Chapelle Sainte Thérése de l’Enfant Jésus et de la Sainte-Face

Dans les années 50, un industriel roubaisien, Philippe Leclercq, fils de Louis Leclercq, propriétaire de la Roseraie, domicilié à Hem, déjà connu pour ses activités en faveur des lépreux et des enfants du Biaffra, ami de l’art et des artistes, est désireux de doter Hem d’une chapelle ouverte à l’art contemporain.

Il réalise ce projet ambitieux en ayant recours à divers artistes en la personne d’ un architecte suisse Hermann Baur, du sculpteur Eugène Dodeigne, du peintre spécialiste en art sacré Georges Rouault, du tisserand Jacques Plasse-le Caisne, et des peintres-verriers Alfred Manessier pour la conception et Louis Barillet pour la réalisation.

Panoramas 1946 et 1961 (Documents IGN)
La chapelle flanquée des anciennes maisons à l’otil (Document collection privée)

Le 16 septembre 1956, une belle cérémonie se déroule à l’occasion de la pose de la première pierre, sur le terrain du jardin potager des époux Charles-Leclerc-Salembier, propriétaires de la première brasserie de Hem. 4 ouvriers s’affairent sur le chantier et c’est le chanoine Descamps, doyen de Lannoy qui procède à la bénédiction, élevant une croix à l’endroit où se situera l’autel.

Pose de la 1ère pierre de la chapelle (Document La Croix du Nord)
Bénédiction de la pose de la première pierre (Document La Croix du Nord)

La maquette de la chapelle est pleine de promesses. En 1957, la chapelle est construite et Mrs Baur, Mannessier, Dodeigne et Leclercq s’y retrouvent pour concevoir les finitions de l’aménagement intérieur. Le dimanche des Rameaux 1958, la chapelle est ouverte au culte, en présence du cardinal Liénart.

Maquette de la chapelle (Document Narthex)
Les concepteurs du projet réunis dans la Chapelle (Documents Historihem)

Catholique fervent, Philippe Leclercq explique plus tard (propos repris et diffusés dans le journal La Croix du Nord) : « « J’ai voulu retrouver la vraie hiérarchie des valeurs. Dieu premier serviJ’ai pensé à m’en ouvrir à mon cher Mannessier, l’estimant capable plus qu’aucun autre peintre de faire pour Dieu une œuvre digne des grands siècles chrétiens, époques où rien n’était trop beau pour le Bon Dieu. »

 « Je tiens essentiellement à ce que cette chapelle soit intégrée dans la communauté paroissiale et en soit aimée », écrit Philippe Leclercq au cardinal Liénart en 1954, en acceptant le vœu des paroissiens qu’elle soit dédiée à sainte Thérèse de Lisieux.

Sainte Thérése de Lisieux (Document collection privée)

5 ans plus tard Philippe Leclercq est élevé par le pape Jean XXIII à la dignité de Camérier de Cape et d’ Epée et, en 1969 puis 1970, il devient Chevalier de la Légion d’Honneur puis Commandeur de l’Ordre de Malte. A son décès, en 1980, il est inhumé dans le choeur de la chapelle.

Philippe Leclercq, gentilhomme du pape et Marthe Lestienne (Document Thierry Prouvost)
Photos de la chapelle de la famille en 1958 (Documents collection privée)

La chapelle Sainte Thérèse se situe le long d’une petite route, dans un quartier mi-rural, mi-ouvrier : le quartier d’ Hempempont. On ne l’aborde pas directement depuis la route grâce à une muraille de verdure obtenue par quatre tilleuls, mais par un trottoir, perpendiculaire à la rue qui longe la rangée de petites maisons chaulées qui la flanquent, et en passant devant un campanile de briques muni de petites cloches sur lesquelles deux textes de Sainte Thérèse sont gravés : « L’amour attire l’amour » et « ce que je demande c’est l’amour ».

Le trottoir d’accès avec le campanile à l’époque et en 2020 (Documents collection privée)
les cloches et leurs inscriptions en gros plan (Documents Historihem)

Les quatre maisons très anciennes rangées le long du trottoir forment « La Cité Leclerc » et celle-ci se trouve donc dans l’enceinte de la chapelle : l’Enclos Sainte Thérèse. Autrefois couvertes de chaume, ces maisons vivaient alors au bruit du métier à tisser. Elles représentent le type même de la « maison à l’otil », une fenêtre et une porte pour la cuisine et 2 fenêtres pour la grande salle dans laquelle se trouve le métier. Une fois la pièce finie, le tisserand la mettait sur sa brouette pour la conduire à Roubaix. Ces maisons ont ensuite servi de logement aux ouvriers de la brasserie Leclerc, d’où le nom de l’ensemble.

Rien de solennel donc pour l’accès au lieu de culte puisqu’il s’agit d’une chapelle et non d’une église et que l’ensemble doit rester d’une grande simplicité. C’est pourquoi il n’y a pas de transition entre le trottoir et le parvis, revêtus du même pavement de briques depuis les seuils des anciennes maisons à « l’otil » jusqu’à l’entrée de la chapelle.

La dalle carrée dans le parvis (Documents Revue Art d’Eglise)

Seule fantaisie dans le pavement : une dalle carrée, sur laquelle doit se faire la bénédiction du feu à la vigile pascale. Cette dalle porte un texte représentant la prière qui accompagne, durant la nuit de Pâques, l’allumage et la bénédiction du feu nouveau. L’entrée quant à elle est surmontée d’un auvent portant une mosaïque de Mannessier, ayant pour thème l’Alléluia.

L’entrée de la chapelle surmontée de l’auvent (Document collection privée) et étude pour la mosaïque (Document Historihem)

En pénétrant dans la chapelle le regard se porte sur la Sainte-Face, œuvre de Rouault, sur le mur nu au dessus de l’autel, représentée sur un panneau tissé (et non une tapisserie) selon le procédé de l’artisan J. Plasse-Le Caisne, de vastes dimensions, de couleurs noire et ocres, qui a posé d’innombrables difficultés techniques pour sa réalisation.

La Sainte-Face sur panneau tissé (Document revue Art d’Eglise)

Les murs de vitraux conçus par Mannessier représentent une méditation sur la vie de Ste Thérèse de Lisieux : le côté sud qui a l’aspect d’une fresque de verre et de ciment est fait d’un vitrail aux tons éclatants, qui évoquent son enfance et sa jeunesse, puis les rouges, bleus et violets qui rappellent ses années de souffrance au Carmel et côté nord le mur plus bas est également fait d’un vitrail aux tons plus légers qui symbolise sa vie céleste.

Les deux murs composés de vitraux (Documents Historihem)

Contre l’un des murs se trouve l’autel du saint sacrement, table de pierre sur pieds de fer, œuvre du sculpteur Dodeigne tout comme l’autel principal en pierre de Soignies surmonté d’une croix en fer forgé. Figurent également dans la chapelle d’autres œuvres de l’artiste telles que les fonts baptismaux et la statue de Ste Thérèse.

Autel principal et autel du Saint Sacrement, croix de fer forgé , fonts baptismaux et statue de Ste Thérèse (Documents collection privée)

L’architecture intérieure de la chapelle ménage un espace harmonieux, grâce aux pentes du toit, couvert d’un bois simple, avec un sol pavé de dalles en pierre noire des Pyrénées espagnoles et des bancs de chêne dessinés par l’architecte Hermann Baur. Ce mariage de lumière et de matière crée une ambiance particulière propice à l’intériorité.

Vue générale de l’intérieur de la chapelle (Document revue d’Art d’Eglise et collection privée)

A suivre…

Remerciements à Historihem

Teinturerie Declercq

Les industriels s’installent plutôt dans la seconde moitié du 19éme siècle dans le village de Hem qui auparavant restait à vocation agricole. Deux brasseries et une distillerie sont les premières industries répertoriées sur Hem dont celle de Mr Louis Vandenbogaert, originaire de Tournai en Belgique, lequel est d’ailleurs maire du village durant quelques temps de 1812 à 1816.

Napoléon III, qui souhaite concurrencer l’Angleterre incite à l’implantation d’industries dans le Nord de la France et c’est dans ce cadre que Napoléon Paul, né en 1835, et Armand Alphonse Victor De Clercq, né en 1837, qui franciseront ensuite leur nom en Declercq, originaires de Renaix (Belgique) décident de monter une entreprise le long de la Marque à Hem.

A cet effet tous deux reprennent une brasserie qui faisait faillite au 185 rue de Lille (actuelle rue du Général Leclerc) et y créent une usine textile de teinturerie et d’apprêts en 1857. Ils ont épousé 2 sœurs Céline et Flore Roussel dont le frère est un entrepreneur roubaisien du textile de la rue de l’Epeule : Emile Roussel. Puis Victor, qui ne s’épanouit pas dans cette activité laisse l’entreprise à son frère et se consacre à une activité de brasseur.

CPA de la rue de Lille à son extrémité avec l’usine, vue vers Hempempont et vue depuis Hempempont (Documents collection privée)
Photo de Napoléon Paul (Documents famille Declercq)

Malheureusement la teinturerie de Napoléon Paul périclite et il doit emprunter à son beau-frère Emile Roussel pour remonter l’entreprise. Ce sont ses fils, Paul Alexandre et Oswald Paul né en 1872 , repreneurs de la teinturerie qui, après la mort en 1898 de Napoléon Paul, remboursent son beau-frère, ayant travaillé avec acharnement pour redresser l’entreprise et gagner la somme nécessaire.

Quant à Victor qui a lui aussi emprunté à Emile de quoi monter sa brasserie en 1895 il en fait une affaire florissante qui lui permet de placer ses enfants. Pourtant par la suite, avec l’arrivée des coopératives, l’entreprise périclite à son tour et ce sont les fonds garantis par diverses propriétés sur Hem et les cabarets appartenant à la brasserie qui permettent le remboursement de l’emprunt.

Photo d’Oswald, fils de Napoléon Paul (Document famille Declercq)

En 1893, Paul Declercq fils est répertorié comme teinturier dans le Moniteur de la Bonneterie et du Tricot. Par la suite avec l’arrivée du charbon, l’usine se voit adjoindre une grande cheminée, comme en atteste encore la date figurant sur la cheminée en briques : 1899.

Afin d’en faire une affaire florissante les 2 frères décident alors de se concentrer sur l’apprêt soit le traitement de finition après le tissage, permettant de donner au produit son aspect final, qui consiste en la modification des fibres textiles par le biais d’une action chimique, telle qu’une teinture.

A cette époque les eaux de la teinturerie se déversent journellement dans la Marque « sans avoir été traitées au lait de chaux ni décantées » et les eaux restent noires et infectes. Elles stagnent et des détritus de toutes sortes y surnagent. Le voisinage se plaint d’autant qu’il émane de la rivière des odeurs nauséabondes, et le danger représenté pour la santé publique est pointé du doigt. Cette prise de conscience va entraîner l’installation de bassins de décantation.

CPA de l’usine située à l’Hempempont face au café de la Renaissance (Documents collection privée)
Enveloppe à en-tête de Declercq Frères (Document famille Declercq)

L’usine est constituée d’un atelier de fabrication en rez-de-chaussée aux murs de brique, couvert d’un toit à longs pans brisés recouvert de tuiles flamandes. Les bureaux fonctionnent sur 2 étages carrés, avec murs de brique, pierre et béton armé. Le bâtiment les abritant possède une terrasse et un toit en pavillon couvert en ardoises.

Les bureaux sont installés dans un bâtiment faisant le coin de la rue de Lille et de la rue de Croix, qui abritait auparavant le bureau de péage du pont de la marque. Ce pont en bois et très étroit à la fin du 19ème siècle, est d’une grande importance pour la liaison Lille-Lannoy, tant pour le commerce que pour l’armée. Il est alors surveillé par les policiers du commerce extérieur (douaniers).

Sans ces péages dédiés aux routes, la presque totalité des ponts et autres ouvrages destinés à franchir les passages difficiles, qui furent construits en France jusqu’au dix-septième n’auraient en effet pas existé et, après la construction, il fallait entretenir, réparer et surtout reconstruire.

Pont d’ Hempempont (Document BD Au Temps d’Hem)

En avril 1904, des grèves éclatent pour réclamer la journée de 10h. Le journal politique quotidien La Lanterne relate que le comité de grève roubaisien ne peut que constater l’insuccès de ses négociations avec le patronat et convie les ouvriers à nommer dans chaque usine des délégations appelées à négocier avec leur patron. Ce même journal déclare qu’à l’usine d’apprêt Declercq le personnel était au complet la veille alors même que 11 teintureries roubaisiennes sur les 43 sont en grève. En 1908, la teinturerie est récompensée d’un grand prix dans la catégorie fils et tissus laine à l’exposition franco-britannique de Londres, section française.

Jusqu’en 1910, d’autres teinturiers apprêteurs s’installent le long de la Marque, tant et si bien que l’eau de celle-ci ne va plus suffire et qu’il va falloir utiliser des forages atteignant une centaine de mètres de profondeur pour approvisionner les usines en eau.

Facture de 1911 (Document Historihem)

A la veille de la première guerre mondiale, les ouvriers des 3 teintureries et des 2 usines d’apprêt de la ville prennent le tram ou le vélo pour se rendre au travail. Les gens de la ville viennent le dimanche à Hempempont, par le tramway pour manger des anguilles à l’Auberge juste en face de la teinturerie Declercq.

Les tramways d’Hem ont même leur chanson :

« Vous voulez aller en ville

c’est l’heure d’aller travailler

il n’y a rien d’plus facile

vous allez chercher le tramway.

Faut jamais s’en faire pour l’heure,

on peut prendre tout son temps,

comme y en a tout’s les demi-heures,

quand on l’rate, on a l’suivant

Ah ! C’qu’on est bien

su l’fameux tramway d’Hem…e

La Compagnie nous protège

elle n’veut pas nous éreinter

elle nous donn’ quand il n’y a pas d’neige

deux et parfois un tramway.

Les deux sont toujours en route

à moins d’panne évidemment

pour l’abonné y a pas de doute

c’est un système épatant

Ah ! C’qu’on est bien

su l’tramway du pat’lin ! »

CPA arrêt du tramway à l’Hempempont (Documents collection privée)

Lorsque l’occupation commence en Octobre 1914, la commune, comme toutes les autres est soumise à des vexations journalières et un pillage méthodique qui fait le vide aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Des hommes sont arrêtés pour constituer des bataillons de travailleurs forcés, lesquels sont envoyés travailler en Allemagne.

La commune doit également subvenir au logement, au bien-être et à la nourriture de l’ennemi. Au début de 1915, la maladie s’installe dans quelques foyers telle le typhus et le maire doit faire procéder à la désinfection des maisons. A la teinturerie Declercq des bains douches sont installés pour soldats. En 1918, les Allemands se retirent non sans avoir tiré quelques obus sur le pont d’Hempempont et l’avoir détruit derrière eux, ce qui amènera sa reconstruction en béton après-guerre.

Destruction du pont en 1918 (Document BD au temps d’Hem)
CPA du pont dans les années 1920 (Document collection privée)

A suivre…

Remerciements à Alain et Laurent Declercq, à la ville de Hem, l’association Historihem ainsi qu’à André Camion et Jacquy Delaporte pour leurs ouvrages Hem d’hier et d’aujourd’hui et Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume  pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem, Paul Delsalle pour son ouvrage Histoire de la vallée de la Marque et Robert Hennart pour sa promenade en Pévèle Mélantois

La brasserie Leclercq à Hem

Dès l’époque de la révolution française, on retrouve, à l’extrémité sud-est du bois de la Fontaine (situé sur Croix), les familles Leclercq, fermiers, cultivateurs et brasseurs à Hem, au pavé de Croix. C’est Jean-Philippe Leclercq, échevin pendant 44 ans, qui crée une brasserie avant la révolution. La ferme quant à elle existe déjà depuis le 16ème siècle.

Blason de la famille Leclercq, première brasserie de Hem (Document Hem 1000 ans d’histoire)

Parmi les dépendances se trouve la célèbre « grange au mars » où l’on stocke la belle et bonne bière de saison du bon vieux temps jusqu’en mars. C’est dans la cave de cette grange de plus de deux cent mètres carrés, située presque en face de la future brasserie Leclercq du 20ème siècle à gauche de la ferme (actuellement Le Clos de la Source), que deux prêtres, natifs de l’endroit les abbés Denis et Henri Leclercq, célèbrent la messe en cachette lors de la révolution.

La dépendance de la brasserie, à gauche, marquée d’un point blanc, au début du 20ème siècle (Document Historihem)

C’est le journal Nord-Eclair qui en 1968, relate la démolition en cours de ce bâtiment, frappé d’alignement depuis très longtemps, qui était tombé en ruine. On constate en effet sur une photo de la brasserie Leclercq au début du 20ème siècle, sur le trottoir d’en face une ruine dépassant les autres maisons.

La grange au Mars en cours de démolition en 1968 (Document Nord-Eclair)

Après la révolution, Charles Leclercq, fils de Jean-Philippe, répertorié comme laboureur, autrement dit paysan aisé possédant un cheval pour labourer, devient maire de la ville de Hem.

Charles Leclercq nommé maire de Hem en 1795 (Document Au temps d’Hem)

Ce n’est qu’à partir de 1850 qu’il est cité comme brasseur, remplacé ensuite par son fils Louis-Florentin qui épouse Esther Taffin et qui rentre au conseil municipal après la chute du second empire. La famille d’Esther possède un terrain, situé entre la rue de Lille (actuelle rue du Général Leclercq) et le cours de la Marque, que son époux met en lotissements. Par ailleurs, entre 1830 et 1850, il prospère en exploitant des carrières de sable sur ses terres d’ Hempempont.

Plan de la brasserie vers 1830 (Document Historihem)
Plan du quartier dans les années 1860 (Document Historihem)
Papier à en-tête Leclercq-Taffin (Document collection privée)

C’est Louis-Florentin Leclercq-Taffin qui fonde en 1890 un syndicat des brasseurs de la campagne dont il devient le président, en vue de défendre les intérêts de ceux-ci, le cas échéant, contre les brasseurs des villes déjà organisés en syndicat des brasseurs du Nord. Il devient à son tour maire de la ville de Hem par la suite.

Ce n’est qu’en 1904 qu’une malterie est construite par Louis et adjointe ainsi à la « ferme-brasserie » mise en place par son père. L’année de sa construction apparaît clairement sur sa cheminée. Dès lors la brasserie Leclercq, connue sous le nom de Brasserie d’ Hempempont, prend de l’expansion, se modernise et voit sa renommée grandir ainsi que son personnel.

La brasserie au début du 20ème siècle (Document collection privée) et la brasserie à côté de la ferme (Document Historihem)
Les ouvriers prennent la pose en 1904 (Document Hem 1000 ans d’histoire)
La ferme et l’habitation de la famille (Documents Historihem)

Pendant la première guerre mondiale, Charles Leclercq, héritier avec son frère de l’entreprise familiale, écrit à celui-ci qui est au front : « après un repos de 8 jours, nous avons de nouveau des allemands à loger mais nous ne nous tracassons pas trop car nous sommes habitués ; c’est la 14ème fois que nous en avons à loger. A la brasserie, je force la fabrication et remplis les caves des clients en prévision des mesures prises pour la réquisition du malt. A Lille il n’y a plus que 3 brasseries qui travaillent sous le contrôle et pour le compte des boches…A la ferme on sarcle les blés ».

Charles doit ensuite évacuer, comme l’ordre en a été donné à tous les hommes de 18 à 48 ans. Ne pouvant aller au delà de Lille, il s’y cache dans les caves de son beau-père, Mr Salembier. Puis il retourne à Hem auprès de sa femme et de leurs 8 enfants. Il n’est pas inquiété alors que son frère le croyait prisonnier des allemands.

A suivre…

Remerciements à Historihem, la Ville de Hem, André Camion et Jacquy Delaporte pour leurs ouvrages Hem d’hier et d’aujourd’hui et Hem 1000 ans d’histoire, et Bernard Thiebaut pour son ouvrage Hem Mémoire en images.