La cité Motte-Grimonprez

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Document Journal de Roubaix du 25 Juillet 1937

Alfred Motte décède à Roubaix en 1887. Par testament, il lègue une rente de près de 17000 francs de l’époque au bureau de bienfaisance, en précisant que les intérêts devraient être capitalisés pendant 100 ans pour servir à diverses œuvres de bienfaisance, telles que maisons d’ouvriers louées à prix modérés, bains chauds et gratuits, hôpital pour maladies infectieuses, primes aux ménages les mieux tenus.

La première fondation devait obligatoirement consister à créer une ou plusieurs cités sans charge de loyer pour les femmes veuves de maris morts d’accidents dans l’industrie.

Plutôt que d’attendre 100 ans, la famille décide de commencer la réalisation dès qu’un million sera produit par la capitalisation de la rente. Ce premier million se fait attendre beaucoup plus longtemps que prévu : cet évènement ne se produit que 52 ans plus tard, en 1937. On construit donc alors avec cet argent, avenue Gustave Delory, une cité comprenant 12 maisons ouvrières pour des familles dont le chef est accidenté du travail. Les maisons sont implantées le long d’une voie privée, séparée de l’avenue par un portail monumental.

C’est ainsi que les Ravet-Anceau de l’époque font mention au numéro 225 de la « Fondation Motte-Grimonprez, bureau de bienfaisance ».

La cité existe encore de nos jours. Elle est en bon état, mais son fronton a été remplacé par un portail plus modeste. Des maisons complémentaires ont été ajoutées derrière celles d’origine. Une plaque indique encore le nom de la fondation.

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Les baraquements anglais

Au début de la première guerre mondiale, l’armée anglaise stationnée à Roubaix éprouve le besoin de pourvoir au cantonnement de ses troupes. La périphérie sud de Roubaix est alors essentiellement constituée de champs. C’est ainsi qu’est prise la décision de construire des baraquements en bordure de l’avenue Motte, en face du boulevard de Fourmies, sur ce qui est aujourd’hui le quartier des petites haies.

Une vue de l’avenue Motte avant 1930 –Photo Bernard Thiebaut

Établis provisoirement par la préfecture du Nord sur demande de l’autorité militaire, ces baraquements sont bâtis rapidement en planches et ne présentent aucun confort : elles ne sont pas reliées au réseau électrique, et l’écoulement des eaux usées se fait dans des fossés. Ils ne sont pourtant pas démolis aussitôt après la guerre parce que la demande de logements est forte à ce moment. Elles sont alors habitées par une population de condition modeste, que ne rebute pas ce confort sommaire.

Photo Lucien Delvarre

Très tôt apparaissent des problèmes de salubrité liés à la précarité de ce type de construction. Dès 1925, le directeur du service de l’hygiène, M. Rivière signale des cas de fièvre typhoïde et préconise des travaux d’assainissement : les fossés d’évacuation étant complètement comblés par les détritus, toutes les eaux usées reviennent sur l’avenue Motte en contre-bas. Les services de l’hygiène estiment indispensable de creuser des égouts et des fosses

Photo Lucien Delvarre

septiques.

 

Un témoin nous précise que son beau-père, Edouard Behague, qui tenait une quincaillerie-épicerie-dépôt de pain au coin de l’avenue Rubens et de l’avenue Motte depuis 1930, vendait de grandes quantités de bidons de pétrole aux habitants des baraques. En effet, ceux-ci utilisaient ce pétrole pour se chauffer et s’éclairer.

Un des bidons survivants

Le journal de Roubaix, dans une édition de 1939, annonce la disparition imminente de ces constructions.

Document Journal de Roubaix – 1939

Ce même témoin ajoute qu’au début de la guerre, les allemands utilisent les baraquements comme cadre pour des prises de vues de propagande. Elles sont enfin démolies durant l’occupation. A leur place sont créés des jardins ouvriers.

En 1949, la ville prévoit de céder le terrain ainsi libéré, avec d’autres parcelles situées de l’autre côté de l’avenue Motte, à la société d’habitation populaire « Le toit familial » pour être loti. Les maisons actuelles sont construites en 1950.

Démolition de Ste Bernadette 

Le 29 Juin 1990, le conseil municipal prend acte du fait que l’église et l’annexe du collège située derrière elle vont être démolis pour faire la place à l’entreprise Camaïeu qui désire construire des locaux neufs pour assurer son développement. Les paroissiens sont consultés dès la mise en place du projet.

Le terrain est acheté par l’entreprise, installée 162 bd de Fourmies depuis juin 89. Celle-ci, comprenant par ailleurs le désarroi que peuvent éprouver les paroissiens, insiste par la voix de son Président Directeur Général, Jean-Pierre Torck, sur le fait que l’opération est conduite dans un esprit positif de reconstruction : une nouvelle église sera construite en face, de l’autre côté de l’avenue Motte, et le nouveau site va permettre la création de 300 emplois réservés de préférence à des roubaisiens, que Monsieur Torck qualifie de « bosseurs et courageux ».

Les travaux de démolition commencent par l’annexe du lycée St Martin : Les cours ont eu lieu jusqu’en Juin ; ils sont désormais provisoirement assurés dans l’ancien commissariat avenue des Nations Unies, et doivent dès que possible se dérouler dans des nouveaux bâtiments à construire derrière le lycée rue de Lille.

 

Les fondations du futur entrepôt sont déjà entamées avant que ne commence la démolition de l’église. Un panneau indique et rappelle qu’une nouvelle église va être construite de l’autre côté de l’avenue. Sa taille sera plus adaptée au nombre de fidèles que l’ancienne église, devenue trop grande.

On utilise un boulet de béton suspendu à une grue pour démolir l’église, en commençant par le chevet et le transept nord, pour avancer progressivement par la nef jusqu’au portail. A ce moment, une des chaussées de l’avenue Motte est barrée pour raison de sécurité, ce qui a dû handicaper la station Shell placée juste à côté et diminuer son chiffre d’affaires !

Photos Lucien Delvarre

 

Informations Nord Eclair et la Voix du Nord, octobre 1990. Photos Lucien Delvarre

La dernière cense

La ferme et la rue de Charleroi – Photo Lucien Delvarre – 1965
Remarquez la mobylette orange, la 2cv camionette et les pavés

Située dans une courbe et reliée à la rue de Charleroi par un chemin empierré, la ferme Loridant est ancienne : elle figure sur le plan cadastral de 1884, alors que le quartier est à vocation essentiellement agricole et comprend plusieurs grosses fermes. Au début du 20ème siècle, elle reste isolée au milieu de ses terres, puis, entre les deux guerres, une rangée de maisons est construite devant elle, de l’autre côté de la rue, et une teinturerie s’implante juste derrière elle, au carrefour des rues Victor Hugo et de Charleroi. Remarquez sur la photo la mobylette orange, la 2cv camionnette et les pavés d’époque

 

Photo aérienne 1953 – Archives municipales
 

Dans les années 50, les fermes ne sont plus que deux dans le quartier et, en 1959, celle qui nous intéresse possède encore quelques hectares de terre et huit vaches, alors que sa voisine, la ferme des trois ponts ou ferme Lebrun commence à être démolie.

Son exploitation cesse en 1970, et, en 1972, la Voix du Nord, remarquant que « les particuliers n’ont en effet pas perdu l’habitude de considérer le moindre espace inoccupé comme une décharge publique en puissance », cite l’abbé Caulliez qui se se plaint de ce que  : « notre quartier est devenu la poubelle de Roubaix ! … Sur tout ce qui pouvait être, à peu de frais, transformé en espaces verts, on a déposé ce qui devrait être du matériel, mais qui en fait devient un tas de détritus ». Il est fait notamment allusion à d’anciennes pâtures du quartier.

Malgré les efforts de plusieurs personnes, défenseurs du patrimoine, la ferme est finalement démolie dans les années 90, alors qu’elle était encore en bon état et qu’elle aurait parfaitement pu être préservée pour témoigner du passé campagnard de Roubaix.

Photo Lucien Delvarre – 1965

La ferme du Petit Beaumont

La ferme, vue depuis la place du Travail – Photo Coll. B. Thiebaut

Le tramway G, venant du Boulevard du Cateau, contournait la place par la droite pour emprunter la rue Henri Regnault en direction d’Hem.

Placée depuis le 18e siècle au carrefour de deux chemins devenus la rue de Beaumont et le boulevard du Cateau, là où a été tracée la place du Travail, cette ferme, appelée également ferme du petit Beaumont, dépendait du fief du Raverdi. Enfermée autour de sa cour par des murs épais, elle témoigne d’une époque où il fallait se barricader pour se défendre des attaques des bandes pillards, les Catulas, qui battaient la campagne.

J.B. Destombes a été un des censiers de la ferme vers 1830. Il s’est opposé aux droits d’octroi taxant les produits des fermes des alentours à l’entrée de Roubaix bourg, au moment où la partie Sud de Roubaix, dénommée Roubaix Campagne demande son autonomie par rapport à la partie citadine et industrielle. Elle fait partie des 7 fermes encore vivantes après guerre, bien que la plupart de leurs terres aient été déjà livrées aux constructions. Pourtant, Nord Éclair nous assure en 1949 que ce sont encore « de véritables censes avec du fumier, des chevaux, une étable. Bref, de vraies fermes, avec des toits croulants, de vieux murs tapissés de lierre, des arbres vénérables, des haies vives et des fermières en sabots et tabliers bleus. »

Cruque1949-96dpi La ferme. Photo Nord-Éclair
Au fond à gauche, l’habitation. Au fond à droite la grange, devant étable, écurie, et laiterie

En 1885, la ferme appartient à la famille Loridant frères et sœurs. A partir de 1887, et jusqu’en 1922, le Ravet-Anceau nous indique JB Cruque. On y trouve en 1939 la veuve L.Cruque-Loridant. En1955 Jean Cruque l’habite encore, mais ne l’exploite plus.

Au début des années 50, on veut rectifier le tracé de la rue de Beaumont. La ferme est frappée d’alignement. Il faut démolir le bâtiment bas comprenant le porche d’entrée, ainsi que le pignon de la partie habitation. Cette partie disparaît fin 1952.

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Les parties frappées d’alignement. Photos Nord Matin
On remarque le coude que faisait la rue de Beaumont pour déboucher sur la place.

Mais les trois autres corps sont toujours là, l’habitation raccourcie d’une bonne part. Enfin, la municipalité décide de racheter l’ensemble des bâtiments restants pour y construire une école. C’est chose faite en 1957, et l’école s’élève sur la pâture qui se trouvait derrière la ferme, la dernière portion des terres qui constituaient la cense. Dans un deuxième temps, sur l’emplacement des bâtiments finalement démolis sera construite la cour de récréation.

Autour de Ste Bernadette 

Les environs de l’église en 1962. Photo IGN
 

Dans le prolongement de l’église, et touchant au chevet, est bâtie en annexe une salle paroissiale. Elle est utilisée pour le cercle, mais aussi pour les vins d’honneurs à l’issue des diverses cérémonies. Écoutons Jeanine  : « Derrière l’église, il y avait des salles paroissiales. Un cercle, où les gens jouaient aux cartes ; enfin, Il y avait des jeux. On arrivait par le côté à droite de l’église. Là, j’ai fait mes vins d’honneur. »

Bernard ajoute : « On pouvait passer par derrière pour entrer dans les petites salles… A l’époque, on avait fait un Pierrot, pour faire entrer un peu d’argent pour la Joc. Elles servaient pour des réunions. »

La salle paroissiale derrière l’église. Photo Lucien Delvarre
 

L’ancienne chapelle provisoire en bois n’est pas seulement utilisée pour le patronage : elle sert également de salle de spectacle. Lucien nous déclare «  il y avait une scène avec des rideaux, des coulisses… »

L’église provisoire. Photo Lucien Delvarre
 

Plus proche de l’avenue Motte au n° 172, la maison du vicaire. le curé, lui, demeure avenue Motte au n° 173. On y trouve également l’école St Martin construite juste après l’ancienne chapelle. Jeanine nous dit : « notre école était venue derrière là. Un préfabriqué. C’était le LEP de St Martin. »

Au coin, une boulangerie-pâtisserie : Jeanine « Le boulanger, c’était là, sur le coin. C’était Mme Mahieu, je crois. Après la messe, les gens allaient chercher leurs gâteaux et faisaient une petite causette, quoi, et ils revenaient chez eux. C’était dans les années 50-60. »

Le Ravet-Anceau nous apprend qu’en 1953, la boulangerie est tenue par Mme Veuve Lejeune ; en 1961 et 65, par Mme Mahaut, mais, en 1974 et 1978, on y trouve un coiffeur pour dame (Mme Mahieu) et en 1987, c’est un institut de beauté (Beautiful). C’est aujourd’hui une antenne du Cetelem.

De l’autre côté de l’avenue Motte, dans la rue Léon Marlot et juste à côté de l’école Jules Guesde, un café. Lucien raconte : « Des poivrots du quartier avaient fait le pari, au bock ouvrier. Ils sont allés planter le drapeau rouge en haut de l’échafaudage de l’église. Il y a un vicaire qui est allé à sa suite ; il a voulu arracher le drapeau rouge. L’autre lui a foutu un coup de talon. Il est dégringolé et s’est blessé, semble-t-il assez sérieusement... »

A vos commentaires !

Visite de Ste Bernadette

En 1938, un an après la construction de l’église Sainte Bernadette, la vie de la paroisse s’organise : 220 enfants suivent les cours de catéchisme, 250 les activités du patronage. Une foire aux plaisirs réunit les paroissiens en Juillet. Le 11 décembre, on profite du premier anniversaire de l’église pour inaugurer les fresques, œuvres d’André Trebuchet, la principale étant située sur la partie incurvée de l’abside.

La nef est large et dégagée, les piliers étant écartés au maximum, grâce à la technique de construction choisie par l’architecte roubaisien Dupire.  Les bas-côtés sont de simples passages.

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L’église Sainte Bernadette est construite en briques et en béton armé. D’aspect massif, ses murs extérieurs, ornés de croix grecques, présentent à leur sommet une évocation de créneaux et de mâchicoulis, et évoquent un château fort.

Le parvis, auquel on accède par quelques marches, fait toute la largeur de la façade. Les fidèles y devisaient à la sortie de la messe.

Le baraquement qui avait abrité provisoirement les cérémonies du culte durant la construction de l’église n’est pas démoli : il sert désormais pour diverses activités, comme le patronage.

Bernard nous confie : « Oui, quand j’étais gamin, on allait jouer ; on allait au patronage là. Il y avait de l’espace ! » Et Jeanine ajoute : « c’est la chapelle provisoire… C’est là où était le patronage. On y avait des petites soirées. Je l’ai vue démolir, beaucoup avant l’église. »

En 1960, le cardinal Liénart vient célébrer le 25 ème anniversaire de la paroisse. Il rappelle à cette occasion qu’il était venu poser la première pierre de l’église en 1935, et conclut son allocution en demandant aux paroissiens d’accueillir fraternellement les nouveaux habitants qui vont bientôt s’installer dans les 885 logements nouvellement construits dans le quartier. A cette époque, en effet, le quartier va voir sa population considérablement augmenter avec la mise en location des nouveaux immeubles.

Informations Journal de Roubaix et Nord Eclair, photos Lucien Delvarre

La naissance de l’ADEP

Dans le cadre de la promotion sociale municipale, l’A.F.P.S, l’Association pour la Formation et la Promotion Sociale, dispensait des cours du soir, notamment en Français et en Mathématiques. Il existait également un atelier libre-service informatique. C’était la ville qui gérait le fonctionnement de ces formations et payait directement les formateurs. Ses activités étaient hébergées dans l’ancienne école des garçons au 94 avenue Léon Marlot, l’école des filles étant devenue une école mixte.

Puis, suite à la demande d’instances extérieures, il devient nécessaire de confier l’organisation de ces cours à un organisme indépendant et non plus municipal. L’A.D.E.P, Association pour le Développement de l’Éducation Permanente, est donc créée. Sa déclaration figure au Journal Officiel de Juin 1998, mais son démarrage réel ne se fait qu’à la rentrée 98-99.

Le logo de l’association, réalisé par Sabine Despas

Le but de l’association est de gérer les actions de formation financées par la ville. Ces actions, à destination des adultes visent « à transmettre les savoirs de base fondamentaux nécessaires à une vie sociale professionnelle épanouie : savoir lire, écrire, compter, mais aussi utiliser un ordinateur et de nouveaux outils de communication... » (Roubaix Info, Juin 2000)

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Document Roubaix Info

L’A.D.E.P reprend les locaux de l’A.F.P.S, qu’elle loue à la ville. Celle-ci lui octroie une subvention mais la Région finance également les cours. L’association a la charge de recruter et de payer les formateurs, le plus souvent choisis parmi les enseignants de l’Éducation Nationale. Au départ,  elle n’a qu’un seul salarié.

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Document La Voix du Nord – Janvier 1999

La première année sont assurés des cours en anglais et néerlandais, des modules d’alphabétisation et de remise à niveau en Français et Mathématiques, des cours de bureautique (Word et Excel) et une formation en communication et relations humaines. L’A.D.E.P propose également un libre service informatique, qui permet au public d’utiliser des ordinateurs, avec l’aide d’un animateur. Par ailleurs, sont organisés à l’E.S.A.A.T des cours d’arts plastiques : dessin, sculpture, modèle vivant, peinture et infographie. La Voix du Nord nous précise que 2000 stagiaires ont été accueillis en 1999.

Le premier Auchan

Au début des années 60, les habitants du nouveau quartier des Hauts-

Photo Nord Eclair

Champs manquent de commerces de proximité. Les magasins les plus proches sont rue de Lannoy, ou Boulevard de Fourmies. Jeanine témoigne : « Nous, c’était plutôt la Justice, pour l’alimentation,les vêtements, ou alors, on allait faire les courses en centre ville ». L’arrivée d’un  super marché de l’autre côté de l’avenue Motte est donc particulièrement appréciée.

Inauguré par le préfet du Nord en décembre 1961 dans les bâtiments de l’ancien tissage Léon Frasez, devenu en 1953 la Filature de laine Arlaine puis la filature Maille-Picarde, ce libre service offre une surface de vente de 1140 m2. Son entrée rue Braille s’ouvre sur un parking de 200 places. Une nouveauté : des « paniers roulants » sont mis à la disposition de la clientèle. Remplis au fur et à mesure des achats dans les rayons, ils permettent de transporter sans fatigue la marchandise jusque dans le coffre de la voiture !

Photo Institut Géographique National

Il n’a pas encore de dénomination et s’appelle le Super-marché. Plus tard, en référence au nom du quartier, Gérard Mulliez l’appelle « Ochan », puis « Auchan ». Jeanine continue : « En fin d’après-midi, on décide d’aller à Auchan pour la première fois, on est arrivés dans ce hangar immense, et encore, des salles n’étaient pas ouvertes. On a passé un temps fou à rassembler l’essentiel des provisions dont on avait besoin, le contenant, je ne m’en souviens plus, l’aménagement intérieur était sommaire, mais il y avait tout, partout… ». Sur les publicités, l’accent est mis sur les prix pour attirer la clientèle.

Photos Nord Eclair

L’une des plus grandes mutations du commerce vient de commencer.

L’histoire du Supermarché Auchan  de l’avenue Motte(1961-1985) a été relatée dans la revue Ateliers Mémoire Mémoires des Ateliers n°2, disponible en Médiathèque de Roubaix

N°3 boulevard de Fourmies

le Boulevard de Fourmies reste peu construit dans la première partie de son existence et, en particulier, dans la partie proche de la place du travail. La première numérotation en 1903 place les numéros 1 et 3 après la rue Messonnier, la première construction étant ensuite le numéro 23. A la suite de plusieurs renumérotations, ce numéro 23 semble avoir été érigé là où se trouve aujourd’hui une banque au numéro 63.

Aucune construction donc dans le haut du boulevard en 1922, alors que Fernand Devaleriola, habitant 29, rue des Fleurs, dépose une demande de permis de construire pour une maison, dont il joint le plan. La maison n’est apparemment pas bâtie immédiatement ; elle n’apparaît dans le Ravet-Anceau au numéro 3 qu’en 1929. Y habite alors un monsieur A Joëts.

3bdFourmiesLe plan de 1922, le plan du magasin (Archives Municipales Roubaix) la vue 2011 (photo JPM)

Le rez-de chaussée de cette maison d’habitation est ensuite convertie en magasin : Fernand Devaleriola demande en 1931 l’autorisation de cimenter la façade et d’y placer une vitrine. Il joint un plan de la future façade.

En 1932 et 1933, le Ravet-Anceau indique G.Depaepe au 3 bis, et A. Joëts, lingerie au 3 ter. En 1939, on trouve J.Claeys, et le magasin est maintenant une chemiserie. De1955 à 1961, on retrouve F. de Valeriola, et, cette fois, un magasin d’électricité. De 1965 à 1978 Mme Brame Jacqueline y tient un salon de coiffure pour dames. Le commerce disparaît peu après, puisqu’on n’en trouve plus trace à partir de 1983.

La photo actuelle montre bien le peu de modifications apportées à l’immeuble depuis 1931 : la vitrine est semblable, et la façade a peu évolué : les fenêtres ont été changées, et celle du second semble avoir été légèrement déplacée vers la droite.

Qui pourra donner quelques précisions sur cette maison et sur les commerces qu’elle a abrités ? A vos commentaires…