Les démolitions se poursuivent par la zone située entre la rue Blanchemaille et le pont Saint Vincent, constituée pour l’essentiel par l’hospice dénommé à l’origine Hôpital Napoléon, puis, à la chute de l’Empire, Hôtel-Dieu, et enfin hospice civil, et, plus récemment, hospice Blanchemaille. Il occupe depuis 1865 tout l’espace compris entre les rues St Vincent, Blanchemaille, Isabeau de Roubaix et de l’Alma. Le fronton qui surplombe l’entrée montre Isabeau de Roubaix soulageant la misère.
Cet hospice a le grand tort d’avoir une de ses ailes sur le trajet direct de la future pénétrante. Il faudra évidemment la raser, mais on ne s’en tient pas là : la vétusté du bâtiment civil le plus ancien de Roubaix va entraîner sa démolition complète, la municipalité étant décidée à ne sauvegarder que le fronton de l’édifice. D’ailleurs, la construction de l’hôpital Victor Provo permet de faire de la place dans celui de la Fraternité où on pourra installer un service gériatrique qui accueillera une partie des pensionnaires, le reste étant installé à l’hospice Barbieux et au V360 du Carihem. L’hospice Blanchemaille est donc vide et vulnérable. On commence par démolir l’aile côté St Vincent de l’édifice, laissant en place l’autre aile ainsi que la façade principale, la cour d’honneur et la chapelle. L’édifice va rester ainsi amputé quelques mois avant de disparaître complètement du paysage roubaisien.
Photos IGN
On remarque sur les photos de 1981 que l’hospice est amputé. Les pioches des démolisseurs ne dépassent pas encore la rue de l’Alma. La rue Saint Vincent reste intacte au delà, et présente toujours une rangée de maisons suivie des halles à marchandises. Rien ne presse, car les travaux pont sont au point mort. On attend que la SNCF effectue les travaux de pivotement de l’ouvrage pour le mettre dans l’alignement de la nouvelle avenue, et de construction d’un deuxième tablier à côté de l’ancien pour obtenir la largeur nécessaire. Ces travaux d’envergure vont durer plusieurs mois, au grand dam des automobilistes forcés d’effectuer un détour.
Photos IGN et la Voix du Nord
1982 voit la poursuite des travaux. L’hospice a fait place à un terre-plein, le bloc de maisons et la halle marchandises situés rue SaintVincent entre la rue de l’Alma et le pont disparaissent également ; et l’avenue, limitée à la rue de l’Alma jusque là, prend sa largeur définitive jusqu’au pont. L’ancien pont est réouvert à la circulation en décembre 1982, alors qu’on édifie encore le second tablier. C’est chose faite en 1983 : cette fois, les deux tabliers sont en place, et le goulot d’étranglement entre Roubaix et Tourcoing disparaît. L’ensemble des travaux sur le pont se terminent ; il ne reste, après la pose des canalisations, qu’à mettre les deux chaussées en service.
Photo Delbecq
A suivre…
Les documents proviennent des archives municipales et de la médiathèque de Roubaix
C’est un café brasserie que tous les roubaisiens connaissent, à l’angle de la place de la Liberté et du Boulevard du général Leclerc.
Le Broutteux aujourd’hui Photo Site Le Broutteux
Le broutteux est à l’origine un ouvrier tisserand qui fabrique à domicile des pièces de tissu sur son otil (métier à tisser). Il les livre ensuite aux manufactures du bourg roubaisien, au moyen d’une brouette, d’où son surnom. Le Broutteux est en quelque sorte le premier artisan producteur de tissu, bien avant qu’on ne parle des grandes usines monstres roubaisiennes.
Le café « Le Broutteux » a été créé en 1882 par Ph. Eyames. Cet estaminet convivial accueillait les ouvriers à la sortie des usines textiles toutes proches (Motte Bossut au Boulevard Gambetta ainsi que celles de la rue des Longues Haies). Les familles y venaient également consommer, lors de leurs emplettes dans le centre ville.
Façade du Broutteux ( côté place de la Liberté ) vers 1910 Coll Part
En 1908 le propriétaire Ed. Verhaeghe agrandit son café et y installe une scène pour accueillir des orchestres.
C’est la fête au Broutteux tous les samedis, dimanches et jours fériés. L’établissement devient alors un « Café Concert » Dans les années 1920, le propriétaire Victor Mulliez propose une animation différente chaque semaine, centrée autour d’un orchestre attitré, et d’un voisin, Jean Poulin, travesti en Charlot.par ailleurs commerçant du quartier.
Coll Part
A la même époque, un espace est réservé dans le café à Henri Telliez, fabricant et réparateur de briquets, qui contribue à l’animation du commerce. Les affaires continuent à prospérer. Raoul Wattez rachète le commerce au début des années 1930 et poursuit la double activité qui a fait son succès ; café-concert le week end, et brasserie des familles en semaine. C’est, de tous, le propriétaire qui est resté le plus longtemps dans les lieux.
Coll Part
Toujours soucieux d’animer son établissement, le Broutteux autorisait Georges et Denise Luthanie, qui avaient un commerce de jouets Grande rue en 1951, à vendre quelques articles devant la façade du café, sur des panneaux pliants qu’ils transportaient sur une baladeuse.
Le couple Lituanie Coll Part
Au début des années 1970, crise oblige, le commerce tombe en décrépitude. Un homme d’affaires lillois, M. Clibouw, reprend le café, qui a perdu beaucoup de sa valeur, en 1975. Il va y effectuer des gros travaux de transformation pour redorer le blason de cette enseigne centenaire.
Le Broutteux au début des années 1970
Le nouveau propriétaire va racheter un petit local situé juste à côté, au 65 Boulevard Gambetta pour l’agrandissement. Il va supprimer les fenêtres extérieures, pour les remplacer par des grandes baies vitrées, aménager le premier étage en salle accueillante de restauration de 120 places, avec des grandes fenêtres pour donner de la lumière à l’établissement. Le tout surmonté d’un bardage représentant un homme poussant une brouette. Les travaux d’aménagement seront réalisés par l’entreprise JC. Watterlot, de Lille.
Les travaux – Photo Lucien Delvarre
Après deux ans de fermeture pour travaux, le Broutteux ouvre enfin en 1978 et va redémarrer superbement. De plus il profitera de la transformation du quartier en secteur piétonnier. Du choix, des prix . . . Plus de 30 bières pression ! La bouteille de champagne à 45,00 Frs, l’assiette anglaise à 10,00 Frs, des croques, des crèmes glacées . . . et l’animation musicale de fin de semaine est maintenue. Autre attrait du Broutteux, ses horaires d’ouverture : de 9h du matin à 1h du matin et jusque 2h du matin le week-end.
à gauche : Nord Eclair 1978, à droite, coll. particulière
En 1984 Serge Fauvel, un ancien salarié du Broutteux depuis 1982, rachète le commerce et continue l’activité qui reste florissante. En 1997, il achète un petit local juste à côté, au 32 place de la Liberté, alors occupé par un dépositaire des laines « Berger du Nord » puis par une viennoiserie, et agrandit encore l’établissement. Cette petite surface de vente supplémentaire permettra, au rez de chaussée, de moderniser la cuisine et d’y vendre des pizzas et à l’étage d’agrandir encore la salle de restaurant. Le Broutteux accueille toujours ses clients dans une ambiance conviviale, et propose une cuisine traditionnelle avec des plats régionaux.
Photos du site « Le Broutteux » et collection particulière
Avec près de 140 ans d’existence, le Broutteux s’affirme sans conteste comme l’un des grands cafés du centre de Roubaix. Et ce n’est pas terminé : Serge Fauvel laisse entendre qu’il pourrait bien encore agrandir son établissement en faisant l’acquisition d’un petit local Boulevard Leclerc, juste à côté, qui était il y a quelques années le « Palais de la Fortune » tenu par JL. Verhaeghe, et surtout des projets d’agencement magnifiques et importants pour l’intérieur de son café brasserie, en s’inspirant de ce qu’il a réalisé dans son autre établissement, « l’impératrice Eugénie ».
Les documents proviennent de la médiathèque de Roubaix et des archives municipales
Alors que l’Hippodrome théâtre, fermé depuis mai 1957, vit ses dernières heures, on évoque déjà un projet immobilier. Le 18 février 1963, l’architecte Guy Lapchin propose les premières esquisses d’un immeuble à quatorze étages aligné au boulevard Leclerc, avec une station service et un autre immeuble de dix étages aligné avec la rue Anseele, sans oublier un ensemble de parkings souterrains pour 70 véhicules. Le projet n’entraîne aucune observation municipale, et fait l’objet d’une transmission au directeur départemental de la construction avec avis favorable. Néanmoins, le projet ne peut être accepté que s’il est complété par l’accord des riverains, parmi lesquels le Crédit Municipal, sous forme de convention de voisinage. La relocalisation du Crédit Municipal étant envisagée, une convention est donc passée avec son vis à vis, c’est à dire la société Motte Porisse.
Les premières esquisses Doc AmRx
On sait que depuis février 1963 que la COMIF (société anonyme compagnie d’investissements fonciers 7 rue Drouot, Paris) a racheté l’Hippodrome théâtre et déposé un projet immobilier sur son emplacement. La société Le Capitole a été dissoute le 16 avril 1964. Le Capitole, ex Hippodrome théâtre, a été démoli en juillet 1964. Le projet immobilier est présenté le 9 novembre 1964 : un premier bâtiment parallèle à la rue Anseele, haut de 10 étages, de l’ancien emplacement de l’Hippodrome jusqu’à la rue Dupleix, avec la suppression du crédit municipal à condition qu’il soit relogé. Un second bâtiment s’articulant avec le premier, donne sur la rue du coq français et comporte 14 étages.
Le projet, plan masse doc AmRx
Le 27 novembre 1968 est déposée une demande d’autorisation de bâtir. Le 13 février 1969, intervient le rejet de la demande d’accord préalable, avec comme raisons invoquées, la hauteur des bâtiments et le coefficient d’occupation dépassé largement. Viendra s’y adjoindre le problème des alignements dans le triangle des rues du coq français, Vincent Auriol, et du boulevard Leclerc. Le 25 avril 1970, on pense à l’immeuble Flipo situé à l’angle de la Grand Rue et de la rue de l’Hommelet, récemment acquis par la ville, pour reloger le crédit municipal1. Bien que l’accord municipal ait été donné le 24 septembre 1970, le projet n’est pas mis en exécution. Cependant un permis de construire existe en date du 19 janvier 1971. On retrouve un projet de bâtiment collectif, avec 75 logements, des locaux commerciaux et un restaurant. Le 20 août 1971, il est procédé à l’examen du projet Résidence du théâtre. On note entre autres détails, que le restaurant peut accueillir 190 personnes, y compris le personnel. Puis le 10 septembre 1971, on annonce la démolition prochaine des bureaux de l’usine Motte Bossut, ce qui doit favoriser la réalisation du projet.
Les démolitions de 1971 Photo NE
Mais c’est un nouveau refus du permis de bâtir le 27 juin 1973, avec les raisons suivantes : le bâtiment d’une hauteur de 50 mètres se trouve à 20 mètres de l’alignement opposé de la rue du coq français. Les alignements sont incorrects. Un nouveau projet est alors présenté, un bâtiment d’une hauteur de 48 à 50 m, avec 77 logements, et quatre étages pour bureaux. La commission de sécurité donne un avis favorable le 18 juillet 1973, sous réserve des prescriptions de sécurité pour ce type de bâtiment, notamment pour le danger d’incendie. Le permis de construire est finalement délivré le 27 décembre 1973. La SCIRT (société civile immobilière de Roubaix Tourcoing) qui est un organisme sous l’égide du CIL, va donc effectuer la construction de 77 logements collectifs, de bureaux et d’un restaurant, à Roubaix, boulevard du Général Leclerc. Cet ensemble s’appellera la Résidence du Théâtre. Les 3/4 de la superficie seront consacrés à l’habitation. Le chantier est officiellement ouvert le 20 décembre 1974, et la société Ferret Savinel assure les travaux.
La tour en 1975 Photo NE
Un article de presse de décembre 1975 annonce des appartements, des bureaux, des magasins. La livraison est prévue pour le 4ᵉ trimestre 1976. Mais les travaux seront achevés le 15 décembre 1977 et le certificat de conformité délivré le 28 décembre 1979.
à suivre
1Voir notre article sur le sujet sur la rue de l’Hommelet
L’année 1979 voit la poursuite des travaux dans la partie nord du chantier, au delà de la rue des Lignes. L’église était flanquée des rues des Écoles et Saint Pierre. La première de ces deux rues ne sera pas touchée ; elle est essentiellement constituée des bâtiments du Lycée technique de jeunes filles et du CET, partis depuis 1972 s’installer rue du Maréchal Foch, et remplacés par des sections commerciales transfuges de Turgot. Par contre, la rue Saint Pierre va complètement disparaître avec une grande partie du pâté qu’elle borde : la pénétrante va passer juste à cet endroit.
L’église et la rue Saint Pierre – collection particulière
Cette rue comportait nombre de commerces, et encore en 1968, au 6, Diffunor, une librairie de gros, un café-tabac au 14, une épicerie au 18. Toutes ces maisons et leur jardin vont disparaître. Seule subsistera derrière l’ancienne usine reprise après guerre par le négociant en tissus Delespierre-Baeyens, qui s’étendait de la rue des Lignes à celle de l’Ermitage. Le mur de cette entreprise bornera longtemps la nouvelle avenue, avant qu’on n’y construise des immeubles neufs.
Le mur de l’usine, depuis le coin de la rue de l’Ermitage
Deux pâtés de maisons séparaient le chevet de l’église, et la rue de l’Ermitage, de la rue Blanchemaille, entre les rues Notre-Dame et de Vaucanson. Tout cet ensemble va disparaître, de même que la rue St Honoré qui les séparait. Anciennement constitués de petites maisons et de courées, et de quelques entreprises, ces deux ensembles n’avaient pas évolué depuis un siècle, même si des démolitions avaient déjà été effectuées en 1975.
Les deux côtés des rues Notre-Dame et Vaucanson sont expropriés. La rue Notre-Dame, va laisser place à l’extension de l’ENSAIT, et la rue de Vaucanson, à celle de la Redoute qui se développe à cette époque. Commencée début 78 la construction d’un nouveau bâtiment rue Blanchemaille permet d’accueillir les services de cette entreprise derrière une façade de verre. Une innovation : dans ce nouvel immeuble, les bureaux seront séparés par des cloisons amovibles modulaires.
Les rues de Vaucanson (photo la Voix du Nord) et Notre-Dame à l’époque.
Par la même occasion, on prévoit une extension à la Redoute côté pair de la rue de Vaucanson, constitués de petites maisons, toutes construites sur un plan identique. Les numéros 26 et 66 seront ainsi détruits par la communauté urbaine. Tout ce bloc va disparaître, remplacé un moment par un parking.
rue de Vaucanson
Avec les démolitions et les trous béants créés dans le substrat urbain, il devient difficile d’assurer la sécurité : les habitants se plaignent des vols qui se multiplient dans le maisons encore habitées des rues Notre-Dame, Saint Honoré, Vaucanson, et Saint Etienne, et réclament une surveillance accrue de la police. Ils demandent, en outre, la suspension des démolitions tant que le relogement de tous n’est pas assuré. En effet, les constructions à l’Alma-Gare sont à peine en cours, et les chantiers débutent seulement près de la rue des Lignes. Pour l’heure, sur le tracé de la pénétrante, on creuse des tranchées pour distribuer le chauffage, et on dévie les canalisations.
Photo la Voix du Nord
A suivre…
Les documents proviennent de la médiathèque et des archives municipales.
Au tout début des années 1910, Augustin Verdière reprend l’entreprise J.B.Kesteloot créée en 1871 fabricant de cuisines mais également de coffre-forts. L’entreprise est composée d’un magasin de vente au 59 et 61 Boulevard Gambetta et d’un atelier, et d’un deuxième point de vente au 134 rue Pierre de Roubaix.
Augustin se spécialise dans la fabrication de cuisinières à carreaux, en faïence et en tôle, au charbon. Les affaires sont florissantes, et il embauche une dizaine d’ouvriers, dans son atelier de production de la rue Pierre de Roubaix. Ses deux fils Alphonse et André viennent ensuite l’aider dans l’entreprise.
Le fils d’Augustin, Alphonse Verdière, sa femme Jeanne et leur fille Gabrielle, devant la façade du magasin au 59 61 Boulevard Gambetta en 1922.
Augustin Verdière décède à la fin des années 1920. En avril 1930 la mairie de Roubaix autorise sa veuve à démolir le magasin en bois du boulevard Gambetta, et à construire une maison en dur, à usage de commerce avec deux étages.
L’ancien magasin, et les plans du nouveau
Puis survient le décès d’Alphonse au début des années 50. André Verdière reste donc seul à gérer l’entreprise. Les affaires deviennent de plus en plus difficiles, André doit faire face à la concurrence des nouveaux modes de chauffage au gaz et surtout au mazout. L’arrêt de la production de cuisinières est inévitable, et se produit en 1955. L’atelier et le magasin de la rue Pierre de Roubaix ferment définitivement, en 1964 ; le magasin sera transformé en habitation, et l’atelier démonté et remplacé par un jardin d’agrément.
Le magasin avant et après transformation
Le magasin du Boulevard Gambetta changera complètement d’activité ; il se spécialisera dans le commerce d’articles ménagers, et profitera pleinement du succès des années 60. Cinq personnes étaient présentes dans le magasin pour vendre les casseroles et autres cocottes-minute, surtout le samedi, et lors de la fête des mères.
Après la mort d’André, tous les autres membres de la famille (épouse, sœur, beau frère, nièce…) viendront gérer le commerce et continueront l’activité. En 1977 ils décident de prendre une retraite bien méritée, et donc d’arrêter l’activité. En 1978 le magasin sera cédé, et deviendra un magasin de confections pour homme, avec l’enseigne L’HOM.
Dans les années 80 le magasin sera divisé en 2 parties ( 59 et 61 ). On y trouve aujourd’hui une boulangerie et un assureur.
Les documents proviennent des archives municipales de Roubaix, de Google view, et d’un collectionneur privé.
En 1951, cela faisait plus de 70 ans que les tramways desservaient les différents quartiers de Roubaix. En effet, du 3 décembre 1880, datait la première concession accordée par l’État à la Compagnie Anonyme des Tramways, qui fut en faillite deux ans plus tard. Lui succédèrent la Compagnie Nouvelle des Tramways, puis l’Électrique Lille Roubaix Tourcoing, laquelle exploitait également les lignes du Mongy.
La Compagnie des Tramways Coll Particulière
En 1950, l’ELRT demande le relèvement des ses tarifs . Cette question est débattue en conseil municipal, et l’on arrive à envisager d’autres types de transports plus adaptés à l’ouverture de nouvelles lignes que les tramways. Le 14 avril, une commission est désignée pour étudier une réforme des moyens de transport. Cette commission sera inter municipale, Roubaix et Tourcoing, mais inopérante. Le problème du déficit de la compagnie allant en croissant, une augmentation est accordée en 1950, à hauteur de 35 % des tarifs.
Compagnie ELRT Coll Particulière
La baisse du nombre de voyageurs explique en partie ce déficit. Le matériel coûteux en entretien et en énergie électrique est une autre raison. La Compagnie tente une première expérience et des autobus sont donc utilisés pour remplacer les lignes S et M, ce qui permet d’économiser une trentaine de millions. Déjà la ligne S (Place de la liberté jusqu’à Hem) n’est plus qu’un souvenir : supprimée le 2 avril 1951, elle passait par la rue du coq français, bifurquait rue Jules Guesde, rue Jean Goujon, passait devant le parvis St Jean Baptiste, empruntait les rues Lesueur, Ingres, Larochefoucault, traversait la place du travail, repartait rue Henri Régnault et avenue Gustave Delory jusqu’au boulevard Clémenceau avant d’atteindre la place de la République à Hem.
Tramways sur la Grand Place Photo NE
En juin 1951, le conseil municipal roubaisien souhaite l’arrivée des autobus. Le 27 avril 1952, un protocole d’accord concernant la prorogation de la concession et la modernisation des réseaux est signé entre les maires de Roubaix et Tourcoing et la société ELRT, qui valide entre autres décisions la transformation des lignes de tramways en autobus, selon un calendrier pré établi. Première étape : les lignes D, G, H, LN et R seront desservies par des autobus, il est prévu d’en acheter 34 et de construire un dépôt de remisage de 60 véhicules attenant au dépôt de l’Union. La deuxième étape prévoit la transformation des lignes A, B, C, C barré, l’achat de 33 autobus, et l’agrandissement du dépôt de l’Union pour une capacité de 100 véhicules. Les concédants, donc les villes, achètent les autobus, et la société les entretient et les exploite.
Dernières images des trams Photo NE
En avril 1953, la presse annonce qu’en mai prochain, les lignes de tramways D G et H seront remplacées par des autobus qui seront présentés aux administrations municipales de Roubaix et de Tourcoing, concessionnaires de ces lignes. A l’issue de la présentation, il est procédé à la visite du dépôt rue de l’union. A Roubaix, le bus de démonstration est en stationnement sur la grand place, extrait du groupe des seize livrés à l’ELRT. Ce sont des chaussons APH2522 avec un moteur panhard 4 Cylindres 110 CV comportant 90 places. Ces véhicules sont plus spacieux et plus confortables que ceux qui circulent sur les lignes S et M. Ils bénéficient notamment des derniers perfectionnements, parmi lesquels un frein électrique ajouté permettant d’éviter les secousses de coups de freins trop violents.
La présentation des bus en présence de Victor Provo Photo NE
On se promène un peu, pour tester les nouveaux moyens de transport, notamment rue de Lannoy, en présence du directeur de l’ELRT M. Lanceplaine, du maire Victor Provo et de ses adjoints, du secrétaire général de mairie Clérembeaux, de M. Lauwick officier de police, et le chauffeur s’appelle Robert Patras.
Bus de la ligne 15 Photo NE
Nouveaux bus, nouvelles lignes. La ligne 15 (place du Crétinier place du Travail) remplace le tram G, sans grandes modifications : son trajet passe par la rue Casterman, puis par la rue de Cartigny, le boulevard de Metz, la rue Daubenton, la place Fosse aux chênes, la rue de Alma à l’aller, la ue Blanchemaille au retour, la gare de Roubaix, les rues de l’alouette et de l’épeule, les boulevards Montesquieu, de Cambrai, Douai, Lacordaire et de Lyon. De gros changements interviennent pour le remplacement du tram D, par la ligne 17 (Mouvaux à Leers en passant par la grand place de Roubaix), et par la ligne 18 (Grand place, Avenue motte par le boulevard de Fourmies). Les deux lignes 17 et 18 ont un arrêt fixe sur la grand place devant l’église St Martin où s’arrêtait autrefois le tram H.
Les nouvelles lignes annoncées Photo NE
La ligne 17 (Leers Mouvaux,) emprunte désormais les rues du Général de Gaulle, Victor Hugo aller, rue de Roubaix retour, rue de Roubaix, rue de Leers, boulevard Beaurepaire, rue Pierre de Roubaix, boulevard Gambetta, Grand-rue aller, rue Pierre Motte retour, Grand place, rues du Général Sarrail, du grand chemin, de Mouvaux, rue de Roubaix à Mouvaux. La ligne 18 relie la Place de Roubaix à l’avenue Motte, par les rues du Maréchal Foch, du moulin, claude lorrain, par la place du travail, et le boulevard de Fourmies. De nouvelles cartes d’abonnement sont à la disposition du public, et peuvent être retirées exceptionnellement gratuitement.
Bus de la ligne 17 Coll Particulière
Ces changements entraînent déjà des doléances : la ligne D a été scindée en deux tronçons, ce qui implique un changement pour les fillettes de l’institut Sévigné, autrefois déposées par le D quasiment à la porte de leur établissement. Elles doivent à présent rejoindre leur établissement à pied de la Grand Place en empruntant les rues du Général Sarrail et du grand chemin rendues dangereuses par la circulation. Ce qui soulève des plaintes de la part des parents. Par ailleurs, une pétition est lancée sur les conséquences onéreuses pour les usagers de l’ex tram D, et plus spécialement les habitants du Nouveau Roubaix, qui se voient appliquer une augmentation du coût de 33 à 50 % du trajet du fait du nouveau sectionnement, sans pour autant faire un mètre de plus !
Bus ligne 18 Collection Amsterdam Rail
La modernisation du trafic n’entraîne aucune critique : dans les rues encombrées, le tramway est devenu une gène et un danger. Prisonnier de ses rails, il ne possède aucune liberté de manœuvre, sans parler du danger des caténaires chargées de courant. Les changements de parcours sont improbables sinon impossibles, car très coûteux en chantiers et matériels. Déjà, des demandes sont faites pour l’amélioration du service : on a fait bâtir une nouvelle cité qui n’est plus desservie par la ligne 18 ! Il suffirait de la prolonger par la rue Édouard Vaillant, et l’avenue Gustave Delory jusqu’aux Trois Baudets ! Le Nouveau Roubaix est en pleine construction, la cité de la Gare de débord et bientôt les immeubles HLM derrière les vieux HBM nécessiteront une desserte plus importante. On suggère également de remplacer le parcours Sarrail Grand chemin par celui de l’avenue Lebas. On propose que la ligne 18 soit allongée jusqu’au Pile et aux Trois Ponts, et la construction du lycée Van Der Meersch ne fait que renforcer cette proposition. De même, l’ex G, devenu la ligne 15, pourrait aller au-delà du Crétinier vers la vieille place de Wattrelos ? Et au delà de l’épeule, vers le quartier St Pierre à Croix avant de revenir vers Barbieux ? On évoque même une ligne par les boulevards de ceinture, quand ils se rejoindront !
Les bus à la gare de Roubaix Coll PhW
Pas de changement immédiat pour les lignes A, B et C, ni pour le Mongy, pour lequel on annonce quand même un déplacement des lignes sur le futur terre plein central du bd leclerc, avec terminus devant le café du Broutteux ? On restaure déjà la voie du Mongy à hauteur de Motte Bossut. La deuxième étape fatale pour les tramways entrera en vigueur en 1956.
à suivre
Sources
Nord Éclair, Nord Matin, Amitram, Archives Municipales Roubaix
En juin 1954, l’ELRT adresse à la mairie l’avant-projet d’un nouveau kiosque destiné à remplacer l’ancien qui se trouve sur la Grand-Place, devant l’église Saint Martin. La société souhaite y regrouper ses services d’exploitation, car la Grand-Place est le lieu où transitent toutes les lignes de son réseau.
Démolition de l’aubette de la place de la Liberté Photo NE
L’époque est à la modernisation sinon à la démolition. Déjà, on est occupé à démolir l’aubette de la place de la Liberté, qualifiée de bien vilaine, et dont le malodorant prolongement servait de vespasienne sauvage. Cette disparition semble faire l’unanimité.
Le kiosque provisoire Photo NE
Pendant que l’on démolit l’ancien kiosque de la Grand-Place et en attendant la construction du nouveau, une remorque de tramway débarrassée de ses roues, abrite provisoirement les différents services qui se trouvaient là : journaux et abonnements.
Dessin du nouveau kiosque Paru dans NE
Le nouveau kiosque va remplacer une aubette datant de 1911, et sera disposé à peu près au même endroit, en étant cependant un peu plus large que l’ancienne, mais moins haute. Elle se situe donc devant l’église, dont la partie basse sera dissimulée, mais dit le rapport, elle ne présente aucun intérêt architectural. De plus, c’est le seul endroit où les commerçants ne seront pas gênés. Le nouveau bâtiment comprend une salle d’attente, des guichets pour les abonnements, pour les objets perdus, un abri pour les agents de l’ELRT, le kiosque à journaux, et derrière la construction, des urinoirs, un WC pour dames étant prévu. Cette bâtisse coquette est bordée d’une jardinière. En août 1955, le nouveau kiosque est terminé.
Le nouveau kiosque avant les épis CP Coll Privée
Cette construction représente une économie certaine pour la société, car elle libère un local extrêmement important au dépôt du Laboureur, qui deviendra propriété municipale. De plus elle facilitera les démarches des voyageurs. Cette modernisation des locaux est la première étape d’une réorganisation plus importante amorcée avec l’arrivée des autobus, qui verra fleurir sur la Grand-Place des stationnements en épi, permettant aux voyageurs d’embarquer à partir de quais numérotés selon la ligne desservie, quand les bus auront définitivement remplacé les trams. Cependant les Mongy longeront encore quelque temps le trottoir de Saint Martin.
On voit sur une photo ancienne représentant la rue Neuve, après l’estaminet de la Barque d’Or, trois maisons de belle apparence aux numéros 58, 60 et 62. Ce sont respectivement les demeures du négociant Jonville-Testelin, du fabricant de Tissus Lestienne, frères et fils, et d’Albert Motte, puis de la veuve Wacrenier-Nadaud, à la fin du 19ème siècle.
En 1935 s’installe au 62 la SRA, Société Roubaisienne d’Automobiles, agence de la société des automobiles Peugeot. Avant la guerre, les occupants des 58 et 60 quittent les lieux, et ces deux propriétés restent vides tout au long des hostilités. En 1953 le numéro 60 a été racheté par la SRA, qui loge y son directeur, Monsieur Cavrois-Dazin, dans la maison en front à rue. Le numéro 58 est également repris par la société. Une photo aérienne montre que, dès 1947, des ateliers ont été édifiés derrière les trois maisons. La façade du numéro 62 a été percée d’une large ouverture permettant l’accès des véhicules.
Photo Nord Éclair
A partir de 1955, la SRA se lance dans la distribution d’essence. Elle inaugure une station Mobil à la place de l’immeuble du numéro 58. Nord Éclair loue « l’édifice élégant, clair et spacieux, … le Hall bien dégagé, les bureaux élégants, bien que sobres, … le garage aux proportions impressionnantes, le tout dans un décor agréable ». De nombreuses personnalités assistent à l’inauguration et sont accueillies par MM. Jacques et Dominique Cavrois. La station met à la disposition de la clientèle un salon de lecture, des toilettes, le téléphone et une boite aux lettres. L’éclairage et les couleurs font l’objet de tous les soins. L’entrée de la station, en retrait de l’alignement de la rue, est précédée de deux pompes automatiques.
Photo Nord Eclair
En 1960 la SRA occupe les trois numéros, et l’ensemble de la propriété ainsi constituée est couvert d’ateliers. D. Cavrois-Wattine est alors directeur commercial du garage. On poursuit les travaux : en 1975 la société demande l’autorisation de démolir les numéros 60 et 62, devenus inutiles et qui sont inoccupés. Le 60, comprend trois bureaux au rez de Chaussée, au 1er quatre pièces, et 6 chambres au second. Le rez de chausse du 62 sert de hall d’exposition, et il comporte 8 pièces dont 2 salles de bains au 1er et la même chose au second. La démolition permettra la création d’un nouvel immeuble commercial. L’autorisation accordée l’année suivante, mais l’immeuble est repris en 1981 par la famille Mulliez pour y créer un magasin Kiloutou. Ce projet n’aboutit pas et, en 1983, s’installe la société SARDA, concessionnaire BMW. Le nouveau garage comporte un vaste hall d’exposition et les services d’après-vente de réparations et de pièces détachées. Le responsable commercial est Michel Junod.
Photo la Voix du Nord
Dans les années 2000 le garage est finalement démoli. Il est désormais remplacé par un immeuble neuf.
photo Google Maps
Les autres documents proviennent des archives municipales et de la médiathèque de Roubaix
Au printemps 1978, le souci principal des élus est de redonner un second souffle au centre de Roubaix. La modernisation de l’Ensait, maintenue sur place, l’extension de la Redoute dans des locaux neufs, le centre Mercure, formeront des pôles d’attraction que la pénétrante va relier directement au centre. On considère qu’il faut procéder rapidement à la démolition d’un quartier fait en grosse partie de bâtiments industriels désaffectés, d’immeubles déjà détruits, et d’habitations insalubres, évacuées pour la plupart par leurs habitants, pour attirer les investisseurs. Il s’agit de ramener les habitants des classes moyennes partis vers l’extérieur grâce à des constructions de standing mêlées de façon équilibrée aux nouveaux logements sociaux et à des activités tertiaires à développer.
La Voix du Nord – 1978
Le parking-silo, prévu face à la salle de sports qu’on vient de construire, tiendra toute sa place dans le projet, dans lequel s’insérera également l’extension du secteur piétonnier et la création d’un espace vert, mail planté le long de la future avenue. Pourtant, il n’est pas prévu de tout raser d’un coup ; les démolitions s’effectueront en phases successives, synchronisées avec les travaux de reconstruction.
Les travaux de démolition vont battre leur plein fin 1978, début 1979. Ils toucheront d’abord le secteur compris entre la rue du Vieil Abreuvoir et l’église Notre Dame, limité à l’ouest par la rue Nain, et à l’est par la rue Pellart, dont le côté impair est déjà démoli.
Photo IGN 1975
Les constructions du rue du Vieil Abreuvoir, dont seuls survivront au coin de la rue Nain les bureaux des contributions, logés dans l’ancienne Poste, et, à l’autre extrémité le café « Le Carillon » au coin de la rue Pellart, sont pour une bonne part des commerces. On y rencontre pourtant un nombre important d’associations : l’Association Centrale Roubaisienne, les œuvres des Catéchismes, l’Union Nationale et Républicaine, le Secrétariat familial, le secrétariat de la DRAC, l’union des Sociétés sportives de Roubaix, la Jeunesse Dramatique, l’Association des Prisonniers de Guerre du Nord, le Camping Club International, l’Amicale du personnel de direction de l’Industrie Textile, le Centre Culturel espagnol…
Les immeubles à démolir rue du vieil Abreuvoir – photo Nord Eclair 1955
Dans les années 60, le périmètre abrite nombre d’entreprises et de négociants textiles. Dans la rue Nain, côté pair : Ridoblanc, la Manufacture de la Lys, Plasti-Décor, Mullié-Lesage, Desmarchelier et fils, Lecomte et Fils, César et Emile Pollet, ainsi que des domiciles privés. L’usine César Pollet fils, au coin de la rue des Lignes, est démolie depuis peu : on abat sa cheminée en 1976.
La rue des lignes ferme notre quadrilatère. On y rencontre également côté pair des entreprises souvent textiles : au 6 les établissements Declercq-Dupont et le Comptoir Textile de France, les établissements Robert, parfumeur en gros, au 3 la Société Anonyme Weil, fabricant de tissus, les établissements Prouvost et Bernard, les tissus Bonnel, la société industrielle d’importation de tissus, Bonnel et Flipo, Delespierre-Baeyens, et, au bout de la rue, au débouché de la rue du Pays, les établissements Lepoutre.
La rue des Lignes en 1926 – La chute de la cheminée Pollet – photo Nord Eclair
L’essentiel des bâtiments de la rue des Lignes vont disparaître, à l’exception des deux extrémités, côté impair, en même temps que l’ensemble du quadrilatère. Une photo de 1980, prise depuis le haut du parking-silo, nous montre une zone boueuse qui va jusqu’à la rue des Lignes et l’église Notre-Dame après les travaux de démolition. Il ne reste que quelques maisons à démolir dans les premiers numéros pairs de la rue des Lignes. Celles-ci ne survivront pas longtemps : les premiers immeubles neufs vont être érigés sur leur emplacement !
Photo La Voix du Nord Janvier 1980
A suivre…
Les documents proviennent des archives municipales et de la médiathèque de Roubaix
Jean Bart à Roubaix, c’est bien entendu l’importante société de fabrication de cirage et de produits d’entretien basé au n°65 du boulevard de la République à Roubaix. Créée en 1898 par Monsieur Bernard Gayet, il semble que la société fut d’abord une manufacture de fabrication de cierges, souches et bougies.
La société Gayet Bériot Coll Particulière
En 1921 la crème Jean Bart « double la durée des chaussures ». La crème pour chaussures reste le produit phare de la maison Jean Bart qui affirme son image en faisant apparaître une représentation du célèbre corsaire sur ses boîtes.
Le cirage Jean Bart pub des années vingt ext JdeRx
Mais la société propose d’autres produits aux ménagères économes, dès 1923 : avec la crème Jean Bart, on trouve le Brianfix Jean Bart qui nettoie, polit rapidement et donne un « brillant fixe » à tous les métaux,d’où le nom du produit. La pâte à fourneaux dérouille et décrasse et remet vos fours et vos feux à neuf. Enfin, l’encaustique Gébé garantie à l’essence de térébenthine pure donne un lustre éclatant aux meubles, parquets, linoléums. Le développement de l’automobile ouvre la clientèle pour le Brianfix qui trouve à s’appliquer sur les cuivres autant que sur les chromes.
Les produits Jean Bart pubs JdeRx
La société pense à perfectionner son système d’ouverture de boîte avec l’apparition d’un ouvre-boîte gratuit pour l’achat de trois boîtes. Puis ce sera la clé poussoir sur la boîte elle-même.
L’ouvre boîte Jean Bart pub JdeRx
Après la seconde guerre, le cirage imperméable Jean Bart reprend du service, et tient même un stand à la foire de Lille en 1948. En 1949, la société fête son cinquantenaire. Cette maison dont la renommée des produits a largement dépassé le cadre régional, commence par fleurir la tombe de Bernard et Théodore Gayet (le père et le fils aîné) et une messe est dite en l’église Saint Antoine. Un vin d’honneur est servi dans une des salles de l’usine du boulevard de la République, des fleurs et des objets d’arts sont offerts à Mesdames Bernard et Théodore Gayet par le personnel.
Jean Bart et son cirage Pub JdeRx
Jean Gayet l’administrateur gérant remercie l’ensemble du personnel et retrace l’historique de la société. Après les photographies d’usage, tout le personnel monte en autocar et prend la direction de Dunkerque pour un banquet et une nouvelle photographie au pied du monument dédié à Jean Bart. Après une visite des installations du port de Dunkerque, le voyage se poursuit par Malo-les-bains, la frontière, La Panne et Ostende. Chacun se sépare devant l’usine à une heure tardive, enchanté de la journée.
En tête de lettre Jean Bart Coll Particulière
Si l’usine a aujourd’hui disparu, les produits Jean Bart ont laissé des souvenirs chez les écoliers avec leurs publicités sur les buvards et les protège-cahier. Qu’est ce qui a poussé un cirier angevin d’origine et une commerçante lilloise à choisir comme marque le célèbre corsaire dunkerquois, cela reste une énigme familiale.