ENSAIT

En 1876, la municipalité roubaisienne décide de réunir sous le même toit, les cours académiques de dessin et les cours de perfectionnement du textile dispensés par la ville de Roubaix. Ces deux enseignements, disséminés jusqu’alors en divers locaux, sont donc regroupés en un seul endroit et sous la même direction.

Le 5 Aout 1881, une nouvelle loi paraît au Journal Officiel, et le 28 Novembre 1882, une Convention est signée entre l’Etat et la ville de Roubaix pour la construction d’une école.

En 1882, le terrain choisi pour la construction, est le square Notre Dame qui se situe rue Nain dans le prolongement de la rue du Chemin de fer. C’est un terrain d’une superficie d’environ 1,5 ha. Aujourd’hui c’est la place des Martyrs de la Résistance, auparavant appelée place Chevreul.
Ce square était autrefois un cimetière qui a été ensuite déplacé le  »long du pavé de Wattrelos » en 1850, actuellement Grande Rue ( c’est le cimetière de Roubaix que nous connaissons aujourd’hui ).

Plan cadastral
Document Journal de Roubaix
la grille du square Notre Dame, démontée en 1885 et posée rue Mimerel au square Pierre Catteau ( document archives municipales )

L’architecte Fernand Dutert est choisi en 1884 pour l’étude. Fernand est célèbre pour ses créations en fer ( des verrières comme la galerie du Muséum d’histoire naturelle à Paris ).

Fernand Dutert étudie avec des industriels et des artisans roubaisiens, la façon de concevoir le bâtiment pour un mariage heureux de l’esthétique et du fonctionnel. Un immense hall, un musée, une bibliothèque modèle pour l’époque, des serres et une animalerie sont prévues. L’appui de l’architecte Dutert est décisif dans le choix de Roubaix pour la création d’une école textile dans le Nord. Les travaux peuvent commencer.

Document collection privée
Document collection privée

En 1889, s’ouvre l’ENAI : Ecole Nationale des Arts Industriels, que les roubaisiens vont appeler : « l’école des Beaux Arts ». Le premier directeur est Victor Champier, célèbre critique d’art, et fondateur de « la Revue des arts décoratifs ». Sa nomination marque à l’origine, une prédominance de l’art sur la technique, mais en 1921 l’école passe des Beaux Arts à l’enseignement technique.

En 1921, l’ENAI devient donc l’ENSAIT, Ecole Nationale des Arts et Industrie Textile. A partir de cette époque, tous les directeurs nommés auront une formation technique.

L’école comprend deux corps de bâtiment dédiés, l’un à l’enseignement des arts, l’autre à celui des techniques textiles, le tout entouré de vastes pelouses, de parterres de fleurs et d’arbres d’essence diverses.

Document collection privée

La façade principale sur laquelle s’ouvre les entrées des musées, de la bibliothèque et de la salle de conférence, est couronnée au centre, d’une sculpture : « l’Art Industriel », et aux extrémités, de deux frontons représentant, les Arts et les Sciences. L’ensemble constitue une œuvre architecturale du plus heureux effet. L’agencement des locaux répond aux minutieuses exigences des enseignements.

Motif central de la façade, porte de l’amphithéâtre et le grand escalier en bois ( Documents collection privée )
Document collection privée
Document collection privée

Pour répondre à la loi de 1882, l’organisation matérielle de l’école comprend : des ateliers de dessin, peinture et sculpture, des laboratoires de physique, chimie, d’électricité et de teinture, des ateliers de peignage, tissage, filature, teinture et impression, des salles de collections technologiques, de machines et d’appareils de démonstration, une magnifique bibliothèque de plus de 15.000 volumes, un musée d’art et un musée des tissus, une salle de conférence pouvant contenir 600 personnes.

La construction jumelée d’une bibliothèque municipale et d’un centre d’instruction est inhabituelle pour l’époque. Sa situation géographique au sein même de l’école est privilégiée car centrale et donc directement accessible au public. Elle est néanmoins éloignée des ateliers bruyants.

Pendant des décennies, l’ENSAIT va former des centaines d’ingénieurs.

ateliers de tissage, de peignage et de filature, métiers à tapis ( Documents collection privée )
Document collection privée
Document collection privée

L’ENSAIT présente, chaque année, dès les années 1940, les travaux des élèves, lors d’une exposition dans le hall d’honneur qui regroupe et met en valeur toutes les connaissances nécessaires aux élèves, pour arriver au stade définitif de leur travail. L’exposition fait honneur à l’école, à son directeur, ses professeurs, aussi dévoués que compétents, qui continuent ensemble la tâche entreprise par leurs prédécesseurs.

Document collection privée

Comme tous les musées nationaux, le musée de Roubaix ferme pendant la seconde guerre mondiale. A la libération, le Musée National de Roubaix ne rouvrira pas, car les collections sont considérées comme démodées. Il est alors déclassé par l’Etat et les collections sont abandonnées dans l’Ensait. Quant à la Bibliothèque de l’ENSAIT elle s’établit rue du château.

En 1955, Fernand Florquin, président de l’association des anciens élèves de l’ENSAIT, est nommé officier de la légion d’honneur. Il a succédé au maître J.J. Weerts en 1927 et a consacré, pendant plus d’un demi-siècle, tous ses loisirs au développement et au renom de cette fabuleuse institution, avec une compétence remarquable.

document Nord Eclair

à suivre . . .

Remerciements aux archives municipales

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Wattrelos fin de siècle

En 1890, Wattrelos est une commune faite de hameaux reliés par des chemins ou des sentiers, le pavé est encore rare. Autre caractéristique, elle possède treize kilomètres de frontière avec la Belgique, ce qui en fait un territoire largement fréquenté par les fraudeurs et surveillé par les douaniers. Quelques industries y sont installées comme le tissage Dhalluin-Lepers ou l’usine de tissage, filature et apprêtage Leclercq-Dupire. Les dix dernières années du siècle vont amorcer sa transformation. En vente à l’office de tourisme de Wattrelos ou en commande par ateliersmemoire@gmail.com

La maison des prisonniers

La maison des évadés Editions Jourdan

La famille Saint-Ghislain de 1942 à 1944

Paru en juillet 2010 (à compte d’auteur). Autre parution sous le titre « La Maison des Évadés » en octobre 2017 aux éditions Jourdan (carnets de guerre).

L’auteur, Marie-Pierre Haem-Leclercq est la petite fille. Elle a écrit le livre pour les 80 ans de sa mère à partir des archives soigneusement renseignées, documentées et conservées. Louis et Madeleine Saint-Ghislain et leurs filles habitent au 6 rue Saint Gérard une petite maison (2 pièces en bas, 2 pièces en haut). Louis travaille à la gare de triage toute proche de Tourcoing. Il est préposé à la visite en douane.

Les prisonniers qui s’évadent (d’un peu partout en Belgique, aux Pays Bas, en Allemagne…) s’introduisent dans des wagons de marchandises en se fiant aux étiquettes de destinations. Le voyage est souvent très long, sans eau, sans nourriture, sans toilettes. Louis les récupère, les accueille chez lui, les nourrit, les habille, leur procure des papiers, leur fournit de quoi rentrer chez eux (billets de train notamment). Il agit avec son épouse et ses filles et avec l’aide et la complicité de cheminots belges, de douaniers, de policiers, de voisins, d’administrations municipales (Roubaix et Tourcoing). D’autres évadés arrivent chez les Saint-Ghislain via les Milices Patriotiques du Front de l’Indépendance de Schaerbeek qui ont créé « une ligne d’évasion ». Ils ont recruté, au Mont à Leux, côté belge Georges Hovelaque et côté français Cécile Verbrugge-Lejeune. Leurs jardins mitoyens sont séparés par le riez qui délimite la frontière entre les deux pays. C’est par ces jardins qu’ils font passer les évadés à quelques mètres du poste frontière tenu par les allemands ! Voilà donc l’origine de la plaque commémorative que nous avons photographiée.

Plaque souvenir Photo Gérard Vanspeybroeck

La famille Saint-Ghislain est également en contact avec l’abbé Jollet à la Châtre sur Cher. Celui-ci fait passer les évadés en zone libre. Louis Saint-Ghislain est arrêté sur dénonciation le 4 janvier 1944. Emprisonné à Loos puis en Belgique, il est libéré le 12 septembre. Son épouse, Madeleine, est arrêtée le 19 janvier 1944 et libérée 8 jours plus tard.

La famille est restée en contact avec la plupart des évadés et a fait un tour de France pour aller les voir à la libération. L’auteur a rendu visite à une cinquantaine d’entre eux avant d’écrire son livre. Madeleine est décédée le 29 mai 1965 et Louis le 10 octobre 1987…jour de la Saint-Ghislain. La salle de Sport « Saint-Ghislain » a été inaugurée en Juillet 2018.

Livres sur Wattrelos 2

Wattrelos mille ans d’histoire Jean Piat & Mairie de Wattrelos 1970

Écrit par Jean Piat et préfacé par Jean Delvainquière, alors maire de Wattrelos, ce livre entreprend de raconter l’histoire de la ville, en plusieurs chapitres, dont voici les titres : Mille ans d’histoire, les messieurs de Saint Bavon, labourage et bobinage, taillables et corvéables, que de Dieu et du soleil, les guerres et les gueux, le village prend tournure, les bleus et les blancs, la terre qui meurt, à l’économie et au plus pressé, en dépit des crises et des guerres, forcer le destin, de l' »otil » à la cornue, enfants beaux soucis, une grande cité, Terre d’avenir. Richement illustré, l’ouvrage se termine par un index chronologique.

Wattrelos et les Wattrelosiens Jean Piat & Mairie de Wattelos 1989

Écrit par Jean Piat et postfacé par Alain Faugaret, alors maire de Wattrelos, ce livre est bien plus qu’une simple réédition de l’ouvrage précédent (Wattrelos, mille ans d’histoire). Le contenu en est développé, enrichi par les recherches et découvertes qui font de ce « Wattrelos et les Wattrelosiens » un nouvel opus incontournable, dont voici les têtes de chapitre : Avant propos, le don d’Allowin, en espèces et en nature, la lutte pour le glaive, sous le signe de la croix noire, par le fer et par le feu, autour du donjon, la révolution des laboureurs, labourage et tissage, un lietmotiv : peu de ressources, comme Job sur son fumier, Höffmann Schneider Von Kreigsheim und Kie, de grèves en crise, le prix des larmes et du sang, trois décennies décisives, des microprocesseurs et des berlouffes. Toujours richement illustré, l’ouvrage se termine par la postface d’Alain Faugaret, maire de Wattrelos, « Wattrelos, libre et singulière » et une table des matières.

Wattrelos entre la charrue et l’otil, des bourles au potache ARHW

Écrit par Martine Soete et Daniel Delcroix, cet ouvrage été publié par l’Association de Recherches Historiques de Wattrelos. Il évoque le Wattrelos de la belle époque, dont voici les têtes de chapitre : La situation géographique de Wattrelos, les Wattrelosiens à l’ouvrage, les distractions, du côté des enfants, manifestations religieuses et philanthropie, résurrection et modernisme, la Grande Guerre, Conclusion. Cet ouvrage est abondamment illustré de cartes postales et de photo-cartes d’époque qui donnent une bonne idée du Wattrelos de la Belle époque.

Balade dans Wattrelos ARHW 1999

Écrit par Jean Debucois et Daniel Delcroix, et préfacé par Alain Faugaret, maire de Wattrelos, ce deuxième ouvrage publié par l’Association de Recherches Historiques de Wattrelos fait l’inventaire historique des rues de Wattrelos. Ce livre est abondamment illustré de cartes postales et de différents documents qui mettent bien en valeur la dimension historique de l’ouvrage.

Wattrelos trois siècles de frontière ARHW Benoit Hamon

L’auteur de « Wattrelos, trois siècles de ville frontière » est Bruno Hamon, un douanier qui fut en fonction à Wattrelos et membre de l’Association de Recherches Historiques de Wattrelos. C’est l’ouvrage d’un spécialiste de la question douanière, dont voici les têtes de chapitre : Avant propos, introduction, Wattrelos ville frontière, une très forte implantation douanière, les douaniers de Wattrelos à l’épreuve des conflits, être douanier à Wattrelos en 1900, la vie autour de la douane, la fraude les fraudes, conclusion. Cet ouvrage est agrémenté de cartes postales et de différents documents qui illustrent bien le sujet abordé.

Wattrelos Mémoire en Images éditions Sutton Sept 2006

Cet ouvrage se présente comme une collection d’illustrations du Wattrelos d’autrefois, commune à la fois rurale et frontalière, industrielle et festive. Réalisé par un membre de l’ Association de Recherches Historiques de Wattrelos, il invite le lecteur à une promenade dont les thèmes sont les suivants : Introduction, la traversée de Wattrelos, des frontières à l’Europe, fermes de la campagne à la ville, des chapelles aux paroisses, histoire du chemin de fer, du cabaret à l’hôtel de ville, à la mémoire des grands hommes, sur les chemins de l’école, combats et résistance, des sports d’élite aux sports d’équipe, des harmonies au carnaval, du village à la ville. Cet ouvrage se termine par une bibliographie.

Livres sur Wattrelos