L’inauguration de 1960

L’inauguration des nouveaux bâtiments du Groupe Jean Zay, alias le groupe scolaire du Sapin-Vert ont lieu le 22 mai 1960, après la réalisation de la troisième tranche de travaux. Elle se déroule sous la présidence de M. le ministre de l’ Éducation Nationale, du Préfet du Nord, du Président du Conseil Général et sous le patronage de la municipalité de Wattrelos.

Vue générale de l’école du Sapin-Vert doc collection particulière

À 10 h 45, rassemblement au terrain d’éducation physique rue Léo-Lagrange des personnalités, des sociétés participantes et des enfants des écoles. À 11 heures, c’est l’inauguration et la visite de la salle de gymnastique. Départ en cortège par la rue Claude Monet, avenue Vincent Van Gogh, rues de l’Union, du Mont-à-Leux, Victor Hugo et du Sapin-Vert. Après l’inauguration, discours.

Vue générale de la cour doc collection particulière

Vers 12 heures, visite des nouvelles écoles de garçons et maternelle. Puis un concert est donné par la Musique Municipale dans la cour de l’école des garçons.

L’après midi, de 15 heures à 17 heures, sur le podium dans la cour de la nouvelle école de garçons, les enfants des écoles maternelle rue Delecourt, maternelle rue de l’Union, l’école des filles rue Delecourt et l’école des garçons rue du Sapin-Vert exécutent des danses, ballets, chants, poèmes, saynètes, et mouvements d’ensemble.

Vue de l’école doc collection particulière

De 17 heures à 19 heures, est donné un gala de variétés avec le concours d’artistes régionaux. Pendant l’après midi, visite de l’exposition de travaux d’élèves des écoles de garçons et de filles et des enfants des maternelles. Dans la nouvelle salle de gymnastique, est organisé un tournoi de basket et une démonstration de gymnastique avec le concours des équipes de l’Etoile d’Oignies, l’Excelsior de Roubaix, l’Amicale du Plouys de Wattrelos, l’US Tourquennoise.

Les cuisines de l’école doc collection particulière

La population fut cordialement invitée à venir découvrir les nouveaux locaux et à encourager et applaudir les réalisations des enfants, et de leurs maitres et maitresses. Prochains projets annoncés par le maire Jean Delvainquière : la nouvelle école de filles du centre en bordure de la rue Jean Jaurès, une maternelle en annexe de l’école de garçons du Crétinier, un nouveau groupe scolaire dans le cadre de la plaine de Beaulieu, et une nouvelle annexe du lycée de Roubaix. Un programme chargé !

Wattrelos les années terribles

les années terribles

CHRONIQUES WATTRELOSIENNES

Les Chroniques Wattrelosiennes se présentent sous la forme de petits articles traitant d’une période donnée de l’histoire et de la mémoire de la grande cité frontalière du Nord. Ces textes sont construits à partir du recoupement opéré par l’auteur dans ses recueils de témoignages, ses lectures de la presse de l’époque et ses recherches dans les archives. Pour le plus grand plaisir des lectrices et des lecteurs, voici reconstituée et racontée l’histoire de Wattrelos et des Wattrelosiens, à travers ses anecdotes et ses évènements.

1912 – 1919  WATTRELOS LES ANNÉES TERRIBLES

La deuxième décennie du vingtième siècle fut l’une des plus terribles pour Wattrelos. À l’instar de Roubaix qui renouait avec un maire socialiste avec Jean Lebas, Wattrelos allait connaitre une première Administration municipale socialiste avec l’arrivée d’Henri Briffaut à sa tête. C’est une nouvelle manière de mener les projets à terme, même ceux entrepris par l’équipe municipale précédente, marquée par une gestion plus rigoureuse, plus respectueuse de la population et du cadre politique républicain de l’époque. Henri Briffaut entre dans un nouvel Hôtel de ville construit à la hâte, dont les équipements restent à terminer. Le projet de l’abattoir est bien avancé mais il reste à réaliser son alimentation en eau et la création de rues avoisinantes. Le groupe scolaire du Laboureur est en vue mais il faut conclure l’achat des terrains et lancer les adjudications. Et ce ne sont que les dossiers les plus apparents. Enfin, le projet de faire de Wattrelos un chef lieu de canton est en bonne voie !

La première guerre mondiale qui éclate en août 1914 met provisoirement fin à toutes ces initiatives. Un provisoire qui va durer quatre années et qui va meurtrir la population wattrelosienne. Pillages, réquisitions, emprisonnements, déportations, évacuations vont être au programme de l’occupation de la commune par les troupes allemandes. Les secours à la population sont alors les préoccupations premières de l’équipe municipale. Comment organiser le ravitaillement ? Comment nourrir la population, la chauffer, la soigner ? Voilà le quotidien de la gestion communale pendant la guerre. Comment répondre ou ne pas répondre aux injonctions de l’ennemi, qui réclame des bras pour travailler, des contributions pour financer son œuvre de guerre ? Les wattrelosiens auront beaucoup souffert pendant cette période. Leur maire et quelques conseillers municipaux sont emprisonnés et déportés. Les allemands ont procédé à des rafles pour trouver de la main d’œuvre. Ils ont occupé la ville, ses usines, ses maisons, ses écoles. Il s’agit de reconstituer pas à pas et d’assembler un gigantesque puzzle afin de rendre compte des souffrances et des résistances de la population, sans oublier ceux qui se sont battus pour la liberté et pour la France.

Voici donc présentée l’évolution de Wattrelos, par petites touches, dans l’atmosphère de l’époque. Ce petit livre ne prétend pas être exhaustif, ni relater des vérités historiques. Il guidera le lecteur dans les évènements de ces années de guerre et lui donnera l’envie d’en savoir plus sur la vie et l’avenir d’une commune réputée pauvre en ressources mais si riche d’histoires.

Le groupe scolaire du Sapin-Vert (2)

Le premier ensemble de 26 classes s’avéra bientôt insuffisant au regard du développement du quartier de la Mousserie édifié en six ans. Une troisième tranche de travaux est lancée en 1958, alors qu’une deuxième tranche a précédemment permis de porter la capacité de chaque école, garçons et filles, à 10 classes.

Vue du groupe scolaire du Sapin-Vert CP Collection particulière

De nouveaux locaux sont donc édifiés parmi lesquels une école de garçons à 20 classes avec salle d’enseignement manuel, un réfectoire et une cuisine, une école maternelle à six classes avec salles de jeux et de repos, deux habitations pour le personnel enseignant.

L’ensemble se situe sur un terrain de 10.600 m² en bordure des rues du Sapin-Vert et Alfred Delecourt, acquis entre temps. L’école maternelle s’ouvre d’autre part sur une voie nouvelle réservée aux piétons évitant ainsi le carrefour dangereux du Sapin-Vert.

Entrée du groupe scolaire CP Collection particulière

Les deux écoles sont abritées dans un bâtiment unique à deux étages d’aspect imposant, l’étage supérieur étant réservé aux classes primaires. L’architecte est M. Doisy qui réalisa les deux premières tranches. Les classes sont claires, bien aérées et bien orientées et dotées d’un mobilier adapté.

Motif décoratif du groupe scolaire Google Maps

Le motif ornemental de l’école de garçons de même que ceux du premier groupe sont l’œuvre de M. Morlaix sculpteur à Paris. La cuisine et le réfectoire rationnellement équipés permettent la distribution de repas nombreux et à cadence rapide.

Le groupe a été doté d’une salle de gymnastique équipée pour la pratique du basket ball, du volley ball, du hand ball, et comportant tous les appareils classiques de la gymnastique.

Les travaux sont terminés à la rentrée de Pâques 1960, pour un coût de 200 millions que le Conseil général a subventionné à 90 %.

Wattrelos, l’école du Sapin-Vert

Le projet d’un groupe scolaire au Sapin-Vert remonte aux années 1928 et 1931, quand les terrains nécessaires furent achetés. Puis en 1943, un terrain devant servir à doter le groupe scolaire d’un plateau d’éducation physique fut également acquis.

Le premier projet fut adopté par le Conseil Municipal le 13 mars 1937, mais fut mis en sommeil en 1939, suite au déclenchement de la seconde guerre mondiale. Il faut attendre 1947 pour que le projet soit repris sur des bases nouvelles par M. Doisy architecte DPLG à Lille. Après plusieurs péripéties administratives, il fut définitivement approuvé par le Conseil Municipal du 29 octobre 1952, autorisé par le Préfet le 26 novembre 1953 et adjugé le 13 janvier 1954.

Le groupe scolaire du Sapin-Vert sort de terre doc NE 1954

Il n’était que temps, car 900 logements sont mis en chantier dans le prolongement de la cité de la Mousserie. Il fallait donc prévoir la construction de ce groupe scolaire qui devait accueillir des centaines d’enfants. Situé à l’angle des rues des Écoles et Alfred Delecourt, ce groupe scolaire du Sapin-Vert comprenait une école maternelle, une école de filles et une école de garçons. Le projet de 1952 portait sur une école maternelle à six classes avec salle de jeux, salle de repos, salle d’attente et loge de concierge. Une école de garçons à dix classes avec salle de travaux manuels. Une école de filles à dix classes. Un réfectoire, une cuisine, une salle des fêtes, six habitations pour le personnel enseignant.

Le groupe scolaire du Sapin-Vert juin 1955 doc NE

La première tranche permit de réaliser l’école maternelle, deux écoles primaires à six classes, le réfectoire et la salle des fêtes. À la rentrée d’octobre 1955, 220 enfants furent accueillis dans l’école maternelle, 170 pour l’école des filles et 160 pour l’école des garçons, soit 550 enfants au total.

L’inauguration d’octobre 1955 doc NE

L’inauguration de la première tranche des travaux eut lieu le 30 octobre 1955.

La nouvelle école de filles

La nouvelle école de filles de la Vieille Place s’élève rue Saint-Vincent de Paul et se prépare à une rentrée d’octobre 1952. Il s’agissait de décongestionner l’école des filles située rue Henri Briffaut.

Vue de l’ancienne école des filles rue Henri Briffaut Google maps

Décidée en septembre 1951, la construction de cette nouvelle école se composera de cinq classes spacieusement agencées, aux larges baies vitrées et à l’éclairage parfait. Elle pourra accueillir 200 élèves de 6 à 14 ans qui suivent les cours de l’école primaire. L’école de filles actuelle qui comprend quatre classes sera transformée en école maternelle. En août les travaux sont bien avancés, on escompte l’ouverture pour la prochaine rentrée scolaire.

État du chantier en août Photo NE

Elle ouvrira le 1er octobre 1952 et sera inaugurée dans la foulée. Parmi les personnalités, les représentants du Préfet, le vice président du Conseil Général, Jules Duquesne et Marcel Guislain, députés du nord, l’inspecteur primaire Lecat, Melle Minne inspectrice départementale des écoles maternelles, Alphonse Verbeugt adjoint au maire de Roubaix, les commissaires de police roubaisiens Dieu et Prouvost, la gendarmerie, l’architecte Poubelle, l’entrepreneur Henri Planckaert, furent reçus en mairie de Wattrelos par Albert D’Hont maire entouré de MM. Leman, Verpoort, Nottebaert, Rucquoy, Dussouliers, adjoints et conseillers municipaux. Le président de la FALW M. Grimonpont était présent, le commissaire de police Berry. Ghestemme secrétaire général de la mairie, la gendarmerie de Wattrelos et les représentants de toutes les amicales laïques et le corps enseignant.

La nouvelle école peu avant son ouverture Photo NE

Précédé par la Musique municipale, un cortège comprenant les personnalités, les élèves de la nouvelle école, les enfants des écoles publiques de filles et de garçons, les amicales laïques, une délégation de la Gauloise de Wattrelos, des combattants républicains, du comité de l’Association des familles, de la fanfare Wattrelosienne, des Enfants de la Lyre et de la Philharmonie du Crétinier.

L’inauguration d’octobre Photo NE

M. Dubois représentant du Préfet coupa le ruban symbolique tandis que la Musique municipale jouait la Marseillaise. Les enfants des écoles et les sociétés locales défilèrent ensuite devant les personnalités massées à l’entrée de la cour.

Le Maire, Albert D’hont, prit la parole pour rappeler que la mise en service de la nouvelle école représentait un tour de force de la municipalité, puis il remercia tous ceux qui avaient contribuer à faciliter les projets de réalisation des nouveaux locaux scolaires. Il fit alors ressortir tous les avantages présentés par ce groupe scolaire espérant qu’il serait apprécié par le corps enseignant et les parents d’élèves. L’inspecteur primaire Lecat remercia la ville de Wattrelos de l’intérêt qu’elle portait à l’établissement scolaire.

Autre vue de l’école en 1952 Photo NE

Le représentant du Conseil général rappela la nécessité impérieuse de construire de plus en plus d’écoles, assurant qu’il aiderait les municipalités en ce sens. M. Dubois au nom du Préfet remercia et félicita l’administration municipale pour cette réalisation, ainsi que les architectes, techniciens et ouvriers, artisans de ce groupe scolaire ultra moderne. Les travaux de gros œuvre notamment ont été réalisés par l’entreprise Henri Planquart 4 rue de la perche à Roubaix dans le respect des délais.

Visite des locaux puis vins d’honneur. On se rendit ensuite à l’école maternelle où Melle Minne, inspectrice maternelle, prononça un discours.

La création de l’office du tourisme

En juillet 1991, intervient l’ouverture de l’office du tourisme de Wattrelos. L’office de tourisme ou office du tourisme est un centre d’information dont la mission est « l’accueil, l’information et la promotion du tourisme » sur le territoire concerné à destination du public ou des visiteurs, allant des simples habitants locaux aux excursionnistes en passant par les touristes.

La création officielle des offices de tourisme date de la promulgation de la loi du 10 juillet 1964. Le gouvernement, ayant pris conscience des enjeux économiques liés au tourisme, décide d’autoriser les conseils municipaux des stations classées de tourisme, à créer des offices si elles le désirent. L’accueil et la promotion touristique commencent à être perçus comme un service public. La création de ces structures doit être entérinée par le préfet. Il s’agit alors d’établissements publics à caractère industriel et commercial ayant vocation de promouvoir le tourisme dans la station […], assur[er] la coordination des divers organismes et entreprises intéressés au développement de celle-ci. »

L’office du tourisme en 1991 doc Journal Mun Wos

C’est donc pour se faire mieux connaître que Wattrelos se dote d’un office du tourisme. En 1991, la ville présente de nombreux arguments : le sens de la fête et de la convivialité qui s’expriment lors du carnaval, des Berlouffes, de la fête des écoles ou des ducasses de quartier. Un parc urbain de 35 hectares, deuxième espace vert de l’agglomération lilloise. Une ferme pédagogique, un étang de pêche et le musée des arts et des traditions populaires. Une vie culturelle et associative particulièrement riche avec des manifestations régulières : saison musicale, grand cabaret wattrelosien, festival international du cinéma et de la vidéo. Wattrelos envisage la mise en place du tourisme industriel dont le but est d’être la vitrine des activités de la ville en montrant le savoir faire des entreprises locales. Ainsi la GBM et la Redoute participent. C’est aussi un outil au service des wattrelosiennes et wattrelosiens qui disposeront d’un centre d’information pour leurs vacances et leurs distractions.

Ses prestations et activités diverses se sont largement étoffées depuis 1991.

Adresse: Office de Tourisme de Wattrelos

189 rue Carnot – 59150 WATTRELOS

+33(0)3 20 75 85 86

Bureaux sont ouverts du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h (fermeture à 17h du 15 juillet au 31 août), de 10h à 12h le dimanche. Fermé les lundis et les jours fériés.

E mail : contact@wattrelos-tourisme.com

le site https://www.wattrelos-tourisme.com

Sources : Wikipédia, Le Journal Municipal de Wattrelos

La nouvelle école Jean Macé

En 1990, le groupe scolaire Jean Macé va être réhabilité. Mais avant de l’aménager, quelques élagages s’avèrent nécessaires, ainsi le mur de la rue de Londres, qualifié de mur de caserne par la presse, va être démoli afin de permettre une entrée plus moderne et lumineuse. Quant aux élèves ils sont hébergés pour la durée des travaux rue du Rivage, à quelques centaines de mètres de l’ancienne école.

La maquette de la nouvelle école Jean Macé doc Jnal Mun Wos

La nouvelle école Jean Macé fera son ouverture en septembre 1991, après quatorze mois de chantier. Pendant un an les enfants ont patienté dans les préfabriqués de la rue du Rivage. Leur école est à présent toute transformée.

Nouvelle entrée rue de Londres Jnal Mun Wos

Sur les murs de la vieille école sont venus se greffer des bâtiments ultra modernes. Les équipes éducatives et les écoliers ont mis la main à la pâte et ils ont l’impression de prendre possession de leur école. L’architecte M. Boyeldieu et sa femme, coloriste de métier, ont ainsi réalisé un superbe équipement scolaire dot chaque classe est personnalisée par des couleurs vives.

L’inauguration de septembre doc NE

Sont présents pour l’inauguration, M. Bernard Helm inspecteur, Mme Willems et M. Maillot, conseillers pédagogiques de la circonscription et M. Faugaret Maire de Wattrelos, qui a déjà d’autres projets en tête, notamment l’école du Touquet. La directrice, Mme Quenon a accueilli près de 100 enfants en maternelle. En primaire, Mme Marie Dominique Debaudringhien attendait ce matin 320 enfants. Tous découvrent les couleurs et le mobilier neuf, la passerelle servant de bibliothèque et de centre de documentation au dessus de la zone tampon prévue pour le réfectoire. L’ensemble des bâtiments accueillera aussi l’Office de Tourisme et la maison de l’amicale du quartier. Une salle de spectacle de 400 places a été construite au cœur même des bâtiments avec des entrées indépendantes pour servir à d’autres manifestations. L’école Jean Macé, insérée dans la vie du quartier du Laboureur !

Après trente ans d’attente

Le dimanche 14 octobre 1923, on va enfin procéder à l’inauguration du groupe scolaire du Laboureur, sous la présidence de M. Proot inspecteur primaire. Le programme de la journée est le suivant : à 10 heures, réception en mairie de l’inspecteur par la municipalité et le corps enseignant de Wattrelos. Le champagne est sablé dans la salle des délibérations et M. Briffaut porte un toast aux nouvelles écoles. Puis départ de la mairie par la rue Carnot pour le Laboureur. La Musique Municipale prend la tête du cortège composé des membres du Conseil Municipal, des délégués cantonaux, des membres du corps enseignant et des commissions administratives de l’Hospice et du Bureau de Bienfaisance. L’inauguration aura lieu à 11 heures et sera suivie d’une visite du groupe scolaire.

Vue d’une cour du groupe scolaire Collection Particulière

Henri Briffaut prononce alors un discours dans la cour principale, dans lequel il retrace l’histoire de la formation de l’école, et se montre heureux d’inaugurer les nouvelles classes.

Inaugurer un groupe scolaire, c’est à dire une maison où les enfants viendront travailler de bon cœur à leur éducation sous la direction de maîtres dévoués, est un acte solennel et de joie. Il faut bien le retenir : c’est par l’instruction que le progrès se développant de plus en plus ouvrira la voie à une société meilleure et fraternelle. Aussi l’enseignement du Peuple reste toujours au premier rang de mes préoccupations et nous pouvons vous assurer que la Municipalité wattrelosienne ne négligera rien pour la défense et le développement de l’école laïque. Dès son installation à la mairie en 1912, elle prenait en mains avec la ferme résolution d’aboutir la question de la construction d’un groupe scolaire au Laboureur, dont la création avait été demandée à nos prédécesseurs par l’autorité supérieure depuis plusieurs années. (.) Notre groupe scolaire est ouvert seulement avec l’école des garçons et l’école des filles. Aux maîtres de ces classes nous souhaitons la bienvenue en les assurant qu’ils trouveront toujours le meilleur accueil tant à l’Administration Municipale qu’à la Caisse des écoles. Mais il nous reste à souhaiter l’ouverture de l’école maternelle et je me permets Monsieur l’Inspecteur de vous demander de bien vouloir solliciter la nomination au plus vite du personnel nécessaire. Les locaux et les élèves attendent l’arrivée d’une maîtresse. Aujourd’hui Monsieur l’Inspecteur, sous votre présidence et votre autorité nous remettons ce groupe scolaire aux maîtres et aux maîtresses chargés d’enseigner dans ces classes bien aérées et bien aménagées. Ils s’appliqueront à préparer l’enfant à la vie, à cultiver son esprit, à former son caractère. Et devenu citoyen, l’enfant sera armé dans la lutte pour la vie. Aussi je crie:vive l’École Laïque ! Vive l’émancipation humaine ! Vive la République démocratique et sociale !

Entrée du groupe scolaire rue de Londres Collection Particulière

M. Proot répond en félicitant l’Administration et il s’étend sur les bienfaits de l’enseignement dans la classe ouvrière. Il encourage les parents pour seconder les maîtres et pour que les enfants soient assidus en classe.

Entrée de l’école maternelle Collection Particulière

De 14 heures 15 à 17 heures 30, dans les cours des écoles, grand concert et exercices de gymnastique par les sociétés de la ville. Puis concerts par les sociétés suivantes : la Philharmonie du Crétinier, la chorale la Caecilia, les Accordéonistes du Laboureur, La Renaissance Chorale, les Accordéonistes l’Avenir, l’Union Chorale, les Enfants de la Lyre. La Patriote et la Gauloise assureront les exercices de gymnastique. Le public est admis à visiter les locaux scolaires de 11 h à 17 h 30. Le soir, le groupe scolaire sera illuminé, les habitants du quartier sont invités à pavoiser et à illuminer.

Vue d’une cour Collection Particulière

Le 16 août 1934 agrandissement de l’école du Laboureur le conseil municipal a décidé d’agrandir l’école du Laboureur et a voté 500.000 francs pour la surélévation d’une partie du bâtiment ne comportant pas d’étage. Tout devrait être terminé pour la fin des vacances et le groupe scolaire comportera trois classes maternelles, huit classes de filles, huit classes de garçons, des cantines et une salle de spectacle. C’est le plus grand groupe scolaire de Wattrelos. Situé dans un quartier très populeux, il accueille plus de huit cents enfants.

L’école du Laboureur, terrains et projets

Depuis l’ouverture de la rue Carnot et l’implantation de nouvelles entreprises dans le quartier, le Laboureur s’est développé et la population a augmenté. Mais avant qu’on parle d’y implanter une école, on aura favorisé l’arrivée du tramway et construit un vélodrome. Dès 1898, des réclamations sont faites quant à la salubrité des rues et on aborde régulièrement la question de la construction d’une école. Ainsi en Mars 1902 le projet d’une école au Laboureur est à nouveau formulé par M. Labbé. Il lui est répondu que la commission scolaire sera convoquée d’urgence.

La place Carnot Collection Particulière

En Février 1905, on sait qu’il est question depuis très longtemps de la réalisation d’un groupe scolaire au Laboureur. Ce quartier a pris un grand développement et les familles très nombreuses qui l’habitent doivent emmener leurs enfants dans diverses écoles assez éloignées. L’administration de M. Pollet avait bien fait dresser des plans mais il ne fut jamais question d’achat de terrain. La difficulté d’aboutir sur ce point c’est le manque d’argent car la construction d’un groupe scolaire coûte cher. Il paraît néanmoins que l’on envisage une solution et que le choix du terrain nécessaire serait prochainement arrêté.

En Janvier 1911, une lettre signée par un habitant du Laboureur est parvenue au Journal de Roubaix que celui-ci titre l’utile avant l’agréable, la nouvelle mairie de Wattrelos. Voici son contenu. Le Conseil municipal de Wattrelos a voté une surtaxe sur les charbons et les alcools dans le but d’ériger une nouvelle mairie. Il semble que la mairie actuelle est encore en état de servir pendant nombre d’années et qu’il serait préférable de faire construire avec cet argent une école mixte au Laboureur, car nos enfants sont obligés si nous voulons leur donner un peu d’instruction, de faire une route de trois quarts d’heure pour aller en classe, et cela à travers la pluie et le froid.

En avril 1912, les pourparlers pour l’achat du terrain sont en cours. Plusieurs propositions sont à l’étude, qui tournent autour de la rue Faidherbe, de la rue des trois bouteilles et de la carrière Dhalluin. Entre-temps le Préfet du Nord M. Trépont a validé le projet de construction aux conditions suivantes : que le terrain destiné à la construction du groupe scolaire du Laboureur soit suffisamment spacieux pour permettre la construction d’une école de garçons à cinq classes dont trois seraient bâties immédiatement, d’une école de filles de cinq classes dont trois seraient bâties immédiatement, et d’une école maternelle à trois classes. Le Préfet demande de hâter les démarches pour le choix du terrain afin d’établir au plus tôt les plans et devis des écoles projetées, pour qu’ils soient soumis au conseil général. À la réception de cette lettre, Joseph Thérin maire de Wattrelos charge M. Louis Barbotin architecte, 34 rue de Lille à Roubaix de donner son avis sur le choix du terrain. Celui-ci s’exécute et délivre ses observations par écrit. Tous les projets tournant autour de l’emplacement de la future place de la République qui n’est alors qu’un terrain cultivé en partie et encadré par des rues ou des sentiers.

Vue aérienne 1932 IGN Vue de la place de la république

Un premier projet front à la rue Faidherbe près du groupe d’habitations des Trois Bouteilles serait englobé par les constructions sur les trois faces. À rejeter. Un deuxième projet front à la carrière Dhalluin, près de la ferme de Tombequines est jugé un peu étroit. Les rues sont projetées et sans égouts. Orientation passable, aléas à prévoir du côté de la ferme. À rejeter. Un troisième projet situé à l’angle de la rue Faidherbe et de la carrière Dhalluin semblerait convenir. Maximum d’air et de lumière, de soleil, bonne orientation. Aqueducs existant carrière Dhalluin et à exécuter rue Faidherbe. La meilleure proposition qui nécessitera toutefois un drainage. Facile d’accès. Un quatrième projet angle de la rue Faidherbe et de la carrière Dhalluin, orienté différemment. Avantages du précédent, sauf qu’il sera enclavé sur le grand côté, à classer en second choix. Enfin une cinquième proposition sur la Carrière Dhalluin et la rue à ouvrir parallèlement à la rue Faidherbe, le terrain n’est aqueduqué que sur la carrière Dhallluin. Que deviendront les terrains contigus ? Le terrain est irrégulier avec difficulté d’accès, de surveillance de l’école, avec de grands frais de clôture. À rejeter. Les meilleurs projets sont donc les 3 et 4e. Mais les propriétaires MM. Carissimo, en exigent toujours 11 francs le m² utile. On décide d’envoyer des habitants du Laboureur, M. Labbé notamment, pour négocier et faire baisser les prix. Entre-temps interviennent les élections et la nouvelle municipalité dirigée par Henri Briffaut reprend le dossier.

Les propositions 3 et 4, à l’angle des rues Faidherbe et Lafayette (ex carrière Dhalluin) sont toujours les meilleures, mais le prix est inchangé. On argumente alors sur l’emplacement qui serait assez éloigné du noyau de construction formant le faubourg du Laboureur. Il faudrait l’installer au centre même du faubourg et justement un terrain se prête avantageusement au projet. L’inspecteur a donné son aval. Le nouvel emplacement se trouve facilement accessible par les rues des Arts , des Trois Bouteilles et de Roubaix et sans le danger des tramways et éloigné de toute industrie insalubre ou incommode. La parcelle appartient à MM. Salembier de Lys lez Lannoy et forme un trapèze de 3687 m2 et il est proposé à 10 francs du m². Le 24 septembre, c’est d’accord pour le conducteur des travaux et dans la foulée pour le conseil municipal. Les plans seront confiés à M. Albert Buhrer architecte.

En juin 1914, on en est aux adjudications pour la construction de ce groupe scolaire du Laboureur. Une répartition en sept lots : premier lot, terrassements, maçonnerie, malgré une proposition remportée par M. Planckaert de Roubaix, celle-ci n’est pas déclarée valable. Pas d’adjudicataire. Deuxième lot : carrelage et parquets. MM Raingaut de Roubaix et Duhamel de Wattrelos restent en concurrence mais le premier se retire. Troisième lot : plafonnage, entreprise Decock à Roubaix. Quatrième lot : charpente, menuiserie, quincaillerie, mobilier : Mme veuve Katanens à Roubaix. Cinquième lot : serrurerie, Pauwels Lemaire adjudicataire. Sixième lot : couverture, plomberie, installation sanitaire, gaz : Emile Henri. Septième lot : peinture, vitrerie, tapisserie, Alexandre Hautefeuille de Roubaix.

On s’apprête donc à construire dès que la liste des adjudicataires sera complète. Mais le 1er août 1914, c’est la déclaration de guerre et la mobilisation générale.

La nouvelle église du Crétinier

C’est sur Radio Galaxy que l’inauguration de la nouvelle église a été annoncée. L’abbé Tieghem faisait partie de ceux qui avaient préparé l’intervention sur les ondes, avec un exposé historique sur l’Église Saint Vincent de Paul depuis sa création en mai 1897.

Le portail de la nouvelle église Photo Guy Sadet

L’inauguration a lieu le dimanche 24 avril 1994. Le programme a été arrêté : à 10 h 30, M. Alain Faugaret maire de Wattrelos vient inaugurer l’église en présence de Monseigneur Vilnet évêque de Lille. Puis à 11 heures, la messe est célébrée par Mgr l’évêque. Il n’y a pas encore de titulaire et trois prêtres vont l’assister  : L’abbé Gilbert Tieghem du Christ Roi, Joël Kolder de la Sainte Famille de Roubaix et André Desbouvry chargé des relations avec le diocèse. L’équipe d’animation paroissiale est placée sous la responsabilité de Mme Vallaeys et s’occupe de la coordination de la vie de la paroisse.

Monseigneur Vilnot officie Photo Guy Sadet

Les paroissiens sont agréablement surpris par l’intérieur spacieux de l’église. Derrière l’autel, un grand vitrail célèbre la glorification de Saint Vincent. Sept autres retracent sa vie. Au plafond une verrière apporte une luminosité naturelle qui ravive son caractère sacré. De l’ancienne église on a conservé le grand crucifix qui dominait l’autel. Une mezzanine accueille le nouvel orgue dont Madame Machu, l’organiste de l’église a récemment pris possession. Quatre vingts personnes peuvent s’y tenir. Derrière le chœur, une salle chapelle accueille les célébrations de semaine ou encore les réunions de catéchèse.

L’intérieur de l’église Photo Guy Sadet

Ont également été prévues la sacristie et une petite salle de réunion. Deux autres salles ont été ajoutées pour les permanences de semaines et des réunions pour des petits groupes. À l’extérieur un petit campanile abrite Cécile, la cloche de l’ancienne église. Depuis le dimanche des rameaux, l’église a été officiellement utilisée pour des célébrations pendant les fêtes de Pâques.

Pour reprendre l’expression du journal Nord Éclair, la nouvelle église Saint Vincent de Paul est un coup de jeunesse pour le quartier du Crétinier.