L’église Saint-André – Suite

C’est en 2015-2016 que le projet global solidaire est mis sur pied par la ville avec une participation de l’État (230 000 euros sur les 426 000 euros du coût global). La structure des lieux est conservée et seul l’intérieur est aménagé.

Photo de Monseigneur Brunin (Document You Tube)

Mgr Jean-Luc Brunin, ancien prêtre de Saint-André devenu évêque,  témoigne dans la Voix du Nord : « L’église, ce n’est pas que des pierres, et cela me réjouit que ce lieu garde sa vocation sociale, solidaire  ».

L’ancienne église en travaux en 2016 (Documents collection privée)

Le modèle développé serait une première en France, né d’une alliance entre le milieu associatif « Pacte 59 », une collectivité locale : la mairie de Hem et le monde de l’entreprise privée avec des enseignes de grande distribution : Kiabi et Leroy Merlin.

Olivier Ballenghien, responsable de la fondation Kiabi, et Dominique Lecomte, concepteur du projet, président de Pacte 59, au centre de la future épicerie solidaire (Document Nord-Eclair)

PACTE 59 (Pour Agir Contre Toute Exclusion) est une association « Loi 1901 » crée en 2008, gérée par des bénévoles et employant une quinzaine de salariés sur le département du Nord, qui intervient dans le cadre de l’aide alimentaire aux familles et propose également différents ateliers dans le but de les aider à se responsabiliser au mieux et de permettre le maintien d’un lien social.

Association Pacte 59 (Document site de l’association)

L’objectif est donc de faciliter l’accès aux produits de consommation courante et services à une population en situation délicate et de respecter la dignité des personnes en leur permettant l’acte d’achat. En outre, les bénéficiaires, après étude de leur dossier par les CCAS des communes partenaires, peuvent profiter de courses à moindre coût étant donné que l’association propose ses marchandises à 20% du prix du marché.

A l’automne 2010, l’épicerie solidaire de Hem s’est installée rue Ambroise Paré, à l’angle de la rue des Ecoles, dans un local de 180 mètres carrés mais elle y est devenue très rapidement à l’étroit pour accueillir les 307 foyers qui recourent à ses services, rendus par 5 personnes : 2 salariés et 3 bénévoles.

Ancienne épicerie solidaire en 2010 (Document Tout Hem)

Dans l’ancienne église où elle s’installe, il s’agit à présent d’un mini-centre commercial solidaire, aménagé en différents pôles, sur 300 mètres carrés, offrant toute une gamme de services à tarif réduit : épicerie, coiffeur, boutique de vêtements et de décoration intérieure.

« Le petit magasin des 3 Villes », c’est le nom qui lui a été choisi, fonctionne principalement grâce au volontariat et aux dons pour pouvoir proposer des produits et services de qualité et à très bas prix. Une équipe de 7 personnes dont 6 bénévoles accueillent les bénéficiaires 3 jours par semaine sous la direction d’une salariée qui dirigeait déjà l’ancienne épicerie solidaire.

Epicerie (Document Epicerie Solidaire 2018)

Dans ses locaux plus spacieux, l’épicerie dispose d’une large palette de produits alimentaires, de l’épicerie classique (riz, pates, huiles, lait…) aux friandises sucrées ou salées, en passant par les petits pots pour bébés ou la nourriture pour les chiens. Grâce à son déménagement, l’épicerie, qui a pu s’offrir des chambres froides et frigos, propose à présent des produits frais : yaourts, fromages, viandes, des surgelés, des fruits et légumes. Du pain et des viennoiseries sont également disponibles. Les bénéficiaires trouvent également des produits d’hygiène et des petits jeux pour les enfants.

Boutique de vêtements (Document Epicerie Solidaire 2018)

Une robe, une chemise, un blouson neufs à prix réduits : c’est ça, le prêt à porter solidaire ! Les bénéficiaires de l’épicerie solidaire peuvent être désormais également orientés par le CCAS vers « la petite boutique » de vêtements du centre solidaire. Un espace de vente qui allie produits textiles et conseils vestimentaires : du coaching personnalisé pour soigner son apparence. Être fier de ce qu’on porte, c’est un pas de plus vers la confiance en soi et la capacité à s’affirmer en société. La petite boutique est approvisionnée par la fondation KIABI qui fournit les vêtements issus de son réseau de magasins.

Salon de coiffure (Document ID Magazine)

Si les bénéficiaires du centre peuvent refaire leur garde-robe à moindre coût, ils peuvent également changer de tête à des prix plus qu’abordables. En effet, afin d’aller plus loin dans la démarche d’aide à la reprise de confiance en soi, a été aménagé dans le centre solidaire un coin coiffure. Fauteuils, miroirs, bacs à shampoing, tout a été prévu comme dans un vrai salon. Des bénévoles, des professionnels, sont en capacité de proposer aux bénéficiaires du centre solidaire une coiffure adaptée aux circonstances, à leurs envies afin d’être en accord avec eux-mêmes ou avant d’honorer un rendez-vous pour trouver un emploi.

Atelier solidaire en 2019 Compagnons Bâtisseurs, Bricos du Coeur et Bénévoles (Document Voix du Nord)

Le logement étant également un axe majeur de l’insertion, l’envie de mettre en place dans le centre solidaire un espace décoration, réfection est également née. Prochainement une cellule devrait donc être consacrée à la vente de petits bricolages : pots de peinture, pinceaux, vis et autres marteaux. Mais en attendant que ce petit commerce ouvre, en partenariat avec Vilogia, les Compagnons bâtisseurs et Leroy Merlin,  avec l’appui de l’association «Les Bricos du Coeur», un atelier bricolage solidaire a déjà été mis en place. Le but : former, conseiller. Cet atelier s’est installé au centre social des trois villes qui avait déjà mis sur pied il y a quelques mois «l’outillothèque» afin de prêter l’outillage nécessaire à chacun pour qu’il puisse bricoler dans son logement.

Ils sont une dizaine, de tous les âges, qui ont confectionné le mobilier du centre solidaire devant lequel tout le monde se pâme aujourd’hui. Table haute, tabourets, console avec rangements, ils ont tout fabriqué eux-mêmes, tout étant fait avec des palettes.

Inauguration (Document Tout’Hem)

L’inauguration du petit magasin a lieu le 18 mars 2017, en présence d’Olivier Jacob secrétaire général de la préfecture, Laurent Ulrich, archevêque de Lille, Olivier Ballenghien, responsable Social Business Kiabi, Dominique Lecomte , président du Pacte 59, de François Vercamer et des élus de Hem.

La Chapelle au cœur des bâtiments en 1968 (Document archives Historihem)

Plus de 50 ans après sa construction la Chapelle Saint-André n’est donc plus un lieu de culte mais l’édifice a gardé une vocation sociale et reste donc au cœur de la vie du quartier populaire de Longchamp, où sa forme curviligne contraste toujours avec les bâtiments qui l’entourent.

Photos aérienne de 1976 et 2020 (Document IGN et Google Maps)

Remerciements à Historihem et à la Ville de Hem

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