Leers Roncq par Wattrelos

C’est grâce aux projets Mongy que Wattrelos obtint sa deuxième ligne de tramways qui traversa son territoire de part en part, venant de Leers et se dirigeant vers Tourcoing et Roncq. Il s’agit de la ligne 3, mise en service le 7 janvier 1912. Il y avait bien la ligne K Gare de Roubaix Crétinier, mais celle-ci s’arrêtait au passage à niveau de la rue de Cartigny. Il faudra bien l’installation de la Lainière de Roubaix pour qu’on pense à prolonger cette ligne, de la place du Crétinier à la place de Wattrelos. Ce sera réalisé par l’ELRT et son parcours fut inclus dans la ligne Leers Roncq.

Les essais de la ligne 3 se déroulent dès octobre 1911, et sa réception officielle a lieu le 29 décembre 1911. Le convoi d’inauguration arrive de Leers où il vient de franchir le pont du Grimonpont et la douane. À peine a-t-on pénétré sur le territoire de Wattrelos qu’un incident se produit. Un équipage venant dans le sens inverse dont le cheval a été effrayé par le roulement de la première voiture va se jeter dans un fossé qui borde la route. Le premier car continue son chemin, le second s’arrête en face du lieu de l’accident. La plupart des passagers descendent et vont porter secours à la victime de l’accident. Il s’agit de M. Vandecandelaere boucher charcutier à Wattrelos rue Pierre-Catteau. Cet homme allait distribuer avec une voiture des commandes à domicile. Son cheval ayant pris peur s’était jeté dans le fossé et le malheureux conducteur avait été projeté dans un champ. On le relève tout étourdi mais il n’est pas blessé. Le cheval est également indemne. Juste quelques dommages matériels sur l’avant de la voiture du boucher et ses marchandises.

Le tramway passait rue de Leers CP Coll Part

On réintègre le tram en stationnement et on reprend la route vers Wattrelos. Les deux cars ont traversé l’agglomération wattrelosienne en suscitant la curiosité publique. Des signes amicaux sont envoyés par les piétons aux voyageurs. Arrivés par la rue de Leers, puis la rue de la Poste (rue Florimond Lecomte), les deux trams ont tourné à gauche vers la Grand Place.

Puis le tramway prenait la rue de la Poste CP Coll Part

La rue Gustave Delory n’existe pas encore, elle ne sera ouverte qu’en 1928. Le tram emprunte donc la Grand-Place puis tourne à droite dans la rue Pierre-Catteau et se dirige vers la route du Crétinier. Vu la pente de la rue Pierre-Catteau, le wattman devait faire preuve de prudence !

La dangereuse pente de la rue Pierre-Catteau CP Coll Part

Les deux voitures franchissent à une allure modérée le passage à niveau du chemin de fer à deux pas de la gare de Wattrelos.

Le passage à niveau près de la Gare Coll Part

Le convoi poursuit sa route rue de Tourcoing (rue Henri Briffaut), et l’on va s’arrêter pour une seconde pause (la première eut lieu chez le maire de Leers) chez M. Thérin maire de Wattrelos rue du Sapin-Vert. Une nouvelle coupe de champagne pétillant et quelques biscuits sont partagés et on reprend une route un peu monotone, après avoir parcouru le quartier du Crétinier, voici un nouveau passage à niveau du chemin de fer, c’est celui de la ligne Somain-Menin. À cet endroit les voyageurs sont transbordés et l’on fera de même un peu plus loin au niveau du Tilleul à Tourcoing, à l’issue de la traversée du Sapin-Vert. Les trams poursuivent leur parcours via Tourcoing et après le hameau du Brun-Pain, arrivent enfin à Roncq, au lieu dit le Pied-de-Boeuf.

La passerelle du Sapin-Vert Doc Amitram

Pour éviter ces transbordements, une passerelle est construite en 1913 et entre en service au Sapin-Vert. Une autre est prévue au Tilleul que la guerre et surtout la réalisation d’un pont routier empêcheront qu’elle soit réalisée.

Sources Le Journal de Roubaix, Au fil des trams Association Amitram

Que devient le Bon Fraisier ?

Il est des lieux chargés de mémoire qu’il convient de préserver. L’estaminet du Bon Fraisier est de ceux-là. Il se situe au n°5 rue des fleurs (aujourd’hui rue Louis Dornier) dans le quartier de la Vieille-Place et il a la particularité de posséder l’une des plus anciennes bourloires couvertes de Wattrelos. La société de bourle du Bon Fraisier fêtait déjà ses vétérans en 1927, suggérant qu’ils en faisaient partie depuis plus de 25 ans. Le Président de l’époque, M. Henri Forest prit la tête d’une sortie en ville avec drapeau et musique, avant qu’un grand combat de bourle oppose les jeunes et les vieux. De fait, la bourloire du Bon Fraisier accueillit nombre de tournois et les sociétaires du Bon Fraisier représentèrent Wattrelos dans les grandes rencontres régionales et locales.

Les anciens du Bon Fraisier doc JdeRx

La Création de la Fédération des sociétés de bourle de Wattrelos le mercredi 28 mai 1947 eut lieu chez Oscar Lefebvre au Café du Bon-Fraisier. L’année suivante la société du Bon Fraisier remporta le premier championnat. Ses équipes figurent régulièrement au palmarès du championnat et de la coupe de la ville. À partir de 1960, est organisé le tournoi des congés du Bon Fraisier, en plus des tournois inter-sociétaires. On y désigne le roi et la reine de la bourle après des parties mémorables. Des challenges avec les plus grands noms des bourleux y sont organisés. La société de bourle du Bon Fraisier participe également régulièrement à tous les tournois locaux et régionaux.

La piste du Bon Fraisier doc Service Mairie

En août 1990, le propriétaire du café le Bon fraisier a fait rénover la bourloire. Le plafond, les murs, tout a été remis à neuf, sauf la piste, une piste ancienne aux caractéristiques incomparables. Avec cette piste, les résultats sont toujours imprévisibles.

Plus récemment, la presse se fait régulièrement l’écho des rencontres de bourle à Wattrelos. En 2013, les bourleux de la région s’affrontent grâce à Fabrice Scotte, président des Amis de la Bourle et organisateur du tournoi. Vingt clubs et 46 équipes se sont rencontrés dans toutes les bourloires du coin. Ce sont deux triplettes du Bon Fraisier qui se sont affrontées en finale devant un public admiratif. Chacun soutenait son camp, avec une certaine préférence pour l’équipe de Valentin. La fratrie Laddoé l’a emporté haut et fort par un score de 25 à 10.

En Aout 2013, on fête au moins 51 bougies pour le tournoi des congés au «Bon fraisier». « Cinquante et une années » de compétitions. C’est ce que nous apprend Yves Leclerc, président de la société de Bourles « Le bon fraisier ». Ce challenge en binôme a débuté en juillet et se terminera par la finale le samedi 31 août. Au total, 32 équipes se sont rencontrées durant les poules qualificatives ; huit se retrouveront pour les quarts. Et ces dames ont loin d’avoir démérité puisqu’elles étaient neuf au départ.

En septembre 2014, Wattrelos Le traditionnel tournoi des congés au Bon fraisier va connaître son épilogue ce dimanche. Au total, 31 équipes se sont rencontrées durant les poules qualificatives. « Grâce au challenge en binôme, l’été a été rythmé par les rencontres qui se sont disputées sur notre mythique bourloire, se réjouit Joël Vianne, le patron de la Brasserie. Pas mal de monde est passé encourager les équipes ! ». Cela reste donc très ouvert, d’autant que des six bourloires encore en activité à Wattrelos, celle-ci est réputée pour donner du fil à retordre aux joueurs. La piste incurvée du Bon fraisier est, semble-t-il, très irrégulière et réserve de grosses surprises même aux plus chevronnés. Ils sont prévenus !

En novembre 2014, Jean-Pierre Hinnebo est à l’honneur au Bon-Fraisier. Le tournoi de bourle organisé au Bon-Fraisier ces derniers mois rendait hommage à un bourleux émérite et bien vivant : Jean-Pierre Hinnebo. Vendredi soir, la famille des bourleux était ainsi réunie autour de lui et de son épouse pour la remise du trophée. Jean-Pierre Hinnebo fait partie des derniers monstres sacrés du jeu de bourle et méritait donc amplement cet hommage. Sur les 40 équipes inscrites au départ, une seule a franchi la ligne d’arrivée en tête, la formation du Bon-Fraisier à savoir le trio Ladoë (Christian, Valentin, Jonathan). La famille Ladoë fut très heureuse de remettre son trophée en souvenir à Jean-Pierre Hinnebo.

En janvier 2015, Wattrelos: l’équipe de bourles du Bon-Fraisier vainqueur du trophée de la Ville. C’est sans surprise que l’équipe du Bon-Fraisier de Wattrelos a remporté ce samedi la finale retour du trophée de la ville de Wattrelos. L’option prise lors du tour « aller » (20 à 15) en faveur du Bon-Fraisier aura été déterminante. Malgré un acharnement a vouloir remonter aux points, les joueurs des Amis de la bourle, commandés par Fabrice Scott, ont finalement dû s’incliner devant ceux du Bon-Fraisier du commandant Jean-Pierre Hinnebo sur un score sans appel de 36 à 28. Deux heures et demie de lancés, d’espoirs, d’incertitude, mais dans la bonne humeur malgré l’enjeu. La récompense sera remis aux vainqueurs le 7 février en mairie.

En novembre 2015, À Wattrelos, on joue encore dans tous les quartiers de la ville : au Bon Fraisier (Vieille-Place), au cercle Saint-Vincent-de-Paul (Crétinier), à la salle des jeux de tradition (parc du Lion), à la Concorde (Laboureur) et au cercle Saint-Joseph (centre-ville). En revanche, la seconde bourloire classée de Wattrelos, le Carin, n’est plus accessible aujourd’hui. Le café a été fermé et appartient désormais à un particulier qui l’a transformé en habitation.

Le Bon Fraisier vainqueur du Tournoi Photo VDN

En Février 2019, l’équipe de bourles du Bon Fraisier remporte le trophée de la ville. Samedi, la remise des prix des différents tournois de la fédération des sociétés de bourles de Wattrelos et environs a eu lieu à l’hôtel de ville. Christian Ladoé, chef de file de l’équipe du Bon Fraisier, a reçu le trophée de la ville avec beaucoup de fierté, mais aussi avec l’humour qu’on lui connaît.

En août 2019, Tournoi des congés bon Fraisier. Demi-finale du tournoi des congés, Sandy contre Adrien. Finale samedi. À 19 h 30, au Bon fraisier, 5, rue Louis-Dornier, Wattrelos. Gratuit.

En décembre 2019, les Amis de la Bourle n’ont pas dit leur dernier mot : les 4 et 11 janvier prochains, ils disputeront la finale du Trophée de la ville de Wattrelos face au Bon Fraisier.

Le Bon Fraisier en 2017 doc VDN

La pandémie de COVID a eu raison de l’activité de ce café de quartier, qui abritait pourtant une équipe de bourle expérimentée. Le bâtiment a été vendu récemment et le projet ne semble pas tenir compte de la présence d’une piste de bourle, cette dernière étant de surcroît en très mauvais état.

Février 2022, lors de la réception des sociétés de bourle ce samedi, le maire Dominique Baert a réaffirmé la volonté de la mairie de résister aux attaques des investisseurs immobiliers : « Il y a des prédateurs sur nos bourloires. Il faut continuer à accueillir ce sport et ce jeu », assume-t-il en pensant notamment à l’Étaque et à la bourloire du Bon Fraisier qui pourraient disparaître pour une plus value immobilière.

Wattrelos : la ville demande le classement de deux nouvelles bourloires. Pour tenter de préserver ses bourloires et la pratique de ce jeu ancien, la ville demande le classement de deux d’entre elles dans le futur plan local d’urbanisme de la Métropole européenne de Lille.

La semaine dernière, le conseil municipal a validé la demande de classement des bourloires du Bon Fraisier et du cercle Saint-Joseph à l’inventaire patrimonial et architectural et paysager (IPAP). Une procédure qui intervient dans le cadre de la révision du plan local d’urbanisme (PLU) en cours à l’échelle de la métropole lilloise et qui déterminera les stratégies d’aménagement du territoire à partir de 2024.

Les fêtes de la Motelette

En 1959, on prépare les fêtes du quartier de la Motelette, qui se dérouleront le 9 et 10 mai. Comme prélude, une caravane publicitaire a défilé un samedi de mars dans les principales artères de la commune et jusqu’à Lys, Toufflers, Lannoy et même Roubaix ! Plusieurs véhicules automobiles attirèrent la curiosité de nombreux promeneurs et riverains, sensibles aux appels délivrés au micro par des virtuoses de la chanson de quartier. Mais le clou du spectacle fut la haute stature du Géant Don Carlos de la Motelette défilant avec un grand sourire. Une camionnette de musiciens entonna même l’hymne cher à Don Carlos.

Don Carlos de la Motelette Photo NE

Cette fête attira énormément de monde. Lorsque le grand cortège folklorique et rétrospectif se mit en route rue de Wattrelos à proximité du Grimonpont, des milliers de personnes se trouvaient massées tout le long du parcours emprunté par le défilé. Ce cortège évoquait le souvenir de tout ce qui faisait le charme de la commune il y a un demi-siècle, et tout particulièrement le quartier de la Motelette.

On vit tout d’abord un détachement de hussards de la garde à cheval dont l’un portait le fanion du quartier. Il était suivi de l’Harmonie Municipale de Lys qui clique en tête précédait l’amicale sportive de Mouvaux. Un charmant petit groupe de musiciens représentait les petits camarades que M. Alfred Delbecq musicien de renom, aujourd’hui âgé de 86 ans, réunissait il y a bien longtemps pour leur faire apprécier l’art musical.

Le moulin de la Motelette doc Coll Part

Suivaient le char de l’ancien moulin Jacques que les anciens connurent alors qu’il avait ses assises sur une petite butte située à côté de la briqueterie Salembier, l’Harmonie communale de Leers-Nord, la noce enfantine et surtout le char sur lequel se trouvait le fameux métier à tisser d’autrefois et qui précédait le char aux figurines représentant les récoltes du quartier.

Le char du métier à tisser Photo NE

Un groupe de clowns déchaîna l’hilarité sur son passage et l’émouvant char des ancêtres dont Saïe et Rosine fermaient la marche de cette seconde partie du cortège.

La troisième et dernière partie de ce défilé était emmenée par l’Harmonie Municipale de Leers qui précédait aux sons d’airs entraînants le gracieux char des Miss entourées de gentils bambins figurant une corbeille fleurie. Suivaient un groupe de cyclistes humoristiques et le char de la Municipalité. Don Carlos de la Motelette le sympathique géant portait un regard satisfait sur tout cela en fumant sa pipe.

Don Carlos devant Motte-Bossut photo NE

Après l’arrivée du cortège face à la salle des fêtes, l’Harmonie communale de Leers-Nord donne une aubade d’honneur aux visiteurs. La grande salle archi-comble devait servir de décor à une soirée de music-hall. Après les exécutions musicales de l’Harmonie de Lys, qui faisaient suite à un discours humoristique de M. Paul Leroy, maire du quartier, le public assiste alors à une cascade de numéros de music-hall : mouvements gymniques et ballets de l’amicale sportive Mouvalloise, puis sur scène Claude Brambrugge baryton, 1er prix de Conservatoire, Rigobert, chanteur, diseur et siffleur, les Egypsis, les Ramsés, illusionnistes prestidigitateurs.

Rigobert Luysch doc NE

Après l’entracte, l’Harmonie Municipale de Leers interprète des airs de Charles Trenet, arrangés par Laurent Delbecq. Suivent les acrobaties cyclistes de Line et Gérad et le magnifique tour de chant du jeune prodige Bernard Nuytens, originaire du quartier, qui fut fréquemment ovationné et bissé.

Cette soirée s’acheva par une production hilarante des clowns musicaux internationaux Gümano et Vincetti. Le piano d’accompagnement fut tenu à la perfection par Melle Delcambre. Il faut également mentionner la prestation de Popol animateur-présentateur incomparable, de Gégé le speaker souffleur, et de D’Jeny régleur régisseur, tous bien connus des leersois.

Cet article pose beaucoup de questions, auxquelles un érudit local ou les souvenirs des anciens pourraient répondre. Ainsi qui est ce Don Carlos ? Un personnage inventé ou réel ? Qu’est-il advenu du Géant ? Qui sont Alfred et Laurent Delbecq ? Une famille de musiciens leersois ? Le travail n’est pas terminé, nous partons en recherche.

Ligne H, Roubaix-Leers

Il existait une ligne Gare de Roubaix, Gare du Pile mise en service par la Compagnie nouvelle des Tramways de Roubaix Tourcoing, le 27 juillet 1895, avec un service électrique à voie métrique. Son parcours transitait par l’avenue de la Gare, la Grand-Place, la rue Pierre Motte, le boulevard Gambetta (Mal Leclerc) rue de Lannoy, Boulevard de Belfort, Beaurepaire, rue Molière, Sévigné.

La Compagnie des TRT propose le 12 septembre 1899 un projet de réorganisation et de restructuration de son réseau avec notamment des prolongations. C’est ainsi qu’on prévoit une ligne Roubaix Leers par la gare du Pile d’une longueur de 7080 mètres qui prévoyait 60 départs quotidiens. Ce projet sera réalisé par l’Électrique Lille Roubaix Tourcoing. Cette ligne est livrée à l’exploitation le 3 avril 1909 sous l’indice 6 (ligne F) d’une longueur de 4905 mètres.

Le tramway à la Place de Leers Coll Part

Elle est inaugurée le 1er avril 1909 par MM. Richard secrétaire général de la Préfecture, Stoclet ingénieur départemental, Grimpret ingénieur des Ponts et Chaussées, Dumas directeur de la Compagnie des TRT, Francq directeur des tramways Mongy. Tout a fort bien marché et l’inauguration terminée, ces messieurs ont regagné Lille par le chemin de fer.

Le tramway rue Joseph Leroy Coll Part

Le parcours : place de Leers, rue de l’église (rue des Patriotes) la longue rue (rue Joseph Leroy) la route de Leers à Roubaix, le Buisson, le Carihem jusqu’au passage à niveau du boulevard Beaurepaire à Roubaix.

Les travaux pour le tramway au Carihem doc JdeRx

Un transbordement était nécessaire pour continuer sur Roubaix, avant la construction d’un pont dit passage supérieur, au dessus de la ligne de chemin de fer Somain Menin. On lira avec intérêt les trois articles de Jean Pierre Maerten sur le pont de Beaurepaire.

La grève devant le dépôt de Leers doc JdeRx

Une grande grève des tramways interrompt le trafic en 1936. La ligne a son terminus un temps place de Roubaix puis elle revient gare de Roubaix en 1936, et le terminus est reporté à Leers. On parle désormais du H barré.

En 1938 intervient la construction du Passage Supérieur Beaurepaire, la liaison est directe, Roubaix Leers sans transbordement !

Pendant la seconde guerre, les têtes de ligne et les terminus changent beaucoup. La suppression de la ligne des tramways intervient le 2 mai 1953. Les autobus prendront la suite mais c’est une autre histoire.

Octobre 1903

Le journal des sports d’octobre 1903

Course à pied. Le tour pédestre de Roubaix est organisé par le Monde Sportif et aura lieu à Roubaix le 25 octobre. Il sera établi un classement général, et un classement par corporations. Un classement spécial sera établi pour les futurs soldats, les bleus. De nombreux prix consistant en médailles seront décernés aux vainqueurs. Les adhésions sont reçues chez MM. Jénicot 18 rue de la Gare, H. Claisse place du Trichon, Carrette 17 rue de Wasquehal à Roubaix. Droit d’inscription 1 franc.

Cyclisme. Le Grand Prix de Roubaix sera couru le dimanche 11 octobre. Voici les champions qui seront présents : Ellegard trois fois champion du monde, Meyers vainqueur du Grand Prix de Paris, Jacquelin champion de France, Rutt champion allemand, Grogna champion de Belgique, Jenkins champion d’Angleterre, Bourotte, vainqueur du Grand Prix de l’UVF, Van Den Born second du Grand Prix de la République.

Participants au Grand Prix de Roubaix doc JdeRx

Football. Fusion du Club Moderne et du Club sportif roubaisien, sous l’appellation Club Moderne (section sportive). On s’entraîne sur le terrain du Pont-Rouge. Correspondance au local, Café du Chinois Place Verte.

Football. Le RCR équipe 3 va matcher à domicile l’équipe 1 de l’Iris Olympique Roubaisien. Le stade roubaisien se rend à Calais pour joueur l’équipe locale. Un diner réunira les deux teams au restaurant du vélodrome. L’Union Sportive Tourquenoise rencontre le Football club Mouscronnois et le Sporting Club Meninois.

Course à pied. Tentative de record pédestre Roubaix-Lille et retour par M. Jean Missant, champion du Nord. Réunion des sociétaires au local 17 rue de Wasquehal, à 9 heures et demie.

Le n°47 rue Saint Georges doc BNRx

Boxe. L’Académie de boxe française de Roubaix est transférée de la rue du Collège dans un magnifique local, au 47 de la rue Saint Georges, en raison du nombre grandissant d’élèves. Une fête d’inauguration est prévue.

Course à pied. Une course pédestre Roubaix-Wasquehal et retour est organisée le 11 octobre pour tout coureur âgé de moins de seize ans. Départ à neuf heures du matin au Jet d’eau Boulevard Gambetta à Roubaix, arrivée au même endroit. Inscription chez M. Ménard 9 rue des longues haies à Roubaix.

Football. Le premier match de la saison opposera au stade de Beaumont, le RCR à l’Union Sportive de Calais, soit le Champion de France en titre et une forte équipe de la région maritime.

Football. L’Ancienne (section de football) vient de s’affilier à l’U.S.F.S.A. et demande de participer aux championnats régionaux de football.

Cyclisme. Le Grand Prix de Roubaix. Victoire de Ellegard, le champion du monde devant Rutt et Grogna. Jacquelin n’a guère figuré mais s’est rattrapé en motocyclette en battant Bathiat dans un match impressionnant. Il ne manquait que l’orchestre qui a fait défaut.

Les vainqueurs du Grand Prix de Roubaix doc JdeRx

Football. Championnats du Nord premiers matches. Première série : USTourcoing1 bat Stade Roubaisien1 par 5 buts à 2. Deuxième série : USTourcoing2 bat Iris Olympique Roubaix1 par 4 buts à 1. Stade Roubaisien et IS Lillois font match nul un partout.

Fête d’escrime à la salle Dubar, rue Neuve. Le maitre Dubar a su trouver parmi les officiers des troupes cantonnées à Roubaix de redoutables adversaires à opposer aux excellents escrimeurs de sa salle. Le Lieutenant de Lesseps s’est fait admirer dans son assaut d’épée de combat contre M. Charles Valentin, président de la salle Dubar. L’excellent professeur lillois Sémoncé a soutenu un magnifique assaut contre le maitre Dubar.

Course pédestre. Le tour de Roubaix pédestre à la marche a réuni 90 participants et le départ a été donné place du Trichon, en face du Café de la presse. L’arrivée était jugée au Café Bruno Dejonghe. Le premier est Gerniers qui a accompli le trajet de plus de vingt kms en 2 heures et 8 minutes.

La ligne B, Gare de Roubaix- Place de Wattrelos

Wattrelos ne connut jamais les tramways tirés par des chevaux, ni les tramways à vapeur. En effet la ligne Mouvaux Place de Roubaix Wattrelos (Laboureur) qui s’arrêtait au dépôt situé à Roubaix fut ouverte le 19 mars 1877 par la TRT (Tramways de Roubaix Tourcoing). Elle sera reprise et prolongée par la nouvelle compagnie TRT au moment de la reconstruction de la voie métrique et de l’électrification de la ligne. De ligne 2, elle devient alors la ligne B. La construction des rues Carnot et Faidherbe en 1890-1892 a certainement favorisé l’extension du réseau, qui empruntera la longue ligne droite de la rue Carnot jusqu’à la grand place. Elle est mise en service le 29 octobre 1894.

Les travaux de pose des rails de la nouvelle voie de tramways de Roubaix à la Grand place de Wattrelos touchent à leur fin au début de mois d’octobre 1894. On procède aussi à Wattrelos à la pose des dynamos, mais on ne peut prévoir à quelle date pourra fonctionner la traction électrique.

Le tramway à la Grand Place de Wattrelos Coll. Part.

La cheminée du dépôt du Laboureur est terminée, elle mesure trente cinq mètres de hauteur. La pose des poteaux pour l’installation des fils destinés au fonctionnement des tramways électriques a donné lieu mardi à quatre heures de l’après midi à un accident assez important. Le fil télégraphique de Wattrelos s’est rompu sous le poids d’un des poteaux. Mme Canonne receveuse des postes à Wattrelos a immédiatement informé de ce fait le bureau central de Roubaix qui a pris les mesures nécessaires.

Le passage à niveau rue Carnot, sur la droite les rails du tram Coll. Part.

Inconvénient important, la traversée de la voie de chemin de fer établie en 1897 à hauteur de l’usine Leclercq-Dupire et qui faisait l’objet d’un passage à niveau. Cette traversée nécessitait un peu d’organisation ce qui n’empêcha pas quelques incidents. La ligne B est déjà fort fréquentée et c’est un convoi de deux voitures qui la dessert.

Dans les nouveaux projets présentés le 12 septembre 1899, on pense la prolonger la ligne B vers Herseaux. En Février 1901, la question de l’extension du réseau des tramways est abordée au cours de la réunion du Conseil municipal. Wattrelos est concernée par l’enquête complémentaire de la compagnie des tramways. Le Conseil Municipal en profite pour demander des renseignements et pour exprimer ses desiderata avant de donner son approbation. De son côté, le Préfet invite la commune à approuver le projet, signifiant de toutes façons qu’il sera passé outre à son refus de délibérer. Deux heures de discussion seront nécessaires pour traiter la question. On reprend l’historique de l’affaire, on discute les itinéraires, l’emplacement, la voie dans chaque quartier. Il y a lieu d’exposer énergiquement les revendications wattrelosiennes. Faut-il prolonger la ligne jusqu’à la frontière ? Une pétition de 150 habitants s’y oppose mais la majorité des conseillers est favorable.

Les deux voitures du tram Coll. Part.

La ligne du Petit Audenarde fait l’objet d’un débat assez vif. Une pétition a été déposée contre et signée par une centaine d’habitants avec les arguments suivants : ce prolongement est inutile, les ouvriers belges peuvent utiliser le train, on annonce une baisse des tarifs. Cette ligne serait créée au détriment du travail national et du commerce de Wattrelos. Les patentes de la Grand’Place, de la route de St Liévin jusqu’à la frontière sont déjà lourdement grevées sans qu’on leur enlève cette petite compensation du passage des ouvriers belges. Avec cette ligne, les ouvriers belges ne descendront pas du tramway d’Herseaux jusqu’à Roubaix. C‘est un jeu de dupes, Wattrelos offre les rues, Herseaux et Roubaix en tirent les bénéfices. La création de cette ligne entraînera la construction de nombreuses maisons ouvrières à la frontière belge au détriment de Wattrelos où on ne construit presque plus. La rue du Bureau, la place St Liévin sont des passages extrêmement dangereux, les malheurs sont inévitables. Il vaudrait mieux avoir une ligne qui relie le Crétinier, le Sapin-Vert et Tourcoing. Cette pétition est vivement combattue en conseil municipal. On estime que les ouvriers belges, avec ou sans tramways travailleront en France. Les embaucher ou leur fermer la porte des usines est l’affaire des patrons, les tramways ne sont pas les seuls coupables. Il faut envisager l’intérêt des quartiers éloignés du centre, la commodité des relations entre hameaux avec le centre et avec Roubaix. La ligne mise aux voix est adoptée par 14 voix pour, 10 contre et une abstention. Mais la Compagnie des Tramways exaucera-t-elle le vœu municipal ?

Le troisième club roubaisien

Si l’on remonte l’historique des clubs roubaisiens, on évoquera d’abord le Racing-Club de Roubaix, puis le Stade Roubaisien. Il y en eut un troisième, sans doute moins connu qui s’appelait le Football Club de Roubaix. C’est à l’occasion de la création du stade Amédée-Prouvost que l’on découvre l’historique de ce club, qui utilise les installations du nouveau stade.

Le Football-Club Roubaisien est créé en 1901 par des jeunes gens amateurs de football. À la même époque se forme le Club des Sports de Roubaix qui s’occupe d’abord spécialement de course à pied. Le Club des Sports de Roubaix s’illustre en remportant la premier Roubaix-Lille pédestre en la personne de Paul Honorez, devant Minnaert et Missant. L’année suivante, c’est Minnaert qui remporte l’épreuve. Le Club des Sports s’adjoint peu après une section de football. Deux de ses membres, MM Auguste Carin et Urbain Wolf, sont actuellement des dirigeants du Football-Club de Roubaix. Parmi les fondateurs du Football-Club de Roubaix, les frères Desbonnets et les frères Catteau sont toujours sur la brèche au moment de cet historique en 1927. Alors que le FCRx reste un club indépendant, le CSRx s’affilie à la F.S.A.F. (Fédération des sociétés athlétiques de France) et sa section de course à pied remporte de nombreux succès, dont les Championnats du Nord.

Les dirigeants du Football club des sports de Roubaix doc JdeRx

En 1906, le FCRx et le CSRx fusionnent sous le nom de Football-Club des Sports de Roubaix, ce qui renforce le côté omnisports du club, lequel va bientôt briller dans les championnats de basket-ball. Au début de l’année 1909, le FCSRx entre à l’U.S.F.S.A. (Union des sociétés françaises de sports athlétiques) ce qui lui permet de participer en 1910/1911 au championnat du Nord de deuxième division qu’il enlève de haute lutte. Les deux saisons suivantes le FCSRx poursuit sa marche ascendante, tant en football qu’en course à pied. Malheureusement, ses meilleurs éléments s’en vont dans des clubs plus importants. En 1913/1914, le club gagne son accession en première division. Mais la guerre remet tout en question. Après l’armistice, le FCSRx est maintenu en promotion. Beaucoup de ses membres sont tombés au champ d’honneur. Comme d’autres clubs, il subit une crise pendant plusieurs saisons et se maintient de justesse en promotion. Puis le club bénéficie des installations du Stade Amédée-Prouvost et est admis en division d’honneur groupe B. Il prend alors le nom de Football-Club de Roubaix. Il se classe chaque année fort honorablement et peut même prétendre à la première place en 1925/1926, mais l’Excelsior Club Tourquennois surclasse tout le monde. La saison suivante, c’est un autre grand club qui lui barre la route, le Sporting Club Fivois. L’entraîneur anglais Griffiths prend l’équipe en mains et les premiers résultats sont probants : victoire sur le RC Bruxelles 4 à 2, et match nul avec le Club Français 5 à 5. La section d’athlétisme fait une saison remarquable.

Le FCSRx brille en basket-ball doc JdeRx

En 1928, Le Football Club de Roubaix et l’Excelsior de Tourcoing fusionnent pour donner naissance à l’Excelsior Athlétic Club Roubaix, futur vainqueur de la coupe de France 1933.

La ligne B et le dépôt

Leers et les trams : Leers a connu les tramways sur son territoire dans la première partie du vingtième siècle. Sa position frontalière et sa proximité des centres industriels ont favorisé l’implantation de ce moyen de transport qui fut envisagé par un grand ingénieur du moment, M. Alfred Mongy.

La ligne B et le dépôt

Le 26 février 1904, est publié un décret déclarant d’utilité publique l’établissement d’un réseau de tramways dans le département du Nord, y figurent les lignes suivantes :

1) de Lille à Tourcoing et de Lille à Roubaix,

2) de Lille (place des Buisses) à Leers,

3) de Hem à Roubaix (place de la liberté)

4) de Leers au Blanc four à Roncq et

5) de Leers à Roubaix (place de la liberté)

Leers est donc concerné pour trois des lignes prévues. Il faut attendre la création de la Société Électrique Lille Roubaix Tourcoing en 1905 pour que les choses évoluent. L’ELRT entreprend la construction des lignes secondaires, en premier lieu Lille-Leers (ligne B) la plus importante du groupe. Voici la ligne B telle qu’elle est décrite dans l’arrêté : porte à ouvrir place des Buisses, la rue des Guinguettes, la rue de Bouvines, la rue de Lannoy, le chemin de grande communication n°6, la route départementale n°19 et le chemin d’intérêt commun 142 jusqu’à la place de Leers.

Les travaux commencent en août 1906 et sont achevés fin 1907. La presse suit le chantier. Ainsi le 18 août 1906, on apprend qu’un ingénieur accompagné d’un piqueur est arrivé à Flers Bourg avec une importante équipe d’ouvriers afin d’entreprendre le travail dans la traversée de la route de Lannoy. Le 21 septembre 1906, les tramways Mongy sont à Hem, les ouvriers commencent les travaux de construction dans le quartier de l’Hempenpont. Ils sont poussés avec une très grande activité. Il a été également posé sur la route d’Hem à Lannoy des rails et des traverses.

Les rails sur la rue de l’église (aujourd’hui rue des patriotes) doc Coll Part

Le 30 avril 1908, les voitures ont commencé à circuler la nuit et la journée du 30 courant sur la ligne Lille Leers. Les membres de la commission de réception de la ligne se sont installés dans les gaies et pimpantes voitures de la nouvelle ligne. Le secrétaire général et les ingénieurs du contrôle se sont montrés satisfaits des installations très perfectionnées de la ligne, voitures, voie et ligne de trolley. L’inauguration aura lieu le 2 mai 1908, les voitures réservées aux invités partiront de la place des Buisses à 9 heures et demie du matin. M. Vincent, Préfet du Nord accompagné des notabilités de la région arrive à Leers, au dépôt, à 10 heures 50, après avoir traversé des communes pavoisées dont certaines avaient édifié des arcs de triomphe à la gloire du progrès. La musique municipale de Leers joue la Marseillaise, puis c’est le moment des vins d’honneur. Un lunch est servi. M. Descubes président du Conseil d’Administration de l’Électrique Lille Roubaix Tourcoing prend la parole, puis le Préfet et le député maire d’Hem Henri Delecroix, au nom des populations desservies. La visite du dépôt se prolonge jusque midi, heure à laquelle tout le monde remonte en voiture pour regagner Lille. Ce dépôt entre donc en activité en même temps que la ligne. Il abrite alors une soixantaine de voitures.

Le dépôt de Leers en 1915 doc coll part

Pendant la première guerre, l’invasion allemande interrompt d’abord l’exploitation du réseau, mais dès le 16 octobre 1914, la reprise est ordonnée par le Préfet du Nord. Les employés subissent les représailles des soldats allemands qu’ils doivent transporter gratuitement, alors que l’utilisation des tramways est interdite aux personnes civiles non munies d’une autorisation délivrée par l’autorité allemande. Au moment de leur retraite, les allemands auront détruit ou saboté nombre d’équipement et même enlevé des motrices et des voitures !

Le terminus à la place de Leers doc Coll Part

La remise en route du réseau et le remplacement progressif des machines seront le lot des années vingt. Au coût important de ces mesures s’ajoute la concurrence du réseau routier, voitures individuelles et autobus tenant le haut du pavé. Dès 1931, le nombre de voyageurs transportés commence à décroitre. Il faut réaménager le réseau. En mars 1935 la ligne B ne va plus jusqu’à Leers, le terminus est ramené à Lys-lez-Lannoy. Un service horaire (ligne T) est mis en place partant de Wattrelos (rue de Leers) par Lannoy, empruntant les tronçons des lignes 3 (Leers-Roncq) et de l’ex 2 (Lille-Leers) par le pont de Grimonpont, la Place de Leers, rue du Fresnoy, rue de Leers à Lys-lez-Lannoy. Mais ce service s’interrompt en février 1936. De fait, le dépôt de Leers n’est plus utilisé, il sera même détruit lors de la retraite des soldats Anglais en juin 1940. Son souvenir persiste avec le bâtiment à l’angle de la rue Colbert et du Maréchal Leclerc lofté depuis quelques années, et surtout avec la cité du dépôt, juste derrière, qui occupe l’emplacement de l’ancien dépôt.

L’inauguration du stade Amédée Prouvost

Bien qu’annoncée à Roubaix, c’est bien à Wattrelos que l’inauguration officielle du Stade Amédée-Prouvost a lieu, les dimanche 4 et lundi 5 septembre 1927. On se rappelle évidemment les deux grands précédents roubaisiens, à savoir le Parc Jean Dubrulle et le Parc Maurice Maerten, deux terrains de sports roubaisiens situés dans le quartier du Pont Rouge. Les administrateurs des importantes usines des Anciens établissements Amédée Prouvost et Cie, à savoir la Société Anonyme de Peignage et les Filatures Prouvost et Cie, ainsi que La Lainière de Roubaix, prennent l’initiative de créer un magnifique parc des sports au Crétinier à Wattrelos, voulant ainsi doter l’un des quartiers les plus déshérités de la cité d’installations sportives modernes et admirablement agencées. Il est décidé que ce terrain de jeux serait dénommé Stade Amédée-Prouvost en souvenir du regretté et délicat poète roubaisien, Amédée Prouvost (1877-1909) troisième du nom, et non de celui du grand-père, fondateur du Peignage.

MM. Albert Prouvost, Gervais Herman, Edouard Edfrennes JdeRx

Le seul but poursuivi par le Comité du Stade, composé de M. Albert Prouvost, président d’honneur, Gervais Herman président, Edouard Edfrennes, secrétaire général, est de permettre au personnel ouvrier et employé des établissements précités, de même qu’à tous les jeunes gens qui le désirent, de pouvoir, leur journée terminée, et chaque dimanche et jours fériés, se recréer sainement et travailler au développement de leur condition physique, en un mot de devenir des hommes solides et éprouvés.

L’inauguration officielle du Stade Amédée-Prouvost a lieu le lundi 5 septembre à 11 heures 30. Elle est présidée par M. Henri Paté, vice-président de la Chambre des Députés, président de la fédération Française d’Athlétisme. Cette cérémonie a un caractère véritablement imposant. Le Choral Nadaud (cent exécutants) sous la direction autorisée du maître Duysburgh, donne une remarquable audition intitulée le Triomphe de l’Athlète. À midi, un grand banquet réunit de nombreuses notabilités sportives, qui se déroule au Pavillon des Sports du Stade Amédée-Prouvost. L’entrée au Stade sera gratuite pour la cérémonie d’inauguration.

Le stade en 1927 doc F. Bohée

Les festivités commencent le dimanche à 15 heures. Elles coïncident avec le vingt-cinquième anniversaire du Football-Club de Roubaix. Une série de 100 mètres, une de 110 mètres haies, du saut à la perche et la finale du 100 mètres précèdent la première mi-temps du match de basket entre le Football-Club de Roubaix et le Bruxelles Athlétic Club. Une série de 400 mètres, un match de basket-ball, la finale du 400 mètrs plat, le 1500 mètres plat, la finale du 110 mètres haies, la seconde mi-temps du match de basket. Pendant la réunion, un concert est donné par la Philharmonie du Crétinier. À 18 heures, c’est la remise des récompenses devant la tribune d’honneur. À 18 heures 30, au restaurant Amédée-Prouvost, punch offert à tous les membres du Football-Club de Roubaix.

Le Football-Club de Roubaix est sorti vainqueur des bruxellois en basket. Un premier match de football a opposé le Racing-Club de Roubaix au CA Messin et s’est terminé sur la victoire des roubaisiens par 4 à 1.

Le lundi après midi se poursuivent les épreuves sportives : séries de 200 mètres, match de basket-ball entre le Football-Club de Roubaix, champion du Nord et la Société de gymnastique de Molenbeek-Saint-Jean, champion de Belgique. Finale du 200 mètres plat, 800 mètres plat, deuxième mi-temps du match de basket-ball. Le football reprend ses droits avec un match opposant le Racing Club de Roubaix au Football-Club de Roubaix. Au repos, courses de relais, puis deuxième mi-temps du match. Enfin séries de 100 mètres plat réservées aux juniors. À 18 heures distribution des récompenses à la tribune d’honneur. Pendant la réunion, concert par la Philharmonie du Crétinier. En basket-ball, les roubaisiens ont vaincu les molenbeekois. Le derby roubaisien verra la victoire du Racing-Club de Roubaix qui l’emporte six buts à zéro sur un Football-club de Roubaix encore un peu tendre mais en progrès.

Septembre 1903

Le journal des sports de septembre 1903

Malgré le beau temps, la réunion de dimanche n’a pas attiré beaucoup de monde au Vélodrome Roubaisien., où se déroulaient pourtant les premières épreuves comptant pour le Championnat du Nord. Le journaliste relève la pénurie de coureurs régionaux professionnels. La course d’ouverture après deux séries a vu la victoire de Legrand en finale. Le championnat de vitesse professionnels, victoire dans la finale de Marcelli qui s’impose au sprint après le dernier virage. Le championnat de demi-fond (80 kms avec entraîneurs) donne Lepoutre premier, il a mené de bout en bout, Marcelli deuxième et Catteau troisième. La course des primes : les 1ere, 2eme et 3eme sont remportées par Quivy et la 4e par Bertrand. En finale, Martin bat Quivy et Bertrand. La course de motocyclettes voit la victoire de Bathiat devant Guilmant, Olivier et Grimpret. Victoire facile de Bathiat qui passe et repasse ses concurrents sur son rapide engin prenant le bas des virages avec sa témérité habituelle.

Publicité de septembre 1903 JdeRx

Les championnats pédestres du Nord ont vu la victoire de Weys (Club des Sports de Roubaix) sur 100 mètres. Pour le 1.500 mètres, c’est Missant (Club des Sports de Roubaix) qui triomphe. Il remportera également le championnat de l’heure sans entraîneurs.

Football. Tournoi international de Tournai. Dans la catégorie sociétés indépendantes, l’Ancienne de Roubaix bat l’Union Sportive de Tournai par 3 buts à 1, et est déclarée champion de Tournai.

Course pédestre Roubaix-Lille et retour (F.S.A.F.). Organisée par le club des sports de Roubaix, cinquante compétiteurs se sont élancés sur un parcours de 20 kilomètres. Le vainqueur est Rohart Donat devant Jean Missant et Jules Dubar.

Cyclisme. La course Wattrelos-Wez-Macquart est reportée au 20 septembre. Les engagements sont toujours reçus au Café Garin, 116 rue Carnot, au Laboureur, Wattrelos.

Football. Le Sporting Club Tourquennois quitte son terrain de la rue de Dunkerque pour prendre possession d’un grand emplacement de 25.000 m² de superficie qui permettra à tous les membres du club, footballeurs, cavaliers, coureurs à pied, athlètes, gymnastes, tennismen de pratiquer leur discipline. Il y aura même une bourloire ! Le terrain se situe rue de Courtrai, rue de Varsovie, rue de la Malcense.

Le nouveau terrain du Sporting Club Tourquennois JdeRx

Cyclisme. Accident au vélodrome roubaisien. Les coureurs Marcelli, Catteau et Vanmeenen terminaient leur séance d’entrainement et ils accomplissaient leurs derniers tours à pleine vitesse quand un cri retentir. La fourche de la machine de Marcelli venait de se rompre et le malheureux coureur qui pédalait tête baissée vint s’abattre lourdement sur le ciment après avoir accompli une terrible pirouette. On se porta au secours de Marcelli qui avait perdu connaissance. Il fut relevé et transporté jusqu’à la loge du concierge où il reçut les premiers soins. Le docteur Dumoulin constata une fracture du nez et de profondes blessures à la tête et aux jambes. L’accident sans être grave nécessitera deux à trois mois de repos. Les parents ont l’intention d’intenter un procès au constructeur de la machine, une bicyclette de course que Marcelli possédait depuis deux mois.

Saut en longueur. Le record de France a été porté à 6,90 m par Jean Catteau, du RCR le 23 août. Le record vient d’être homologué par le Comité du Nord.

Cyclisme. Après deux ans d’absence, voici le retour du grand Prix de Roubaix au vélodrome de Barbieux. Sont prévues les épreuves suivantes : amateurs sur 1.000 mètres, Régionale, Grand Prix de Roubaix, courses de primes, handicap international. Les engagements sont pris à Roubaix à la Direction du Vélodrome, 1 rue de la gare.

Athlétisme. L’Union des Sports de Roubaix informe qu’à partir du 1er octobre, le local de la société situé salle et rue Jeanne d’Arc, à Roubaix, sera transféré au 5 rue du grand Chemin.