Le Beau Chêne

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Le hasard des recherches dans les archives municipales nous a fait découvrir une photo de cette ferme, prise lors de sa démolition en 1927. D’après la légende, elle était située boulevard de Metz, et la comparaison avec des plans et photos aériennes de l’époque nous permet de préciser que le photographe était placé derrière la ferme et que les bâtiments au fond et à droite sont situés respectivement boulevard de Metz et rue Voltaire. Placée le long du chemin des Couteaux non loin du hameau du Hutin, elle fait partie des fermes anciennes de Roubaix, qu’on remarque déjà sur les plans cadastraux du consulat, juste après la révolution. Si elle n’est pas cernée de douves, comme d’autres à la même époque, c’est qu’il n’y a pas de cours d’eau à proximité immédiate pour les alimenter ; le canal n’arrivera que bien plus tard !

La ferme en 1884
La ferme en 1884

Dénommée Ferme du Beau Chêne en 1884 sur plan cadastral, elle est située dans le Ravet-Anceau au 9 chemin des couteaux, dans le hameau du même nom, ce qui correspondra plus tard au 105 boulevard de Metz. Les recensements successifs nous apprennent qu’elle était tenue au 19 ème siècle par Louis Prouvost, né à Roubaix en 1800, qui a épousé assez tard Victoire Masquelié (également orthographié Masquelier). Celle-ci, veuve depuis 1881, conservera la ferme qu’elle laissera ensuite à ses enfants. D’après le Ravet-Anceau, celle-ci sera exploitée jusqu’en 1926. Le chemin des Couteaux sera progressivement redressé et élargi pour constituer le boulevard de Metz, mais la cense, placée en retrait du chemin, ne sera pas touchée par ces travaux. En 1867, le percement du canal va bouleverser le quartier et séparer les hameaux jusque là voisins et traverser sur les terres dépendant de la ferme.

Situation de la ferme sur une photo IGN
Situation de la ferme sur une photo IGN

Louis Joseph Prouvost est seul en 1836 pour élever ses trois filles Julie, Eosine, et Virginie. Il se mariera en 1846 à Victoire Masquelié, qui lui donnera deux autres filles, Victoire et Marie. Celles-ci auront respectivement 4 et 2 ans en 1851. Marie n’aura pas de descendance, mais Victoire aura deux filles de son mariage avec Jules Warlop, Marie Victoire et Elise Marie. Louis et Victoire Prouvost-Masquelié achètent en 1866 la ferme qu’ils cultivaient jusque là à Mme Marie Christine Delporte, veuve de M. Pierre Joseph Dassonville.

BC4-96dpiEn 1893 des documents officiels nous apprennent que Mlle Marie Prouvost, fille de Louis et de Victoire est co-propriétaire de la ferme avec les enfants de sa sœur Warlop-Prouvost, mineures. Elle a construit une maison, qu’elle occupe depuis 1874, le long du boulevard, au 44 et demande un permis de construire pour en édifier deux autres tout à côté. Les deux sœurs en font également construire deux, choisissant également comme architecte M. Deregnaucourt. Victoire Warlop-Prouvost, veuve, occupe la ferme de 1882 à 1895. La ferme est ensuite reprise à bail par la famille Dupont, qui l’exploite entre 1899 et 1926, à la veille de sa démolition. Durant cette période, la cense a été vendue : M. Dupuis, habitant Tourcoing, en est propriétaire en 1914, et Jules Wacquier, entrepreneur, l’est en 1920.

Les maisons construites près du 44 par la famille
Les maisons construites près du 44 par la famille

Le vieille ferme est donc démolie en 1927. Les établissements Masurel obtiennent un permis de construire pour un alignement de 27 maisons au coin du boulevard de Metz et de la rue Voltaire. Une photo aérienne de 1932 nous montre le long du boulevard cette rangée de maisons, alors que des jardins (ouvriers?) s’étendent sur son emplacement. En face de l’autre côté du boulevard, d’autres jardins (ouvriers également?).

Les documents proviennent des archives municipales.

 

 

 

 

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