Camus Duhayon

Émile Camus naît à Roubaix en 1882. Il effectue son service militaire au début des années 1900, dans un atelier qui confectionne des uniformes militaires. Il se passionne pour cette activité très nouvelle pour lui : la confection, les tissus, la couture.

Emile Camus et Hélène Debodinance ( document A. Violette )

A son retour à Roubaix, en 1906, il se marie avec Hélène Debodinance. Ils ouvrent leur commerce de lingerie, layette et confection pour enfants, au 4 rue de Lannoy, sous l’enseigne  »Au Linge Universel », au début des années 1910.

Document collection privée

Emile Camus, fort de son expérience, souhaite absolument créer ses propres collections de vêtements. Il coupe les tissus à partir de patrons, puis les fait assembler à l’extérieur par des couturières à domicile.

Hélène s’occupe du magasin. Emile prospecte, à bicyclette, une clientèle de commerçants de la région, pour leur déposer en  »Laisser sur Place » des articles de lingerie, des tabliers, de la layette. Emile n’hésite pas à braver le froid, car il est courageux et persévérant.

Emile et Hélène ont deux enfants : Henriette née en 1908 et Georges en 1918.

Après le premier conflit mondial, en 1919, les besoins de la population sont énormes mais les matières premières sont rares. La demande est plus forte que l’offre. Les affaires ne reprennent que progressivement.

Emile reprend, en 1928, le bâtiment du 81 rue de Lannoy. L’imposante bâtisse de 700 m2 était occupée par M. Voreux, grossiste en épicerie. Emile y installe donc ses premières machines, dans l’atelier au fond de la propriété, recrute du personnel et commence à fabriquer ses produits de layette qu’il vend dans son magasin au 4 de la même rue.

Le personnel dans la cour, au 81 rue de Lannoy – A droite Georges Camus ( document C. Decock )

En 1929, Robert Duhayon épouse Henriette Camus ( la fille d’Emile et Hélène ). Il devient le commercial de l’entreprise Camus. Il transporte ses collections de vêtements, dans des mallettes, pour les proposer à la clientèle.

Georges, le fils d’Emile et d’Hélène, se marie avec Louise. Georges aide son père à la gestion de l’entreprise. Louise s’occupe du magasin au 4 rue de Lannoy.

Document collection privée

Les affaires deviennent très satisfaisantes : 17 ouvrières travaillent désormais dans l’entreprise et 3 représentants s’occupent de visiter les détaillants.

L’ambiance de l’entreprise est très familiale.Tous les ans, le 26 Juillet, à la Sainte Anne ( fête des couturières ), la direction de l’entreprise offre un repas à l’ensemble des salariés, suivi d’un après midi récréatif et même parfois d’une journée à la mer.

Fête de la Sainte Anne – Debout derrière : Robert Duhayon ( document C. Decock )

Le local du 81 rue de Lannoy devient beaucoup trop petit : Emile et Georges Camus reprennent alors, une partie de l’entreprise Motte et Marquette, au 31-39 rue Saint Jean en 1937, pour y installer leur atelier de confection. La surface de 1500 m2 permet d’envisager un développement important, et d’embaucher de nombreux salariés.

Document collection privée

Ils créent la marque SUMAC, qui vient de leur nom de famille : anagramme de Camus. Émile déménage rue Saint Jean, à l’étage et laisse l’habitation du 4 rue de Lannoy à son fils Georges et son épouse Louise. En 1939, 75 ouvrières et 6 commerciaux composent le personnel. La direction est composée de Mr et Mme Camus, leur fils Georges et son épouse ainsi que Robert Duhayon.

Une partie du personnel dans l’atelier rue Saint Jean ( document C. Decock )

Pendant la seconde guerre mondiale, il n’y a que 30 % du personnel qui travaille 40h/semaine. Ils produisent essentiellement des chemises kaki et autres vêtements pour l’armée française.

Document collection privée

Robert et Henriette Duhayon ouvrent un magasin au 82 rue de l’Epeule à l’enseigne  »Au Bambino », en 1943. Ce magasin de confection pour enfants propose un choix incomparable de robes, culottes, manteaux et cadeaux de layette. En 1958, ils reprennent le bâtiment voisin au 80. Ils peuvent ainsi transformer et agrandir le point de vente.

Publicité 1958 ( document Nord Eclair )

à suivre . . .

Remerciements à Annie Violette-Camus, Christiane Decock-Duhayon ainsi qu’aux Archives Municipales.

12 réponses sur “Camus Duhayon”

  1. Ma mère (la dame blonde assise devant sur la photo) a travaillé chez Camus avec l’une de ses tantes jusqu’à l’arrêt pendant la guerre 39-45, elle ne tarissait pas d’éloges sur monsieur et madame Camus-Debodinance ainsi que sur leurs enfants et avait gardé de cette période des souvenirs joyeux.
    Je possède un thermomètre publicitaire SUMAC chiné à Marrakech et quelques photos que je tiens à la disposition de la famille.

    1. Bonjour Patrick. J’espère que tu vas bien. Je te réponds sur ta boite mail perso. Bernard Termeulen

  2. Bonjour et merci pour cet article
    J’ai travaillé chez Camus et Duhayon
    J’en garde de très bons souvenirs

  3. Bonjour ,
    Que de souvenir , c’est vrai Mr Camus était un bon paton je me souviens à la période de Noël de l’avoir rencontré à la cloche ou il mangeait avec toute sa famille il s’ est levé de table pour venir me saluer rare pour un patron je n’étais qu’une simple ouvrière c’était en 1971

    1. Bonjour N ? Salembier. Je vous remercie pour votre message. Je le transmets à la famille Camus. Cordialement. Bernard Termeulen

  4. Tante Hélène Camus , née Hélène Debodinance, fille de Gustave Debodinance, patron boucher fin 19ème-début 20ème siècle au 131 rue Jules Guesde à Roubaix, fut la sœur de notre grand-père Jean-Baptiste Debodinance, marié à Hélène Duhain ! A la nouvelle année au début des années 60, avec mes parents Jean et Renée Dumoulin-Debodinance, mes 2 frères et ma sœur, nous allons étrenner au 35 rue Saint Jean à Roubaix notre tante Hélène Camus qui était la marraine de notre maman ! Tante Hélène était très généreuse et donnait à chaque enfant un paquet de bonbon et un billet Victor Hugo de 5 NF (Nouveau-Francs) pour nos étrennes , ce qui était beaucoup pour l’époque !

    1. Bonjour Jean-Jacques Dumoulin. Merci pour votre témoignage. Cordialement. Bernard Termeulen

  5. J’ai beaucoup entendu parler de la maison Camus. Ma mère et mes tantes y ont travaillé , d’ailleurs ma mère et une de ses sœurs figurent sur les photos. Merci pour cet excellent souvenir qui aurait ravi ma maman, malheureusement disparue.

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