Nations Unies : les démolitions 78

Au printemps 1978, le souci principal des élus est de redonner un second souffle au centre de Roubaix. La modernisation de l’Ensait, maintenue sur place, l’extension de la Redoute dans des locaux neufs, le centre Mercure, formeront des pôles d’attraction que la pénétrante va relier directement au centre. On considère qu’il faut procéder rapidement à la démolition d’un quartier fait en grosse partie de bâtiments industriels désaffectés, d’immeubles déjà détruits, et d’habitations insalubres, évacuées pour la plupart par leurs habitants, pour attirer les investisseurs. Il s’agit de ramener les habitants des classes moyennes partis vers l’extérieur grâce à des constructions de standing mêlées de façon équilibrée aux nouveaux logements sociaux et à des activités tertiaires à développer.

La Voix du Nord - 1978
La Voix du Nord – 1978

Le parking-silo, prévu face à la salle de sports qu’on vient de construire, tiendra toute sa place dans le projet, dans lequel s’insérera également l’extension du secteur piétonnier et la création d’un espace vert, mail planté le long de la future avenue. Pourtant, il n’est pas prévu de tout raser d’un coup ; les démolitions s’effectueront en phases successives, synchronisées avec les travaux de reconstruction.

Les travaux de démolition vont battre leur plein fin 1978, début 1979. Ils toucheront d’abord le secteur compris entre la rue du Vieil Abreuvoir et l’église Notre Dame, limité à l’ouest par la rue Nain, et à l’est par la rue Pellart, dont le côté impair est déjà démoli.

Photo IGN 1975
Photo IGN 1975

Les constructions du rue du Vieil Abreuvoir, dont seuls survivront au coin de la rue Nain les bureaux des contributions, logés dans l’ancienne Poste, et, à l’autre extrémité le café « Le Carillon » au coin de la rue Pellart, sont pour une bonne part des commerces. On y rencontre pourtant un nombre important d’associations : l’Association Centrale Roubaisienne, les œuvres des Catéchismes, l’Union Nationale et Républicaine, le Secrétariat familial, le secrétariat de la DRAC, l’union des Sociétés sportives de Roubaix, la Jeunesse Dramatique, l’Association des Prisonniers de Guerre du Nord, le Camping Club International, l’Amicale du personnel de direction de l’Industrie Textile, le Centre Culturel espagnol…

Les immeubles à démolir rue du vieil Abreuvoir – photo Nord Eclair 1955
Les immeubles à démolir rue du vieil Abreuvoir – photo Nord Eclair 1955

Dans les années 60, le périmètre abrite nombre d’entreprises et de négociants textiles. Dans la rue Nain, côté pair : Ridoblanc, la Manufacture de la Lys, Plasti-Décor, Mullié-Lesage, Desmarchelier et fils, Lecomte et Fils, César et Emile Pollet, ainsi que des domiciles privés. L’usine César Pollet fils, au coin de la rue des Lignes, est démolie depuis peu : on abat sa cheminée en 1976.

La rue des lignes ferme notre quadrilatère. On y rencontre également côté pair des entreprises souvent textiles : au 6 les établissements Declercq-Dupont et le Comptoir Textile de France, les établissements Robert, parfumeur en gros, au 3 la Société Anonyme Weil, fabricant de tissus, les établissements Prouvost et Bernard, les tissus Bonnel, la société industrielle d’importation de tissus, Bonnel et Flipo, Delespierre-Baeyens, et, au bout de la rue, au débouché de la rue du Pays, les établissements Lepoutre.

La rue des Lignes en 1926 – La chute de la cheminée Pollet - photo Nord Eclair
La rue des Lignes en 1926 – La chute de la cheminée Pollet – photo Nord Eclair

L’essentiel des bâtiments de la rue des Lignes vont disparaître, à l’exception des deux extrémités, côté impair, en même temps que l’ensemble du quadrilatère. Une photo de 1980, prise depuis le haut du parking-silo, nous montre une zone boueuse qui va jusqu’à la rue des Lignes et l’église Notre-Dame après les travaux de démolition. Il ne reste que quelques maisons à démolir dans les premiers numéros pairs de la rue des Lignes. Celles-ci ne survivront pas longtemps : les premiers immeubles neufs vont être érigés sur leur emplacement !

Photo La Voix du Nord Janvier 1980
Photo La Voix du Nord Janvier 1980

A suivre…

Les documents proviennent des archives municipales et de la médiathèque de Roubaix

Jean Bart à Roubaix

Jean Bart à Roubaix, c’est bien entendu l’importante société de fabrication de cirage et de produits d’entretien basé au n°65 du boulevard de la République à Roubaix. Créée en 1898 par Monsieur Bernard Gayet, il semble que la société fut d’abord une manufacture de fabrication de cierges, souches et bougies.

La société Gayet Bériot Coll Particulière
La société Gayet Bériot Coll Particulière

En 1921 la crème Jean Bart « double la durée des chaussures ». La crème pour chaussures reste le produit phare de la maison Jean Bart qui affirme son image en faisant apparaître une représentation du célèbre corsaire sur ses boîtes.

Le cirage Jean Bart pub des années vingt ext JdeRx
Le cirage Jean Bart pub des années vingt ext JdeRx

Mais la société propose d’autres produits aux ménagères économes, dès 1923 : avec la crème Jean Bart, on trouve le Brianfix Jean Bart qui nettoie, polit rapidement et donne un « brillant fixe » à tous les métaux,d’où le nom du produit. La pâte à fourneaux dérouille et décrasse et remet vos fours et vos feux à neuf. Enfin, l’encaustique Gébé garantie à l’essence de térébenthine pure donne un lustre éclatant aux meubles, parquets, linoléums. Le développement de l’automobile ouvre la clientèle pour le Brianfix qui trouve à s’appliquer sur les cuivres autant que sur les chromes.

Les produits Jean Bart pubs JdeRx
Les produits Jean Bart pubs JdeRx

La société pense à perfectionner son système d’ouverture de boîte avec l’apparition d’un ouvre-boîte gratuit pour l’achat de trois boîtes. Puis ce sera la clé poussoir sur la boîte elle-même.

L'ouvre boîte Jean Bart pub JdeRx
L’ouvre boîte Jean Bart pub JdeRx

Après la seconde guerre, le cirage imperméable Jean Bart reprend du service, et tient même un stand à la foire de Lille en 1948. En 1949, la société fête son cinquantenaire. Cette maison dont la renommée des produits a largement dépassé le cadre régional, commence par fleurir la tombe de Bernard et Théodore Gayet (le père et le fils aîné) et une messe est dite en l’église Saint Antoine. Un vin d’honneur est servi dans une des salles de l’usine du boulevard de la République, des fleurs et des objets d’arts sont offerts à Mesdames Bernard et Théodore Gayet par le personnel.

Jean Bart et son cirage Pub JdeRx
Jean Bart et son cirage Pub JdeRx

Jean Gayet l’administrateur gérant remercie l’ensemble du personnel et retrace l’historique de la société. Après les photographies d’usage, tout le personnel monte en autocar et prend la direction de Dunkerque pour un banquet et une nouvelle photographie au pied du monument dédié à Jean Bart. Après une visite des installations du port de Dunkerque, le voyage se poursuit par Malo-les-bains, la frontière, La Panne et Ostende. Chacun se sépare devant l’usine à une heure tardive, enchanté de la journée.

En tête de lettre Jean Bart Coll Particulière
En tête de lettre Jean Bart Coll Particulière

Si l’usine a aujourd’hui disparu, les produits Jean Bart ont laissé des souvenirs chez les écoliers avec leurs publicités sur les buvards et les protège-cahier. Qu’est ce qui a poussé un cirier angevin d’origine et une commerçante lilloise à choisir comme marque le célèbre corsaire dunkerquois, cela reste une énigme familiale.

Les protège-cahiers Jean Bart Coll Particulière
Les protège-cahiers Jean Bart Coll Particulière

Les protège-cahiers Jean Bart Coll Particulière

Et l’Hippodrome devint le Capitole

Dans un Roubaix libéré, le 17 septembre 1944, le grand théâtre de Roubaix (l’Hippodrome) propose « aud’juss de l’planque trouée », une opérette roubaisienne et annonce par la voix de ses directeurs Léon Delmulle et Angèle Vandorselaere le programme de la prochaine saison lyrique : opéras comiques, opérettes, créations, galas de comédies classiques, grandes tournées.

L'intérieur de l'Hippodrome Coll Particulière
L’intérieur de l’Hippodrome Coll Particulière

En Janvier 1945, on donne le Gala Courteline au Grand Théâtre, au profit des prisonniers et des déportés. Trois têtes d’affiche pour l’Hippodrome Théâtre de Roubaix, M. André Brunot de la comédie française, M. Lucien Pascal du théâtre National de l’Odéon et Melle Gisèle Casadesus, l’une des meilleures interprètes du moment des comédies de Molière, qui vient de tourner au cinéma « Graine au Vent », film de Maurice Gleize. A Roubaix, on jouera les pièces de Courteline suivantes : Boubouroche, un client sérieux, et la paix chez soi. Ainsi l’Hippodrome Théâtre de Roubaix est-il encore une grande scène de théâtre.

L’Hippodrome est également la grande scène de l’art lyrique, « les pécheurs de perles » de Bizet programmé en février en est la preuve, et sa programmation théâtrale ne faiblit pas. En mars et avril, place au cirque, c’est le temps de la foire et l’Hippodrome accueille le grand cirque franco belge, la foire est dite « ressuscitée » en avril 1945. Le théâtre et le cirque vont d’ailleurs faire l’objet d’une innovation au grand théâtre : on va jouer l’auberge du cheval blanc, sur piste !

En juillet 1945, renouant avec la tradition des grands débats politiques, c’est Maurice Schumann porte parole de la France combattante qui vient présenter le programme du MRP (Mouvement Républicain Populaire). En octobre, ce sera le grand meeting de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne). Voilà redémarrées les activités de ce grand lieu culturel roubaisien.

L'hippodrome théâtre de Roubaix CP Méd Rx
L’hippodrome théâtre de Roubaix CP Méd Rx

En avril 1946, on apprend que le Grand Théâtre change de direction : Melle Vandorselaere et M Delmulle qui l’avaient impulsé jusqu’ici, laissent la place à Jean Dubois, directeur propriétaire de l’hippodrome de Valenciennes et de divers cinémas. Il arrive avec de l’expérience et des projets de programmes de variétés.

En novembre, M. Dubois a pour projet de transformer le grand théâtre en capitole, et de passer du théâtre lyrique à des programmes plus variés ? On annonce déjà que la saison de théâtre lyrique en cours serait la dernière. La disparition des « voix » expliquerait cet arrêts : en effet, on ne trouve plus de ténors et le nombre des diva diminue. Les survivants font des caprices, et il y a trop d’imprévisible à ce niveau. Les décors, le machinisme, les difficultés pour rassembler un orchestre tout cela a une répercussion sur le prix des places, sans parler de la concurrence des cinémas. Est ce la fin du théâtre lyrique à Roubaix ? Au moment où une subvention municipale de deux millions et demi de francs vient de lui être octroyée, les deux théâtres lillois recevant pour leur part 53 millions à eux deux ?

La vieille salle de 1882 construite par les architectes Dupire et Selle tourne alors à 1800 places. M.Paul Douai fils vient à la rescousse pour que le théâtre lyrique conserve ses droits. M. Dubois le directeur propriétaire veut cependant transformer l’immeuble : rajeunir promenoir, salle et scène, et le nommer Capitole. On irait vers le music hall, des concerts, des comédies.

Lakme à l'Hippodrome Pub NE
Lakme à l’Hippodrome Pub NE

Janvier 47, les roubaisiens peuvent applaudir Mado Robin dans Lakmé. Mais, le le 22 mai 1947, la décision municipale tombe : après une visite de sécurité du grand théâtre de Roubaix ex hippodrome, il est relaté que cet établissement de construction très ancienne ne répond pas aux prescriptions réglementaires tant en ce qui concerne le gros œuvre que les moyens d’évacuation du public et de défense contre l’incendie. Il est même dit que l’exploitation de la dite salle située boulevard Gambetta (le boulevard Leclerc n’existe pas encore) constitue un danger public ! L’établissement est donc fermé au public, le temps qu’il se conforme aux conditions de sécurité et reçoive une nouvelle autorisation d’ouverture.

En juin 47, les travaux envisagés sont les suivants : refaire la façade, élargir les portes d’entrée, installer de véritables sièges pour remplacer les banquettes des premières galeries. On souhaite moderniser la décoration de la salle, en blanc et rouge, avec des éclairages et installation électriques conformes, et du chauffage au mazout renforcé. On supprime les anciens décors et on les remplace par des toiles de fond.

L'Hippodrome changé en Capitole CP Méd Rx
L’Hippodrome changé en Capitole CP Méd Rx

En septembre 47, on sait que le manque de dégagements, la quantité importante de matériaux inflammables ont entraîné la fermeture provisoire du théâtre. Des travaux ont été validés par la commission municipale de sécurité, et on attend la ratification de la commission des spectacles de Paris dépendante du ministère des beaux arts. Les cinq sorties du théâtre, trois sur le boulevard et deux sur la rue Édouard Anseele étaient réglementaires, mais elles ont été sensiblement élargies. Toutes les parties en bois sont enlevées (environ 50 tonnes), et notamment remplacées par des escaliers en ciment. Des sièges individuels remplacent les banquettes, l’électricité a été mise en conformité, il reste à aménager l’intérieur de la salle, mais M. Dubois reste très discret sur ce sujet.

Le Capitole en théâtre Pub NE
Le Capitole en théâtre Pub NE

En janvier 1948, c’est l’annonce de la réouverture, le 10 ou 11 janvier, et ce sera « la veuve joyeuse ». On parle de grosses vedettes de music hall comme Charles Trenet ou Tino Rossi, et on évoque les grandes transformations : le plafond a été entièrement refait, couleur ivoire tacheté d’étoiles, l’éclairage par hublots au premier balcon permet de disposer d’une douce lumière, on a installé un tapis de caoutchouc, et des tubes au néon tout au long de la première galerie. Le Capitole Théâtre dispose de quatre postes d’incendies et d’une trentaine d’extincteurs.

L'inauguration Pub NE
L’inauguration Pub NE

Soudain, en janvier 1949, le Capitole se met au cinéma, sans doute pour faire face à la concurrence, et pour offrir une plus large palette de spectacles à une clientèle plus diversifiée. L’inauguration du cinéma a lieu le vendredi 15 janvier, avec la projection du film hongrois réalisé en 1948 « Quelque part en Europe ». Ce film qui connut un grand retentissement à l’époque, n’était pas une œuvre de divertissement : il abordait le douloureux problème des enfants livrés à eux-mêmes, dans le contexte de la Deuxième Guerre Mondiale.

Nations Unies : Les premiers travaux

Le projet de pénétrante étant arrivé à maturité, il est temps d’en débuter l’exécution. Après une première phase d’achat de terrains par la Communauté Urbaine, viennent les démolitions. Mais par où débuter ? Le comité de parents d’élèves du collège Anne Frank, terminé fin 1974 dans l’angle formé par les rues Pellart et du Pays réclame à corps et à cri la salle de sports promise par les édiles. C’est à cette occasion que vont retentir les premiers coups de pioche, au coin même de ces deux rues.

Le quartier en 1975 – photo IGN
Le quartier en 1975 – photo IGN

Cette zone contient un habitat ancien, dense, dans la partie que n’a pas touché la construction du collège. En 1975, les numéros 17 à 31 de la rue Pellart n’existent plus. A leur place est aménagé un parking provisoire utilisé par les enseignants du collège et les fonctionnaires du commissariat de police. Le n°1, au coin de la rue du Pays, en 1960 le café restaurant parisien, a également été démoli ; les voitures stationnent sur son emplacement. Il reste des bâtiments inoccupés depuis 1970, au n°3 l’ancien foyer Polonais, et l’ancienne droguerie Debeire au n°7. On trouve encore au n°9 la Société d’Expertise Fiscale et de Conseil d’Entreprise Devos. Les n°13 et 15 sont également inoccupés ; ils abritaient plusieurs artisans. Le côté pair de la rue n’a pas été touché.

Les îlots encore à démolir
Les îlots encore à démolir

La rue du Pays est encore intacte côté impair, alors que, côté pair, manquent les n°14 à 24 qui ont fait place au collège. On trouve au n°4 un café, « au Bouillon », puis un imprimeur, un électricien et le centre culturel espagnol au n°6, et des bureaux d’EDF-GDF au n°12, là où s’était installée la société Desclée, propriétaire de l’usine à gaz du Cul de Four.

Vont être touchés aussi pratiquement tous les numéros impairs de la rue du Pays entre la rue du vieil Abreuvoir et la rue des Lignes. On va y construire un parking-Silo et d’un ensemble dénommé « îlot Croix-Rouge ». En effet, cet organisme, après avoir quitté la rue Edouard Anseele s’est installé dans les années 60 au n°25 de la rue du Pays, dans un bâtiment datant de 1927 et construit pour la société textile Pollet et Fils. C’est la seule construction qui subsistera des numéros impairs.

Les locaux de la Croix-Rouge au 25 – photo Nord Eclair
Les locaux de la Croix-Rouge au 25 – photo Nord Eclair

C’est ainsi que vont disparaître les locaux d’entreprises textiles, tels Devantel au n°1, Hubeau et Duhayon et les laines de Roubaix au 1bis, un négociant de tissus au n°3, les bureaux de Betz et Bétrémas et de des établissements Jourdain, fabricants de tissus au 5 et au 7, les chemisiers Jack au 11, la bonneterie Magfil, les établissements des frères Mazurel et le piqûrage moderne au 13, les établissements Vernier et Fils, tissus au 17 et l’habitation du dirigeant de l’entreprise, Vernier-Dupont au 19, les tissus Delreux et Baelde au 23, puis les établissements Tiberghien et Bazin au 27, Delrue au 29, le centre technique régional de bonneterie au 31, les tissus Blin et blin au 33…

La rue du Pays
La rue du Pays

Une photo de 1926 nous montre l’entrée de la rue du Pays. On y voit au premier plan à gauche le numéro 5, et, à droite, la rue Pellart et le café restaurant qui en fait le coin. La tête de sanglier en gros plan à droite est l’enseigne de la vielle charcuterie Lécaille « Au Sanglier », au 28 de la rue du Curé, que prolonge la rue du Pays. On remarque le côté massif des façades et l’animation qui règne dans la rue. Tout au fond on distingue le carrefour des rues des Lignes et Fosse aux Chênes. Tous ces immeubles sont revendus au milieu des années 70 à la société Le Toit Familial qui va se charger de les démolir. Une décision préfectorale de septembre 1976 l’autorise à procéder aux travaux.

La construction de la salle des sports, initialement prévue du type classique va prendre du retard à cause d’une modification dans le tracé de la courbe de la nouvelle avenue. La place étant plus mesurée que prévu, il faut revoir les plans et construire sur deux niveaux. Le chantier démarre en septembre 1978 sous la maîtrise d’œuvre de la Société d’Aménagement et d’Équipement du Nord.

La photo suivante nous montre la zone débarrassée de toute construction. Seul subsiste l’immeuble de la Croix-Rouge. La nouvelle salle des sports est terminée, et on attaque les fondations du parking. En médaillon une photo Nord Éclair illustre la vue qu’on a désormais vers l’église.

La zone après démolition
La zone après démolition

Les documents proviennent des archives municipales

Les galeries Maman Louise

En 1922 est installé au 179 rue de Lannoy Hector Delescluse et son épouse Adrienne Vancoppenolle. Il y exerce la profession de fripier.

Le précédent occupant de la maison était C. Fievet qui a été successivement en 1913 fripier, puis débitant de boisson. Avant cela, c’était une épicerie, tenue depuis 1886 par les familles Platel-Dekeyser, puis par Alfred Bonte, époux de Désirée Platel. Après la mort d’Alfred, Désirée cède le commerce vers 1900, et s’installe au 45 de la rue Ste Thérèse. Leur fils Henri, représentant de commerce, s’installe au 288, après avoir épousé Louise Papillon, la sœur d’Eugène Papillon-Bonte, le chausseur installé un peu plus bas dans la rue de Lannoy.

D’après un membre de la famille, Louise était très bonne et c’est à cause de cette qualité que le magasin de meubles qui nous occupe aujourd’hui aurait pris son prénom comme enseigne. Le couple quittera pourtant très vite le quartier pour ouvrir une maison de bonneterie d’abord rue du chemin de fer en 1903, puis boulevard de Reims après la deuxième guerre. Le couple conservera néanmoins une courée au 284 rue de Lannoy qu’on retrouve dans le Ravet-Anceau sous le nom de cour Papillon.

Le 179 à la fin des années 20
Le 179 à la fin des années 20

C’est à partir de 1924 que le commerce devient un magasin de meuble sous la raison sociale « meubles Hector Delescluse ». Deux ans plus tard, un agrandissement : on construit une extension au magasin sur trois étages dans la cour de la propriété, sur l’emplacement d’une ancienne bourloire qui s’étendait perpendiculairement à la rue. L’enseigne du magasin devient « à Maman Louise ». Une carte publicitaire montre le magasin avec sa nouvelle enseigne et une camionnette Renault datant du tout début des années 20, utilisée pour les livraisons. Un personnel nombreux pose autour de M. et Mme Delescluse pour la photo. La maison, tout en fabriquant du mobilier, rachète aussi des meubles qu’elle revend d’occasion.

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Les travaux continuent. En 1932, on installe une porte cochère dans la partie gauche de la façade. Cinq ans plus tard, la porte de droite est supprimée pour élargir la vitrine, l’accès se fait désormais par la double porte. En 1944, on fait surélever le mur de façade d’un mètre environ et poser un revêtement de grès flammé. L’architecte responsable de la transformation est C. Verdonck. La nouvelle façade figure en bonne place dans les publicités de la maison.

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Désormais les galeries Maman Louise vont diversifier leur activité. Si, en 1938, les naïves publicités se bornent à déclarer que Maman Louise « vend du bon, pas cher », elles nous indiquent ensuite que, à côté du mobilier, on peut s’y procurer des glacières « sans glace ni électricité » et des cuisinières au mazout. Elle vend après guerre des peintures et tableaux, ainsi que des poubelles d’appartement, et bientôt des « cocottes inexplosives », des sièges chromés et des meubles en métal, des chauffages au mazout, des « appareils au gaz « Demeyer », des réfrigérateurs « Givrogel ». Les journaux sont pleins de ces réclames, de même que le trottoir de la rue de Lannoy !

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Les galeries contribuent à animer la rue de Lannoy au long des années ; le commerce figure encore dans le Ravet-Anceau de 1988. Mais l’âge des propriétaires et la concurrence des grandes surfaces ont finalement raison de l’enseigne, et le magasin finit par disparaître du quotidien des roubaisiens, sinon de leur souvenir…

Photo Jpm – 07/2015
Photo Jpm – 07/2015

Les autres documents proviennent des archives municipales, de la médiathèque de Roubaix, et de collections particulières.

Le collège Samain

 

 

Photo Nord Eclair 1974
Photo Nord Eclair 1974

Au 30 de la rue d’Alger, au coin de la grande rue, est installée, depuis le début du 20ème siècle et jusque dans les années 60, la Filature de coton Motte et Compagnie. La propriété comprend également l’habitation d’Étienne Motte et de sa famille, située dans un parc. Après la fermeture de l’usine, il faut trouver un usage pour la friche ainsi constituée, qui représente cinq hectares de terrain. Son acquisition est décidée par la communauté urbaine en juin 1970 pour y ériger un collège d’enseignement secondaire. On réserve la moitié pour la construction prochaine d’un lycée technique industriel. La Voix du Nord précise qu’après la démolition de l’usine, de longs travaux de déblaiement et de préparation ont été nécessaires.,

Ce collège est prévu pour 1290 élèves. Il doit être mis en service à la rentrée scolaire 1972-73. Le service des constructions publiques du ministère de l’Équipement de Lille est chargé des travaux.

Le collège en construction. Photo la Voix du Nord 1972
Le collège en construction. Photo la Voix du Nord 1972

En juillet 1972, on procède aux aménagements intérieurs et aux abords. M. Desmulliez, vice-président de la communauté urbaine, accompagné de l’architecte M. Goulard, vient se rendre compte de l’état des travaux. L’inauguration officielle se fait conjointement avec celle du lycée technique du Boulevard de Paris. M. Roussel, principal du collège accueille fin février 1973, parmi de nombreuses personnalités, M. Notebart, président de la communauté urbaine et Victor Provo, le maire de Roubaix

L'inauguration Photo Nord Eclair
L’inauguration Photo Nord Eclair

On prévoit également de construire une salle de sports sur l’ancien dépôt du laboureur. Elle ne sera réalisée que beaucoup plus tard. La première année, le collège comporte près de 500 élèves, mais il doit faire progressivement le plein : on attend 300 élèves nouveaux en 6ème pour la rentrée prochaine.

Le collège est précédé d’un parking placé le long de la rue d’Alger. Une fois la grille passée, on découvre à droite le bâtiment administratif. Entre celui-ci et le bâtiment des cours, à gauche, une galerie couverte qui commande l’accès à la cour de récréation. Le bâtiment principal comprend trois étages dont les classes sont classiquement desservies par un couloir central. A son extrémité, et placé à angle droit, un bâtiment à un étage avec le préau au rez de chaussée, la restauration scolaire à l’étage, prolongé à l’arrière par les locaux de la SES. Une très grande cour permet les ébats des enfants.

Photo IGN 1975
Photo IGN 1975

Mais, au fil du temps, les locaux vieillissent, et, le nombre d’élèves diminuant, la décision est prise de remplacer l’établissement par un collège neuf qui serait construit à peu de distance le long du canal au coin de la rue d’Oran et du quai de Marseille. La déclaration d’utilité publique est faite en 2012. Construit sur une superficie de 14000 mètres carrés, il est prévu pour 550 élèves et une section de Segpa de 80 élèves. L’architecte est le cabinet Goulart-Brabant-Loïez.

Le futur collège – document de l'architecte – la Voix du Nord
Le futur collège – document de l’architecte – la Voix du Nord

On relate dans les journaux que le collège doit intégrer un hêtre pourpre planté en 1840 et inscrit au patrimoine de la ville de Roubaix, ce qui semble toucher le public, mais aussi la quincaillerie Carré, ex brasserie Salembier, qui a surtout été la ferme de la Grande Vigne, une des quelques grandes fermes roubaisiennes, considérablement plus ancienne que le hêtre, et dont le sort ne semble émouvoir personne. D’après les plans du futur établissement scolaire, seule l’entrée semble devoir être préservée…

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Les documents proviennent des archives municipales et de la médiathèque de Roubaix

La Tonne d’Or

En 1899 s’installe au 2 de la rue de Lannoy, au coin du boulevard Gambetta, la famille Herchuez-Thesse pour reprendre un estaminet tenu jusque là par M. Coucke et, avant lui, par M. Hamelin, puis par sa veuve. Emile Gustave Herchuez, né à roubaix en 1870, a épousé le 31 Aout 1895 Marie Florentine Thesse. Il est, au moment de son mariage, employé de mairie.

Deux ans plus tard, en 1901, Emile Joseph Delespierre épouse à 34 ans Sophie Clara Thesse, sœur aînée de Marie Florentine. Le couple reprend à partir de 1903 et jusqu’en 1935 ce café qui arbore fièrement l’enseigne de la Tonne d’Or. Emile Joseph Delespierre était veuf de Marie Angèle Dancoisne qu’il avait épousée en 1891, dont il a eu quatre enfants, dont un mort en bas âge.

La Tonne d'or dans les années 20.
La Tonne d’or dans les années 20.

Suzanne Delespierre, fille d’ Edouard Joseph Delespierre, le frère d’Émile, reprendra ensuite le café avant la guerre avec son mari, Robert Teintenier. Celui-ci, devenu président de la GBM et investi dans le groupement corporatif des brasseurs du Nord, laisse à son tour le café à sa sœur Émilienne qui va l’exploiter avec son mari Émile Henri Vandestocke. Mais Monsieur et Mme Vandestocke-Teintenier sont touchés par l’expropriation des riverains de la rue de Lannoy au moment de l’opération Edouard Anseele, et le café est démoli en 1965, bientôt suivi par les immeubles environnants.

Photo La Voix du Nord
Photo La Voix du Nord

Il faut transférer l’établissement à une autre adresse. Selon Nord Matin, le couple choisit de rester dans cette rue qu’ils aiment pour conserver leur clientèle et vont s’installer au 119, à l’angle de la place Ste Elisabeth. Ils y reprennent un autre débit de boissons aussi ancien que celui qu’ils quittent, puisqu’il figure à cette adresse depuis les années 1880. Son tenancier est alors Robert Dubolpaire. On réaménage le café, et on inaugure les nouveaux locaux au mois de juin 1965 sous la présidence de Victor Provo et en présence de nombreuses personnalités. Nord Matin, relatant cette inauguration, décrit la nouvelle Tonne d’Or comme un « véritable chef-d’oeuvre de bon goût et de lumière », et détaille son cadre agréable, son ambiance de gaieté, et son mobilier fonctionnel et sobre.

Photos Nord Matin
Photos Nord Matin

Le café continue donc sa carrière à cette nouvelle adresse. En 1973 il accueille le Pari Mutuel Urbain et les propriétaires se lancent dans la restauration à partir de 1984. Emile Henri Vandestocke décède en avril 1987, Emilienne l’année suivante. Le Ravet Anceau de 1988 fait état d’un café-Brasserie.

Aujourd’hui, le 119 rue de Lannoy n’abrite plus de commerce et semble un peu abandonné …

Photo Nord Eclair
Photo Nord Eclair

Les documents proviennent des archives municipales et de la médiathèque de Roubaix

1949, année de la Sainte Famille

En février 1949, l’abbé Potdevin, autrefois vicaire à l’église St Joseph, se prépare à devenir un curé bâtisseur dans le quartier du Hutin pour la quinzième paroisse de Roubaix. Le terrain de la future église est déjà choisi en bordure de la rue Mazagran, sur un espace occupé par des jardins ouvriers. En attendant, depuis le début du mois de février, une chapelle provisoire accueille les paroissiens, dans une salle des établissements Dubar Delespaul au n°292 rue d’Alger.

La chapelle provisoire Photo VDN
La chapelle provisoire Photo VDN

Le 3 avril 1949, intervient la pose de la première pierre. Sur le terrain devant accueillir le nouvel édifice, une tranchée a déjà été creusée pour délimiter ses contours. Le chanoine Delcour, doyen de Saint Martin préside la cérémonie, et il glisse à l’intérieur de la pierre un parchemin attestant la date de ladite cérémonie. Puis il est reconduit avec l’abbé Potdevin processionnellement au presbytère.

Pose de la première pierre Photo VDN
Pose de la première pierre Photo VDN

En mai, le chantier est bien avancé, grâce aux membres de cette nouvelle paroisse, car tout le monde s’est investi tant financièrement que physiquement.

Avancement du chantier Photo VDN
Avancement du chantier Photo VDN

Le 3 juillet 1949, le cardinal Liénart, accompagné de son vicaire général Mgr Bouchendomme, est reçu rue Delespaul, chez M. Marissal, membre du Comité paroissial d’organisation de la cérémonie d’inauguration. Un cortège se forme comme suit : des scouts, des vélos fleuris, la Fanfare Wattrelosienne, des petits enfants en blanc, le groupe représenté de la Sainte Famille, les mouvements paroissiaux, le cardinal entouré du clergé. L’itinéraire emprunte les rues pavoisées de Constantine, d’Alger et de Mazagran. A l’entrée de la nouvelle église, sur les marches, M. Vantorre membre du comité paroissial accueille le chef du diocèse. Le Prélat prend alors la parole : la communauté paroissiale saura se donner l’église qui lui convient. Nous allons, en bénissant les pierres du nouvel édifice, recommander à Dieu chaque foyer, chaque famille. Et il bénit toute la foule agenouillée. Les clefs du sanctuaire lui sont présentées par la petite Marie Odile Hennion, le cardinal Liénart ouvre les portes et entre suivi par les paroissiens. Il va présider la première messe du nouveau sanctuaire. L’abbé Potdevin officie en dialogue avec l’assistance. Le Psaume 150 de César Franck termine la cérémonie. Le chef du diocèse est ensuite reçu chez Melle Verdonck, qui a offert sa maison comme première chapelle de la paroisse de la Sainte Famille.

Cérémonie d'inauguration Photo VDN
Cérémonie d’inauguration Photo VDN

Trois mois plus tard, le frontispice de la Sainte Famille s’orne d’un magnifique bas relief, réalisé par deux enfants de la paroisse, Melle Marie Geneviève Dodin et son frère Jacques, tous deux anciens élèves de l’Ensait et à ce moment élèves de l’Ecole des beaux Arts de Paris. L’oeuvre représente le retour d’Egypte de la Sainte Famille, taillé à même la pierre. Elle mesure 2,50 mètres sur 0,80 mètre, et s’encastre dans l’alvéole située au dessus du portail. Le 2 Octobre 1949, elle est inaugurée par l’abbé Potdevin, après une intervention de l’abbé Boussemart sur le rôle du foyer chrétien devant les commandements de la Sainte Église.

Le bas relief de la Sainte Famille Photo VDN
Le bas relief de la Sainte Famille Photo VDN

Tous ces événements prouvent s’il en est besoin que 1949 fut vraiment l’année de la Sainte Famille !

Inauguration du bas relief Photo VDN
Inauguration du bas relief Photo VDN

Les immeubles du square Destombes

En 1952, Roubaix est couvert de chantiers CIL : le groupe du Pont Rouge, le Fort Desprez, les lotissements divers du Nouveau Roubaix, le parc de la Potennerie et le square Destombes en font partie.

Etat du chantier en 1952 Photo NE
État du chantier en 1952 Photo NE

Les immeubles construits par le CIL dans le square Destombes ont de nombreux points communs avec ceux de la Potennerie. Les deux lotissements ont en effet obligation de préserver les plantations et arbres existants. A la Potennerie, l’achat de la propriété privée Huet va permettre la construction d’immeubles collectifs, après la démolition de la maison de maître du lieu, dite château Huet. Le square Destombes appartient à la ville, qui vend une partie de sa surface pour construire des immeubles identiques.

Plan CIL Square Destombes Photo NE
Plan CIL Square Destombes Photo NE

Les plans des immeubles du CIL du square Destombes sont sensiblement ceux qui ont été utilisés pour réaliser les immeubles de la cité du Galon d’eau, de la cité des Canaux, et de la cité du Pont Rouge. Pour le premier site cité, ils se trouvent à l’angle de la Grand Rue et de la rue Nadaud. Pour le second, ils sont en front à rue du boulevard Gambetta à Tourcoing. Pour le troisième, ils se trouvent dans l’angle de la rue de Lannoy et de la rue Yolande.

Plan des immeubles AmRx
Plan des immeubles AmRx

C’est la société le Toit Familial sise 16 rue St Vincent de Paul à Roubaix qui va construire. Cette société a fait l’acquisition du terrain (5529 m²) auprès de la ville le 26 avril 1952. Le permis de construire a été délivré le 10 janvier 1952, et l’arrêté de certificat de conformité délivré le 28 avril 1954.

En tête le Toit Familial AmRx
En tête le Toit Familial AmRx

Entre-temps, le CIL aura construit trois immeubles de trois étages parallèles à la rue Lalande et un quatrième perpendiculaire, plus long que les trois précédents, et avec un décrochement, du à la configuration des lieux. Tous ces immeubles sont réalisés au fond du square, loin du déferlement automobile de la rue Pierre de Roubaix. L’espace jeux pour enfants a été préservé, ce qui ajoute à la qualité de vie des résidents.

Le square et les immeubles Coll Particulière
Le square et les immeubles Coll Particulière

Le 25 août 1956, le CIL demande à la ville de Roubaix la certification que les immeubles collectifs du square Destombes sont en état d’être habités dans toutes leurs parties (88 logements) et qu’ils sont affectés à l’habitation aux ¾ de la superficie totale du terrain. Auront ainsi été réalisés, quatre bâtiments collectifs comportant 88 appartements.

Le square aujourd'hui Photo Google
Le square aujourd’hui Photo Google

 

 

 

Instantané 1973 ter

Nous avons traité la rue Jules Guesde axe commercial important du quartier de la Potennerie, puis du quartier du Tilleul. Voyons à présent au-delà du carrefour avec la rue Pierre de Roubaix, sa configuration commerciale dans le quartier du Pile.

Au carrefour de la rue Pierre de Roubaix Photo Google Maps
Au carrefour de la rue Pierre de Roubaix Photo Google Maps

La rue Jules Guesde s’ouvre côté impairs vers le Pile par la pharmacie Schembert aux n°267-269, aujourd’hui encore présente comme Pharmacie du Pile. Un peu plus loin, se trouvait au n°277 la boucherie Duhameau, puis le café de Mme Florquin, avant la cour Lefebvre. Le n°283 n’est plus signalé comme commerce en 1973, la présence de carreaux émaillés sur sa façade laisse supposer qu’il a pu l’être dans un passé récent. La cour Fauqueu suivait, aujourd’hui démolie. L’épicerie Decoster, au n°293, la pâtisserie Coquet au n°299, et les cycles Debenne, ancienne maison Derryx au n°301, forment un bel ensemble commercial, terminé par le café Lambrecq au n°303, siège du Cercle Artistique Roubaisien. Au n°305, le shopping pull complète cette énumération jusqu’à la rue Monge.

Magasin Aupoix au n°321 Pub NE
Magasin Aupoix au n°321 Pub NE

A l’angle de la rue Monge, le magasin de Marius Aupoix, plombier zingueur, au n°321. Au n°327, une enseigne marquée du mot bière indique que se trouvait là un détaillant de vins, Melle Delespaul. Le marchand de chaussures Lefebvre Lehu au n°341 et le café tabacs PMU d’Albert Vercruysse au n°343 nous amènent à la rue de Condé. Au delà, jusqu’à la rue Marceau, il n’y a plus que des maisons d’habitations à un étage.

La belle porte du n°242 Photo Google
La belle porte du n°242 Photo Google

Du côté des pairs, la rue Jules Guesde entre dans le Pile avec l’épicerie Duhamel au n°238, et le magasin a toujours la même vocation. Aux n°242-244, le magasin beurre, fromages et œufs de Roger Claebots, avec sa magnifique porte ouvragée. Un peu plus loin, après la rue Copernic, le papetier Mestdagh est installé au n°262, le volailler Vanhersecke au n°270, et les laveries du Pile sont au n°272. Le boucher Chih au n°278 se trouvait entre la cour Dhalluin et la cour St Eugène. Suivaient le marchand de chaussures Horvath au n°280, le marchand de journaux Herman au n°282, et la cour Delannoy au n°286. La société de tapis Florent et Cie au n°294-296 précédait une nouvelle courée, la cour Louis Henry. Au n°302, un boucher hippophagique, M. Dutoit, la parfumerie Croin au numéro suivant, et au n°308 un fleuriste à l’enseigne du Lilium, M. Poix. Le pâtissier Lefebvre au n°312, et le cafetier Ladrouz au n°314, nous amènent à la rue de Condé.

Les laveries du Pile Pub NE
Les laveries du Pile Pub NE

Le commerce d’alimentation de M. Deconinck se situait aux n°316 à 322. La rue Jules Guesde se poursuit avec des maisons à étage, avec quelques vieilles vitrines qui laissent supposer d’autres échoppes plus anciennes, et se termine dans la rue Marceau.