Le collège Samain

 

 

Photo Nord Eclair 1974
Photo Nord Eclair 1974

Au 30 de la rue d’Alger, au coin de la grande rue, est installée, depuis le début du 20ème siècle et jusque dans les années 60, la Filature de coton Motte et Compagnie. La propriété comprend également l’habitation d’Étienne Motte et de sa famille, située dans un parc. Après la fermeture de l’usine, il faut trouver un usage pour la friche ainsi constituée, qui représente cinq hectares de terrain. Son acquisition est décidée par la communauté urbaine en juin 1970 pour y ériger un collège d’enseignement secondaire. On réserve la moitié pour la construction prochaine d’un lycée technique industriel. La Voix du Nord précise qu’après la démolition de l’usine, de longs travaux de déblaiement et de préparation ont été nécessaires.,

Ce collège est prévu pour 1290 élèves. Il doit être mis en service à la rentrée scolaire 1972-73. Le service des constructions publiques du ministère de l’Équipement de Lille est chargé des travaux.

Le collège en construction. Photo la Voix du Nord 1972
Le collège en construction. Photo la Voix du Nord 1972

En juillet 1972, on procède aux aménagements intérieurs et aux abords. M. Desmulliez, vice-président de la communauté urbaine, accompagné de l’architecte M. Goulard, vient se rendre compte de l’état des travaux. L’inauguration officielle se fait conjointement avec celle du lycée technique du Boulevard de Paris. M. Roussel, principal du collège accueille fin février 1973, parmi de nombreuses personnalités, M. Notebart, président de la communauté urbaine et Victor Provo, le maire de Roubaix

L'inauguration Photo Nord Eclair
L’inauguration Photo Nord Eclair

On prévoit également de construire une salle de sports sur l’ancien dépôt du laboureur. Elle ne sera réalisée que beaucoup plus tard. La première année, le collège comporte près de 500 élèves, mais il doit faire progressivement le plein : on attend 300 élèves nouveaux en 6ème pour la rentrée prochaine.

Le collège est précédé d’un parking placé le long de la rue d’Alger. Une fois la grille passée, on découvre à droite le bâtiment administratif. Entre celui-ci et le bâtiment des cours, à gauche, une galerie couverte qui commande l’accès à la cour de récréation. Le bâtiment principal comprend trois étages dont les classes sont classiquement desservies par un couloir central. A son extrémité, et placé à angle droit, un bâtiment à un étage avec le préau au rez de chaussée, la restauration scolaire à l’étage, prolongé à l’arrière par les locaux de la SES. Une très grande cour permet les ébats des enfants.

Photo IGN 1975
Photo IGN 1975

Mais, au fil du temps, les locaux vieillissent, et, le nombre d’élèves diminuant, la décision est prise de remplacer l’établissement par un collège neuf qui serait construit à peu de distance le long du canal au coin de la rue d’Oran et du quai de Marseille. La déclaration d’utilité publique est faite en 2012. Construit sur une superficie de 14000 mètres carrés, il est prévu pour 550 élèves et une section de Segpa de 80 élèves. L’architecte est le cabinet Goulart-Brabant-Loïez.

Le futur collège – document de l'architecte – la Voix du Nord
Le futur collège – document de l’architecte – la Voix du Nord

On relate dans les journaux que le collège doit intégrer un hêtre pourpre planté en 1840 et inscrit au patrimoine de la ville de Roubaix, ce qui semble toucher le public, mais aussi la quincaillerie Carré, ex brasserie Salembier, qui a surtout été la ferme de la Grande Vigne, une des quelques grandes fermes roubaisiennes, considérablement plus ancienne que le hêtre, et dont le sort ne semble émouvoir personne. D’après les plans du futur établissement scolaire, seule l’entrée semble devoir être préservée…

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Les documents proviennent des archives municipales et de la médiathèque de Roubaix

La Tonne d’Or

En 1899 s’installe au 2 de la rue de Lannoy, au coin du boulevard Gambetta, la famille Herchuez-Thesse pour reprendre un estaminet tenu jusque là par M. Coucke et, avant lui, par M. Hamelin, puis par sa veuve. Emile Gustave Herchuez, né à roubaix en 1870, a épousé le 31 Aout 1895 Marie Florentine Thesse. Il est, au moment de son mariage, employé de mairie.

Deux ans plus tard, en 1901, Emile Joseph Delespierre épouse à 34 ans Sophie Clara Thesse, sœur aînée de Marie Florentine. Le couple reprend à partir de 1903 et jusqu’en 1935 ce café qui arbore fièrement l’enseigne de la Tonne d’Or. Emile Joseph Delespierre était veuf de Marie Angèle Dancoisne qu’il avait épousée en 1891, dont il a eu quatre enfants, dont un mort en bas âge.

La Tonne d'or dans les années 20.
La Tonne d’or dans les années 20.

Suzanne Delespierre, fille d’ Edouard Joseph Delespierre, le frère d’Émile, reprendra ensuite le café avant la guerre avec son mari, Robert Teintenier. Celui-ci, devenu président de la GBM et investi dans le groupement corporatif des brasseurs du Nord, laisse à son tour le café à sa sœur Émilienne qui va l’exploiter avec son mari Émile Henri Vandestocke. Mais Monsieur et Mme Vandestocke-Teintenier sont touchés par l’expropriation des riverains de la rue de Lannoy au moment de l’opération Edouard Anseele, et le café est démoli en 1965, bientôt suivi par les immeubles environnants.

Photo La Voix du Nord
Photo La Voix du Nord

Il faut transférer l’établissement à une autre adresse. Selon Nord Matin, le couple choisit de rester dans cette rue qu’ils aiment pour conserver leur clientèle et vont s’installer au 119, à l’angle de la place Ste Elisabeth. Ils y reprennent un autre débit de boissons aussi ancien que celui qu’ils quittent, puisqu’il figure à cette adresse depuis les années 1880. Son tenancier est alors Robert Dubolpaire. On réaménage le café, et on inaugure les nouveaux locaux au mois de juin 1965 sous la présidence de Victor Provo et en présence de nombreuses personnalités. Nord Matin, relatant cette inauguration, décrit la nouvelle Tonne d’Or comme un « véritable chef-d’oeuvre de bon goût et de lumière », et détaille son cadre agréable, son ambiance de gaieté, et son mobilier fonctionnel et sobre.

Photos Nord Matin
Photos Nord Matin

Le café continue donc sa carrière à cette nouvelle adresse. En 1973 il accueille le Pari Mutuel Urbain et les propriétaires se lancent dans la restauration à partir de 1984. Emile Henri Vandestocke décède en avril 1987, Emilienne l’année suivante. Le Ravet Anceau de 1988 fait état d’un café-Brasserie.

Aujourd’hui, le 119 rue de Lannoy n’abrite plus de commerce et semble un peu abandonné …

Photo Nord Eclair
Photo Nord Eclair

Les documents proviennent des archives municipales et de la médiathèque de Roubaix

1949, année de la Sainte Famille

En février 1949, l’abbé Potdevin, autrefois vicaire à l’église St Joseph, se prépare à devenir un curé bâtisseur dans le quartier du Hutin pour la quinzième paroisse de Roubaix. Le terrain de la future église est déjà choisi en bordure de la rue Mazagran, sur un espace occupé par des jardins ouvriers. En attendant, depuis le début du mois de février, une chapelle provisoire accueille les paroissiens, dans une salle des établissements Dubar Delespaul au n°292 rue d’Alger.

La chapelle provisoire Photo VDN
La chapelle provisoire Photo VDN

Le 3 avril 1949, intervient la pose de la première pierre. Sur le terrain devant accueillir le nouvel édifice, une tranchée a déjà été creusée pour délimiter ses contours. Le chanoine Delcour, doyen de Saint Martin préside la cérémonie, et il glisse à l’intérieur de la pierre un parchemin attestant la date de ladite cérémonie. Puis il est reconduit avec l’abbé Potdevin processionnellement au presbytère.

Pose de la première pierre Photo VDN
Pose de la première pierre Photo VDN

En mai, le chantier est bien avancé, grâce aux membres de cette nouvelle paroisse, car tout le monde s’est investi tant financièrement que physiquement.

Avancement du chantier Photo VDN
Avancement du chantier Photo VDN

Le 3 juillet 1949, le cardinal Liénart, accompagné de son vicaire général Mgr Bouchendomme, est reçu rue Delespaul, chez M. Marissal, membre du Comité paroissial d’organisation de la cérémonie d’inauguration. Un cortège se forme comme suit : des scouts, des vélos fleuris, la Fanfare Wattrelosienne, des petits enfants en blanc, le groupe représenté de la Sainte Famille, les mouvements paroissiaux, le cardinal entouré du clergé. L’itinéraire emprunte les rues pavoisées de Constantine, d’Alger et de Mazagran. A l’entrée de la nouvelle église, sur les marches, M. Vantorre membre du comité paroissial accueille le chef du diocèse. Le Prélat prend alors la parole : la communauté paroissiale saura se donner l’église qui lui convient. Nous allons, en bénissant les pierres du nouvel édifice, recommander à Dieu chaque foyer, chaque famille. Et il bénit toute la foule agenouillée. Les clefs du sanctuaire lui sont présentées par la petite Marie Odile Hennion, le cardinal Liénart ouvre les portes et entre suivi par les paroissiens. Il va présider la première messe du nouveau sanctuaire. L’abbé Potdevin officie en dialogue avec l’assistance. Le Psaume 150 de César Franck termine la cérémonie. Le chef du diocèse est ensuite reçu chez Melle Verdonck, qui a offert sa maison comme première chapelle de la paroisse de la Sainte Famille.

Cérémonie d'inauguration Photo VDN
Cérémonie d’inauguration Photo VDN

Trois mois plus tard, le frontispice de la Sainte Famille s’orne d’un magnifique bas relief, réalisé par deux enfants de la paroisse, Melle Marie Geneviève Dodin et son frère Jacques, tous deux anciens élèves de l’Ensait et à ce moment élèves de l’Ecole des beaux Arts de Paris. L’oeuvre représente le retour d’Egypte de la Sainte Famille, taillé à même la pierre. Elle mesure 2,50 mètres sur 0,80 mètre, et s’encastre dans l’alvéole située au dessus du portail. Le 2 Octobre 1949, elle est inaugurée par l’abbé Potdevin, après une intervention de l’abbé Boussemart sur le rôle du foyer chrétien devant les commandements de la Sainte Église.

Le bas relief de la Sainte Famille Photo VDN
Le bas relief de la Sainte Famille Photo VDN

Tous ces événements prouvent s’il en est besoin que 1949 fut vraiment l’année de la Sainte Famille !

Inauguration du bas relief Photo VDN
Inauguration du bas relief Photo VDN

Les immeubles du square Destombes

En 1952, Roubaix est couvert de chantiers CIL : le groupe du Pont Rouge, le Fort Desprez, les lotissements divers du Nouveau Roubaix, le parc de la Potennerie et le square Destombes en font partie.

Etat du chantier en 1952 Photo NE
État du chantier en 1952 Photo NE

Les immeubles construits par le CIL dans le square Destombes ont de nombreux points communs avec ceux de la Potennerie. Les deux lotissements ont en effet obligation de préserver les plantations et arbres existants. A la Potennerie, l’achat de la propriété privée Huet va permettre la construction d’immeubles collectifs, après la démolition de la maison de maître du lieu, dite château Huet. Le square Destombes appartient à la ville, qui vend une partie de sa surface pour construire des immeubles identiques.

Plan CIL Square Destombes Photo NE
Plan CIL Square Destombes Photo NE

Les plans des immeubles du CIL du square Destombes sont sensiblement ceux qui ont été utilisés pour réaliser les immeubles de la cité du Galon d’eau, de la cité des Canaux, et de la cité du Pont Rouge. Pour le premier site cité, ils se trouvent à l’angle de la Grand Rue et de la rue Nadaud. Pour le second, ils sont en front à rue du boulevard Gambetta à Tourcoing. Pour le troisième, ils se trouvent dans l’angle de la rue de Lannoy et de la rue Yolande.

Plan des immeubles AmRx
Plan des immeubles AmRx

C’est la société le Toit Familial sise 16 rue St Vincent de Paul à Roubaix qui va construire. Cette société a fait l’acquisition du terrain (5529 m²) auprès de la ville le 26 avril 1952. Le permis de construire a été délivré le 10 janvier 1952, et l’arrêté de certificat de conformité délivré le 28 avril 1954.

En tête le Toit Familial AmRx
En tête le Toit Familial AmRx

Entre-temps, le CIL aura construit trois immeubles de trois étages parallèles à la rue Lalande et un quatrième perpendiculaire, plus long que les trois précédents, et avec un décrochement, du à la configuration des lieux. Tous ces immeubles sont réalisés au fond du square, loin du déferlement automobile de la rue Pierre de Roubaix. L’espace jeux pour enfants a été préservé, ce qui ajoute à la qualité de vie des résidents.

Le square et les immeubles Coll Particulière
Le square et les immeubles Coll Particulière

Le 25 août 1956, le CIL demande à la ville de Roubaix la certification que les immeubles collectifs du square Destombes sont en état d’être habités dans toutes leurs parties (88 logements) et qu’ils sont affectés à l’habitation aux ¾ de la superficie totale du terrain. Auront ainsi été réalisés, quatre bâtiments collectifs comportant 88 appartements.

Le square aujourd'hui Photo Google
Le square aujourd’hui Photo Google

 

 

 

Instantané 1973 ter

Nous avons traité la rue Jules Guesde axe commercial important du quartier de la Potennerie, puis du quartier du Tilleul. Voyons à présent au-delà du carrefour avec la rue Pierre de Roubaix, sa configuration commerciale dans le quartier du Pile.

Au carrefour de la rue Pierre de Roubaix Photo Google Maps
Au carrefour de la rue Pierre de Roubaix Photo Google Maps

La rue Jules Guesde s’ouvre côté impairs vers le Pile par la pharmacie Schembert aux n°267-269, aujourd’hui encore présente comme Pharmacie du Pile. Un peu plus loin, se trouvait au n°277 la boucherie Duhameau, puis le café de Mme Florquin, avant la cour Lefebvre. Le n°283 n’est plus signalé comme commerce en 1973, la présence de carreaux émaillés sur sa façade laisse supposer qu’il a pu l’être dans un passé récent. La cour Fauqueu suivait, aujourd’hui démolie. L’épicerie Decoster, au n°293, la pâtisserie Coquet au n°299, et les cycles Debenne, ancienne maison Derryx au n°301, forment un bel ensemble commercial, terminé par le café Lambrecq au n°303, siège du Cercle Artistique Roubaisien. Au n°305, le shopping pull complète cette énumération jusqu’à la rue Monge.

Magasin Aupoix au n°321 Pub NE
Magasin Aupoix au n°321 Pub NE

A l’angle de la rue Monge, le magasin de Marius Aupoix, plombier zingueur, au n°321. Au n°327, une enseigne marquée du mot bière indique que se trouvait là un détaillant de vins, Melle Delespaul. Le marchand de chaussures Lefebvre Lehu au n°341 et le café tabacs PMU d’Albert Vercruysse au n°343 nous amènent à la rue de Condé. Au delà, jusqu’à la rue Marceau, il n’y a plus que des maisons d’habitations à un étage.

La belle porte du n°242 Photo Google
La belle porte du n°242 Photo Google

Du côté des pairs, la rue Jules Guesde entre dans le Pile avec l’épicerie Duhamel au n°238, et le magasin a toujours la même vocation. Aux n°242-244, le magasin beurre, fromages et œufs de Roger Claebots, avec sa magnifique porte ouvragée. Un peu plus loin, après la rue Copernic, le papetier Mestdagh est installé au n°262, le volailler Vanhersecke au n°270, et les laveries du Pile sont au n°272. Le boucher Chih au n°278 se trouvait entre la cour Dhalluin et la cour St Eugène. Suivaient le marchand de chaussures Horvath au n°280, le marchand de journaux Herman au n°282, et la cour Delannoy au n°286. La société de tapis Florent et Cie au n°294-296 précédait une nouvelle courée, la cour Louis Henry. Au n°302, un boucher hippophagique, M. Dutoit, la parfumerie Croin au numéro suivant, et au n°308 un fleuriste à l’enseigne du Lilium, M. Poix. Le pâtissier Lefebvre au n°312, et le cafetier Ladrouz au n°314, nous amènent à la rue de Condé.

Les laveries du Pile Pub NE
Les laveries du Pile Pub NE

Le commerce d’alimentation de M. Deconinck se situait aux n°316 à 322. La rue Jules Guesde se poursuit avec des maisons à étage, avec quelques vieilles vitrines qui laissent supposer d’autres échoppes plus anciennes, et se termine dans la rue Marceau.

Instantané 1973 bis

Nous avons traité la rue Jules Guesde, axe commercial important du quartier de la Potennerie. Voyons à présent au-delà du carrefour avec la rue du Coq Français, sa configuration commerciale jusqu’à la rue Pierre de Roubaix, ce qui pourrait correspondre à l’ancien quartier du Tilleul.

Carrefour du coq français Vue Google

Si nous suivons les numéros impairs, une maison à étage avec un petit campanile semble enchâssée dans une rangée de basses masures. C’est là, au n°131, qu’officiait l’oiseleur Blondel, dont la façade a conservé la double vitrine désormais fermée par des stores en bois. Un peu plus loin se trouvait l’épicerie de Melle Molders, au n°147, à l’angle de la rue Neuve Racine. La boucherie Vanthournout lui faisait face de l’autre côté de la dite rue, au n°149, avant d’aller s’installer à l’angle de la rue Jouffroy. Venait ensuite un tailleur, M. Derasse au n°151, et la crémerie Snoeck au n°155, immédiatement suivie par la poissonnerie de Melle Leuridan. La cour Saint Joseph se trouvait au n°159. Jusqu’à la rue de Bavai, ce sont des maisons d’habitation.

Boucherie Vanthournout Pub NE
Boucherie Vanthournout Pub NE

La société nouvelle des Ets Degraeve et Prouvost est au n°173. Nous la connaissons aujourd’hui sous la marque Hutchinson, le joint français, et elle occupe une grande surface donnant sur la rue de Bavai et longeant la rue jules Guesde, dont elle épouse la légère bifurcation. Une série de courées venait ensuite, la Cité Tonneau-Vroone, la Cour Bonte Platel, et la Cour Montaigne, qui ont disparu aujourd’hui.

En tête usine De Graeve Coll Méde
En tête usine De Graeve Coll Méd

Au delà de la rue de Lannoy, il y avait au n°209 le lavorama, lavoir automatique, le salon Arlette, coiffure pour dames. Au n°213, le garage de carrosserie automobile Votano, suivi au n°215 du marchand de chaussures Geny. Au n°223, une marchande de parapluies, Madame Van Reust, et au n°225-227, le dépôt de la teinturerie Duhamel. Après la rue Beaurewaert, la boucherie Turpyn-Van Renterghem précède au n°229 le garage auto méridional. La disparition de l’impasse Ingouville a entraîné la démolition de cette partie du carrefour avec la rue Beaurewaert. A l’angle de rue Saint Amand, le café Boghari occupe les n°247-249. Après la cour Penet Labis au n°261, un marchand de jouets, M. Willem et la société de bonneterie Fleurquin se trouvaient aux n°265 et 265bis.

Magasin Geny Photo Google
Magasin Geny Photo Google

Prenons à présent les pairs. A l’angle de la rue Jouffroy se trouve encore le café du Tilleul. Au n°80, le salon de coiffure pour dames de Mme Perrin, un peu plus loin, au n°86, la crémerie de Mme Lesaffre, et aux n°88-90, la bijouterie fantaisie de Mme Leman. Au delà de la rue Duguesclin, le magasin de Pompes Funèbres Van Den Berghe, dont on peut encore apercevoir la double vitrine aux n°102-104, côtoyait le marchand de cycles Dehaut au n°106, et au n°108, le charcutier Bouquillon, juste avant la cité Veuve Pierre Jacob. La droguerie Gallen se trouvait au n°114, et juste après la cour Honoré Castelain au n°118, l’épicerie Haddadi précédait le salon de coiffure pour dames de Mme Van Moerbèke, n°120 et 122. Le café Slosse venait ensuite, pour faire l’angle avec la rue de Bavai.

Carrefour rue de Bavai Photo Google
Carrefour rue de Bavai Photo Google

Le magasin d’alimentation générale de Mme Carlier, l’auto école de M. Lacquement voisinaient aux n°128 et 128 bis, suivi par deux bistrots, de part et d’autre de la cour Saint Jules, le café Lafrad et celui de la Veuve Leclercq, aujourd’hui disparus, de même que la cour Bucson au n°136. Le bar de Mme Russo au n°142 et la société de taxis de Mme Marcelin au n°144 précédaient la cour Dhalluin. Viennent ensuite des petites maisons sans étage, au milieu desquelles se trouve la cité La Pérouse. La droguerie Dubrunfaut au n°158 et une nouvelle série de maisons basses nous amènent à la chapelle du Tilleul.

avant la rue de Lannoy Photo Google
avant la rue de Lannoy Photo Google

Au delà de la rue de Lannoy, le magasin d’alimentation générale de M. Matlinger au n°172 se situait avant la cour Lefebvre-Dhondt, et le salon de coiffure pour messieurs Michel au n°176bis. Le n°178 accueillait quelques sociétés parmi lesquelles, la section de Roubaix de la Fédération Nationale des Mutilés du Travail, le Foyer Municipal d’Éducation Ouvrière, la Coopérative des Aveugles travailleurs de Roubaix et du Nord. A cet endroit, jusqu’à la rue Nabuchodonosor, il n’y a plus désormais qu’un parking et l’accès au centre de petite enfance Louis Cassette. Au delà de la rue Nabuchodonosor, on retrouve une série de maisons d’habitations, avec des entrées de courées : la cour Calonne, la cour Petit, la cour Rousselle, et la cour Desmet, avant laquelle se plaçait la librairie de Melle Houtekier, au n°216. Un coiffeur pour dames, M. Richet au n°220, la société de vins et spiritueux l’Economie, et le magasin de cuirs et crépins de Mme Béranger terminaient notre cheminement jusqu’à la rue Pierre de Roubaix. Tout ceci a disparu pour laisser place à des constructions neuves.

Nations Unies : le projet se précise

La loi du 31 décembre 1966 prévoit la création de communautés urbaines dans plusieurs villes, dont Lille. Elles auront, en particulier dans leurs compétences le plan local d’urbanisme et l’habitat. C’est donc la nouvelle communauté urbaine qui va reprendre en 1969 le projet de rénovation de l’Alma-Gare, présenté par l’agence d’urbanisme. Dans ce projet, le pont St Vincent de Paul serait réorienté et doublé, l’hospice Blanchemaille disparaîtrait. L’atelier d’Urbanisme mis en place au niveau préfectoral prévoit deux voies nouvelles menant au futur centre complémentaire situé au delà de la gare, l’une de ces voies reliant le centre au pont Saint Vincent.

Les premiers travaux concerneront l’avenue de la République qui va être aménagée pour tenir sa place dans la nouvelle voie d’accès : La chaussée va notamment être élargie au détriment des trottoirs.

Photo Nord Matin 1965
Photo Nord Matin 1965

En 1972 on annonce que « l’opération Alma-Gare comprend la création d’une voie structurante, voie nouvelle qui joindra le centre de Roubaix à Tourcoing soit par la place de la liberté, soit, plus loin par la rue Pierre de Roubaix et la rue de l’Hommelet, qui franchira les voies ferrées par un ouvrage nouveau conçu aux dimensions modernes ».

Nord Éclair présente en décembre 1972 l’état du projet. La pénétrante frôle l’hospice Blanchemaille et, passant sur l’église Notre Dame, aboutit quasiment en ligne droite au carrefour des rues Pellart du Curé et du Vieil abreuvoir. Elle doit ensuite emprunter la rue Pellart et se raccorder à la grand rue par deux « antennes », l’une suivant la rue de l’Hommelet, pour se raccorder à la rue Pierre de Roubaix l’autre la rue Pauvrée pour aboutir à la place de la Liberté. Cette voie nouvelle aura une largeur de 30 mètres et comportera un terre-plein central où circuleront les autobus.

Document Nord Éclair 1972
Document Nord Éclair 1972

Les choses avancent de manière significative, et une première tranche de réalisation est inscrite au sixième plan ; il est question de lancer les acquisitions avant 1975.

On cherche à mettre au point un plan d’ensemble pour un secteur qui représente 50 hectares entre l’avenue Jean Lebas et la rue de Tourcoing. Le secteur devient une zone d’aménagement différé (ZAD) : la communauté peut exercer un droit de préemption sur les propriétés mises en vente. Le projet s’est en effet enrichi et on parle maintenant de rénovation Alma-gare-Notre Dame. On y intègre en 1973 le projet de métro qui doit relier la place de la liberté et Tourcoing. Cette ligne, venant de Lille le long de la ligne de Mongy, suivra la direction de la nouvelle pénétrante vers Tourcoing en passant par le boulevard de la République. On ne sait d’ailleurs pas encore si ce métro sera aérien, en surface, ou en souterrain.

 Document Nord Eclair 1973

Document Nord Eclair 1973

 

On prévoit de démarrer les chantier Alma-Gare avant la fin de l’année. La ville procède au recensement des îlots « à forte majorité d’état insalubre » pour faire établir un schéma d’aménagement sous la responsabilité de M. Deldique, architecte-urbaniste. Le premières expropriations ne devraient pas se faire attendre, le ministre ayant « pris en considération l’opération ».

Alors que les études se poursuivent, 1974 voit fleurir les pétitions en faveur de la sauvegarde de l’église Notre Dame. L’association amicale Notre-Dame est créée, qui fait entendre sa voix.

Document Nord Eclair
Document Nord Eclair

 

Les premières décisions sont prises et la communauté urbaine décide en 1973 d’acquérir les immeubles pairs rue Pierre de Roubaix entre la grand rue et le boulevard Gambetta et en 1976 rue de l’Hommelet entre la rue du Ballon et la grand rue pour prévoir le passage de la pénétrante.

Le projet continue à évoluer : la largeur de la future avenue sera portée à 40 mètres, avec 2×2 ou 2×3 voies et un espace pour le transport en commun (Mongy qui relierait directement Roubaix à Tourcoing ou encore métro…)

La suppression de Blanchemaille semble liée à la construction du nouvel hôpital, mais les plans montrent qu’il est possible d’en sauvegarder l’essentiel. Notre Dame échappe à la destruction : la voie nouvelle ne fera que la longer. Un collège va prendre place au creux du coude formé par cette artère. Finalement, on abandonne l’idée de déboucher sur la place de la Liberté. La pénétrante va parcourir un grand S et aboutir directement grand rue par la rue de l’Hommelet.

Document Nord Eclair 1976
Document Nord Eclair 1976

A suivre…

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Une station service du boulevard Gambetta

Jusqu’en 1895, le terrain situé au coin du boulevard Gambetta et de la future rue Louis Catrice est vide de constructions. Cette parcelle appartient en 1887 à la famille Briet-Fremaux. A partir de cette date l’estaminet Harincouck s’y installe, indiqué au numéro 103, juste avant la rue du Bassin. Le Ravet-Anceau de 1904 nous informe que sa veuve a repris l’estaminet. Le débit de boissons est tenu ensuite par M. Meschaert entre 1907 et 1910. Ce commerce disparaît finalement ; plus rien ne figure au 103 jusqu’en 1926. Cette année là, M.Hermans aménage un garage au coin de la rue Catrice dans un ancien atelier.

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Le plan de masse nous montre que le garage est un peu en retrait en retrait par rapport au boulevard. C’est l’occasion pour M. Hermans de compléter son installation par une pompe à essence placée le long du trottoir. Mais il veut faire plus et dépose en 1939 une demande pour remplacer ce bâtiment par un autre, plus moderne et plus fonctionnel. On découvre après guerre ce nouveau garage, en retrait par rapport à un poste de distribution orné de deux magnifiques pompes manuelles.

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Les années s’écoulent et, si en 1953 on retrouve toujours le garage sous le nom de P. Hermans, il devient en 1955 la station service J. Druelle, puis, en 1959, la station J. Lemay. qui défend à partir de l’année suivante les couleurs de la marque Mobil, sans changer de propriétaire.

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En 1970, avec la renumérotation, la station prend le numéro 59-61. Une photo nous la montre sous un aspect un peu modifié et dotée de pompes automatiques.

Photo Nord Eclair
Photo Nord Eclair

Mais les temps ne sont bientôt plus aux stations-services sur le boulevard Gambetta. Celle-ci ferme ses portes. Un commerce de machines-Outils, tenu par M. Jonville lui succède. La façade est avancée et atteint désormais l’alignement autorisé. Une photo de 1985 nous montre le bâtiment.

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Mais Les machines-outils, elles non plus, ne font durablement recette, et ce négociant est contraint à la fermeture. Le magasin, après être resté vide quelques années, est aujourd’hui occupé par une entreprise de pompes funèbres.

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La Fonderie du Tilleul

Roubaix, ville de fonderies ? On pourrait le croire, quand on compte le nombre de fonderies de toutes sortes, cuivre, fer, acier, bronze…existant sur Roubaix au début du vingtième siècle. Chaque quartier ou presque avait une fonderie : la fonderie de l’épeule, la fonderie de la fosse aux chênes, une rue des fondeurs existait même qui se trouvait à deux pas du débouché de la rue de l’Alma dans la rue de Tourcoing.

En tête de la fonderie du Tilleul Coll Particulière
En tête de la fonderie du Tilleul Coll Particulière

Le 22 mars 1921, MM Vandekerkove et Vanacker déposent une demande d’autorisation de bâtir une nouvelle fonderie, à l’angle des rues Lalande et Pierre de Roubaix. Ainsi est créée la fonderie du Tilleul, dans une partie de Roubaix déjà urbanisée, entre le Pile et le fort Despretz, à deux pas du square Destombes, et à quelques encâblures de l’hôpital de la Fraternité.

Plan de la fonderie du Tilleul AmRx
Plan de la fonderie du Tilleul AmRx

Le 7 avril 1926, cette société demande l’autorisation d’établir une salle d’ébarbage, de sableuse et garage. Bien qu’étant à proximité des usines textiles du boulevard de Mulhouse, les affaires de la fonderie du Tilleul ne vont pas bien.

La société Honoré Coll Particulière
La société Honoré Coll Particulière

En 1936, Désiré Honoré rachète la fonderie du Tilleul qui périclitait et était arrêtée. La société Honoré, c’est quatre générations investies dans la construction de métiers pour le textile. Directeur de tissage rue Nain, Désiré Honoré a créé sa propre société en 1878, dont le siège se trouve rue Bernard depuis le début. Son fils reprend une fonderie à Croix, puis la fonderie du Tilleul, son petit fils élargit la clientèle (pompes, agriculture) dans les années cinquante. L’arrière petit fils, Yves Honoré prend la direction de cette fonderie de fonte qui travaillait avec deux équipes, et qui comprenait dans sa clientèle le Peignage Amédée, et la Lainière de Roubaix, pour lesquels on produisait surtout des cardes. En 1999, la fonderie Honoré demande l’autorisation pour l’ouverture d’une grand porte donnant sur la rue Lalande, car le trafic de la rue Pierre de Roubaix est tel qu’il empêche toute manœuvre.

Vue de la fonderie Honoré Photo Google maps
Vue de la fonderie Honoré Photo Google maps

En 2009 le maire de Roubaix prend un arrêté de pollution. Certes, il peut y avoir une pollution olfactive, avec le vent d’ouest, et sans doute le bruit résultant des différentes opérations de fonderie. Après analyse, rien de probant n’est trouvé, il y avait bien du phénol, mais le sable était recyclé. Quant aux métaux lourds, la fonderie n’en générait pas plus que la circulation automobile, selon Yves Honoré. Des forages ont été effectués qui n’ont rien donné. Néanmoins, en 2009, c’est la fermeture, au grand désespoir de M. Honoré, malgré un carnet de commandes encore plein. Il est donc procédé au licenciement des quatorze personnes qui y travaillaient, ce qui est un signe de la viabilité de l’entreprise. Le site est vendu, la mairie achète pour bâtir. Le terrain de 4.000 m² de surface est nivelé et dit « friche industrielle », ce qui est inexact, au regard des analyses et de l’historique de la fermeture.

Projet immobilier sur le site
Projet immobilier sur le site Site ville de Roubaix

En 2011, le projet de lotissement au croisement des rues Lalande et Pierre-de-Roubaix, n’a pas avancé. Il faut attendre 2015 pour qu’il soit sur les rails, et présenté aux habitants lors d’une réunion publique. Si tout se passe bien, le chantier sera terminé mi-2018.

Remerciements à M. Yves Honoré pour son précieux témoignage

L’hôtel des pompiers

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En 1907, le conseil municipal approuve les plans de Louis Barbotin pour la construction d’un nouvel hôtel des pompiers sur un terrain de 1500 mètres carrés sis au coin du boulevard Gambetta et de la rue Pierre de Roubaix. On avait d’abord envisagé un emplacement place Notre Dame, à la place de l’ancien conservatoire de musique, mais les rues avoisinantes, étroites et encombrées n’étaient pas adaptées au passage du matériel d’incendie.

A cette occasion, le Journal de Roubaix réalise plusieurs articles dans lesquels sont présentés dans les détails la compagnie des sapeurs pompiers, ses effectifs et son matériel, laquelle était installée jusque là dans les bâtiments de la mairie. Ces bâtiments sont destinés à une démolition prochaine, un nouvel hôtel de ville devant être construit sous peu.

Les anciens locaux - Photo journal de Roubaix
Les anciens locaux – Photo journal de Roubaix

En attendant la construction du nouveau immeuble, la caserne va être logée provisoirement au 99 du boulevard Gambetta, au coin de la rue Catrice, dans les anciens magasins de M. Vermylen, négociant en cotons. Le journal relate le déménagement et décrit les nouveaux locaux provisoires qui permettent de loger l’adjudant-télégraphiste et deux cochers. Il précise que les autres sapeurs pompiers, titulaires et volontaires logés dans le quartier peuvent être prévenus par une sonnerie électrique qui retentit simultanément dans chacun de leurs domiciles.

Les locaux provisoires
Les locaux provisoires

Le bâtiment définitif permettra de loger 30 pompiers. Il comprendra une salle de gymnastique et une grande cour pour les manœuvres. L’adjudication des travaux a lieu en avril 1908. Le Journal de Roubaix annonce l’année suivante que le gros œuvre est terminé, et loue la silhouette du nouveau bâtiment à qui il trouve grande allure.

L'immeuble en construction – photo JdR
L’immeuble en construction – photo JdR

Notre hôtel des pompiers entame alors une carrière longue et donne satisfaction à tous pendant de nombreuses années. La Voix du Nord publie en 1963, à l’occasion des journées nationales du feu, un reportage ventant l’excellence et l’ultra modernité du matériel employé, que la population pourra apprécier lors de la visite traditionnelle de ce que l’on baptise le « centre de secours ». Le centre comprend à cette époque 80 hommes divisés en deux équipes qui se relaient toutes les 24 heures.

L'évolution du matériel - Photo du bas la Voix du Nord
L’évolution du matériel – Photo du bas la Voix du Nord

Mais le temps passe et les installations, aussi bien prévues soient elles, finissent par devenir insuffisantes et on songe, dans la deuxième moitié des années 70, à les remplacer. Les pompiers vont alors s’installer, boulevard de Mulhouse, dans un nouveau centre terminé en 1983.

La décision est ensuite prise de démolir l’ancien bâtiment. Celui-ci va disparaître en 1985 dans un nuage de poussière. La démolition est entreprise par la société Capon.

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Cette démolition a un but : l’installation de la caisse d’allocations familiales de Roubaix, dont M. Diligent pose la première pierre la même année. Le bâtiment, contribuant selon le journal « à la rénovation du centre de Roubaix », doit accueillir 250 employés en octobre 1986.

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Les documents proviennent des archives et de la médiathèque municipales.