La brasserie Leclercq à Hem

Dès l’époque de la révolution française, on retrouve, à l’extrémité sud-est du bois de la Fontaine (situé sur Croix), les familles Leclercq, fermiers, cultivateurs et brasseurs à Hem, au pavé de Croix. C’est Jean-Philippe Leclercq, échevin pendant 44 ans, qui crée une brasserie avant la révolution. La ferme quant à elle existe déjà depuis le 16ème siècle.

Blason de la famille Leclercq, première brasserie de Hem (Document Hem 1000 ans d’histoire)

Parmi les dépendances se trouve la célèbre « grange au mars » où l’on stocke la belle et bonne bière de saison du bon vieux temps jusqu’en mars. C’est dans la cave de cette grange de plus de deux cent mètres carrés, située presque en face de la future brasserie Leclercq du 20ème siècle à gauche de la ferme (actuellement Le Clos de la Source), que deux prêtres, natifs de l’endroit les abbés Denis et Henri Leclercq, célèbrent la messe en cachette lors de la révolution.

La dépendance de la brasserie, à gauche, marquée d’un point blanc, au début du 20ème siècle (Document Historihem)

C’est le journal Nord-Eclair qui en 1968, relate la démolition en cours de ce bâtiment, frappé d’alignement depuis très longtemps, qui était tombé en ruine. On constate en effet sur une photo de la brasserie Leclercq au début du 20ème siècle, sur le trottoir d’en face une ruine dépassant les autres maisons.

La grange au Mars en cours de démolition en 1968 (Document Nord-Eclair)

Après la révolution, Charles Leclercq, fils de Jean-Philippe, répertorié comme laboureur, autrement dit paysan aisé possédant un cheval pour labourer, devient maire de la ville de Hem.

Charles Leclercq nommé maire de Hem en 1795 (Document Au temps d’Hem)

Ce n’est qu’à partir de 1850 qu’il est cité comme brasseur, remplacé ensuite par son fils Louis-Florentin qui épouse Esther Taffin et qui rentre au conseil municipal après la chute du second empire. La famille d’Esther possède un terrain, situé entre la rue de Lille (actuelle rue du Général Leclercq) et le cours de la Marque, que son époux met en lotissements. Par ailleurs, entre 1830 et 1850, il prospère en exploitant des carrières de sable sur ses terres d’ Hempempont.

Plan de la brasserie vers 1830 (Document Historihem)
Plan du quartier dans les années 1860 (Document Historihem)
Papier à en-tête Leclercq-Taffin (Document collection privée)

C’est Louis-Florentin Leclercq-Taffin qui fonde en 1890 un syndicat des brasseurs de la campagne dont il devient le président, en vue de défendre les intérêts de ceux-ci, le cas échéant, contre les brasseurs des villes déjà organisés en syndicat des brasseurs du Nord. Il devient à son tour maire de la ville de Hem par la suite.

Ce n’est qu’en 1904 qu’une malterie est construite par Louis et adjointe ainsi à la « ferme-brasserie » mise en place par son père. L’année de sa construction apparaît clairement sur sa cheminée. Dès lors la brasserie Leclercq, connue sous le nom de Brasserie d’ Hempempont, prend de l’expansion, se modernise et voit sa renommée grandir ainsi que son personnel.

La brasserie au début du 20ème siècle (Document collection privée) et la brasserie à côté de la ferme (Document Historihem)
Les ouvriers prennent la pose en 1904 (Document Hem 1000 ans d’histoire)
La ferme et l’habitation de la famille (Documents Historihem)

Pendant la première guerre mondiale, Charles Leclercq, héritier avec son frère de l’entreprise familiale, écrit à celui-ci qui est au front : « après un repos de 8 jours, nous avons de nouveau des allemands à loger mais nous ne nous tracassons pas trop car nous sommes habitués ; c’est la 14ème fois que nous en avons à loger. A la brasserie, je force la fabrication et remplis les caves des clients en prévision des mesures prises pour la réquisition du malt. A Lille il n’y a plus que 3 brasseries qui travaillent sous le contrôle et pour le compte des boches…A la ferme on sarcle les blés ».

Charles doit ensuite évacuer, comme l’ordre en a été donné à tous les hommes de 18 à 48 ans. Ne pouvant aller au delà de Lille, il s’y cache dans les caves de son beau-père, Mr Salembier. Puis il retourne à Hem auprès de sa femme et de leurs 8 enfants. Il n’est pas inquiété alors que son frère le croyait prisonnier des allemands.

A suivre…

Remerciements à Historihem, la Ville de Hem, André Camion et Jacquy Delaporte pour leurs ouvrages Hem d’hier et d’aujourd’hui et Hem 1000 ans d’histoire, et Bernard Thiebaut pour son ouvrage Hem Mémoire en images.

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