La famille Wattinne veille toujours sur l’école Sainte-Marie et, au décès de Georges en 1925, c’est son épouse Héléne Motte qui prend sa suite aussi bien concernant l’école Sainte-Marie que s’agissant de l’activité roubaisienne de négoce. Elle vit dans la maison principale aidée de 7 domestiques.
Habitent également sur le domaine son fils André, né en 1899, en couple avec Marie Agnés Dazin et leurs quatre fils, André, Yves, Denis et Luc, ainsi que sa fille Héléne et son époux Charles Bernard. Il convient également de citer le concierge de la propriété qui est logé sur place. Le domaine est traversé par la Marque et, outre la beauté que cette étendue d’eau lui confère, cela permet aux enfants Wattinne ainsi qu’aux adultes d’y pratiquer le canotage.
Durant la deuxième guerre mondiale, comme durant la première, le château est occupé par les allemands et il est sérieusement endommagé suite à l’explosion d’une aile en 1944 laquelle n’est que partiellement détruite grâce à l’intervention des FFI de Forest-sur-Marque, nécessitant toutefois la mise en place d’un branchement électrique provisoire.
Lorsque la fanfare Sainte-Cécile fête ses 70 ans en 1948, c’est André Wattinne, petit-fils d’Augustin qui est devenu président d’honneur, probablement après le décès d’Auguste en 1942. 30 ans plus tard cette belle société musicale met ses pionniers à l’honneur pour son centenaire avec une messe en mémoire des musiciens disparus et une cérémonie du souvenir organisée au cimetière en présence du président d’honneur.
Au début des années 1950, c’est toujours Héléne Wattinne Motte, la veuve de Georges qui occupe le château et ce jusqu’à son décès en 1957. Puis son fils André demeure dans le château familial dans lequel, en 1959, est créé une entreprise dans l’une des ailes de la propiété : la Biscuiterie du Lion d’Or, gérée par Luc Wattinne, 4ème fils d’André et Marie-Agnés. La société est spécialisée dans la fabrication industrielle de pains et de pâtisserie fraiche et reste en activité jusqu’en 2006.
Le château Wattinne présente au début du vingt et unième siècle un aspect certes moins fastueux mais le jardin est toujours très bien entretenu. En revanche de nos jours il paraît à l’abandon et c’est la végétation qui semble avoir repris ses droits, l’allée qui y mène et la cour étant envahie par de hautes herbes et la grille d’entrée se recouvrant de lierre.
Article dédié à Gérard Vanspeybroeck, notre président récemment disparu. Remerciements à l’association Historihem
Louis Motte-Bossut est le fondateur d’une filature qui, en 1843, représente, en importance, avec 18. 000 broches, dix filatures moyennes de l’époque. À peine achevée, cette usine est la proie des flammes (juillet 1845). Dix mois plus tard, elle est reconstruite sur des données plus vastes avec 44.000 broches, elle atteint presque l’effectif de toutes les filatures de Roubaix et de Tourcoing réunies. Quinze ans plus tard, une autre filature vient porter l’installation à 100.000 broches. La Filature monstre est à nouveau détruite par un incendie en 1865 et ne sera plus rétablie. Elle restera désormais de l’autre côté du canal. Peu de temps après, Louis Motte-Bossut aménage un important tissage de coton à Leers, puis une filature de laine à Roubaix, boulevard de Mulhouse (aujourd’hui disparue).
En 1871, une importante usine de tissage de coton est construite sur la route de Roubaix par l’entreprise Motte-Bossut. La direction en est confiée à Léon et Louis, fils de Louis Motte et d’ Adèle Bossut. Avec le mariage de son aîné Léon, la raison sociale de l’entreprise change et devient « Motte-Bossut & fils ». Louis Motte-Bossut a donc créé un tissage de coton à Leers, qu’il confie à ses deux fils, Léon (1842-1903) et Louis (1845-1901). En 1895, intervient à Leers l’édification de la tour Motte-Bossut Fils (MBF), qui domine encore la commune.
L’Usine a cessé ses activités en Juillet 1982. Elle occupait encore 170 salariés. En 1983, pour un essai de pré commercialisation avec le versant nord est, cinq entreprises de petite taille étaient intéressées. Le syndic de l’unité Motte-Bossut avait toutefois été saisi d’une offre plus rentable, émanant de la société Ferret Savinel qui voulait tout démolir et édifier des logements. Plusieurs projets allant jusqu’à 185 logements. Ferret Savinel avait même déposé deux permis de démolir et trois permis de construire pour 91 logements.
Mais la ville de Leers défend à l’époque un autre projet : pour 7000 m² achat et vente par lots côté avenue de Verdun, 9000 m² bâtis la ville les achète pour implantation d’activités à moyen terme. À court terme on y installerait des activités pour lesquelles on ne peut rien construire pour raisons financières, comme les ateliers municipaux, une salle polyvalente de sports. Dans la cour, près de la tour, 5 à 600 m² de bureaux pour l’école de musique. Sur les terrains, une partie en parkings et une douzaine de logements.
Rappelons que la fermeture de Motte-Bossut est un sinistre financier, perte de 8 % des recettes totales. La ville de Leers souhaite marquer une pause dans la politique d’urbanisation, en attente de son collège, dont le permis de construire est accordé, mais pas encore les financements et les crédits du conseil régional. Une partie du site est actuellement occupée par l’entreprise Sweetco, le reste des bâtiments par des associations sportives, un lotissement occupe aussi une partie des terrains de l’usine. Le verger de l’entreprise a également laissé place au lotissement nommé Les Tisserands.
Depuis 1985, c’est l’entreprise Sweetco, aujourd’hui leader sur le marché du matelas et de la protection de literie pour bébés, qui a installé ses bureaux et son site de production. En mars 2022, les salariés ont été informés du transfert de l’activité pour un regroupement sur le site logistique de l’entreprise, dans le parc d’activités de Roubaix Est.
Cette nouvelle situation permet à la ville d’envisager une autre destination pour ce site industriel, avec des logements notamment. La tour de l’ancienne usine emblématique dans la commune, devrait être conservée. Qu’adviendra-t-il du site Motte-Bossut ?
On lira avec intérêt le superbe travail de Bernard Moreau et Jean Pierre Desmet sur l’évolution du site Motte-Bossut de Leers dans Leers mon village, publié par l’Association Leersoise d’études Historiques et Folkloriques
L’entreprise textile Motte Porisse est plus connue sous le nom des « Laines du Chat Botté ». Elle s’appelait autrefois la « Filature des Longues Haies ».
Elle se situe sur un carré de maisons très vaste entre les rues : du Coq Français, Jean Moulin, Saint-Jean et Vincent Auriol, soit au total une superficie de 11.000 m2.
Vendredi 28 Juin 1985, à 5h45 du matin, de la fumée se dégage depuis le sous-sol, où sont stockées les matières premières, à savoir 200 tonnes de laine acrylique et matières synthétiques nécessaires à la production de l’usine.
L’alerte est donnée immédiatement ; les pompiers arrivent et évacuent les 60 ouvriers travaillant de nuit. Fort heureusement d’ailleurs, puisque quelques minutes plus tard, l’usine est la proie des flammes.
L’incendie qui s’est déclaré rue Vincent Auriol se propage très rapidement et gagne le bâtiment de la rue du Coq Français
Devant l’ampleur du sinistre, les sapeurs pompiers demandent du renfort auprès de tous les centres de secours de la métropole. Près de 200 pompiers sont désormais sur place pour lutter contre le feu. Trois grosses lances, trois canons à eau, des multitudes de petites lances déversent des tonnes d’eau sur les flammes, mais celles-ci ont trouvé des matériaux de choix, particulièrement inflammables.
Daniel Motte, directeur commercial de l’entreprise, et André Motte, directeur technique, arrivent sur place. Ils sont atterrés par l’ampleur des dégâts et ne peuvent se prononcer sur la survie de leur société. André Diligent, sénateur-maire, se fait informer de la situation par le colonel Bronchart, chef de corps de la communauté urbaine.
Le feu est enfin maîtrisé en début d’après midi. L’entreprise est entièrement détruite ; les métiers à tisser et toutes les machines de production, le stock des matières premières, ainsi que le stock de la collection d’hiver qui devait être livré en Août.
Le bilan est lourd : des dizaines de millions de francs de dégâts, trois pompiers intoxiqués par les fumées et 400 salariés qui vont se retrouver sans emploi.
L’entreprise, plus que centenaire, se portait pourtant très bien. Elle réalisait 160 millions de Frs de CA, dont 46 % à l’exportation. L’entreprise tournait 24h sur 24. C’était le dernier fleuron de l’industrie textile roubaisienne.
L’usine Motte Porisse ne sera pas reconstruite ; elle sera complètement rasée quelques temps après. Pour savoir ce qu’est devenu cet immense terrain, vous pouvez consulter, sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : « La diagonale des Paraboles ».
La manufacture des deux gendarmes est une fabrique de linge de maison. Elle produit des serviettes (en tissu éponge et nids d’abeilles), draps de bain, gants de toilette, serviettes hygiéniques, tapis de bains.
Pierre et Élise Motte habitent au 24 Place de la Liberté, dans les années 1850 :une grande bâtisse construite sur 3 niveaux sur un terrain de 1800 m2. Pierre décède en 1871. Sa veuve cède la filature peu de temps après, et se consacre aux œuvres charitables. Elle conserve son domicile du 24 place de la Liberté. Désireuse de venir en aide aux roubaisiens défavorisés, elle fait venir à Roubaix, en 1886, les religieuses du Très Saint Sauveur, aussi appelées sœurs de Niederbroon car cet ordre a été fondé dans cette ville alsacienne. Les sœurs du Très Saint Sauveur sont une congrégation religieuse féminine enseignante et hospitalière de droit pontifical. Leur mission est d’apporter les soins à domicile et de soulager les roubaisiens de la misère et de la pauvreté.Continuer la lecture de « 24 Place de la Liberté »
Le carrefour de la grand rue et de la rue d’Alger s’orne dès la fin du 19ème siècle de quatre belles maisons de maître, dont trois aujourd’hui disparues, assorties de parcs imposants. Au vu des photos anciennes, on ne peut s’empêcher de s’intéresser à ces propriétés. Quelle est leur histoire, pour qui ont-elles été construites, qui les a habitées ?
Cette histoire remonte à 1868, lors que Alfred Motte choisit de s’associer avec les frères Meillassoux pour fonder la teinturerie Motte et Meillassoux frères, installée rue du Coq Français. Venus de Suresnes, les Meillassoux s’installent alors à Roubaix.
La proximité des deux familles est affirmée en 1883 par le mariage d’Étienne Motte avec Louise Meillassoux, Le père d’Étienne, qui porte le même prénom, est le frère d’Alfred Motte ; sa mère est Catherine Desurmont. Louise est fille d’André, un des frères Meillassoux et de Léontine Duval. Son frère, Edouard Meillassoux, est marié à Germaine Desmazières.
Étienne Motte fonde une filature de coton à l’angle de la rue d’Alger et de la grand rue. Il fait construire au coin de ces deux rues, dans une enclave de l’usine, une maison entourée d’un parc. Le document ci-dessous montre l’usine ; le parc et la maison sont visibles en bas à droite.
Le recensement de 1906 nous indique qu’Étienne Motte, né en 1852 et filateur de coton habite la maison sise au 393 grand rue. A cette époque, sa femme Louise est malheureusement déjà décédée à l’âge de 27 ans. Leurs enfants Étienne, Jacques, Marie, Jean Marie, Ursule et Catherine vivent avec leur père. Une photo ancienne montre, à gauche, la maison, qui présente, sur le coin, un curieux angle rentrant et une vaste façade sur la grand-rue. Un bâtiment bas la prolonge côté rue d’Alger. Un mur de clôture ferme le parc côté grand rue. Il s’étend jusqu’au dépôt des tramways.
Étienne Motte décède à son tour en 1919. Son fils Étienne, troisième du nom, époux depuis 1907 de Germaine Pollet habite la maison avec sa famille. Après la guerre, on retrouve à cette adresse dans le Ravet-Anceau jusqu’aux années 60 Motte-Lepoutre, industriel.
Mais l’usine ferme et, en Juin 1970 la communauté urbaine achète l’ensemble du terrain aux établissements Motte. On prévoit d’y construire deux établissements scolaires. Les constructions ne traînent pas et on ouvre le collège Samain en 1972. Le Lycée Rostand le suit de près, qui ouvre en 1977.
Sur l’emplacement de la maison d’Étienne Motte s’étend une pelouse située devant le bâtiment des logements des personnels administratifs du Lycée.
Pratiquement en face, la société Motte et Cie possède dès 1884 une propriété côté pair de la grand rue, comprenant une maison prolongée par des bâtiments annexes sur le jardin, qui s’étend jusqu’à la rue d’Avelghem. Cette maison prendra plus tard le numéro 308.
En 1886 s’y installe André Meillassoux, le beau-père d’Étienne Motte. Cette installation est provisoire, car, dès 1903 il s’installe au 349, de l’autre côté de la rue, laissant la maison à Edouard Meillassoux, son fils, né en 1873, et peigneur sur laines. Il y vit avec sa femme Germaine Desmazieres et ses jeunes enfants Jacques et Pierre. La famille séjourne au 308 jusqu’à la deuxième guerre.
En 1953 c’est la famille d’Henri Meillassoux et de Marie-Louise Wattel, qu’on retrouve dans la maison jusque dans les années 60. Henri est fils d’Emile Meillassoux et Marguerite Wibaux, petit fils d’Edouard Meillassoux-Desmazieres.
La propriété existe encore aujourd’hui et semble bien entretenue. La grande fenêtre de droite au rez de chaussée a remplacé en 1924 les deux fenêtres originalement séparées par un trumeau.
Revenons à André Meillassoux, l’associé des Motte qui traverse la grand rue en 1903 pour venir habiter au 349, au coin même de la rue d’Alger où il a fait construire une demeure dont la demande de permis de construire date d’octobre 1898. Le recensement de 1906 l’y trouve, avec sa femme Léontine Duval et ses enfants Cécile et Emile ; on y mentionne la profession de peigneur sur laines.
La maison, carrée et de belle apparence, possède sur l’arrière une partie plus basse et une extension vitrée semi-circulaire sur le parc, surmontée d’un balcon.
Nord Eclair nous en livre en 1964 une vue prise depuis le jardin.
André Meillassoux décède en 1917, sa veuve reste dans la maison. En 1939, la propriété est vide selon le Ravet-Anceau. Après guerre, s’y installe le foyer de jeunes filles du peignage Alfred Motte, ainsi que le terrain d’activités physiques inter-entreprises de Roubaix-Tourcoing. Plus tard, la mairie achète la propriété de 10 000 mètres carrés en 1964, pour en faire don aux HLM dans le but d’y construire un foyer des jeunes travailleurs. Celui-ci est construit en 1968 et inauguré en 1969. Il est aujourd’hui transféré place Chaptal et l’ancienne propriété est à l’abandon.
La dernière de nos quatre maisons se situe à quelques mètres de là, au numéro 296. Elle est construite à la fin des années 1880 et abrite à partir de 1891 la famille Browaeys. Le brasseur Jean baptiste Browaeys est né en 1866, en Belgique. Il a épousé cette même année Jeanne Tiers née en 1872.
Vue de la rue, la maison, régulière en apparence, cache un plan de toiture très curieux qu’on découvre grâce aux photos aériennes. Le parc, assez vaste, s’étend jusqu’à la rue d’Avelghem.
Jean Baptiste décède en 1901 et sa veuve continue d’habiter la maison avec ses filles Jeanne, Antoinette, et Madeleine, ainsi que son fils Jean. Elle héberge également sa belle-mère Colette Verbrugghe et son beau-frère Pierre, employé par Jean-Baptiste. La famille vient du quartier du Fresnoy, puisqu’en 1896, Colette, veuve, habitait 87 rue de Rome avec son fils Pierre, employé brasseur, alors que son autre fils, Jean Baptiste, et sa femme Jeanne habitent le 81 de la même rue. Quittant le 296, la famille va ensuite s’installer non loin de là au 77 rue de la Conférence en 1913. Elle y est toujours en 1920.
La maison est habité ensuite par diverses personnes, dont, dans les années 50 par l’ industriel L. Blanchot-Baumann.
Dans les années 80, le parc est réduit par la construction rue d’Avelghem d’un immeuble qui a abrité un temps les élèves policiers dans l’attente de l’ouverture de l’école d’Hem. Le reste de la propriété disparaît plus tard, ainsi que la maison, dont on conserve pourtant la façade. Celle-ci sert plusieurs années, persiennes fermées, conjointement au mur d’enceinte, à interdire l’accès au terrain. Sur l’ancien jardin on construit enfin l’ensemble de logements collectifs l’Echo dont l’architecte a daigné préserver la partie basse de la façade de l’ancienne maison.
Ce reste de façade et la maison du 308 restent les seuls témoins des demeures de maître qui existaient à cet endroit, ornements d’un quartier par ailleurs populaire.
Les documents proviennent des archives municipales et de la médiathèque de Roubaix.
Au début des années 30 s’installe l’usine de tissage Frasez sur l’avenue Motte. Les vues aériennes montrent un bâtiment rectangulaire avec une extension sur le côté opposé à l’avenue, et un auvent protégeant une entrée latérale. Cette usine deviendra après la guerre une filature de laine, avant de fermer définitivement à la fin des années 50. Elle va bientôt être reconvertie en surface de vente.
C’est ainsi que le supermarché qui prendra le nom d’Auchan ouvre en 1961 pratiquement sans modifier l’aspect extérieur du tissage. On ajoute simplement un bâtiment bas de part et d’autre de l’entrée latérale. Pour le reste, la direction se contente d’un coup de peinture pour tout ornement, sans doute à ce moment dans l’incertitude de la réussite du projet et dans le souci de diminuer les frais généraux. A l’origine, un premier intitulé annonçait l’ouverture du Supermarché qui n’avait pas encore de nom.
Puis le supermarché prendra le nom de Auchan, du nom du quartier où il se trouve. Les affaires se développent et le supermarché Auchan s’essaie à la vente d’autres produits. On peut ainsi apercevoir sur la photo suivante la station service qui s’est implantée au bord du parking. On notera également que le nom Auchan a été ajouté à la peinture sur le mur.
Au cours de l’année 64, à présent confiant dans l’avenir du supermarché, le propriétaire entreprend des travaux supplémentaires autour du bâtiment. On érige une construction d’un étage qui prolonge la façade du magasin le long de la rue Braille. L’ancien bâtiment bas est englobé dans le nouveau, de même que l’auvent qui protégeait l’entrée. Par ailleurs, une extension est ajoutée de l’autre côté de l’ancienne usine. On voit sur la première photo aérienne le contour du bâtiment bas et on remarque que le parking ne dépasse pas l’extrémité du magasin, le reste du terrain étant en friche. La seconde photo montre l’ampleur des travaux entrepris. C’est une véritable métamorphose du supermarché !
Le nouveau bâtiment côté rue Braille est destiné à abriter une galerie commerciale. Il est muni d’un auvent, et accueille 6 boutiques. Cette ajout est destiné à compléter l’offre du supermarché et à rendre le site plus attractif pour la clientèle. On constate également que la parking est allongé jusqu’à la limite du terrain disponible, et qu’une extension à ce parking est implantée derrière le magasin. Le nombre de places disponibles est accru dans une grande proportion. Par ailleurs, l’aspect de l’ensemble est considérablement modernisé et l’enseigne est nettement plus visible qu’auparavant. Le bâtiment de l’ancienne usine n’est désormais plus visible de l’extérieur.
Peu de modifications dans les années suivantes, marquées par l’ouverture de plusieurs super et hypermarchés de la marque, si ce n’est un élargissement important de la paroi recevant l’enseigne, celle-ci prenant ainsi un caractère plus imposant.
Une ultime transformation pour moderniser le supermarché a lieu en 1980. La direction du magasin dépose une demande de permis de construire visant à modifier l’apparence des façades, sur lesquelles seront plaqués des bardages métalliques. La demande de permis présente l’état de l’époque, et l’aspect prévu après travaux.
Document archives municipales
Ces travaux sont menés tambour battant et une photo de 1981 nous montre l’état définitif de notre magasin.
Finalement, ces aménagements seront le chant du cygne de notre supermarché. La société fermera ce site en 1985 pour se consacrer au développement d’hypermarchés qu’elle ne cessera de multiplier en France et à l’étranger.
En 1884, la partie sud de Roubaix, que l’on appelait « Roubaix Campagne », n’était constituée que de terres agricoles et de quelques hameaux. Ces terres dépendaient de quelques grosses fermes : Gourgemez, la Haye, la Petite Vigne, Maufait, l’Espierre, le Petit Beaumont… La population de la ville s’est considérablement développée et la partie sud va s’urbaniser progressivement : les usines et les habitations vont gagner ces zones potentiellement libres.
Plan cadastral de Roubaix Sud en 1884 – Document archives municipales
On veut donc structurer cette zone en traçant des voies le long desquelles s’implanteront les nouvelles constructions. Un projet de boulevard de ceinture se décide dès 1866. Il sera constitué des boulevards Lacordaire, de Reims, de Lyon et de Mulhouse pour relier le quartier de Barbieux à la gare de Roubaix-Wattrelos. Le projet se réalise vers 1888.
Entre temps les terres agricoles ont été, pour une bonne part, reprises par diverses sociétés, et en particulier par la société Lemaire frères et Lefebvre, qui possède alors la majeure partie de ce qui constitue aujourd’hui le Nouveau Roubaix.
On retrouve souvent le nom de cette société lorsqu’il est question de tracer des voies nouvelles, dans les années 1890 . Certains terrains sont rachetés pour implanter la place du Travail en 1891, le boulevard de Fourmies, jusqu’à la place de l’Avenir, en 1892 et la rue Carpeaux en 1896. D’autres terrains sont cédés gratuitement, par exemple, ceux qui sont nécessaires à la prolongation du boulevard de Fourmies. Enfin, cette même société propose aussi de céder à la Ville des rues qu’elle a construites sur ses propriétés : c’est le cas de la rue Henri Regnault en 1891, la rue Meissonnier en 1895, la rue David D’angers, la rue Rubens et la rue Philibert Delorme en 1896. La société Lemaire frères et Lefebvre construit également des maisons dans le nouveau quartier.
Les ouvertures de rues et les constructions se multipliant, la municipalité veut voir plus grand, et construire une ceinture plus large, qui englobera toute cette zone et reliera la rue de Lannoy et Barbieux, en restant proche des limites de la commune.
Plan des quartiers sud en 1896, en noir les rues existantes, en rouge les voies projetées Document archives municipales
Dans un rapport au conseil municipal en 1896, le directeur de la voirie propose l’ouverture, entre le chemin de Barbieux et la rue de Lannoy, d’une avenue dite « des villas ». Il souligne l’engagement des propriétaires de céder les terrains concernés à titre gratuit pour que cette ouverture se réalise. Le projet va donc pouvoir prendre corps.
La multiplication des automobiles a eu très tôt pour corollaire celle des garages et stations services. C’est ainsi que le carrefour de l’avenue Motte et de la rue de Lannoy, deux voies de communication importantes, voit rapidement apparaître un garage automobile.
Dès 1934, Julien Lejeune, habitant 103 rue Ma Campagne, informe les services municipaux de son intention de faire construire Avenue Alfred Motte à Roubaix un immeuble à usage de garage d’Automobiles. Le bâtiment prévu se développe sur 25 mètres le long de l’avenue.
Julien Lejeune diffère sans doute son projet, puisque qu’on ne trouve aucune mention de ce garage automobile, dans le Ravet-Anceau de 1938. Celui-ci voit finalement le jour, car on le distingue sur une photo aérienne prise par l’Institut Géographique national en 1950. Le Ravet-Anceau fait par ailleurs mention en 1953 d’un Garage des sports, au nom de J. Lejeune, situé au 326. Le bâtiment du garage est rectangulaire, le faîte du toit est parallèle à l’avenue Motte. Il est prolongé jusqu’au coin de la rue de Lannoy par un bâtiment coiffé d’une toiture perpendiculaire à la précédente. Ce bâtiment présente un pan coupé dégageant l’angle des deux rues.
En 1962 des travaux modifient l’aspect du garage : Une extension de près de 10 mètres est ajoutée, qui forme un angle droit au bout du bâtiment initial. Elle est construite sur un terrain libre, à côté de la propriété. D’autre part, le bâtiment faisant l’angle des deux rues est remodelé : il possède désormais un toit constitué de deux parties en angle droit laissant la place à une terrasse.
Entre 1965 et 1968, ce garage devient une station-service Antar et prend le nom de Relais des sports. Le gérant est alors R. Delporte. Un plan daté de 1966 nous en montre la disposition : la terrasse surplombe le bureau de la station et les pompes de distribution de carburant. Devant ces pompes, une piste permet aux voitures de venir se ravitailler. Les cuves contenant le carburant sont enterrées sous l’ancien garage, et la nouvelle extension abrite le pont élévateur et l’équipement de graissage.
Ce relais des sports perdure jusqu’après 1983, alors qu’en 1987 il est remplacé par l’entreprise Roubelec, protection contre le vol. A ce moment, un étage coiffé d’un toit à quatre pans vient s’ajouter au dessus d’une partie du garage initial.
Enfin s’installent dans le bâtiment les pompes funèbres Douillez, sans modifier son architecture extérieure.
Dès la démolition de l’église, et en attendant la construction de sa remplaçante, les offices religieux se déroulent dans la salle des fêtes du groupe scolaire Jules Guesde.
A quelques dizaines de mètres de l’emplacement de l’église démolie, au coin de la rue Jean Macé et de l’avenue Motte, se trouve alors un terrain municipal libre. Il a servi un moment à la construction de deux classes provisoires pour l’école voisine, à un autre moment de terrain de basket. C’est sur ce terrain que l’on prévoit de construire la nouvelle église, à côté de la salle des fêtes, et juste en face d’où se dressait l’ancienne.
Photo Lucien Delvarre
Au fond, remarquons un clocher de l’ancienne église : la photo est prise à une époque où celle-ci n’est pas encore détruite. Selon la Voix du Nord, la nouvelle église, œuvre des architectes Escudié et Bonte sera « plus petite et plus conviviale » et s’articulera autour d’un « arbre de vie central ».
La pose de la première pierre a lieu en septembre 1991. Symbole de tradition, la première pierre qui doit être posée est celle, récupérée, de la première église. Au parchemin qu’elle contenait depuis 1935 est joint un nouveau parchemin. C’est Mgr Deledicque, évêque auxiliaire de Lille, qui pose cette première pierre un dimanche matin, après des allocutions officielles prononcées dans la salle des fêtes, en présence d’André Diligent, sénateur-maire de Roubaix et de plusieurs élus.
Photos La Voix du Nord-Lucien Delvarre
La Voix du Nord cite Mgr Deledicque : « La nouvelle église Sainte Bernadette, plus petite, mais dont la maquette laisse présager que ce sera une belle réalisation de ce XXe siècle, correspondra mieux aux besoins actuels de la communauté paroissiale, qui, reconnaissons-le, est plus restreinte qu’autrefois. »
Les travaux commencent par l’érection du presbytère. Curieusement, la partie du mur qui formait le coin du terrain subsiste très tard et n’est démoli qu’à la fin. La construction se poursuit durant toute une année.
Photos Lucien Delvarre
En décembre 92, deux ans après la démolition de l’ancien édifice, une journée portes ouvertes est organisée à la nouvelle église pratiquement terminée, « un édifice sobre et résolument moderne » pour la Voix du Nord. Il comprend également des salles de réunion, un bureau d’accueil paroissial et le presbytère. L’intérieur présente des briques apparentes. Son architecture est sobre et s’organise autour d’un pilier central symbolisant « l’arbre de vie ».