L’îlot de la Halle

Depuis des décennies, les emplacements de la rue de la Halle ont toujours été occupés par des estaminets ou des grossistes en fruits et légumes. En 1968, sur 14 maisons, on dénombre 11 grossistes et semi-grossistes en fruits légumes et 3 cafés.

Citons entre autres, quelques entreprises de l’époque : Seynave, Mathis, Divol, Florin, VandenBroeke, Valcke, VanMoer, Prevost, Tack-Boutten-Kuhn, Ferreira.

la rue de la Halle ( documents archives municipales )

Les conditions de travail sont de plus en plus difficiles pour cette activité de gros, en plein centre ville :

– La rue de la Halle est toujours très animée aux premières heures du jour et donc très bruyante

– Les problèmes de stationnement sont récurrents

– Le manque de place se fait cruellement sentir pour le stockage

– Les chariots élévateurs ont beaucoup de difficultés à manoeuvrer pour charger et décharger les camions

De ce fait, la concurrence du nouveau marché de gros de Lomme est d’autant plus vive, car certes, il est plus éloigné mais beaucoup plus facile d’accès et donc plus pratique pour les commerçants.

La ville souhaite effectuer une opération d’aménagement et de restructuration de cette partie du centre ville en Mars 1980 : rajeunir le triangle se trouvant en face de la Poste, et délimité par les rues de la Halle, Pierre Motte et par le boulevard Leclerc à savoir « l’Ilot de la Halle ».

le café de la Poste et la rue de la Halle ( document archives municipales )

Du côté du boulevard Leclerc, la Banque Populaire du Nord s’est déjà implantée à la place du café « La Rotonde ». Des bureaux sont programmés pour remplacer l’ancienne carrosserie « Van Den Hende ».

Pour la rue de la Halle, ce n’est pas une réhabilitation qui est envisagée mais un véritable curetage pour faire oublier les dents creuses correspondant aux anciens magasins de grossistes en fruits légumes, primeurs, beurre, œufs et fromages.

En 1982, les grossistes quittent la rue pour le Marché d’intérêt local du Pile rue de Valenciennes ( voir sur notre site un précédent article intitulé « Le Marché des Halles s’en va au Pile »)

document Nord Eclair 1982

Le projet initial prévoit la démolition de 22 immeubles sur les 3 rues, soit au total une superficie de 4983 m2. Sont concernés : les n° 5 au 29 rue de la Halle, les n° 10 et 12 rue Pierre Motte, et les n° 35 à 43 du boulevard Leclerc

document archives municipales

Finalement, la démolition ne concernera que la rue de la Halle et le n° 41 du boulevard Leclerc ainsi que le café de la Poste. Sur les plans ci-dessous on peut constater en effet que les 2 immeubles de gauche (grisés sur le 1er plan) ont été conservés.

document archives municipales

65 logements, bureaux et commerces sont construits par la Société d’HLM : « Le nouveau logis », pour un budget de 48 millions de francs. L’hôtel Ibis est construit à l’emplacement du café de la Poste. Les travaux s’étalent sur une durée de deux ans en 1987 et 1988.

Les travaux pendant la construction ( documents b.n.r Daniel Labbé )

 

Après l’achèvement des travaux en 1989 ( documents b.n.r Daniel Labbé )

Remerciements aux archives municipales.

Le blockhaus de la rue de Cartigny

Un blockhaus se trouve à hauteur du N° 130 de la rue de Cartigny à Roubaix , entre le cimetière et la rue d’Alger, curieusement posé, comme en équilibre sur le mur.

le blockhaus rue de Cartigny ( document BNR Daniel Labbé 1982 )

Il a été construit par les allemands au début de la seconde guerre mondiale. Les sentinelles étaient chargées de surveiller la rue, les soldats étaient équipés de mitrailleuses. Nul doute que cette casemate protégeait un lieu sensible derrière le mur, certainement un dépôt de munitions, ou le garage de véhicules militaires ou bien un atelier de réparation du matériel de défense anti-aérienne de la Luftwaffe. C’est l’une des rares constructions de la guerre 39-45 à Roubaix.

document archives municipales

En 2001, l’état du mur qui supporte le blockhaus n’est pas brillant, il y a des risques pour les piétons, et la mairie envisage de le détruire purement et simplement.

Une association est créée dont le but est de sauvegarder le blockhaus, vestige de la guerre et qui, de plus, fait partie du paysage du cimetière.

document Nord Eclair 2001

Au mois de Juin 2001, Thierry Delattre, conservateur du patrimoine de la ville, Jean-Louis Denis, membre de l’association Espace du Souvenir, Evelyne Delannay, conservateur du cimetière, Pierre Leman, membre de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) se réunissent sur place avec le propriétaire des lieux José Baptista.

document Nord Eclair 2001

L’accès au blockhaus se fait par un bâtiment industriel désaffecté. Une échelle de fer rustique et vacillante mène à la plate-forme de l’ouvrage. La construction est faite de plaques de béton. Des meurtrières offrent une vision rare des deux côtés de la rue et du cimetière.

document Nord Eclair 2001

Il faut absolument que le site soit classé au titre du patrimoine. On envisage même de le faire visiter par les roubaisiens, pour les prochaines journées du patrimoine du mois de Septembre. Certes, quelques travaux sont nécessaires : remplacer l’échelle, nettoyer l’accès, poser une porte et surtout consolider le mur du soutien…

Malheureusement deux années plus tard, la mairie décide de raser le blockhaus ! La demande de permis de démolir signée par J.F. Boudailliez le 30 Août 2003, est acceptée en Septembre pour risque de « péril ». On imagine donc que les commissions de sécurité ont estimé que le mur de soutien sur lequel est posée la casemate est trop fragile, et qu’il y a donc un risque grave d’effondrement sur le trottoir et la chaussée. Le blockhaus est démoli en fin d’année 2003.

la flèche rouge indique l’endroit où se trouvait le blockhaus ( Photo BT )

Remerciements aux archives municipales

Le Clos des Pronelles

Suite d’un article précédemment édité et intitulé : L’école de la rue du Moulin.

La crise économique, liée aux ravages de la mondialisation et à un phénomène de mode, a décimé presque entièrement la filière « encadrement » en France en l’espace de 5 ans et a entraîné la chute retentissante de la quasi-totalité des leaders du secteur. Les entreprises artisanales sont aussi presque toutes disparues.

La société Pictual a malgré tout réussi à tirer son épingle du jeu dans ce marasme ambiant en se repliant progressivement sur le seul atelier de Roubaix et en misant sur le très haut de gamme et la qualité. Sa clientèle est essentiellement constituée de collectivités locales, d’entreprises, d’espaces culturels, d’artistes peintres, et des grandes familles du Nord.

document archives municipales

Malheureusement, en Janvier 2009, deux conteneurs poubelles adossés à la façade prennent feu pendant la nuit. Les pompiers arrivent rapidement pour éteindre l’incendie qui ne s’est pas propagé à l’atelier proprement dit mais a déjà franchi la porte d’accès. L’eau et la suie ont provoqué d’importants dégâts : machines noyées, installation électrique hors d’usage et stock de moulures inutilisable ( près de 7 km dont des baguettes dorées à la feuille et d’autres moulures qualitatives ). La perte est inestimable car elle dépasse le préjudice purement financier. Dans un métier d’art, un stock se constitue en effet sur de nombreuses années, au fur et à mesure des opportunités. Il y avait donc des pièces anciennes probablement introuvables en 2010.

L’atelier reste fermé plusieurs mois, le temps pour les assurances d’établir les dossiers et d’effectuer les principales réparations en vue d’une réouverture.

Mais l’investissement, en termes financiers et d’énergie, pour reconstituer un aussi vaste choix de baguettes et de fournitures est énorme donc inenvisageable dans un marché en déclin. Les mois de fermeture ont par ailleurs perturbé la clientèle.

Alors que la demande de cadres continue lentement de s’effriter, la demande de logements pour les étudiants explose, Jean-Pierre et Marie-Anne ne cessent de refuser les demandes

Quelques mois après la réouverture, ils décident donc de jeter l’éponge. Ils ferment définitivement l’atelier et se séparent du matériel qui n’a pas été détruit lors de l’incendie ( une bonne partie de ce qui restait a été ferraillée et non vendue) . La société « Pictual » est dissoute à l’amiable en Février 2010. 

C’est alors que d’énormes travaux de rénovation de l’immeuble et d’agrandissement de la partie habitation débutent.

Jean-Pierre commence par purger les locaux commerciaux de plusieurs centaines de m3 de stocks et de matériaux divers accumulés au fil des années par les occupants précédents…La plupart prennent le chemin de la déchetterie, puis il entreprend de démolir les quelques 200 m2 de ce rez-de-chaussée en laissant juste les murs porteurs.

la façade arrière ( avant après ) document NE et photo BT

Jean Pierre et Marie Anne Devulder consacrent ensuite leur énergie à rénover leur immeuble. En 2010, ils déposent un permis de construire, pour le changement d’affectation des locaux commerciaux en logements et un permis pour la modification de façade dans le but de la remettre dans son état historique d’avant 1947. Le dossier est confié au cabinet d’architecture Philippe Clemens situé rue Mimerel à Roubaix.

De nouveaux logements sont donc créés au rez-de-chaussée portant la capacité totale de la résidence à 22 places, avec notamment 2 logements plus grands destinés à la colocation.

Ils réalisent parallèlement d’importants travaux de restauration ou de transformation des logements existants dans le but de les mettre aux normes et au goût du jour. La plupart des logements sont désormais de véritables studios « tout équipés » et non plus de simples « chambres ».

Le prunus dans la cour intérieure ( document JP Devulder )

La résidence est rebaptisée : LE CLOS DES PRONELLES.

Témoignage de Jean-Pierre : Quand nous avons repris l’immeuble, se trouvait un prunus dans la cour intérieure carrée fermée. C’est un arbre fruitier qui donne des prunes, des prones comme on dit chez nous en patois. Les fruits sont très petits, on les appelle alors les pronelles, d’où le nom donné à la résidence.

L’échafaudage ( document JP Devulder )

En 2016, les propriétaires décident de s’attaquer à la façade. Un échafaudage de 420 m2 est installé sur la devanture pendant plusieurs mois. Des travaux importants sont alors entrepris : les grandes vitrines du rez de chaussée sont supprimées. Les trumeaux en maçonnerie, tels qu’ils existaient au 19ème siècle, sont reconstruits et de nouvelles fenêtres rejoignent leur emplacement d’origine. La symétrie de la façade originale est alors retrouvée. La porte d’entrée principale est également replacée dans l’encadrement qu’elle n’aurait jamais du quitter et redessinée dans le style d’époque.

documents NE
Avant et après ( documents archives municipales et photo BT )

Un remarquable travail de remise en état des sculptures en pierre calcaire est effectué, notamment celles du fronton central qui étaient très dégradées par le temps et la pollution ; on peut désormais y admirer à nouveau les armoiries de Roubaix encadrées par de merveilleuses corbeilles de fleurs. 

La façade a retrouvé sa belle couleur rouge et crème d’origine, selon les conseils des bâtiments de France.

photo BT

En 2017, le résultat des travaux terminés est magnifique, 150 ans après l’ouverture de l’école des frères. Il signe le début d’une nouvelle vie pour l’immeuble. Depuis 2008, Jean-Pierre et Marie-Anne Devulder s’attellent à redonner aux lieux son aspect d’origine.

photo BT

Remerciements à Jean-Pierre et Marie-Anne Devulder, ainsi qu’aux archives municipales.

Leers, derrière l’église

Qu’y avait-il donc derrière l’église avant les années soixante ? Apparemment rien. Quelques arbres et une grande pâture. Mais les choses vont changer progressivement et l’habitat va se développer.

Derrière l’église, avant. Photo Coll Particulière

Le samedi 10 juin 1967, c’est l’inauguration de 34 maisons, le groupe de Leers centre, derrière l’église Saint Vaast. Ce sont des maisons en accession à la propriété, construites par « La Maison Roubaisienne ». Elles se situent de part et d’autre de la rue du Maréchal de Lattre de Tassigny et occupent une partie de la rue Mozart. Au moment de l’inauguration, quatre de ces maisons sont déjà habitées, les travaux de l’ensemble devant être achevés pour le mois de septembre. Deux habitations peuvent être visitées, dont une entièrement meublée, dimanche 11 et lundi 12 juin de 10 heures 30 à 12 heures et de 14 h 30 à 18 heures.

Inauguration Maison Roubaisienne 1967 doc NE

M. Philippe Scalbert président de « La Maison Roubaisienne » prononce un discours et se félicité de la collaboration entre la municipalité leersoise et l’organisme constructeur. Il met en valeur cette nouvelle réalisation qui offre des conditions intéressantes aux futurs propriétaires, coopérateurs « à part entière » de la Maison Roubaisienne. Il donne ensuite des précisions sur la mode d’accession à la propriété et annonce que la « Maison Roubaisienne » envisage la construction dans un avenir proche d’un collectif pour jeunes ménages et d’un groupe d’habitations pour vieux ménages.

M. Julien De Ruyck adjoint au maire remplace M. Kerkhove, et remercie les administrateurs de la « Maison Roubaisienne » et souhaite une collaboration toujours plus efficace entre la municipalité leersoise et les organismes de construction pour le plus grand bien de la commune. Puis il coupe le ruban symbolique barrant la rue qui donne accès au groupe d’habitations et les personnalités visitent le chantier. Il y a là un certain nombre de responsables de la « Maison Roubaisienne » mais aussi d’autres sociétés comme la SAHRO, Notre Maison, l’architecte Verdonck, des directeurs, des administrateurs. M. Bourgois adjoint au maire est également présent comme de nombreux conseillers municipaux. Il y a également M. Demoncheaux directeur adjoint de la Sécurité Sociale et M. Abraham commissaire de police.

Derrière l’église, après. CP Coll familiale

L’espace situé entre les nouvelles maisons et l’église ne restera pas longtemps inoccupé. En effet en août 1967, ce terrain qui appartient à la municipalité est devenu un chantier de la S.A.H.R.O. qui construit là un immeuble collectif d’une trentaine d’appartements, quatorze de type F2 et seize de type F3. Ces logements seront réservés à de jeunes ménages de la commune. Ils seront occupés à l’automne 1968.

L’école de la rue du Moulin

La façade vers 1910 ( document archives municipales )

Les anciens bâtiments de l’hôpital de Roubaix situés au 32 34 rue du Moulin ( rue Jean Moulin aujourd’hui ) à Roubaix depuis le XV° siècle, sont démolis en 1866.

Cette date est incertaine, car sur le plan de 1847 ci-dessous, on distingue des lits d’hôpital dans le bâtiment dont les plans sont très voisins de la structure actuelle de l’immeuble. Il est donc permis d’avoir un doute sur le fait que la façade pourrait être antérieure à l’école et avoir été construite en 1847.

Plan de 1847 ( document JP. Devulder )

A la place, sur ce terrain qui appartient toujours aux Hospices Civils de Roubaix, est alors construite une maison d’habitation pour les frères de la Doctrine Chrétienne.

C’est un immeuble imposant d’une façade de 25m de large et d’une profondeur de 10m. Les murs ont une épaisseur de 50 centimètres ! Les frères des écoles chrétiennes arrivent rue du Moulin en 1867 ; ils y créent la communauté du Vénérable de La Salle. Seize chambres sont à l’étage pour les vingt-deux frères qui logent dans le bâtiment visible de la rue. Ils instruisent dans les six classes situées sur 2 niveaux, 3 au rez de chaussée et 3 à l’étage, dans un bâtiment situé de l’autre côté de la cour intérieure et relié à l’immeuble principal par une coursive à droite, qui abrite la buanderie, la cuisine et l’arrière cuisine pour le stockage des denrées.

L’école vue de la cour intérieure ( document archives municipales )

En 1882, suite à la loi Jule Ferry, l’école des frères de la rue du Moulin devient une école communale de garçons ( puis par la suite, une école de filles ). La croix qui surplombe le fronton est alors décrochée.

Sur le toit, on distingue encore la croix ( document JP Devulder )

L’école, devenue communale, en 1883, compte 547 élèves pour 6 classes ! On ne peut pas en conclure qu’il y avait 91 élèves par classe car il y avait un roulement avec notamment les classes du midi pour les enfants-ouvriers, qui apprenaient à lire et écrire pendant leur pause-déjeuner. Ces classes sont séparées de l’immeuble de la rue du Moulin et deviennent l’école de la rue Chanzy, ( aujourd’hui école Edmond-Rostand ).

Au dessus de la porte d’entrée : école communale ( document JP Devulder )

Les frères quittent Roubaix, après une longue période de résistance rendue possible grâce au soutien conjoint de la population ouvrière et des instances patronales, pour ériger à Estaimpuis, les fondements de ce qui deviendra par la suite le collège Jean Baptiste de la Salle. Leurs logements rue du Moulin deviennent alors des logements urbains traditionnels pendant près d’un siècle.

Ensuite, il faut attendre la fin de la deuxième guerre mondiale pour que le bâtiment se transforme. En 1948, Roger Vanovermeir s’installe dans le bâtiment au N° 34 pour y vendre ses meubles.

documents collection privée

La façade du rez de chaussée de la rue Jean Moulin est alors complètement transformée et surtout dévastée ! Elle est percée pour laisser apparaître les larges vitrines du commerce de meubles. Les lettres « école communale » de 1882 disparaissent momentanément ( elles seront retrouvées au moment de la restauration en 2016 ). Roger Vanovermeir et sa famille occupent personnellement quelques pièces, situées à l’arrière du magasin . Roger Vanovermeir reste dans les locaux pour la vente de ses meubles, de 1947 à la fin des années 1970.

Au début des années 1960, au fond de la cour intérieure, un mur est construit à une distance de deux mètres, le long de l’école ( le bâtiment a été retravaillé avec l’ajout de couloirs couverts pour créer des circulations entre les classes ). Les 6 salles de classe continuent d’accueillir des élèves qui entrent dès lors à l’école Edmond Rostand par la rue Chanzy située juste derrière.

Le mur construit devant les 6 classes de l’école ( photo BT )

Pendant quelques années ( fin des années 70, début des années 80 ), l’immeuble connait une déshérence, provoquée par plusieurs facteurs : fermeture puis incendie de l’usine Motte Porisse, située juste en face, puis un véritable « tsunami » en matière d’urbanisme avec carrément la disparition d’une partie de la rue Jean Moulin pour la création de l’avenue André Diligent et de la ZAC Motte Porisse. L’immeuble se retrouve alors, pendant une décennie, assez isolé dans un environnement extrêmement difficile de friches ou de ruines. La défaillance financière des occupants de l’époque accentue cette déchéance ( défaut d’entretien manifeste, mauvais locataires…le terme de squat a été prononcé )

Au début des années 1980, le bijoutier Marc Vieille et son épouse Yvette, dont le commerce est situé juste à côté au 28 30 rue Jean Moulin, rachètent le bâtiment à la barre du tribunal. L’immeuble très bien construit reste solide mais est assez délabré. Marc entreprend de le rénover pour qu’il soit aux nouvelles normes et de le transformer en résidence étudiante. Le 1° étage est alors composé de 15 logements ( 7 studios avec commodités à l’intérieur et 8 chambres. Un très grand appartement compose le 2° étage.

C’est à cette époque que le locataire Roger Vanovermeir quitte les lieux. Ensuite, le commerce est occupé à plusieurs reprises par des commerçants locataires qui ne restent guère longtemps, jusqu’à ce que Robert Bedaghe signe un bail de location pour installer son atelier d’encadrements à l’enseigne « Arts Décors ». La partie arrière ( les pièces qu’occupait personnellement Roger Vanovermeir ) se transforme en réserve. L’ancienne cour de récréation devient un parking pour une dizaine de véhicules

document archives municipales

Robert Bedaghe souhaite prendre sa retraite en 2006, d’autant qu’il apprend que son bail ne sera pas renouvelé. Les propriétaires, Mr et Mme Vieille souhaitent, quant à eux, se séparer de cet immeuble.

Marie-Anne Devulder, gérante de la société d’encadrement « Pictual », possédant 4 magasins dans le Nord, se positionne pour reprendre le matériel et les stocks de la société Arts Décors, mais ni le fonds de commerce, ni l’entreprise.

En juin 2006, Marc Vieille propose alors à Jean Pierre et Marie-Anne Devulder de leur céder l’immeuble. Dans un premier temps, ils déclinent l’offre, puis se ravisent et finalement font l’acquisition de l’immeuble en février 2007.

L’atelier de fabrication Pictual de Bondues trop petit, est donc transféré à Roubaix dans les locaux de l’ex société Arts Décors

Témoignage de Jean-Pierre : Ce qui nous intéressait, c’était d’abord l’atelier d’encadrement qui se trouvait au rez-de-chaussée. Nous avions trois magasins de cadres et un atelier-magasin au centre de Bondues. Ici, c’était beaucoup plus grand. Nous avons acheté, d’abord comme un simple investissement locatif. Et puis nous sommes tombés amoureux, devant la richesse inouïe de l’histoire des lieux

à suivre . . .

Remerciements à Jean-Pierre et Marie-Anne Devulder, ainsi qu’aux archives municipales.

Leers, constructions de 1951

Après bien des démarches, à Paris, auprès du ministère de la reconstruction et de l’urbanisme, à Lille, à l’office départemental des HBM, Leers va pouvoir faire construire sur son territoire une quarantaine de logements. Selon le maire de l’époque, M. Kerkhove, les crédits ont été votés et il n’y a plus de raison pour que la mise en chantier n’ait pas lieu. L’adjudication des travaux aura lieu le 28 février 1951 à Lille et l’ensemble des travaux est évalué à 70 millions de francs. Il aura fallu plus de deux ans et demi pour que les démarches commencées le 28 juillet 1948 aboutissent. L’emplacement choisi se situe rue de Wattrelos entre les hameaux de la Motelette et du Trieu de Leers, face à la briqueterie Salembier. Il s’agit d’un terrain de deux hectares, considéré comme un terrain idéal pour la santé des enfants.

Les travaux débutent en octobre doc NE

De quels logements s’agit-il ? Un premier type de maison présente 6,78 mètres de front à rue, avec porte d’entrée sur la gauche, vestibule de 4 m de profondeur sur 2,30 m de largeur comportant les WC et l’escalier. À droite, une large baie vitrée donne sur une salle de séjour (ou salle à manger) de 4,20 m sur 3,30 m. Au fond une cuisine de 4,40 m sur 3,80 avec évier, penderie et salle d’eau (douche et buanderie) de 2,56 m sur 2,47. La cuisine comporte une entrée extérieure entourée de deux larges baies. À l’étage trois chambres. Une cave a été prévue ainsi qu’une remise.

Le second type de logement ne diffère pas du premier pour ce qui ,est de la surface. Cependant l’entrée est à droite et la cuisine vient prendre la place de la salle de séjour, celle-ci étant située à l’arrière. Il s’agit de maisons rappelant essentiellement le type choisi par le CIL, bien que ne relevant pas de cet organisme, mais bien de l’office départemental des HBM.

La construction démarre en octobre et entre deux on parle désormais de HLM. En effet, le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme considère le logement comme une compétence de l’État-providence, et une loi de 1950 transforme les habitations à bon marché (HBM) en habitations à loyer modéré (HLM), qui deviendront peu après l’outil principal de l’État pour lutter contre la crise du logement de l’après-guerre.

Vue du Square Bauwens Google Maps

Une entreprise roubaisienne est venue installer sur le terrain requis le matériel nécessaire aux travaux préliminaires. On a ensuite procédé au creusement des premières fondations et il y a quinze jours le maire alla sans cérémonie poser la première pierre. Les maçons ont pris possession des lieux et déjà huit habitations sont en cours de construction. Pour deux d’entre elles le rez-de-chaussée a été atteint. Les terrassiers ont préparé les assises de vingt logements, ce sera la première tranche des HLM. Le temps est clément et propice aux travaux de construction. On peut compter au printemps sur l’édification des vingt premiers logements. La seconde tranche des travaux démarrera ensuite. Les services de la mairie n’ont pour l’instant aucune précision sur la répartition future des logements.

Le chantier en juin 1952 photo NE

En juin 1952, après un hiver relativement peu rigoureux, vingt premières habitations sont élevées en deux groupes de six, un groupe de quatre et deux groupes de deux. L’ensemble n’est pas symétrique, on a surtout tenu compte du soleil et de la lumière, avec des façades exposées au sud. Marcel Spender architecte DPLG, est l’auteur des plans de ce lotissement.  La seconde tranche des travaux est commencée, cinq groupes de quatre maisons, et se terminera au printemps prochain.

Vue du Square Bauwens Google Maps

La cité jardin ainsi construite sera dénommée Square du Capitaine Bauwens par décision municipale du 22 novembre 1952, en hommage envers un enfant de Leers héros des deux guerres.

Sources Nord Éclair

Le déplacement du monument aux Morts

Au début des années 1960, la circulation automobile se développe et pose de sérieux problèmes pour les automobilistes dans toute la ville de Roubaix. Il est donc nécessaire d’améliorer les rues, avenues et boulevards et en particulier le carrefour du monument aux Morts très fréquenté et embouteillé aux heures de pointe. Ce carrefour est situé sur le boulevard Leclerc à l’angle des rues du Maréchal Foch, du Moulin et du boulevard de Paris.

document Nord Eclair

En 1964, la municipalité décide donc une refonte complète de ce carrefour. Les grandes innovations préconisées par les ingénieurs des Ponts et Chaussées sont la mise en œuvre :

– d’un sens unique de circulation dans la rue du Maréchal Foch

– de l’abattage des platanes du Boulevard de Paris (entre la rue du Moulin et la rue Chanzy )

– de l’élargissement de ce boulevard de Paris à 27m de largeur

– de l’installation de nombreux feux tricolores, et surtout . . .

– du déplacement du Monument aux Morts, 75 mètres plus loin à hauteur de la rue Dupleix.

document Nord Eclair

Il faut rappeler que ce monument aux Morts a été érigé, installé et inauguré en 1925, époque où la circulation automobile était quasi inexistante. Dans les années 1930, on pouvait encore envisager de bloquer le carrefour lors des commémorations !

Les travaux de déplacement débutent au printemps 1964, et ce n’est pas une mince affaire que de bouger un monument haut de 9 mètres, et pesant plusieurs tonnes ! Il faut bien se résoudre à morceler cette masse de pierre en plusieurs morceaux.

La noble dame qui porte dans ses bras robustes les fruits de la fécondité n’est pas une femme légère, car la tête et le buste pèsent 2 tonnes et le tronc 5 tonnes. A cela il convient d’ajouter l’hydre qui est scié en deux parties.

document Nord Éclair

Une équipe de spécialistes, véritables chirurgiens pour géants travaille sur le mémorial avec de très grandes précautions.

Toutes les pièces du monument sont déposées sur le sol et les techniciens peuvent alors remonter l’ensemble, tel un puzzle.

Les délais prévus sont respectés et la ville confirme que tout sera prêt pour les cérémonies du 11 novembre 1964.

document Nord Éclair

Le déplacement se fait sans trop de problèmes. La partie la plus délicate du travail de dissection, est de démonter les quatre bas-reliefs fixés sur le socle.

Les 4 bas reliefs de 1925 ( document Grand Hebdomadaire illustré 1925 )

Un geste malheureux d’un ouvrier fait perdre la tête d’un personnage de pierre.

Le bas relief endommagé ( document Nord Eclair )

C’est peut-être une des raisons pour laquelle 2 bas reliefs sur 4 n’ont pas été refixés au dos du monument ? Les armoiries de la ville, quant à elles, ont bien été reposées à leur emplacement initial.

document collection privée
L’arrière du monument dans les années 1930 et en 2022 ( documents collection privée )

Depuis 1964, le monument aux Morts est toujours au même endroit. Sur la photo ci-dessous qui date des années 1970, on distingue l’ancien garage Renault face à la semelle de verdure sur laquelle se dressait initialement le monument.

document collection privée

Remerciements aux archives municipales

Un plan d’aménagement pour le Crétinier

En 1990, le quartier du Crétinier est considéré comme vétuste et vieillit mal. Le déclin progressif de la Lainière de Roubaix et les suppressions d’emploi n’arrangent rien. L’église n’échappe pas à cet inventaire de vétusté. En effet, dès 1980, les bois de la toiture pourrissaient entraînant des fuites d’eau qui dégradaient les murs. Le chauffage devait être réparé, l’électricité ne correspondait plus aux normes de sécurité et la fréquentation des fidèles avait singulièrement baissé.

Dernière image de la première église St Vincent de Paul extrait Journal Municipal de Wattrelos

La municipalité de Wattrelos concerte le diocèse pour les travaux à mener. Puis la décision d’un vaste projet d’urbanisme comporte la destruction de l’église et la création d’un nouvel ensemble sur l’espace ainsi libéré. La ville de Wattrelos engage donc la requalification du quartier avec un plan d’aménagement conçu par l’architecte Marc Dancoisne.

Plan d’aménagement doc Journal Mun Wattrelos

Pour mener ce plan à bien, la ville a entrepris l’acquisition d’une série d’immeubles rue des Patriotes promis à la démolition, du complexe sportif Amédée Prouvost, des restaurants et d’un magasin d’entreprise situés à proximité, ainsi que des parkings de la Lainière rue d’Oran. D’autres sont en cours.

Les travaux démarrent en septembre 1992. En attendant les paroissiens se réunissent dans une ancienne supérette au coin de la rue d’Oran. L’îlot Saint-Vincent-de-Paul constitue la première étape de la rénovation et entraîne la démolition de l’église et de son presbytère, un siècle à peine après leur création. L’espace ainsi libéré sera transformé en place publique avec un revêtement de qualité au sol, des arbres sur son pourtour, plus une fontaine comme élément d’animation.

Maquette de la nouvelle église Journal Mun Wos

Un nouveau lieu de culte sera érigé sur lequel s’appuiera un passage couvert avec arcades qui desservira des salles de quartier. Un ensemble immobilier à usage d’habitation sera réalisé par l’Office public d’aménagement et de construction du Nord. Il est l’œuvre de deux architectes lillois, MM. Bailly et Dancoisne.

Côté voirie, la rue d’Oran sera redressée et prolongée jusqu’à la rue de Toul, le nouveau tronçon prendra le nom de rue du 19 mars 1962. La rue des Patriotes va être élargie à 15 mètres pour permettre la plantation d’arbres et l’aménagement d’espaces réservés aux piétons, en maintenant de bonnes conditions de circulation.

L’église en travaux Journal Mun Wos

En 1993 les travaux de l’église ont pris du retard à cause des intempéries du mois d’octobre. Retard rattrapé mais novembre a entraîné des températures en dessous de zéro, ce qui n’a pas facilité la poursuite du chantier. L’édifice doit s’étendre sur 320 m² et pourra accueillir 300 fidèles. L’église comportera une mezzanine à mi hauteur et le clocher sera distinct du bâtiment. On espère son ouverture pour Pâques 1994.

L’inauguration du monument aux Morts

le Monument aux Morts ( document Grand hebdomadaire illustré 1925 )

Pour commémorer l’héroïsme des 3000 roubaisiens tombés pendant la grande guerre 1914-1918, la municipalité a décidé d’ériger un monument aux Morts.

Ce monument s’élève initialement au début du boulevard Gambetta, à l’emplacement de la  »Fontaine des Trois Grâces », au carrefour du boulevard de la rue Neuve, de la rue du Moulin et du boulevard de Paris.

Le monument représente la statue de la paix écrasant l’hydre de la guerre. La statue est belle et imposante. Un tertre de gazon, clôturé d’une grille, entoure le monument.

Quatre bas reliefs sur le socle représentent le Travail, la Famille, l’Attaque et l’Exode.

L’œuvre a été créée par le statuaire et sculpteur douaisien Alexandre Descatoire et par l’architecte J. Wielhorski.

Mrs Descatoire et Wielhorski ( document Grand hebdomadaire illustré 1925 )

L’inauguration a lieu le dimanche 18 Octobre 1925. La date n’a pas été choisie au hasard, car le 18 Octobre 1914 les allemands entraient à Roubaix, et le 18 Octobre 1918 ces mêmes allemands quittaient la ville.

Toute la population de Roubaix rend un hommage solennel à ses glorieux soldats morts pour la France, durant la grande guerre 1914-1918.

Document Journal de Roubaix

La veille, le samedi soir 17 Octobre, a lieu une veillée funèbre : de nombreuses harmonies encadrées par les gymnastes de la  »Roubaisienne » jouent des airs funèbres et ce, pendant toute la soirée. Un éclairage efficace a été mis en place, et en particulier depuis le toit du café des  »Arcades ».

Une messe solennelle est célébrée le dimanche à midi en l’église Saint Martin devant une foule nombreuse, à l’intention de tous les roubaisiens tombés au cours de la grande guerre.

Une cérémonie a lieu à l’hôtel de ville. Parmi les nombreuses personnalités, sont présentes Mr le maire Jean Lebas, Mr Leroy secrétaire général de la préfecture, le général Moisson et de nombreuses autres personnalités représentatives des sociétés roubaisiennes.

Hôtel de ville ( document Grand hebdomadaire illustré 1925 )

En début d’après midi, un cortège immense composé de 43 formations musicales part de la rue de la gare, puis défile Grand Place, place de la Liberté et se termine boulevard Gambetta devant une foule considérable car une multitude de roubaisiens est accourue de tous les quartiers de la ville. Des dizaines de milliers de personnes sont massées sur les trottoirs, malgré un temps maussade et pluvieux. Presque sur toutes les maisons, des drapeaux aux couleurs nationales et la bannière des Amis de Roubaix témoignent de l’empressement des roubaisiens à participer à cette manifestation.

Pour ce cortège, de très nombreuses auditions musicales sont programmées particulièrement importantes par le nombre d’exécutants et par les œuvres proposées, dont la Cantate aux Morts, spécialement composée pour la circonstance, par deux roubaisiens : Édouard Sonneville et A.S. Demarsay.

L’emplacement autour du Monument aux Morts est exigu, seuls sont admis, dans l’enceinte réservée, les personnalités officielles. Les familles des soldats morts pour la France ( veuves et orphelins ) sont installées devant le monument.

document Grand hebdomadaire illustré 1925
document collection privée

Le public quant à lui, trouve de la place dans les rues adjacentes : rue de Lille, rue Neuve et rue du Moulin. Quant à la circulation des automobiles et des tramways, elle est bien sûr interdite.

document collection privée

Durant toute la soirée de ce dimanche 18 Octobre 1925, la foule défile devant le Monument aux Morts magnifiquement illuminé par la maison Deny rue Decrême : une grandiose journée d’union sacrée.

document collection privée

Remerciements aux archives municipales.

Le foyer Paul Constans

L’ancien foyer des jeunes travailleurs Paul Constans se trouvait au 349 de la Grand rue à Roubaix, à l’angle de la rue d’Alger. Issu d’une association créée en 1963 : l’ALJI ( Association pour le Logement des Jeunes Isolés ) le bâtiment a été construit en 1968. Il doit son nom à l’un des fondateurs et administrateur du projet.

Le but de l’association est l’accompagnement individuel des résidents avec un brassage très large au niveau des origines sociales et des projets professionnels ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : le foyer des jeunes travailleurs ).

Plus de quarante années après, il est temps de laisser sa place à un tout nouveau complexe. En effet les 148 logements du foyer commencent à ressentir le poids des années : chambre de 9 m2, toilettes situées dans le couloir, isolation dépassée, etc

Il est donc décidé de démolir le foyer, en 2011-2012

Photos de l’ancien bâtiment ( documents Nord Eclair )

Le projet d’un nouveau foyer voit le jour : un permis de construire est déposé par Logicil en décembre 2008 sur un terrain vierge de 5265 m2, situé au 9 place Chaptal, en bordure du cimetière et occupé provisoirement par un club de tir à l’arc. Le cabinet d’architecture CA Concept Archi à Croix est choisi pour mener à bien le projet.

Vue aérienne ( document archives municipales )
Projet nouveau bâtiment ( documents archives municipales )

La vocation du foyer reste la même : fournir un logement décent et adapté à des jeunes aux revenus modestes, car le logement est l’une de leurs grandes préoccupations. Pour ce nouveau bâtiment, l’accent a donc été mis sur le confort : des chambres d’une superficie de 20 m2 qui comprend les sanitaires, salle de bain, coin-cuisine, et connexion wi-fi.

La plupart des façades extérieures sont de couleur verte, elles traduisent le caractère verdoyant du lieu, surtout côté cimetière.

Une chambre ( document archives municipales )
Un couloir intérieur ( Photo BT )

En 2009 le dossier Logicil est transféré à la Sté Vilogia Services, et les travaux démarrent et s’étalent en 2010-2011. En attendant l’ouverture du nouveau foyer en Octobre 2011, des logements sont redéployés sur les communes voisines, pour les jeunes résidents.

Le bailleur propriétaire est Villogia. Le foyer est géré par ARCADIS (Association Roubaisienne de Coordination d’Actions de Développement et d’Insertion Sociale). Youssef Chouaf en est le président, Hamid Ifri en est le directeur.

Hamid Ifri en 2011 ( document Nord Eclair )

L’aspect social du projet s’accompagne aussi d’un important volet écologique. En effet le bâtiment a été conçu afin de maîtriser au mieux la consommation en énergie. Cela se traduit par toute une série d’équipements tendant à limiter les émissions de CO2 : panneaux solaires, couloirs lumineux, récupération des eaux etc

Le bâtiment reçoit les labels Bâtiment Basse Consommation ( BBC ) et Habitat et Environnement.

Le foyer dispose de plusieurs espaces réservés aux animations et aux loisirs : mini ateliers de travail et même un studio de musique.

studio de musique ( Photo BT )

L’inauguration a lieu en Avril 2012 par René Vandierendonck, sénateur-maire de Roubaix : « Un sacré boulot ! » comme le note M. le Maire. Cinq millions ont été nécessaires pour la construction de ce foyer roubaisien. René Vandierendonck souligne également « un travail de partenariat exemplaire ». Ainsi, 69 % du projet a été financé par des subventions provenant de LMCU (Lille Métropole Communauté Urbaine), de la DDE (Direction Départementale de l’ Equipement), de la Région et de la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) : un investissement qui permet aujourd’hui à ces jeunes d’envisager l’avenir avec plus de confiance.

Inauguration ( document Nord Eclair )

L’année suivante, en 2013, les jeunes résidents et les bénévoles construisent entièrement la cafétéria. A l’origine de ce projet, le collectif de l’atelier bois ( résidents, encadrant technique et bénévoles ) mis en place au Foyer des Jeunes Travailleurs, souhaite aménager cette cafétéria avec du matériel de récupération et en particulier, du bois. Les travaux d’aménagement sont un vecteur d’accompagnement personnalisé et d’épanouissement des résidents. Le but est d’aider les jeunes à se servir d’outils et à se débrouiller.

cafétéria ( Photo BT )

Dans le hall d’accueil, a été reposée l’ancienne plaque de l’inauguration de l’ancien foyer des jeunes travailleurs du 349 de la Grande rue.

( Photo BT )

Aujourd’hui, le directeur, Hamid Ifri, précise que :

– en moyenne le taux d’occupation des logements dépasse les 90%

– le nombre de salariés est de 24 pour le foyer Paul Constans et de 15 personnes en insertion pour l’atelier-chantier Fibr’&CO au 53 boulevard Gambetta à Roubaix

– l’association ARCADIS a été retenue pour la reconstruction de l’immeuble Oasis rue de Lille de 87 logements pour 92 lits avec le bailleur Partenord, pour 2023-2024

Vue aérienne ( document Google Maps )

Remerciements à Hamid Ifri ainsi qu’aux archives municipales