Autour de Ste Bernadette 

Les environs de l’église en 1962. Photo IGN
 

Dans le prolongement de l’église, et touchant au chevet, est bâtie en annexe une salle paroissiale. Elle est utilisée pour le cercle, mais aussi pour les vins d’honneurs à l’issue des diverses cérémonies. Écoutons Jeanine  : « Derrière l’église, il y avait des salles paroissiales. Un cercle, où les gens jouaient aux cartes ; enfin, Il y avait des jeux. On arrivait par le côté à droite de l’église. Là, j’ai fait mes vins d’honneur. »

Bernard ajoute : « On pouvait passer par derrière pour entrer dans les petites salles… A l’époque, on avait fait un Pierrot, pour faire entrer un peu d’argent pour la Joc. Elles servaient pour des réunions. »

La salle paroissiale derrière l’église. Photo Lucien Delvarre
 

L’ancienne chapelle provisoire en bois n’est pas seulement utilisée pour le patronage : elle sert également de salle de spectacle. Lucien nous déclare «  il y avait une scène avec des rideaux, des coulisses… »

L’église provisoire. Photo Lucien Delvarre
 

Plus proche de l’avenue Motte au n° 172, la maison du vicaire. le curé, lui, demeure avenue Motte au n° 173. On y trouve également l’école St Martin construite juste après l’ancienne chapelle. Jeanine nous dit : « notre école était venue derrière là. Un préfabriqué. C’était le LEP de St Martin. »

Au coin, une boulangerie-pâtisserie : Jeanine « Le boulanger, c’était là, sur le coin. C’était Mme Mahieu, je crois. Après la messe, les gens allaient chercher leurs gâteaux et faisaient une petite causette, quoi, et ils revenaient chez eux. C’était dans les années 50-60. »

Le Ravet-Anceau nous apprend qu’en 1953, la boulangerie est tenue par Mme Veuve Lejeune ; en 1961 et 65, par Mme Mahaut, mais, en 1974 et 1978, on y trouve un coiffeur pour dame (Mme Mahieu) et en 1987, c’est un institut de beauté (Beautiful). C’est aujourd’hui une antenne du Cetelem.

De l’autre côté de l’avenue Motte, dans la rue Léon Marlot et juste à côté de l’école Jules Guesde, un café. Lucien raconte : « Des poivrots du quartier avaient fait le pari, au bock ouvrier. Ils sont allés planter le drapeau rouge en haut de l’échafaudage de l’église. Il y a un vicaire qui est allé à sa suite ; il a voulu arracher le drapeau rouge. L’autre lui a foutu un coup de talon. Il est dégringolé et s’est blessé, semble-t-il assez sérieusement... »

A vos commentaires !

Visite de Ste Bernadette

En 1938, un an après la construction de l’église Sainte Bernadette, la vie de la paroisse s’organise : 220 enfants suivent les cours de catéchisme, 250 les activités du patronage. Une foire aux plaisirs réunit les paroissiens en Juillet. Le 11 décembre, on profite du premier anniversaire de l’église pour inaugurer les fresques, œuvres d’André Trebuchet, la principale étant située sur la partie incurvée de l’abside.

La nef est large et dégagée, les piliers étant écartés au maximum, grâce à la technique de construction choisie par l’architecte roubaisien Dupire.  Les bas-côtés sont de simples passages.

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L’église Sainte Bernadette est construite en briques et en béton armé. D’aspect massif, ses murs extérieurs, ornés de croix grecques, présentent à leur sommet une évocation de créneaux et de mâchicoulis, et évoquent un château fort.

Le parvis, auquel on accède par quelques marches, fait toute la largeur de la façade. Les fidèles y devisaient à la sortie de la messe.

Le baraquement qui avait abrité provisoirement les cérémonies du culte durant la construction de l’église n’est pas démoli : il sert désormais pour diverses activités, comme le patronage.

Bernard nous confie : « Oui, quand j’étais gamin, on allait jouer ; on allait au patronage là. Il y avait de l’espace ! » Et Jeanine ajoute : « c’est la chapelle provisoire… C’est là où était le patronage. On y avait des petites soirées. Je l’ai vue démolir, beaucoup avant l’église. »

En 1960, le cardinal Liénart vient célébrer le 25 ème anniversaire de la paroisse. Il rappelle à cette occasion qu’il était venu poser la première pierre de l’église en 1935, et conclut son allocution en demandant aux paroissiens d’accueillir fraternellement les nouveaux habitants qui vont bientôt s’installer dans les 885 logements nouvellement construits dans le quartier. A cette époque, en effet, le quartier va voir sa population considérablement augmenter avec la mise en location des nouveaux immeubles.

Informations Journal de Roubaix et Nord Eclair, photos Lucien Delvarre

La naissance de l’ADEP

Dans le cadre de la promotion sociale municipale, l’A.F.P.S, l’Association pour la Formation et la Promotion Sociale, dispensait des cours du soir, notamment en Français et en Mathématiques. Il existait également un atelier libre-service informatique. C’était la ville qui gérait le fonctionnement de ces formations et payait directement les formateurs. Ses activités étaient hébergées dans l’ancienne école des garçons au 94 avenue Léon Marlot, l’école des filles étant devenue une école mixte.

Puis, suite à la demande d’instances extérieures, il devient nécessaire de confier l’organisation de ces cours à un organisme indépendant et non plus municipal. L’A.D.E.P, Association pour le Développement de l’Éducation Permanente, est donc créée. Sa déclaration figure au Journal Officiel de Juin 1998, mais son démarrage réel ne se fait qu’à la rentrée 98-99.

Le logo de l’association, réalisé par Sabine Despas

Le but de l’association est de gérer les actions de formation financées par la ville. Ces actions, à destination des adultes visent « à transmettre les savoirs de base fondamentaux nécessaires à une vie sociale professionnelle épanouie : savoir lire, écrire, compter, mais aussi utiliser un ordinateur et de nouveaux outils de communication... » (Roubaix Info, Juin 2000)

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Document Roubaix Info

L’A.D.E.P reprend les locaux de l’A.F.P.S, qu’elle loue à la ville. Celle-ci lui octroie une subvention mais la Région finance également les cours. L’association a la charge de recruter et de payer les formateurs, le plus souvent choisis parmi les enseignants de l’Éducation Nationale. Au départ,  elle n’a qu’un seul salarié.

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Document La Voix du Nord – Janvier 1999

La première année sont assurés des cours en anglais et néerlandais, des modules d’alphabétisation et de remise à niveau en Français et Mathématiques, des cours de bureautique (Word et Excel) et une formation en communication et relations humaines. L’A.D.E.P propose également un libre service informatique, qui permet au public d’utiliser des ordinateurs, avec l’aide d’un animateur. Par ailleurs, sont organisés à l’E.S.A.A.T des cours d’arts plastiques : dessin, sculpture, modèle vivant, peinture et infographie. La Voix du Nord nous précise que 2000 stagiaires ont été accueillis en 1999.

Le premier Auchan

Au début des années 60, les habitants du nouveau quartier des Hauts-

Photo Nord Eclair

Champs manquent de commerces de proximité. Les magasins les plus proches sont rue de Lannoy, ou Boulevard de Fourmies. Jeanine témoigne : « Nous, c’était plutôt la Justice, pour l’alimentation,les vêtements, ou alors, on allait faire les courses en centre ville ». L’arrivée d’un  super marché de l’autre côté de l’avenue Motte est donc particulièrement appréciée.

Inauguré par le préfet du Nord en décembre 1961 dans les bâtiments de l’ancien tissage Léon Frasez, devenu en 1953 la Filature de laine Arlaine puis la filature Maille-Picarde, ce libre service offre une surface de vente de 1140 m2. Son entrée rue Braille s’ouvre sur un parking de 200 places. Une nouveauté : des « paniers roulants » sont mis à la disposition de la clientèle. Remplis au fur et à mesure des achats dans les rayons, ils permettent de transporter sans fatigue la marchandise jusque dans le coffre de la voiture !

Photo Institut Géographique National

Il n’a pas encore de dénomination et s’appelle le Super-marché. Plus tard, en référence au nom du quartier, Gérard Mulliez l’appelle « Ochan », puis « Auchan ». Jeanine continue : « En fin d’après-midi, on décide d’aller à Auchan pour la première fois, on est arrivés dans ce hangar immense, et encore, des salles n’étaient pas ouvertes. On a passé un temps fou à rassembler l’essentiel des provisions dont on avait besoin, le contenant, je ne m’en souviens plus, l’aménagement intérieur était sommaire, mais il y avait tout, partout… ». Sur les publicités, l’accent est mis sur les prix pour attirer la clientèle.

Photos Nord Eclair

L’une des plus grandes mutations du commerce vient de commencer.

L’histoire du Supermarché Auchan  de l’avenue Motte(1961-1985) a été relatée dans la revue Ateliers Mémoire Mémoires des Ateliers n°2, disponible en Médiathèque de Roubaix

N°3 boulevard de Fourmies

le Boulevard de Fourmies reste peu construit dans la première partie de son existence et, en particulier, dans la partie proche de la place du travail. La première numérotation en 1903 place les numéros 1 et 3 après la rue Messonnier, la première construction étant ensuite le numéro 23. A la suite de plusieurs renumérotations, ce numéro 23 semble avoir été érigé là où se trouve aujourd’hui une banque au numéro 63.

Aucune construction donc dans le haut du boulevard en 1922, alors que Fernand Devaleriola, habitant 29, rue des Fleurs, dépose une demande de permis de construire pour une maison, dont il joint le plan. La maison n’est apparemment pas bâtie immédiatement ; elle n’apparaît dans le Ravet-Anceau au numéro 3 qu’en 1929. Y habite alors un monsieur A Joëts.

3bdFourmiesLe plan de 1922, le plan du magasin (Archives Municipales Roubaix) la vue 2011 (photo JPM)

Le rez-de chaussée de cette maison d’habitation est ensuite convertie en magasin : Fernand Devaleriola demande en 1931 l’autorisation de cimenter la façade et d’y placer une vitrine. Il joint un plan de la future façade.

En 1932 et 1933, le Ravet-Anceau indique G.Depaepe au 3 bis, et A. Joëts, lingerie au 3 ter. En 1939, on trouve J.Claeys, et le magasin est maintenant une chemiserie. De1955 à 1961, on retrouve F. de Valeriola, et, cette fois, un magasin d’électricité. De 1965 à 1978 Mme Brame Jacqueline y tient un salon de coiffure pour dames. Le commerce disparaît peu après, puisqu’on n’en trouve plus trace à partir de 1983.

La photo actuelle montre bien le peu de modifications apportées à l’immeuble depuis 1931 : la vitrine est semblable, et la façade a peu évolué : les fenêtres ont été changées, et celle du second semble avoir été légèrement déplacée vers la droite.

Qui pourra donner quelques précisions sur cette maison et sur les commerces qu’elle a abrités ? A vos commentaires…

Une nouvelle église, Ste Bernadette

L’accroissement de la population au Nouveau-Roubaix dans les années trente appelle l’implantation d’une nouvelle église. En attendant cette construction, on bâtit une chapelle provisoire avenue Motte. Celle-ci aura bien des malheurs : lors de la tempête de février 1935, son toit fait de plaques d’« Eternit », est emporté par le vent. Son vicaire, l’abbé Carissimo, aidé de quelques paroissiens, est contraint d’effectuer une réparation de fortune. En janvier 1937, elle est cambriolée, les voleurs, entrés par une fenêtre, ne réussissant qu’à retirer de leur larcin qu’un butin infime. Cette même année, on prolonge la rue Léon Marlot de l’autre côté de l’avenue Motte.

Construction du prolongement de la rue Marlot, à droite la chapelle provisoire.

En Avril 35, à l’occasion de la fête de Pâques, on organise une fête en plein air sur le terrain de la future église. Le projet de construction de l’église définitive se précise, et c’est le cardinal Lienart qui pose la première pierre en Juillet 1935. Un défilé processionnaire était prévu sur l’avenue Motte pour accueillir le cardinal, mais il ne fut finalement pas autorisé par la municipalité, celle-ci venant d’interdire un défilé socialiste prévu le samedi suivant. L’abbé Carissimo devient curé de la nouvelle paroisse.

Le discours de M André Lepoutre – Remarquons les champs à perte de vue

La construction commence. Elle s’étendra sur les années 1936 et 1937.

Deux vues de la construction. Au premier plan des deux photos, l’avenue Motte et les barrières protégeant la voie ferrée.

L’église est enfin consacrée en 1937 ; elle est ouverte au culte en fin d’année. En décembre 38, à l’occasion du premier anniversaire de l’église, sont inaugurées les fresques d’André Trebuchet dans l’abside et les fonts baptismaux.

Les informations et les photos sont tirées du Journal de Roubaix

La rue Chateaubriand

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Photo Nord Éclair

C’était une petite rue calme et tranquille, qui n’a jamais fait parler d’elle. Elle était constituée d’une unique rangée de maisons bâties sur le même modèle. De l’autre côté de la rue, des jardins lui donnaient un petit air campagnard.

Ouverte en 1880, selon Nord Éclair, c’est une des plus vieilles rues du quartier : le plan cadastral de 1884 nous la représente près de la ferme Cruque, alors que ni la place du Travail, ni le Boulevard Lacordaire ne sont encore tracés. Il faut attendre un plan de 1896 pour les voir apparaître.

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Documents archives municipales

Elle a donc relié la rue de Beaumont et le boulevard Lacordaire. Juste à côté se trouvait, à l’angle des rues Chateaubriand et de Beaumont, le château du petit Beaumont (ou château Prouvost). Un estaminet, « Au château de Beaumont » forme le coin de ces deux rues. On retrouve cet estaminet sous diverses apellations jusqu’en 1910. L’angle du boulevard Lacordaire et de la rue Chateaubriand abrite en 1939 un autre café, l’estaminet Decocq.

Après la deuxième guerre, le terrain appartient au CIL qui l’échange avec le centre hospitalier contre un terrain rue Carpeaux à hauteur de la rue Ph. Delorme, pour permettre de réaliser soit un hospice pour remplacer celui de la rue Blanchemaille, soit un nouvel Hôpital. Dès 1956, on commence à murer les maisons.

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En 1959, il n’y en a plus que deux ou trois. Des autres,  il ne reste que que la façade murée. Cette même année voit éclore le projet de créer l’hôpital Victor Provo sur le potager de Barbieux. Ce projet est finalement accepté en 1978 par le ministère. La première pierre est posée en 1980, et la rue disparaît sous les bulldozers. Qui se souvient d’elle ?

La mise en service de la gare de débord

La voie nouvellement construite est reliée au faisceau des voies de sortie de la gare de Roubaix-Wattrelos (gare du Pile) à hauteur du passage à niveau des trois ponts.

Le passage à niveau des trois ponts Photo Journal de Roubaix

On peut voir sur la photo au premier plan la voie-mère, puis la voie de la ligne Tourcoing-Orchies, des voies de garage, la barrière roulante du passage à niveau, et au fond à droite, la rue de Carihem.

L’inauguration de la gare annexe est prévue le 1er Décembre. Cette gare doit assurer « …la remise au départ et à la livraison à l’arrivée des marchandises expédiées par wagon complet à manutentionner par le public » (Journal de Roubaix du 30 Novembre 1930). Une taxe additionnelle est prévue par la Compagnie du Nord pour l’acheminement des wagons jusqu’à la gare de Roubaix-Sud. Finalement, cette gare ne comporte que deux voies sur les six prévues, une pour les chargements et déchargements, et une autre de manœuvre. On se réserve pourtant la possibilité d’en créer d’autres si besoin en était sur le terrain restant.

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L’entrée de la gare – photo Journal de Roubaix

La photo est prise depuis le rond-point au carrefour des avenues Delory et Motte. On voit au premier plan la courbe de la voie d’accès à la gare, puis la barrière protégeant l’accès au débord. A droite se trouve le bureau administratif. Le bâtiment abrite aussi le bureau de l’octroi. Il est prévu un convoi quotidien pour livrer les marchandises et enlever les wagons chargés sur place et amener les wagons à décharger.

Le jour prévu, un seul wagon était à l’arrivée : c’était un wagon de pommes de terre. L’inauguration est donc annulée et renvoyée au lendemain. Fâcheux présage !

Par ailleurs, dès 1931, on s’aperçoit que le revêtement des chaussées du boulevard se désagrège : la faute en incombe au sous-sol argileux insuffisamment stable. Il faut prévoir un revêtement supplémentaire sur la chaussée. De même, les talus de la gare de débord s’éboulent continuellement, pour les mêmes raisons, et il faut procéder aux travaux nécessaires.

Peu d »entreprises se sont installées dans le quartier, et les transports routiers se sont développés. La gare de débord a été finalement assez peu utilisée : les destinataires ont sans doute préféré aller retirer les marchandises directement en gare du Pile, finalement assez  proche, plutôt que de payer un supplément pour pouvoir charger à l’autre extrémité du boulevard industriel.

Photo Journal de Roubaix

Les installations de la gare sont finalement détruites pendant la guerre, et en 1948, la municipalité demande à la SNCF  la désaffection de la plate-forme sur le boulevard et du terrain occupé par la gare. La Voix du Nord nous explique que ces installations ont perdu le caractère d’utilité publique qu’elles avaient en 1911…, en raison du peu d’usines qui s’y sont élevées et de la vulgarisation actuelle des transports lourds automobiles ». On pense alors planter deux rangées d’arbres, établir une piste cyclable sur le terre-plein central, et à construire des maisons sur l’emplacement du débord.

Terrassements de la gare

Les travaux dans la zone près des rues de Lannoy et Leconte-Baillon – photos Journal de Roubaix

La section correspondant à l’actuelle avenue Roger Salengro, ouverte en 1911, était encore dotée de chaussées provisoires. Quant à l’avenue Alfred Motte, elle ne comportait pas encore de chaussées latérales : elles restaient à réaliser. C’est chose faite en 1930 : on construit les chaussées définitives entre les trois ponts et la rue de Lannoy. Entre la rue de Lannoy et l’avenue Gustave Delory, on supprime les platanes plantés primitivement, et on rogne sur les trottoirs pour former un terre-plein central et deux chaussées.

On pose la voie et, au débouché de la rue de Lannoy. Il faut réaliser le croisement entre la voie-mère du chemin de fer et la double voie du tramway (ligne C Roubaix-Toufflers). Les travaux de pose du croisement à niveau, réalisés conjointement par les équipes de l’ELRT et de la Compagnie du Nord, malheureusement gênés par la neige, sont néanmoins menés à bien.

Les travaux au carrefour de la rue de Lannoy – photo l’Egalité

On reconnaît l’immeuble situé à l’angle de ces deux rues : il n’a pas changé depuis. Seul le lierre a aujourd’hui envahi le mur de clôture le long de l’avenue Motte.

En ce qui concerne la gare de débord, le volume des terres à déblayer pour niveler le sol représente un volume considérable. Dans son rapport au conseil municipal, George Dhont, adjoint au maire, estime qu’il faudrait un an à vingt terrassiers pour venir à bout du travail. C’est donc la maison Carette-Duburcq qui est pressentie pour s’acquitter de cette tâche : c’est la seule dans la région à posséder des moyens mécaniques puissants (excavateur, pelle à vapeur). Elle s’engage à réaliser les travaux en trois mois seulement.

C’est ainsi que les travaux se terminent avant en fin de l’année 1930. Les installations peuvent désormais être mises en service…

De Ternynck à Damart

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Photo Collection particulière

La société Damart s’installe sur le site de l’usine Ternynck à la fin des années 50, et prolonge le bâtiment de la filature vers le Boulevard de Fourmies. Le site abrite les services des expéditions, (la majorité des ventes se faisant par correspondance), qui emploient à cette époque 200 personnes. Le nom de Damart vient du fait que les Etablissements Despature étaient installés à l’angle de la rue Dammartin et du boulevard de Paris. Damart est, à l’époque, renommé pour ses sous-vêtements dont le succès est dû à la fibre « thermolactyl » utilisée.

En 1960, Nord Matin et La Voix du Nord relatent la remise du diplôme « Prestige de la France » à Damart-Thermolactyl, rue David Dangers. A ce moment, le directeur général de l’entreprise est Jules Despatures. Joseph et Paul Despatures dirigent également. Lors de la cérémonie, des médailles du travail sont remises à 22 employés, dont le plus ancien avait 51 ans de présence dans l’entreprise.

Une grande partie des personnalités qui participaient à cette cérémonie ont fait le trajet Orly-Lesquin dans une Caravelle spécialement affrétée par Damart. Des motards ouvraient la route aux voitures officielles entre Lesquin et Roubaix. Après le cocktail servi dans l’entreprise, les personnalités se rendirent au Grand Hôtel, où un déjeuner leur fut servi, avant de reprendre leur vol jusqu’à Paris.

Un appel à vos souvenirs : Damart commercialisait dans les années 60 sous le nom de « Buimassor », un appareil destiné au massage et garni de boules en buis :

Le Buimassor – Photo coll. Particulière

Quelqu’un a-t-il utilisé cet appareil ? Avez vous des souvenirs relatifs à ces évènements ou à cette entreprise ? À vos claviers !