Une vue aérienne de 1933 permet de constater que le château Olivier, sis sur un terrain donnant à la fois rue des Ecoles et rue de la Lionderie, comporte également une entrée sur chacune de ces deux rues, celle de la rue des écoles, à proximité de la conciergerie et des écuries qui y demeurent encore aujourd’hui, se situant juste en face de la rue du Maréchal Foch.
Sur une carte postale ancienne, on découvre la présence, côté Lionderie d’un portail soutenu par 2 piliers, et sur une autre carte la présence, non loin de ce même portail, de plusieurs enfants ayant manifestement l’habitude de jouer dans ce chemin à l’époque pavé et peu fréquenté.
Fin 1940, les allemands s’installent au château de la Lionderie de Mr Léon Olivier-Masure, le transformant en mess pour officiers.
Le Journal de Roubaix du 03 mai 1941 relate que vers midi, à leur retour de l’école et dans l’attente de passer à table, les petits Marcel Delcourt et François Derudder, âgés respectivement de 7 et 4 ans, habitant rue Alexandre Ribot, jouent rue de la Lionderie à proximité de cette propriété dont la grille se trouve non loin de la rue des Ecoles.
Un camion lourdement chargé, qui tente de quitter la propriété côté Lionderie, accroche, ce faisant, par l’arrière, l’un des 2 pilastres en maçonnerie de l’entrée sur lesquels sont fixés de chaque côté les gonds de la lourde grille en fer. D’après certains témoignages il semblerait qu’il s’agisse d’un semi-remorque transportant de longues torpilles. Le pilastre heurté par le véhicule s’écroule alors en entraînant la grille et l’ensemble tombe sur les 2 malheureux enfants.
L’un d’eux, touché à la tête, décède sur le coup. Le 2ème, malgré les soins prodigués par les docteurs Trinquet et Leborgne ainsi que par un médecin militaire allemand et malgré son transfert à l’hôpital de Roubaix par ce dernier, est trop gravement blessé pour survivre et décède quelques heures plus tard.
Les funérailles des 2 jeunes victimes ont lieu le lundi 5 mai 1941 à l’église St Joseph et c ‘est l’abbé Derville qui officie. Une foule nombreuse assiste à la cérémonie et le cortège prend ensuite la direction du cimetière de Hem derrière le char funèbre sur lequel sont placés les 2 cercueils. En tête du cortège marchent les garçons et filles, élèves des écoles des 3 baudets.
Vers 1942, les allemands commencent à entreposer des munitions au château et 20 à 30 hommes y sont stationnés. Ils ne sont plus que 4, sous le commandement d’un officier, en 1944. Les Hémois sont très conscients du danger qui les menace en raison de la quantité de munitions et d’explosifs entreposés sur le domaine.
Le 2 septembre 1944, les allemands font prévenir la population, par la police française qui parcourt les rues avec des véhicules munis de hauts parleurs, de la prochaine explosion des dépôts de munition de la ville.
Un peu avant 17 heures, des explosions retentissent et l’enfer se déchaîne jusqu’au lendemain. Les vitres et toiture des maisons des rues voisines explosent sans faire de victime, les habitants ayant quitté leurs domiciles.
Il ne reste presque plus rien du Château Olivier. Sur une photo aérienne de 1947 on peut clairement le constater.
Ce n’est que bien plus tard qu’un lotissement de maisons CIL va être construit à l’ancien emplacement de domaine.
Remerciements à l’Association Historihem, Patrick Debuine et la Ville de Hem ainsi qu’à André Camion et Jaquy Delaporte
Très beau reportage Merci
Mes parents habitaient 41 rue Pasteur pendant la guerre il y avait plus de vitres dans toute la rue mon père était douanier et en poste à Roubaix Droite au nouveau Roubaix il était sur le toit d’un immeuble bd de Fourmies pour voir les explosions du château
Bonjour Patrick
Merci pour ce message; ça devait effectivement être impressionnant.
bonnes fêtes de fin d’année
Isabelle Termeulen