Des cuisinières à la salle de sports

Une entreprise de chauffage, tôlerie et fumisterie est créée en 1865 par les frères Liagre au 14 Boulevard de Paris. Les ateliers se situent dans la rue parallèle juste derrière, la rue des Loups.

L’entreprise de Georges Liagre fonctionne de façon très satisfaisante et, pour faire face à son développement, elle déménage dans de nouveaux locaux plus grands, au 8 rue Neuve , en 1908.

Georges Liagre est présent à l’Exposition Internationale de Roubaix en 1911. Il présente sur son stand ses fourneaux de cuisine au charbon et au gaz. Il obtient la médaille d’argent du concours de l’exposition. Cela va encore lui amener davantage de clients, si bien qu’il doit penser à nouveau à trouver des locaux plus vastes.

Au début des années 1920 Paul Liagre reprend l’affaire ; il s’installe au 211 rue de Lannoy dans l’ancienne brasserie Delcourt Herbeau. Il créé un magasin de vente au 211 bis.

Il dépose la marque « Enfin » pour ses cuisinières.

La production de fourneaux de cuisine, en tôle émaillée et à revêtements de faïence, continue. Après quelques années d’expansion, l’entreprise est reprise par 3 associés et amis : J. Portié, J. Courouble et M. Fleurbaix en 1950.

Les affaires se développent. En 1957, au vu des problèmes de circulation de la rue de Lannoy et de l’importance du tonnage des camions de livraison, le gérant de la société des cuisinières Enfin, J Portié, décide d’agrandir la porte d’entrée. Les travaux sont confiés aux Ets Buirette, rue Thecles.

Document Archives Municpales

En 1962, la société Deville, de Charleville Méziéres, reprend l’entreprise. Elle est spécialisée dans les appareils de chauffage au mazout ; la « flamme bleue Deville » est une enseigne familière aux yeux des Français. Deville reprend la fabrication des cuisiniéres Enfin au charbon et au gaz, qui viennent donc en complément de leur système de chauffage au fuel.

Deux ans plus tard, en 1964, Deville décide d’investir dans d’importants travaux : la construction d’un atelier, d’un grand hall à charpente métallique qui permet l’évolution à couvert du personnel, des marchandises et des véhicules. Un parking de 20 places et une cour de 68 m2 sont également créés. Ce bâtiment n’est pas visible de la rue ; les voisins de la rue Nabuchodonosor donnent leur accord pour la construction. Les Ets Browaeys, 14 rue Boucicaut sont chargés des travaux.

Document Archives Municipales

Les photos suivantes nous présentent le site avant et après les travaux.

Documents IGN 1953 et Google Maps

En 1982, des travaux d’embellissement sont réalisés : ravalement de façade avec peinture extérieure et pose d’une enseigne Deville.

Document Archives Municpales

A la fin des années 1980, la production des cuisinières est stoppée. Il ne reste plus à Roubaix qu’un dépôt, et en 1990 Deville ferme ses portes.

En 1996, la ville rachète le bâtiment. Les locaux en façade, rue de Lannoy, deviennent des bureaux.

Photo BT

L’immense hall de 1200 m2 devient une salle de sports avec entrée rue Nabuchodonosor. Cette salle de sports s’appelle « Salle Deville ». Plusieurs disciplines y sont pratiquées : sports de combat et sports collectifs dont basket, futsal et badminton.

Photo BT

Dix ans plus tard, en 2016, la salle de sports Deville, dont le revêtement est très dégradé, dit adieu aux sports collectifs ( murs trop proches du terrain de jeu, revêtement très dégradé, hauteur de toit non conforme aux normes, etc . . . ).

Aux yeux de la municipalité roubaisienne, la pratique des sports collectifs et du badminton n’est plus du tout adaptée à ce qu’est devenue au fil du temps la salle Deville ; elle va être transformée pour accueillir uniquement des sports de combat.

Le terrain qui était réservé aux sports collectifs est recouvert de tatamis, pour accueillir les clubs de boxe thaï, de kick-boxing, de self défense, de lutte, de judo, et de musculation. La salle reçoit également les écoliers pour les activités péri scolaires.

Photo BT

La salle Deville est dirigée par Jacques Aspeel qui est aussi responsable des activités de boxe.

Ces disciplines ont un franc succès dans le quartier, comme de manière générale à Roubaix. Tous les soirs, la salle est bondée et les sports de combat servent d’exutoire à la jeunesse.

Remerciements aux Archives Municipales pour la documentation, à Jean François Portié et à Jacques Aspeel pour leur témoignage.

Les documents non légendés proviennent de collections privées.

Le Photographe de la rue Pauvrée

Georges Bourgeois est né en 1875. Il est artisan chimiste. Il a 20 ans en 1895 quand il crée son commerce de photographie au 39 bis rue Pauvrée. A cette époque héroïque ce sont encore les balbutiements de la photographie ! Georges habite avec sa femme Marie, à l’étage. Marie l’aide au laboratoire photo dans l’arrière boutique dans des conditions pénibles, car très humide à l’époque. Dans leur studio ils développent les portraits, photos de mariages, naissances etc. .

Animation de rue, face au magasin 1910 ( Document G. Bourgeois )

L’affaire connaît un démarrage prometteur. Georges Bourgeois est le premier commerçant à installer une enseigne lumineuse sur sa façade, avant la guerre de 1914. Il fera l’acquisition d’une maison d’habitation plus confortable au 112 rue Ingres.

Son fils, Georges Alfred Bourgeois naît à Roubaix en 1900 ; il prend la relève après la guerre et les affaires se développent. Il crée et offre à ses clients un petit livret de 24 pages qui propose des conseils pratiques pour la photographie.

Les ventes de matériel photo viennent apporter un complément de chiffre d’affaire aux développements et tirages. En outre, il loue des films Kodak et Pathé-Baby.

Un incendie dans les années 50 va mettre à mal son commerce, mais la devise des Georges Bourgeois de père en fils, est de ne jamais baisser les bras, et de se remettre au travail. Par conséquent, au début des années 60, le magasin devient le plus gros vendeur Kodak de la région.

La renommée du nom Bourgeois dépasse très largement le cadre de Roubaix et même de la métropole.

Le fils de Georges s’appelle Georges également : le troisième du nom ! Georges René Bourgeois naît à Roubaix en 1936. Il continue l’activité en reprenant le commerce en 1964 à son retour de la guerre d’Algérie.

A la fin des années 60, il rachète le commerce voisin au 37 de la rue, magasin de parapluies et rideaux de Mme Wilde Decauchy.

En 1970, il décide de transformer complètement son magasin. Il fait appel aux Ets Wagnon, 18 bis rue des Arts, pour l’agrandissement, aménagement intérieur, et refonte de la façade avec des vitres blindées, des matériaux modernes en inox, et des couleurs branchées comme la lave bleue.

Avant et après les travaux ( Documents G. Bourgeois et Archives Municipales )

 

Le commissariat de police de la rue Pellart a un mur commun avec le magasin de Georges Bourgeois. Le commissariat a prévu de s’agrandir, et Georges risque d’être  expulsé. Finalement le projet d’extension du commissariat est abandonné, ( un hôtel de police sera construit Boulevard de Belfort ). Georges est néanmoins exproprié, un peu plus tard, au milieu des années 80, car la rue Pauvrée va disparaître et laisser la place à la rue Jean Monnet, plus large, en accès direct à l’avenue des Nations Unies.

Georges Bourgeois doit donc faire face à des difficultés financières, car les crédits ne sont pas terminés, mais le commerce va réussir à franchir le cap.

Georges Bourgeois s’installe alors à deux pas, au 49 bis Grande Rue ( dont la façade donne sur la place de la Liberté ) et continue à se battre pour son commerce. Il obtient d’ailleurs, à plusieurs reprises, des récompenses dans des concours nationaux organisés par les fabricants. Il est également distingué par le magasine  » Le Chasseur d’Images  » et le journal  » Photo « 

Il est aidé par son neveu : Stéphane Vroman

En 1998, Georges Bourgeois est de nouveau expulsé. L’emplacement de son commerce et de ceux de ses voisins vont en effet être rasés en 2000 pour la création du centre cinématographique le « Duplexe » Il prend alors sa retraite.

Document VDN 1999

Son neveu, Stéphane, qui travaillait avec lui, s’associe avec un ami, Arnaud. Ils ouvrent un nouveau magasin à 50 mètres de là, au 33 Grande Rue, (magasin qui était auparavant le commerce des chaussures André). Il travaille sous l’enseigne Phox ; aujourd’hui il est adhérent Camara. C’est l’un des derniers commerces de photographie de la ville.

( Document Site DV Camara )

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Remerciements à Georges Bourgeois ( 3° génération ) et aux archives municipales. Les autres documents proviennent d’une collection privée.

Les michelines du Mongy

En décembre 1945, alors que les motrices 400 ont près de 40 ans de bons et loyaux services et commencent à donner des signes d’usure, la Voix du Nord fait état d’un projet visant à les remplacer par des « michelines » ultra-modernes circulant en unités doubles sous la conduite d’un unique wattman. En janvier 1948, ce quotidien nous présente la maquette d’un de ces couplage, et annonce qu’une première série de 28 motrices, constituant 14 paires, sur les 54 unités prévues est en construction.

Document la Voix du Nord

Les voitures sont finalement livrées en 1950 par leur constructeur, Brissonneau et Lotz. Elles représentent un effectif de 28 motrices numérotées de 501 à 528. Elles ressemblent aux motrices de la série 200 livrées par le même constructeur juste avant la guerre dont elles héritent la livrée crème, et la ligne nettement plus aérodynamique que les « cars » de la série 400 mises en service entre Lille, Roubaix et Tourcoing en 1909. Le public les adopte sous le nom de « Michelines ».

La 501 en couplage en 1950 bd Gambetta

Plus longues et plus puissantes que les motrices 200, les voitures de la nouvelle série reprennent la plupart de leurs caractéristiques : Plancher abaissé, contacteurs électro-pneumatiques pour la commande des moteurs, caisse en bois recouverte de feuilles d’aluminium ; elles sont prévues pour une utilisation en unités multiples. Leur vitesse maximum est portée à 80 km/h grâce à 4 moteurs de 50 chevaux. Les marchepieds, couplés aux portes à ouverture électro-pneumatique sont articulés et se déplient à l’arrêt. Les voitures prennent le courant par pantographes. Le conducteur, pour la première fois à l’ELRT, est assis. Les faces avant sont aérodynamiques, à pans coupés sous un bandeau supérieur semi-circulaire.

Photos Le Lampiste et SNELRT

Les « 500 » circulent d’abord en rames de deux éléments, puis, la longueur de l’ensemble étant jugée trop importante et gênante pour la circulation en ville, elles sont désaccouplées. On installe alors un second poste de conduite, un peu plus rustique, à l’autre extrémité des voitures pour permettre la circulation dans les deux sens (le terminus place de la liberté ne permet pas le retournement : il faudra attendre le prolongement par la grand-place et la rue du Maréchal Foch pour pouvoir le faire).

Les motrices sont rénovées en 1968-70. Les opérations concernent une modernisation intérieure avec changement des sièges, et surtout la mise en place de l’exploitation à un seul agent, permettant la suppression du receveur qui officiait jusque-là à l’arrière. Le poste de conduite est modifié pour permettre la perception du prix des billets. On en profite également un « relooking » du poste de conduite et du tableau de bord et la modification des couleurs extérieures, les panneaux situés sous la ceinture de caisse adoptant une teinte rouge « corail » alors que les portes restent crème.

La 507 en haut du boulevard de Paris – Photo origine indéterminée

Les michelines sont retirées du service en 1984, après avoir épaulé quelques années leurs remplaçantes. Elles ont assuré un service satisfaisant durant plus de trente ans et laissent un souvenir vivace dans l’esprit des habitants.

Une motrice 500 au croisé-Laroche

Remerciements à l’Amtuir, l’Amitram, à la médiathèque de Roubaix et aux archives municipales.

 

Les photographes Charier

Paul Charier

Paul Charier est droguiste, au 135 rue de l’Epeule, à la fin des années 1920. De formation chimiste, il connaît parfaitement bien ses produits d’entretien et ses conseils sont très appréciés de la clientèle. Son commerce fonctionne bien. Il a de très bonnes relations avec son confrère et ami Jules Crombé.

( Coll. priv. )

Il possède une pompe à essence sur le trottoir ; cette distribution de carburants lui amène un complément de chiffre d’affaire appréciable. Dans les années 30, il recrute un encadreur spécialiste, pour offrir à sa clientèle davantage de services. Mais Paul Charier reste avant toute chose, passionné par la photographie. Il développe donc fortement ce secteur de la photo et très rapidement le magasin se retrouve trop petit.

( coll. priv. )

En 1954, son voisin d’en face, au 132 rue de l’Epeule, V. Lamboux, commerçant concurrent en photographie, cède son commerce. Paul Charier profite de l’occasion et reprend ce magasin en plus du sien. Il se retrouve donc, avec 2 points de vente : le 135 pour la droguerie et le 132 pour la photographie.

( coll. priv. )

En 1956, il fait rénover la façade du 132 par l’entreprise Baranger rue des Arts et fait poser une flèche Kodak avec éclairage au néon.

( Archives Municipales )

Au milieu des années 60, l’épouse de Paul se fait renverser par une automobile, en traversant la rue pour rejoindre l’autre magasin ; elle est blessée. Cet accident motivera Paul à céder son magasin de droguerie du 135 à P. Douvry en 1966, pour ne garder que l’activité de photographe jusque la fin des années 1980 où il prendra sa retraite.

Eric Marcel Charier

Eric Charier est le fils de Paul Charier. Il a bien sûr attrapé le virus de cette passion pour la photographie de son père, dans leur habitation de la rue Rémy Cogghe. Il ouvre son magasin et son atelier au 86 rue de Lille, à la fin des années 60.

( coll. priv. )

Eric est plus spécialisé dans le domaine des portraits, photos d’identité, mariages et reportages. Dans les années 70, il se voit contraint de déménager son atelier qui fera place à un parking et à une future station de métro. Il s’installe un peu plus loin, au 23 rue du professeur Langevin à Croix.

Emile Charier

Emile Charier est le neveu de Paul Charier. Il est également photographe. Il reprend un magasin de jouets en 1955, au 1 rue Jules Guesde, qui était tenu par M. Kerman, pour le transformer en point de vente de photographie et atelier photo.

( coll. priv. )

En 1964, il fait rénover sa façade par l’entreprise Debarge de Lys lez Lannoy, remplace les fenêtres par des vitrines, et change sa porte d’entrée. Le magasin est accueillant et lumineux.

( coll. priv. )

Les affaires fonctionnent très bien. Le service et les conseils d’ Emile Charier sont appréciés. Pour fidéliser sa clientèle, il créé une enseigne « Le Club » et propose une carte de fidélité.

( coll. priv. )

En 1979, Emile Charier cède son commerce à Marc Leroy qui réalise quelques travaux de rénovation de façade et la pose d’une nouvelle enseigne.

( Archives Municipales )

Puis, dans les années 80 à 90, arrivent sur le marché les appareils photos numérique. C’est une véritable révolution ! Les ventes de pellicules photo s’écroulent. Il en est de même pour les tirages et développements. Les téléphones portables qui prennent des photos et des films vont accentuer ce déclin.

Il ne reste plus pour les magasins que la vente d’appareils photo numérique mais, concurrencés par les enseignes spécialisées et les hypermarchés, les commerces de photographes ont pratiquement tous disparu ; celui de Marc Leroy en fait partie. Seuls les artisans ont bien résisté pour les photos artistiques, les portraits, les identités, les cérémonies et autres reportages industriels ou publicitaires.

 

Remerciements aux Archives Municipales pour les documentations, et à Alain Charier pour son témoignage.

Le monument Nadaud change d’emplacement

‘( coll. priv. )

1896 : Le monument Gustave Nadaud, célèbre poète musicien et chansonnier Roubaisien, est érigé en face du parc de Barbieux.

‘( coll. priv. )

Sur cette photo, on distingue à l’arrière plan le pavillon du commissariat général de l’exposition de Roubaix de 1911.

( Photo IGN )

Le monument Gustave Nadaud est installé sur un terrain communal dans la courbe de l’avenue Jean Jaurès, face au Parc de Barbieux, et face au Lycée de jeunes filles ( Lycée Baudelaire aujourd’hui ). 91 ans après, soit en 1987, la municipalité décide de vendre la parcelle de terrain située derrière le monument pour qu’on y construise un immeuble de bureaux.

( Photo BT )

De ce fait, le monument de Gustave Nadaud va être transféré 700 mètres plus loin, au beau milieu du parc de Barbieux, à côté de l’ancien kiosque à musique. Le monument pèse environ 70 tonnes. Impossible de déménager une telle masse d’un seul coup de baguette magique. C’est la société roubaisienne Devianne-Manutention qui est chargée de la délicate opération à savoir démonter le monument pièce par pièce.

( coll. priv. )

On commence par enlever les 2 muses en bronze, puis l’ange, puis la tête de Nadaud que l’on va amarrer sur la plate-forme arrière d’un camion, et ensuite le socle, moellon par moellon.

( coll. priv. )

Le démontage dure 2 semaines. C’est la société Wyffels-Gikière, quai de Lorient à Roubaix, qui est chargée du démontage et remontage pour la partie technique. Une dalle de béton de 50 tonnes coulée sur place, est nécessaire pour supporter un tel monument. Les différentes pièces sont stockées pour être nettoyées et restaurées par M Marissal, sculpteur.

30 ans après, soit en 2017, le monument Gustave Nadaud est toujours à la même place ! Il a subi malheureusement les affres de la pollution de plus en plus importante. Il profite de la restauration complète du parc de Barbieux cette année, pour être entièrement restauré. Le résultat est magnifique !

( Photo BT )

 

L’évolution du groupe scolaire

En 1939, le groupe scolaire Jules Guesde c’est une école de garçons dirigée par M. Victor Huard, avec cinq classes et 203 élèves. C’est aussi une école de filles dirigée par Mme Vandercruyssen, avec cinq classes et 227 élèves. C’est enfin une école maternelle dirigée par Melle Fernande Carette avec trois classes et 147 élèves. Par comparaison, le groupe scolaire de l’avenue Linné à deux pas : Léon Marlot Garçons, c’est huit classes et 306 élèves, et Linné filles, huit classes et 309 élèves.

L’école Jules Guesde en chantier 1931 doc AmRx

La guerre a laissé des traces sur les bâtiments. On apprend par un rapport daté du 11 juillet 1945, qu’il faudra refaire les toitures pour un montant de 2 millions cent mille francs. Cette réfection est rendu nécessaire car ces toitures ont été utilisées par l’armée anglaise puis par l’armée allemande pour les tours de guets et l’installation des DCA (dispositif contre les avions). Des crevasses sont apparues du fait des vibrations, aggravées par les obus. Ceci explique en partie les fuites récurrentes du toit de l’école.

Nouvelles classes et nouveau préau Photo PhW

L’école maternelle est agrandie par décision du 30 mars 1953. Puis un rapport de décembre 1954 de l’inspecteur primaire annonce l’augmentation de la fréquentation scolaire pour la rentrée prochaine. En juillet 1955 Il est donc question d’augmenter le nombre de classes de l’école des filles et de l’école des garçons, quatre classes pour les deux écoles, plus une classe d’enseignement ménager pour les filles (gaz et éviers). Les préaux existants seront donc utilisés à cet effet, ce qui nécessite la construction de nouveaux préaux, qui longeront le mur de séparation des deux écoles.

Les entrées rue Jean Macé Photo PhW

Dans le même projet, il est question du percement d’une porte pour chaque établissement sur la rue Léon Marlot. Jusqu’ici, on n’entrait que par la rue Jean Macé. Cela nécessite la construction d’un couloir, il y en a pour 28 millions de francs pour l’ensemble des travaux.

Les accès côté rue Léon Marlot Photo PhW

En mai 1959, c’est le temps des préfabriqués, un peu partout dans Roubaix. Tandis qu’on construit des écoles dans les hauts champs, rue Édouard Vaillant et au Pont rouge, il est décidé d’affecter des classes préfabriquées Jules Guesde et Potennerie, dans le souci de faire quelques économies. L’année suivante, le groupe scolaire Oran/Delespaul et les centres sociaux rue Decrême, et boulevard de Metz seront également édifiés en préfabriqués. Le modèle est dûment approuvé par le ministère de l’éducation nationale et il est construit par la maison Lécorché Frères de Moyenmoutier dans les Vosges.

Modèle des préfabriqués doc AmRx

En 1960, les fuites de la toiture sont à nouveau à l’ordre du jour. Il est décidé que les vieilles terrasses en asphalte coulé seront désormais remplacés par une couverture en zinc à ressauts et dilatation, avec chéneaux, ce qui permet une évacuation plus prompte des eaux pluviales et ne nécessitent pas un entretien onéreux. Ce genre de couverture est dit mieux adapté à notre climat. Il sera d’ailleurs adopté pour l’ensemble des toitures scolaires roubaisiennes.

Une vingtaine d’années plus tard, l’école de garçons est fermée et réaffectée dans le cadre de la promotion sociale municipale, à l’A.F.P.S, Association pour la Formation et la Promotion Sociale, dispense des cours du soir, notamment en Français et en Mathématiques. Il existait également un atelier libre-service informatique. C’était un organisme municipal, dont les activités étaient hébergées dans l’ancienne école des garçons au 94 avenue Léon Marlot, l’école des filles étant devenue une école mixte. Puis, suite à la demande d’instances extérieures, il devient nécessaire de confier l’organisation de ces cours à un organisme indépendant et non plus municipal. L’A.D.E.P, Association pour le Développement de l’Éducation Permanente, est donc créée en juin 1998, et commence ses activités à la rentrée 98-99. Elle s’y trouve toujours, pour le bonheur de la population.

logo de l’ADEP

La deuxième vie de « La Goutte de Lait »

Vers la fin du 19° siècle, le docteur Hippolyte Butruille, face au taux de mortalité infantile à Roubaix propose d’assurer une distribution de lait aux familles nécessiteuses. Reprenant cette idée, le Conseil général, présidé par M Eugène Motte, vote en 1896 une première subvention, puis, un généreux roubaisien, M Pierre Wibaux est à l’origine de la création en 1903 d’un local : La Goutte de Lait.

L’objectif est d’encourager l’allaitement maternel, de respecter les règles de l’hygiène infantile, de fournir un lait sain pour les enfants obligés à l’allaitement artificiel, et de donner aux mères les conseils d’hygiène nécessaires pour les enfants.

La Goutte de Lait – 31 Boulevard Gambetta ( Journal de Roubaix 1912 )

 

Après un demi siècle de fonctionnement, une circulaire ministérielle oblige à fournir aux enfants des écoles des rations de lait journalières. Le centre ne peut suffire à la tâche et la municipalité fait appel à des sociétés extérieures pour fournir les grandes quantités de lait nécessaires. La Goutte de Lait perd alors sa raison d’être et, en 1959, le Conseil Municipal décide la désaffection du service et procède à la vente du matériel.

Le 1er février 1961, le bâtiment du 31 Boulevard du général Leclerc est loué à l’État pour l’installation de la recette perception de Roubaix nord. Un bureau sera réservé à une infirmière Mme Belpalme. Cette situation va durer jusqu’en 1977.

Document VDN 1977

La Municipalité autorise en 1977, Joseph Kolodziej président de l’Aquaclub 59 à installer dans les locaux de la Goutte de Lait, une exposition intitulée L’Animaquarium : exposition aquariophile et terrariophile, poissons et reptiles.

C’est un musée qui regroupe une quarantaine d’aquariums d’eau douce et d’eau de mer, de 40 à 500 litres, ou les visiteurs peuvent admirer une faune et une flore formant une féerie de couleurs. 200 amateurs passionnés font partie du club.

La Municipalité est ravie. L’Animaquarium est situé dans le prolongement du secteur piétonnier et constitue en quelque sorte le prolongement du centre culturel de la ville.

Inauguration ( Document VDN 1978 )

L’inauguration a lieu en Décembre 1978 en présence de M Pierre Prouvost député maire. Joseph Kolodziej lui fait découvrir le monde aquatique de l’Aquaclub59, et lui fait part des projets d’agrandissement avec un nouvel aquarium de 5000 litres.

L’exposition est ouverte à toute la population et surtout aux écoliers et étudiants, de 14h à 20h pendant une dizaine de jours. Entrée 5 Francs pour les adultes, et 3 Francs pour les moins de 18 ans.

Le club se développe. En deux ans, de nouveaux aquariums sont arrivés. On y trouve une arche de Noë aquatique dans de l’eau douce, eau de mer, et eau saumâtre. Chaque exposition attire un public de plus en plus nombreux, et l’association bénéficie de subventions municipales.

En 1986 les relations entre la Municipalité et l’association Aquaclub59 se dégradent. Les commerçants locaux se plaignent d’une certaine concurrence déloyale de Roubaix-Animaquarium. Ils estiment que sous couvert d’un objectif louable, les responsables en profitent pour faire du commerce ; vente d’aquariums, de poissons etc. . .

En 1987 la mairie demande officiellement aux responsables Aquaclub59 de continuer leur activité en cessant toute activité commerciale.

Et malheureusement la liquidation totale et définitive est prononcée en 1988. Au début des années 1990 l’Aquaclub 59 déménage dans un autre endroit à Wattrelos,

Le déménagement de 600 kgs de verre des aquariums ( Doc Aquaclub59 )

Le bâtiment de la Goutte de Lait va rester inoccupé pendant 10 ans. L’architecte roubaisien Jean Charles Huet reprend le bâtiment dans un état déplorable. Seule la façade du Bld Leclerc va pouvoir être sauvée. Le reste n’est que désolation ! Les toitures fuient, les planchers s’écroulent, la mérule est omniprésente. C’est une catastrophe !

Façades : Bld Leclerc et rue de la Poste avant travaux ( Document Archives Municipales )

JC Huet dépose un permis de construire en 2000. Le projet consiste pour le côté Leclerc, à sauvegarder bien-sûr la magnifique façade existante et de refaire complètement l’intérieur qui est transformé en bureaux.

La partie centrale est rasée et devient une terrasse.

Pour le bâtiment arrière ( rue de la Poste ) la façade est conservée, c’est l’ancien vestige de l’usine Motte Bossut avant son incendie de 1866. Au rez de chaussée, l’architecte prévoit un logement, et à l’étage des bureaux.

L’usine Bardahl à côté est démolie et le jardin qui se trouve derrière la monument Eugène Motte est devenu une forêt vierge, cet espace vert est bien évidemment conservé et entretenu.

( Document Archives Municipales )

Le projet est accepté par la Mairie. Les travaux débutent. La façade rénovée est magnifique. C’est un projet conscient de l’histoire du site, respectueux et délicat qui vient prolonger l’histoire de la Goutte de Lait.

Aujourd’hui le bâtiment est occupé par un cabinet médical ; des médecins spécialisés en rhumatologie ( côté Leclerc ) et par des médecins en dermatologie ( côté Poste )

Façade actuelle ( Photo BT )

Remerciements aux Archives Municipales pour la documentation, et à Jean Charles Huet pour son témoignage.

Inauguration du groupe scolaire

Plan du groupe scolaire Jules Guesde doc AmRx

Le groupe scolaire Jules Guesde est constitué d’une école maternelle, d’une école de garçons et d’une école de filles. Il a été réalisé de 1931 à 1933. L’architecte est Pierre Neveux et treize entreprises roubaisiennes ont participé au chantier sur une vingtaine de sociétés listées. On y trouve Léon Planquart Grand rue 222, Pennel et fils Crouy 39, Ferret Savinel et cie avenue Louis Pluquet, Derville fils rue de l’alma, Verbeeke-Beert, boulevard d’Armentières, Levast-Bayart et Adolphe Mazeman rue Pierre de Roubaix, Delespaul et fils rue d’Oran, Carette Duburcq rue du Luxembourg, Le Morvan et Stiernet rue Pellat, Rodolphe Frappe rue d’Alger, Gaston Prouvost Grand Rue et Maurice Fougous rue Pauvrée (Horlogerie électrique industrielle).

Fête pour l’inauguration doc AmRx

L’inauguration du nouveau groupe scolaire Jules Guesde prévue initialement en avril 1933, eut finalement lieu le 3 septembre de la même année. Entre-temps, il a été question de faire coïncider cet événement avec la fête annuelle de l’amicale Marlot Linné, dans le courant du mois d’août. Mais l’amicale Jules Guesde souhaite organiser elle-même cette fête. La date du 3 septembre est donc prise début juillet, et l’on annonce pour le programme des réjouissances : un cortège dont le rassemblement sera fixé à 15 heures, place du Travail, et un concert à donner après la cérémonie inaugurale. C’est la Philharmonie de Roubaix qui est désignée pour participer à ces deux moments de la journée. Son président, Paul Verbrackel, va se mettre en rapport avec le Président de l’amicale Jules Guesde, Louis Droit. La clique scolaire et post scolaire de la FAL est également sollicitée, pour la retraite aux flambeaux du samedi soir, et pour le cortège du dimanche. Pour le concert apéritif de 11 h 30, il est fait appel à la Fanfare La Paix, qui participera également au cortège dominical. Qui dit cortège, dit défilé de sociétés, et le Sport Ouvrier Roubaisien sera de la partie, de même que les sociétés de gymnastique « La Roubaisienne » et « l’Ancienne ». On complète le défilé avec des musiques : la fanfare des Trompettes « les dévoués », les accordéonistes roubaisiens de la rue Bernard, la société des Trompettes « les enfants du nord », les accordéonistes du Pile. L’illumination de l’inauguration sera assurée par la maison Albert Deny (rue decrême 170).

Officiellement invités, les directrices et directeurs sont prévenus le 11 août et il leur est suggéré d’aviser leur équipe. Melle Vandercruysse (directrice de l’école des filles) M. Huard (directeur de l’école de garçons) et la directrice de l’école maternelle non identifiée sur le courrier.

Le défilé des amicales Photo JdeRx

L’ordre du cortège est ainsi défini : en tête la clique des tambours, clairons et fifres de la F.A.L, suivie par la section féminine et la section masculine de la F.A.L, les fanions des amicales laïques. Puis viennent la fanfare des Trompettes « les enfants du Nord », les élèves filles et les élèves garçons du groupe scolaire Jules Guesde et l’amicale laïque du groupe scolaire. L’Harmonie des accordéonistes du Pile fait une respiration musicale avant les amicales laïques, puis la Philharmonique de Roubaix précède la société de gymnastique « la Roubaisienne », les accordéonistes Roubaisiens, les gymnastes de l’Ancienne. Le Sport Ouvrier Roubaisien vient à la suite de la fanfare des Trompettes « les dévoués », et devant la Fanfare Ouvrière « la Paix ». Le public et les enfants des écoles publiques suivent.

Le regroupement a lieu à 15 heures place du Travail, on démarre une demi-heure plus tard, par le boulevard de Fourmies, les rues Raphaël, Jean Macé, Horace Vernet, Léon Marlot, l’avenue Alfred Motte et la rue Jean Macé.

Les officiels photo AmRx

À 15 heures, on procède à la réception des personnalités officielles invitées, des vins d’honneur sont offerts dans la salle du réfectoire, avant qu’on visite les locaux sous la direction de l’architecte Pierre Neveux. Le cortège arrive vers 16 heures 30, et il se place dans la cour des garçons. La Clique scolaire fait une sonnerie, et les discours s’enchaînent : Paul Droit président de l’amicale Jules Guesde, Gaston Duburcq pour la F.A.L, M. Laforest pour l’inspection académique, et Jean Lebas maire de Roubaix. Une nouvelle sonnerie de la clique clôture ce moment officiel. Le public est alors invité à visiter les locaux.

École de garçons côté rue Jean Macé Photo PhW

Le concert des fêtes inaugurales est organisé le lundi 4 septembre, avec le concours des grands prix et lauréats du 14 juillet 1933, parmi lesquels on retrouvera les noms suivants : Mademoiselle Odette Proisy, Monsieur Maurice Gilmé, Monsieur Léon Briffaut, Monsieur Robert Gilmé et Monsieur Vanoteghem. La pianiste accompagnatrice est Madame Scalbert.

Le Garage du Parc

Amédée Haustrate est passionné d’automobiles. Il construit un garage sur un terrain vierge, au 70 Boulevard de Cambrai, au début des années 1920 et commence son activité en tant que réparateur de toutes marques.

L’activité est très rapidement satisfaisante, si bien qu’Amédée Haustrate passe un accord avec le constructeur des automobiles « La Licorne » pour l’exclusivité sur les métropoles Lilloise et Douaisienne. Il devient également dépositaire des marques Fiat, Donnet et Dodge.

Collections privée et La Licorne

Afin de développer son garage et la marque automobile « La Licorne », peu connue, il réserve deux stands à la Foire Commerciale de Lille.

Dans les années 1930, il engage un directeur commercial, Georges Briet, pour l’aider à satisfaire les nombreuses demandes de ses clients

Amédée Haustrate est également expert automobile. En 1937, il a son bureau au 59 rue du Trichon, et son domicile au 202 rue du Moulin.

Désiré Henneron reprend le garage en 1938, juste avant guerre. Il n’est pas mobilisé, car il est affecté à la réparation des véhicules militaires.

A la libération, il reprend son activité et décide de prendre le nom de « Garage du Parc » pour son établissement, vu la proximité immédiate du parc de Barbieux.

Il fait construire sa maison sur le terrain à la droite du garage en 1946, par l’entreprise de M Delfosse sise rue de Crouy.

Document Médiathèque de Roubaix

Sur cette photo, entre les deux pompes à essence ( Super et Ordinaire ), on reconnaît Désiré Henneron, qui est le 2° en partant de la droite. Son salarié à sa gauche est Maurice Roucou, et tout à gauche, deux autres collaborateurs du garage.

Il devient agent Citroën en 1948.

En 1961, il réalise quelques travaux sur sa façade : modification d’une fenêtre et percement d’une porte ( à la gauche de la porte d’entrée du garage ) pour l’installation d’un petit bureau. Les travaux sont confiés à M Delfosse qu’il connaît bien et qu’il apprécie.

document Archives Municipales

Paul Deldalle travaille dans un garage à Paris. Il élève ses deux enfants avec son épouse Thérèse. La vie n’est pas facile à Paris et ils décident de revenir dans le Nord.

Par relation, il rencontre Désiré Henneron. Le courant passe bien entre les deux hommes.

Paul Deldalle reprend le garage en Mai 1964, et embauche Désiré Henneron et Maurice Roucou.

Paul veut réussir, il a plein de projets pour développer sa petite entreprise. Il ne compte pas ses heures : levé à l’aube, il termine ses journées très tard et ce 6 jours sur 7.

En 1968, il fait modifier sa façade en aménageant une baie à droite de l’entrée principale, par l’entreprise de Thomas Piskozub sise rue Emile Moreau. Cette porte donne accès à une mini station de lavage pour les véhicules des clients.

Cette même année, il remplace les 2 pompes à essence par des volucompteurs plus modernes qu’il supprimera malheureusement en 1980 car le prix des carburants devient très concurrencé par les Hypermarchés.

Archives Municpales

Il souhaite s’agrandir et réussit à faire l’acquisition de 3 petites parcelles de terrain, à droite de son habitation, juste avant la maternité Boucicaut et, après de longues négociations difficiles avec la mairie, les plans de l’architecte Jacques Mollet sont enfin acceptés en 1981 ; le garage ouvre enfin en 1983.

Photos Google Maps et Archives Municipales

C’est maintenant un garage moderne de 1200 m2 très lumineux, très fonctionnel.
L’ancien garage de 400 m2 devient un parking pour les véhicules et l’atelier de carrosserie. La cabine de peinture se trouve au fond derrière le jardin. A droite est aménagée une longue cour pour stocker provisoirement les épaves.

En 1985, la concurrence est rude sur la ville de Roubaix : un seul concessionnaire, les Ets Cabour Van Cauwenberghe situé Grande Rue et rue Racine, mais surtout, onze agents Citroën répartis sur la ville.

Paul Deldalle prend une retraite bien méritée en 1990, et laisse ses 2 fils, Jean et Xavier, aux commandes du garage. Ils sont complémentaires, l’un étant mécanicien, l’autre carrossier.

Les affaires continuent à être satisfaisantes, malgré des marges de plus en plus réduites et la concurrence de grandes enseignes spécialisées dans le petit entretien automobile. Mais, les deux fils de Paul ont été à bonne école, ils appliquent la recette paternelle : travailler dur avec ténacité et persévérance.

Photos actuelles BT

 

 

Remerciements aux Archives Municipales et à la BNR pour leur documentation, et à Paul, Jean et Xavier Deldalle pour leurs témoignages.

Les cars Mongy

Alfred Mongy, ingénieur de la ville de Lille, puis du Département, pense à améliorer les communications entre villes. Il projette de notamment relier les agglomérations de Lille, Roubaix et Tourcoing en créant un boulevard en Y, qui comporte trois chaussées de circulation, une piste cavalière, et une double voie réservée à un tramway interurbains. Il fonde à cet effet la compagnie de l’Electrique Lille Roubaix Tourcoing (ELRT) dont le but est d’exploiter des lignes de tramway. A l’issue des travaux, la ligne est inaugurée par des personnalités locales qui parcourent la ligne, en décembre 1909, dans les voitures pavoisées.

Journal de Roubaix – 1909

La ligne comporte une double voie située en site propre, commune entre Lille et le croisé Laroche, qui se sépare ensuite pour se diriger vers les deux destinations. Les rails en sont à l’écartement d’un mètre, comme ceux des tramways de Roubaix-Tourcoing, et à la différence de ceux de Lille, construits à l’écartement « normal » de 1 mètre 43. La ligne ne comporte qu’un nombre réduit d’arrêts, placés aux intersections des routes qui croisent le nouveau boulevard. Ces heureuses dispositions permettent des communications rapides entre les trois villes.

Photo collection particulière

Le matériel utilisé est d’abord constitué de motrices à bogies, le type 400, qui réunit des caractéristiques innovantes. Pour profiter des possibilités de vitesse fournies par la ligne tracée majoritairement en site propre, elles sont placées sur des bogies qui améliorent la tenue de voie et donc le confort et la célérité. Elle comportent un lanterneau vitré sur le toit pour augmenter l’éclairement intérieur, à la manière des voitures à voyageurs qui parcourent les voies ferrées américaines à cette époque.

Photo Journal de Roubaix 1909

Ces voitures ultra-modernes, comportant quatre moteurs leur permettant d’atteindre près de 60 kilomètres-heure, sont tout de suite surnommées les cars Mongy. Une première série de 25 voitures, numérotées 401 à 425 et construites par la société Franco-Belge, sont d’abord mises en service, et complétée ensuite par dix autres automotrices. Elles sont conçues au départ pour prendre le courant par une perche, mais celle-ci sera remplacée par un pantographe Siemens en 1950.

Des motrices 400 au dépôt de Marcq.

Document Translille

Outre l’unique phare, caractéristique des tramways roubaisiens, elles comportent également une curieuse lanterne en toiture. L’intérieur est équipé de confortables banquettes aux dossiers basculables pour faire face à la marche.

On leur adjoint à partir de 1911, pour renforcer leur capacité lors de l’exposition, des remorques à essieux d’abord, construites par Baume et Marpent, puis à bogies, construites cette fois par la Franco-Belge. Les couples motrice/remorque vont parcourir les lignes jusqu’en 1950. Les dernières automotrices 400 seront réformées en 1972.

Une motrice et sa remorque à l’entrée du parc Barbieux.

Une partie des informations provient de l’ouvrage « Au fil des Trams » de Claude Gay.

Les documents proviennent des archives municipales et de la Médiathèque de Roubaix.

Les photos couleur sont des documents qui proviennent de l’Amitram.

A suivre…