La Piscine des Trois Villes à Hem

Le 21 mars 1972, les municipalités de Roubaix, Hem et Lys-lez-Lannoy décident de la création d’un syndicat inter-communal à vocation unique : l’équipement sportif du quartier des Trois Villes. C’est Mr Desmulliez, député et maire de Lys-lez-Lannoy qui en est le président.

Les 3 maires se mettent également d’accord sur la réalisation d’un premier équipement : une piscine à construire entre la maison médicale et l’école de Longchamp, le long de l’avenue du président Coty. Le modèle de piscine « Plein Ciel » choisi est accepté par le Secrétariat d’ Etat à la jeunesse et au sport.

Exemple de piscine plein ciel en 1973 (Document Nord-Eclair)

La piscine à construire aux Hauts-Champs fait partie de l’opération Mille Piscines lancée par le gouvernement et qui consiste à couvrir le pays d’autant de bassins de natation. L’ouvrage doit coûter 1,2 million de francs subventionnés par l’Etat à hauteur de 45% et par le Conseil Général à hauteur de 10%, le reste étant à la charge du syndicat inter-communal (à participation égale pour chacune des 3 communes).

La piscine plein ciel est un modèle tout temps dont l’originalité consiste dans le fait que, bien qu’elle se présente comme une piscine couverte, elle s’ouvre complètement, le toit, la façade et un côté s’escamotant ; seul est inamovible le mur de protection contre le vent côté Nord. La piscine va comporter un bassin de 25m sur 10, des vestiaires, des douches et une chaufferie.

Vues aériennes du quartier en 1971 et 1976 (Documents IGN)
La piscine en construction en 1975 (Document Nord-Eclair)

La piscine qui devait ouvrir idéalement en 1974 est encore en travaux en 1975 mais le bassin en pente douce commence à prendre forme et une ouverture en mai ou juin 1975 apparaît possible. Les habitants du quartier suivent le projet avec intérêt et une commission de l’Union des Associations des 3 Villes s’est déjà mise en place pour réfléchir au meilleur usage du futur équipement.

La piscine en cours de travaux en 1975 (Document Nord-Eclair)

En Juin 1975, les travaux sont en voie d’achèvement, l’aménagement des voies d’accès est en cours et la construction du logement du concierge va bientôt commencer. Reste à effectuer le nivellement des abords, le semis du gazon et la pose d’une clôture. En revanche reste le problème de recrutement du personnel à régler, seuls le gérant et le chef de bassin ayant été trouvés. La piscine doit employer 10 personnes, 3 employés administratifs, 4 maîtres-nageurs dont un maître de bassin et 3 personnes de service.

Ouverture prochaine en 1975 (Document Nord-Eclair)

L’ouverture de la piscine étant initialement prévue pour la rentrée de septembre en raison du retard pris dans les travaux puis dans le recrutement de personnel, le mécontentement des futurs usagers a poussé les enfants à manifester dans la rue leur volonté de pouvoir accéder à leur nouvel équipement dès l’été.

Manifestation des enfants en 1975 (Document Nord-Eclair)

Le syndicat inter-communal, soucieux à la fois de contenter les futurs usagers et à la fois d’assurer une sécurité maximale à ceux-ci, tant en termes de finition des locaux, qu’en termes d’encadrement, a donc opté pour une ouverture début août. Le public y a accès de 9h à 12h et de 14h à 19h. En revanche pour cette année les centres aérés ne pourront pas y accéder.

1ers plongeons dans la piscine des 3 villes (Document Nord-Eclair)

La piscine, payée à égalité par les 3 communes, doit obligatoirement être à disposition des 3 populations de manière équitable. Chaque commune dispose donc, dès la prochaine rentrée, de 2 demi-journées par semaine pour ses établissements scolaires à charge, pour chaque municipalité, de répartir celles-ci entre les écoles de sa compétence. Quant au club de natation, qui doit être représentatif des 3 communes, il a droit à 2 séances par semaine en soirée au départ.

Bien vite le bilan des activités de ce nouvel équipement sportif, au sein d’un quartier à la moyenne d’âge très jeune, est élogieux. La piscine assume pleinement ses fonctions d’éducation, de loisirs et de service public dans le quartier Hauts-Champs-Longchamp.

Piscine en 1990 (Document Historihem)

Dans les années 1990, la piscine des 3 villes nécessite quelques travaux de réfection et de remise aux normes, notamment par la pose d’un toit fixe ainsi que par l’agrandissement des vestiaires. Au cours des 5 mois de fermeture le hall d’entrée est également modifié, l’isolation améliorée et une extension des bâtiments permet la création d’une pataugeoire pour enfants, d’un sauna ainsi que d’un solarium en terrasse.

La piscine avant les travaux et en travaux en 1992 (Document Historihem)
L’inauguration de la piscine rénovée en 1993 (Documents Historihem)

Dans les années 2000, des problèmes financiers se font sentir, car si la piscine est très appréciée, force est de constater qu’elle coûte cher : un budget de 4 millions de francs mangé à 70% par les salaires et l’eau. La ville de Roubaix ne cache pas sa volonté de se désengager d’autant qu’elle assume déjà le coût de 2 autres piscines à savoir la Potennerie et Thalassa.

Les difficultés de l’an 2000 (Document Nord-Eclair)

Impossible de trouver d’autres partenaires pour les villes d’Hem et de Lys car les villes voisines, contactées, préfèrent largement continuer à payer un ticket d’entrée plutôt que de se lancer dans une opération aussi onéreuse. Or si la situation financière de la piscine de 3 villes est délicate celle de 2 villes ne serait pas tenable.

Un audit rendu en 1999 pointe les difficultés de gestion de l’équipement et prévoit les conséquences si Roubaix venait à se retirer du syndicat inter-communal, ce qui, pour l’instant, fait l’objet d’un refus préfectoral. D’ores et déjà, 2 salariés sur 11 sont mutés dans les mairies d’ Hem et de Lys-lez-Lannoy, afin de soulager les frais de personnel. Il faut resserrer l’équipe sans toucher aux maîtres-nageurs et restreindre les créneaux horaires.

A suivre…

Remerciements à la ville de Hem et à l’Association Historihem

La Marque : Nature et Ruralité

Le nom de cette rivière, affluent de la Deûle, vient d’un mot germanique : « marko » qui signifie « la marécageuse ». Longue d’une quarantaine de kilomètres seulement, elle a pourtant joué un très grand rôle dans l’histoire et la vie économique de l’agglomération de Lille-Roubaix-Tourcoing où elle dessine un demi-cercle depuis sa source à Mons-en-Pévèle jusqu’à sa confluence avec la Deûle à Marquette. Dès Pont-à-Marcq elle entre dans une plaine humide et marécageuse qu’elle retrouve à nouveau après Tressin, et d’où elle tire certainement son nom.

Le village de Ham en bande dessinée (Document Au temps d’Hem)

Hem vient de Hamma qui signifie : langue de terre se projetant en terrain d’inondation, soit un segment avançant dans les marais de la Marque. Une des premières orthographes de Hem est d’ailleurs Ham. Ses premiers occupants d’après les historiens : « peu d’hommes, des friches, des marécages, des taillis, des huttes de boue et de branchages réunies en hameaux qu’entourent des haies d’épines ».

Le bassin de la Marque est d’abord rural : un peu d’élevage, essentiellement des bovins ; énormément de terres labourables avec prépondérance des céréales mais aussi des pommes de terre et des endives. Le petit peuple vit alors de l’élevage des oies et de l’extraction de la tourbe. Les prairies se trouvent essentiellement au sud de Hem le long de la Marque de Hempempont jusqu’au Château d’Hem et ses terres labourables.

L’agriculture autour du Château d’Hem en bande dessinée (Document Au temps d’Hem)

« Le domaine est composé de la basse cour et du château proprement dit accompagné de ses jardins. Chacun de ces éléments est entouré de fossés remplis de l’eau de la petite Marque qui y serpente et fertilise les prairies où paissent des animaux. La basse cour, en briques, couverte de tuiles, comprend une série de bâtiments disposés sur trois côtés seulement et où se situe un imposant portail d’entrée, précédé d’un pont et accompagné d’une tour ronde à gauche, carrée à droite, d’un corps de logis à gauche, d’un pigeonnier à toiture en bâtière, d’une grange et d’étables.

Un pont relie cette ferme au château dont l’organisation est complexe puisqu’il est composé de deux cours et que la courtine se prolonge vers l’horizon au delà de la deuxième cour. Des tours cantonnent chacun des angles de ces deux cours, les unes carrées, les autres rondes, les unes modestes, les autres imposantes ou élancées. La destination des bâtiments est difficile à identifier. Tous sont disposés autour de la deuxième cour, tandis qu’autour de la première n’existent que des courtines régulièrement percées, hormis les tourelles précédemment citées et les portes. L’une d’entre elles donne sur un jardin dont le dessin figure une croix de Saint Louis, semble t il. »

Peinture d’Adrien de Montigny représentant le château en 1603 (Document Historihem)

La petite Marque, affluent de la Marque, longue de 9kms, prend sa source à Willems et dans son eau autrefois limpide on pêchait le brochet et la carpe. Ses eaux alors alimentaient les douves du Château d’Hem . Toute la zone comprise entre le parc du Château Wattine, à la limite de Forest et d’Hem, était drainée par une myriade de fossés.

Dès l’avènement des Comtes de Gand, du temps du premier château féodal d’Hem, des rouissoirs dotés d’écluses font parfois monter les eaux des cultures de ses voisins de Willems, suscitant leur mécontentement. Au dessus des terres du château d’Hem, au 18ème siècle, des moulins se trouvent sous le hameau de Valet (actuelle vallée) à l’emplacement approximatif de la briqueterie de la rue du Calvaire.

Les moulins de Hem en 1726 (Document Historihem)

Entre 1800 et 1920, la partie agricole d’Hem garde une place importante dans l’activité des villageois. Les rendements des terres sont remarquables tant elles sont bien entretenues et abritées des vents par toutes les crêtes boisées et elles bénéficient de l’humidité provenant de la Marque.

Au vingtième siècle, la rivière attire les habitants dans la partie amont et l’aval se tertiarise. Hem se structure en 3 parties : les industries sont localisées au bord de la Marque, des grands ensembles sont construits au nord à la limite de Roubaix pour loger la population ouvrière et au sud se situe un quartier plus résidentiel.

Photo aérienne de 1932 (Document IGN)
La famille sur le pont enjambant le cours d’eau (Documents collection privée)

Ainsi, dans la rue de Croix qui mène dans la ville du même nom, s’établit le Château de la Roseraie au n°111. Il est construit par Louis Leclercq-Huet qui descend d’une famille d’industriels. Comme le montre la vue aérienne de 1932, La Roseraie, ce n’est pas qu’une grande demeure majestueuse. C’est également un énorme terrain qui comprend, outre la bâtisse principale : plusieurs dépendances puis une ferme, des jardins, des prés, un cours d’eau…

Série de cartes postales de la Roseraie et une photo sur l’élevage dans le domaine (Documents collection privée)

Ainsi que le montre la série de cartes postales éditées sur le domaine à l’époque de sa construction, de multiples activités s’y déroulent, liées au cadre champêtre de l’endroit et à la présence du cours d’eau : élevage de bovins, d’ovins, de poules, pêche, canotage, vergers et magnifiques jardins.

Série de cartes postales de la Roseraie sur les jardins et vergers, la pêche et le canotage (Document collection privée)

La Marque alors poissonneuse fournit carpes et anguilles. Celles-ci deviennent d’ailleurs le plat de référence d’un restaurant fort prisé et fréquenté situé plus près du centre d’Hem, dans la même rue : l’Auberge d’Hempempont. Dans la série de cartes postales consacrée à celle-ci les viviers, l’écorcherie et la cuisine sont mises en valeur afin d’assurer la publicité de l’établissement.

Série de cartes postales de l’Auberge d’Hempempont (Documents collection privée)

La pêche se fait alors à la fois en rivière et en viviers. : les anguilles sont une source de nourriture fraîche ou fumée ; des viviers de carpes et tanches peuvent être aménagés en tous endroits. La chasse est également beaucoup pratiquée, Hem étant un terrain accueillant de multiples oiseaux sauvages : des échassiers de toute taille comme les cigognes qui chaque année passent à Hem, Lannoy et Lys. En 1968 à Hem, La Marque est encore une réserve de poissons. Aujourd’hui seuls les étangs permettent ce loisir tels que la base de loisirs du 90, avenue Delecroix avec son étang de pêche.

La base de loisirs et l’étang de pêche (Documents site internet)

En revanche, la Marque n’est pas un axe de circulation car son débit est trop faible. Bien au contraire, elle représente surtout un obstacle dans la mesure où elle coule souvent dans une plaine inondable, voire au milieu des marais et son passage est donc difficile. D’où l’importance stratégique des ponts qui le permettent.

La Marque et ses marécages sont ainsi, au cours de l’histoire, un obstacle important pour les troupes armées. Le pont de l’Hempenpont est alors l’ un des seuls passages praticables entre la Chastellenie de Lille et le château de Lannoy. Les armées vivent en ce temps-là sur le dos des habitants. A chaque conflit, le village de Hem et ses habitants subissent les pillages des troupes quelle que soit leur nationalité.

Croquis des ponts (Document Historihem)

Les 2 routes donnant accès à Hem par le sud traversent la rivière, l’une venant de Flers à l’Hempempont au « panpont d’Hem » et l’autre venant de Forest au pont de Forest. Ce pont est situé sur le territoire de Forest, village devenu plus tard la ville de Forest-sur-Marque.

CPA du pont de Forest qui enjambe la Marque (Documents collection privée)

Le pont d’Hempempont est encore aujourd’hui le seul pont existant sur le territoire de Hem. Le marquis d’Hem dispose à l’époque féodale, d’un droit de péage sur ce pont. Sans ces péages dédiés aux routes, la presque totalité des ponts et autres ouvrages destinés à franchir les passages difficiles, construits en France jusqu’au dix-septième n’auraient en effet pas existé et, après la construction, il fallait entretenir, réparer et surtout reconstruire.

Pont d’ Hempempont (Document BD Au Temps d’Hem)

Ce pont, en bois et très étroit à la fin du 19ème siècle, est d’une grande importance pour la liaison Lille-Lannoy, tant pour le commerce que pour l’armée. Il est alors surveillé par les policiers du commerce extérieur (douaniers).

Au début du vingtième siècle la meunerie Dufermont à Hempempont a une petite déviation sur La Marque, coupée par des vannes. Pour actionner ces vannes, on a construit au dessus de l’eau une petite passerelle d’ailleurs très étroite.

En octobre 1918, les allemands, qui ont fait sauter le Pont d’Hempempont, ont omis de faire sauter la passerelle de la meunerie Dufermont. Les anglais, profitant de cette aubaine inespérée, se lancent à la poursuite des allemands qui, de ce fait, n’ont pas le temps de faire sauter les habitations et les usines d’Hem.

Vue de la passerelle de la meunerie en 1964 (Document Historihem)

Au cours de la seconde guerre mondiale le pont d’Hempempont conserve également son importance stratégique. Les uns le font sauter et les autres le réparent comme sur une photo de 1940 où les soldats allemands travaillent à sa réparation après le départ des anglais.

Les allemands réparent le pont en 1940 (Document collection privée)

A part ces deux ponts, seules quelques passerelles pour piétons permettent de traverser la Marque dans la commune. Après la seconde guerre mondiale il n’est pas rare de voir les habitants se baigner encore dans la rivière pourtant déjà bien polluée en raison de l’industrialisation de ses rives.

Photos de passerelles et baignades dans la Marque (Documents Historihem)

A suivre …

Remerciements à l’Association Historihem ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Tell et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem et enfin à Paul Delsalle pour son ouvrage sur l’ Histoire de la Vallée de la Marque.

Complexe Michel Hidalgo (Suite)

L’année suivante quatre courts de tennis supplémentaires rejoignent les 3 premiers, deux courts couverts en terre battue dans le prolongement du bâtiment existant ainsi que 2 courts extérieurs en béton poreux. S’ajoutent à la nouvelle construction un club-house agrandi, un local à matériel et un large couloir permettant au public de suivre ce qui se passe sur les courts à travers des vitres et aux joueurs revenant des terrains en terre battue de ne pas traverser et donc salir les terrains synthétiques. Un an plus tard le tennis club reçoit la visite de Philippe Chatrier, président de la Fédération Française et de la Fédération Internationale de Tennis.

Inauguration des 4 nouveaux courts par Mme Massart (Document Nord-Eclair)
Visite de Philippe Chatrier en 1991 (Documents Historihem)

Dix ans plus tard, la refonte du site Hidalgo-Lionderie fait partie du Grand Projet Hémois : au programme la maison du foot et également l’aménagement des terrains et d’espaces de jeux avec accès réglementé. Pourquoi une maison du foot ? Parce que la ville compte 7 clubs pour 594 licenciés répartis en 31 équipes. L’objectif est donc de les fédérer en y rassemblant leurs sièges.

Le bâtiment en lui même ouvre sur la rue de la Lionderie. Il est simple, avec un socle en briques et un étage en bois. La partie gauche du bâtiment accueille les vestiaires et la droite une salle polyvalente. L’étage abrite les bureaux et les locaux annexes, un espace détente, une bibliothèque et un centre de documentation.

La plaine de jeu actuelle côté Lionderie et la future maison du foot (Documents Nord-Eclair)

Ainsi les photos aériennes du site Hidalgo-Lionderie montrent en 1995 un aspect qui reste champêtre surtout côté Lionderie pour faire place, 10 ans plus tard à un site beaucoup plus structuré avec l’apparition de la maison du football rue de la Lionderie.

En 2005, lors d’une journée portes ouvertes, les visiteurs découvrent la magnifique bâtisse dédiée au foot et à la convivialité et les clefs sont remises aux dirigeants des clubs qui vont occuper le lieu. Et quel lieu : auprès du terrain synthétique en fonction depuis un an, une aire de jeux accessible aux tout-petits, des vestiaires, un club-house, des bureaux pour les 4 clubs hémois (Olympic Hémois, AJTF Foot, Union Saint-Louis et Femina Omni Sport), une salle de convivialité à réserver auprès du service des Actions Culturelles, prouvent qu’il s’agit bien d’un espace dédié tant au sport qu’à la convivialité. Les deux agents en charge de la structure sont présents : Mohamed Benakouche, concierge et Saïd Demdoum qui va coordonner l’école de foot. Le nom est choisi, après consultation des habitants, à savoir : Aimé Jacquet.

Photos aériennes du site Hidalgo-Lionderie de 1995 et 2004 (Documents IGN)
Photo du maire et de son adjoint aux sports et de la maison du foot intérieur en 2005 et extérieur rue de la Lionderie en 2005 et 2008 (Documents Tout Hem, Ville de Hem et Google Maps)

Un skate park voit le jour la même année au stade Hidalgo. Mais ce n’est qu’en 2014 au moment de la sécurisation du stade, avec le remplacement du vieux grillage par une grille destinée à empêcher les intrusions, que le skate park obtiendra une entrée indépendante donnant directement sur la rue. Un an plus tard, pour ses dix ans, de nouveaux modules seront installés pour accueillir, en plus des skateurs, les amateurs de trottinette acrobatique.

Photos du skate park (Documents Facebook et Voix du Nord)

Pendant ce temps la tribune du stade Hidalgo présente des signes certains de vieillissement : son toit fuit, ce qui provoque d’une part la grogne des supporters les jours de pluie et d’autre part la détérioration du revêtement qui couvre le sol de la tribune. Il faut donc réparer la charpente et procéder à des travaux de peinture et d’étanchéité afin de redonner belle allure à cet équipement qui se voulait « de standing ».

Parallèlement les installations du Hem Tennis Club bénéficient elles aussi d’améliorations au niveau de l’éclairage. Une réfection totale du réseau s’accompagne de l’installation d’un double niveau : intensité moyenne pour les entrainements et plus forte pour les compétitions, afin de parvenir à réduire la facture électrique du club.

Réfection de la tribune (Documents Tout Hem)

Et, deux ans plus tard une superbe piste d’athlétisme en résine synthétique est construite, longue de 400 mètres, composée de 6 couloirs en anneaux ainsi que 6 couloirs en ligne droite, installée sur la piste pré dessinée lors de l’ouverture du stade en 1989. La piste est de suite investie par les jeunes adhérents d’Atlemouv (ou Athl’Hemouv), association d’initiation à l’athlétisme, pour les garçons et filles de 8 à 12 ans, créée quelques mois plus tôt et qui s’ouvrira aux adultes 2 ans plus tard en 2009.

Athlemouv et la nouvelle piste d’athlétisme en 2007 (Documents Tout Hem)

En 2008, Daouda Sow, boxeur hémois devient vice champion olympique aux jeux de Pekin et tout naturellement le nouvel engouement pour ce sport amène la construction sur le site Hidalgo d’une nouvelle salle dédiée de 260 mètres carrés, équipée de deux rings à même le sol, de deux vestiaires et d’un sauna, toute en bois, ossature et charpente, avec un revêtement extérieur en mélèze.

Daouda Sow, vice champion olympique hémois en 2008 et la nouvelle salle de boxe en construction en 2008-2009 et terminée en 2009 (Documents Tout Hem)

Depuis le stade Hidalgo, outre les matchs de foot, le tennis, la boxe et le skate, accueille de multiples événements sportifs, caritatifs ou de simples loisirs pour les quartiers alentour. On peut citer entre autres : la première journée de prévention routière ou l’immersion des jeunes du centre social dans le métier de footballeur professionnel et l’athlétisme dans les quartiers, la course des enfants des écoles hémoises avec Oxyg’Hem, des animations pour ouvrir le complexe Hidalgo sur tous les quartiers à l’initiative de l’Olympic Hémois et du Boxing Club, la course au profit de l’association ELA qui soutient la recherche contre les leucodystrophies ou enfin « Sea Hem and Sun » avec une dizaine de jeux gonflables en tous genres dispersés sur la pelouse.

Si l’on ajoute à tout ce qui a été cité les 2 équipements sportifs de la rue Jean Jaurés, à savoir la salle Emile Delcourt où se pratique le basket ball et la salle Cruyppeninck qui accueille le tennis de table, toutes deux reliées au stade Hidalgo situé dans une rue perpendiculaire, on obtient un complexe sportif impressionnant qui révèle les ambitions de la ville en matière de sport et la vitalité des différents clubs hémois.

Photo aérienne de 2023 (Document Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem et à la Ville de Hem

Tissage et impression sur étoffes Henri Duprez (Suite)

A titre personnel Henri Duprez a été profondément bouleversé par la tragédie du train de Loos, convoi de déportés, résistants et politiques, affrété par les allemands en septembre 1944, le dernier à avoir quitté la France vers les camps de la mort, et qu’il se sent coupable de n’avoir pu empêcher. Il est aussi révolté par la situation des parvenus au lendemain de la libération, des gens assoiffés d’honneur, entrés dans la résistance quand tout danger était écarté…C’est peut-être pour ces deux raisons qu’il n’ écrit son livre que 35 ans après la fin de la guerre.

Photo d’Henri Duprez en 1980 (Document Nord-Eclair)

Ce n’est qu’en 1979 en effet qu’Henri Duprez écrit un livre sur la résistance dans le Nord, intitulé : « 1940-1945, même combat, dans l’ombre et la lumière ». Il s’agit d’un livre poignant sur le quotidien de la France résistante, de ses tous débuts à la fin de la guerre. Il y relate le cortège de sacrifices et de souffrances endurés la plupart du temps par des « Monsieur ou Madame tout le monde », anonymes juste guidés par l’humanisme.

Couverture du livre d’Henri Duprez édité en 1979 (Document Musée de la résistance)

A l’occasion de la sortie du livre il se raconte un peu à Nord-Eclair, malgré sa discrétion habituelle. Ainsi il révèle avoir fait ses premières armes à l’âge de 13 ans, alors qu’il était élève à Saint-Louis, dans Roubaix occupée, quand il transportait en Belgique, sous la première occupation, des exemplaires du journal clandestin : l’Oiseau de France, son « cours préparatoire » en vue des années noires de 1940 à 1944.

En-tête du journal clandestin : l’Oiseau de France (Document BNF)

Entretemps, après-guerre la société s’est encore développée et c’est dans les 25 années qui suivent que son activité est à son apogée. L’usine comporte un atelier de fabrication sur 2 étages, un bureau d’entreprise, une cour, un château d’eau, un logement patronal avec un étage et un magasin industriel.

Photo aérienne de l’entreprise en 1950 La rue de la gare est devenue rue de la Place (Document IGN)
Photos de l’intérieur de l’usine dans les années 1950-1960 (Documents Historihem)

C’est le moment où Henri Duprez commercialise les draps ton sur ton, les coutils et matelas, les couvre-lits confectionnés en tissu d’ameublement sous la marque « Lisières étoilées ». Son entreprise est ainsi présente sur un stand à la foire de Strasbourg en 1951 pour y présenter ses créations.

Lisières Etoilées affiche publicitaire (Document collection Privée)
Le stand Lisières Etoilées à la foire de Strasbourg en 1951 (Document Historihem)

Dans les années 1960, un magasin d’usine, destiné à vendre le blanc (draps de lit et linge de maison) et les fins de série des tissus d’ameublement voit le jour à Roubaix au n° 26-28 rue du Château, dans les anciens locaux d’Auguste Wattinne (fabricant de tissus dans les années 1920), puis Innovex (bonneterie dans les années 1940) puis Lalouette-Parent (négociant en tissus dans les années 1950). Ce magasin va fonctionner une dizaine d’années quotidiennement pour le linge de maison et ponctuellement pour les tissus d’ameublement avant d’être transféré à Hem en 1970.

Publicités du magasin d’usine de Roubaix en 1962 et 63 et en 1970 et Carte Publicitaire (Documents Nord-Eclair et collection privée)
En-tête de facture et différentes publicités des années 1960 (Documents collection privée et Historihem)

En 1967, Henri Duprez et Cie est devenue une grosse entreprise qui emploie 220 personnes. C’est durant cette année qu’un incendie se déclare dans la salle d’encollage et fait de gros dégâts. Malgré l’intervention du personnel, qui pense un temps parvenir à enrayer l’incendie, les pompiers de Hem et de Roubaix, lors de l’inspection de la toiture s’aperçoivent que le feu couve toujours et interviennent pendant une heure pour en venir à bout. Au total les dégâts sont de l’ordre de 15 à 20 millions d’anciens francs.

L’incendie de 1967, au dessus de la machine la toiture endommagée par le feu (Document Nord-Eclair)

Au début des années 1970, les établissements Duprez sont toujours répertoriés comme fabricants de tissus dans l’annuaire. Au cours de ces années les publicités se succèdent pour le magasin d’usine de Hem qui vend à prix imbattables son linge maison sous la marque Lisières Etoilées, organisant même des braderies et foires aux affaires sur de courtes périodes.

Publicités diverses de la marque (Documents Historihem)
Publicités braderies et foires aux affaires aux début des années 1970 à Hem (Documents Nord-Eclair)
Photo aérienne de 1971 (Document IGN)

Mais en 1974, l’entreprise est vendue et scindée en 3 parties : la SIH (société d’impression d’Hem) pour la teinture et l’impression, Domotex pour le négoce et la commercialisation sous la marque Lisières Etoilées, et Texdecor pour les revêtements muraux. Dès lors l’annuaire indique au n°48 Domotex, fabricant de linge de maison et au n°52 Société d’Impression d’Hem (SIH) impression sur tissus.

Domotex est immatriculé au registre du commerce et des sociétés comme commerce de gros de textile. L’établissement de Hem est un établissement secondaire de Domotex SA et fermera en 1995 tandis que l’établissement principal situé, depuis 1995, 169 rue Sadi Carnot à Saint-André lez Lille est toujours actif de nos jours.

Site internet Domotex de nos jours (Document site internet)

Domotex continue pendant 20 ans la commercialisation de la marque Lisières Etoilées, comme le montre une lettre de change de 1976 ainsi que de nombreuses publicités des années 1975 (dans un magasin d’usine agrandi et rénové) à 1995 annonçant les braderies de blanc au magasin d’usine de Hem. Mais de février à mars 1995 c’est la liquidation totale en raison du déménagement à Saint-André.

Lettre de change de 1976 (Document collection privée)
Publicités de 1975, 1985 et 1995 pour les ventes en magasin d’usine à Hem (Documents Nord-Eclair)

Texdecor est immatriculée au RCS comme commerces de gros d’appareils sanitaires et de produits de décoration. La société est située à Willems, au n°2 rue d’Hem à partir de 1974. Elle est spécialisée dans la commercialisation des revêtements muraux, revêtements acoustiques, tissus d’ameublement, papiers peints et panneaux acoustiques. La société est encore active de nos jours.

Photos de l’entreprise et publicité des années 1970 (Documents collection privée et Nord-Eclair)
Site internet Texdecor de nos jours (Document site internet)

Quant à SIH, la société d’impression d’Hem, l’entreprise de teinturerie a pour activité l’ennoblissement textile, et s’établit à l’endroit où se situaient les Ets Duprez. En 1974 elle compte alors 72 salariés et 20 ans plus tard ses effectifs sont passés à 230 personnes et elle souhaite s’agrandir dans la zone humide de la Marque où elle a acheté un terrain. Pourtant en 2019 la société fait l’objet d’une liquidation judiciaire.

Photos de l’entreprise SIH (Documents collection privée)
En-têtes de factures des années 1990 (Documents collection privée)
Photos aérienne de 1992 et 2004 (Documents IGN)

Remerciements à la ville de Hem, l’association Historihem ainsi qu’à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui

Tissage et impression sur étoffes Henri Duprez

La société Duprez, fondée en 1919, s’établit à Hem, des n°46 à 52, avenue de la Gare, actuelle avenue Henri Delecroix, en 1928, au lieu-dit les Bas Prés, au milieu des champs. L’usine est consacrée au tissage, la teinture, l’apprêt et l’impression sur tissu de coton, spécialisée dans la toile à matelas.

Photo aérienne de l’usine en 1933 (Document IGN)

Né le 15 février 1904 à Wattrelos, fils d’Alcide Duprez, industriel, et de Léonie Vanhoutte, Henri Duprez a épousé en 1927 Agnès Leman, avec laquelle il aura cinq enfants. Il est ingénieur de l’école du génie civil, après des études au pensionnat « La Visitation d’Audenarde », à Saint-Louis et Notre Dame des Victoires à Roubaix, où il rencontre Jean Catrice avec lequel il noue une amitié durable.

Une des premières cartes de visite de l’entreprise (Document collection privée)

Bien vite cette société à responsabilité limitée, teinturerie, tissage et apprêts, spécialisée en toile à matelas, qui fonctionne avec des représentants dans les environs de Roubaix, se développe dans le domaine des coutils et literie en tout genre, velours et tissus d’ameublement et se voit adjoindre des « maisons » à Paris, rue du Faubourg Saint-Antoine, à Lyon, 156 rue Vendôme, à Marseille, 33 rue Sainte et à Bordeaux, 41, cours Victor Hugo. L’usine hémoise reproduit également des œuvres d’art sur textile.

Une des cartes de visite suivantes (Document collection privée)
Reproduction d’oeuvre d’art (Document Proantic)

En 1934, celle-ci est répertoriée dans l’annuaire de la production de Roubaix, comme tissage, teinture et apprêt de coutils et tissus d’ameublement. Deux ans plus tard, Henri Duprez fonde également la société africaine de tissage et teinture à Casablanca, puis, 11 ans plus tard la Cotonnière africaine à Alger, une usine de filature, tissage et teinture. Patron aux idées sociales avancées il crée les premiers congés et instaure l’intéressement des ouvriers aux bénéfices de l’entreprise.

Extrait de l’annuaire de la production de Roubaix en 1934 (Document collection privée)

Lors de la seconde guerre mondiale, il est mobilisé fin août 1939 mais libéré dès le mois d’Octobre pour raisons familiales. Mais en juin 1940, réfugié avec son épouse et ses 5 enfants à Fort-Mahon, et malgré la présence des allemands, il installe un poste radio sur accus, la ville étant privée d’électricité, pour écouter la diffusion publique des appels du Général De Gaulle, et pense rejoindre l’Angleterre. Mais tout compte fait, il estime avoir beaucoup à faire en restant en France et commence son travail de résistant, grâce à l’obtention d’un laisser-passer de la part des autorités allemandes lui permettant de rentrer à Hem.

Il s’occupe des prisonniers français stationnés en France et en Belgique. Il essaie, en vain, de retrouver dans les camps de prisonniers en Belgique et en Hollande, son ami Raoul Broutin, neveu de Jean Lebas. Mais il ne revient pas bredouille car il ramène une valise de lettres remises par des prisonniers n’ayant aucun moyen de correspondance.

Puis il part voir d’autres prisonniers en France et facilite l’évasion de plusieurs d’entre eux. Chaque fois il ramène des paquets de lettres et fait même insérer une annonce dans l’Echo du Nord en 1940 pour informer le public que partout dans la région bordelaise il se charge de lettres et commissions, avant de partir pour Bordeaux chargé de 3 valises.

En-tête du journal l’Echo du Nord (Document BNF)

A Toulouse, la même année, il tient une réunion publique devant les réfugiés du Nord, au cours de laquelle il tient des propos anti allemands qui lui valent d’être ramené à la gare par un chef de sûreté qui le menace d’arrestation. Il retrouve l’usine de Hem sinistrée et emploie toute sa main d’oeuvre disponible à sa reconstruction, en espérant n’avoir jamais à travailler pour les allemands.

Un an plus tard, il réunit les délégués du personnel pour leur exposer le choix qui s’offre à l’entreprise : « travailler en partie pour l’ennemi ou fermer l’usine jusqu’à la fin de la guerre ». A l’unanimité la reprise du travail est décidée, mais ne sont acceptées que des matières premières de provenance allemande et toutes les astuces sont bonnes pour retarder les livraisons des articles tissés. Les seules livraisons sont effectués aux dépôts allemands de Croix où elles sont bloquées jusqu’à la libération.

Photos de la Sainte-Catherine dans l’entreprise en 1942 (Documents collection privée)

Henri Duprez est le premier maillon de la chaîne constituée à Hem par les mouvements de résistance. En mettant en place son service postal clandestin il devient le messager anonyme qui rend service à la population hémoise. Parallèlement il constitue un groupe de résistance avec Jean Chevalier, imprimeur, du nom de « La Vraie France » dont il est responsable et qui assure différentes missions :

-la rédaction et la diffusion de journaux clandestins : « les Petites Ailes », journal créé par Jacques-Yves Mulliez, et la « Vraie France », journal du réseau.

En tête du journal clandestin dactylographié : les petites ailes (Documents Wikipedia )

-l’hébergement des anglais bloqués dans les environs ; ainsi, plusieurs centaines de britanniques ont trouvé refuge dans des familles modestes de Hem et des environs.

-la conduite de ces anglais en France Libre ; quelques 200 soldats sont ainsi passés du Nord vers le Sud.

-la réunion de documents pour les services secrets : renseignements militaires, mouvements de trains, effectifs, plans…, transmis à l’Etat-Major allié par radio, à l’aide d’un poste clandestin

-fourniture de fausses cartes d’identité : environ 5000 cartes sont ainsi délivrées aux soldats anglais, aux prisonniers, aux réfractaires, aux juifs…

-constitution du premier corps francs : unité spéciale d’infiltration et de reconnaissance en profondeur, qui devient ensuite la 17ème compagnie du MLN (Mouvement de Libération du Nord) en 1944 lequel fournit les cadres de l’état major FFI de la place de Roubaix et de ses cantons.

Fin 1942, Henri Duprez, avec le pasteur Pasche et Gustave Leignel de Marcq-en-Baroeul, est à l’origine du Secrétariat d’assistance judiciaire devant les tribunaux allemands. Le but de ce comité est de procurer des avocats français parlant allemand pour assurer la défense des détenus de la prison de Loos dirigée par le capitaine allemand Otto Simbler.

C’est la preuve éclatante que les français n’abandonnent pas à leur triste sort les résistants capturés et emprisonnés. Leur réconfort matériel et moral et celui de leur famille est une priorité et des fonds sont ainsi mis à disposition des familles privées de ressources. Au sein même de la prison est installée une cuisine qui assure des repas chauds aux frais de l’organisation.

Certificat d’emploi d’une employée en 1944 (Document collection privée)

Toutes ces actions n’empêchent pas Henri Duprez d’être dénoncé par un « ami » auprès du Commissaire de la République à la fin de la guerre : lui sont reprochés ses nombreux voyages, dont la cause est pourtant connue, sa collaboration avec l’ennemi, alors qu’il s’est publiquement opposé au travail pour celui-ci, d’avoir fait du marché noir dans son usine de Gironde, alors qu’il y recueillait les réfractaires du STO (Service du Travail Obligatoire), d’avoir hébergé un homme recherché par la résistance ou de n’avoir pas dénoncé la cache d’un milicien…

Fort heureusement les faits parlent pour lui et le Commissaire de la République le missionne pour assurer les réquisitions et protections de locaux, notamment ceux du Journal de Roubaix. Par ailleurs, capitaine FFI, il est nommé président du comité local de libération de la ville de Hem. A cette époque il est domicilié avec sa famille au n°5 place de la Liberté à Roubaix à côté de la Banque de France, où il réside encore dans les années 1950.

Le n°5 Place de la Liberté de nos jours (Document Google Maps)
Le brassard Commissariat de la République d’Henri Duprez (Document Musée de la résistance en ligne)

Dans le Ravet-Anceau de 1945, l’entreprise apparaît au nom de Duprez et Cie, toiles à matelas, avenue de la Gare. Tout en dirigeant son entreprise, de mars 1945 à octobre 1946, Henri Duprez dirige également les activités du Service Régional des recherches des crimes de guerre ennemis commis dans le Nord sauf en ce qui concerne le massacre d’Ascq, sur lequel il publie néanmoins plusieurs rapports.

A suivre…

Remerciements à la ville de Hem, l’association Historihem ainsi qu’à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui

Complexe Michel Hidalgo

En 1985, rue des Trois-Baudets, est édifié le bâtiment comprenant les 3 courts couverts du tennis club hémois. D’une surface de 36 mètres sur 18, il est ceinturé de murs entièrement briquetés, à l’exception de quelques fenêtres, au sol habillé d’un revêtement spécifique synthétique, et comprend également un club-house avec douches et une salle de réunion. C’est sous la pluie qu’est inauguré ce complexe, alors présenté comme le premier maillon d’un parc urbain, délimité par les rues de la Lionderie, des Trois-Baudets et Jules Guesde et qui doit se voir adjoindre un terrain de foot dans les années à venir.

Le squelette métallique du tennis club des trois baudets et la visite de chantier en 1984-85 et l’inauguration en 1985 par Mme Massart et une vue du club-house (Documents Historihem)
Photo aérienne de la rue des Trois Baudets en 1971, avant la construction du stade, et en 1995, après celle-ci (Documents IGN)

Puis, en 1988, rue des Trois Baudets, là où ne se trouvaient jusqu’alors que des champs puis les trois courts de tennis couverts, la première pierre du futur stade d’honneur de la ville de Hem est posée puis un parchemin est inséré dans le mini mur élevé à leur intention, par Mme Massart, maire de la ville, et ses 2 adjoints, aux travaux et aux sports, Mrs Decourcelle et Naert, qui scellent ensuite la cachette. Ce parchemin contient tous les renseignements susceptibles d’intéresser les futurs archéologues qui le mettront à jour dans un avenir lointain et représente un témoignage de ce futur vestige de la fin du vingtième siècle.

Plan du stade et scellement de la pierre renfermant le parchemin (Document Nord-Eclair)

L’installation d’une plaine de sports et de loisirs entre la rue de la Lionderie et celle des Trois Baudets figurait en effet dans le programme de l’union Municipale Hémoise en 1982 et le terrain de football en herbe de 105m sur 68 et les tribunes dont la première pierre vient d’être posée entrent dans ce programme d’aménagement. Un anneau d’athlétisme de 400 mètres comprenant 6 couloirs et 7 lignes droites devrait ensuite être aménagé autour du terrain de football.

Le bloc tribune vestiaires sera construit en briques rouges et béton beige sur une surface au sol de 28 mètres sur 10 et pourra accueillir 270 spectateurs assis et 80 debout. Sous les tribunes seront aménagés quatre vestiaires douches, deux loges équipées de sanitaires pour les arbitres, un local de rangement et un bureau infirmerie. Enfin une buvette sera incorporée au bâtiment pour permettre aux spectateurs de se désaltérer et les futurs visiteurs disposeront d’un parking de 140 places à proximité pour stationner leurs véhicules.

La tribune en briques rouges (Document Historihem)

Pour le nom du stade d’honneur deux grands footballeurs français sont pressentis à savoir Michel Platini et Michel Hidalgo. Tous deux sont d’accord sur le principe mais seul le deuxième confirme d’ores et déjà sa présence pour l’inauguration en février 1989. En Janvier la décision est donc arrêtée, ce sera le stade Michel Hidalgo. Le 22 février ce sera donc celui-ci qui coupera le ruban lors de l’inauguration officielle du site.

Le nom du célèbre footballeur apposé sur le stade (Document Nord-Eclair)

Michel Hidalgo est un célèbre footballeur natif du Nord. Il est en effet né à Leffrinckoucke en 1933. Durant les années 1950-1960 il a évolué au poste d’ailier droit puis de milieu récupérateur en commençant sa carrière au sein de l’US Normande pour la terminer en 1966 à l’AS Monaco. Puis il est devenu entraîneur au RC Menton avant de devenir sélectionneur de l’équipe de France de 1976 à 1984. Enfin il est devenu directeur technique national de la Fédération Française de Football avant de rejoindre Bernard Tapie à l’Olympic de Marseille pour en devenir directeur général jusqu’en 1991.

Michel Hidalgo en 1981

Sa célébrité explique sans aucun doute que plusieurs centaines de personnes se pressent à l’inauguration du nouveau stade en février 1989. Alors, même si les travaux ne sont pas tout à fait terminés, et s’il reste quelques tuyaux à raccorder et quelques faux plafonds à poser dans les vestiaires, les visiteurs sont là pour pouvoir approcher celui qui a mené le football français au sommet de la hiérarchie européenne.

La foule au stade Hidalgo (Document Nord-Eclair)

Mme Massart coupe donc le ruban sous les yeux de son prestigieux invité mais aussi de son adjoint aux sports et de ceux de Roubaix et Croix, des responsables des différents clubs de football hémois et de nombreux dirigeants de clubs des environs, de quelques 200 amateurs de foot et d’une centaine de joueurs en herbe et en tenue. Les quelques policiers dépêchés sur place ne sont pas de trop pour canaliser le flot des supporters inconditionnels désireux de repartir avec une photo et un autographe de Michel Hidalgo, très souriant et disponible.

Mme Massart coupe le ruban (Document Nord-Eclair)
Le nouveau stade avec sa tribune et une photo du héros du jour et celui-ci entouré de supporters (Documents Voix du Nord et Historihem)

Puis, après que la plaque inaugurale apposée sur la tribune toute neuve ait été dévoilée, l’adjoint aux sports, prononce un discours en forme de remerciement pour Michel Hidalgo, « un grand monsieur du football français et mondial, dont les qualités humaines, la gentillesse et le dévouement pour la jeunesse ne sont plus à décrire ». Puis Mme Massart rappelle que la ville est très sportive et compte pas moins de 3150 licenciés.

La plaque est dévoilée (Document Nord-Eclair, Voix du Nord et Tout Hem)

Le héros du jour, quant à lui, parle de son émotion face à tant de chaude amitié, de sa fierté de voir son nom lié à une telle réalisation et de son espoir de voir le sport continuer à se développer car « il s’agit du moyen de prévention le plus efficace qu’on ait trouvé contre la drogue, l’alcoolisme et la délinquance » concluant par ces mots « au calendrier du cœur, Hem sera toujours présente».

Puis en Août, la même année, c’est l’inauguration du terrain qui a lieu, le terrain en herbe étant à présent prêt à supporter 22 joueurs, un ballon et un arbitre. C’est l’Union Sportive Hémoise qui organise le spectacle : une rencontre amicale entre l’équipe de Roubaix Foot (Division IV) et celle du Lille OSC (Division III). Puis, à la reprise de la saison sportive le terrain accueille en alternance les matchs à domicile de l’Union Sportive Hémoise et de l’Olympic Hémois. En revanche, pour ménager le terrain, les entraînements des 2 équipes continueront à avoir lieu rue de Beaumont, au stade Dubus, où se déroulaient les matchs jusqu’alors.

La tribune pleine de spectateurs en août 1989 (Document Nord-Eclair)

Remerciements à l’association Historihem et à la Ville de Hem

A suivre…

Rue Jules Guesde : entre Hem Bifur et le boulevard Clémenceau (suite)

Au 39 de la rue Jules Guesde, au coin du boulevard Clémenceau se trouve au début du vingtième siècle un estaminet nommé : A l’arrivée du boulevard. Dans les années 1950, c’est le café Debaisieux puis durant la décennie suivante le café de Constant Rondeau. La société d’épargne : Les amis du boulevard, y a alors son siège et y organise régulièrement des lotos et festivités diverses.

Photo de l’estaminet : A l’arrivée du boulevard et fête de Saint-Nicolas organisée par les Amis Réunis en 1960 (Documents Hem Mémoire en Images et Nord-Eclair)

Le café-brasserie : le Clémenceau prend la suite dans les années 1970, tenu par JM. Deboeuf. Puis la décennie 80 y voit s’installer le marchand de cycles et motocycles, agent Peugeot, M.Tondereau. C’est ensuite le pédicure-podologue Jean-Claude Kerkhove qui y tiendra son cabinet jusqu’à sa retraite.

Publicité du café-brasserie Le Clémenceau en 1974 et du commerce de cycles M. Tondereau en 1980 et photo du bâtiment en 2023 (Documents Nord-Eclair et Google Maps)

Au milieu de la décennie 1960, le garage Devreese s’installe au n°17. Louis Devreese fait aussi station essence dans les débuts et se spécialise dans la mécanique agricole. Il devient également agent Citroën et fait sa publicité notamment sur le lancement de la Dyane en 1969. Le garage reste en activité durant une vingtaine d’années avant que le bâtiment reprenne un usage d’habitation.

Publicités du garage en 1968 et 69 et photo du bâtiment en 2023 (Documents Nord-Eclair et Google Maps)

Durant la même période c’est la société de transports d’Edmond Delecroix qui occupe le n°10. Ce bâtiment abrite aujourd’hui la maison David, spécialisée en cannage et rempaillage de chaises. Au n°13, c’est un artisan en bonneterie G. Dupretz qui s’installe et reste en activité juqu’au début des années 1980, en la modifiant au milieu des années 1970 époque à laquelle il devient vendeur de textiles en soldes puis marchand forain.

Carte postale aérienne de la première portion de la rue à la fin des années 1950 et photos du bâtiment du 10 et du bâtiment voisin en 2008 et 2023, ainsi que du n°13 en 2023 (Documents Google Maps)

Le négociant grossiste en fruits et légumes Albert Delhaye occupe quant à lui le n°50 durant la décennie 1960, avant de céder la place à l’auto-école de Jean Merchez dans les années 1970. Son auto-école cohabite durant la fin de la décennie avec la bibliothèque pour tous avant que celle-ci ne déménage. L’auto-école hémoise quant à elle reste en activité jusque dans les années 2000.

Publicité des années 1970 pour l’auto-école et photos de la bibliothèque pour tous ainsi que de l’auto-école hémoise en 2008 (Documents Nord-Eclair et Google Maps)

Cette ancienne maison se situe au milieu des n°48 et 52. Si le 52 n’a hébergé que durant quelques années le cordonnier Achille Malfait à la fin des années 1960, le 48 a connu une belle activité durant les décennies 1980-2010 avec le Hem Pressing de R.Chiloup-Coupé puis le pressing Rossel. Les maisons des n°48 puis 50 ont ensuite accueilli en 2018 la boutique Little Cécile, toujours en activité, tandis que le n°52 a disparu pour laisser place à la nouvelle rue qui continue le boulevard Clémenceau.

Publicités d’Hem Pressing et Rossel, photos des établissements et de Little Cécile (Documents Historihem, guide pratique de Hem et Google Maps)
Protège-cahier publicitaire avec le cachet de la cordonnerie et l’ancien emplacement du 52 en 2008 (Documents collection privée et Google Maps)

Pour compléter ce tableau de la première portion de la rue Jules Guesde, citons l’installation de l’ancienne poste au n°19, remplacée par la marbrerie Piccini dans les années 1970, et du collège Elsa Triolet au n°20 à la même époque (sur ces sujets voir nos précédents articles édités sur notre site).

CPA de l’ancienne poste et photo de la marbrerie, photo du collège Elsa Triolet et photo actuelle de son emplacement et photo aérienne de 1976 avec le collège en construction (Documents collection privée, Google Maps et IGN)

Enfin, dans les années 1970, s’installe au n°2 bis la boucherie chevaline Mylle, durant une dizaine d’années, avant que Jean-Noël Craissin y ouvre son salon de coiffure à la fin des années 1980. Il était auparavant installé Place de la République et reste rue Jules Guesde jusqu’à son départ en retraite. Le bâtiment héberge alors une pizzeria.

Publicités de la boucherie en 1977 et 79 (Documents Nord-Eclair)
Publicités du salon de coiffure des années 90 et 2000 et photo en 2000 puis photo de la Pizzeria (Documents Historihem, Nord-Eclair, guide pratique 2000 et Google Maps)

Enfin, à la fin des années 1980, la friterie Dudu élit domicile au n°3, sur le parking qui a pris la place de l’ancienne école communale de filles Pasteur, et y fait le bonheur des habitués qui font régulièrement la queue devant la camionnette, notamment les week-end. Cet établissement appartient maintenant au passé et le parking a repris sa vocation initiale.

Publicité de 1989 et photo de la friterie en 1990 et photo aérienne de 1989 (Document Nord-Eclair, Historihem et IGN)

Depuis l’avènement du vingt et unième siècle, la première portion de la rue Jules Guesde qui correspond à Hem Bifur a beaucoup évolué, surtout côté pair, avec la nouvelle avenue d’Aljustrel qui prolonge le boulevard Clémenceau mais aussi avec la construction du complexe d’appartements et de la Résidence Seniors qui bordent la nouvelle rue du Lin, à l’ancien emplacement du collège, dans le prolongement de la rue de Beaumont.

Vue aériennes de 2004 et 2023 (Document IGN et Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem

Eglise Saint Joseph (Suite)

Depuis la construction de l’église, le quartier n’a alors pas beaucoup changé et Hem reste un village rural même si la population a grandi considérablement en 50 années. Sur la vue aérienne de 1951 on ne note pas une grande différence avec celle prise 20 ans plus tôt si ce n’est la disparition du château Olivier et le chantier de la Lionderie qui débute. En revanche en 1976 il n’y a plus de champs autour de l’édifice et en face de lui un tout nouveau lotissement a vu le jour en 1968.

Les photos panoramiques de 1951 et 1976 (Documents IGN)

Instantané de mémoire : « Je me suis installée en 1968 dans le nouveau lotissement construit face à l’église Saint Joseph. Je me souviens qu’à l’époque l’un de nos voisins voulait faire une pétition contre un résident qui possédait un coq, lequel le réveillait aux aurores et mon père avait refusé de signer, arguant qu’il était bien plus gêné par les volées de cloches de l’église, en particulier le dimanche matin…J’y ai fait ma communion solennelle en 1970 et je m’y suis mariée en 1982 ».

L’église est alors le repère du quartier et il n’est pas rare de voir des commerces y faire référence notamment Hem Service (sur ce sujet voir un précédent article paru sur notre site). Entre l’église et l’école un terrain reste inoccupé et c’est en 1990 que la construction du théâtre de l’Aventure y commence, théâtre inauguré l’année suivante (sur ce sujet voir un précédent article paru sur notre site).

L’église Saint Joseph dans les années 1970-1980 et la statue du Saint (Documents collection privée et Historihem )

Dans les années 1990, l’époque est au concert choral et la chorale y donne un premier concert du printemps d’Hem, au cours duquel plusieurs formations de la métropole participent y compris bien sûr la chorale mixte de Saint Joseph. En 1995, le père Vancorselis, longtemps curé de la paroisse, y célèbre ses cinquante ans de prêtrise, en présence de nombreux fidèles.

Concert choral et célébration des 50 ans de prêtrise de l’abbé Vancorselis (Documents Nord-Eclair)

Mais, la même année, près de 90 ans après sa construction, la vieille église ne répond plus aux normes de sécurité publique : toiture fissurée, charpente à réparer et clocher délabré… Elle n’appartient pas à la commune, puisque construite après la séparation de l’Eglise et de l’Etat, et l’Association Diocésaine n’a pas les moyens de financer les réparations importantes nécessaires, au grand désespoir des paroissiens.

A la fin 1995, elle ferme donc définitivement ses portes. Il faut, à terme la démolir, mais pour cela le financement doit être trouvé. Il en est de même pour la construction appelée à remplacer le vieil édifice. Toutes les cérémonies vont être célébrées dans un premier temps à Saint Corneille mais chantées et animées par la chorale et la communauté liturgique de Saint Joseph.

Saint-Joseph ferme ses portes définitivement (Document Historihem)

L’abbé Vandeputte, prêtre responsable des communautés de Saint Jean-Baptiste à Forest, et Saint Joseph et Saint Corneille à Hem continue de résider au presbytère situé derrière l’église. Par ailleurs la maison paroissiale reste ouverte à toutes les activités habituelles : accueil des personnes, services et actes paroissiaux ainsi que le secrétariat.

Nouveau projet pour l’église fermée depuis 1995 (Documents Historihem et Nord-Eclair)

Un an plus tard le conseil économique de la paroisse présente un projet : la rénovation de la salle paroissiale située derrière l’église à côté du presbytère, ancienne église provisoire, afin de transformer à nouveau le rez-de-chaussée en salle destinée à accueillir des célébrations, tandis que l’étage comportera des pièces pour les réunions et les catéchistes.

Photo aérienne de 1998 avec l’église encore debout (Document IGN)

L’inauguration de la « nouvelle chapelle Saint Joseph » a lieu en février 1998. Une messe s’y déroule à la suite de laquelle les participants découvrent à l’étage l’exposition photographique consacrée au déroulement du chantier tout au long de l’année 1997. La chorale Saint Joseph y reprend du service. La paroisse nouvelle, composée de Saint Jean-Baptiste à Forest, Saint Corneille et la Chapelle Saint Joseph est alors en voie de constitution.

La nouvelle chapelle inaugurée et le pot de l’amitié après la messe ; la chorale Saint Joseph en action (Documents Historihem)

Fin janvier 1999, ce monument emblématique du quartier des Trois Baudets disparaît sous les coups des démolisseurs. Une fois les dernières briques enlevées et la terre arasée reste à son emplacement une espèce de lande désolée. Le projet retenu pour son aménagement prévoit un parking de 46 places pour garer les voitures à côté d’un espace paysager planté d’arbres. Par ailleurs, sous réserve de réunir les fonds nécessaires, l’association diocésaine prévoit l’édification d’un campanile devant réceptionner la cloche de l’ancienne église.

Disparition de l’église Saint Joseph en 1999 et la lande désolée qui marque son emplacement (Documents Historihem)

S’ensuit en 2000 la célébration d’envoi de la paroisse de la bonne nouvelle d’Hem-Forest, à l’église Saint Corneille. Une équipe d’animation paroissiale se met en place, réunissant l’abbé Jean-Luc Vandeputte et quatre laïcs qui assument avec lui la responsabilité de la conduite de la nouvelle paroisse et reçoivent chacun une lettre de mission avant le traditionnel pot de l’amitié au cercle Saint Georges à Forest.

Titres de presse locale « en route vers la paroisse de la bonne nouvelle » et « la paroisse de la bonne nouvelle c’est toute une équipe » (Documents Nord-Eclair)

La même année voit la transformation de la place Saint Joseph destinée à accueillir un square, 43 places de parking et une entrée sécurisée pour l’école Jules Ferry. Un campanile de 7m50 en briques sera ensuite réalisé et supportera la cloche de 450 kilos, vestige de l’ancienne église. Cette oeuvre d’art sera signée par un architecte de St Amand-les-Eaux : Yvan Jansen.

Futur aménagement de la place Saint Joseph (Documents Nord-Eclair)
Un square se dessine (Documents Historihem)

Sous un soleil radieux de Juillet 2001, la Placette Saint Joseph et le campanile érigé en souvenir de l’église du même nom sont inaugurés, en présence de Pierre Mauroy, président de Lille Métropole Communauté Urbaine et de son vice président Francis Vercamer. Sont également présents l’abbé Gérard de Riemaecker , vicaire épiscopal de Roubaix, et l’abbé Jena-Luc Vandeputte , curé de la paroisse de la Bonne Nouvelle. Cet espace embellit et revitalise le quartier et la cloche Marie-Madeleine y sonne à nouveau.

Inauguration de la Placette et du Campanile (Documents Historihem)

L’église Saint Joseph n’aura donc pas fêté son centenaire et la chapelle Saint Joseph a réinvesti les locaux de l’ancienne église provisoire érigée au début du 20ème siècle. Son souvenir est néanmoins célébré par le Campanile édifié sur la nouvelle Placette Saint Joseph et sa cloche continue à retentir dans le quartier. Vu du ciel évidemment le rendu n’est pas le même et l’endroit est moins repérable qu’autrefois.

Photo aérienne de 2012 (Document Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem

Rue Jules Guesde : entre Hem Bifur et le boulevard Clémenceau

Ancienne route départementale n°19, de Lannoy à Saint-Amand, cette rue, longue de plus de 2 kms, s’est aussi appelée rue du Petit Lannoy jusqu’aux Quatre Chemins, avant de prendre le nom de rue de Lannoy puis, en 1925, son nom actuel : rue Jules Guesde. Elle part d’Hem Bifur et se termine rue de Lille à l’entrée de Lannoy.

Dans un premier temps notre étude se consacre à sa première portion entre Hem Bifur et l’intersection du boulevard Clémenceau. Au début du vingtième siècle, si le côté impair de la rue est déjà bordé de maisons, le côté pair quant à lui ne compte que fort peu d’habitations car de grands champs la bordent encore.

CPA du début du 20ème siècle et vue aérienne de cette portion de la rue en 1933 (Documents collection privée et IGN)

Au début du vingtième siècle, c’est le bourrelier et sellier F. Madoux qui y ouvre son estaminet au n°5 juste à côté de l’école communale Pasteur (sur le sujet de l’école voir un précédent article édité sur notre site). Sa publicité insiste sur le fait que l’on peut y manger à toute heure et il est fort bien positionné puisque l’arrêt des transports en commun se trouve juste devant son établissement.

Dans les années 1950, c’est une épicerie tenue par le couple Vaussy Delescluse qui investit le bâtiment avant de céder la place à Adrienne Picard et son entreprise de confection à façon durant les décennies 60-70 puis à la confection de Mme Vaussy dans les années 1980. Enfin, un agent d’assurance Axa, René Masquelier, s’y installe dans les années 1990.

CPA du début du vingtième siècle avec l’estaminet et sa publicité sur le pignon, sa publicité papier et la même vue en 2008 et publicité de l’agence d’assurances AXA en 1994 (Documents Historihem et Nord-Eclair et Google Maps)

Le premier artisan à s’installer du côté impair de la rue, dans les années 1920, est un entrepreneur en maçonnerie : les frères Delecroix sont les successeurs de Charles Delecroix et installent leur petite entreprise au n°27 de la rue de Lannoy, où ils exercent encore à la fin des années 1930 mais on ne les retrouve plus dans les annuaires d’après-guerre. Actuellement le bâtiment est à usage d’habitation. Quant à la pharmacie Cauty voisine, au n°29, le bâtiment est incendié durant la 2ème guerre mondiale et n’est pas reconstruit dans l’immédiat.

Papier à en-tête de l’entreprise dans les années 1930 et le bâtiment en 2023 (Document collection privée et Google Maps)
Buvard publicitaire de la pharmacie Cauty, photo aérienne de 1947 avec l’emplacement du n°29, photo du n°29 actuel (Document collection privée et Google Maps)

Puis un négociant en vins et spiritueux, Jean Debay, installe son commerce au n°7 de la rue et y reste jusqu’au début des années 1960, ajoutant même à son activité le lavoir de Bifur, durant la 2ème partie des années 1950. Le bâtiment est ensuite repris par un fabricant de toiles, Jean Hotot, qui y exploite son activité durant une vingtaine d’années. Au début des années 2000, c’est l’entreprise Bauffe ; couverture, zinguerie, plomberie, qui investit les lieux et s’y trouve encore aujourd’hui.

Publicité de Jean Debay en 1958, publicité de l’entreprise Bauffe en 2000 et photos du bâtiment en 2008 et 2023 (Document collection privée, guide pratique de Hem et Google Maps)

Côté pair, c’est Jules Duquesne qui s’ installe au numéro 2 rue Jules Guesde en tant que tonnelier et tenancier d’un café. Celui-ci a pour enseigne : « A Hem-Bifur » et la tonnellerie s’appelle Tonnellerie de la Bifurcation. Après-guerre le café reste dans la famille Duquesne puis le Crédit Mutuel Agricole s’installe juste derrière. (sur le sujet du café voir un précédent article édité sur notre site). Actuellement une agence de la Banque Populaire s’y trouve.

CPA représentant l’estaminet/tonnellerie (Documents collection privée)

Puis le charron et maréchal ferrant Desmettre les rejoint en s’installant au n°6 après-guerre. Il y sera remplacé, au début des années 1970, par un négociant en fruits et légumes, H. Duthoit, qui y demeure une bonne dizaine d’années. Le bâtiment reprend ensuite un usage d’habitation.

Le n°6 actuellement (Document Google Maps)

Arthur Picard installe son commerce au 10 bis de la rue du Petit Lannoy, à Bifur, au début du vingtième siècle. Il y exploite une lingerie, bonneterie, mercerie, draperie, parfumerie, soierie. Il est également tailleur pour homme, femme et enfant. On retrouve la mercerie Picard également après la deuxième guerre mondiale, au n°16 de la rue Jules Guesde (le n°10 bis n’existe plus) où elle demeure jusqu’au milieu des années 1950. Puis le bâtiment abrite un domicile.

Publicité pour la mercerie d’Arthur Picard et photo du bâtiment du n°16 au 21 ème siècle (Documents collection privée et Google Maps)

Au début des années 1950, Raoul Blaze, négociant en confiserie, installe durant une quinzaine d’années son entreprise au n°18 de la rue qui reprend ensuite un usage d’habitation. Il semble y avoir eu un charron à hauteur du n°15, comme on le voit sur une carte postale du début vingtième siècle. Le bâtiment sera ensuite occupé par le marchand de charbon Dhulst puis par l’entreprise de plomberie Bauffe dans les années 1950 et pendant une trentaine d’année avant le déménagement de celle-ci au n°7 tandis que l’ artiste peintre P. Dupretz y installe son atelier .

Bâtiment situé au 18 de nos jours, (Document google Maps)
Publicités Dhulst puis Bauffe et CPA du début du siècle avec l’atelier du charron au n°15 et photo du même endroit en 2023 (Documents Historihem, publicité autour d’un plan de la ville, guide de la ville de 1982, autocollant collection privée et Google Maps)

Le peintre Marcel Castil, installe son entreprise artisanale de peinture au n°12, également dans les années 1950 et pour une trentaine d’années avant de déménager. C’est le couple Rollin, Christine et Bernard, qui prend sa suite après quelques travaux d’aménagement, en 1982, avec sa boutique Hem Optique, jusqu’en 2016, année durant laquelle leur fille Audrey leur succède avec Nathalie Dubois, commerce toujours en activité de nos jours après quelques modifications de façade au fil des décennies.

Photo de la future boutique avant travaux puis évolution de la façade jusqu’à ce jour (Documents collection privée et Google Maps)
Publicité des années 1980 et 2000 (Documents guide de la ville et Nord-Eclair)

Remerciements à l’association Historihem

A suivre…

Eglise Saint Joseph

Au début du 20ème siècle, la population sans cesse croissante des quartiers des Trois Baudets et du Petit Lannoy à Hem nécessite l’implantation d’une petite église, dont la première pierre est bénie le 30 avril 1905, et qui ne sera que provisoire et servira ensuite de patronage de quartier. En effet, à l’initiative de l’abbé Billaud, missionné par l’archevêque de Cambrai, dès 1908, une grande église est construite sur les plans de l’architecte Briffaut, entrepreneur à Hem.

Eglise provisoire (Documents Historihem et collection privée)
En-tête de facture de Cajétan Briffaut (Document collection privée)

Les pèlerins viennent à Saint Joseph servir Saint Camille et Sainte Apolline. Il convient de signaler que la dévotion à cette dernière existe alors déjà de façon immémoriale à Hem. En effet, la Chapelle Madame (Chapelle Sainte Apolline), aux confins de la paroisse, près du cimetière de Lannoy, était, avant la construction de l’église, l’objet d’une grande vénération et l’on y accourait de loin.

La chapelle Madame dans les années 1900, les litanies et sa statue (Documents Historihem)

L’église est érigée au milieu des champs comme le montre la photo aérienne de 1933, sur laquelle on distingue également le château Olivier sur la gauche. Les premières cartes postales représentant l’église Saint Joseph la montrent bien entourée de champs avec son presbytère à l’arrière et l’ancienne petite église devenue patronage. Sur une photo du début du siècle on distingue même des fétus de paille devant l’église.

L’église en plein milieu des champs et avec le début de la rue de l’abbé Lemire (Documents IGN et collection privée)
Intérieur de l’église, bénédiction des cloches (Documents Historihem)

La paroisse Saint-Joseph est de suite active : catéchisme pour les enfants du quartier bien sûr mais aussi « vestiaire des pauvres » (avec don d’espèces, de linge, couvertures, vêtements et chaussures), denier du culte, bibliothèque paroissiale, ainsi que l’édition d’un bulletin paroissial dès juillet 1912.

Bulletin paroissial n°1 de juillet 1912 (Document Historihem)

Il faut aussi citer les missions (les premières Missions de Paroisse datent du 18ème siècle) qui ont pour but de propager la religion dans les paroisses. Elles durent de 3 à 5 semaines et sont animées par deux ou trois missionnaires qui se déplacent dans les villages  pour toucher un maximum de paroissiens conviés à participer  aux cérémonies à l’église.  La mission est alors un temps fort de la paroisse,  un événement local   d’importance qui se clôture un dimanche par une cérémonie grandiose et très souvent par la bénédiction d’un calvaire ou d’une statue, avec une très grande participation de la population.

Exemples de missions à Hem (Documents Historihem)

Par ailleurs le patronage de la paroisse organise de multiples activités sportives et culturelles, comme c’est l’usage à l’époque. Ainsi à Saint Joseph la gymnastique est mise à l’honneur avec la Vaillante. Fondé en 1925, le club comprend une clique et est alors composé uniquement de gymnastes masculins. La salle d’agrès se trouve dans l’ancienne chapelle provisoire de la paroisse Saint Joseph devenue salle du patronage.

La Vaillante dans les années 1920 et en 1920 lors d’une fête (Documents Historihem et collection privée)

Il existe aussi une activité théâtrale très active dès les années 1920, composée d’une section d’art dramatique pour filles et une section pour garçons. Les filles participent à des processions dès les années 1930 et le patronage organise par la suite des activités de loisirs pour les garçons.

L’activité théâtre dans les années 1920 (Documents Historihem)
L’activité théâtre dans les années 1920 (Documents Historihem)
Le patronage pour les garçons (Documents Historihem)

En 1933, le vingt cinquième anniversaire de l’église est fêté par le curé en exercice l’abbé Defossez entouré de ses 2 prédécesseurs les abbés Billaud et Desmarecaux, en présence de Mgr Descamps, vicaire général. A cette occasion la chorale paroissiale interprète les chants liturgiques, soutenue par la Symphonie. 5 ans plus tard c’est l’abbé Derville qui succède au curé Defossez.

Le 25 ème anniversaire de l’église en 1933, la photo de l’abbé Defossez et l’installation de l’abbé Derville en 1938 (Documents Historihem)
L’église Saint Joseph dans les années 1930 (Documents collection privée)

La vie de la paroisse c’est aussi, bien entendu, les communions solennelles à l’occasion desquelles les communiants prennent la pose et défilent autour de l’église dans leurs costumes du dimanche et leurs aubes. A cette occasion les familles font imprimer des images pieuses en souvenir à distribuer à la famille.

Une image pieuse des années 1920, une communion en 1930 et en 1941 (Documents collection privée et Historihem)

En 1957, le (récemment nommé) chanoine honoraire Edmond Derville célèbre son jubilé sacerdotal en tant que curé de l’église Saint Joseph. La cérémonie est présidée par Mr le Doyen du Chapitre de la Cathédrale et un cortège rassemblant tous les groupements paroissiaux parcourt les rues du Bas Voisinage (Louis Loucheur), Alexandre Ribot et des Ecoles pour atteindre la place de l’Eglise et assister à une messe solennelle d’action de grâces dont la chorale paroissiale interprète les chants.

Le chanoine Derville fête son jubilé et photo de la chorale dans les années 1950 (Documents Historihem)
CPA des années 1950-1960 (Document collection privée)

Un an plus tard c’est l’église qui fête son cinquantenaire, en présence du Cardinal Liénart, évêque de Lille. L’allocution de bienvenue du docteur Leplat, maire de la ville, a lieu dans la cour de l’école Sainte Thérèse toute proche. Puis un cortège se forme pour se rendre à l’église afin d’assister à la messe de 10 heures. Celle-ci est suivie d’une réception dans la salle du patronage. La chorale mixte de Saint Joseph fête également son cinquantenaire durant la même année.

Le cinquantenaire de Saint Joseph et de la chorale mixte (Documents Nord-Eclair)

A suivre…

Remerciements à l’association Historihem