Ancolie et le Jardin d’Ancolie

La Place de la République, autrefois appelée Place Verte, au centre du village de Hem, a toujours été très commerçante et le numéro 4 de la Place a abrité des commerces variés. Au début des années 50, c’est une épicerie qui s’y trouve, gérée successivement par les couples Berton-Ducatillon puis Bazin-Mory.

Photo des numéros 4 à 6 Place de la République durant les années 1950 (Document collection privée)

A la fin des années 60 c’est Mme Despret qui s’y installe ; elle est alors répertoriée dans le Ravet-Anceau à la fois dans les catégories légumes et poissonnerie. Puis le commerce devient : Desprets fruits et primeurs dans les années 1970 et pendant près de 30 ans.

Photo de la place dans les années 1980 (Document Hem 1000 ans d’histoire)

Instantané de mémoire: « Lorsque je m’installe à Hem, fin 1986, à deux pas de la Place de la République, pas d’hésitation à avoir, pour les fruits et légumes, je passe chaque semaine chez Desprets. Quelque soit l’heure où je choisis d’y aller je dois faire la queue car le magasin ne désemplit pas. Tout le monde y va ; c’est une institution du centre ville ».

Le journal Nord Eclair publie régulièrement des publicités et lui consacre même un encart publicitaire avec photo en 1979. Par ailleurs les Ets Desprets font leur publicité dans différentes parutions notamment publiées par la municipalité hémoise.

Publicités classiques et encart publicitaire avec photo (Documents Nord-Eclair)
Publicités insérées dans différentes parutions (Documents Historihem)

En Mai 2004, c’est un tout jeune fleuriste : Nicolas Pomart, qui reprend l’ancienne boutique de fruits et primeurs pour y installer son commerce de fleurs à l’enseigne : « Ancolie ». Au fil des ans et de l’évolution de sa fibre artistique, Nicolas Pomart fait évoluer la devanture de son commerce ainsi que l’aménagement intérieur de celui-ci et cherche toujours à y proposer des nouveautés.

Photos de la devanture du commerce en 2008, 2013, 2016 et 2018 (Documents Google Maps)

Photos de l’intérieur du magasin en 2022 (Documents Facebook Ancolie)

Il y a déjà plusieurs fleuristes à Hem, dont Jean-Michel Clarisse, installé 208 rue Jules Guesde depuis 1979, au moment de l’ouverture d’Ancolie à Hem Centre. Ce fleuriste qui fait partie de l’Union des Commerçants Hem J’aime et qui propose les services de livraison Interflora a une très bonne renommée dans la ville et fait de la publicité dans le journal Nord-Eclair.

Publicité (Document Nord-Eclair) et photo du magasin dans les années 1980 (Document Historihem)

Instantané de mémoire :« De la même façon que pour les fruits et légumes, en ce qui concerne les fleurs j’ai pour habitude de me tourner vers Jean-Michel Clarisse chez qui mes parents, demeurant rue des Ecoles, ont toujours plaisir à se fournir. C’est ce fleuriste qui décore d’ailleurs la voiture de mon père le jour de mon mariage et me fait mon bouquet de mariée » .

Décoration de la voiture et bouquet pour le mariage (Document collection privée)

Jean-Michel Clarisse et son épouse restent pendant près de 40 ans dans leur joli commerce où, tandis que Jean-Michel compose de magnifiques bouquets dans son atelier, son épouse sert la clientèle avec professionnalisme et une gentillesse exceptionnelle. Leur magasin est très coloré et attirant.

La boutique Clarisse en 2008 et 2016 (Documents Google Maps)

Lorsque le couple cède son commerce pour prendre une retraite bien méritée, Nicolas Pomart le reprend, fort de son expérience à Hem centre et, après quelques travaux d’aménagement, ouvre sa deuxième boutique de fleurs à Hem à l’enseigne : Au jardin d’Ancolie, embauchant au passage 2 personnes expérimentées pour l’assister sur les 2 points de vente.

Publicités pour le nouveau magasin (Document Facebook)

Nicolas Pomart modernise la boutique aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur et lui apporte sa touche personnelle. Il crée également un profil Facebook pour chacun des 2 magasins afin de pouvoir y présenter en temps réel toutes les nouveautés à la fois florales et décoratives qu’il propose à sa clientèle en fonction des saisons.

La boutique vue de l’extérieur en 2018 et 2020 (Documents Google Maps)
Nicolas Pomart dans sa boutique (Document Facebook Jardin d’Ancolie)

Remerciements à Historihem

Visite d’une journée à « La Lainière »

document collection privée

En 1956, la direction de l’entreprise de « La Lainière de Roubaix » souhaite faire visiter son impressionnante usine à sa clientèle. Elle affrète alors plusieurs trains à plusieurs reprises, pour faire venir ses clients dépositaires des marques Pingouin et Stemm, directement sur les quais de l’usine au sein même de l’entreprise.

La  »gare » du Crétinier ( document collection privée )

Il faut préciser que la gare SNCF du Crétinier à Roubaix-Wattrelos n’existe pas ! En effet, ce n’est pas une gare SNCF : c’est la gare privée du peignage Amédée Prouvost.

La ligne de chemin de fer Menin-Somain passe entre les bâtiments de l’usine de la Lainière. Un embranchement particulier permet la réception des matières premières et l’expédition des produits finis. La direction a donc profité de cet embranchement pour en faire « la halte du Crétinier ».

document Nord Eclair 1956

A chaque fois, cinq à six cent visiteurs descendent des trains. Ils arrivent de toute la France, via Paris, et sont accueillis par les cadres de l’usine. Vingt groupes de 25 personnes sont alors formés et la visite peut commencer. Chaque groupe démarre une longue expédition de plus de 3 heures, à travers le dédale des ateliers.

document collection privée

Le peignage Amédée Prouvost, en cette année 1956, est une usine plus que centenaire. 4500 employés dont 3000 femmes y travaillent. L’usine a une superficie de 15 hectares.

20 millions de moutons sont tondus chaque année pour les laines du Pingouin. Les toisons laineuses proviennent d’Australie et de Nouvelle Zélande. La laine brute subit de multiples opérations de triage, lavage et cardage.

Le triage de la laine ( document collection privée )

Poursuivis de salle en salle par l’odeur spécifique du mouton, les visiteurs arrivent dans l’immense centrale électrique grande comme une église, où on leur communique des chiffres records annuels : 48.000 tonnes de charbon, 300 millions de litres d’eau chaude, 37 millions de Kwh etc

La production est également impressionnante  car l’entreprise possède 90.000 broches de filature. Parmi les 3000 ouvrières beaucoup viennent quotidiennement du Pas de Calais. La production se fait 6 jours sur 7 en 3 équipes donc 24h / 24h.

La filature ( document La Lainière )

Les clients continuent ensuite leur visite par la teinturerie en écheveaux, puis la salle des « pelotonneuses » qui produisent une pelote à la seconde et enfin la salle des « remailleuses » qui fabriquent les chaussettes Stemm.

Les dépositaires Pingouin et Stemm sont enchantés de leur venue. Ils sont surpris par ces couloirs interminables ( parfois de 400m de long ) mais également par la propreté des locaux y compris ceux de la teinturerie. Ils ont pu, lors de cette visite, comprendre parfaitement la transformation très complexe du ruban de laine en fil, et du fil en pelote.

document collection privée
document collection privée

La visite se termine, un apéritif est servi au Pavillon du stade Amédée Prouvost où débuta l’époque héroïque du C.O.R.T. ( Club Olympique de Roubaix-Tourcoing ). Un repas est ensuite servi au restaurant de l’usine dans un cadre plaisant et aéré. Jacques Prouvost, administrateur délégué, Philippe Bourguignon, directeur général et Jacques Thomassin, directeur de la publicité assistent bien évidemment au repas.

document collection privée

Les concessionnaires des laines du Pingouin peuvent à la fin de leur visite, expédier une carte postale datée du 18 Juin 1956.

document collection privée

L’objectif de ces visites très bien organisées est bien-sûr de créer un véritable esprit de famille entre le producteur et son client.

Au cours des années suivantes, ce sont 2 illustres visiteurs qui vont honorer l’entreprise de leur présence : en 1957, Elizabeth II d’Angleterre et en 1960, Nikita Kroutchtchev.

Inauguration du parc municipal des sports Léo Lagrange

C’est Augustin Laurent, député et président du Conseil Général qui présida l’inauguration du parc municipal Léo Lagrange, le dimanche 23 avril 1950. Diverses manifestations sportives et autres se sont déroulées dans la localité. À 10 heures 45, la municipalité leersoise reçoit à la mairie Mme Léo Lagrange et les autres personnalités parmi lesquelles les maires de Roubaix, Tourcoing, Lys.

Les personnalités présentes à l’inauguration Photo NE

À 11 heures un cortège se forme qui emprunte la rue du Général de Gaulle, la Place, les rues des Patriotes, Joseph-Leroy et Pasteur. Les personnalités citées, le Conseil Municipal leersois, la section socialiste de Leers et d’importantes délégations socialistes du canton de Lannoy, de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos, des délégations des sociétés locales, des enfants des écoles publiques et du personnel enseignant entrainés par l’Harmonie Municipale.

Mme Léo Lagrange coupe le ruban Photo NM

Puis c’est l’arrivée sur le terrain et la cérémonie d’inauguration présidée par M. Augustin Laurent. Mme Léo Lagrange coupe le ruban symbolique donnant ainsi accès au terrain sur lequel pénètrent alors l’important cortège et un grand nombre d’habitants. Sur l’estrade officielle, M. André Kerkhove, maire de Leers prend la parole puis c’est au tour de Lucien Leclercq délégué régional des sports, avant qu’Augustin Laurent n’évoque Léo Lagrange dont le nom a été donné au parc des sports leersois, et qui fut secrétaire d’État aux sports et Loisirs dans le gouvernement du front populaire. Il fut un innovateur de premier ordre sur le plan des sports et de l’éducation physique.

L’entente leersoise Photo NM

L’après midi, place aux sports ! À 14 heures 45 c’est la présentation des équipes qui vont se disputer un match de football. La Stella de Lys est le champion de la 2e division du district terrien, et l’Entente Sportive Leersoise est constituée par la fusion des deux clubs leersois, le Racing et la Jeunesse Sportive. Les Lyssois plus habitués à jouer ensemble remportent le match par quatre buts à zéro. À 16 heures est donné le départ du grand prix cycliste Léo Lagrange, disputé par 78 coureurs sur une distance de 60 kilomètres. C’est la section locale de la SFIO qui l’organise sous le patronage du journal Nord Sports et sous le contrôle de la F.S.G.T. (Fédération sportive et gymnique du travail). Le départ est donné près du café Alfred Heye rue Joseph-Leroy, et la course emprunte l’itinéraire suivant : rues Joseph-Leroy, des Patriotes, Général de Gaulle, de Wattrelos, Pierre Catteau, pavé du Coulombier, rue de Lys, Joseph-Leroy. L’arrivée est prévue vers 18 heures au parc municipal. Le vainqueur est le croisien Mehens. À 17 heures un match de basket féminin oppose l’ABC de Lys à l’Évolution Sportive Roubaisienne. Les Lyssoises l’emportent par 12 points à 8. À 18 heures 15, c’est la remise des coupes et breloques par la municipalité. L’Harmonie Municipale qui prête son concours à ces différentes manifestations a exécuté les hymnes nationaux belge et français.

Les basketteuses, ABC de Lys et  Evolution Sportive Roubaisienne Photo NM

L’agence bancaire de la Société Générale à Hem

C’est dans l’annuaire de 1947 à 1949 qu’est répertorié pour la 1ère fois le n° 115 de la rue Jules Guesde, au nom de Lemenu, dans la catégorie peinture, droguerie, papiers peints. Toutefois son entreprise date déjà de plus de 10 ans à cette époque puisqu’une publicité figure dans la presse de 1935.

Publicité de 1935 au nom de Lemenu-Mathon (Document archives Historihem)

Ce commerce évolue par la suite vers la décoration intérieure et toute la partie décors funèbres figurant dans cette publication n’est plus évoquée dans une autre publicité, parue quelques années plus tard, au seul nom de Lemenu. On peut constater que la nouvelle activité de la maison est axée sur les rideaux, avec confection de panneaux de toutes dimensions.

Autre publicité au nom de Lemenu (Document archives Historihem)

Dans les années 60, le commerce est ensuite répertorié, dans la catégorie droguerie par le Ravet-Anceau de l’époque, sous les noms successifs de Lepers puis Burlin. Le bâtiment qui abrite ces magasins successifs est une petite maison à basse toiture dans une rangée d’habitations et commerces du même style.

C’est dans les années 1970 qu’une banque prend le relais des petits commerces précédents. Il s’agit d’une agence de la société générale qui dépend de la grande succursale roubaisienne, sise avenue Jean Lebas. L’aspect extérieur n’est que peu modifié si ce n’est la présence d’une grille protectrice de la porte d’entrée et l’agence est manifestement l’une des plus petites de la métropole.

Agence de la société générale dans les années 1970 (Document archives Historihem)

C’est l’époque où les agences bancaires distribuent chaque année des petits calendriers publicitaires de poche à leur clientèle et l’agence de Hem ne fait pas exception à la règle, en profitant pour diffuser un petit plan de sa situation dans la ville. Sur ses publicités parues dans la presse apparaît également le logo de l’association commerçante hémoise : les commerçants d’Hem, j’aime.

Calendrier publicitaire et publicité portant le logo de l’association commerçante de la ville (Documents collection privée et archives Historihem)

La Société Générale est facilement identifiable par les initiales «SG» et elle a longtemps utilisé ces deux lettres pour communiquer. Depuis 1969, elle s’est dotée d’un logo en forme de spirale qu’on appelle le logo Pasquier en référence à son créateur. C’est ce logo qui figure sur l’enseigne des agences dans les années 1970 ainsi que sur tous les documents publicitaires.

Monogramme SG et Logo Pasquier (Document Culture Banque)

Ensuite la banque adopte un logo rouge et noir de la forme d’un carré pour représenter la solidité et la rigueur d’un groupe qui s’internationalise. Ce logo est ensuite apuré sans le nom de la banque « Société Générale » qui se glisse sur le côté droit de la forme, une astuce qui permet à la banque d’harmoniser son identité visuelle à l’international.

Nouveau logo carré rouge et noir et évolution suivante (Document Culture Banque)

L’enseigne des agences suit exactement la même évolution comme le démontre les photos de l’agence hémoise en 2008 (carré avec le nom de la banque au milieu) et 2018 (carré apuré du nom avec une simple bande blanche au milieu).

La façade de la Société Générale de Hem avec sa nouvelle enseigne en 2008 puis 2018 (Documents Google Maps)

Pendant ces dix années, comme le montrent les photos, l’agence hémoise est munie d’un distributeur bancaire, lequel est signalé par le site du Petit Fûté. C’est à priori le seul Distributeur Automatique de Billets (DAB) figurant dans la rue Jules Guesde à Hem pourtant longue de plusieurs kilomètres.

Signalement du DAB de la SG par le Petit Fûté (Document site internet)

En 2018, la municipalité annonce dans Tout’ Hem un projet de nouveau centre commercial : « La Blanchisserie », rue Jules Guesde. La construction ne débute cependant qu’en mars 2019. Confiée à l’agence VDDT Architecte, l’opération consiste en la réalisation d’un pôle commercial constitué de 6 cellules commerciales livrées semi-finies, l’aménagement spécifique des locaux étant à la charge des futurs preneurs. 

Annonce de la municipalité (Documents Tout’Hem)
Nature du projet (Document site internet VDDT)

L’agence Hémoise de la société générale décide de déménager et d’occuper l’une des cellules de ce nouvel espace commercial spacieux et lumineux. Elle intègre donc en 2020 la cellule E de l’espace commercial « La Blanchisserie » sis au n° 348 de la rue Jules Guesde et s’éloigne ainsi du centre d’Hem vers la ville de Lannoy.

Nouvelle agence bancaire hémoise en 2020 (Document Google Maps)
Le 115 rue Jules Guesde en 2020, agence fermée et enseigne non encore démontée (Document Google Maps 2020)

Article dédié à Philippe Fontenay

Remerciements à la ville de Hem et l’association Historihem

L’inauguration de 1960

L’inauguration des nouveaux bâtiments du Groupe Jean Zay, alias le groupe scolaire du Sapin-Vert ont lieu le 22 mai 1960, après la réalisation de la troisième tranche de travaux. Elle se déroule sous la présidence de M. le ministre de l’ Éducation Nationale, du Préfet du Nord, du Président du Conseil Général et sous le patronage de la municipalité de Wattrelos.

Vue générale de l’école du Sapin-Vert doc collection particulière

À 10 h 45, rassemblement au terrain d’éducation physique rue Léo-Lagrange des personnalités, des sociétés participantes et des enfants des écoles. À 11 heures, c’est l’inauguration et la visite de la salle de gymnastique. Départ en cortège par la rue Claude Monet, avenue Vincent Van Gogh, rues de l’Union, du Mont-à-Leux, Victor Hugo et du Sapin-Vert. Après l’inauguration, discours.

Vue générale de la cour doc collection particulière

Vers 12 heures, visite des nouvelles écoles de garçons et maternelle. Puis un concert est donné par la Musique Municipale dans la cour de l’école des garçons.

L’après midi, de 15 heures à 17 heures, sur le podium dans la cour de la nouvelle école de garçons, les enfants des écoles maternelle rue Delecourt, maternelle rue de l’Union, l’école des filles rue Delecourt et l’école des garçons rue du Sapin-Vert exécutent des danses, ballets, chants, poèmes, saynètes, et mouvements d’ensemble.

Vue de l’école doc collection particulière

De 17 heures à 19 heures, est donné un gala de variétés avec le concours d’artistes régionaux. Pendant l’après midi, visite de l’exposition de travaux d’élèves des écoles de garçons et de filles et des enfants des maternelles. Dans la nouvelle salle de gymnastique, est organisé un tournoi de basket et une démonstration de gymnastique avec le concours des équipes de l’Etoile d’Oignies, l’Excelsior de Roubaix, l’Amicale du Plouys de Wattrelos, l’US Tourquennoise.

Les cuisines de l’école doc collection particulière

La population fut cordialement invitée à venir découvrir les nouveaux locaux et à encourager et applaudir les réalisations des enfants, et de leurs maitres et maitresses. Prochains projets annoncés par le maire Jean Delvainquière : la nouvelle école de filles du centre en bordure de la rue Jean Jaurès, une maternelle en annexe de l’école de garçons du Crétinier, un nouveau groupe scolaire dans le cadre de la plaine de Beaulieu, et une nouvelle annexe du lycée de Roubaix. Un programme chargé !

A Mac Mahon

A la fin du 19ème siècle, le numéro 29, au coin du boulevard de Paris et de la rue Chanzy est occupé par le Café Mac Mahon, ainsi nommé en hommage au Marechal Patrice de Mac Mahon, président république de 1873 à 1879. Ce débit de boissons est tenu par Em. Dendievel en 1885, puis J.Lienard. Dans les premières années du 20ème siècle, il est tenu successivement par un dénommé Henneuse, puis par F.Schelstraete et finalement F. Vermant en 1910.

Le propriétaire y fait établir en 1902 une grande vitrine en remplacement de quatre fenêtres étroites.

La vitrine de 1902

Le 30 mai 1914, Louis Etienne Delescluse, né 1888, épouse Léontine Peteaux née à Pottes, Belgique, en 1893. Louis habite 109 Grande rue avec sa mère ; il est électricien. Son père, Louis Joseph Delescluse est décédé, sa mère a pour nom Adèle Camberlyn. Léontine, la femme de Louis, était la demoiselle de magasin du 109 Grande rue. L’immeuble, après avoir abrité un estaminet en 1908, comportera en 1920 un magasin d’électricité.

Le 109 grand rue – photo Google

Adèle quittera, après le mariage de son fils, le magasin de la grand rue pour aller habiter 85 rue du Moulin où on la retrouve en 1920 lors du mariage de son deuxième fils Hector avec Adrienne Vancoppenolle.

Le 85 rue Jean Moulin au premier plan à droite

Hector est alors marchand de meubles car les deux frères ont ouvert un magasin de meubles à l’enseigne « Delecluse frères » au 27-29 boulevard de Paris. Il s’installera en 1922 au 179 rue de Lannoy avec son épouse Adrienne pour y exercer la profession de fripier, avant de revenir à son métier précédent et ouvrir lui aussi un magasin de meubles, les « meubles Hector Delescluse » qui deviendra ensuite les « meubles maman Louise », enseigne qui a fait l’objet d’un précédent article sur notre Blog.

Louis conserve le magasin boulevard de Paris. Dès lors, ce magasin prendra pour raison sociale « L. Delecluse, meubles » en 1925, puis « A Mac Mahon », reprenant le nom du café d’origine. Louis possède alors un atelier de fabrication à Croix.

Les affaires prospèrent et le commerce est rapidement doté d’une fabrique de meubles, installée au 20 rue Chanzy, à quelques pas du magasin. Le document suivant y montre un personnel nombreux.

C’est devenu aujourd’hui une habitation particulière.

Le 20 rue Chanzy – photo Google

Le commerce continue à s’étendre et Louis ouvre une succursale, située d’abord au 27 de la grand-place, non loin de l’entrée de la grand-rue.

Le 27 grand place

Pourtant, la succursale se déplacera ensuite d’une vingtaine de mètres pour prendre place dans la grande rue où on la retrouvera au numéro 3 en 1939. A cette dernière adresse, Mac Mahon succède à un magasin chaussures en 1908, remplacé par un marchand de pianos en 1920.

Ce déplacement est peut être dû à des soucis financiers consécutifs à la crise qui a sûrement incité la clientèle à hiérarchiser ses dépenses, ce qui entraîne la fermeture de l’usine de fabrication. Sur la publicité, on mentionne une maison à vendre, à usage de café. Il s’agit sans doute du 27 grand place, puisqu’à cette adresse sera situé le Palais de la Bière en 1939. On y parle également d’une usine à vendre, sans doute l’atelier de fabrication des meubles. Cette usine semble se situer à la Croix Blanche, au bout de la rue de Lille et correspondre à la fabrique de Croix dont il a été question plus haut.

Au 3 grande rue, Delescluse est toujours cité en 1939, mais on trouve une agence de voyages en 1953. La succursale est définitivement fermée. Par contre, en ce qui concerne le magasin principal boulevard de Paris, le bâtiment bas sur la gauche a été ajouté à l’ensemble et constitue désormais une annexe.

Le magasin boulevard de Paris

En 1965, la publicité ne fait plus mention non plus de l’atelier de fabrication, ce qui semble indiquer qu’à la belle époque du formica, Louis s’est recentré sur la vente de meubles. Par contre, on voit que le point de vente offre quatre niveaux, ce qui semble inclure le sous-sol.

Le commerce de meubles est toujours attesté en 1973, alors qu’en 1988 on trouve à cette adresse un restaurant Mac Mahon, qui garde l’appellation originelle. Aujourd’hui c’est toujours un restaurant, mais la raison sociale est maintenant « la Palmeraie ».

Les documents proviennent des archives municipales et de la médiathèque de Roubaix.

La Pouponnière

La maison située au 1 boulevard de Reims à Roubaix, à l’angle de la rue de Lannoy, a longtemps été occupée par des particuliers : H Verbauwhede dans les années 1940, puis E Jhys, représentant, dans les années 1950.

Plan cadastral

Au début des années 1960, Guy Duhin y installe son cabinet de masseur-kinésithérapeute. En plus de son activité, il propose également à sa clientèle un luxueux sauna scandinave avec douche mitigée, douche thérapeutique et salle de relaxation. Quelques temps plus tard, il investit dans du matériel pour le traitement de la cellulite. Son cabinet reste actif à cette adresse jusqu’en 1972.

documents collection privée 1967 et 1972

Jean-Marie Tirsel est commerçant-artisan en 1973. Il gère son entreprise «Technibois» au 155 rue Jouffroy. Avec son épouse, il reprend l’ancien cabinet du kinésithérapeute en 1973 et le transforme en commerce. La façade est complètement modifiée. De grandes vitrines remplacent les fenêtres pour la création d’un magasin d’articles pour enfants. C’est un endroit idéalement bien placé au carrefour de deux grandes artères importantes de la ville. La superficie du point de vente est de 131 m2.

documents archives municipales
documents archives municipales

A l’approche de la fin des travaux, une certaine effervescence se fait sentir dans le quartier. Les voisins se posent la question : mais qu’est-ce donc, ce magasin aux murs peints en rose bonbon comme une maison de poupées, avec l’enseigne « La pouponnière ».

Le commerce ouvre rapidement à l’automne 1973. On y découvre des landaus, meubles, layettes, du matériel de puériculture et des jouets premier âge.

document Nord Eclair 1973

M et Mme Tirsel accueillent chaleureusement et conseillent utilement. Ils font partie du Groupement « MamanBébé » qui garantit une haute qualité des articles proposés et qui ne peut laisser indifférents des acheteurs avertis, soucieux de préserver tout ce qui touche à l’enfance et à nos chères têtes blondes.

L’ouverture est un succès, les majorettes du Sport Ouvrier Roubaisien sont présentes et assurent une parade américaine. L’intérieur du magasin est gai et pimpant. Un immense choix d’articles est proposé pour les futures mamans et les jeunes enfants.

Ce succès de l’ouverture conforte et motive le couple Tirsel. Ils ont bien l’intention de développer leur gamme de produits en y ajoutant une gamme complète de peluches : des centaines et des centaines de peluches adorables et, bien sûr, celles de Walt Disney.

document collection privée 1975

Mr et Mme Tirsel proposent régulièrement des animations pour dynamiser leur commerce : des portraits gratuits par un photographe, pour les enfants accompagnés, la semaine de Noël, des promotions sur les meubles, les vêtements pour futures mamans, la layette ou la puériculture tout au long de l’année.

documents collection privée 1976 et 1982

Au début des années 1990, M et Mme Tirsel prennent une retraite bien méritée. Le commerce est alors repris par Dominique Cholet qui transforme le magasin lequel devient « La Boutique des Loisirs » en 2000. L’établissement propose des loisirs créatifs, travaux manuels, beaux arts, arts graphiques, papeterie créative, broderies fils et taffetas, encadrement, livres, etc

Photo Google Maps 2008

Le magasin ferme en 2010. Il sera repris en 2014, et devient alors une boucherie-épicerie Zino en 2014, gérée par la famille Tellache qui décide que l’ouverture du magasin se fera par le 338 rue de Lannoy. La boucherie est encore présente de nos jours.

Photo BT 2020

Remerciements aux archives municipales

Hem en Fête (Suite)

En 1979, des innovations viennent redonner un coup de jeune à la manifestation : concours de pétanque et petit train touristique dans le quartier de Beaumont, puis le lendemain dans les quartiers de la Lionderie et de la vallée, bal musette le soir rue de Beaumont derrière la mairie, matchs intervilles de volley ou hand ball au parc des sports, apéritif concert, démonstration de karaté et matchs de catch, et surtout envol du ballon : le Lion des Flandres avec à bord Mme Provo, épouse du maire, et Mr Muchery le pilote (président de l’association aérostatique de France), puis concert de trompes de chasse avant le bal, les allumoirs et enfin le feu d’artifice.

L’envol du ballon, les petits ballon pour tester le vent, Mr Provo saluant son épouse depuis le sol et Mme Provo et Mr Muchery à bord de la nacelle (Documents Nord-Eclair)

L’année suivante, en 1980, Hem en fête est l’occasion de présenter aux habitants le foyer logement qui ouvrira bientôt sous le nom de Résidence de la Marque. Une course de garçons de café est organisée par les cafés du Centre Ville, suivi d’un concert apéritif animé par la batterie-fanfare scolaire de Tourcoing, puis du concours de pétanque et du cortège mené par Gustave et le bal.

L’affiche annonçant les festivités (Document archives municipales de Roubaix)
Avant la course des garçons de café (Document Nord-Eclair)

Le lendemain débute avec le cyclotourisme, le match de foot entre l’équipe du personnel communal et celle des élus, puis se poursuit avec des activités pour les jeunes : courses en sac, tir à la corde, des démonstrations de parachutistes et d’équilibristes sur fil et échelles et enfin un spectacle comique avant les traditionnels bal, allumoirs et feu d’artifice.

Les diverses activités proposées aux jeunes et la démonstration des parachutistes (Documents Nord-Eclair)

Pour ses noces de bois, en 1981, l’événement renoue avec les classiques pour le programme du samedi : foire à la brocante, course des garçons de café, concert apéritif, concours de pétanque, cortège, concert et bal. Pour le dimanche sont ajoutés le concours de patins à roulettes et un spectacle sur podium avec illusionnisme, fakirisme et télépathie et enfin une soirée cabaret avant le traditionnel feu d’artifice.

Affiche annonçant l’événement (Document archives municipales de Roubaix)
Course des garçons de café et spectacle de magie (Documents Nord-Eclair)

1982 est l’année de la déconcentration au moins pour la journée du dimanche qui fait la part belle aux différents quartiers. Ceux du centre, de Beaumont et la Lionderie sont réveillés au son du clairon par les fanfares en cortège. Puis c’est l’animation à Beaumont, dans les Hauts-Champs, le Longchamp, la Vallée et les Trois-Baudets avec la participation de nombreux groupes belges et hollandais, lanceurs de drapeaux et groupes folkloriques.

Gustave le Teinturier quant à lui a la visite de « nains jumeaux » qui sont son exacte reproduction miniature. De plus les résidents du foyers logement ont confectionné à la main des centaines de petits « Gustave » qui sont lancés dans la foule qui pourra les garder en souvenir de cette journée mémorable de festivités.

Groupes folkloriques belges et lanceurs de drapeaux (Document Nord-Eclair)
Gustave et ses « mini-moi » (Document Nord-Eclair)

Dans les années suivantes, la recette qui a fait l’esprit de village de cette fête durant les premières années est reprise par le nouvel organisateur : l’association culturelle « Bien Vivre à Hem », en ajoutant par exemple en 1985 la soirée antillaise « Hem sous les cocotiers », ou en 87 une fête de la musique sur podium avec des groupes folkloriques bretons ou encore en 1990 un spectacle de théâtre de rue et un sculpteur à la tronçonneuse réalisant ses œuvres en direct suivi d’un spectacle de vaches landaises dans des arènes démontables entourées de gradins.

Le spectacle de vaches landaises clou de la fête en 1990 (Document Nord-Eclair)

C’est en 1994 que les fiançailles de Gustave le Teinturier avec Augustine la Tisserande sont célébrées à l’hôtel de ville de Hem, en présence de Mme Massart, maire de la ville. Le couple est entouré des élèves de l’école Saint Charles-Sainte Marie qui, dans le cadre d’un grand projet d’année : les traditions des Flandres, ont non seulement remis Gustave en état mais lui ont aussi fabriqué sa fiancée en travaillant à la fois menuiserie, peinture et sculpture.

Les fiançailles de Gustave et Augustine en 1994 (Documents Nord-Eclair)

Puis durant les années 2000, Hem en fête et en musique garde sa traditionnelle braderie tout en lui adjoignant en 2000, un village médiéval avec figurants en costume d’époque et démonstration de tir à l’arc, en 2001 les moules frites servies par les guides de France, les gladiateurs en 2010, le cirque en 2013, et l’édition nature en 2015.

Moules frites servies par les guides de France en 2001 (Document Nord-Eclair) , doc 13.5 les gladiateurs en 2010, doc 13.8 le cirque en 2013 et doc 13.9 l’édition nature de 2015 (Documents Magazine Tout’Hem)

Enfin, plus près de nous, dans les années 2010-2020, l’événement devient réellement thématique. Ainsi l’année 2017 renoue avec la période du Moyen-Age, 2018 avec les terres nomades, 2019 avec le Far-West et, après l’annulation des festivités de 2020 pour cause de crise sanitaire, 2021 avec les pirates et enfin 2022 avec le cinéma. Voilà donc maintenant 45 ans que la ville de Hem renoue chaque année avec la tradition festive de la ville et depuis 1994 Gustave le Teinturier y est accompagné de sa fiancée : Augustine la Tisserande.

Le Moyen-Age en 2017, doc 14.5 les Terres Nomades en 2018, doc 14.6 le Far-West en 2019, doc 14.7 les pirates en 2021 et doc 14.8 le cinéma en 2022 (Documents site internet Ville de Hem et la Voix du Nord)
Gustave et sa fiancée Augustine la Tisserande (Document Au Temps d’Hem et Ville de Hem)

Remerciements à la Ville de Hem, à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’Hier et d’Aujourd’hui ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Tell et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem.

Hem-Service

En 1960, la rue des Ecoles à Hem est encore très champêtre et l’église Saint-Joseph est un point de repère. C’est peut-être la raison pour laquelle la publicité de 1961, parue dans le journal Nord-Eclair, pour le magasin Hem-Service spécifie que celui-ci se trouve face à l’église, ce qui n’est, de fait, pas du tout le cas comme en témoigne la vue aérienne de 1962 sur laquelle il apparaît pour la 1ère fois.

Vues aériennes comparatives de 1957 et 1962 (Documents IGN)

En fait le magasin est situé au coin de la rue des Ecoles et de la rue de la Lionderie, ce qui explique qu’au gré des annuaires Ravet-Anceau, on le retrouve répertorié tantôt dans l’une des rues, tantôt dans l’autre. Il s’agit en fait d’une petite supérette plus que d’une alimentation générale mais avec un rayon frais particulièrement bien achalandé.

Publicités de l’année 1961 puis 1963 (Documents Nord-Eclair)

A l’époque le commerce fonctionne sous l’enseigne UNA. Instantané de mémoire :

« Quand j’emménage en 1968 avec mes parents dans le tout nouveau lotissement en face de l’église Saint-Joseph, l’existence de cette petite surface de proximité est un véritable atout. Si nous prenons l’habitude d’aller à Auchan Roubaix-Motte pour les provisions mensuelles le magasin du coin de la rue sert quotidiennement à faire l’appoint. Enfant je vais à UNA pour un oui ou pour un non… »

Photo d’un porte-clef publicitaire du magasin (Document collection privée)

Au fil des ans, bien que l’annuaire fasse toujours mention des Ets Hem-Service, l’enseigne change : UNA, Proxi, 8 à 8. Quant aux publicités elles ne font pas état des enseignes tout au moins dans les années 1960 et 1970 mais continuent à mentionner Hem-Service, comme cette publicité pour les fêtes de fin d’année.

Publicité Hem-Service de 1976 (Document Nord-Eclair)

Il en est de même pour les années 1970-1990, où l’accent est mis surtout sur les produits frais, l’argumentaire étant « Votre frais marché, le vrai spécialiste de l’alimentation » et la devise : « qualité, fraîcheur, prix ». La difficulté pour le commerce de proximité étant principalement la concurrence des grandes surfaces il convient en effet de mettre ses atouts en avant.

Publicités Hem-Service (Documents Historihem)

Comme les photos aériennes le démontrent, la rue des Ecoles a vu sa population se densifier au fur et à mesure que les champs qui la bordaient disparaissaient et la clientèle ne manque pas. Il faut juste trouver les bons arguments pour la faire venir et, sachant que les supermarchés sont proches (Roubaix et Leers), le meilleur moyen consiste à se démarquer des grandes enseignes comme Auchan.

Photos aériennes de 1969 et 1989 (Documents IGN)

Dans les années 1980, c’est l’enseigne Nova puis 8 à 8 qui s’affiche au fronton du magasin Hem-Service et là encore l’accent est mis sur les produits frais dans la publicité en l’occurrence le rayon boucherie. A cette époque ce ne sont plus les porte-clefs qui sont distribués mais des objets utiles pour la rentrée des classes des enfants tels que des règles plates.

Publicités Nova de l’année 1980 (Documents Nord-Eclair)
Publicité et objet publicitaire des années 80 (Documents Nord-Eclair et collection privée)

Puis, en janvier 1995, la presse locale annonce la réouverture du magasin, fermé depuis plusieurs mois, pour la mi-février. Les frères Maméche, possédant déjà plusieurs magasins sur Roubaix, tiennent à ouvrir une supérette de qualité privilégiant le frais, avec boulangerie, boucherie et fruits et légumes à arrivage journalier.

Le magasin fermé et sa réouverture en tant que Prosma (Documents Nord-Eclair)

Le nouveau magasin qui devait se nommer Prima se pare de l’enseigne Prosma. Il s’agit toujours d’un commerce d’alimentation générale/ épicerie à titre principal mais l’appellation Hem-Service a disparu. La cessation d’activité du commerce a lieu officiellement en 2013. Pourtant sur les photos de 2008 l’enseigne Prosma n’y figure plus et la vitrine laisse entrevoir des articles de bazar.

Photo du magasin Prosma puis du même magasin en 2008 (Document collection privée et Google Maps)

Enfin, en 2016, Karim Hamidi y crée une entreprise de restauration rapide à l’enseigne Point Thé qui est radiée l’année suivante. L’entreprise est alors reprise par Smail Benkouider et conserve la même dénomination commerciale et la même activité jusqu’à sa cessation fin 2020.

Photos du Point Thé en activité et en 2019 (Document Google Maps)

A ce jour il n’existe plus aucune activité dans cet établissement autrefois essentiel à la vie du quartier des Trois-Baudets/Lionderie.

Photos de l’ancien établissement en 2021 (Document Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem

La ferme de Bretagne

Il faut faire de la place pour les futures constructions HLM qui complèteront celles qui existent déjà derrière l’église. La démolition de la ferme du château de Bretagne est programmée. Il s’agit là d’un des bâtiments les plus anciens de Leers, que les historiens locaux font remonter à la guerre de cent ans, au cours de laquelle les Bretons vinrent guerroyer en Flandre.

à droite du clocher, la ferme Collection Particulière

Selon l’abbé Monteuuis, le seul nom de cette ferme, qui s’appelle encore aujourd’hui le château de Bretagne, nous dit son importance dans les temps anciens. Ce château remonte sans doute à l’époque de la guerre de cent ans. Cette vaste demeure conserve quelques vestiges de son passé, notamment ses hautes murailles vétustes et sa tour lézardée qui se profilent face à la rue Jean Jaurès. L’abbé Monteuuis nous renseigne aussi sur ses occupants : elle fut exploitée pendant de nombreuses années par la famille Braquaval. Jacques Braquaval (1737-1810) fut le premier maire de Leers en 1790.

La ferme fut ensuite louée à Jacques Fournie et Marie Carrette son épouse en 1810 auxquels succédèrent leur petit fils Charles Fournie et son épouse Joséphine Dupire qui l’exploitèrent de 1858 à 1867. En 1877, M. Favier-Dutoit reprit la ferme qu’il avait achetée deux années auparavant et en 1878, elle fut louée à M. Louis Dufermont. Elle fut reprise en 1898 par M. Edmond Delcourt qui la céda à un de ses fils Arthur Delcourt, dernier occupant de cette demeure historique.

Derniers instants de la ferme de Bretagne Collection Particulière

Cette ferme se trouvait à deux pas de l’entrée du cimetière et une chapelle occupait l’angle de la rue Mozart et de la rue Jean Jaurès. En 1967, une entreprise de démolition s’attaque bientôt à ses murs vénérables. Sur le terrain libéré, la société anonyme Roubaisienne d’Habitations ouvrières doit y faire construire un collectif de trente logements semblable à celui qui se trouve en construction à proximité.

La démolition Photo NE

Néanmoins une importante surface fut réservée à la construction d’une école maternelle en 1974 , à l’angle même de la rue Jean Jaurès et de la rue Mozart sur l’emplacement de l’ancienne ferme féodale. Cette école prendra le nom d’Alice Cotteaux en hommage à celle qui fut pendant de nombreuses années directrice d’école publique à Leers.

Sources Nord éclair, Histoire de Leers par l’abbé Monteuuis