Dans les années 1960, la population roubaisienne s’accroit fortement suite au développement du taux de natalité des années d’après guerre. Des écoles supplémentaires sont nécessaires pour faire face à ce besoin.
L’institut Sévigné de la rue des Champs à l’angle de la rue du Grand Chemin, fait partie des établissements scolaires qui doivent se développer. Mais le manque de place pour construire une école primaire oblige la municipalité à édifier une école à un autre endroit.
Par délibération du Conseil Municipal, la construction de trois classes de l’école Sévigné est décidée et approuvée sur un terrain de 1303 m2 sur une partie du square Pierre Catteau .
Trois autres classes complémentaires sont ensuite construites ainsi que des installations annexes à savoir les sanitaires, la chaufferie, la cour de récréation et le préau. L’urgence de la situation et peut-être également le financement, obligent la création de ces classes en préfabriqué.
Six classes sont désormais construites dans ce parc magnifique du Palais de Justice avec une entrée rue Rémy Cogghe, et une autre rue Mimerel.
Sur le document ci-dessous, on distingue :
6 salles de classe ( ref 1, 3, 5, 12, 14 et 16 )
Sanitaires ( ref 7 )
Chaufferie ( ref 17 )
Préau( ref 11 )
Rangements ( ref 8, 9 et 10 )
En 1982, un article paru dans le quotidien Nord Eclair informe les roubaisiens d’un problème de fondation des 6 classes. En effet les classes s’affaissent dans le sol. Est-ce du au fait qu’elles ont été posées en préfabriqué ? Est-ce du au fait que les fondations n’ont pas été réalisées correctement, ou est-ce que l’étang du square a causé des infiltrations dans les bâtiments ?
Quelques années plus tard, en 1994, la demande de permis de démolir des 395 m2 construits pour les 6 classes, est accordé par la municipalité. On peut imaginer que le montant des travaux de réparation devait être très lourd ; l’école est donc rasée. Elle n’a vécu que très peu de temps !
Aprés la deuxième guerre mondiale, la France se reconstruit pour se relever. De nombreux jeunes adultes, restés sans emploi pendant ces quatre longues années, doivent apprendre un métier. On doit permettre à ces jeunes de s’intégrer ou de se reclasser dans l’économie, et il est nécessaire de fournir aux entreprises une main d’oeuvre importante et qualifiée pour reconstruire le pays.
L’apprentissage classique organisé sous le contrôle de l’enseignement technique ne suffit plus. Le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale prennent alors l’initiative, de créer des centres de formation professionnelle et surtout en priorité, pour le bâtiment et la reconstruction.
En Janvier 1946, le C.F.P.A Centre de Formation Professionnelle Accélérée est créé à Roubaix, sur l’ancien site de l’usine de construction mécanique, les Ets Vandamme et Dubois, au 20 et 26 rue du Luxembourg, sur un terrain de 7921 m2.
Les entreprises roubaisiennes sont forcément très intéressées par la recherche d’ouvriers qualifiés. De nombreux pionniers parmi les entrepreneurs en travaux publics ( dont Octave Delezenne ) transmettent leur foi aux autres bonnes volontés. L’école de Roubaix se construit, forme d’abord ses moniteurs, puis les élèves, beaucoup d’élèves . . . A la fin de l’année 1946, on compte 8 centres en France, dont celui de Roubaix.
En 1956, le C.F.P.A fête son 10° anniversaire. Mr Minjoz, secrétaire d’état au travail se déplace à Roubaix pour cet événement, reçu par Victor Provo et toute l’équipe de la direction du centre. 10.000 jeunes sont déjà passés au Centre de Formation depuis 10 ans, dont 2000 compagnons et 1200 ouvriers en métallurgie, menuiserie, peinture, chauffage central, etc. Il faut donc déjà penser à s’agrandir. Des travaux d’agrandissement pourraient alors débuter en 1957 pour se terminer par une ouverture l’année suivante. En réalité les travaux démarreront 3 ans plus tard.
En Avril 1959, c’est Mr Croisier inspecteur divisionnaire qui se déplace, pour remettre les diplômes aux stagiaires. L’école à l’immense avantage de payer ses élèves ; en effet, ils bénéficient d’un salaire horaire de 152 Frs, travaillent 44 heures par semaine, dont 4 heures supplémentaires, et bénéficient des avantages de la Caisse de Sécurité Sociale et des allocations familiales, comme tous les salariés d’entreprise. Leur stage dure 6 mois. Ils sont payés pour se former et acquérir les notions de base d’un métier qui fera la prospérité de leur avenir. Le C.F.P.A ( Centre de Formation Pour Adultes ) de Roubaix possède un internat complet.
En 1960, le directeur administratif de ANIFRMO, l’Association Nationale Interprofessionnelle pour la Formation Rationnelle de la Main d’Oeuvre ( le Ministère ) décide de l’agrandissement du Centre de Roubaix pour faire face à son expansion. Un bâtiment neuf voit le jour. La façade d’une centaine de mètres de long et de douze mètres de haut, sur la rue du Luxembourg, est composée de béton et de briques rouges avec de nombreuses baies vitrées. Le bâtiment abrite plusieurs ateliers polyvalents sur le rez-de-chaussée et deux étages.
Pour faire face au succès grandissant de l’école, la direction décide en 1961 de construire un nouveau centre d’hébergement. Ce nouvel Internat de 50 chambres pour 200 internes est doté des installations les plus modernes. Il permet aux adultes en formation, dont le domicile est éloigné, de pouvoir rester sur place, en semaine, pendant leur période d’apprentissage. Au rez-de-chaussée, se trouve le réfectoire, la cantine, la bibliothèque et la salle de jeux. Un bloc central de deux étages est construit au centre du domaine ; il comprend des ateliers et des magasins centraux qui fournissent les matières nécessaires à tous les ateliers installés autour de ce quadrilatère. Une aire de travail est mise à disposition à l’extérieur pour tous travaux de gros œuvre et de maçonnerie.
Le Centre de Formation est en continuelle extension. Les besoins en main d’oeuvre qualifiée augmentent sans cesse, une nouvelle demande de permis de construire est déposée par Eric Maillard, architecte, en 1962, pour la création d’un deuxième groupe de 3 ateliers. Le centre est désormais capable de former annuellement plus de 500 ouvriers, depuis l’apprenti maçon jusqu’au conducteur de travaux. Depuis sa création en 1946, le centre a formé plus de 4000 personnes. De plus des cours du soir sont ajoutés au programme des formations, pour des tourneurs, fraiseurs, soudeurs, ajusteurs etc.
L’extension des ateliers et le nouvel internat sont officiellement inaugurés en Mars 1964 en présence de Mrs Victor Provo maire, Triplet directeur du Centre, Bailet inspecteur du travail, Simon du ministère du travail et bien d’autres personnalités.
En 1988, J-P Menet, directeur de l’ AFPA, reçoit la visite de Michel Delebarre, vice président du Conseil Régional, et André Diligent, sénateur-maire, qui se félicitent des bons résultats de l’agence, En effet, la nouvelle pédagogie mise en oeuvre se traduit par un taux de réussite et d’insertion professionnelle exceptionnelle, surtout depuis l’arrivée de la bureautique qui va devenir indispensable d’ici peu, dans les entreprises. Le Centre de Formation va se spécialiser dans le secteur tertiaire.
Au printemps 1992, Michel Delebarre revient à l’AFPA rue du Luxembourg pour remettre des distinctions aux directeurs régionaux Mrs Thomas, Menet et Dufour. C’est l’occasion également de visiter les locaux agrandis et rénovés de l’AFPA en compagnie de Bernard Carton.
Dans les années 2000-2010, l’A.F.P.A organise chaque année au mois de Novembre, une opération Portes Ouvertes. C’est une journée importante parce qu’elle s’inscrit dans une dynamique nationale. Laurent Billot le directeur du centre de formation souhaite en effet communiquer et s’associer davantage avec les partenaires importants comme la Chambre des Métiers et le CREFO Centre de Formation dans la région des Hauts de France
De nos jours, en moyenne, 600 personnes fréquentent simultanément l’AFPA de Roubaix, principalement pour accomplir des formations de plusieurs mois, des parcours diplômants qui mènent à des postes de vendeur conseil, manager d’univers marchand, concepteur et développeur informatique, web designer, gestionnaire de paie, comptable assistant . . . . avec des résultats assez exceptionnels, en effet :
Dans les années 1960, dans l’attente du nouveau groupe scolaire prévu pour le quartier des Hauts-Champs, de nombreux élèves du quartier s’inscrivent à Jules Ferry et Paul Bert, occasionnant un surplus d’effectif dans ces 2 écoles. L’inspection académique décide alors de la création de 2 classes supplémentaires dans des locaux provisoires : celle des garçons dans un vestiaire sportif et celle des filles dans l’ancienne cuisine des cantines (dont les repas sont dorénavant livrés par une entreprise extérieure).
Mais la situation ne peut perdurer et la ville se voit contrainte de passer commande de classes préfabriquées : un bâtiment de 2 classes pour compléter l’école Jules Ferry, un bâtiment identique pour l’école Paul Bert et un bâtiment de 2 classes, un préau et un bâtiment sanitaire pour compléter l’école maternelle La Fontaine. Pour la rentrée scolaire 1962-1963, du fait de l’accroissement des effectifs, 2 classes mobiles sont construites sur un terrain appartenant à la municipalité, rue du Maréchal Foch, l’une pour compléter Jules Ferry et l’autre pour compléter Paul Bert.
Instantané de mémoire : « Je viens habiter à Hem face à l’église St Joseph, dans le nouveau lotissement en juillet 1968. A Lille, je fréquentais l’école Notre Dame de la Treille mais comme j’habite juste en face de l’école Paul Bert je fais ma dernière année de primaire 1968-69 dans cette école publique. Je garde un excellent souvenir de mon année passée dans la classe de Mme Vantorre qui, par sa bienveillante attention m’a appris à avoir confiance en moi ».
Enfin en 1969, une classe supplémentaire est ouverte à Jules Ferry. Et durant les vacances scolaires de 1970-1971, les 2 écoles font l’objet d’une rénovation de l’éclairage. Par ailleurs les châssis sont remplacés et les sanitaires aménagés. Puis, en 1972, un restaurant scolaire est construit à l’école La Fontaine et une nouvelle classe est ouverte à Paul Bert.
En 1974, c’est le chauffage qui est installé dans les 2 établissements de la rue des Ecoles. Le sport n’est pas oublié et l’école Jules Ferry participe la même année au challenge du Nombre en cross et au challenge de la ville de Hem pour les catégories benjamins et benjamines. Toutes les écoles de la ville participent soit 300 garçons et filles et Jules Ferry se distingue particulièrement en remportant les 2 coupes.
Enfin en 1975, l’école de garçons Jules Ferry devient une école mixte de niveau 2 (classes de CE2, CM1,CM2) tandis que l’école de filles Paul Bert devient une école mixte de niveau 1 (classes de CP, CE1). Quant à l’école maternelle La Fontaine, elle se voit renforcer de 2 classes mobiles. En 1977, c’est l’agrandissement de la cour des écoles Paul Bert et Jules Ferry qui est décidé.
En 1978, la fête de fin d’année est commune aux 2 écoles et Mme Hendrickx, directrice, et Mr Guidez, directeur, leurs collaborateurs et le conseil de parents d’élèves collaborent pour que cette fin d’année soit un succès : jeux divers (basket, pneu penalty, cochon d’Inde, pêche à la sciure…) et exposition des travaux des enfants dans les salles de classe, ainsi qu’une braderie de vêtements permettent de se détendre et une petite restauration est assurée aux buvettes.
Au début des années 1990, de gros travaux ont lieu à l’école La Fontaine après une série d’incendies et pendant toute la durée du chantier les 150 élèves sont accueillis à l’école Paul Bert-Jules Ferry sous la direction de Mr Vallet. C’est donc une toute nouvelle école dirigée par Mme Riems qui accueille les élèves à la rentrée de 1993.
En 1998, à nouveau l’école Jules Ferry se distingue en sport. Trois classes de la métropole participent en effet aux rencontres internationales de tennis des Hauts-de-France organisées par la ligue des Flandres. Les CE2 de l’école se classent 2èmes, ce qui leur permet de ramener dans leur école un « kit tennis » comportant raquettes, balles, filets mais aussi battes de hockey et ballons qui permettront l’organisation d’exercices sportifs dignes de ce nom.
A nouveau siècle nouveau projet et l’école publique va changer de visage après les années 2000 dans le quartier des 3 Baudets. L’école Paul Bert-Jules Ferry, vieille de plus d’un siècle, ne va plus accueillir d’élèves à la rentrée 2022. Un nouvel établissement est construit 500 mètres plus loin, sur le site Liétanie (ancien terrain de football) à côté de l’école La Fontaine, avenue Foch.
L’objectif est de regrouper, sur le même site, les 2 entités formant le groupe scolaire. Le chantier suivi par l’architecte B plus B doit durer 2 ans et le projet comprend : 8 salles de cours, une salle d’arts plastiques, une salle polyvalente, une bibliothèque, une salle d’évolution et une salle pour les enseignants. Implanté sur un terrain d’un hectare et demi, le bâtiment est construit sur 1600 mètres carrés et se trouve entouré de 1300 mètres carrés d’espace extérieur.
Quant à l’école La Fontaine, réhabilitée en 1993 (soit 40 ans après son ouverture), elle est dans un état de vétusté nécessitant des travaux de remise aux normes et d’isolation thermique. Des panneaux photovoltaïques vont être posés, le système électrique remis aux normes, les châssis des fenêtres changés, la toiture, l’isolation, le chauffage refaits ainsi que les sols souples, peintures et faux-plafonds.
Une fois désaffectée il est possible que l’ancienne école Paul Bert-Jules Ferry soit transformée en logements et en bureaux après d’importants travaux durant lesquels une partie des bâtiments historiques devrait sans doute disparaître. Elle pourrait également devenir un espace de projets accueillant à la fois un centre de formation, un espace de coworking et un espace culturel.
A partir de 2020 et courant 2021 des travaux impressionnants ont donc lieu dans la rue du Maréchal Foch, occasionnant de sérieux problèmes de circulation. Les 2 chantiers sont menés de concert : rénovation de La Fontaine ( durant les week-end et vacances scolaires) et construction de Jules Ferry. Le chantier de construction avance comme prévu en vue d’une future ouverture à la rentrée 2022.
A la rentrée 2022, les élèves investissent en effet les locaux de la nouvelle école Jules Ferry qui voit son inauguration officielle organisée le 30 septembre 2022. Tout y a été pensé pour réduire au maximum la consommation énergétique et ainsi réduire les émissions carbone.
Remerciements à la ville de Hem et l’association Historihem, et à Jacquy Delaporte pour son ouvrage sur les écoles de Hem
A l’aube du 21ème siècle le collège continue sur sa lancée avec son nouveau directeur Raphael Loridan, arrivé en 1998. 440 élèves, pour la plupart hémois, y suivent les cours, répartis en 16 classes. De grands projets sont en cours : une classe de neige pour les élèves de 5ème et un stage en entreprise pour ceux de 3ème et bien sûr les échanges avec le collège de Wiehl pour les 4èmes. 34 enseignants sont en charge des élèves ainsi que 13 personnes pour la documentation, les services, l’encadrement administratif et éducatif.
Au début des années 2000, le laboratoire de sciences et la cour sont totalement rénovés. Les directeurs François Mangé et Jean Marchasson succèdent au précédent en 2002 et 2009. D’autres aménagements importants suivront: un restaurant scolaire, une salle d’étude, les sanitaires, le grand hall d’entrée, le bureau de vie scolaire.
2013, c’est l’année des 30 ans du collège et certains professeurs se souviennent de leurs débuts dans l’équipe de 12 enseignants, dont la moyenne d’âge tournait autour de 25 ans, ayant accueilli les premiers élèves du collège en 1983. En l’espace de 30 ans, une centaine de professeurs sont passés par le collège, sans compter les stagiaires et remplaçants.
Après la fête, les projets humanitaires retrouvent toute leur place. Cette même année, le champion de boxe Daouda Sow, natif de Hem, vient participer à l’opération ELA et lit le texte de la dictée « Changer le monde » aux élèves de 6ème. Le texte lu par le sportif permet de sensibiliser les élèves au problème de la leucodystrophie contre lequel se bat l’association. Puis il se soumet à la traditionnelle séance de dédicace.
2013 est également l’année où le collège demande un permis de construire pour son extension par l’ajout d’une salle d’évolution en rez- de-chaussée avec vestiaires, local matériel, bureau et sanitaires et de 2 salles de classe en étage. Les plans permettent de visualiser clairement les limites des terrains situés sur Hem d’une part et Roubaix d’autre part.
En 2014, c’est une collecte alimentaire qui est organisée avec succès au profit des personnes en difficulté. 30 cartons sont remplis de denrées grâce à l’investissement des collégiens soutenus par leurs parents et le personnel de l’établissement. Les enseignes locales telles que Lys Restauration contribuent également au succès de l’opération.
Durant cette même année, pour la dictée Ela c’est le groupe de rock Skip the Use, originaire de Ronchin qui est reçu au collège. Suite à cet événement un groupe de 40 élèves a l’honneur d’être invité à les rejoindre sur scène aux Zéniths de Paris puis de Lille pour interpréter leur chanson phare « Ghost ».
En 2015, Jean Marchasson quitte la direction du collège. Sous sa direction les élèves ont eu droit, outre aux séjours culturels et linguistiques, à une nouvelle salle d’étude, une salle informatique, un bureau de vie scolaire et même du double vitrage. Par ailleurs la salle des professeurs a été agrandie et un nouveau bâtiment a été construit avec une salle des sports en bas et, à l’étage, un laboratoire et un CDI, dont l’inauguration a lieu le jour de ses adieux. En présence de Francis Vercamer, maire de la ville, il passe donc le flambeau à son successeur : Gregory Verhaeghe.
L’année suivante les œuvres caritatives continuent avec la participation des 406 collégiens au cross annuel de l’établissement organisé au stade Hidalgo, en 2016, au profit des athlètes paralympiques partis à Rio, parrainé par le pongiste Lucas Créange. L’occasion de rappeler que le collège étant construit de plain-pied accueille les élèves en situation de handicap et que l’ensemble des élèves souhaite mettre en avant le handisport.
En 2017, les conditions climatiques étant particulièrement difficiles, le collège se mobilise contre le froid en organisant une collecte pour les sans-abri. Des dizaines de vêtements chauds : pulls, vestes et même oreillers sont collectés et remis au responsable de l’association l’île de solidarité qui se charge de les redistribuer aux personnes les plus démunies.
La même année les élèves se lancent dans la dictée du Rotary, lue par deux champions de boxe et organisée au profit de plusieurs associations : les Clowns de l ‘Espoir, Choisir l’Espoir et l’Essor. La dictée, plutôt difficile, se fait en duo avec un membre de la famille.
En 2018, outre l’action en faveur de l’association ELA déjà évoquée, Gregory Verhaeghe organise une collecte de jouets au profit de l’association roubaisienne Ludopital qui les redistribue aux hôpitaux en vue de les offrir aux enfants hospitalisés. Cette action est associée à l’opération « pain pomme » ou repas partage.
Par ailleurs, les collégiens rendent hommage au colonel Arnaud Beltrame en association avec la gendarmerie de Villeneuve d’Ascq. Un bref rappel historique des missions des gendarmes est fait à l’ensemble des élèves avant que 2 d’entre eux déclament 2 poèmes du poète roubaisien Phil Anthrope. Enfin, un lâcher de ballons porteur de message de paix a lieu après le discours d’ hommage aux victimes par le directeur.
2020 voit arriver à la direction du collège Gregory Bal, auparavant à la tête du Lycée Professionnel catholique roubaisien Saint-François d’Assise. Un an plus tard c’est Olympe, finaliste de l’émission de télévision The Voice qui fait la lecture de la dictée choisie dans le cadre de la campagne pour l’association ELA.
En 2023, 7 élèves de 3ème du collège sont primés au concours national de la Résistance et de la Déportation. Gregory Bal salue les travaux des lauréats, lesquels ont composé des lettres et réalisé un échange cohérent entre une jeune fille de 14 ans partie avec sa mère en zone libre et un jeune garçon de 13 ans fils de résistant resté sur place pendant la durée de l’occupation.
Concernant les bâtiments composant le collège, la dernière construction en date consiste en un agrandissement latéral comprenant au rez-de chaussée une salle d’EPS-Multi activités avec vestiaireset sanitaires et à l’étage un laboratoire de sciences et une grande salle de classe.
Dans les années 1950, un glissement de population est provoqué par la construction massive d’habitations en périphérie des villes et notamment à Roubaix et dans la ville voisine de Hem. L’Association roubaisienne d’éducation et d’enseignement prend alors des mesures pour faire face aux demandes massives d’inscriptions scolaires qui en découlent.
Par l’intermédiaire de la SICLL (Société Immobilière de Construction d’Ecoles Libres) de nouveaux établissements scolaires voient le jour. C’est dans ce cadre qu’ en 1955, à la lisière de Roubaix, plus exactement au n° 22 de la rue de Roubaix à Hem, la nouvelle école Saint-Paul accueille dans ses locaux une centaine de garçons.
Le chantier commence en juin et l’architecte Delplanque est aux commandes. Les entrepreneurs réussissent le tour de force de la livrer pour la rentrée scolaire. Il faut dire qu’elle ne comporte que 4 classes mais, comme elle est bâtie sur un terrain de 5.000 mètres carrés (ancienne propriété de Mr Pennel) des projets d’expansion pourront être effectués à l’avenir. Le bâtiment élève ses murs sur un vaste terrain situé à l’extrémité de la rue Charles Fourier à Roubaix, là où commence la rue de Roubaix à Hem. L’école est donc en quelque sorte située à cheval sur les 2 communes et possède une entrée sur Hem et une sur Roubaix, avenue Gustave Delory.
L’école ouvre, non pour la rentrée des classes de 1955, le 30 septembre à 8h30, mais le 3 octobre. Elle est dirigée par Mr Deroo et l’enseignement y est assuré par des instituteurs civils. Pourtant les locaux sont bénis par Mr le chanoine Froidure, directeur diocésain de l’enseignement religieux, au cours d’une cérémonie réunissant de nombreux parents d’élèves.
La fête champêtre du comité scolaire de l’école se déroule en mai 1957 et commence par un souper familial en musique le samedi soir avant de laisser la place dimanche midi à un apéritif concert avec le concours de Radio-Lille puis des stands accueillant la foule des visiteurs servis par de « gracieuses serveuses » et enfin un concours réservé aux enfants costumés sur le thème histoires et légendes de France clôturé par un diner au restaurant pour les nombreux amis de l’école.
En juillet 1957, à l’occasion de la distribution des prix, une belle fête familiale a lieu dans la cour de l’école. De nombreux parents viennent applaudir leurs enfants dans des chants et saynètes avant la distribution des prix et la lecture du palmarès. Puis l’abbé Callens, curé de la paroisse, rend hommage au dévouement et à la compétence du personnel enseignant libre. Le discours se termine sur le constat suivant : bien que créée depuis 2 ans seulement, l’école s’avère déjà trop petite avec ses 6 classes et ses 205 élèves et il va donc falloir recourir à la construction de 2 classes supplémentaires.
Dans le courant des années 1960, la nouvelle école Saint-Paul continue à accueillir de plus en plus de jeunes garçons tandis que Sainte-Bernadette, de l’autre côté du pâté de maisons, mais sur le territoire de Roubaix, avenue Gustave Delory, fait bénéficier de l’enseignement élémentaire les jeunes filles, notamment celles des nouveaux lotissements et immeubles du quartier.
A titre d’information, en 1970, l’école Saint-Paul accueille un effectif de 210 élèves. Durant cette décennie, comme toutes les autres écoles, Saint- Paul organise annuellement sa kermesse. En 1975, une réunion a lieu avec les parents d’élèves pour évoquer la mixité instaurée avec succès dans les classes de 1ère année de cours élémentaire.
En juin 1980, la direction diocésaine de l’enseignement libre ferme Sainte-Bernadette à Roubaix, malgré une pétition de parents d’élèves convaincus de sa viabilité. Des problèmes d’effectifs insuffisants justifieraient cette décision qui implique pourtant la dispersion du personnel rattaché à l’établissement et l’inévitable dégradation des locaux laissés vides.
En septembre 1983, c’est le collège Saint-Paul qui ouvre ses portes dans les locaux de l’ancienne école Saint-Paul, laquelle est transférée, côté Roubaix, dans les anciens locaux de Sainte-Bernadette. Le collège accueille alors 110 élèves dans 4 classes, avant d’effectuer des travaux d’extension dès janvier 1984, avec la construction de 10 salles de classe supplémentaires à savoir celles du couloir en zig-zag, flambant neuves et éclairées par de larges baies vitrées, dans lesquelles 300 élèves sont formés par une équipe de 14 professeurs.
Un an plus tard, les nouveaux locaux sont baptisés. L’abbé Jean-Noêl Delannoy, directeur diocésain de l’enseignement catholique, remet à chaque délégué de classe un crucifix béni par ses soins pour l’accrocher au tableau noir des différentes classes. Le directeur : Jacques Sockeel, se félicite de la création de ce premier collège de l’enseignement catholique à Hem, lequel compte 85 % de jeunes hémois sur les listes d’inscription.
Dès 1985, le collège se distingue en organisant le premier jumelage entre un collège français et une école islandaise. La première démarche consiste à instaurer un système de correspondance entre les élèves des 2 établissements, puis à créer une association « Amitié-Jeunesse franco-islandaise » laquelle pourrait obtenir d’éventuelles subventions permettant des échanges de séjours de 10 à 15 jours dans chaque pays.
A la rentrée de 1986, dix divisions fonctionnent et en 1987, le chiffre se monte à 14 divisions dans lesquelles 400 élèves sont accueillis. Les effectifs ont donc quadruplé en 4 ans. 1987 est également l’année où 66 élèves du collège effectuent un voyage en Islande dans le cadre de leur jumelage avec le collège Holtaskoli de Keflavik.
L’opération est rééditée l’année suivante avec le voyage d’une vingtaine d’élèves du collège Saint-Paul qui logent sur place chez leurs correspondants . Le programme d’excursion est chargé : geysers, perspectives glaciaires, champs de lave, bassins d’eau chaude, navires baleiniers…
Les vacances d’été de l’année 1989 permettent la construction de trois salles supplémentaires (devenues aujourd’hui salles d’art plastique et de technologie). Le fond de la cour du collège a alors l’aspect d’un joli jardin avec pelouses, arbres et fleurs.
Durant les années suivantes le jumelage franco-islandais prend sa vitesse de croisière et les voyages des collégiens sur place se succèdent. Et en 1990, on assiste à la naissance de 2 associations :
l’association française des amis de l’Islande dont le président est Mr Scheefer, conseiller d’éducation et initiateur du jumelage
l’association des « jeunes islandophiles » dont le président est Mr Antoin surveillant au collège assisté de Mrs Sockeel (le directeur) et Scheefer et dont le siège est situé au collège, dont le but est de regrouper les jeunes français qui se sont déjà rendus en Islande et ont gardé des contacts sur place afin de pouvoir poursuivre plus facilement les futurs échanges.
Ce jumelagedésormais avec le collège Langholtsskoli de Reykjavik, toujours en Islande n’empêche en rien les liens avec d’autres pays et, en 1992, dans le cadre du jumelage des villes de Hem et Wiehl, une délégation de jeunes allemands est reçue au collège durant quelques jours. Ce deuxième jumelage persistera dans les années 2000 quand le premier prendra fin.
Durant cette même année scolaire 1992-93, une annexe du collège est ouverte rue Jules Watteuw, dans le quartier des Hauts-Champs, permettant de porter à 16 le nombre de divisions de l’établissement. Cette annexe se situe dans les locaux de l’école Saint-André, à l’angle de la rue des Ecoles. Celle-ci dispose en effet de nombreux locaux inoccupés et l’on estime que cela peut aussi aider à redynamiser cette école primaire.
Cinq ans plus tard, en 1997, sous la direction de Jean-Luc Verduyn , la fermeture de l’annexe (aujourd’hui démolie) et la construction de nouveaux locaux permettent le regrouper l’ensemble des élèves sur le site historique de la rue de Roubaix, qui y compte dès lors le même nombre de divisions à savoir 4 classes pour chaque niveau avec un CDI en plus.
Une première école de filles est créée en 1852 rue de la Mairie, il est fait appel aux Dames de la Sainte Union pour la faire fonctionner. Mais en 1888, l’application de la loi portant sur l’organisation de l’enseignement primaire du 30 octobre 1886, dite loi Goblet qui prolonge les lois Ferry, confie à un personnel exclusivement laïque l’enseignement dans les écoles publiques. Elle remplace les instituteurs religieux des congrégations enseignantes. Les religieuses sont « congédiées » de l’école communale.
L’abbé Bordoduc résolut alors de transformer le patronage de la ruelle des vicaires en trois classes, puis une quatrième et une maison d’habitation pour les religieuses. L’école confessionnelle Saint Henri s’ouvre le 20 novembre 1888, ainsi dénommée car son mentor n’est autre qu’Henri Salembier, à cette époque Maire de Leers et fermier de la cense de Quevaucamps. Une cinquième classe s’ouvre bientôt.
Mais le 15 juillet 1902, les Dames de la sainte Union se voient contraintes de fermer leur école, sous prétexte qu’elles n’avaient pas demandé l’autorisation requise sur les associations religieuses de 1901. Elles partent le 19 juillet. Au mois d’octobre 1902, on ré-ouvre l’école sous la direction de Melle Cécile Boeykens qui n’a accepté cette mission que pour quelques mois, afin de permettre l’ouverture de cette école au 1er octobre dernier.
C’est là qu’intervient Gabrielle Macron. Née d’un père comptable à Flers lez Lille en 1875, Gabrielle Macron se destine à la carrière d’institutrice. Elle est directrice adjointe au Blanc Seau quand elle vient à Leers en 1903 pour prendre la direction de l’école de filles Saint Henri. Excellemment douée sous tous les rapports, la dévouée directrice a su acquérir la pleine confiance des familles. L’école compte alors 210 élèves réparties en trois classes et une garderie. Gabrielle Macron est donc directrice de l’école, assistée de sa sœur Lucie Macron et de Marthe Béghin, ses deux adjointes, ainsi que d’une gardienne Melle Hélène Delgrange.
En avril 1929, elle reçoit la croix du Mérite diocésain des mains de Monseigneur Jansoone, évêque de Lille, pour son dévouement de 26 années à l’enseignement catholique. En 1938, alors que l’école Saint Henri fête ses cinquante années d’existence, Gabrielle Macron célèbre sa 35eme année de professorat à Leers, elle aura ainsi formé deux générations de population féminine.
Après la seconde guerre mondiale, le baby boom nécessite la création de logements. Un nouveau quartier est alors créé : « Le Nouveau Roubaix »; Il est également essentiel de construire des écoles pour l’éducation de ces enfants nés après guerre.
La congrégation des sœurs du Sauveur, installée le 28 Août 1951, dans la maison du 275 avenue Gustave Delory, fait appel à l’architecte Delplanque pour construire une école privée accolée à la maison.
L’inauguration de l’école Sainte Bernadette a lieu le 5 Octobre 1951, en présence du cardinal Liénart. Sur la photo ci-dessous, on reconnaît, de gauche à droite, Mr Lestienne président des écoles libres de Roubaix, le cardinal Liénart et son vicaire, Mr l’abbé Olivier, curé de la paroisse Sainte Bernadette avenue Alfred Motte, et Maître Moulin président du Comité Familial de l’école, debout pour son discours.
En 1951, l’école comprend une garderie et un jardin d’enfants. Une religieuse et une laïque s’occupent des 75 enfants. Les effectifs de l’école augmentent considérablement et, dès 1952, on compte désormais 175 élèves. L’école devient trop petite, on construit alors une annexe de 4 classes sur un terrain vierge, juste en face au 282 de l’avenue Gustave Delory.
Deux ans plus tard, en 1956, l’école compte 478 élèves dont 244 au jardin d’enfants ( école maternelle au 275 de l’avenue ) et 234 en élémentaire au 282. L’école passe sous contrat simple en 1961, puis sous contrat d’association en 1970. Les enseignantes sont ainsi rémunérées par l’Etat. Les sœurs enseignantes disparaissent peu à peu. En 1958, deux classes supplémentaires sont créées, portant à 7 le nombre de classes élémentaires.
Le développement de l’école ralentit dans les années 1970. Le nombre d’élèves passe de 650 à 500 en 1973 et diminue dangereusement encore durant la décennie suivante. La décision de fermer l’école parait inévitable. Sainte Bernadette est donc désaffectée pendant deux années scolaires complètes.
Fort heureusement, dans le cadre d’une réorganisation de l’enseignement privé dans le secteur, et à la demande pressante des familles du quartier, l’école Sainte Bernadette rouvre à la rentrée de Septembre 1983. En effet, l’école Saint Paul qui se trouve dans la rue de Roubaix à Hem ( la rue parallèle juste derrière ) devient le collège Saint Paul. L’école Sainte Bernadette accueille ainsi les anciens écoliers de l’école Saint Paul.
En 2003, la façade de l’école élémentaire est refaite et les bâtiments sont rénovés. Les anciens bâtiments existants sur l’avenue Delory sont démolis et remplacés par une nouvelle construction, qui regroupe à la fois, un espace d’accueil, des bureaux d’administration, une salle de professeurs, des classes plus grandes et des toilettes pour les élèves directement accessibles de la cour.
La cantine commune à l’école Sainte Bernadette et au collège Saint Paul, est quant à elle rénovée en 2004 suite à de gros problèmes de sécurité, d’hygiène et d’exiguïté. L’école et le collège étant mitoyens, un restaurant scolaire indépendant est réalisé, situé entre les deux établissements afin de faciliter son exploitation commune.
Les deux écoles ( maternelle et élémentaire ) fusionnent en 2010. Le nouvel établissement comporte désormais 14 classes, du CP au CM2. Mme Claie en prend la direction. D’ importants travaux vont alors se succéder les années suivantes. Une salle informatique est créée en 2006, une salle polyvalente ainsi qu’une classe supplémentaire en 2008 et une salle de sports en 2010.
Aujourd’hui les deux écoles Sainte Bernadette ( maternelle et élémentaire ) sont dirigées par Isabelle Peral.
Remerciements à M. Hennion, à l’école Sainte Bernadette ainsi qu’aux archives municipales.
Quand on emprunte la rue du Gauquier à Wattrelos et qu’on atteint le relais du vieux puits, on franchit la frontière et on se retrouve dans la rue de Moscou d’Estaimpuis. Une centaine de mètres plus loin, on aperçoit sur la droite un imposant bâtiment abandonné. Il s’agit du collège Jean-Baptiste de la salle d’Estaimpuis.
Cet établissement d’enseignement confessionnel fait partie de la nombreuse liste d’instituts s’étant installés le long de la frontière, côté belge, au moment de la loi du 7 juillet 1904 qui était relative à la suppression de l’enseignement congréganiste, dite « loi Combes », loi de la République française qui interdit l’enseignement en France à tous les congréganistes et les congrégations religieuses, même autorisées, et organise la liquidation de leurs biens.
Des groupes de pères de famille (l’expression est celle du Journal de Roubaix) désireux de conserver à leurs enfants leurs maîtres et enseignements religieux s’étaient associés un peu partout pour créer et confier ces établissements aux Frères des écoles chrétiennes en Belgique. Ainsi trouve-t-on à Leers-Nord le pensionnat des sœurs de la Sagesse, ou le Pensionnat de la Sainte Union à Estaimpuis.
Le collège Jean-Baptiste de la salle fut d’abord provisoirement installé à Kain les Tournai en 1904, avant d’être transféré en octobre 1908 sur son emplacement actuel, près de la gare d’Herseaux. La remise des prix de l’année 1907/1908 eut d’ailleurs lieu dans la toute nouvelle chapelle du collège, avant que la rentrée d’octobre n’accueille les nouveaux collégiens.
Ouvert en 1908, le collège fermera définitivement ses portes en 1984. Le somptueux bâtiment subit alors une lente dégradation, jusqu’à tomber en ruines. Un premier projet de réhabilitation en logements privés de luxe a été présenté en 2004, puis un autre en 2010. Il s’agissait de transformer l’établissement en 65 appartements, lofts et duplex, 3 200 m2 de bureaux et une piscine privée. Ce second projet a été mis en œuvre, mais n’a pas pu aller à son terme en raison d’incendies à répétition et de la fiabilité du promoteur. Depuis, le bâtiment est de nouveau à l’abandon.
Jeudi 14 Juin 1984 vers 15h, la jeune secrétaire de l’institution Jean XXIII rue Notre Dame des Victoires à Roubaix, vient d’être assassinée.
Françoise Petit, née Rinsveldt, âgée de 27 ans, demeurant à Bouvignies mais qui a longtemps habité rue Dupuy de Lomme à Roubaix, est tuée avec une sauvagerie inouïe. C’est un drame horrible. Une vingtaine de coups de poignards lui ont été portés, dont trois au thorax et au cou, qui ont été fatals, ce qui ne laisse guère de doutes sur les intentions de l’assassin.
Les enquêteurs de la Sûreté ainsi que Mlle Poinsot, substitut du procureur de la République sont sur place. C’est la stupeur et la consternation pour la direction, les enseignants et les élèves de l’institution. Mr l’abbé Jaeger, directeur de l’établissement, est complètement abasourdi car Mme Petit est arrivée en 1976 et c’était une femme sans problèmes qui n’a jamais donné l’impression d’être menacée. C’était d’ailleurs une ancienne élève de l’école. Et pourtant le sang a coulé à Jean XXIII.
L’enquête commence. La fouille de tous les bâtiments et de toutes les classes ne donne rien. Il n’y a pas d’indices et beaucoup de questions restent en suspens :
Un élève serait il responsable de ce crime abominable ? Les policiers en doutent, car si un élève voulait se venger d’une réprimande, il réglerait ses comptes avec l’enseignant et non pas la secrétaire.
Le meurtrier serait il venu de l’extérieur ? Qui ? Dans quel but ?
Françoise Petit était à son poste et elle actionnait, au moyen d’une pédale, le système d’accès à l’établissement, mais n’avait certainement rien constaté de suspect.
L’enquête commence ; un homme au comportement bizarre avait été aperçu à proximité du lycée, peu de temps avant le meurtre. Cet homme, connu des services de police pour alcoolisme et violence, est finalement libéré car les charges sont insuffisantes. Les policiers reprennent le dossier au départ et l’investigation continue. Les jours, les semaines, les mois passent, et l’enquête piétine.
Enfin 9 mois après, en Mars 1985, la presse locale annonce que Françoise aurait pu être assassinée par hasard ! L’un des deux auteurs présumés du crime est déjà en prison pour le meurtre de son beau frère. Il semble donc que l’assassinat soit en voie d’élucidation. Et pourtant les deux hommes de 24 et 26 ans sont mis hors de cause, et libérés à leur procès en cour d’assises en 1991.
Dix ans après le meurtre, en 1995, la famille de la jeune femme, avec l’aide de leur avocat, Patrice Cottignies, s’en remet à la célèbre émission de télévision animée par Jacques Pradel « Témoin Numéro Un » pour tenter d’avoir enfin des réponses à ces questions : Qui a assassiné Françoise Petit-Rinsvelt ? Et pourquoi ? Un nouveau juge d’instruction s’occupe désormais du dossier et c’est la gendarmerie qui est chargée d’enquêter.
En mars 2015, un journaliste édite un article dans la presse locale : 30 ans après cet assassinat, cette affaire effroyable dans une institution réputée et respectable : Jean XXIII ( aujourd’hui Saint Rémi ), n’est toujours pas élucidée. On ne peut que constater et déplorer que le meurtrier court toujours !
Mais bientôt éclate la 2ème guerre mondiale avec ses restrictions. L’école du Centre reste donc à 3 classes. Les écoles bénéficient heureusement du charbon gratuit au prorata du nombre d’élèves : un grand poêle en tôle trône au milieu de la classe et une grosse buse la traverse pour rejoindre le conduit de cheminée au travers du mur du fond. Les élèves assis près du feu se plaignent parfois d’avoir trop chaud alors que les plus éloignés se réchauffent difficilement.
A la fin de la guerre c’est la libération mais l’explosion des dépôts de munitions situés au « Château de la marquise » endommage tout le quartier alentour et l’école Pasteur est sinistrée à 100% au point qu’il faut procéder à sa reconstruction. La directrice est logée rue Victor Hugo et à la rentrée scolaire suivante, au vu de l’effectif grandissant, une classe de l’école Pasteur est agrandie du volume de la pièce voisine par abattage du mur de séparation. Par ailleurs une femme de service est affectée dans chacune des classes enfantines.
En 1950, une école maternelle est en projet dans la rue du Maréchal Foch. Dans l’attente de sa réalisation, et la population scolaire augmentant sans cesse, il s’avère indispensable de dédoubler la classe enfantine de l’école Pasteur. Par mesure d’économie celle-ci est installée dans une classe inutilisée de l’école Victor Hugo, place de la République, pour la rentrée de 1951.
Les photos de classe des années 1950 à l’école Pasteur permettent de voir encore toutes les élèves de l’école alignées avec un beau nœud dans les cheveux. En juillet 1952, l’école célèbre la fête nationale et les élèves font entendre leur répertoire de chants appris durant l’année scolaire avant de quitter l’école en chantant « Gai, gai l’écolier, c’est demain les vacances ».
Déjà juste après guerre, le conseil municipal a prévu la construction d’un groupe scolaire complet : école de garçons, école de filles, école maternelle, cantine scolaire, dans la propriété convoitée du Château de la Marquise qui s’étend entre la rue du Général Leclerc et la rue de Beaumont. Les projets étant finalement lancés en 1957, 10 ans plus tard l’école Pasteur est désaffectée tout comme l’école Victor Hugo.
L’Inspection académique envisageant l’ouverture à Hem d’une annexe mixte du Lycée de garçons de Roubaix, comprenant 2 classes de 6ème et 2 de 5ème, des visites des locaux désaffectés de ces 2 écoles sont organisées en 1959 pour y envisager une concrétisation du projet mais le proviseur décide finalement de surseoir à cette création.
Dans les années 1960, une petite cité est construite juste à côté de la place de la République et, pour en assurer l’accès à partir de la place, une nouvelle rue doit être ouverte face à l’église Saint-Corneille. Pour ce faire il faut détruire le bâtiment qui abrite le garage des sapeurs-pompiers. Les pompiers doivent provisoirement remiser leurs véhicules dans l’ancienne école de filles d’Hem Bifur, l’école Pasteur, dont les locaux sont réaménagés pour la circonstance. (Voir sur notre site un précédent article intitulé Les Pompiers de Hem).
En janvier 1969, la presse locale titre : la vieille école Pasteur est appelée à disparaître. Le matériel de lutte contre l’incendie ayant été cédé à la communauté urbaine et le corps de sapeurs-pompiers dissous, et un nouveau garage municipal ayant été construit aux abords de la place de la République, le bâtiment vétuste ne doit pas tarder à faire place à un square ou une nouvelle construction.
La vieille école Pasteur qui apparaît encore sur les photos panoramiques du début des années 1970 n’est plus là sur celle d’avril 1976. Elle a donc été démolie au cours des 5 premières années de la décennie 1970 pour faire place à un parking sur lequel s’est installée pendant quelques temps la friterie DUDU, dans les années 1980-1990. Dans le mémento public de Hem en 1979, les écoles portant les noms de Pasteur et Victor Hugo sont intégrées au groupe scolaire du Centre rue de Beaumont, avec entrée par la mairie.
Apparaissait encore dans les années 2000 une niche dans ce qui restait du mur d’enceinte côté parking, à l’entrée de la rue Jules Guesde, pouvant rappeler un endroit où se trouvait peut-être une statue religieuse du temps de l’école Pasteur, dernier vestige d’un bâtiment ayant abrité pendant plus d’un siècle une école de filles.
A ce jour les photographies ne permettent plus de deviner qu’une école a un jour existé à Hem Bifur et la friterie des années 1990 a laissé place à un parking totalement libéré pour accueillir le plus de voitures possible.
Remerciements à l’association Historihem, André Camion et Jacquy Delaporte pour leurs ouvrages Hem d’hier et d’aujourd’hui , et plus précisément à Jacquy Delaporte pour son ouvrage de 1981 : de la maison d’école aux 16 écoles publiques de la Ville de Hem