La rue de Carihem

Cette rue emprunte une partie du tracé de l’ancien chemin vicinal n°15 reliant le hameau des Trois Ponts et le village de Leers entre le passage à niveau n°157 sur la voie de chemin de fer de Somain à Menin de la compagnie du Nord-Est et la rue de Leers (chemin d’intérêt commun n° 142).

A la fin du dix neuvième siècle, la rue est pavée, bordée de fossés et traverse les champs. Elle n’est pas encore éclairée : M. Pennel, maraîcher au hameau de Carihem réclame la pose de quelques lanternes à pétrole et la réparation de la chaussée. Il n’y a alors le long de la rue que deux constructions : une ancienne ferme placée juste après le passage à niveau, et un estaminet tenu par M. Pottier en 1891 (cet estaminet porte le numéro 160 en 1933). La ferme est au nom de Jean Louis Fremaux-Lorthioir, habitant de la rue de Vaucanson en 1875, qui a repris la ferme Fremaux rue des Trois Ponts en 1880. Il s’installe finalement en 1885 dans la ferme de la rue de Carihem près du chemin de fer, qu’il rachète à Fidéline Sophie Bonte, épouse de Joseph Moulin. Il l’occupe quelques années, puis en juin 1895, il demande l’autorisation de construire quatre maisons sur l’emplacement de la ferme, face à la voie ferrée et « sur le vieux pignon face à la rue de Carihem ». Ces maisons existent encore aujourd’hui.

En 1910, il figure donc dans le Ravet Anceau non plus comme cultivateur, mais comme rentier. En 1914 on retrouve à la même adresse le nom de Fremaux-Duleu, un fils du rentier, sans doute…

Malgré le peu d’habitations desservies, l’état de la rue préoccupe la municipalité, et en 1899, le directeur du service de la voirie estime nécessaire de fixer l’alignement et le nivellement en prévoyant une largeur de 12 mètres. Quelques maisons sont à frapper d’alignement, mais elles « sont dans un état de délabrement tel qu’il n’y a pas lieu… de tenir compte de leur existence ». Un certain nombre de terrains sont à racheter aux riverains pour assurer les alignements.

La rue se construit peu à peu, mais un plan des futurs travaux datant de 1905 ne montre, hormis les maisons précédentes, que quelques bâtiments près de la rue de Leers, une ferme au coin de la rue Boucicaut, une rangée de maisons près de la voie de chemin de fer et une construction au passage à niveau (sans doute une maison de garde-barrière). L’année 1909 voit la construction du stand de tir, qui va apporter un peu d’animation à cette rue campagnarde.

On projette la construction d’un aqueduc, mais la réalisation des travaux est retardée : en 1926, M. Neirynck, propriétaire au n°30 se plaint de fuites au conduit placé sous la chaussée, car les eaux des fossés  ont envahi sa cave . En 1930 l’aqueduc n’est toujours pas réalisé, et le service de la voirie déclare sa construction urgente. En 1932, les riverains ayant volontairement comblé les fossés, le service de la voirie propose de curer ces mêmes fossés et de réparer le pavage de la rue. On poursuit les reprises d’alignements et les achats de terrains jusqu’à la deuxième guerre. Quelques autres immeubles sont construits, sans que la rue perde pour autant son caractère calme et champêtre. Peu de transformations donc, il faudra attendre les années 50 pour que son aspect change considérablement, accompagnant le développement du quartier…

 

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