La ligne B, Gare de Roubaix- Place de Wattrelos

Wattrelos ne connut jamais les tramways tirés par des chevaux, ni les tramways à vapeur. En effet la ligne Mouvaux Place de Roubaix Wattrelos (Laboureur) qui s’arrêtait au dépôt situé à Roubaix fut ouverte le 19 mars 1877 par la TRT (Tramways de Roubaix Tourcoing). Elle sera reprise et prolongée par la nouvelle compagnie TRT au moment de la reconstruction de la voie métrique et de l’électrification de la ligne. De ligne 2, elle devient alors la ligne B. La construction des rues Carnot et Faidherbe en 1890-1892 a certainement favorisé l’extension du réseau, qui empruntera la longue ligne droite de la rue Carnot jusqu’à la grand place. Elle est mise en service le 29 octobre 1894.

Les travaux de pose des rails de la nouvelle voie de tramways de Roubaix à la Grand place de Wattrelos touchent à leur fin au début de mois d’octobre 1894. On procède aussi à Wattrelos à la pose des dynamos, mais on ne peut prévoir à quelle date pourra fonctionner la traction électrique.

Le tramway à la Grand Place de Wattrelos Coll. Part.

La cheminée du dépôt du Laboureur est terminée, elle mesure trente cinq mètres de hauteur. La pose des poteaux pour l’installation des fils destinés au fonctionnement des tramways électriques a donné lieu mardi à quatre heures de l’après midi à un accident assez important. Le fil télégraphique de Wattrelos s’est rompu sous le poids d’un des poteaux. Mme Canonne receveuse des postes à Wattrelos a immédiatement informé de ce fait le bureau central de Roubaix qui a pris les mesures nécessaires.

Le passage à niveau rue Carnot, sur la droite les rails du tram Coll. Part.

Inconvénient important, la traversée de la voie de chemin de fer établie en 1897 à hauteur de l’usine Leclercq-Dupire et qui faisait l’objet d’un passage à niveau. Cette traversée nécessitait un peu d’organisation ce qui n’empêcha pas quelques incidents. La ligne B est déjà fort fréquentée et c’est un convoi de deux voitures qui la dessert.

Dans les nouveaux projets présentés le 12 septembre 1899, on pense la prolonger la ligne B vers Herseaux. En Février 1901, la question de l’extension du réseau des tramways est abordée au cours de la réunion du Conseil municipal. Wattrelos est concernée par l’enquête complémentaire de la compagnie des tramways. Le Conseil Municipal en profite pour demander des renseignements et pour exprimer ses desiderata avant de donner son approbation. De son côté, le Préfet invite la commune à approuver le projet, signifiant de toutes façons qu’il sera passé outre à son refus de délibérer. Deux heures de discussion seront nécessaires pour traiter la question. On reprend l’historique de l’affaire, on discute les itinéraires, l’emplacement, la voie dans chaque quartier. Il y a lieu d’exposer énergiquement les revendications wattrelosiennes. Faut-il prolonger la ligne jusqu’à la frontière ? Une pétition de 150 habitants s’y oppose mais la majorité des conseillers est favorable.

Les deux voitures du tram Coll. Part.

La ligne du Petit Audenarde fait l’objet d’un débat assez vif. Une pétition a été déposée contre et signée par une centaine d’habitants avec les arguments suivants : ce prolongement est inutile, les ouvriers belges peuvent utiliser le train, on annonce une baisse des tarifs. Cette ligne serait créée au détriment du travail national et du commerce de Wattrelos. Les patentes de la Grand’Place, de la route de St Liévin jusqu’à la frontière sont déjà lourdement grevées sans qu’on leur enlève cette petite compensation du passage des ouvriers belges. Avec cette ligne, les ouvriers belges ne descendront pas du tramway d’Herseaux jusqu’à Roubaix. C‘est un jeu de dupes, Wattrelos offre les rues, Herseaux et Roubaix en tirent les bénéfices. La création de cette ligne entraînera la construction de nombreuses maisons ouvrières à la frontière belge au détriment de Wattrelos où on ne construit presque plus. La rue du Bureau, la place St Liévin sont des passages extrêmement dangereux, les malheurs sont inévitables. Il vaudrait mieux avoir une ligne qui relie le Crétinier, le Sapin-Vert et Tourcoing. Cette pétition est vivement combattue en conseil municipal. On estime que les ouvriers belges, avec ou sans tramways travailleront en France. Les embaucher ou leur fermer la porte des usines est l’affaire des patrons, les tramways ne sont pas les seuls coupables. Il faut envisager l’intérêt des quartiers éloignés du centre, la commodité des relations entre hameaux avec le centre et avec Roubaix. La ligne mise aux voix est adoptée par 14 voix pour, 10 contre et une abstention. Mais la Compagnie des Tramways exaucera-t-elle le vœu municipal ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.