Le basket ball à Hem (suite 2)

La première journée des interdistricts est organisée en mars 2000, sous la présidence par intérim de Karim Brahimi (Christian Descamps ayant renoncé à la présidence pour raison de santé). 200 joueurs de 12 et 13 ans, garçons et filles, s’affrontent dans une série de petits matchs et sont observés et notés par des spécialistes. La Commission Technique Départementale se rend ainsi compte du niveau départemental des benjamins et benjamines et peut préparer la sélection 2000/2001.

Les 1ers Interdistricts à Hem en 2000 (Document HSBB)

En mai 2000, Karim Brahimi est élu à l’unanimité président du HSBB et reçoit, ainsi que l’ensemble de l’équipe, les félicitations de Mrs Vercamer, maire de la ville, et Saint-Maxent, adjoint aux sports pour le dynamisme du club, notamment au niveau de son école de basket et des résultats des joueurs. D’ailleurs, à la fin de cette saison la presse locale titre HSBB une saison formidable !

Election de Karim Brahimi à la présidence du club en 2000 et le gros titre de la presse locale en fin de saison (Documents Nord-Eclair)

Et l’année suivante c’est par 2 jours de festivités non-stop que le HSBB fête son 35ème anniversaire. Au delà de ses exploits sportifs le club se veut avant tout une grande famille accueillante et généreuse qui accueille près de 200 licenciés dans une salle remise aux normes et nantie d’un club-house pimpant. Il bénéficie d’une école de basket et même d’une section baby. Son bilan explique largement la lettre de félicitations adressée au président par le Comité Départemental Nord de Basket-Ball District Terrien.

Les 35 ans du club et la lettre de félicitations à Karim Brahimi (Documents Voix du Nord et HSBB)

Dans les années 2000-2010, sous la présidence de Karim Brahimi, le club est l’un des plus gros de la région et compte plus de 260 licenciés et 12 entraîneurs et bénéficie, à compter de 2003, du label national des écoles de basket, reconnaissance de la grande qualité de la formation des jeunes. En 2005, l’école hémoise recevra de la fédération française le titre d’Ecole Nationale.

Le club, non content de cumuler les succès sportifs, répond aussi présent quand il s’agit de soutenir de grandes causes telles que le Téléthon, les Restos du Coeur, Oxyg’Hem…Et en 2004, la première « poussinade » du cœur est organisée au profit de Ludopital.

Baptiste Brahimi, neveu du président âgé de 12 ans a en effet dû subir 2 opérations du cœur et a pu apprécier l’action de cette association au bénéfice des enfants hospitalisés. Il en est le parrain mais décède malheureusement quelques mois après avoir reçu le chèque à l’intention de l’association. La « poussinade » du cœur continuera ensuite à être organisée chaque année par le club.

L’école de basket labelisée en 2003 et première « poussinade » du cœur en 2004 avec Baptiste Brahimi pour parrain (Documents Nord-Eclair et Voix du Nord)

En 2010, la vieille salle Delcourt laisse la place à une toute nouvelle salle construite à la même place à côté du collège Raymond Devos. A peine construite cette salle subit un incendie accidentel dû à des étincelles projetées par des ouvriers travaillant à l’étanchéité du garage à vélos du collège tout proche. La nouvelle salle revêtue de bois nécessite l’intervention d’une vingtaine de pompiers durant près de deux heures pour venir à bout des flammes et de grandes quantités d’eau s’infiltrent par la toiture, rendant la salle inutilisable pour quelques temps et obligeant le club à recevoir à domicile à…Forest-sur-Marque.

L’incendie de la nouvelle salle Delcourt à peine construite en 2010 (Documents Nord-Eclair)

L’année suivante se déroule la première édition des « Trophem », lesquels ont pour vocation de récompenser celles et ceux qui ne comptent pas leur temps au sein des associations. Le trophée espoir est remis à cette occasion à Fanny Brahimi, la fille de Karim Brahimi. Celle-ci est en effet entrée au club comme joueuse à l’âge de 6 ans, avant de devenir bénévole à l’âge de 12 ans, quand elle commence à donner un coup de main à l’école de basket, et de valider son diplôme d’entraîneur à l’âge de 16 ans. Tout en poursuivant sa carrière de basketteuse elle encadre l’Ecole de Sport et prépare les enfants à intégrer la catégorie poussins ; en parallèle elle est animatrice des centres aérés et obtient un poste de directrice adjointe en 2010.

Première édition des « trophem » et le trophée espoir pour Fanny Brahimi (Documents Nord-Eclair)

Parallèlement à ses succès sportifs et aux distinctions obtenues par les dirigeants et membres du club la solidarité continue à tenir une place centrale pour le HSBB qui remplit les paniers de la Banque Alimentaire et continue à se montrer solidaire des Restos du cœur, notamment en 2013 et 2015. Par ailleurs chaque année l’USBB participe à l’opération Téléthon.

Soutien aux Restos du Coeur en 2013 et 2015 et Téléthon en 2022 (Documents Voix du Nord et HSBB)

C’est sous ces bons auspices que le club fête ses noces d’or en 2015, organisant une exposition , un match de gala, un barbecue et une soirée dansante. 300 spectateurs sont présents dans les gradins et des clubs amis sont là tels que les clubs belges d’Estaimpuis et Templeuve, mais aussi ceux de Ronchin, Armentières, Croix et Tourcoing, pour affronter les 19 équipes que compte le HSBB.

Noces d’or en 2015 (Documents Voix du Nord)

En 2017, le palmarès sportif met à l’honneur, parmi d’autres hémois, André Ninrinck, joueur au HSBB puis bénévole à l’école de basket, coach de plusieurs équipes au fil des décennies, créateur des « poussinades » du cœur et vice-président depuis 10 ans. Il est également membre de l’OMS depuis 20 ans et décoré de la médaille de bronze de la jeunesse et des sports. Durant la même année il reçoit un « trophem » au titre de 40 ans de dévouement au basket et 40 ans de bénévolat au sein du HSBB.

Palmarès sportif et Trophem 2017 (Documents Tout Hem)

Un nouveau titre de championnes du Nord est fêté, en 2018, pour les benjamines du Club après le triplé pour les seniors filles. La presse locale titre que le HSBB brille par ses résultats. Et en 2021, ce sont les bénévoles qui sont mis à l’honneur pour leur longévité au basket club : les uns reçoivent des lettres de félicitations du département, les autres des médailles de la fédération française de basket-ball.

Titre de championne du Nord pour les benjamines en 2018 et triplé pour les seniors filles ; le club brille par ses résultats (Documents Voix du Nord)
Les bénévoles à l’honneur en 2021 (Document Voix du Nord)

L’année 2022 est assombrie par le décès de Jean-Marie Delaey, surnommé Mr Basket, engagé au club depuis 56 ans, club dont il a été secrétaire puis vice-président. Enfin en 2023, le label citoyen récompense le HSBB (valable pour 3 saisons sportives), label qui récompense les efforts et actions hors compétition sportive pour favoriser le lien social et le vivre ensemble.

Photo de JM Delaey décédé à l’âge de 74 ans en 2022 (Document Historihem)
Obtention en 2023 du label citoyen (Document Voix du Nord)

A n’en pas douter le club Hem Sport Basket-Ball qui fêtera ses 60 ans en 2025, a tous les atouts dans sa manche pour faire de ce nouvel anniversaire une ode non seulement au sport mais aussi au dévouement aux autres et au bénévolat ainsi qu’à la bonne humeur et la convivialité.

Vue panoramique de la salle Delcourt en 2022, photo de l’extérieur et de l’intérieur de la salle en 2023 ; Karim, André et Bernadette (la secrétaire) en 2023 (Documents Google Maps et IT)

Vous pouvez, si vous le souhaitez, découvrir ou redécouvrir de nombreuses autres photographies sur le sujet  sur  le site de l’association Historihem : http://histori.hem.free.fr/ ou https://historihem.fr

Remerciements à Karim Brahimi et André Ninrinck et à l’association Historihem

Avril 1904

Cyclisme. On prépare la 9eme édition de la course Paris-Roubaix. Un concours de pronostics est lancé sur qui sera vainqueur et le temps qu’il aura mis. Le pronostic le plus juste recevra une superbe bicyclette La Française (marque Diamant) avec tous ses accessoires, offerte par la maison Debeuf-Couvreur et actuellement exposée au 68 rue de la Gare à Roubaix. Le programme de la réunion encadrant l’arrivée du Paris Roubaix est le suivant : match pédestre, course pédestre avec handicap de 5.000 mètres, course cycliste amateurs, course internationale pour professionnels. Les places pour l’entrée au vélodrome se retirent au bureau du vélodrome, 1 rue de la gare à Roubaix.

Publicités JdeRx

Football. Grande rencontre prévue pour le lundi de Pâques entre le South London Football club et le Racing Club de Roubaix. Les anglais l’emportent sur le score de sept buts à un.

Aucouturier vainqueur Paris-Roubaix 1904 JdeRx

Cyclisme. Aucouturier remporte la 9e édition de Paris Roubaix au sprint devant César Garin. Le troisième est Pothier et tous trois montaient une machine de la même marque : la Française marque Diamant confirmant ainsi les belles performances réalisées avec Maurice Garin dans Paris-Bordeaux, Paris Brest et le tour de France.

Les deux premiers de Paris Roubaix 1904 : Aucouturier et César Garin doc VAGA

Football. Challenge international du Nord. Sur le nouveau terrain du Sporting club de Tourcoing, rue de Varsovie, la demi-finale va opposer le Racing Club de France au Racing Club de Roubaix. Pour cause d’incompatibilité de calendrier le Racing Club de France se désiste.

Hockey. Championnats du Nord (USFSA). L’Iris Stade Lillois a remporté une double victoire en battant le Racing Club de Roubaix par deux buts à un. L’ISL est donc champion du nord première série et jouera la finale du championnat de France contre le champion de Paris.

Escrime. La fête d’escrime qui a eu lieu lundi dernier à la salle de la Société Artistique a obtenu le succès prévu. La présence de l’escrimeur sicilien San Malato et du professeur Spinnenwyn de Paris avait attiré beaucoup de monde. Autres participants : le professeur lillois Riant et le lieutenant au 51e de ligne Nicolle, Emile Nys de la salle Dubar de Roubaix, Herpin professeur à Lille, Victor Fort professeur à Roubaix Guillermin adjudant maître d’armes au 43e de ligne.

Football. Championnat de France. Match à Amiens entre les équipes secondes du Racing Club de France et du Racing Club de Roubaix. Les roubaisiens l’emportent sur le score de quatre buts à deux. Ils sont champions de France.

Cyclisme. Réunion populaire au vélodrome roubaisien. Programme : course de vitesse sur 1000 mètres, course de demi-fond (20 kms). Les engagements pour ces deux épreuves réservées aux amateurs libres seront reçus au bureau du vélodrome roubaisien, 1 rue de la Gare à Roubaix. Le programme sera complété par un match d’entraînement entre le stayer lillois Oscar Lepoutre et le champion roubaisien Jean Marcelli. Première manche sur 5000 mètres, seconde manche sur 15000 mètres, la belle s’il y a lieu sur 10000 mètres. Le prix des places : du côté gauche 30 centimes, du côté droit (premières et tribunes) 50 centimes.

Football. Finale du championnat de France. À Lille, sur le terrain de l’Iris Stade Lillois, l’United Sports Club de Paris rencontrera le Racing Club de Roubaix, tenant du titre pour les deux dernières années. L’équipe du Racing Club de Roubaix : But : Renaux, arrières Scott, Maurice Dubly, demis : Dubrulle, Léon Dubly, André Dubly, avants : Géo Hargrave, Renaux, François, Jénicot, Perche.

Léon Dubly capitaine du RCR champion de France doc Wikipedia

Football. Le Club Français vient à Roubaix matcher le Stade Roubaisien sur le terrain du Stade Roubaisien Parc Cordonnier au Pont Rouge. Les équipes secondes de ces clubs se rencontreront également le même jour. Pour les équipes secondes, le Club Français gagne sur le score de un à zéro. Pour les équipes premières, c’est le Stade Roubaisien qui l’emporte sur le score de trois à zéro.

Football. Le Racing Club de Roubaix est champion de France pour la troisième fois après avoir remporté la victoire par quatre buts à deux sur l’United Sports Club de Paris. Les parisiens ont mené deux à zéro avant que les roubaisiens ne reviennent avec un but de Jean Dubrulle, le jeu se durcit mais Hargrave marque sur corner un second but pour Roubaix. Les deux équipes sont à égalité après vingt minutes de jeu. À la mi-temps, égalité. À la reprise le jeu reprend toujours aussi dur. Jénicot marque un troisième but pour Roubaix et peu de temps avant la fin Perche va inscrire un quatrième but.

Cyclisme. Une course Roubaix Armentières aller et retour soit 50 kms est organisée par M. Charles Crupelandt, chez M. Vanspeybrouck rue de l’Alma 46 Roubaix le dimanche 16 mai. La course est ouverte aux amateurs libres n’ayant jamais gagné de premier prix.

P’tit Caillé

A compter des années 1930, le 128 boulevard de Fourmies à Roubaix a toujours été occupé par un commerce dédié aux métiers de bouche.

Sur le document ci-dessous, le 128 se trouve au centre des 3 commerces qui ont la même façade. ( Au loin sur la gauche, est implantée l’ancienne usine Dazin-Motte, aujourd’hui remplacée par la résidence Bernard Palissy ).

document collection privée
document collection privée

Léon Baelde y est boucher du milieu des années 1930 jusqu’au débit des années 1960. En 1966, Gérard Bacrot lui succède. Il décide de transformer complètement la façade du magasin et d’agrandir sa surface de vente, en déplacant le frigo de stockage.

Transformation de la façade ( documents archives municipales )
Transformation de l’intérieur ( documents archives municipales )

Gérard est un excellent commerçant très dynamique. Son épouse est d’ailleurs secrétaire de l’Union des Commerçants du boulevard de Fourmies. Gérard gère également une salle de réception rue Henri Regnault, et l’Hostellerie « La Huchette » à Mouvaux.

document Nord Eclair
document Nord Eclair

Dans les années 1970, la boucherie charcuterie est tenue par Jean Decock avant d’être reprise par J.C Lorio, un traiteur et commerçant en volailles et gibiers.

document Nord Eclair
document Nord Eclair

Claude Coffigniez crée dans ce commerce, sa fromagerie en Avril 1987. Il y vend un très grand choix de fromages de toutes régions, propose la confection de plateaux personnalisés de fromages pour repas de familles, un rayon épicerie fine, des paniers garnis et de nombreuses idées cadeaux.

la façade ( document archives municipales )
document Nord Eclair

Claude Coffigniez et son épouse, Marie-Claude, font partie de l’association : « Amis fromagers des Hauts de France » qui a pour objectif de faire découvrir en particulier, tous les fromages au lait cru. Marie-Claude a l’immense honneur d’être revêtue de la parure confrérique en gage de ses bons services.

Marie Claude Coffigniez derrière le comptoir ou est posé le panonceau d’argent : Amis fromagers des Hauts de France, décerné en 1993 ( document Nord Eclair )

Claude Coffigniez prend sa retraite en Juin 2010 et cède la fromagerie à Virginie Duhautois et Emmanuel Votte. qui souhaitent changer de voie professionnelle. L’acte de cession signé, ils peuvent alors démarrer d’importants travaux d’aménagement : La porte d’entrée du magasin se trouve maintenant à gauche. Le traditionnel comptoir de vente est supprimé. A droite, est installée une superbe vitrine réfrigérée où sont présentés les fromages. A gauche, une large et haute étagère reçoit des produits d’épicerie fine. Cette disposition originale permet un emplacement libre au centre du magasin pour un accueil plus chaleureux et convivial de la clientèle. Les travaux se terminent et le magasin baptisé « Le P’tit caillé » ouvre ses portes en Novembre 2010.

Virginie et Emmanuel ( document Nord Eclair )

Virginie et Emmanuel continuent de proposer les plateaux personnalisés de fromages, vendent également des produits de crémerie : yaourts, lait, œufs, et développent des produits de charcuterie indispensables pour le fromage à raclette. Le midi, la présence de nombreuses entreprises locales, leur permet de vendre des sandwichs divers aux salariés.

document P’tit Caillé

Les affaires fonctionnent correctement. En 2010, Virginie et Emmanuel gèrent la seule fromagerie roubaisienne ! Les clients viennent parfois de très loin, pour pouvoir acheter des fromages exceptionnels ; des classiques bien sûr (environ 120 différents), mais également des découvertes parmi les nouveautés.

Virginie s’occupe des achats. À force de fréquenter les salons spécialisés, elle a noué des liens avec certains fournisseurs. Elle aime travailler les produits locaux. Ses chèvres proviennent de Framecourt, les yaourts, le beurre, la crème ou le fromage blanc de la Ferme des Anneaux, à Avelin etc . . .

Edouard Philippe devant la façade de la crémerie du P’tit caillé ( document Nord Eclair )

Le 29 Aout 2019, Virginie et Emmanuel reçoivent la visite du premier ministre ! Edouard Philippe vient-il faire ses courses, boulevard de Fourmies ? Non ! Accompagné de la ministre d’État à la Transition écologique, Élisabeth Borne et de sa secrétaire d’État, Brune Poirson, il vient rencontrer dans notre ville, plusieurs acteurs engagés dans la lutte contre le gaspillage.

Edouard Philippe premier ministre, Guillaume Delbarre maire de Roubaix et Virginie ( document Nord Eclair )

Édouard Philippe veut montrer que l’écologie est une priorité pour le gouvernement et salue «  l’énergie, l’enthousiasme et l’inventivité » des roubaisiens, en ce qui concerne le zéro-déchet, comme les sacs plastiques du P’tit caillé, entièrement recyclables.

Virginie Votte ( document Nord Eclair )

Virginie est toujours fidèle au poste dans son magasin, pour recevoir et servir les clients. Emmanuel, quant à lui, dans son laboratoire à l’arrière, prépare les sandwichs le midi à la demande. De plus grâce à son esprit créatif, il transforme certains fromages, comme le brie farci au poivre, à la moutarde, aux raisins trempés et noix grillées. En charcuterie il se spécialise en pancetta maison, et produit même un dessert : le far maison breton.

Depuis près d’un siècle, le commerce du 128 boulevard de Fourmies a toujours été occupé par un commerce alimentaire. Aujourd’hui, la fromagerie P’tit Caillé est emblématique de cette grande avenue commerçante.

Remerciements à Virginie et Emmanuel Votte, ainsi qu’aux archives municipales.

Café d’ Hem Bifur

Au début du vingtième siècle, à l’entrée de la rue Jules Guesde, en venant du centre de Hem, côté pair il n’y a que des champs. En témoignent ces deux cartes postales du début du siècle sur lesquelles figure l’ Ecole Pasteur, côté impair.

CPA Ecole Pasteur années 1900 (Documents collection privée)

Puis une vue panoramique du carrefour de la rue Jules Guesde et de la rue du Docteur Coubronne, en 1933 ainsi qu’en 1962, montre un petit groupe de bâtiments côté pair, entouré de champs.

Photos aériennes de 1933 et 1962 (Documents IGN)

A l’issue de la 2ème guerre mondiale, à la libération fin 1944, une photo montre au carrefour un chariot de la Croix-Rouge attendant de connaître son point d’affectation tandis que des secouristes recensent les moyens en chevaux et voitures pour évacuer les sinistrés suite aux explosions des dépôts de munitions sur la propriété de « La Marquise ».

Photo de la Croix-Rouge en 1944 avec le bâtiment du n°2 rue Jules Guesde en arrière plan (Document Hem Images d’hier)

C’est Jules Duquesne qui s’ installe au numéro 2 rue Jules Guesde en tant que tonnelier et tenancier d’un café. Celui-ci a pour enseigne : « A Hem-Bifur » et la tonnellerie s’appelle Tonnellerie de la Bifurcation.

CPA représentant l’estaminet/tonnellerie (Documents collection privée)
En-tête d’une enveloppe de la tonnellerie datant de 1954 (Document Mémoire en Images de Hem)

Le nom ne doit rien au hasard ; il est également celui de la station située face au café et matérialisée par un abri, appellation due à la bifurcation entre les lignes de tramway de Lille à Leers et de Roubaix à Hem. Le virage effectué par le tramway à cet endroit correspond à la fin de la rue de Lille (aujourd’hui rue du Général Leclerc) et au début de la rue de la rue de Lannoy (aujourd’hui rue Jules Guesde).

Extrait de BD relative au nom du carrefour (Document Au Temps d’Hem) et photo du bus arrivant à la station dans les années 60 (Document Nord-Eclair)

Au café Hem-Bifur, le samedi soir chacun y va de sa chansonnette. Le coulonneux chante « ses écaillis » et le coqueleux « les coqs » et une chanson sur les quartiers de Hem est reprise en choeur sur l’air de la Cantinière.

Paroles de la chanson (Document Hem 1000 ans d’histoire)

La famille Duquesne, Jules d’abord puis Mme Duquesne puis enfin Maurice, exploite le café jusqu’au début des années 1970, tandis que la tonnellerie s’arrête avec Jules. L’activité presse s’ajoute à celle du café par la suite. Les champs à cette époque entourent toujours le petit groupe de bâtiments.

Photo aérienne des années 1970 (Document collection privée)

C’est la famille Mylle qui rachète alors les murs et reprend le commerce, où est proposée de la petite restauration et qui devient le siège des supporters de l’USH, l‘Union Sportive Hémoise, née en 1964 de la fusion du Club de Football du foyer Saint Corneille et du Football-Club de Hem. Elle le développe également en ajoutant dans un bâtiment annexe jouxtant le café, au n° 2 bis, une boucherie chevaline, laquelle se situait auparavant au 240 rue Jules Guesde.

Publicité café Hem-Bifur (Document Historihem)

Jean-Marc et Didier Mylle, 2 jeunes bouchers pensent en effet qu’il manque une boucherie à Hem Bifur. L’inauguration de la boucherie chevaline a lieu en 1977. Le magasin est traité à la manière rustique et campagnarde mais bénéficie en revanche du matériel de présentation et de conservation le plus élaboré.

L’atelier de préparation et la chambre froide sont agencés avec le souci permanent de préserver une viande de haute qualité dans les meilleures conditions d’hygiène et de fraîcheur. A l’occasion de l’ouverture un cadeau est prévu pour chaque acheteur et le journal Nord-Eclair met en lumière le nouveau commerce hémois.

Inauguration de la nouvelle boucherie chevaline (Document Nord-Eclair)

Publicité boucherie années 1979 et 1983 (Documents Nord-Eclair)

Dans les années 1980, une crémerie volaillerie s’installe, en la personne de Mme Mylle-Duquesne, au 68 rue du Docteur Coubronne, dans le bâtiment voisin de l’autre côté du café d’Hem Bifur, tandis que la boucherie Didier Mylle demeure au 2 bis rue Jules Guesde. Le café quant à lui est alors exploité par Roger Baert Piriou pendant quelques années.

Enfin le café est repris par le couple Depaemelaere au milieu des années 80, et devient alors également le siège hémois des supporters du Vélo-Club de Roubaix, lequel possède également un club à Roubaix au café Delchambre, rue de l’Hommelet, et un club à Leers, au café de l’Entente .

Publicité café Depaemelaere (Document Historihem)

Au n°2 bis, dans le même temps la boucherie chevaline cède la place à un salon de coiffure. Il s’agit du salon exploité par Jean-Noël Craissin, lequel était auparavant installé au n° 5 Place de la République dans le bâtiment jouxtant le commerce de fruits et primeurs Desprets.

Publicités du salon de coiffure (Documents collection privée)
Photos du salon dans les années 80 et près de 40 ans plus tard au moment de sa fermeture (Documents Historihem et Google Maps)

En 2003, lors de festivités dans la cadre du jumelage de la ville de Hem avec celle de Wiehl en Allemagne, on retrouve au carrefour d’Hem Bifur le café en arrière plan d’une photo des personnes costumées participant au défilé.

Défilé dans le cadre du jumelage Hem-Wiehl (Document Facebook Ville de Hem)

Mais en 2008,  Jean-Marc Mylle décide de tourner une page. Avec son frère, il reste propriétaire des murs que ses parents avaient racheté à la famille Duquesne, il y a 35 ans mais cède le fonds de commerce à la Banque Populaire. Comme il avait fait faire par un ami, Fabrice Dedryver, des fresques représentant le Hem d’autrefois que les clients pouvaient contempler en sirotant leurs verres, il décide d’en faire don à l’association Historihem.

Les fresques ornant l’intérieur du café au moment de sa fermeture (Documents Historihem)
Remise des fresques par JM Mylle à P Drouffe (Document Historihem)

Près de 100 ans après son ouverture le café Hem-Bifur a donc cédé la place à une agence bancaire après quelques travaux et le salon de coiffure a ensuite été remplacé par un commerce de pizzas à emporter. Le carrefour d’Hem-Bifur qui avait déjà perdu ses pavés et ses rails de tramway a donc radicalement changé d’image et une photo aérienne récente permet de constater à quel point le gros village des années 1970 a laissé définitivement la place à la ville.

Bâtiment en travaux en 2008 et agence bancaire en 2021 (Documents Google Maps)

Pizzaria Jo Happy Day en 2021 (Document Google Maps)

Photo aérienne du carrefour actuel (Document Google Maps)

Remerciements à la ville de Hem, l’association Historihem, et à Jacquy Delaporte pour ses ouvrages Hem Images d’hier et Hem 1000 ans d’histoire, ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem.

Le collège abandonné

Quand on emprunte la rue du Gauquier à Wattrelos et qu’on atteint le relais du vieux puits, on franchit la frontière et on se retrouve dans la rue de Moscou d’Estaimpuis. Une centaine de mètres plus loin, on aperçoit sur la droite un imposant bâtiment abandonné. Il s’agit du collège Jean-Baptiste de la salle d’Estaimpuis.

Vue du collège doc Google Maps

Cet établissement d’enseignement confessionnel fait partie de la nombreuse liste d’instituts s’étant installés le long de la frontière, côté belge, au moment de la loi du 7 juillet 1904 qui était relative à la suppression de l’enseignement congréganiste, dite « loi Combes », loi de la République française qui interdit l’enseignement en France à tous les congréganistes et les congrégations religieuses, même autorisées, et organise la liquidation de leurs biens.

Le pensionnat du temps de sa splendeur Coll Part

Des groupes de pères de famille (l’expression est celle du Journal de Roubaix) désireux de conserver à leurs enfants leurs maîtres et enseignements religieux s’étaient associés un peu partout pour créer et confier ces établissements aux Frères des écoles chrétiennes en Belgique. Ainsi trouve-t-on à Leers-Nord le pensionnat des sœurs de la Sagesse, ou le Pensionnat de la Sainte Union à Estaimpuis.

Vue aérienne du Collège Coll Part

Le collège Jean-Baptiste de la salle fut d’abord provisoirement installé à Kain les Tournai en 1904, avant d’être transféré en octobre 1908 sur son emplacement actuel, près de la gare d’Herseaux. La remise des prix de l’année 1907/1908 eut d’ailleurs lieu dans la toute nouvelle chapelle du collège, avant que la rentrée d’octobre n’accueille les nouveaux collégiens.

Le collège aujourd’hui doc Google Maps

Ouvert en 1908, le collège fermera définitivement ses portes en 1984. Le somptueux bâtiment subit alors une lente dégradation, jusqu’à tomber en ruines. Un premier projet de réhabilitation en logements privés de luxe a été présenté en 2004, puis un autre en 2010. Il s’agissait de transformer l’établissement en 65 appartements, lofts et duplex, 3 200 m2 de bureaux et une piscine privée. Ce second projet a été mis en œuvre, mais n’a pas pu aller à son terme en raison d’incendies à répétition et de la fiabilité du promoteur. Depuis, le bâtiment est de nouveau à l’abandon.

Motte-Bossut 1926

Une vieille photo retrouvée dans un grenier et il n’en faut pas plus pour réactiver l’envie de faire quelques recherches. La photo est signée Alexandre Mischkind qui était un grand photographe roubaisien de l’entre deux guerres. Elle a été offerte comme souvenir de la fête en l’honneur des médaillés du travail qui s’est déroulée le 29 aout 1926. Bien qu’elle ait un peu souffert, elle reste un document de l’époque et notamment pour les salariés des établissements Motte-Bossut fils de Leers.

Motte-Bossut 1926 doc coll fam

Nous parcourons la presse de l’époque et nous y trouvons un compte-rendu que nous vous livrons in extenso ci-dessous.

Une fête des médaillés du travail.

Trente cinq ouvriers de la maison Motte-Bossut récemment décorés de la médaille du travail ont été l’objet d’une charmante réception dimanche après-midi. Les décorés s’étaient réunis à l’usine où l’Harmonie municipale est allée les chercher pour les conduire à la Mairie, où ils ont été reçus par l’Administration municipale. Monsieur Joseph Leroy, maire, entouré du Conseil Municipal, a félicité chaleureusement les braves ouvriers, dont la vie de labeur vient d’être récompensée, et a formulé à leur adresse et à celle de leurs familles, les meilleurs vœux. M. Jules Couque, au nom des médaillés, a remercié en termes excellents l’Administration municipale. Après l’exécution de la Marseillaise et le chant d’un chaleureux vivat en l’honneur des décorés, un vin d’honneur a été servi et la fête s’est prolongée dans une atmosphère de franche et cordiale sympathie.

Cinéma Noël

A l’origine, le 76 rue Jouffroy à Roubaix, est un estaminet doté d’une grande salle pour noces et banquets, une bourloire comme il en existe beaucoup dans la ville à la fin des années 1890. En 1907, le cabaretier Théodore Delbart est le premier à organiser des projections cinématographiques. Ce sont vraiment les premiers balbutiements du cinéma :

les sièges sont en bois et inconfortables, l’électricité est fournie par un moteur à gaz qui fait vibrer toute la salle. . . Son successeur Noël Deboever poursuit l’activité dans les années 1910 et donne son prénom « Noël » au cinéma.

Au début des années 1920, G. Leleu reprend l’établissement qui devient le « Modern Cinéma Noël ». Il gère déjà deux cinémas roubaisiens : celui de la rue de l’Alma et celui de la rue Lacroix. A son décés, dans les années 1930, sa veuve continue l’activité.

document collection privée

Après la seconde guerre mondiale, Julien Colleit devient directeur du cinéma. Une visite de la commission de sécurité l’autorise à poursuivre son exploitation à la condition qu’il fasse les travaux nécessaires et importants pour la mise en conformité. Julien Colleit, conscient que la sécurité passe avant tout, s’exécute et, de plus, profite de l’occasion pour agrandir son établissement. L’architecte Edouard Lardillier à Paris est chargé du dossier et dresse les plans.

Doc 3

documents archives municipales

En 1949, le cinéma est donc agrandi, élargi et refait à neuf. Toutes les normes de sécurité sont respectées conformément à la notification préfectorale. En 1950, après 3 mois de travaux, le cinéma ouvre à nouveau, et reprend le nom de cinéma Noël. C’est une salle familiale et conviviale.

Cinéma Noël ( document collection privée )

Le cinéma « Noël » est magnifique. C’est la plus intime des salles de spectacle de la ville, qui a comme préoccupation essentielle, d’offrir au juste prix, des spectacles suceptibles de satisfaire les plus difficiles et les plus exigeants.

973 fauteuils ( 790 sièges en orchestre et 183 au balcon ) sont disponibles pour les clients qui bénéficient de spectacles de haute qualité, d’une ambiance et d’un confort auquel la Direction a attaché beaucoup de soins.

La façade est très sobre et harmonieuse et attire de loin le regard. Les portes laquées blanc sont encadrées de colonnes en marbrite noire du plus gracieux effet décoratif.

la façade ( document collection privée )

Le hall d’entrée est coquet, spacieux et parfaitement aménagé. Une cabine vitrée de délivrance des billets se trouve au milieu du hall et permet un service accéléré et une attente réduite. A gauche, un large escalier méne au bar du sous-sol.

Le hall d’entrée ( document collection privée )

La salle de spectacle est magnifique, de couleur rouge et ocre. Une moquette épaisse et confortable, qui court tout le long des allées, étouffe le bruit des pas. Deux gigantesques appliques modernes posées sur les murs latéraux font rayonner une lumlière reposante. Les fauteuils très confortables sont garnis de velours rouge. Les rangées entre les sièges permettent aux spectateurs d’allonger les jambes. Des sorties de secours permettent d’évacuer rapidement la salle en cas d’urgence.

A l’étage, le balcon offre une vue d’ensemble, compléte et plongeante. Le confort des places de « la corbeille » est identique à celles de « l’orchestre ».

Vue de la scène ( document collection privée )
Vue de la corbeille ( document collection privée )

Au sous sol, le bar de forme elliptique propose des boissons fraîches, des crèmes glacées, des confiseries ainsi qu’une gamme variée de bonbons et chocolats. Des vitrines publicitaires entourent la salle.

En 1955, la direction investit à nouveau, pour que le cinéma Noël devienne un temple dédié au septième art. La salle est désormais équipée en Cinémascope. Un écran Walker de 70 m2 remplace le vieil écran panoramique. Cet écran est fait d’une seule pièce sans couture ni soudure. C’est un véritable tour de force technique. Quatre pistes sonores indispensables permettent de créer le son stéréophonique. Tous les derniers perfectionnements techniques sont installés : de quoi satisfaire complétement l’amateur de beaux spectacles.

document Nord Eclair

Peu de temps après, en 1958, Agnès Colleit Buht céde le cinéma à la société Gheldof et Ligeron du groupe du Casino de Roubaix. En 1960, le cinéma Noël devient « le Flandre ». En 1976, le cinéma se trouve sous la direction de Mme Raymonde Gheldof.

document Nord Eclair

Malheureusement, le 5 décembre 1979, le cinéma « le Flandre » ferme définitivement ses portes, comme de nombreux cinémas de quartier roubaisiens. Pendant toute la décennie des années 1980 et le début des années 1990, le cinéma va rester à l’abandon. Le site va devenir un dépotoire, un terrain de jeux pour les gosses du quartier. Le bâtiment va être squatté et les façades extérieures murées vont servir de panneaux d’affichage.

documents Nord Eclair

Le 25 Octobre 1996, la CUDL, Communauté Urbaine de Lille, demande le permis de démolir le cinéma pour raison de vétusté.

Le cinéma en 1996 à l’angle de la rue Jouffroy et de la rue Rocroi ( document archives municipales )
Le cinéma à l’angle de la rue Rocroi et de la rue de Maubeuge ( document archives municipales )

A la place de l’ancien cinéma Le Flandre, se construisent ensuite quelques logements sociaux : la résidence Maubeuge Rocroi. Il ne reste alors plus aucune trace de ce lieu de spectacle longtemps emblématique de Roubaix.

Photo BT

Remerciements à Philippe Waret et Alain Chopin ainsi qu’aux archives municipales

Le basket ball à Hem (suite 1)

La décennie 1980 est celle de l’arrivée au club dans l’équipe masculine Seniors de Karim Brahimi qui avait fait ses premiers pas à Hem à l’âge de 12 ans, avant de jouer sur Roubaix pendant 8 ans. Il devient ensuite entraîneur, de même qu’André Ninrinck qui joue alors avec lui dans l’équipe. Très vite, le club compte 12 équipes. Dès le début des années 1980, les filles montrent leur potentiel en se classant championnes régionales et départementales pour les benjamines. Elles sont bientôt suivies par les minimes qui arrivent également jusqu’aux 16èmes de finale de la coupe de France Espérance en 1984.

L’équipe seniors en 1981 dans laquelle évoluent Karim Brahimi et André Ninrinck (Document USBB)
Les Benjamines en 1982 et les minimes en 1984 (Documents Historihem)

Eric Sanderson, un jeune américain passionné de basket, venu parfaire son français dans un lycée roubaisien en 1985, s’inscrit au club de Hem avant de repartir pour son Illinois natal en compagnie de Jean-François Mulliez. Peu à peu l’idée d’un échange entre américains et hémois émerge. En 1988, ce sont les All Stars américains du basket allemand qui passent faire une démonstration de leur talent à la salle Delcourt où Mme Massart est présente pour le coup d’envoi. L’initiative sera renouvelée l’année suivante.

Les All stars à Hem en 1988 et en 1989 (Documents Nord-Eclair)

Après une collecte de fonds imaginative et compliquée, et la recherche de sponsors, c’est au tour de 15 joueurs et joueuses du club hémois de s’envoler pour les Etats-Unis, projet dont l’initiative revient à Karim Brahimi, entraîneur des juniors et André Ninrinck. Après une visite touristique sur place, à New-York et Chicago, les hémois disputent un match contre des universitaires renforcés de Lester Rony, ex Chicago Bull, dans la salle d’une école pouvant accueillir plus de 2000 spectateurs, souvenir inoubliable pour le club.

La visite touristique des joueurs à New-York et chez Eric Sanderson (Documents USBB)
Les hémois aux Etats-Unis (Documents Nord-Eclair)

En 1990, c’est Eugéne Delcourt, membre du club de longue date qui devient président en lieu et place de Mr Deveyer Jacques, démissionnaire pour raison de santé. On retrouve à cette occasion parmi les membres actifs un certain Jean-Marie Delaey, ancien capitaine d’équipe enfants déjà cité et Karim Brahimi, entraîneur, qui reçoit une médaille de l’Office Municipal des Sports (OMS) d’Hem pour son dévouement.

L’assemblée générale de 1990 et l’élection du nouveau président avec les responsables en médaillon (Document Nord-Eclair)

En avril de l’année suivante le club, qui compte dorénavant 160 licenciés, fête ses 25 ans en organisant un match de gala. D’abord un derby oppose la jeune garde de Tourcoing à l’AS Ronchin, puis Berck est opposé à une sélection zaïroise de Belgique renforcée par deux américains. Enfin, un tournoi oppose les équipes d’Hem à des formations étrangères : anglaise, belge, écossaise. Au dernier moment l’équipe anglaise n’ayant pu venir, l’un de leurs joueurs fait seul le déplacement et s’intègre à l’équipe hémoise. Quant aux écossais, le club d’Hem leur réserve une petite surprise en défilant en kilt…

Les 25 ans du club (Documents Nord-Eclair et la Voix du Nord)
Un anglais dans l’équipe hémoise, le défilé de celle-ci en kilt en l’honneur des invités écossais à la salle Delcourt (Documents HSBB)

Chaque année le club organise un tournoi pour la fête du 8 mai et ce depuis 5 ans déjà mais il s’investit aussi dans les causes qui lui tiennent à cœur, tel que le tournoi au profit de Handicap International en 1992 : la rencontre sportive s’enrichit alors d’une dimension humanitaire. La journée commence par une démonstration effectuée par 2 équipes de handisport et se poursuit avec des équipes valides française, belge et zaïroise ainsi que les désormais habitués All Stars.

Le match handisport et l’équipe qui pose, l’équipe Zaïroise, la Courtraisienne et la Liévinoise (Documents Voix du Nord et USBB)

L’équipement de la salle Delcourt s’enrichit en 1994 d’un panneau d’affichage électronique offert par la municipalité et à cette occasion un pot d’inauguration est offert par le club, en présence des élus aux sports Mrs Delbergue et Saint-Maxent. Le HSBB compte alors plus de 200 licenciés, 13 équipes engagées en championnat de fédération française et une école de basket.

Nouvel équipement pour la salle Delcourt (Document Historihem)

L’année suivante, en novembre 1995, a lieu un match exceptionnel à la salle Delcourt entre 2 équipes de haut niveau à savoir : les 59/62 promotion basket contre la Black Jump Selection en match de gala. Pour l’occasion près de 800 spectateurs se pressent dans les gradins de la salle Delcourt pour assister au succès de la Black Jump Selection au terme d’un match très disputé.

Les 2 équipes, des athlètes impressionnants et des gradins archicombles (Documents USBB)

Puis ce sont ses trente ans que fête le club en 1996. Eugéne Delcourt, son président est un homme heureux. Les piliers du club : Jean-Marie, Karim et Dédé le sont tout autant. La fête, qui dure 4 jours, est réussie : les 13 équipes en démonstration rencontrent leurs amis du nord de la France mais aussi de Belgique, et d’Angleterre. Enfin un match spécial oppose les anciens de la Saint Joseph à ceux d’ Hem Sports devant les élus désireux de soutenir un club qui fait la fierté de la commune.

Les 30 ans du HSBB en mai 1996 (Document Historihem)

La saison 96-97 voit le club se mobiliser fortement pour la manifestation Oxyg’Hem : ravitaillement, épongeage, inscriptions, organisation aux départs et arrivées des 3 courses et participation effective aux courses de joueurs, parents et dirigeants. C’est aussi l’année où le HSBB fait le pari de rapprocher les 25 clubs sportifs de la commune regroupés au sein de l’OMS dans un même élan humanitaire pour le relais de la chaîne du cœur au cours duquel 400 kg de marchandises sont récoltés pour les Restos du Coeur.

Oxyg’Hem et les Restos du Coeur (Documents Voix du Nord)

1997, c’est l’année d’un nouveau président Mr Christian Descamps, qui est dans le club depuis les débuts avec Eugène Delcourt, Jean-Claude Vandenabeele et bien sûr Jean-Marie Delaey. Tous ont vu le club grandir au fil des années et JM Delaey, qui possède une caverne d’Ali Baba du basket : coupes, maillots, paperasses, n’a pas souhaité accéder à la présidence, se contentant de la vice-présidence de même que Karim Brahimi.

Tous espèrent voir la salle Delcourt obtenir bientôt son club-house soit un lieu convivial pour se retrouver illustrant le côté chaleureux du HSBB. C’est chose faite en août 1999 et le club-house est inauguré par Christian Descamps en présence du maire Francis Vercamer et de son adjoint Pascal Nys et le champagne coule à flot pour fêter cet événement tant attendu.

Inauguration du club-house de la salle Delcourt (Document HSBB)

A suivre…

Remerciements à Karim Brahimi et André Ninrinck et à l’association Historihem

Maternité Paul Gellé (suite 1)

Dès l’année suivante, un restaurant self-service est aménagé pour le personnel dans les sous-sols de la maternité. Et en 1982, la maternité est agrandie : lui sont ajoutés un kiosque et une garderie. A cette occasion la façade est quelque peu modifiée comme le montre les croquis joints au permis de construire nécessité pour procéder à l’agrandissement.

Aménagement du self-service dans le sous-sol en 1978 (Document archives municipales)
Aménagement du kiosque et de la garderie et modification de façade (Documents archives municipales)

Mais, en juin 1983, suite à la crue des collecteurs, les sous-sols des établissements hospitaliers de l’avenue Julien Lagache sont inondés. A la Fraternité ce sont la légumerie et les dépôts de pharmacie qui sont endommagés mais au Pavillon Paul Gellé l’eau monte jusqu’à 1 mètre 50, détériorant le matériel de stérilisation , le groupe électrogène, ravageant le restaurant du personnel et des locaux annexes (salles de réunion, vestiaires et archives).

Les dégâts sont évalués à 200 millions de francs et l’indemnisation des assurances est attendue, Roubaix ayant été classée en zone inondée par arrêté ministériel. Toutefois, sans attendre ces remboursements, le restaurant du personnel est refait à neuf moins d’un an plus tard, les agents hospitaliers ayant eux-même pu choisir les nouveaux mobilier et décor de leur lieu de détente et de restauration.

Du neuf à la maternité Paul Gellé (Document Nord-Eclair)

Et 3 ans plus tard, c’est le moment d’une cure de rajeunissement de 17 mois durant lesquels, comme un retour aux sources, le Pavillon Paul Gellé campe dans les pavillons 14 et 15 de l’Hôpital de la Fraternité. L’augmentation importante de l’activité chirurgicale, tant en obstétrique qu’en gynécologie, rendent en effet insuffisant le nombre de salles d’opérations. Il faut 4 blocs chirurgicaux au lieu des 3 déjà existant.

Depuis le début des années 1980, les nouvelles techniques d’échographie, de microchirurgie dans le traitement de la stérilité féminine, de fécondation in vitro et de traitements par laser se sont développées nécessitant un plateau chirurgical plus conséquent. Par ailleurs les conditions de l’asepsie en matière chirurgicale ont beaucoup évolué impliquant le respect de nouvelles normes très strictes.

Une salle d’opération supplémentaire va donc être créée plus particulièrement destinée aux césariennes avec, en annexe, une salle de réveil et les 3 blocs chirurgicaux déjà en place vont être restaurés et l’un d’eux agrandi pour correspondre aux nouvelles normes. Les 3 étages consacrés à l’hospitalisation vont eux aussi être entièrement réhabilités.

Bloc opératoire de la maternité provisoire (Document Nord-Eclair)

Il faut prévoir un financement de plus de 4 millions pour les nouveaux blocs opératoires avec 40% de financement par le Conseil Régional, au nom du contrat de plan spécial natalité, et le reste par emprunt auprès de la Caisse d’Epargne ; s’y ajoute plus d’1 million pour la réhabilitation des étages. Les travaux doivent durer près d’un an et demi et, durant cette période transitoire, les services déménagent.

Au pavillon 15, entièrement remis à neuf par les services généraux du centre hospitalier, sont installées: une salle septique, une salle d’opération, une salle d’accouchement avec réanimation des nouveaux nés et des salles de garde. En face, dans le pavillon 14, dit pavillon de cure, sont aménagées des chambres pour les futures hospitalisées et la maternité y retrouve la capacité d’accueil d’un de ses 3 étages d’hébergement habituels.

Entrée du pavillon 15 qui accueille les nouvelles patientes (Document Nord-Eclair)

En juillet 1987, les travaux sont finis : le pavillon Paul Gellé accouche d’un nouveau bloc opératoire ainsi que titre la presse locale. L’ « usine à bébés de Roubaix », flambant neuve, refaite de fond en comble et nantie d’un matériel tout neuf et impressionnant, est inaugurée par le docteur Ghysel, le sénateur maire de Roubaix et quelques uns de ses adjoints, le grand patron du Centre Hospitalier Mr Alliaud et celui de la maternité, le docteur Crépin.

Les 5.000 patientes accueillies chaque année et les 35.000 consultations annuelles vont avoir lieu dans les meilleures conditions possibles. De plus la salle spécialisée pour les césariennes est en service. Des tables modernes ont été installées, qui ne se commandent plus par manivelle, ainsi que de nouveaux scialytiques et un bras anesthésie, sans oublier le laser. De nouveaux locaux ont été aménagés pour le personnel ainsi qu’une « zone sale » bien séparée de la zone aseptisée.

Inauguration et photo du professeur Crépin (Document Nord-Eclair)

Enfin, en 1989, les travaux de construction du pavillon mère-enfant sont lancés avec une ouverture prévue l’année suivante. Ce centre de néonatologie est alors réclamé par le corps médical depuis plus de 10 ans : l’objectif est de soigner les bébés sans les séparer de leurs mères. Pensé à l’époque de Victor Provo, défendu sous le mandat de Pierre Prouvost, c’est à la toute fin du mandat d’André Diligent que le projet va enfin voir le jour.

Le pavillon mère-enfant annoncé par la presse dès 1980 pour 1983 (Document Nord-Eclair)
Croquis du futur pavillon (Document Nord-Eclair)
Permis de construire (Document archives municipales)

Sur 3 étages, plus exactement 2 rez-de-chaussée, haut et bas, et un étage supérieur, le pavillon va disposer des services suivants: imagerie médicale et matériel d’analyse, salle de préparation à l’accouchement, kinésithérapie pré et post opératoire et locaux techniques, tout en bas ; salles d’accueil des consultants de gynécologie et néonatologie et urgences dans le rez-de-chaussée haut ; enfin au 1er étage : une vingtaine de lits pour l’hébergement de néonatologie accueillant les mamans (et les papas) des nouveaux-nés soignés à l’étage inférieur.

Les personnalités sur le chantier en 1989 (Document Nord-Eclair)
Photo du chantier du pavillon mère-enfant et du pavillon achevé (Documents Voix du Nord et archives municipales)
Inauguration officielle invitation (Document archives municipales)

En avril 1991 a lieu l’inauguration, en présence du ministre de la Santé, Bruno Durieux, accueilli à l’entrée de la maternité par des banderoles et des slogans scandés par le personnel : « la pédiatrie veut vivre ». Le sénateur maire André Diligent propose donc une rencontre impromptue à la fin de la cérémonie pour entamer des discussions.

Rencontre impromptue après la cérémonie avec les représentants syndicaux et 14 (4) Rencontre avec les élèves infirmières (Documents Nord-Eclair)

Mais auparavant Mr Durieux prend largement le temps de visiter les lieux, guidé par Roger Alliaud, directeur du Centre Hospitalier Victor Provo, par le professeur Gilles Crépin et les Drs Dehaene et Delahousse en compagnie d’un bataillon d’élus. Tous admirent le nouvel équipement et saluent les premiers bébés et parents admis depuis l’ouverture le mois précédent.

Inauguration officielle (Document Nord-Eclair)

Le service de néonatologie inauguré comprend deux unités : une unité de 10 lits en box individuel permettant le maternage en incubateur des enfants nés prématurément et le traitement de tous les nouveaux nés atteints de pathologies métabolique ou infectieuse, ainsi que le traitement de tous les nourrissons malades âgés de moins d’1 mois ; et une unité de 10 chambres « mères nouveaux nés » permettant aux mères qui le désirent d’être présentes et de participer aux soins de leur bébé prématuré ou atteint d’une pathologie périnatale.

Rencontre des premiers triplés admis dans le service (Document Nord-Eclair)
La maternité en 1989 (Document collection privée)

Remerciements aux archives municipales de Roubaix

A suivre…

La place de la Fraternité

L’histoire de cette place commence à la fin du 19ème siècle, lorsque la municipalité se préoccupe de créer des places publiques à Roubaix dans les zones encore peu construites. Le quartier du pont rouge correspond à ce critère : il est constitué d’immenses terrains encore libres. A cet endroit est prévue la construction un hôpital près duquel on veut adjoindre une place publique. A cet effet, des propriétaires proposent à la municipalité l’achat d’un terrain de plus de 10 000 m² bordant la rue de Lannoy.

Plan de Roubaix en 1881

Un accord pour une option d’achat en date du 5 Juillet 1890 est signé entre les propriétaires et la ville. Ce sont la veuve Bossut-Delaoutre, M. Jean Bossut, et M. et Mme Georges Hendrickx-Bossut. Le terrain est métré et le prix au mètre carré est fixé à 7 francs. Toute la zone est encore constituée de champs, et à cette époque, la rue de Lannoy est encore parcourue par des tramways à chevaux.

La place, qui prendra le nom de place de la Justice, sera de forme carrée, plantée d’arbres, et ceinturée de trois rues nouvelles. Deux autres rues projetées en seront issues les futures avenue Linné, proposée par M. Cordonnier, propriétaire du domaine des Prés qu’elle traversera, et Achille Screpel.

Le tracé de la future place et l’avis officiel

Il faut alors niveler, creuser un aqueduc, et installer les bordures délimitant le terre-plein central, dont le périmètre sera planté de deux rangées d’arbres. Les bordures seront choisies en granit de Normandie. La place est classée dans les voies publiques en 1893, et les travaux sont réceptionnés en 1894.

En 1907 on construit un kiosque pour les tramways en face de l’avenue Julien Lagache, qui mène à l’hôpital.

Le Kiosque

La place est rebaptisée place de la Fraternité en 1908, d’après le nom de l’hôpital et pour éviter la confusion avec le quartier de la Justice situé non loin de là. On commence à construire des maisons autour de la place à partir de cette année. Jusque là, les seules érigées bordaient la rue de Lannoy.

C’étaient pour la plupart des commerces, et en particulier des estaminets comme détaillé dans un autre article sur notre Blog.

On évoquera pourtant au 379, au coin de l’avenue Julien Lagache, le cabaret, dirigé par monsieur Loridan jusqu’en 1907, construit dès l’ouverture de l’avenue. Aujourd’hui, le café est toujours en activité ; il est animé par Jean Claude Galand.

L’estaminet au 379 rue de Lannoy – A gauche l’avenue Lagache

En face, au 377, un autre estaminet, tenu en 1908 et jusqu’à la première guerre par F. Delfosse, au moment où qu’il devient débit de tabacs. Les propriétaires du café-tabacs se succèdent et aujourd’hui, il arbore l’enseigne du Renouveau et attire la clientèle grâce à des jeux à gratter.

Photo Jpm

Juste à côté vers le centre, aux 375 et 373, le Ravet-Anceau de 1908 indique Demoucron-Baudart, estaminet. Au fil des ans, on retrouvera ce commerce sous les numéros 373, puis 373-375 après la première guerre, puis de nouveau 373, le numéro 375 ayant disparu. Les photos d’époque nous montrent des vitrines étroites de part et d’autre de la porte. Le commerce deviendra une « Epicerie-Buvette », puis une boucherie après la première guerre, et de nouveau un café avant la seconde guerre, avant de devenir une pâtisserie. C’est aujourd’hui une boulangerie.

Au 371, Louis Lemaire, est propriétaire en 1907. Il fait imprimer des cartes postales pour faire de la publicité. Le commerce est un débit de boissons, doublé d’une distillerie. Après la deuxième guerre Le commerce change plusieurs fois : cycles, puis un lavoir, et finalement le Crédit Mutuel qu’on retrouve encore de nos jours.

Sur la place même, peu de commerces. On peut pourtant évoquer une pharmacie. En effet, M. Donzalas, habitant le numéro 6 sur la place demande en 1914 l’autorisation de construire une pharmacie au 2, à l’angle de la rue de Lannoy, où elle portera le numéro 416, et de la place. Monsieur Dupont y est pharmacien dans les années 20 et 30, alors qu’en 1939, c’est un dénommé J. Torck, qui n’est que locataire des lieux. Il restera à ce poste jusqu’au milieu des années 70, remplacé par M. Grave.

Photo D.Labbe

Du côté opposé de la place, au coin de l’avenue Linne dans laquelle il porte le numéro 2, se trouve un immeuble qui date de 1909. C’est d’abord une maison d’habitation, puis un estaminet. tenu en 1922 et en 1930 par G.Duchatelet. Dans les années 50,60 et 70, c’est une Droguerie. Depuis les années 80 et encore aujourd’hui, on y trouve un coiffeur.

Photo Jpm

Peu de commerces, donc, autour de la place, mais nous verrons dans un prochain article que cette place est surtout intéressante par certaines belles maisons d’habitation qui la bordent.

Les documents présentés proviennent des archives mun icipales et de la médiathèque de Roubaix.

A suivre…