, créée quelques mois plus tôt et qui s’ouvrira aux adultes 2 ans plus tard en 2009.

Athlemouv et la nouvelle piste d’athlétisme en 2007 (Documents Tout Hem)

En 2008, Daouda Sow, boxeur hémois devient vice champion olympique aux jeux de Pekin et tout naturellement le nouvel engouement pour ce sport amène la construction sur le site Hidalgo d’une nouvelle salle dédiée de 260 mètres carrés, équipée de deux rings à même le sol, de deux vestiaires et d’un sauna, toute en bois, ossature et charpente, avec un revêtement extérieur en mélèze.

Daouda Sow, vice champion olympique hémois en 2008 et la nouvelle salle de boxe en construction en 2008-2009 et terminée en 2009 (Documents Tout Hem)

Depuis le stade Hidalgo, outre les matchs de foot, le tennis, la boxe et le skate, accueille de multiples événements sportifs, caritatifs ou de simples loisirs pour les quartiers alentour. On peut citer entre autres : la première journée de prévention routière ou l’immersion des jeunes du centre social dans le métier de footballeur professionnel et l’athlétisme dans les quartiers, la course des enfants des écoles hémoises avec Oxyg’Hem, des animations pour ouvrir le complexe Hidalgo sur tous les quartiers à l’initiative de l’Olympic Hémois et du Boxing Club, la course au profit de l’association ELA qui soutient la recherche contre les leucodystrophies ou enfin « Sea Hem and Sun » avec une dizaine de jeux gonflables en tous genres dispersés sur la pelouse.

Si l’on ajoute à tout ce qui a été cité les 2 équipements sportifs de la rue Jean Jaurés, à savoir la salle Emile Delcourt où se pratique le basket ball et la salle Cruyppeninck qui accueille le tennis de table, toutes deux reliées au stade Hidalgo situé dans une rue perpendiculaire, on obtient un complexe sportif impressionnant qui révèle les ambitions de la ville en matière de sport et la vitalité des différents clubs hémois.

Photo aérienne de 2023 (Document Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem et à la Ville de Hem

Complexe Michel Hidalgo

En 1985, rue des Trois-Baudets, est édifié le bâtiment comprenant les 3 courts couverts du tennis club hémois. D’une surface de 36 mètres sur 18, il est ceinturé de murs entièrement briquetés, à l’exception de quelques fenêtres, au sol habillé d’un revêtement spécifique synthétique, et comprend également un club-house avec douches et une salle de réunion. C’est sous la pluie qu’est inauguré ce complexe, alors présenté comme le premier maillon d’un parc urbain, délimité par les rues de la Lionderie, des Trois-Baudets et Jules Guesde et qui doit se voir adjoindre un terrain de foot dans les années à venir.

Le squelette métallique du tennis club des trois baudets et la visite de chantier en 1984-85 et l’inauguration en 1985 par Mme Massart et une vue du club-house (Documents Historihem)
Photo aérienne de la rue des Trois Baudets en 1971, avant la construction du stade, et en 1995, après celle-ci (Documents IGN)

Puis, en 1988, rue des Trois Baudets, là où ne se trouvaient jusqu’alors que des champs puis les trois courts de tennis couverts, la première pierre du futur stade d’honneur de la ville de Hem est posée puis un parchemin est inséré dans le mini mur élevé à leur intention, par Mme Massart, maire de la ville, et ses 2 adjoints, aux travaux et aux sports, Mrs Decourcelle et Naert, qui scellent ensuite la cachette. Ce parchemin contient tous les renseignements susceptibles d’intéresser les futurs archéologues qui le mettront à jour dans un avenir lointain et représente un témoignage de ce futur vestige de la fin du vingtième siècle.

Plan du stade et scellement de la pierre renfermant le parchemin (Document Nord-Eclair)

L’installation d’une plaine de sports et de loisirs entre la rue de la Lionderie et celle des Trois Baudets figurait en effet dans le programme de l’union Municipale Hémoise en 1982 et le terrain de football en herbe de 105m sur 68 et les tribunes dont la première pierre vient d’être posée entrent dans ce programme d’aménagement. Un anneau d’athlétisme de 400 mètres comprenant 6 couloirs et 7 lignes droites devrait ensuite être aménagé autour du terrain de football.

Le bloc tribune vestiaires sera construit en briques rouges et béton beige sur une surface au sol de 28 mètres sur 10 et pourra accueillir 270 spectateurs assis et 80 debout. Sous les tribunes seront aménagés quatre vestiaires douches, deux loges équipées de sanitaires pour les arbitres, un local de rangement et un bureau infirmerie. Enfin une buvette sera incorporée au bâtiment pour permettre aux spectateurs de se désaltérer et les futurs visiteurs disposeront d’un parking de 140 places à proximité pour stationner leurs véhicules.

La tribune en briques rouges (Document Historihem)

Pour le nom du stade d’honneur deux grands footballeurs français sont pressentis à savoir Michel Platini et Michel Hidalgo. Tous deux sont d’accord sur le principe mais seul le deuxième confirme d’ores et déjà sa présence pour l’inauguration en février 1989. En Janvier la décision est donc arrêtée, ce sera le stade Michel Hidalgo. Le 22 février ce sera donc celui-ci qui coupera le ruban lors de l’inauguration officielle du site.

Le nom du célèbre footballeur apposé sur le stade (Document Nord-Eclair)

Michel Hidalgo est un célèbre footballeur natif du Nord. Il est en effet né à Leffrinckoucke en 1933. Durant les années 1950-1960 il a évolué au poste d’ailier droit puis de milieu récupérateur en commençant sa carrière au sein de l’US Normande pour la terminer en 1966 à l’AS Monaco. Puis il est devenu entraîneur au RC Menton avant de devenir sélectionneur de l’équipe de France de 1976 à 1984. Enfin il est devenu directeur technique national de la Fédération Française de Football avant de rejoindre Bernard Tapie à l’Olympic de Marseille pour en devenir directeur général jusqu’en 1991.

Michel Hidalgo en 1981

Sa célébrité explique sans aucun doute que plusieurs centaines de personnes se pressent à l’inauguration du nouveau stade en février 1989. Alors, même si les travaux ne sont pas tout à fait terminés, et s’il reste quelques tuyaux à raccorder et quelques faux plafonds à poser dans les vestiaires, les visiteurs sont là pour pouvoir approcher celui qui a mené le football français au sommet de la hiérarchie européenne.

La foule au stade Hidalgo (Document Nord-Eclair)

Mme Massart coupe donc le ruban sous les yeux de son prestigieux invité mais aussi de son adjoint aux sports et de ceux de Roubaix et Croix, des responsables des différents clubs de football hémois et de nombreux dirigeants de clubs des environs, de quelques 200 amateurs de foot et d’une centaine de joueurs en herbe et en tenue. Les quelques policiers dépêchés sur place ne sont pas de trop pour canaliser le flot des supporters inconditionnels désireux de repartir avec une photo et un autographe de Michel Hidalgo, très souriant et disponible.

Mme Massart coupe le ruban (Document Nord-Eclair)
Le nouveau stade avec sa tribune et une photo du héros du jour et celui-ci entouré de supporters (Documents Voix du Nord et Historihem)

Puis, après que la plaque inaugurale apposée sur la tribune toute neuve ait été dévoilée, l’adjoint aux sports, prononce un discours en forme de remerciement pour Michel Hidalgo, « un grand monsieur du football français et mondial, dont les qualités humaines, la gentillesse et le dévouement pour la jeunesse ne sont plus à décrire ». Puis Mme Massart rappelle que la ville est très sportive et compte pas moins de 3150 licenciés.

La plaque est dévoilée (Document Nord-Eclair, Voix du Nord et Tout Hem)

Le héros du jour, quant à lui, parle de son émotion face à tant de chaude amitié, de sa fierté de voir son nom lié à une telle réalisation et de son espoir de voir le sport continuer à se développer car « il s’agit du moyen de prévention le plus efficace qu’on ait trouvé contre la drogue, l’alcoolisme et la délinquance » concluant par ces mots « au calendrier du cœur, Hem sera toujours présente».

Puis en Août, la même année, c’est l’inauguration du terrain qui a lieu, le terrain en herbe étant à présent prêt à supporter 22 joueurs, un ballon et un arbitre. C’est l’Union Sportive Hémoise qui organise le spectacle : une rencontre amicale entre l’équipe de Roubaix Foot (Division IV) et celle du Lille OSC (Division III). Puis, à la reprise de la saison sportive le terrain accueille en alternance les matchs à domicile de l’Union Sportive Hémoise et de l’Olympic Hémois. En revanche, pour ménager le terrain, les entraînements des 2 équipes continueront à avoir lieu rue de Beaumont, au stade Dubus, où se déroulaient les matchs jusqu’alors.

La tribune pleine de spectateurs en août 1989 (Document Nord-Eclair)

Remerciements à l’association Historihem et à la Ville de Hem

A suivre…

Eglise Saint Joseph (Suite)

Depuis la construction de l’église, le quartier n’a alors pas beaucoup changé et Hem reste un village rural même si la population a grandi considérablement en 50 années. Sur la vue aérienne de 1951 on ne note pas une grande différence avec celle prise 20 ans plus tôt si ce n’est la disparition du château Olivier et le chantier de la Lionderie qui débute. En revanche en 1976 il n’y a plus de champs autour de l’édifice et en face de lui un tout nouveau lotissement a vu le jour en 1968.

Les photos panoramiques de 1951 et 1976 (Documents IGN)

Instantané de mémoire : « Je me suis installée en 1968 dans le nouveau lotissement construit face à l’église Saint Joseph. Je me souviens qu’à l’époque l’un de nos voisins voulait faire une pétition contre un résident qui possédait un coq, lequel le réveillait aux aurores et mon père avait refusé de signer, arguant qu’il était bien plus gêné par les volées de cloches de l’église, en particulier le dimanche matin…J’y ai fait ma communion solennelle en 1970 et je m’y suis mariée en 1982 ».

L’église est alors le repère du quartier et il n’est pas rare de voir des commerces y faire référence notamment Hem Service (sur ce sujet voir un précédent article paru sur notre site). Entre l’église et l’école un terrain reste inoccupé et c’est en 1990 que la construction du théâtre de l’Aventure y commence, théâtre inauguré l’année suivante (sur ce sujet voir un précédent article paru sur notre site).

L’église Saint Joseph dans les années 1970-1980 et la statue du Saint (Documents collection privée et Historihem )

Dans les années 1990, l’époque est au concert choral et la chorale y donne un premier concert du printemps d’Hem, au cours duquel plusieurs formations de la métropole participent y compris bien sûr la chorale mixte de Saint Joseph. En 1995, le père Vancorselis, longtemps curé de la paroisse, y célèbre ses cinquante ans de prêtrise, en présence de nombreux fidèles.

Concert choral et célébration des 50 ans de prêtrise de l’abbé Vancorselis (Documents Nord-Eclair)

Mais, la même année, près de 90 ans après sa construction, la vieille église ne répond plus aux normes de sécurité publique : toiture fissurée, charpente à réparer et clocher délabré… Elle n’appartient pas à la commune, puisque construite après la séparation de l’Eglise et de l’Etat, et l’Association Diocésaine n’a pas les moyens de financer les réparations importantes nécessaires, au grand désespoir des paroissiens.

A la fin 1995, elle ferme donc définitivement ses portes. Il faut, à terme la démolir, mais pour cela le financement doit être trouvé. Il en est de même pour la construction appelée à remplacer le vieil édifice. Toutes les cérémonies vont être célébrées dans un premier temps à Saint Corneille mais chantées et animées par la chorale et la communauté liturgique de Saint Joseph.

Saint-Joseph ferme ses portes définitivement (Document Historihem)

L’abbé Vandeputte, prêtre responsable des communautés de Saint Jean-Baptiste à Forest, et Saint Joseph et Saint Corneille à Hem continue de résider au presbytère situé derrière l’église. Par ailleurs la maison paroissiale reste ouverte à toutes les activités habituelles : accueil des personnes, services et actes paroissiaux ainsi que le secrétariat.

Nouveau projet pour l’église fermée depuis 1995 (Documents Historihem et Nord-Eclair)

Un an plus tard le conseil économique de la paroisse présente un projet : la rénovation de la salle paroissiale située derrière l’église à côté du presbytère, ancienne église provisoire, afin de transformer à nouveau le rez-de-chaussée en salle destinée à accueillir des célébrations, tandis que l’étage comportera des pièces pour les réunions et les catéchistes.

Photo aérienne de 1998 avec l’église encore debout (Document IGN)

L’inauguration de la « nouvelle chapelle Saint Joseph » a lieu en février 1998. Une messe s’y déroule à la suite de laquelle les participants découvrent à l’étage l’exposition photographique consacrée au déroulement du chantier tout au long de l’année 1997. La chorale Saint Joseph y reprend du service. La paroisse nouvelle, composée de Saint Jean-Baptiste à Forest, Saint Corneille et la Chapelle Saint Joseph est alors en voie de constitution.

La nouvelle chapelle inaugurée et le pot de l’amitié après la messe ; la chorale Saint Joseph en action (Documents Historihem)

Fin janvier 1999, ce monument emblématique du quartier des Trois Baudets disparaît sous les coups des démolisseurs. Une fois les dernières briques enlevées et la terre arasée reste à son emplacement une espèce de lande désolée. Le projet retenu pour son aménagement prévoit un parking de 46 places pour garer les voitures à côté d’un espace paysager planté d’arbres. Par ailleurs, sous réserve de réunir les fonds nécessaires, l’association diocésaine prévoit l’édification d’un campanile devant réceptionner la cloche de l’ancienne église.

Disparition de l’église Saint Joseph en 1999 et la lande désolée qui marque son emplacement (Documents Historihem)

S’ensuit en 2000 la célébration d’envoi de la paroisse de la bonne nouvelle d’Hem-Forest, à l’église Saint Corneille. Une équipe d’animation paroissiale se met en place, réunissant l’abbé Jean-Luc Vandeputte et quatre laïcs qui assument avec lui la responsabilité de la conduite de la nouvelle paroisse et reçoivent chacun une lettre de mission avant le traditionnel pot de l’amitié au cercle Saint Georges à Forest.

Titres de presse locale « en route vers la paroisse de la bonne nouvelle » et « la paroisse de la bonne nouvelle c’est toute une équipe » (Documents Nord-Eclair)

La même année voit la transformation de la place Saint Joseph destinée à accueillir un square, 43 places de parking et une entrée sécurisée pour l’école Jules Ferry. Un campanile de 7m50 en briques sera ensuite réalisé et supportera la cloche de 450 kilos, vestige de l’ancienne église. Cette oeuvre d’art sera signée par un architecte de St Amand-les-Eaux : Yvan Jansen.

Futur aménagement de la place Saint Joseph (Documents Nord-Eclair)
Un square se dessine (Documents Historihem)

Sous un soleil radieux de Juillet 2001, la Placette Saint Joseph et le campanile érigé en souvenir de l’église du même nom sont inaugurés, en présence de Pierre Mauroy, président de Lille Métropole Communauté Urbaine et de son vice président Francis Vercamer. Sont également présents l’abbé Gérard de Riemaecker , vicaire épiscopal de Roubaix, et l’abbé Jena-Luc Vandeputte , curé de la paroisse de la Bonne Nouvelle. Cet espace embellit et revitalise le quartier et la cloche Marie-Madeleine y sonne à nouveau.

Inauguration de la Placette et du Campanile (Documents Historihem)

L’église Saint Joseph n’aura donc pas fêté son centenaire et la chapelle Saint Joseph a réinvesti les locaux de l’ancienne église provisoire érigée au début du 20ème siècle. Son souvenir est néanmoins célébré par le Campanile édifié sur la nouvelle Placette Saint Joseph et sa cloche continue à retentir dans le quartier. Vu du ciel évidemment le rendu n’est pas le même et l’endroit est moins repérable qu’autrefois.

Photo aérienne de 2012 (Document Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem

Eglise Saint Joseph

Au début du 20ème siècle, la population sans cesse croissante des quartiers des Trois Baudets et du Petit Lannoy à Hem nécessite l’implantation d’une petite église, dont la première pierre est bénie le 30 avril 1905, et qui ne sera que provisoire et servira ensuite de patronage de quartier. En effet, à l’initiative de l’abbé Billaud, missionné par l’archevêque de Cambrai, dès 1908, une grande église est construite sur les plans de l’architecte Briffaut, entrepreneur à Hem.

Eglise provisoire (Documents Historihem et collection privée)
En-tête de facture de Cajétan Briffaut (Document collection privée)

Les pèlerins viennent à Saint Joseph servir Saint Camille et Sainte Apolline. Il convient de signaler que la dévotion à cette dernière existe alors déjà de façon immémoriale à Hem. En effet, la Chapelle Madame (Chapelle Sainte Apolline), aux confins de la paroisse, près du cimetière de Lannoy, était, avant la construction de l’église, l’objet d’une grande vénération et l’on y accourait de loin.

La chapelle Madame dans les années 1900, les litanies et sa statue (Documents Historihem)

L’église est érigée au milieu des champs comme le montre la photo aérienne de 1933, sur laquelle on distingue également le château Olivier sur la gauche. Les premières cartes postales représentant l’église Saint Joseph la montrent bien entourée de champs avec son presbytère à l’arrière et l’ancienne petite église devenue patronage. Sur une photo du début du siècle on distingue même des fétus de paille devant l’église.

L’église en plein milieu des champs et avec le début de la rue de l’abbé Lemire (Documents IGN et collection privée)
Intérieur de l’église, bénédiction des cloches (Documents Historihem)

La paroisse Saint-Joseph est de suite active : catéchisme pour les enfants du quartier bien sûr mais aussi « vestiaire des pauvres » (avec don d’espèces, de linge, couvertures, vêtements et chaussures), denier du culte, bibliothèque paroissiale, ainsi que l’édition d’un bulletin paroissial dès juillet 1912.

Bulletin paroissial n°1 de juillet 1912 (Document Historihem)

Il faut aussi citer les missions (les premières Missions de Paroisse datent du 18ème siècle) qui ont pour but de propager la religion dans les paroisses. Elles durent de 3 à 5 semaines et sont animées par deux ou trois missionnaires qui se déplacent dans les villages  pour toucher un maximum de paroissiens conviés à participer  aux cérémonies à l’église.  La mission est alors un temps fort de la paroisse,  un événement local   d’importance qui se clôture un dimanche par une cérémonie grandiose et très souvent par la bénédiction d’un calvaire ou d’une statue, avec une très grande participation de la population.

Exemples de missions à Hem (Documents Historihem)

Par ailleurs le patronage de la paroisse organise de multiples activités sportives et culturelles, comme c’est l’usage à l’époque. Ainsi à Saint Joseph la gymnastique est mise à l’honneur avec la Vaillante. Fondé en 1925, le club comprend une clique et est alors composé uniquement de gymnastes masculins. La salle d’agrès se trouve dans l’ancienne chapelle provisoire de la paroisse Saint Joseph devenue salle du patronage.

La Vaillante dans les années 1920 et en 1920 lors d’une fête (Documents Historihem et collection privée)

Il existe aussi une activité théâtrale très active dès les années 1920, composée d’une section d’art dramatique pour filles et une section pour garçons. Les filles participent à des processions dès les années 1930 et le patronage organise par la suite des activités de loisirs pour les garçons.

L’activité théâtre dans les années 1920 (Documents Historihem)
L’activité théâtre dans les années 1920 (Documents Historihem)
Le patronage pour les garçons (Documents Historihem)

En 1933, le vingt cinquième anniversaire de l’église est fêté par le curé en exercice l’abbé Defossez entouré de ses 2 prédécesseurs les abbés Billaud et Desmarecaux, en présence de Mgr Descamps, vicaire général. A cette occasion la chorale paroissiale interprète les chants liturgiques, soutenue par la Symphonie. 5 ans plus tard c’est l’abbé Derville qui succède au curé Defossez.

Le 25 ème anniversaire de l’église en 1933, la photo de l’abbé Defossez et l’installation de l’abbé Derville en 1938 (Documents Historihem)
L’église Saint Joseph dans les années 1930 (Documents collection privée)

La vie de la paroisse c’est aussi, bien entendu, les communions solennelles à l’occasion desquelles les communiants prennent la pose et défilent autour de l’église dans leurs costumes du dimanche et leurs aubes. A cette occasion les familles font imprimer des images pieuses en souvenir à distribuer à la famille.

Une image pieuse des années 1920, une communion en 1930 et en 1941 (Documents collection privée et Historihem)

En 1957, le (récemment nommé) chanoine honoraire Edmond Derville célèbre son jubilé sacerdotal en tant que curé de l’église Saint Joseph. La cérémonie est présidée par Mr le Doyen du Chapitre de la Cathédrale et un cortège rassemblant tous les groupements paroissiaux parcourt les rues du Bas Voisinage (Louis Loucheur), Alexandre Ribot et des Ecoles pour atteindre la place de l’Eglise et assister à une messe solennelle d’action de grâces dont la chorale paroissiale interprète les chants.

Le chanoine Derville fête son jubilé et photo de la chorale dans les années 1950 (Documents Historihem)
CPA des années 1950-1960 (Document collection privée)

Un an plus tard c’est l’église qui fête son cinquantenaire, en présence du Cardinal Liénart, évêque de Lille. L’allocution de bienvenue du docteur Leplat, maire de la ville, a lieu dans la cour de l’école Sainte Thérèse toute proche. Puis un cortège se forme pour se rendre à l’église afin d’assister à la messe de 10 heures. Celle-ci est suivie d’une réception dans la salle du patronage. La chorale mixte de Saint Joseph fête également son cinquantenaire durant la même année.

Le cinquantenaire de Saint Joseph et de la chorale mixte (Documents Nord-Eclair)

A suivre…

Remerciements à l’association Historihem

Rue Louis Loucheur (suite)

Après l’intersection avec la rue du Maréchal Joffre, se trouve, au n°99, la deuxième boucherie de la rue, ouverte dans les années 1950. (Sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site). Un peu plus loin, sur le trottoir d’en face, le n°106 abrite la lingerie de J. Delemmes pendant la décennie 50 et le n°108 l’entreprise de chiffons de Roland Wagnies dans les années 1960 et l’institut d’esthétique de Brigitte Carpentier à la fin des années 1970. Ces 3 bâtiments ont ensuite retrouvé un usage d’habitation.

Publicité des années 1970 pour la boucherie et photo de la maison de nos jours, publicité de l’institut esthétique en 1978 et photo de la maison en 2023 (Documents Historihem, Nord-Eclair et Google Maps).

Le 111 rue Louis Loucheur est une adresse très connue, du milieu des années 1950 à celui des années 1980. Y est en effet installée la graineterie Clarisse, aussi appelée graineterie des Trois Baudets : poteries, semences, engrais simples et composés, outils de jardinage, oisellerie, poissons, cages et volières, puis son successeur Jardiflor à la fin des années 1980. Le bâtiment a ensuite retrouvé une vocation d’habitation.

Publicités des années 60, 70 et 80 et photos de cette portion de rue en 1973 et en 2023, photo du bâtiment en 2008 (Documents Historihem, Nord-Eclair, photos Patrick Debuine et Google Maps)

Nous parvenons à la dernière portion de la rue avant d’arriver à Roubaix, après avoir traversé les rues Briet et d’Halluin. Le premier commerce qui s’y trouve, sur le coin avec la rue Briet, au n°118, est un café ouvert par M.Van Maercke au milieu des années 1950 et qui, à l’époque, est également une entreprise de couverture plomberie. Puis Mme F. Crepieux reprend le « café de la Gaieté » à la fin des années 1950 et pendant une décennie. Lui succèdent Charles Lagaise, puis, dans les années 1980, le café PMU « Chez Gilbert et Michel », de Michel Rotsaert et Gilbert Lacroix, . Enfin, dans les années 2000, c’est le café « Le Phenix » qui sera le dernier en activité avant que les lieux redeviennent un domicile.

Publicités Van Maercke et Lagaise, événement fêté au café de la Gaieté en 1968, publicité de 1980 et photo de 2015 et 2023 (Documents Historihem, Nord-Eclair et Google Maps)

Le n°124 abrite, dans les années 1960, une supérette « Super Hem », à l’enseigne Cé-di-Choc puis Super Egé. Durant la décennie suivante, c’est un » lavomatic » qui lui succède, suivi du lavoir pressing des 3 Villes. Ensuite le bâtiment est fermé par une grille et paraît abandonné.

Publicités de la supérette en 1967, puis du Lavomatic et du lavoir pressing des 3 Villes et photo de l’ancien commerce de nos jours (Documents Historihem, Nord-Eclair et Google Maps)

La maison voisine au n°126-128, abrite quant à elle, dès les années 1960 la bonneterie de Mme Brogniart puis la maison Delvordre : bonneterie, lingerie, layette, chemiserie, maroquinerie. Puis c’est Pierre Detollenaere qui reprend la bonneterie « Marlène et Pierre », spécialiste du cadeau de naissance, la maison Riani-Bauwens et enfin Mme Vanhorpe avec «  Hem Boutique » à la fin des années 1970 qui occupent les lieux, avant de laisser la place à une maison particulière.

Publicités de la maison Delvordre en 1968 puis de Marlène et Pierre et Hem Boutique dans les années 1970, photo de la maison de nos jours (Documents Historihem, Nord-Eclair et Google Maps)

L’épicerie de Mme Bourlet occupe le n° 132, dans les années 1950, reprise ensuite par Mr Brogniart. Durant la décennie suivante c’est Lucien Duquesne qui y installe son commerce de TSF (Transmission Sans Fil) et TV (Télévision), repris dans les années 1970 par le couple Vandenhaute-Duquesne qui vend de l’électro-ménager. Par la suite la maison retrouve sa vocation de domicile.

Publicités des années 1960-1970 du commerce de TSF et photo du n°132 de nos jours (Documents Historihem, Nord-Eclair et Google Maps)

Jules et Marie-Madeleine Ladam exploitent leur ferme qui abrite 2 chevaux, un poulain et 8 vaches, à compter de 1948 et jusqu’en 1984, au n°136. La ferme est très ancienne : l’habitation date du 18ème siècle et des fissures sont apparues durant la guerre en raison de l’explosion du château de la Lionderie. Quant aux écuries, elles ont été refaites à la fin du 19ème siècle.

La ferme encore en activité dans les années 1970 (Documents Historihem)

Après l’arrêt de l’exploitation de la ferme, Jean-Marc Ladam y installe son activité artisanale d’électricité générale. Aujourd’hui l’aspect extérieur du bâtiment n’a pas beaucoup changé.

Publicités de l’entreprise d’électricité dans les années 1980 et photo de la ferme aujourd’hui (Documents Nord-Eclair et Google Maps)

Reste à évoquer le n° 150, occupé durant une vingtaine d’années, à compter des années 1960, par un artisan carreleur, Michel Van Opbroek et le n°156 qui abrite l’épicerie d’Edmond Vionne, à peu près à la même époque, reprise ensuite par Céleste Vionne. On finit, un peu plus loin par le dépannage ménager service au n°170 durant quelques années des décennies 1970-80 et enfin l’alimentation générale de Mme F. Mahieu qui fait aussi poissonnerie dans les années 1960. Tous ces bâtiments sont aujourd’hui à usage d’habitation.

Publicité de 1971 pour l’épicerie et la maison d’habitation en 2008 (Documents Nord-Eclair et Google Maps)

Ce n’est pas un hasard si, sur cette dernière portion de la rue, à compter du n°118, ne sont évoqués que les numéros pairs. En effet sur le trottoir d’en face nous sommes déjà sur la ville de Roubaix, dans la rue du Bas Voisinage (qui est aussi l’ancien nom de notre rue Louis Loucheur hémoise). La rue Loucheur qui hébergeait à l’époque les nombreux commerces et activités répertoriés ci-dessus est redevenue de nos jours une artère essentiellement résidentielle.

Remerciements à l’association Historihem

Rue Louis Loucheur

Dans le quartier des Trois baudets, cette rue, longue de 869 m, joint la rue Jean Jaurès à la rue d’Halluin, avant de se poursuivre jusqu’à Roubaix, rue Pierre Brossolette. Sans nom sur le plan cadastral de 1824, elle devient le chemin du Bas Voisinage sur celui de 1890, puis la rue du même nom au début du vingtième siècle, avant d’apparaître sous son nom actuel sur un plan de la fin des années 1960.

La rue du Bas Voisinage (CPA colorisée) dans les années 1900, vue de la rue Jean Jaurès, et la même vue en 2023 (Documents collection privée et Google Maps)

Dans la première partie de la rue, qui descend de la rue Jean Jaurès vers la rue Alexandre Ribot, on trouve, dès après guerre, des commerces très divers. Ainsi l’épicerie Tribalat puis Desmet Bonnaviat, alimentation générale, épicerie moderne, au n°39, au coin de la rue Ribot, qui sera ensuite reprise par les Thooris-Vergne au début des années 1960 avant de devenir, au milieu de la décennie, l’alimentation Dillies-Dupriez de Dominique Dillies sous l’enseigne « Dominique » jusqu’à la fin des années 1980.

Publicités Desmet-Bonnaviat (années 50) puis Dillies-Dupriez (années 1970) (Documents Historihem et Nord-Eclair)
Photo du n°39 en 2008 et en 2022 (Documents Google Maps)

A la fin des années 1950 et jusqu’au début des années 1980, un horticulteur, A.Deligny est installé au n°19. « Célibataire, il vit avec sa sœur, institutrice. Il sortait son couteau pour couper des fleurs et en voyant une limace la piquait et la gobait. Il allait tout les jours au cimetière à vélo fleurir des tombes » d’après le témoignage d’un riverain.

Au milieu des années 1960, un marchand de charbon, Louis Vanbenneden, dit « le berger »occupe le n°2. Témoignage d’un voisin : « Ses deux fils, Achille et Louis, ont été les 2 derniers marchands de charbon avec des chevaux. L’écurie était en haut de la rue sur le coin de la rue Jean Jaurès, face à l’épicerie COOP. Mon père leur demandait, une fois par an, du fumier de cheval pour le jardin, avant l’hiver. Alors ils le livraient avec leur ancien tombereau sur le trottoir. Quand je rentrais de l’école Jules Ferry par la rue Alexandre Ribot, arrivé à l’angle de ma rue je voyais le tas énorme. Alors je savais que je ne pourrais pas jouer car il fallait tout rentrer avec des seaux jusqu’au fond du jardin avec mon frère. Quand le bus, qui passait par la rue à l’époque, glissait dans le fossé côté horticulteur, alors on allait chercher les chevaux du marchand de charbon pour l’en sortir. »

10 ans plus tard, le numéro 2 devient le siège d’un artisan en peinture vitrerie R.Voisart. A la même époque et jusqu’à la fin des années 1970, un artisan carreleur, Chantrie et fils, occupe le n°35.

Photo devant l’horticulteur dans les années 1970 et la même vue en 2022 (Document Patrick Debuine et Google Maps)

A l’époque, à hauteur du N°20, une palissade grise juste avant l’impasse Briffaut, délimite le terrain du patronage de Saint-Joseph, situé rue des Ecoles (Parallèle à la rue Loucheur), lequel accueille les activités sportives des enfants de la paroisse notamment le 1er terrain de volley. Témoignage d’un riverain, enfant à l’époque : « La soeur Agnés avec ses cornettes nous coursait avec son tisonnier quand on embêtait les filles ».

Le terrain du patronage délimité par une palissade en ciment juste avant l’impasse (Document Patrick Debuine)

Dans les années 1970, le terrain a été racheté et une maison y est construite pour abriter une entreprise de bâtiment ECH, entreprise de construction hémoise, également Z Dépannage, spécialisée dans le dépannage rapide de tous les domaines du bâtiment, laquelle fait sa publicité sur le pignon de la maison voisine. Dix ans plus tard, Mr Vanwynsbergue y est installé en qualité d’agence immobilière sous le sigle CIH. Puis la maison retrouve son usage d’habitation.

Publicités de Z Dépannage et ECH, en-tête de l’entreprise et photo de la maison en 2008 (Documents Nord-Eclair, collection privée et Google Maps)

Témoignage d’un riverain : « Dans l’impasse Briffaut il n’y avait pas d’eau, alors il fallait aller en chercher rue Jean Jaurès, en haut de la rue Loucheur, à la borne. Il y avait Georgette qui était déhanchée et marchait en se balançant qui allait chercher de l’eau avec ses deux seaux toute la matinée le jour de lessive, alors le trottoir en terre était trempé car elle en renversait beaucoup ».

Avec le n°39 ci-dessus, nous voici déjà au carrefour de la rue Alexandre Ribot (sur ce sujet voir un article précédemment édité sur notre site). Le contraste y est saisissant entre la vue d’une carte postale ancienne prise à cet endroit et la même vue en 2023. Finis les champs qui bordaient encore le côté impair de la rue du Bas Voisinage au début du 20 ème siècle. La rue Loucheur est à présent un alignement de maisons des deux côtés .

CPA du début du 20ème siècle et la même vue du croisement en 2023 (Documents Historihem et Google Maps)

Dans les années 1950, au n°42 s’installe la boucherie de J. Vandenberghe (sur ce sujet voir un article précédemment édité sur notre site). Un peu plus loin, au n°48, c’est une parfumerie qui ouvre ses portes, à la même époque, et reste sur place jusqu’à la fin des années 1960, celle de Mme. Meulebrouck. 10 ans plus tard et pour une décennie, c’est la pharmacie Vasseur-Dupriez qui y emménage et cédera la place par la suite à la pharmacie Lheureux. Aujourd’hui, c’est une habitation à cette adresse.

Publicités de la pharmacie en 1976 et dans les années 2000 et photo de celle-ci en 2008 (Documents Nord-Eclair, collection privée et Google Maps)

La maison voisine, au°50, accueille durant une quinzaine d’années, au milieu des années 1950, une fabrication de confection gérée par Mme Deblaere. C’est une quincaillerie qui se trouve au n°52, dans les années 1960, tenue par Cl. Froquet. Ces deux commerces, situés au coin de la rue du Maréchal Foch reprennent ensuite leur usage d’habitation.

Le n°50 en 2008 et 2023 (Documents Google Maps)

A la fin des années 1950, le n°56 abrite l’épicerie J.Mazurelle, puis l’alimentation générale J. Deschamps au milieu des années 1960. A la fin des années 1970, un salon de coiffure dames Deschamps-Janssens, qui fait également parfumerie, y côtoie l’épicerie Alain Deschamps, spécialisée dans la commercialisation des vins Nicolas. De nos jours le bâtiment est à usage d’habitation mais l’on y retrouve toujours le pignon en briques qui supportait la publicité des vins Nicolas.

Publicités des 2 commerces et photo en 2008 et 2023 (Documents Historihem et Nord-Eclair)

Le n°58 est la villa Mona Lisa de l’entrepreneur roubaisien Léon Degallaix-Vion, qui a fondé son entreprise de construction au 23, bd du Catteau à Roubaix et au 34 rue Ingres. Il est également le fondateur, en 1929, de la Société de briqueterie de l’entreprise dont il reste président pendant 37 ans. Il est enfin fondateur et vice-président de la caisse de congés payés du bâtiment ainsi que de la caisse de chômage et intempéries.

Le 23 bd du Catteau et le 34 rue Ingres à Roubaix (Documenst Google Maps)

Bien connu également dans la région du Touquet où il a oeuvré à la construction de nombreuses digues, hôtels et villas, il y possède une résidence secondaire et y fonde « La Touquettoise Immobilière » dont il est le président. En raison des nombreux services rendus à la corporation, il est promu officier de la Légion d’Honneur. Il décède, en 1966, à l’âge de 92 ans. Ses funérailles sont célébrées à l’église Saint-Joseph à Hem, en présence d’une foule imposante, constituée de nombreuses personnalités dont le maire de Hem, Jean Leplat. L’inhumation a lieu ensuite dans le caveau de famille, au cimetière de Roubaix.

Le décès de Léon Degallaix et la villa Mona Lisa à Hem (Documents Nord-Eclair et Google Maps)

De 1979 au milieu des années 1980, la maison voisine, au n° 60, accueille l’auto-école de Marie-Louise Manche et, à la même époque, on retrouve au n°70 le piqurage à façon de H. Creton. Quant au n°78, il héberge, dès le début des années 1970 et durant une décennie, le salon de coiffure pour dames d’ Héléne Deblaere. Tous ces bâtiments ont retrouvé ensuite leur usage d’habitation.

Publicité de 1980 pour l’auto-école Manche et photo de la maison de nos jours, publicité de 1971 pour le salon Deblaere et photo de la maison en 2023 (Documents Nord-Eclair et Google Maps)

A suivre…

Remerciements à l’association Historihem

L’Ecole Publique aux Trois-Baudets (suite)

Dans les années 1960, dans l’attente du nouveau groupe scolaire prévu pour le quartier des Hauts-Champs, de nombreux élèves du quartier s’inscrivent à Jules Ferry et Paul Bert, occasionnant un surplus d’effectif dans ces 2 écoles. L’inspection académique décide alors de la création de 2 classes supplémentaires dans des locaux provisoires : celle des garçons dans un vestiaire sportif et celle des filles dans l’ancienne cuisine des cantines (dont les repas sont dorénavant livrés par une entreprise extérieure).

Photo aérienne de 1962 élargie jusqu’à l’avenue Foch avec les écoles Paul Bert et Jules Ferry ainsi que l’école La Fontaine et le terrain du stade Liétanie (Document IGN)

Mais la situation ne peut perdurer et la ville se voit contrainte de passer commande de classes préfabriquées : un bâtiment de 2 classes pour compléter l’école Jules Ferry, un bâtiment identique pour l’école Paul Bert et un bâtiment de 2 classes, un préau et un bâtiment sanitaire pour compléter l’école maternelle La Fontaine. Pour la rentrée scolaire 1962-1963, du fait de l’accroissement des effectifs, 2 classes mobiles sont construites sur un terrain appartenant à la municipalité, rue du Maréchal Foch, l’une pour compléter Jules Ferry et l’autre pour compléter Paul Bert.

Protège cahier d’un élève de Jules Ferry en 1962 (Document Historihem)

Instantané de mémoire : « Je viens habiter à Hem face à l’église St Joseph, dans le nouveau lotissement en juillet 1968. A Lille, je fréquentais l’école Notre Dame de la Treille mais comme j’habite juste en face de l’école Paul Bert je fais ma dernière année de primaire 1968-69 dans cette école publique. Je garde un excellent souvenir de mon année passée dans la classe de Mme Vantorre qui, par sa bienveillante attention m’a appris à avoir confiance en moi ».

Enfin en 1969, une classe supplémentaire est ouverte à Jules Ferry. Et durant les vacances scolaires de 1970-1971, les 2 écoles font l’objet d’une rénovation de l’éclairage. Par ailleurs les châssis sont remplacés et les sanitaires aménagés. Puis, en 1972, un restaurant scolaire est construit à l’école La Fontaine et une nouvelle classe est ouverte à Paul Bert.

Façade de l’école La Fontaine (Document Historihem)

En 1974, c’est le chauffage qui est installé dans les 2 établissements de la rue des Ecoles. Le sport n’est pas oublié et l’école Jules Ferry participe la même année au challenge du Nombre en cross et au challenge de la ville de Hem pour les catégories benjamins et benjamines. Toutes les écoles de la ville participent soit 300 garçons et filles et Jules Ferry se distingue particulièrement en remportant les 2 coupes.

Le challenge du Nombre remporté par Jules Ferry en 1974 (Document Nord-Eclair)

Enfin en 1975, l’école de garçons Jules Ferry devient une école mixte de niveau 2 (classes de CE2, CM1,CM2) tandis que l’école de filles Paul Bert devient une école mixte de niveau 1 (classes de CP, CE1). Quant à l’école maternelle La Fontaine, elle se voit renforcer de 2 classes mobiles. En 1977, c’est l’agrandissement de la cour des écoles Paul Bert et Jules Ferry qui est décidé.

Le préau de la cour de Jules Ferry (Document Historihem)

En 1978, la fête de fin d’année est commune aux 2 écoles et Mme Hendrickx, directrice, et Mr Guidez, directeur, leurs collaborateurs et le conseil de parents d’élèves collaborent pour que cette fin d’année soit un succès : jeux divers (basket, pneu penalty, cochon d’Inde, pêche à la sciure…) et exposition des travaux des enfants dans les salles de classe, ainsi qu’une braderie de vêtements permettent de se détendre et une petite restauration est assurée aux buvettes.

La fête de fin d’année de 1978 (Document Nord-Eclair)

Au début des années 1990, de gros travaux ont lieu à l’école La Fontaine après une série d’incendies et pendant toute la durée du chantier les 150 élèves sont accueillis à l’école Paul Bert-Jules Ferry sous la direction de Mr Vallet. C’est donc une toute nouvelle école dirigée par Mme Riems qui accueille les élèves à la rentrée de 1993.

L’école La Fontaine après les incendies et pendant les travaux et la nouvelle façade (Documents Historihem)

En 1998, à nouveau l’école Jules Ferry se distingue en sport. Trois classes de la métropole participent en effet aux rencontres internationales de tennis des Hauts-de-France organisées par la ligue des Flandres. Les CE2 de l’école se classent 2èmes, ce qui leur permet de ramener dans leur école un « kit tennis » comportant raquettes, balles, filets mais aussi battes de hockey et ballons qui permettront l’organisation d’exercices sportifs dignes de ce nom.

Rencontres internationales de tennis en 1998 (Document Nord-Eclair)

A nouveau siècle nouveau projet et l’école publique va changer de visage après les années 2000 dans le quartier des 3 Baudets. L’école Paul Bert-Jules Ferry, vieille de plus d’un siècle, ne va plus accueillir d’élèves à la rentrée 2022. Un nouvel établissement est construit 500 mètres plus loin, sur le site Liétanie (ancien terrain de football) à côté de l’école La Fontaine, avenue Foch.

L’objectif est de regrouper, sur le même site, les 2 entités formant le groupe scolaire. Le chantier suivi par l’architecte B plus B doit durer 2 ans et le projet comprend : 8 salles de cours, une salle d’arts plastiques, une salle polyvalente, une bibliothèque, une salle d’évolution et une salle pour les enseignants. Implanté sur un terrain d’un hectare et demi, le bâtiment est construit sur 1600 mètres carrés et se trouve entouré de 1300 mètres carrés d’espace extérieur.

Le stade Liétanie avec l’école La Fontaine dans le fond en 2019 et le projet de la nouvelle école Jules Ferry avec l’école La Fontaine qui jouxte le nouvel établissement (Documents Tout Hem)

Quant à l’école La Fontaine, réhabilitée en 1993 (soit 40 ans après son ouverture), elle est dans un état de vétusté nécessitant des travaux de remise aux normes et d’isolation thermique. Des panneaux photovoltaïques vont être posés, le système électrique remis aux normes, les châssis des fenêtres changés, la toiture, l’isolation, le chauffage refaits ainsi que les sols souples, peintures et faux-plafonds.

Une fois désaffectée il est possible que l’ancienne école Paul Bert-Jules Ferry soit transformée en logements et en bureaux après d’importants travaux durant lesquels une partie des bâtiments historiques devrait sans doute disparaître. Elle pourrait également devenir un espace de projets accueillant à la fois un centre de formation, un espace de coworking et un espace culturel.

Photos aériennes élargies en 2009 et 2020 (Documents IGN et Google Maps)

A partir de 2020 et courant 2021 des travaux impressionnants ont donc lieu dans la rue du Maréchal Foch, occasionnant de sérieux problèmes de circulation. Les 2 chantiers sont menés de concert : rénovation de La Fontaine ( durant les week-end et vacances scolaires) et construction de Jules Ferry. Le chantier de construction avance comme prévu en vue d’une future ouverture à la rentrée 2022.

Les travaux en 2020-2021-2022 (Documents Tout Hem)
Avancée des travaux de la nouvelle école (Document collection privée)

A la rentrée 2022, les élèves investissent en effet les locaux de la nouvelle école Jules Ferry qui voit son inauguration officielle organisée le 30 septembre 2022. Tout y a été pensé pour réduire au maximum la consommation énergétique et ainsi réduire les émissions carbone.

La nouvelle école en 2022 (Document Voix du Nord )
La toiture de l’école La Fontaine (Document Voix du Nord)
Inauguration de la nouvelle école (Document Historihem)

Remerciements à la ville de Hem et l’association Historihem, et à Jacquy Delaporte pour son ouvrage sur les écoles de Hem

L’Ecole Publique aux Trois-Baudets

Le 20 mai 1900, Henri Delecroix est élu maire de Hem et un mois plus tard une commission des nouvelles écoles est créée pour étudier la question de la construction de nouvelles écoles, seul le centre de la ville en étant pourvu. Le Hameau des Trois-Baudets se trouve ainsi à plus de 3 kms des écoles actuelles. Un terrain de 2500 mètres carrés y est donc acheté par la commune à Mr Flipo.

Extrait du cadastre de 1829 (Document Historihem)

En novembre, le conseil municipal décide donc de la création sur ce terrain d’un groupe scolaire comprenant 2 classes pour chaque sexe. En janvier 1902, le Ministre de l’Instruction Publique donne son approbation à ce projet et accorde une subvention d’Etat à la commune qui reçoit également une aide du Conseil Général. Pour le reste des fonds nécessaires, la municipalité contracte un emprunt sur 30 ans auprès du Crédit Foncier.

Une adjudication est lancée pour les travaux de construction de 2 écoles avec habitations pour instituteurs. L’architecte désigné est Jules Derégnaucourt un architecte Roubaisien. Il est décidé que les classes seront éclairées au gaz et les maisons d’habitation auront un bec dans le couloir et 2 dans l’intérieur.

Adjudication de la ville de Hem (Document Historihem)

A cette époque, les élèves les plus déshérités se voient attribuer des vêtements au début de l’hiver à condition de pouvoir justifier de 6 mois de présence à l’école. Des galoches et des bas sont également distribués et font l’objet d’une adjudication et une dizaine de familles bénéficient d’une bourse communale.

Pour la première fois en 1904, le registre des délibérations mentionne 2 noms d’école en lieu et place du vocable de groupe scolaire des Trois-Baudets habituellement utilisé à savoir : Paul Bert ( physiologiste et homme politique, défenseur de l’école républicaine et laïque, ministre de l’instruction publique en 1881-1882) pour l’école des filles et Jules Ferry (avocat et homme politique, ministre de l’instruction publique de 1879 à 1888, qui attache son nom à la législation scolaire obligatoire, gratuite et laïque) pour celle des garçons.

Les 2 écoles se trouvent juste à côté de l’église Saint-Joseph, église paroissiale du quartier des Trois-Baudets, juste construite au début du siècle. A l’époque la future rue des Ecoles (à partir de 1928) le long de laquelle sont construites l’église et les écoles se nomme encore chemin de la Fosse de la Léverie.

En 1911, en raison de l’augmentation de la population scolaire, le conseil municipal décide la construction d’une classe supplémentaire à l’école des filles. Le même architecte est donc chargé de la surélévation de l’école Paul Bert, et c’est l’entreprise de Jules Willecomme, installée à Sailly, qui exécute les travaux.

Extrait de plan de Roubaix-Hem de 1919 (Document Historihem)
Les 2 écoles dans les années 1910-1920 (Document Historihem)

En 1914, le conseil municipal adopte un projet d’acquisition de terrain de 2500 mètres carrés auprès de Mr Flipo, pour y procéder à un agrandissement des jardins des écoles Paul Bert et Jules Ferry. Mais par suite des événements de guerre le projet ne peut être mené à son terme de suite et le budget prévu est affecté à l’achat de denrées alimentaires avant d’être à nouveau voté, 5 ans plus tard, pour la réalisation de son objet initial.

C’est ainsi qu’en 1921, en vue de l’application de la loi sur l’éducation physique, un projet d’aménagement du terrain sportif récemment acquis, attenant aux 2 écoles, est approuvé et le budget nécessaire à sa mise en œuvre est adopté. Dans les années qui suivent l’électricité est installée dans les écoles puis en 1926 un appareil de cinéma acheté par la municipalité est installé dans les écoles des Trois-Baudets.

En 1931, avec le développement intensif du quartier, 172 filles sont inscrites à l’école Paul Bert et, la moyenne réglementaire étant de 40 élèves par classe, une quatrième classe est ouverte. Après l’élection en 1935 d’un nouveau maire, Jules Delesalle, l’école est agrandie et aménagée (rehaussement) avec toutefois bien des difficultés, les travaux étant arrêtés pendant plusieurs mois faute de fonds pour payer les entrepreneurs. L’école Jules Ferry a désormais 4 classes tandis que Paul Bert en compte 5.

Photo aérienne de Paul Bert et Jules Ferry en 1933 presque face au château Olivier et en 1947 (Document IGN)

Pendant la 2ème guerre, le crédit pour la distribution de vêtements chauds aux enfants qui fréquentent les écoles est augmenté et celles-ci bénéficient du charbon gratuit au prorata du nombre d’élèves. Un grand poêle en tôle trône au milieu de la classe et une grosse buse la traverse pour rejoindre le conduit de cheminée au travers du mur du fond.

En 1943, des cantines sont créées grâce à un « comité des cantines scolaires » regroupant la commission municipale des écoles, messieurs les curés, le délégué du secours national, le président des familles nombreuses, le syndicat agricole et un représentant des bouchers.

L’une des 2 cantines crées l’est à l’école Paul Bert pour le groupe scolaire des 3 Baudets. Le secours national prête 2 cuisiniers et des demandes de vivres et de charbon sont faites. Le repas se compose d’un potage, d’un plat de légumes et d’un verre de bière pour un prix modique.

Par ailleurs, dès 1946, un dictionnaire est remis aux lauréats du CEP (Certificat d’études primaires) et une cuisinière et une batterie de cuisine sont attribués à Mme Dubois, directrice de Paul Bert pour les cours ménagers qui sont dispensés dans cette école de filles.

Photos de classe de Paul Bert et Jules Ferry après-guerre (Documents Historihem)

Après guerre, c’est sous la mandature du docteur Jean Leplat qu’une femme de service est affectée dans chacune des classes enfantines de l’école Paul Bert. En 1948, un incendie, de cause indéterminée, endommage gravement une aile du bâtiment de l’école des filles dont les travaux de réfection sont confiés à 2 entrepreneurs hémois : Jules Constant pour la charpente et menuiserie et Eugène Dewailly-Farvacq pour la couverture.

Photo de l’école en 1949 et au même endroit en 2012 (Document collection privée)

Puis en 1950, 2 classes meublées étant encore disponibles à l’école Paul Bert, une classe supplémentaire y est ouverte pour les filles et, plus étonnant, une classe supplémentaire pour les garçons, le manque de place empêchant son ouverture dans les locaux de Jules Ferry, et Paul Bert disposant par ailleurs de 2 cours de récréation ce qui permet d’assurer la séparation filles-garçons y compris hors temps de classe.

Et 2 ans plus tard, 2 classes supplémentaires sont ouvertes à Paul Bert, ce qui porte leur nombre total à 7. Les locaux existent déjà mais il faut procéder à l’acquisition de mobilier supplémentaire. La même année, 2 hémois sont poursuivis en justice pour avoir peint des inscriptions à la peinture blanche sur les murs de Jules Ferry. Par ailleurs une cinquième classe y est ouverte.

Fête de l’école Lafontaine en 1954 et 1956 (Documents copains d’avant)

Ensuite c’est l’école maternelle Jean de La Fontaine qui est ouverte en 1952, rue du Maréchal Foch (laquelle relie la rue des Ecoles et la rue Louis Loucheur), sur un terrain acheté par la municipalité en 1950. Elle comprend 3 classes, une salle de repas, une salle de propreté, un couloir et un bureau de direction.

Par mesure d’économie le logement de l’adjointe, initialement prévu, n’est pas retenu et elle doit se contenter d’un logement HLM, mis à sa disposition par la ville. Le matériel de la classe enfantine de l’école Paul Bert est donc transféré dans la nouvelle école, laquelle s’avère vite trop petite. Dès 1954, une quatrième classe y est ouverte dans la salle de jeux.

CPA photo aérienne dans les années 1960 (Document collection privée)
Classe de Paul Bert en 1964 avec la directrice Mme Vantorre (Document Historihem)

                                                                                                                                  A suivre…

Remerciements à la ville de Hem et l’association Historihem, et à Jacquy Delaporte pour son ouvrage sur les écoles de Hem

L’ Antenne Sud (suite)

Pourtant en 1985, l’antenne Sud est encore en plein chantier et, s’il est vrai qu’elle est amenée à désenclaver la zone industrielle de Roubaix-Est, elle entraînera dès lors le passage de convois de camions vers et depuis celle-ci. Elle déclenche donc toujours des réactions de rejet des habitants du voisinage dont le cadre de vie est remis en cause définitivement et en travaux pour encore au moins 2 ans.

Planquons-nous v’là l’antenne Sud (Document Nord-Eclair)

Les ingénieurs ont pensé aux arbres cependant et un ingénieur paysagiste a pris en charge « l’intégration naturelle » du projet. Des arbres et arbustes sont donc plantés en divers points le long de la voie pour faire écho à la végétation déjà implantée dans les environs ; vingt cinq essences en tout sont concernées : aulnes, bouleaux, saules, chênes…Un millier d’arbres va se greffer aux abords de l’antenne Sud rejoints par 235.000 taillis tantôt en massifs, tantôt en alignements.

Démarrage de l’antenne Sud entre le Recueil et Hempempont (Document Nord-Eclair)
Photo aérienne entre Hempempont et le Recueil en 1981 (Document IGN)

A la fin de l’année 1985, au QG des travaux de l’antenne Sud de la rue du Rivage, une importante délégation débarque sur le chantier, emmenée par Bernard Carton, vice-président du Conseil Général, comprenant des ingénieurs de la DDE, et les responsables des quelques huit entreprises avec lesquelles le Conseil Général a passé contrat, pour se rendre compte de l’avancement des travaux et s’assurer que la voie pourra bien être empruntée au 1er trimestre 1987, comme prévu.

C’est l’occasion de visiter les ouvrages d’art déjà établis : le pont en béton armé enjambant la Marque, la création d’un passage souterrain pour piétons et cyclistes dans le prolongement de la rue du Rivage, le pont de la rue du Vieux-Civron passant au-dessus de la nouvelle route, les ouvrages de la tranchée du Bon Poste qui commencent à se dessiner, sans oublier les six chemins de contournement à l’intention des exploitants agricoles des environs.

La délégation en visite et le pont enjambant la Marque (Document Nord-Eclair)

En 1986, les travaux d’implantation de la société Damart boulevard Clémenceau, débutent mais ce n’est qu’une fois l’agrandissement de l’entreprise terminé qu’en 2009 commence l’aménagement de la RD 6 et la construction de 2 giratoires. La première phase consiste en un 1er rond-point sud au niveau du carrefour dit « de la patte d’oie ». Quant à la 2ème phase, il s’agit de l’aménagement du barreau de liaison de la RD 6 entre les 2 carrefours et la création de l’accès à la zone d’activité Damart. Enfin la 3ème phase est la création du giratoire nord avec la RD 264 boulevard Clémenceau.

Le chantier de la RD 6 démarre (Document Nord-Eclair)
Vues aériennes du site en 1988 et 2011 (Documents IGN)

Enfin, le 26 Octobre 1987, l’Antenne Sud de Roubaix, attendue depuis dix ans, s’ouvre enfin entre le carrefour du Recueil à Villeneuve d’Ascq et le giratoire situé entre Lys-lez-Lannoy et la zone industrielle de Roubaix Est. Cette voie devrait être poursuivie jusqu’à Leers en 1988 et, trois ans plus tard, jusqu’à la frontière et le réseau autoroutier belge.

C’est alors qu’elle prend le nom de CD 700 pour entrer dans le répertoire des voies départementales, officiellement inauguré ce lundi matin en présence de plusieurs conseillers généraux s’agissant du plus important ouvrage routier réalisé par le département. Pour la ville d’Hem les automobilistes ne sont pas trop perturbés et le détour dû au rond-point est minime.

Le rond-point de Hem pour gagner Forest-sur-Marque ou Sailly-lez-Lannoy et Willems (Document Nord-Eclair)

En revanche, pour les cyclistes et piétons qui souhaitent rejoindre Hem depuis Forest, Sailly ou Willems, ce n’est pas la joie ainsi que titre la presse locale : il leur faut prendre l’impasse de la rue Delecroix, remonter 300 mètres le long de la voie rapide, s’engouffrer dans un passage souterrain peu engageant avec ses recoins, ses chicanes et son mauvais éclairage et encore marcher ou rouler plusieurs centaines de mètres en rase campagne avant de rejoindre le centre d’Hem.

Beaucoup sont donc tentés de « prendre des raccourcis dangereux » : soit par le rond-point qui leur est pourtant interdit, soit en traversant carrément la voie rapide à hauteur de la rue du Calvaire. Le projet de pont a été enterré car trop onéreux ! Pourtant quelques centaines de mètres plus loin le pont du Vieux Civron ne sert à rien puisqu’il mène exclusivement à six maisons le long d’une voie pavée prolongée par des chemins de terre…

Le passage souterrain, le passage rue du Calvaire et le pont du Vieux Civron (Documents Nord-Eclair)

Mais le « feuilleton Antenne Sud » n’est pas terminé pour autant car son doublement à hauteur de la ville de Hem est, en 2014, toujours prévu par le Conseil Général dont l’objectif est de désengorger l’axe reliant le quartier du Recueil de Villeneuve d’Ascq à Leers en passant par la zone industrielle de Roubaix Est et Auchan.

Il est aussi question en 2016 de remplacer l’actuel rond-point Kiabi par un « giratoire à lunettes » destiné à décongestionner le site.Le chantier est prévu pour 3 ans à compter de 2017 au moment où le transfert de la compétence voirie du département à la MEL (Métropole Européenne de Lille) se produit en janvier 2017.

Le giratoire à lunettes (Document Nord-Eclair)
Il faut attendre avant de faire sauter le bouchon (Document Nord-Eclair)

Dès lors le calendrier des travaux disparaît même si, en 2018, on connait les grandes lignes du nouveau projet : doubler la portion de la RD 700 (Antenne Sud) qui est toujours à 2 fois une voie entre le Recueil à Villeneuve d’Ascq et le rond-point « Kiabi » à Hem. Au niveau de celui-ci l’idée est d’aménager un giratoire surélevé avec la RD 700 en léger dénivelé dont le trafic ne serait donc plus ralenti par le rond-point. Les travaux pourraient commencer en 2022.

Le nouveau projet en 2018 (Document Nord-Eclair)

En revanche la liaison entre la rue Jules Guesde, l’avenue Pinay et la RD 700 avance, durant cette même année 2018. Le 1er tronçon avait été réalisé dans le cadre de la ZAC de la Blanchisserie et le terrassement et le traitement des terres sont à présent réalisés sur le prolongement de cette nouvelle voie nommée Aristide Briand.

Cette nouvelle liaison est attendue par les entreprises de la zone des Quatre Vents pour lesquelles la seule entrée est jusque là le fameux rond-point Kiabi au sud ce qui oblige les véhicules venant du nord à descendre la rue Jules Guesde pour y accéder et à la remonter pour en repartir, y occasionnant le passage de 15.000 véhicules par jour.

En réalisant un rond-point au nord de la ZAC des 4 Vents tout au bout de l’avenue Pinay et en faisant le lien entre ce rond-point et la rue Jules Guesde au moyen du prolongement de la rue Briand avec à l’autre bout une voie reliant la ZAC et la RD 700 ce flux pourrait être divisé par deux.

Le terrassement en cours en 2018 (Document Nord-Eclair)
La vue aérienne en 2023 (Document Google Maps)

En 50 ans, l’antenne Sud a donc considérablement modifié le paysage de la ville de Hem dans plusieurs de ses quartiers. Il a fallu composer, comme toujours en matière d’urbanisme, entre les exigences du trafic routier et les intérêts économiques d’une part et le cadre de vie et le bien-être des habitants d’autre part. Et ce n’est pas terminé, affaire à suivre…

Collège Saint-Paul (suite)

A l’aube du 21ème siècle le collège continue sur sa lancée avec son nouveau directeur Raphael Loridan, arrivé en 1998. 440 élèves, pour la plupart hémois, y suivent les cours, répartis en 16 classes. De grands projets sont en cours : une classe de neige pour les élèves de 5ème et un stage en entreprise pour ceux de 3ème et bien sûr les échanges avec le collège de Wiehl pour les 4èmes. 34 enseignants sont en charge des élèves ainsi que 13 personnes pour la documentation, les services, l’encadrement administratif et éducatif.

Au collège Saint-Paul on continue sur la lancée (Document Nord-Eclair)

Au début des années 2000, le laboratoire de sciences et la cour sont totalement rénovés. Les directeurs François Mangé et Jean Marchasson succèdent au précédent en 2002 et 2009. D’autres aménagements importants suivront: un restaurant scolaire, une salle d’étude, les sanitaires, le grand hall d’entréele bureau de vie scolaire.

La cour et le restaurant scolaire et le grand hall d’entrée (Documents site internet)
Le collège en 2008 (Documents Google Maps)
Panorama dans les années 2000 (Document IGN)

2013, c’est l’année des 30 ans du collège et certains professeurs se souviennent de leurs débuts dans l’équipe de 12 enseignants, dont la moyenne d’âge tournait autour de 25 ans, ayant accueilli les premiers élèves du collège en 1983. En l’espace de 30 ans, une centaine de professeurs sont passés par le collège, sans compter les stagiaires et remplaçants.

Après la fête, les projets humanitaires retrouvent toute leur place. Cette même année, le champion de boxe Daouda Sow, natif de Hem, vient participer à l’opération ELA et lit le texte de la dictée « Changer le monde » aux élèves de 6ème. Le texte lu par le sportif permet de sensibiliser les élèves au problème de la leucodystrophie contre lequel se bat l’association. Puis il se soumet à la traditionnelle séance de dédicace.

Daouda Sow en dédicace à Saint-Paul en 2013 (Document Voix du Nord)

2013 est également l’année où le collège demande un permis de construire pour son extension par l’ajout d’une salle d’évolution en rez- de-chaussée avec vestiaires, local matériel, bureau et sanitaires et de 2 salles de classe en étage. Les plans permettent de visualiser clairement les limites des terrains situés sur Hem d’une part et Roubaix d’autre part.

Le collège avant travaux du côté de la propriété voisine (Documents archives municipales)
La demande de permis de construire pour le nouveau bâtiment projeté situé sur le territoire de Roubaix juste avant le restaurant scolaire (Documents archives municipales)

En 2014, c’est une collecte alimentaire qui est organisée avec succès au profit des personnes en difficulté. 30 cartons sont remplis de denrées grâce à l’investissement des collégiens soutenus par leurs parents et le personnel de l’établissement. Les enseignes locales telles que Lys Restauration contribuent également au succès de l’opération.

Collecte de denrées en 2014 (Document Voix du Nord)

Durant cette même année, pour la dictée Ela c’est le groupe de rock Skip the Use, originaire de Ronchin qui est reçu au collège. Suite à cet événement un groupe de 40 élèves a l’honneur d’être invité à les rejoindre sur scène aux Zéniths de Paris puis de Lille pour interpréter leur chanson phare « Ghost ».

Les collègiens sur scène avec Skip the Use en 2014 (Documents collège Saint-Paul)

En 2015, Jean Marchasson quitte la direction du collège. Sous sa direction les élèves ont eu droit, outre aux séjours culturels et linguistiques, à une nouvelle salle d’étude, une salle informatique, un bureau de vie scolaire et même du double vitrage. Par ailleurs la salle des professeurs a été agrandie et un nouveau bâtiment a été construit avec une salle des sports en bas et, à l’étage, un laboratoire et un CDI, dont l’inauguration a lieu le jour de ses adieux. En présence de Francis Vercamer, maire de la ville, il passe donc le flambeau à son successeur : Gregory Verhaeghe.

L’agrandissement et le laboratoire de sciences, la salle d’informatique et le CDI (Documents site internet)
Passage de flambeau en 2015 (Document Voix du Nord)

L’année suivante les œuvres caritatives continuent avec la participation des 406 collégiens au cross annuel de l’établissement organisé au stade Hidalgo, en 2016, au profit des athlètes paralympiques partis à Rio, parrainé par le pongiste Lucas Créange. L’occasion de rappeler que le collège étant construit de plain-pied accueille les élèves en situation de handicap et que l’ensemble des élèves souhaite mettre en avant le handisport.

Au stade Hidalgo (Document Voix du Nord)

En 2017, les conditions climatiques étant particulièrement difficiles, le collège se mobilise contre le froid en organisant une collecte pour les sans-abri. Des dizaines de vêtements chauds : pulls, vestes et même oreillers sont collectés et remis au responsable de l’association l’île de solidarité qui se charge de les redistribuer aux personnes les plus démunies.

Collecte pour les sans-abri (Document Voix du Nord)

La même année les élèves se lancent dans la dictée du Rotary, lue par deux champions de boxe et organisée au profit de plusieurs associations : les Clowns de l ‘Espoir, Choisir l’Espoir et l’Essor. La dictée, plutôt difficile, se fait en duo avec un membre de la famille.

Dictée du Rotary lue par Maïdin el Garni (Document Voix du Nord)

En 2018, outre l’action en faveur de l’association ELA déjà évoquée, Gregory Verhaeghe organise une collecte de jouets au profit de l’association roubaisienne Ludopital qui les redistribue aux hôpitaux en vue de les offrir aux enfants hospitalisés. Cette action est associée à l’opération « pain pomme » ou repas partage.

La même opération Ludopital en 2023 (Document site internet)

Par ailleurs, les collégiens rendent hommage au colonel Arnaud Beltrame en association avec la gendarmerie de Villeneuve d’Ascq. Un bref rappel historique des missions des gendarmes est fait à l’ensemble des élèves avant que 2 d’entre eux déclament 2 poèmes du poète roubaisien Phil Anthrope. Enfin, un lâcher de ballons porteur de message de paix a lieu après le discours d’ hommage aux victimes par le directeur.

Le lâcher de ballons (Document Voix du Nord)

2020 voit arriver à la direction du collège Gregory Bal, auparavant à la tête du Lycée Professionnel catholique roubaisien Saint-François d’Assise. Un an plus tard c’est Olympe, finaliste de l’émission de télévision The Voice qui fait la lecture de la dictée choisie dans le cadre de la campagne pour l’association ELA.

Gregory Bal quitte la tête de l’établissement roubaisien pour prendre la direction du collège Saint-Paul à Hem (Document Voix du Nord)
Olympe pour la célèbre dictée pour l’association ELA (Document Voix du Nord)

En 2023, 7 élèves de 3ème du collège sont primés au concours national de la Résistance et de la Déportation. Gregory Bal salue les travaux des lauréats, lesquels ont composé des lettres et réalisé un échange cohérent entre une jeune fille de 14 ans partie avec sa mère en zone libre et un jeune garçon de 13 ans fils de résistant resté sur place pendant la durée de l’occupation.

Les lauréats du concours national de la résistance et de la déportation (Document Voix du Nord)

Concernant les bâtiments composant le collège, la dernière construction en date consiste en un agrandissement latéral comprenant au rez-de chaussée une salle d’EPS-Multi activités avec vestiaires et sanitaires et à l’étage un laboratoire de sciences et une grande salle de classe.

Le collège en 2022 et les quatres salles initiales en 2024 (Documents Google Maps et photo BT)

Remerciements à l’association Historihem