L’ Antenne Sud (suite)

Pourtant en 1985, l’antenne Sud est encore en plein chantier et, s’il est vrai qu’elle est amenée à désenclaver la zone industrielle de Roubaix-Est, elle entraînera dès lors le passage de convois de camions vers et depuis celle-ci. Elle déclenche donc toujours des réactions de rejet des habitants du voisinage dont le cadre de vie est remis en cause définitivement et en travaux pour encore au moins 2 ans.

Planquons-nous v’là l’antenne Sud (Document Nord-Eclair)

Les ingénieurs ont pensé aux arbres cependant et un ingénieur paysagiste a pris en charge « l’intégration naturelle » du projet. Des arbres et arbustes sont donc plantés en divers points le long de la voie pour faire écho à la végétation déjà implantée dans les environs ; vingt cinq essences en tout sont concernées : aulnes, bouleaux, saules, chênes…Un millier d’arbres va se greffer aux abords de l’antenne Sud rejoints par 235.000 taillis tantôt en massifs, tantôt en alignements.

Démarrage de l’antenne Sud entre le Recueil et Hempempont (Document Nord-Eclair)
Photo aérienne entre Hempempont et le Recueil en 1981 (Document IGN)

A la fin de l’année 1985, au QG des travaux de l’antenne Sud de la rue du Rivage, une importante délégation débarque sur le chantier, emmenée par Bernard Carton, vice-président du Conseil Général, comprenant des ingénieurs de la DDE, et les responsables des quelques huit entreprises avec lesquelles le Conseil Général a passé contrat, pour se rendre compte de l’avancement des travaux et s’assurer que la voie pourra bien être empruntée au 1er trimestre 1987, comme prévu.

C’est l’occasion de visiter les ouvrages d’art déjà établis : le pont en béton armé enjambant la Marque, la création d’un passage souterrain pour piétons et cyclistes dans le prolongement de la rue du Rivage, le pont de la rue du Vieux-Civron passant au-dessus de la nouvelle route, les ouvrages de la tranchée du Bon Poste qui commencent à se dessiner, sans oublier les six chemins de contournement à l’intention des exploitants agricoles des environs.

La délégation en visite et le pont enjambant la Marque (Document Nord-Eclair)

En 1986, les travaux d’implantation de la société Damart boulevard Clémenceau, débutent mais ce n’est qu’une fois l’agrandissement de l’entreprise terminé qu’en 2009 commence l’aménagement de la RD 6 et la construction de 2 giratoires. La première phase consiste en un 1er rond-point sud au niveau du carrefour dit « de la patte d’oie ». Quant à la 2ème phase, il s’agit de l’aménagement du barreau de liaison de la RD 6 entre les 2 carrefours et la création de l’accès à la zone d’activité Damart. Enfin la 3ème phase est la création du giratoire nord avec la RD 264 boulevard Clémenceau.

Le chantier de la RD 6 démarre (Document Nord-Eclair)
Vues aériennes du site en 1988 et 2011 (Documents IGN)

Enfin, le 26 Octobre 1987, l’Antenne Sud de Roubaix, attendue depuis dix ans, s’ouvre enfin entre le carrefour du Recueil à Villeneuve d’Ascq et le giratoire situé entre Lys-lez-Lannoy et la zone industrielle de Roubaix Est. Cette voie devrait être poursuivie jusqu’à Leers en 1988 et, trois ans plus tard, jusqu’à la frontière et le réseau autoroutier belge.

C’est alors qu’elle prend le nom de CD 700 pour entrer dans le répertoire des voies départementales, officiellement inauguré ce lundi matin en présence de plusieurs conseillers généraux s’agissant du plus important ouvrage routier réalisé par le département. Pour la ville d’Hem les automobilistes ne sont pas trop perturbés et le détour dû au rond-point est minime.

Le rond-point de Hem pour gagner Forest-sur-Marque ou Sailly-lez-Lannoy et Willems (Document Nord-Eclair)

En revanche, pour les cyclistes et piétons qui souhaitent rejoindre Hem depuis Forest, Sailly ou Willems, ce n’est pas la joie ainsi que titre la presse locale : il leur faut prendre l’impasse de la rue Delecroix, remonter 300 mètres le long de la voie rapide, s’engouffrer dans un passage souterrain peu engageant avec ses recoins, ses chicanes et son mauvais éclairage et encore marcher ou rouler plusieurs centaines de mètres en rase campagne avant de rejoindre le centre d’Hem.

Beaucoup sont donc tentés de « prendre des raccourcis dangereux » : soit par le rond-point qui leur est pourtant interdit, soit en traversant carrément la voie rapide à hauteur de la rue du Calvaire. Le projet de pont a été enterré car trop onéreux ! Pourtant quelques centaines de mètres plus loin le pont du Vieux Civron ne sert à rien puisqu’il mène exclusivement à six maisons le long d’une voie pavée prolongée par des chemins de terre…

Le passage souterrain, le passage rue du Calvaire et le pont du Vieux Civron (Documents Nord-Eclair)

Mais le « feuilleton Antenne Sud » n’est pas terminé pour autant car son doublement à hauteur de la ville de Hem est, en 2014, toujours prévu par le Conseil Général dont l’objectif est de désengorger l’axe reliant le quartier du Recueil de Villeneuve d’Ascq à Leers en passant par la zone industrielle de Roubaix Est et Auchan.

Il est aussi question en 2016 de remplacer l’actuel rond-point Kiabi par un « giratoire à lunettes » destiné à décongestionner le site.Le chantier est prévu pour 3 ans à compter de 2017 au moment où le transfert de la compétence voirie du département à la MEL (Métropole Européenne de Lille) se produit en janvier 2017.

Le giratoire à lunettes (Document Nord-Eclair)
Il faut attendre avant de faire sauter le bouchon (Document Nord-Eclair)

Dès lors le calendrier des travaux disparaît même si, en 2018, on connait les grandes lignes du nouveau projet : doubler la portion de la RD 700 (Antenne Sud) qui est toujours à 2 fois une voie entre le Recueil à Villeneuve d’Ascq et le rond-point « Kiabi » à Hem. Au niveau de celui-ci l’idée est d’aménager un giratoire surélevé avec la RD 700 en léger dénivelé dont le trafic ne serait donc plus ralenti par le rond-point. Les travaux pourraient commencer en 2022.

Le nouveau projet en 2018 (Document Nord-Eclair)

En revanche la liaison entre la rue Jules Guesde, l’avenue Pinay et la RD 700 avance, durant cette même année 2018. Le 1er tronçon avait été réalisé dans le cadre de la ZAC de la Blanchisserie et le terrassement et le traitement des terres sont à présent réalisés sur le prolongement de cette nouvelle voie nommée Aristide Briand.

Cette nouvelle liaison est attendue par les entreprises de la zone des Quatre Vents pour lesquelles la seule entrée est jusque là le fameux rond-point Kiabi au sud ce qui oblige les véhicules venant du nord à descendre la rue Jules Guesde pour y accéder et à la remonter pour en repartir, y occasionnant le passage de 15.000 véhicules par jour.

En réalisant un rond-point au nord de la ZAC des 4 Vents tout au bout de l’avenue Pinay et en faisant le lien entre ce rond-point et la rue Jules Guesde au moyen du prolongement de la rue Briand avec à l’autre bout une voie reliant la ZAC et la RD 700 ce flux pourrait être divisé par deux.

Le terrassement en cours en 2018 (Document Nord-Eclair)
La vue aérienne en 2023 (Document Google Maps)

En 50 ans, l’antenne Sud a donc considérablement modifié le paysage de la ville de Hem dans plusieurs de ses quartiers. Il a fallu composer, comme toujours en matière d’urbanisme, entre les exigences du trafic routier et les intérêts économiques d’une part et le cadre de vie et le bien-être des habitants d’autre part. Et ce n’est pas terminé, affaire à suivre…

Collège Saint-Paul (suite)

A l’aube du 21ème siècle le collège continue sur sa lancée avec son nouveau directeur Raphael Loridan, arrivé en 1998. 440 élèves, pour la plupart hémois, y suivent les cours, répartis en 16 classes. De grands projets sont en cours : une classe de neige pour les élèves de 5ème et un stage en entreprise pour ceux de 3ème et bien sûr les échanges avec le collège de Wiehl pour les 4èmes. 34 enseignants sont en charge des élèves ainsi que 13 personnes pour la documentation, les services, l’encadrement administratif et éducatif.

Au collège Saint-Paul on continue sur la lancée (Document Nord-Eclair)

Au début des années 2000, le laboratoire de sciences et la cour sont totalement rénovés. Les directeurs François Mangé et Jean Marchasson succèdent au précédent en 2002 et 2009. D’autres aménagements importants suivront: un restaurant scolaire, une salle d’étude, les sanitaires, le grand hall d’entréele bureau de vie scolaire.

La cour et le restaurant scolaire et le grand hall d’entrée (Documents site internet)
Le collège en 2008 (Documents Google Maps)
Panorama dans les années 2000 (Document IGN)

2013, c’est l’année des 30 ans du collège et certains professeurs se souviennent de leurs débuts dans l’équipe de 12 enseignants, dont la moyenne d’âge tournait autour de 25 ans, ayant accueilli les premiers élèves du collège en 1983. En l’espace de 30 ans, une centaine de professeurs sont passés par le collège, sans compter les stagiaires et remplaçants.

Après la fête, les projets humanitaires retrouvent toute leur place. Cette même année, le champion de boxe Daouda Sow, natif de Hem, vient participer à l’opération ELA et lit le texte de la dictée « Changer le monde » aux élèves de 6ème. Le texte lu par le sportif permet de sensibiliser les élèves au problème de la leucodystrophie contre lequel se bat l’association. Puis il se soumet à la traditionnelle séance de dédicace.

Daouda Sow en dédicace à Saint-Paul en 2013 (Document Voix du Nord)

2013 est également l’année où le collège demande un permis de construire pour son extension par l’ajout d’une salle d’évolution en rez- de-chaussée avec vestiaires, local matériel, bureau et sanitaires et de 2 salles de classe en étage. Les plans permettent de visualiser clairement les limites des terrains situés sur Hem d’une part et Roubaix d’autre part.

Le collège avant travaux du côté de la propriété voisine (Documents archives municipales)
La demande de permis de construire pour le nouveau bâtiment projeté situé sur le territoire de Roubaix juste avant le restaurant scolaire (Documents archives municipales)

En 2014, c’est une collecte alimentaire qui est organisée avec succès au profit des personnes en difficulté. 30 cartons sont remplis de denrées grâce à l’investissement des collégiens soutenus par leurs parents et le personnel de l’établissement. Les enseignes locales telles que Lys Restauration contribuent également au succès de l’opération.

Collecte de denrées en 2014 (Document Voix du Nord)

Durant cette même année, pour la dictée Ela c’est le groupe de rock Skip the Use, originaire de Ronchin qui est reçu au collège. Suite à cet événement un groupe de 40 élèves a l’honneur d’être invité à les rejoindre sur scène aux Zéniths de Paris puis de Lille pour interpréter leur chanson phare « Ghost ».

Les collègiens sur scène avec Skip the Use en 2014 (Documents collège Saint-Paul)

En 2015, Jean Marchasson quitte la direction du collège. Sous sa direction les élèves ont eu droit, outre aux séjours culturels et linguistiques, à une nouvelle salle d’étude, une salle informatique, un bureau de vie scolaire et même du double vitrage. Par ailleurs la salle des professeurs a été agrandie et un nouveau bâtiment a été construit avec une salle des sports en bas et, à l’étage, un laboratoire et un CDI, dont l’inauguration a lieu le jour de ses adieux. En présence de Francis Vercamer, maire de la ville, il passe donc le flambeau à son successeur : Gregory Verhaeghe.

L’agrandissement et le laboratoire de sciences, la salle d’informatique et le CDI (Documents site internet)
Passage de flambeau en 2015 (Document Voix du Nord)

L’année suivante les œuvres caritatives continuent avec la participation des 406 collégiens au cross annuel de l’établissement organisé au stade Hidalgo, en 2016, au profit des athlètes paralympiques partis à Rio, parrainé par le pongiste Lucas Créange. L’occasion de rappeler que le collège étant construit de plain-pied accueille les élèves en situation de handicap et que l’ensemble des élèves souhaite mettre en avant le handisport.

Au stade Hidalgo (Document Voix du Nord)

En 2017, les conditions climatiques étant particulièrement difficiles, le collège se mobilise contre le froid en organisant une collecte pour les sans-abri. Des dizaines de vêtements chauds : pulls, vestes et même oreillers sont collectés et remis au responsable de l’association l’île de solidarité qui se charge de les redistribuer aux personnes les plus démunies.

Collecte pour les sans-abri (Document Voix du Nord)

La même année les élèves se lancent dans la dictée du Rotary, lue par deux champions de boxe et organisée au profit de plusieurs associations : les Clowns de l ‘Espoir, Choisir l’Espoir et l’Essor. La dictée, plutôt difficile, se fait en duo avec un membre de la famille.

Dictée du Rotary lue par Maïdin el Garni (Document Voix du Nord)

En 2018, outre l’action en faveur de l’association ELA déjà évoquée, Gregory Verhaeghe organise une collecte de jouets au profit de l’association roubaisienne Ludopital qui les redistribue aux hôpitaux en vue de les offrir aux enfants hospitalisés. Cette action est associée à l’opération « pain pomme » ou repas partage.

La même opération Ludopital en 2023 (Document site internet)

Par ailleurs, les collégiens rendent hommage au colonel Arnaud Beltrame en association avec la gendarmerie de Villeneuve d’Ascq. Un bref rappel historique des missions des gendarmes est fait à l’ensemble des élèves avant que 2 d’entre eux déclament 2 poèmes du poète roubaisien Phil Anthrope. Enfin, un lâcher de ballons porteur de message de paix a lieu après le discours d’ hommage aux victimes par le directeur.

Le lâcher de ballons (Document Voix du Nord)

2020 voit arriver à la direction du collège Gregory Bal, auparavant à la tête du Lycée Professionnel catholique roubaisien Saint-François d’Assise. Un an plus tard c’est Olympe, finaliste de l’émission de télévision The Voice qui fait la lecture de la dictée choisie dans le cadre de la campagne pour l’association ELA.

Gregory Bal quitte la tête de l’établissement roubaisien pour prendre la direction du collège Saint-Paul à Hem (Document Voix du Nord)
Olympe pour la célèbre dictée pour l’association ELA (Document Voix du Nord)

En 2023, 7 élèves de 3ème du collège sont primés au concours national de la Résistance et de la Déportation. Gregory Bal salue les travaux des lauréats, lesquels ont composé des lettres et réalisé un échange cohérent entre une jeune fille de 14 ans partie avec sa mère en zone libre et un jeune garçon de 13 ans fils de résistant resté sur place pendant la durée de l’occupation.

Les lauréats du concours national de la résistance et de la déportation (Document Voix du Nord)

Concernant les bâtiments composant le collège, la dernière construction en date consiste en un agrandissement latéral comprenant au rez-de chaussée une salle d’EPS-Multi activités avec vestiaires et sanitaires et à l’étage un laboratoire de sciences et une grande salle de classe.

Le collège en 2022 et les quatres salles initiales en 2024 (Documents Google Maps et photo BT)

Remerciements à l’association Historihem

L’ Antenne Sud

A l’issue de la seconde guerre mondiale Hem est un gros village aux portes de Roubaix et ne compte que 6.105 âmes. Mais 30 ans plus tard, elle totalise plus de 42.400 habitants. Prévue au Plan d’Occupation des Sols dès 1972, la voie expresse de Roubaix, dite « Antenne Sud », doit désenclaver plusieurs communes dont Hem. C’est alors l’Etat qui est maître d’ouvrage.

En 1973, la ville compte donc bien profiter des travaux de construction de l’autoroute en provenance de Villeneuve d’Ascq vers Roubaix pour aménager l’avenue de la Marne de bout en bout. Elle prévoit ainsi que la traversée de la bretelle de l’autoroute se fera par un carrefour muni de feux tricolores.

Les travaux de 1973 au débouché de l’autoroute ; on aperçoit au fond « la Banane » (Document Nord-Eclair)
Le plan de circulation au débouché de l’autoroute (Document Nord-Eclair)

En principe, les travaux de la future pénétrante de Roubaix doivent être terminés à la fin de l’année 1973 : on y roulera bientôt sur une moderne voie rapide à deux fois deux chaussées. Les carrefours seront spécialement aménagés et équipés de feux tricolores.

A Hem, le chantier s’étend presque sans discontinuité du boulevard Clémenceau à ce qui deviendra l’échangeur de Babylone, au large du Tir à Loques. Il coupe la rue d’Hem à Croix et de Croix à Hem à proximité de la brasserie Leclercq et par deux fois le vieux CD6 à proximité du restaurant La Vieille Forge à Villeneuve d’Ascq.

La nouvelle pénétrante de Roubaix (Document Nord-Eclair)

Pourtant en 1974, c’est encore l’impasse : un litige ne parvient pas à être résolu entre les promoteurs et un propriétaire hémois qui refuse la cession de deux parcelles permettant la jonction définitive, retardant ainsi l’ouverture de la voie expresse. En outre la municipalité souhaite quelques changements : repousser les feux tricolores prévus rue de Beaumont à l’avenue de la Marne, et placer d’autres feux rue de Roubaix pour les élèves de Saint-Paul.

L’impasse pour la pénétrante de Roubaix (Document Nord-Eclair)

Quoi qu’il en soit le carrefour Delory-Regnault-Fourrier-Vernet à Roubaix est aménagé pour permettre une pénétration sans souci dans le futur boulevard de Roubaix avec installation d’îlots directionnels et de feux tricolores. Ainsi tout est prêt en vue de la future ouverture du boulevard dès que le « hiatus Hempempont » sera réglé. Quant au débouché du boulevard de Roubaix vers Hem, il se fera dans un boulevard Clémenceau à sens unique à Hem.

Carrefour Delory-Regnault-Fourrier-Vernet et débouché du boulevard dans les 2 sens (Document Nord-Eclair)

En 1975, l’affaire fait les gros titres en première page de la presse locale : « l’autoroute de Roubaix ne mène toujours nulle part, un scandale qui a trop duré ». Le propriétaire du terrain, un chevilleur souhaitant conserver ses arpents de pâture, ne l’ayant toujours pas cédé, Roubaix ne peut être rattaché au réseau autoroutier et les voies jusqu’alors tracées ne mènent toujours nulle part.

Photo aérienne de 1975 (Document Nord-Eclair)

Concrètement la voie rapide est construite à Hem, entre le boulevard Clémenceau et la rue de Croix, deux kilomètres de chaussée bien goudronnée, des panneaux de signalisation indiquant la direction de Paris installés, des glissières de sécurité en place, un nouveau carrefour construit avec feux tricolores avenue Gustave Delory à Roubaix.

Pourtant la route ne sert à rien…Des barrières ont dû être installées pour en interdire l’accès afin d’éviter que motards et automobilistes ne l’utilisent comme un circuit de course ! Un hiatus de quelques centaines de mètres subsiste en effet à Hempempont empêchant la continuité entre les deux tronçons terminés de la route. Malgré une décision d’expropriation prise par les tribunaux la procédure est toujours bloquée.

Photo aérienne de 1976 du début de la voie avenue Gustave Delory à Roubaix et Boulevard Clémenceau à Hem puis à hauteur de la rue de Croix et jusqu’à Hempempont (Documents IGN)

En outre l’administration responsable des travaux a changé : l’Etablissement Public de la Ville Est (EPALE) a été déchargé des problèmes d’aménagements routiers, à présent repris en compte par la Direction Départementale de l’Equipement (DDE). Le transfert des dossiers d’un service à l’autre n’est donc pas fait pour arranger les choses !

Le Docteur Marcel Guislain, ancien sénateur de Roubaix, ayant écrit au président de la communauté urbaine pour s’émouvoir de cette situation apparemment sans issue, reçoit une réponse du directeur de la DDE précisant que l’état d’avancement actuel de la procédure permet raisonnablement de penser que le dénouement est proche…

Plan du blocage de la situation en 1975 (Document Nord-Eclair)

Le quartier du Civron est particulièrement impacté par le projet dans la mesure où plusieurs exploitations agricoles se trouveront littéralement coupées en deux par la nouvelle route obligeant les ingénieurs à prévoir la construction d’un pont pour que certains agriculteurs puissent accéder à leurs champs situés de l’autre côté de la nouvelle voie.

Ainsi est-ce le cas de deux des 3 fermes situées dans le S que forme la rue de Sailly avant d’arriver à la rue du Vieux Civron dont l’une, située à gauche de la rue très en retrait, la ferme Carette, devra cesser son exploitation en 1983, totalement expropriée pour le projet de l’Antenne Sud. Les deux autres, situées à droite et à gauche au bord de la rue, les fermes Bouche (ou ferme du Petit Sailly) et Bonvarlet (anciennement Dekeyser) continueront quant elles à exister en tant qu’exploitations.

Photo aérienne des trois fermes de la rue de Sailly dans les années 1950-1960 et dans les années 2000 et plan actuel (Documents IGN)

En 1978, on reparle de l’antenne Sud à Hem au cours d’une réunion des élus dans le quartier Hem Place et le maire Jean-Claude Provo tente de rassurer les habitants : il n’y aura pas de casse comme au Civron, l’échangeur se trouvera en face des dominos de l’avenue Delecroix puis l’antenne rejoindra le Civron en passant derrière la Briqueterie et des murs phoniques ont été promis par la Communauté Urbaine et le Département.

Réunion des élus dans le quartier Hem Place (Document Nord-Eclair)

En 1979, après défection de l’Etat, le Conseil Général reprend la maîtrise de l’ouvrage dont le financement sera pour 60% à charge du département et 40% à charge de la communauté urbaine. On parle à présent de voie rapide à caractéristiques autoroutières à vocation départementale et l’Equipement propose de lui conférer le caractère de voie expresse, à savoir avec accès réservé aux véhicules automobiles immatriculés.

En 1980, après une mise en sommeil du projet, celui-ci refait donc surface: la route doit assurer, à partir du Recueil à Villeneuve d’Ascq, une desserte directe de la zone industrielle de Roubaix- Est (Lys-Leers) et s’intégrer dans une grande boucle, sorte de super périphérique de l’agglomération roubaisienne, pour donner directement accès aux autoroutes belges, notamment celle de Tournai-Mouscron-Courtrai. Pourtant il ne s’agira plus d’une « deux fois deux voies » mais d’une double voie de 7 mètres de large avec une seule voie par sens de circulation sur pratiquement toute sa longueur.

Réunion houleuse en mairie de Hem (Document Nord-Eclair)

En février, une réunion du Conseil Municipal accueille les habitants concernés par le tracé de la voie, en présence des techniciens de la DDE. La réunion devient houleuse, les futurs riverains et agriculteurs contestant le bien fondé de cette nouvelle liaison et soulignant les nuisances qui en découleront.

Le représentant de la DDE rappelle qu’il a été procédé à une étude d’impact : recensement de l’état actuel du site, analyse des impacts positifs et négatifs de la réalisation et description des aménagements prévus pour atténuer les effets des nuisances à savoir la protection des nappes aquifères, traversées franches prévues pour les exploitations agricoles et étude acoustique pour ramener la nuisance sonore au dessus du seuil de gêne.

Un mois plus tard le Conseil municipal déclare le projet d’utilité publique et donne son accord pour le classement en voie expresse sous certaines réserves. Le Comité de Défense des riverains Antenne Sud se constitue, rassemblant les agriculteurs des communes touchées par le projet qui dégrade plus de 20 ha de terres cultivées. Tracts et pétitions s’ensuivent de même que des manifestations.

Manifestations contre le projet (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)
Manifestations contre le projet (Document Au temps d’Hem)

La DDE revoit son projet et il en sort 2 points très positifs : alors que le tout premier projet avec passage en remblai au Bon Poste supposait 67 expropriations dont 47 sur Hem, le projet définitif entraine 27 expropriations dont 6 sur Hem. L’antenne Sud est en bonne voie avec une réalisation effective prévue en 1983 et une estimation du trafic futur qui donne 13.000 véhicules par jour dans les 2 sens dès 1985 et environ 20.000 en l’an 2000.

A suivre…

Rue Briet

La rue Briet à Hem existait déjà sur un plan cadastral de 1890 mais sans nom et n’apparaît sous ce nom que sur un plan de 1947. Elle tient son appellation d’une briqueterie à feu continu, qui y était installée tout au bout, bien qu’ayant son adresse postale rue du Bas Voisinage (actuelle rue Louis Loucheur) au début du 20ème siècle. Il s’agit de l’entreprise d’Oscar Briet, lequel a obtenu l’autorisation préfectorale nécessaire à son installation en 1900.

Le travail en briqueterie est très pénible : les ouvriers doivent enlever l’argile au louchet et la charger dans des brouettes en bois qu’ils font avancer sur des plaques de roulage en métal installées préalablement. L’argile est ensuite mélangée avec de l’eau puis les briques sont moulées à la main avant d’être séchées et passées au four.

A la fin des années 1940 la briqueterie fonctionne toujours et le Ravet-Anceau de 1948 fait état de la briqueterie A. Briet dans la rue du Bas Voisinage à Hem. La vue aérienne de l’époque la montre isolée au milieu des champs. En revanche dans les années 1950 la briqueterie disparaît et la rue Briet prend l’aspect qui est toujours le sien aujourd’hui.

Vue aérienne de la briqueterie aux Trois-Baudets en 1947, vue générale et gros plan (Document IGN) et le personnel de celle-ci en 1919 (Documents Historihem)

Ce n’est pourtant qu’en 1957 que les travaux de mise en état de viabilité sont éxécutés dans la rue Briet. Jean Leplat, le maire, fait convoquer les représentants du CIL et des ponts et chaussée afin d’aller sur place avec l’adjoint aux travaux pour faire un état des lieux d’une rue qui ressemble alors à un véritable bourbier et faire entreprendre les travaux nécessaires dans les plus brefs délais.

La rue en septembre 1957 avant travaux (Document Nord-Eclair)

Le premier commerce répertorié dans cette rue par un annuaire professionnel est celui de S.Schattens. Il tient une cordonnerie au n°40 au début des années 1960 et ce pendant une dizaine d’années. Il n’existe plus de n°40 dans la rue Briet dans les années 2000.

Puis Anne-Marie Cauty s’y installe, en tant que pharmacienne, au milieu des années 1960, au n°54, selon le Ravet-Anceau de l’époque. On la retrouve à cette adresse dans l’annuaire jusqu’en 1986 mais de nos jours le n°54 n’existe plus dans cette rue. Puis elle transfère sa pharmacie au n°1 de la rue où elle continue à exercer jusqu’à ce qu’elle cède son officine. A l’heure actuelle le bâtiment agrandi est toujours une pharmacie mais gérée par Véronique Vercamer depuis les années 2000.

Photo Pharmacie Cauty au n°1 de la rue (Document collection privée)

Publicités Cauty (Documents Historihem)

Photo pharmacie Vercamer en 2020 (Document Google Maps)
Publicité Vercamer en 2020 (Document site internet)

Puis Jean et Marie-Paule André installent leur commerce de droguerie au n°25 de la rue Briet. Auparavant cette maison était le domicile de E. Delaby, confiserie, depuis sa construction dans les années 1960. La rue Briet est en effet essentiellement une rue résidentielle.

Le couple vend pêle-mêle des bouteilles de gaz (dans l’avancée), des papiers peints, de la peinture et des pinceaux, des toiles cirées, du balatum, un peu de quincaillerie… C’est Marie-Paule qui tient le magasin pendant que Jean, artisan peintre et vitrier se déplace chez ses clients.

Les publicités de la fin des années 1960 et du début des années 1970 (Documents Nord-Eclair)

Jean André propose des devis gratuits en peintures, papier peint, vitrerie et revêtements de sol. Non seulement il vend un grand choix de papiers peints, couvre sols qu’il peut installer mais il propose également des peintures Thelex et Insulatex (peintures pour bois innovantes) aussi bien en magasin qu’en livraison à domicile.

Etant à la fois artisan et commerçant le couple adapte donc ses publicités et c’est ainsi que dans le Mémento Public de Hem de 1970 ( CIT : Commerce Industrie Tourisme), figurent 2 publicités sur la même page : l’une pour l’artisan peintre vitrier, Jean André, l’autre pour le commerce, la droguerie André.

Publicités pour l’artisan et le commerçant (Document Mémento public commerce industrie tourisme de Hem)

En 1973, Jean André installe pour les fêtes son nouveau rayon cadeaux : céramiques, vases, bibelots mais aussi parfums. En 1975, la maison André fait sa publicité pour la location de matériel à tapisser mais aussi pour la 1ère fois son nouveau rayon de bijouterie fantaisie. En fin d’année s’ajoute à tout cela un rayon spécial articles de Noël.

Nouveaux rayons en 1973 et 1975 (Documents Nord-Eclair)

A la fin des années 1970, une nouvelle activité de clé minute fait son apparition en plus de toutes les autres déjà citées. Parallèlement le commerce procède à la location de décolleuses de papiers peints et de shampouineuses pour tapis. La vannerie et les nappes font également partie des nouveaux produits en vente.

Publicités clés minute fin des années 1970 et début des années 1980 ( Documents Nord-Eclair et Office Municipal d’Information)

A l’heure actuelle le pignon de la maison n°25 rue Briet porte encore la trace de la publicité « maison » géante affichée à l’époque sur le mur afin de porter à la connaissance des passants l’existence de ce commerce dans une habitation. Pourtant l’immeuble est actuellement le siège de 4 entreprises : 2 sociétés civiles immobilières, une entreprise de production musicale et un traiteur.

Photos du 25 rue Briet en 2008 plan rapproché et 2020 plan large (Document Google Maps)

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem.

Collège Saint-Paul

Dans les années 1950, un glissement de population est provoqué par la construction massive d’habitations en périphérie des villes et notamment à Roubaix et dans la ville voisine de Hem. L’Association roubaisienne d’éducation et d’enseignement prend alors des mesures pour faire face aux demandes massives d’inscriptions scolaires qui en découlent.

Par l’intermédiaire de la SICLL (Société Immobilière de Construction d’Ecoles Libres) de nouveaux établissements scolaires voient le jour. C’est dans ce cadre qu’ en 1955, à la lisière de Roubaix, plus exactement au n° 22 de la rue de Roubaix à Hem, la nouvelle école Saint-Paul accueille dans ses locaux une centaine de garçons.

Vue aérienne de la rue Charles Fourier avant la construction et après la construction (Documents archives municipales)
Une école libre de garçons sort de terre en juillet 1955 (Document Nord-Eclair)

Le chantier commence en juin et l’architecte Delplanque est aux commandes. Les entrepreneurs réussissent le tour de force de la livrer pour la rentrée scolaire. Il faut dire qu’elle ne comporte que 4 classes mais, comme elle est bâtie sur un terrain de 5.000 mètres carrés (ancienne propriété de Mr Pennel) des projets d’expansion pourront être effectués à l’avenir. Le bâtiment élève ses murs sur un vaste terrain situé à l’extrémité de la rue Charles Fourier à Roubaix, là où commence la rue de Roubaix à Hem. L’école est donc en quelque sorte située à cheval sur les 2 communes et possède une entrée sur Hem et une sur Roubaix, avenue Gustave Delory.

La nouvelle école à la lisière d’Hem et Roubaix dans les années 1950-60 (Document IGN)

L’école ouvre, non pour la rentrée des classes de 1955, le 30 septembre à 8h30, mais le 3 octobre. Elle est dirigée par Mr Deroo et l’enseignement y est assuré par des instituteurs civils. Pourtant les locaux sont bénis par Mr le chanoine Froidure, directeur diocésain de l’enseignement religieux, au cours d’une cérémonie réunissant de nombreux parents d’élèves.

Mr Marescaux, président du comité familial scolaire du nouvel établissement prononce son discours avant la bénédiction des locaux et photo des élèves après l’inauguration (Documents Nord-Eclair)

La fête champêtre du comité scolaire de l’école se déroule en mai 1957 et commence par un souper familial en musique le samedi soir avant de laisser la place dimanche midi à un apéritif concert avec le concours de Radio-Lille puis des stands accueillant la foule des visiteurs servis par de « gracieuses serveuses » et enfin un concours réservé aux enfants costumés sur le thème histoires et légendes de France clôturé par un diner au restaurant pour les nombreux amis de l’école.

Groupe des dames et organisateurs dévoués de la fête (Document Nord-Eclair)

En juillet 1957, à l’occasion de la distribution des prix, une belle fête familiale a lieu dans la cour de l’école. De nombreux parents viennent applaudir leurs enfants dans des chants et saynètes avant la distribution des prix et la lecture du palmarès. Puis l’abbé Callens, curé de la paroisse, rend hommage au dévouement et à la compétence du personnel enseignant libre. Le discours se termine sur le constat suivant : bien que créée depuis 2 ans seulement, l’école s’avère déjà trop petite avec ses 6 classes et ses 205 élèves et il va donc falloir recourir à la construction de 2 classes supplémentaires.

Fête familiale à l’école Saint-Paul en 1957 (Document Nord-Eclair)

Dans le courant des années 1960, la nouvelle école Saint-Paul continue à accueillir de plus en plus de jeunes garçons tandis que Sainte-Bernadette, de l’autre côté du pâté de maisons, mais sur le territoire de Roubaix, avenue Gustave Delory, fait bénéficier de l’enseignement élémentaire les jeunes filles, notamment celles des nouveaux lotissements et immeubles du quartier.

Photos d’école des années 1960 à Saint-Paul (Documents Copains d’avant et Historihem)

A titre d’information, en 1970, l’école Saint-Paul accueille un effectif de 210 élèves. Durant cette décennie, comme toutes les autres écoles, Saint- Paul organise annuellement sa kermesse. En 1975, une réunion a lieu avec les parents d’élèves pour évoquer la mixité instaurée avec succès dans les classes de 1ère année de cours élémentaire.

Les kermesses annuelles de l’école en 1971 et 1979 (Documents Nord-Eclair)

En juin 1980, la direction diocésaine de l’enseignement libre ferme Sainte-Bernadette à Roubaix, malgré une pétition de parents d’élèves convaincus de sa viabilité. Des problèmes d’effectifs insuffisants justifieraient cette décision qui implique pourtant la dispersion du personnel rattaché à l’établissement et l’inévitable dégradation des locaux laissés vides.

En septembre 1983, c’est le collège Saint-Paul qui ouvre ses portes dans les locaux de l’ancienne école Saint-Paul, laquelle est transférée, côté Roubaix, dans les anciens locaux de Sainte-Bernadette. Le collège accueille alors 110 élèves dans 4 classes, avant d’effectuer des travaux d’extension dès janvier 1984, avec la construction de 10 salles de classe supplémentaires à savoir celles du couloir en zig-zag, flambant neuves et éclairées par de larges baies vitrées, dans lesquelles 300 élèves sont formés par une équipe de 14 professeurs.

Agrandissement du collège en 1984 (Documents site internet)

Un an plus tard, les nouveaux locaux sont baptisés. L’abbé Jean-Noêl Delannoy, directeur diocésain de l’enseignement catholique, remet à chaque délégué de classe un crucifix béni par ses soins pour l’accrocher au tableau noir des différentes classes. Le directeur : Jacques Sockeel, se félicite de la création de ce premier collège de l’enseignement catholique à Hem, lequel compte 85 % de jeunes hémois sur les listes d’inscription.

Saint-Paul, une école qui a tellement crû (Document Nord-Eclair)

Dès 1985, le collège se distingue en organisant le premier jumelage entre un collège français et une école islandaise. La première démarche consiste à instaurer un système de correspondance entre les élèves des 2 établissements, puis à créer une association « Amitié-Jeunesse franco-islandaise » laquelle pourrait obtenir d’éventuelles subventions permettant des échanges de séjours de 10 à 15 jours dans chaque pays.

Jumelage franco-islandais (Document Nord-Eclair)

A la rentrée de 1986, dix divisions fonctionnent et en 1987, le chiffre se monte à 14 divisions dans lesquelles 400 élèves sont accueillis. Les effectifs ont donc quadruplé en 4 ans. 1987 est également l’année où 66 élèves du collège effectuent un voyage en Islande dans le cadre de leur jumelage avec le collège Holtaskoli de Keflavik.

Mr François Scheefer, secrétaire auprès de la direction de Saint-Paul et Terence Beal ambassadeur des élèves de Saint-Paul en Islande, un glacier islandais et la pêche à la baleine (Documents Nord-Eclair)

L’opération est rééditée l’année suivante avec le voyage d’une vingtaine d’élèves du collège Saint-Paul qui logent sur place chez leurs correspondants . Le programme d’excursion est chargé : geysers, perspectives glaciaires, champs de lave, bassins d’eau chaude, navires baleiniers…

Navires baleiniers, chauffage par le sol, neige en avril, glaciers, volcans et champs de lave (Documents Nord-Eclair)

Les vacances d’été de l’année 1989 permettent la construction de trois salles supplémentaires (devenues aujourd’hui salles d’art plastique et de technologie). Le fond de la cour du collège a alors l’aspect d’un joli jardin avec pelouses, arbres et fleurs.

Le deuxième agrandissement en 1989 et le jardin arboré et fleuri au fond de la cour (Documents site internet)

Durant les années suivantes le jumelage franco-islandais prend sa vitesse de croisière et les voyages des collégiens sur place se succèdent. Et en 1990, on assiste à la naissance de 2 associations :

  • l’association française des amis de l’Islande dont le président est Mr Scheefer, conseiller d’éducation et initiateur du jumelage
  • l’association des « jeunes islandophiles » dont le président est Mr Antoin surveillant au collège assisté de Mrs Sockeel (le directeur) et Scheefer et dont le siège est situé au collège, dont le but est de regrouper les jeunes français qui se sont déjà rendus en Islande et ont gardé des contacts sur place afin de pouvoir poursuivre plus facilement les futurs échanges.

Le groupe de 28 élèves et ses accompagnateurs et réception chez la présidente de la République en 1989 (Documents Nord-Eclair)
Les représentants de l’association des « jeunes islandophiles » devant le collège en 1990 (Document Nord-Eclair)

Ce jumelage désormais avec le collège Langholtsskoli de Reykjavik, toujours en Islande n’empêche en rien les liens avec d’autres pays et, en 1992, dans le cadre du jumelage des villes de Hem et Wiehl, une délégation de jeunes allemands est reçue au collège durant quelques jours. Ce deuxième jumelage persistera dans les années 2000 quand le premier prendra fin.

Une délégation de jeunes allemands devant le collège en 1992 (Document Nord-Eclair)

Durant cette même année scolaire 1992-93, une annexe du collège est ouverte rue Jules Watteuw, dans le quartier des Hauts-Champs, permettant de porter à 16 le nombre de divisions de l’établissement.

Annexe rue Jules Watteuw (Document site internet)

Cinq ans plus tard, en 1997, sous la direction de Jean-Luc Verduyn , la fermeture de l’annexe (aujourd’hui démolie) et la construction de nouveaux locaux permettent le regrouper l’ensemble des élèves sur le site historique de la rue de Roubaix, qui y compte dès lors le même nombre de divisions à savoir 4 classes pour chaque niveau avec un CDI en plus.

Photo de Jean-Luc Verduyn en 2012 et l’agrandissement de 1997, le temps où la salle d’étude sert aussi de cantine (Documents site internet)

A suivre…

Remerciements à l’association Historihem

Le basket ball à Hem (suite 2)

La première journée des interdistricts est organisée en mars 2000, sous la présidence par intérim de Karim Brahimi (Christian Descamps ayant renoncé à la présidence pour raison de santé). 200 joueurs de 12 et 13 ans, garçons et filles, s’affrontent dans une série de petits matchs et sont observés et notés par des spécialistes. La Commission Technique Départementale se rend ainsi compte du niveau départemental des benjamins et benjamines et peut préparer la sélection 2000/2001.

Les 1ers Interdistricts à Hem en 2000 (Document HSBB)

En mai 2000, Karim Brahimi est élu à l’unanimité président du HSBB et reçoit, ainsi que l’ensemble de l’équipe, les félicitations de Mrs Vercamer, maire de la ville, et Saint-Maxent, adjoint aux sports pour le dynamisme du club, notamment au niveau de son école de basket et des résultats des joueurs. D’ailleurs, à la fin de cette saison la presse locale titre HSBB une saison formidable !

Election de Karim Brahimi à la présidence du club en 2000 et le gros titre de la presse locale en fin de saison (Documents Nord-Eclair)

Et l’année suivante c’est par 2 jours de festivités non-stop que le HSBB fête son 35ème anniversaire. Au delà de ses exploits sportifs le club se veut avant tout une grande famille accueillante et généreuse qui accueille près de 200 licenciés dans une salle remise aux normes et nantie d’un club-house pimpant. Il bénéficie d’une école de basket et même d’une section baby. Son bilan explique largement la lettre de félicitations adressée au président par le Comité Départemental Nord de Basket-Ball District Terrien.

Les 35 ans du club et la lettre de félicitations à Karim Brahimi (Documents Voix du Nord et HSBB)

Dans les années 2000-2010, sous la présidence de Karim Brahimi, le club est l’un des plus gros de la région et compte plus de 260 licenciés et 12 entraîneurs et bénéficie, à compter de 2003, du label national des écoles de basket, reconnaissance de la grande qualité de la formation des jeunes. En 2005, l’école hémoise recevra de la fédération française le titre d’Ecole Nationale.

Le club, non content de cumuler les succès sportifs, répond aussi présent quand il s’agit de soutenir de grandes causes telles que le Téléthon, les Restos du Coeur, Oxyg’Hem…Et en 2004, la première « poussinade » du cœur est organisée au profit de Ludopital.

Baptiste Brahimi, neveu du président âgé de 12 ans a en effet dû subir 2 opérations du cœur et a pu apprécier l’action de cette association au bénéfice des enfants hospitalisés. Il en est le parrain mais décède malheureusement quelques mois après avoir reçu le chèque à l’intention de l’association. La « poussinade » du cœur continuera ensuite à être organisée chaque année par le club.

L’école de basket labelisée en 2003 et première « poussinade » du cœur en 2004 avec Baptiste Brahimi pour parrain (Documents Nord-Eclair et Voix du Nord)

En 2010, la vieille salle Delcourt laisse la place à une toute nouvelle salle construite à la même place à côté du collège Raymond Devos. A peine construite cette salle subit un incendie accidentel dû à des étincelles projetées par des ouvriers travaillant à l’étanchéité du garage à vélos du collège tout proche. La nouvelle salle revêtue de bois nécessite l’intervention d’une vingtaine de pompiers durant près de deux heures pour venir à bout des flammes et de grandes quantités d’eau s’infiltrent par la toiture, rendant la salle inutilisable pour quelques temps et obligeant le club à recevoir à domicile à…Forest-sur-Marque.

L’incendie de la nouvelle salle Delcourt à peine construite en 2010 (Documents Nord-Eclair)

L’année suivante se déroule la première édition des « Trophem », lesquels ont pour vocation de récompenser celles et ceux qui ne comptent pas leur temps au sein des associations. Le trophée espoir est remis à cette occasion à Fanny Brahimi, la fille de Karim Brahimi. Celle-ci est en effet entrée au club comme joueuse à l’âge de 6 ans, avant de devenir bénévole à l’âge de 12 ans, quand elle commence à donner un coup de main à l’école de basket, et de valider son diplôme d’entraîneur à l’âge de 16 ans. Tout en poursuivant sa carrière de basketteuse elle encadre l’Ecole de Sport et prépare les enfants à intégrer la catégorie poussins ; en parallèle elle est animatrice des centres aérés et obtient un poste de directrice adjointe en 2010.

Première édition des « trophem » et le trophée espoir pour Fanny Brahimi (Documents Nord-Eclair)

Parallèlement à ses succès sportifs et aux distinctions obtenues par les dirigeants et membres du club la solidarité continue à tenir une place centrale pour le HSBB qui remplit les paniers de la Banque Alimentaire et continue à se montrer solidaire des Restos du cœur, notamment en 2013 et 2015. Par ailleurs chaque année l’USBB participe à l’opération Téléthon.

Soutien aux Restos du Coeur en 2013 et 2015 et Téléthon en 2022 (Documents Voix du Nord et HSBB)

C’est sous ces bons auspices que le club fête ses noces d’or en 2015, organisant une exposition , un match de gala, un barbecue et une soirée dansante. 300 spectateurs sont présents dans les gradins et des clubs amis sont là tels que les clubs belges d’Estaimpuis et Templeuve, mais aussi ceux de Ronchin, Armentières, Croix et Tourcoing, pour affronter les 19 équipes que compte le HSBB.

Noces d’or en 2015 (Documents Voix du Nord)

En 2017, le palmarès sportif met à l’honneur, parmi d’autres hémois, André Ninrinck, joueur au HSBB puis bénévole à l’école de basket, coach de plusieurs équipes au fil des décennies, créateur des « poussinades » du cœur et vice-président depuis 10 ans. Il est également membre de l’OMS depuis 20 ans et décoré de la médaille de bronze de la jeunesse et des sports. Durant la même année il reçoit un « trophem » au titre de 40 ans de dévouement au basket et 40 ans de bénévolat au sein du HSBB.

Palmarès sportif et Trophem 2017 (Documents Tout Hem)

Un nouveau titre de championnes du Nord est fêté, en 2018, pour les benjamines du Club après le triplé pour les seniors filles. La presse locale titre que le HSBB brille par ses résultats. Et en 2021, ce sont les bénévoles qui sont mis à l’honneur pour leur longévité au basket club : les uns reçoivent des lettres de félicitations du département, les autres des médailles de la fédération française de basket-ball.

Titre de championne du Nord pour les benjamines en 2018 et triplé pour les seniors filles ; le club brille par ses résultats (Documents Voix du Nord)
Les bénévoles à l’honneur en 2021 (Document Voix du Nord)

L’année 2022 est assombrie par le décès de Jean-Marie Delaey, surnommé Mr Basket, engagé au club depuis 56 ans, club dont il a été secrétaire puis vice-président. Enfin en 2023, le label citoyen récompense le HSBB (valable pour 3 saisons sportives), label qui récompense les efforts et actions hors compétition sportive pour favoriser le lien social et le vivre ensemble.

Photo de JM Delaey décédé à l’âge de 74 ans en 2022 (Document Historihem)
Obtention en 2023 du label citoyen (Document Voix du Nord)

A n’en pas douter le club Hem Sport Basket-Ball qui fêtera ses 60 ans en 2025, a tous les atouts dans sa manche pour faire de ce nouvel anniversaire une ode non seulement au sport mais aussi au dévouement aux autres et au bénévolat ainsi qu’à la bonne humeur et la convivialité.

Vue panoramique de la salle Delcourt en 2022, photo de l’extérieur et de l’intérieur de la salle en 2023 ; Karim, André et Bernadette (la secrétaire) en 2023 (Documents Google Maps et IT)

Vous pouvez, si vous le souhaitez, découvrir ou redécouvrir de nombreuses autres photographies sur le sujet  sur  le site de l’association Historihem : http://histori.hem.free.fr/ ou https://historihem.fr

Remerciements à Karim Brahimi et André Ninrinck et à l’association Historihem

Le basket ball à Hem (suite 1)

La décennie 1980 est celle de l’arrivée au club dans l’équipe masculine Seniors de Karim Brahimi qui avait fait ses premiers pas à Hem à l’âge de 12 ans, avant de jouer sur Roubaix pendant 8 ans. Il devient ensuite entraîneur, de même qu’André Ninrinck qui joue alors avec lui dans l’équipe. Très vite, le club compte 12 équipes. Dès le début des années 1980, les filles montrent leur potentiel en se classant championnes régionales et départementales pour les benjamines. Elles sont bientôt suivies par les minimes qui arrivent également jusqu’aux 16èmes de finale de la coupe de France Espérance en 1984.

L’équipe seniors en 1981 dans laquelle évoluent Karim Brahimi et André Ninrinck (Document USBB)
Les Benjamines en 1982 et les minimes en 1984 (Documents Historihem)

Eric Sanderson, un jeune américain passionné de basket, venu parfaire son français dans un lycée roubaisien en 1985, s’inscrit au club de Hem avant de repartir pour son Illinois natal en compagnie de Jean-François Mulliez. Peu à peu l’idée d’un échange entre américains et hémois émerge. En 1988, ce sont les All Stars américains du basket allemand qui passent faire une démonstration de leur talent à la salle Delcourt où Mme Massart est présente pour le coup d’envoi. L’initiative sera renouvelée l’année suivante.

Les All stars à Hem en 1988 et en 1989 (Documents Nord-Eclair)

Après une collecte de fonds imaginative et compliquée, et la recherche de sponsors, c’est au tour de 15 joueurs et joueuses du club hémois de s’envoler pour les Etats-Unis, projet dont l’initiative revient à Karim Brahimi, entraîneur des juniors et André Ninrinck. Après une visite touristique sur place, à New-York et Chicago, les hémois disputent un match contre des universitaires renforcés de Lester Rony, ex Chicago Bull, dans la salle d’une école pouvant accueillir plus de 2000 spectateurs, souvenir inoubliable pour le club.

La visite touristique des joueurs à New-York et chez Eric Sanderson (Documents USBB)
Les hémois aux Etats-Unis (Documents Nord-Eclair)

En 1990, c’est Eugéne Delcourt, membre du club de longue date qui devient président en lieu et place de Mr Deveyer Jacques, démissionnaire pour raison de santé. On retrouve à cette occasion parmi les membres actifs un certain Jean-Marie Delaey, ancien capitaine d’équipe enfants déjà cité et Karim Brahimi, entraîneur, qui reçoit une médaille de l’Office Municipal des Sports (OMS) d’Hem pour son dévouement.

L’assemblée générale de 1990 et l’élection du nouveau président avec les responsables en médaillon (Document Nord-Eclair)

En avril de l’année suivante le club, qui compte dorénavant 160 licenciés, fête ses 25 ans en organisant un match de gala. D’abord un derby oppose la jeune garde de Tourcoing à l’AS Ronchin, puis Berck est opposé à une sélection zaïroise de Belgique renforcée par deux américains. Enfin, un tournoi oppose les équipes d’Hem à des formations étrangères : anglaise, belge, écossaise. Au dernier moment l’équipe anglaise n’ayant pu venir, l’un de leurs joueurs fait seul le déplacement et s’intègre à l’équipe hémoise. Quant aux écossais, le club d’Hem leur réserve une petite surprise en défilant en kilt…

Les 25 ans du club (Documents Nord-Eclair et la Voix du Nord)
Un anglais dans l’équipe hémoise, le défilé de celle-ci en kilt en l’honneur des invités écossais à la salle Delcourt (Documents HSBB)

Chaque année le club organise un tournoi pour la fête du 8 mai et ce depuis 5 ans déjà mais il s’investit aussi dans les causes qui lui tiennent à cœur, tel que le tournoi au profit de Handicap International en 1992 : la rencontre sportive s’enrichit alors d’une dimension humanitaire. La journée commence par une démonstration effectuée par 2 équipes de handisport et se poursuit avec des équipes valides française, belge et zaïroise ainsi que les désormais habitués All Stars.

Le match handisport et l’équipe qui pose, l’équipe Zaïroise, la Courtraisienne et la Liévinoise (Documents Voix du Nord et USBB)

L’équipement de la salle Delcourt s’enrichit en 1994 d’un panneau d’affichage électronique offert par la municipalité et à cette occasion un pot d’inauguration est offert par le club, en présence des élus aux sports Mrs Delbergue et Saint-Maxent. Le HSBB compte alors plus de 200 licenciés, 13 équipes engagées en championnat de fédération française et une école de basket.

Nouvel équipement pour la salle Delcourt (Document Historihem)

L’année suivante, en novembre 1995, a lieu un match exceptionnel à la salle Delcourt entre 2 équipes de haut niveau à savoir : les 59/62 promotion basket contre la Black Jump Selection en match de gala. Pour l’occasion près de 800 spectateurs se pressent dans les gradins de la salle Delcourt pour assister au succès de la Black Jump Selection au terme d’un match très disputé.

Les 2 équipes, des athlètes impressionnants et des gradins archicombles (Documents USBB)

Puis ce sont ses trente ans que fête le club en 1996. Eugéne Delcourt, son président est un homme heureux. Les piliers du club : Jean-Marie, Karim et Dédé le sont tout autant. La fête, qui dure 4 jours, est réussie : les 13 équipes en démonstration rencontrent leurs amis du nord de la France mais aussi de Belgique, et d’Angleterre. Enfin un match spécial oppose les anciens de la Saint Joseph à ceux d’ Hem Sports devant les élus désireux de soutenir un club qui fait la fierté de la commune.

Les 30 ans du HSBB en mai 1996 (Document Historihem)

La saison 96-97 voit le club se mobiliser fortement pour la manifestation Oxyg’Hem : ravitaillement, épongeage, inscriptions, organisation aux départs et arrivées des 3 courses et participation effective aux courses de joueurs, parents et dirigeants. C’est aussi l’année où le HSBB fait le pari de rapprocher les 25 clubs sportifs de la commune regroupés au sein de l’OMS dans un même élan humanitaire pour le relais de la chaîne du cœur au cours duquel 400 kg de marchandises sont récoltés pour les Restos du Coeur.

Oxyg’Hem et les Restos du Coeur (Documents Voix du Nord)

1997, c’est l’année d’un nouveau président Mr Christian Descamps, qui est dans le club depuis les débuts avec Eugène Delcourt, Jean-Claude Vandenabeele et bien sûr Jean-Marie Delaey. Tous ont vu le club grandir au fil des années et JM Delaey, qui possède une caverne d’Ali Baba du basket : coupes, maillots, paperasses, n’a pas souhaité accéder à la présidence, se contentant de la vice-présidence de même que Karim Brahimi.

Tous espèrent voir la salle Delcourt obtenir bientôt son club-house soit un lieu convivial pour se retrouver illustrant le côté chaleureux du HSBB. C’est chose faite en août 1999 et le club-house est inauguré par Christian Descamps en présence du maire Francis Vercamer et de son adjoint Pascal Nys et le champagne coule à flot pour fêter cet événement tant attendu.

Inauguration du club-house de la salle Delcourt (Document HSBB)

A suivre…

Remerciements à Karim Brahimi et André Ninrinck et à l’association Historihem

Le basket ball à Hem

Le 27 décembre 1893 est présenté comme la date de la « première partie de basket-ball disputée en Europe », en l’occurrence à Paris. Toutefois «  la sauce ne prend pas de suite en France » et, si des championnats nationaux de basket-ball sont organisés en 1921,  il semble qu’il faille en chercher la raison au cours de la première guerre mondiale et plus particulièrement au cours du séjour du corps expéditionnaire américain en France entre 1917 et 1919. Mais la date majeure est en réalité le 25 juin 1932, date de création de la Fédération française de basket-ball (FFBB). 

L’exercice de ce sport commence à Hem comme beaucoup d’autres sports : au sein du patronage des églises Saint Corneille et surtout Saint Joseph. Les équipes portent alors le nom de la paroisse qu’elles représentent. Ainsi la Saint Joseph reste active jusque dans les années 1950-1960, participant régulièrement à des tournois entre communes. C’est alors Mr Marcel Rosseau, anciennement secrétaire, qui préside le club.

La Saint Joseph dans les années 1950-1960 (Documents Historihem)

C’est en mai 1965 que nait le HSBB ou Hem Sport Basket Ball, créé par des nostalgiques de la Saint Joseph. La déclaration en préfecture de l’association Hem Sports indique pour président Francis Callens et pour vice-président Marcel Rosseau qui, 2 ans plus tard, est médaillé d’honneur de la jeunesse et des sports. Puis Daniel Voreux remplace Francis Callens, avant d’être lui même remplacé par Marcel Rosseau à la fin des années 1960.

Naissance du club et médaille d’honneur de la jeunesse et des sports, bons résultats des jeunes basketteurs d’Hem Sport (Documents Historihem et Nord-Eclair)

A cette époque, le club se compose d’une seule équipe dont les joueurs disposent d’un premier terrain extérieur derrière l’église Saint-Joseph puis d’un 2ème terrain extérieur sur une partie de l’ancien parc de la Marquise, devenu terrain municipal de sports après la fin de la deuxième guerre mondiale. Dans l’équipe des minimes, le capitaine Jean-Marie Delaey, se fait remarquer dès la fin des années 1960, alors que le club remporte des résultats prometteurs.

La salle Blaise Pascal (intérieur et extérieur) (Documents ville de Hem)
Vue de la rue et vue panoramique en 2023 (Documents Google Maps et site internet)

A la fin des années 1960, une première salle des sports est enfin mise à la disposition du club, qui s’est agrandi, dans le quartier des Hauts-Champs : la salle Blaise Pascal. Cette salle qui accueille également la gymnastique avec la Vaillante restera la salle du basket jusqu’au milieu des années 1970. Ainsi fin 1968, les 56 licenciés du club y sont reçus au moment de Noël, notamment pour fêter le titre de champion 68-69 brillamment remporté par les benjamins.

La brillante victoire des benjamins du club et la fête de Noël à la salle Blaise Pascal (Documents Historihem)

Sous la nouvelle présidence de Jacques Deveyer, les cadets s’illustrent en coupe de France, au début des années 1970, même s’ils doivent s’incliner en 8ème de finale. Durant la saison 1971-72, l’un des minimes est appelé à devenir célèbre dans une autre activité sportive, à savoir Alain Bondue, futur champion cycliste. La fête, désormais annuelle, d’ Hem Sport a lieu à la salle Blaise Pascal sous le patronage du journal Nord-Eclair qui remet, en 1972, aux basketteurs de leur équipe seniors la coupe pour le challenge de la correction.

Les cadets en coupe de France, les minimes dont Alain Bondue à gauche, et la fête annuelle en 1972 (Documents Historihem HSBB)

Ce n’est qu’un début puisque, en 1973, alors que le club compte 80 licenciés, l’équipe masculine accède, pour la première fois, en excellence départementale. Durant cette même année, deux dirigeants du club : Eugène Delcourt, vice-président, et Arthur Lesage, trésorier, reçoivent, en récompense de leur dévouement à la cause du basket, la médaille de bronze de la Jeunesse et des Sports des mains de René Cruypenninck, adjoint aux sports.

L’équipe masculine en excellence départementale et remise de la médaille de la Jeunesse et des Sports en 1973 (Documents Historihem)

Pour la saison 1974-75, six équipes du HSBB sont engagés dans les championnats de l’Union des Flandres. Et durant la saison 1977-78, une section féminine est créée au sein du club qui compte alors 7 équipes et plus de 130 licenciés. C’est également en cette deuxième partie de décennie 1970 que le club obtient une nouvelle salle :la salle Delcourt, située 52 rue Jean Jaurés, sur le terrain du CES Albert Camus, pour y poursuivre son évolution. Mais son accès se fait alors par la cité des provinces (Rues d’Artois et de Picardie) et la salle ne sera désenclavée qu’en 1986 avec un accès direct par la rue Jean Jaurès.

La salle Delcourt des années 1970 (Document HSBB)
Saison 74-75 et 1976 création de la section féminine (Documents Historihem)
Désenclavement de la salle en 1986 (Documents Nord-Eclair)

A suivre…

Remerciements à Karim Brahimi et André Ninrinck et à l’association Historihem

Centre social des 3 baudets : la Maison de l’Enfance (Suite)

En 1992, le centre social des 3 Baudets connaît une 1ère liquidation judiciaire mais, dans la foulée, l’association nouvelle du centre social des 3 Baudets est créée, reprenant les activités anciennement gérées par la structure liquidée.

Dans le guide pratique « Tout hem en un » de l’an 2000, il apparaît que le Centre Social des 3 Baudets assure encore : l’accompagnement scolaire le soir tous les jours de classe, la garderie périscolaire, les mercredis récréatifs, et la Halte-Garderie « Les Titounets » pour les enfants âgés de 3 mois à 3 ans, 5 jours par semaine.

Le club des aînés, un lieu de rencontre et d’échange, avec organisation de sorties et de jeux de société y est encore actif. Des activités diverses sont organisées pour les adolescents ainsi que des activités sportives pour les jeunes adultes. Y sont également assurés des ateliers couture, dessin et arts plastiques. La bibliothèque met 1500 livres à disposition et 15 séances de cinéma sont organisées chaque année.

Pourtant cette même année, pour des raisons économiques le Centre Social des 3 Baudets et la Halte -Garderie « Les Titounets » ferment leurs portes. La structure, d’abord placée en règlement judiciaire est liquidée par le Tribunal de Commerce, faute de financeurs prêts à assumer le déficit existant, dû à priori à une gestion « hasardeuse ».

Liquidation du Centre social des 3 baudets (Document Nord-Eclair)

Sous l’impulsion d’un certain nombre d’habitants, hostiles à la fermeture définitive de ce lieu de vie collective, des bénévoles hémois y fondent alors l’association Espace de Vie Saint-Exupéry, en avril 2000. Le projet doit être travaillé pour un redémarrage du centre social en début d’année 2001.

Création de la nouvelle association (Document Nord-Eclair)

Cette association a pour but de permettre à nouveau le développement d’activités sociales et familiales dans les quartiers Trois Baudets et Lionderie, avec l’aide de la municipalité et de la CAF de Roubaix-Tourcoing. L’association gère et administre le centre social Espace de Vie Saint-Exupéry dont l’adresse se situe à l’arrière de l’historique Maison de l’Enfance, allée Saint-Exupéry.

Espace de Vie Saint-Exupéry en 2008 (Document Google Maps)

Les activités du Centre Social restent centrés sur les mêmes objectifs:

  • donner aux habitants l’accès aux droits (logement par exemple), à la culture et aux loisirs.

  • faciliter le parcours de soin des habitants en les informant et les orientant mais aussi en proposant des actions de prévention et en promouvant de bonnes pratiques en matière de santé

Logo de l’Espace de Vie (Document site internet)

L’Espace de Vie, c’est également à nouveau, depuis 2002, à la demande pressante des habitants, le Multi-Accueil « Les petits Tambours », accueil régulier et/ou occasionnel d’enfants âgés de 3 mois à 3 ans. L’équipe de professionnelles de la petite enfance y développe un projet décliné autour d’activités motrices, d’activités d’encastrement, de jeux symboliques… où l’enfant se découvre, découvre la collectivité, et adopte progressivement une autonomie plus grande. Les familles sont associées lors de temps enfants-parents tous les mercredis matins.

Les Petits Tambours en 2002 (Document Nord-Eclair)

20 ans plus tard « les Petits Tambours » accueillent toujours des enfants et figurent dans le guide du petit hémois 2021 édité par la municipalité. Un accueil de loisirs à la journée pour enfants de plus de 2 ans y est aussi proposé.

Guide du Petit Hémois 2021 (Document Ville de Hem)
Photos des Petits Tambours (Document Journal des Femmes)

Fonctionne toujours également « L’Envol », lieu d’accueil parents-enfants, qui permet aux parents de partager un moment privilégié avec leurs enfants autour du jeu et d’échanger avec d’autres parents ou futurs parents. En outre le centre social propose du soutien scolaire aux plus grands.

Centre de loisirs et soutien scolaire (Document site internet)

Pourtant, en 2020, dans le cadre du Projet de Rénovation Urbaine, la ville décide de construire un nouvel équipement public au coeur du quartier des 3 Baudets, sur le terrain en schiste, devant l’actuel centre social destiné quant à lui à déménager à la Lionderie (sur l’ancien site d’Okaidi, Impasse Desurmont), mais la ville de Hem précise : «Pour le raser, il va falloir attendre que le nouveau soit construit, soit quelques années encore».

Futur nouveau centre social des 3 Baudets à la Lionderie sur plan (Document Voix du Nord)
Emplacement du futur centre social des 3 baudets (Document Google Maps)

Seul le service petite enfance restera en fonction dans le nouveau bâtiment, d’une surface totale de 500 m², construit de plain pied, qui doit aussi être doté d’une salle de convivialité de 100m² pour les habitants et associations. Il hébergera donc la crèche du centre social « les petits tambours» qui accueille 20 enfants de 0 à 3 ans, dans un nouvel espace moderne, accessible et adapté. Lancé l’été dernier le chantier devrait se terminer en juin 2022.

Chantier de construction en décembre 2021 (Document Facebook Ville de Hem)

Cette construction doit être accompagnée d’un aménagement de la rue Bournazel avec une aire de jeux pour enfants, un espace vert et des stationnements pour les riverains à l’emplacement de la maison de l’enfance qui devrait être rasée.

Photo aérienne en 2020 (Document Google Maps)

Remerciements à la ville de Hem

Centre social des 3 baudets : la Maison de l’Enfance

C’est en octobre 1950 que s’ouvre la Maison de l’Enfance des 3 Baudets à Hem, au cœur de la Cité CIL érigée dans les années précédentes. Elle est inaugurée le 03 avril 1951 par Pierre Schneiter, ministre de la Santé Publique et de la Population.

La maison au cœur de la Cité CIL des 3 Baudets (Document IGN)
La façade de la maison dans les années 1950 (Document collection privée)

Côté santé publique, il s’agit d’un dispensaire complet, avec visites à domicile, nuit et jour, semaine et dimanche, une consultation de nourrissons et une consultation prénatale. On y pratique les vaccinations et les séances d’ultra violets pour les enfants. Un cabinet médical y est mis à la disposition du médecin contrôleur de la sécurité sociale.

Les soins donnés sont bénévoles pour les assurés sociaux et les bénéficiaires de l’assistance médicale gratuite et on y prête gracieusement des appareils médicaux à ceux qui en ont besoin : pieds à sérum, tente à oxygène, cerceaux de lit, etc

Côté social, on y trouve un bureau de sécurité sociale et une annexe de la caisse d’épargne. Il y a également des permanences de l’association des familles et de l’école des parents. Enfin une assistante sociale s’y trouve à disposition des familles dans le besoin.

Cours ménagers : ici un atelier cuisine en 1957 (Document Nord-Eclair)

On y donne des cours ménagers, notamment pour y préparer un CAP, dans lesquels les jeunes filles s’initient aux petits secrets de la coupe, de la couture, de la cuisine et de la puériculture. Les petites filles y apprennent les rudiments de ce que sera « leur tâche de demain ». Enfin les mères de famille peuvent y parfaire leurs connaissances.

Le coin lecture dans la bibliothèque en 1957 (Document Nord-Eclair)

Il y a aussi les jeudis de loisirs organisés (en1950, le jour de congé scolaire est encore le jeudi). Bricolage, peinture, dessin, modelage et pyrogravure sont proposés aux amateurs, ainsi que solfège, bibliothèque de plusieurs milliers de volumes et cinéma.

Le vaste terrain de loisirs devant la Maison (Document collection privée)

Dans les années 70, le dispensaire de la Maison de l’Enfance des 3 Baudets fonctionne tous les jours de la semaine, matin et soir et ½ heure le matin les dimanches et jours fériés. Des soins à domicile et rayons ultraviolets sont assurés sur indication médicale, ainsi qu’en témoigne le mémento public de Hem concernant le commerce, l’industrie et le tourisme.

Le terrain avant l’aménagement en 1973 (Document Nord-Eclair)

Devant la maison de l’Enfance est aménagé un vaste terrain de loisirs et de sports, afin que les enfants puissent y courir et se défouler. 20 ans plus tard, en 1973, le CIL termine finalement l’aménagement du terrain, en y installant un terrain de basket et de volley et 2 terrains de pétanque, des jeux pour les enfants et des coins de verdure.

Les jeux pour enfants dans le terrain aménagé en 1973 (Document Nord-Eclair)

Le but du Centre Social est également de fédérer les habitants du quartier autour d’événements festifs tels que fêtes de quartier et kermesses. A l’occasion de la kermesse organisée par le centre en 1973, il y a foule et un concert apéritif est animé par la fanfare St Corneille. Les enfants s’ingénient à créer des costumes pour participer à un défilé fort réussi.

La kermesse des 3 baudets et les enfants costumés du défilé en 1973 (Document Nord-Eclair)

Le centre social, dans les années 70, organise également, à l’intention des enfants en vacances, des après-midi de loisirs sous la surveillance de monitrices : courses au trésor, relais au ballon, confection d’oeufs de Pâques dans l’atelier cuisine.

Après-midi récréatif (Document Nord-Eclair)

Vers la fin des années 80 le centre garde sa vocation de santé publique et organise toujours des consultations prénatales et une permanence de planification familiale mais aussi des consultations de nourrissons. Il assure également une garderie périscolaire ainsi qu’une garderie les mercredis et en période de vacances scolaires. Par ailleurs, il propose de l’aide aux devoirs ainsi qu’une bibliothèque. Enfin il anime des ateliers couture et bois, des cours de gymnastique, de yoga et de danse, des clubs féminin, artisanaux et du 3ème âge.

A suivre…

Remerciements à la ville de Hem et à Philippe Waret