Une partie de la rue Pierre de Roubaix disparaît ( 1 )

Au début des années 1960, dans le cadre de rénovation de l’ilôt Edouard Anseele, la rue Pierre de Roubaix, entre le boulevard Gambetta et le boulevard de Belfort, doit être élargie.

Plan du quartier

En 1965, les immeubles sortent de terre, le visage de ce quartier change de jour en jour. Le plan prévoit l’élargissement de la rue Pierre de Roubaix et de doubler ce tronçon à 14 mètres de largeur. Le maître d’oeuvre est la Société d’Aménagement de la région de Roubaix-Tourcoing. La chaussée alors élargie, permettra d’assurer une circulation des voitures plus aisée pour une circulation routière de plus en plus importante.

Projet ( document archives municipales )
document Nord Eclair 1966

Pour cela, il est nécessaire de raser toutes les maisons qui se trouvent sur toute la rangée de droite, c’est à dire côté pair. Est ce que beaucoup de roubaisiens savent ce qu’il y avait auparavant ? Essayons d’y voir un peu plus clair : juste derrière la caserne des pompiers ( qui ne sera pas rasée tout de suite mais plus tard en 1985 ), se trouve la rue Bernard où se trouvaient les gazomètres, puis sur la rue Pierre de Roubaix, quelques maisons à partir du N° 40 jusque la rue perpendiculaire, la rue Edouard Anseele. Puis les N° 50 au 82 sont occupés par des particuliers et de nombreux commerces. Ci-dessous la liste complète du Ravet Anceau de 1955

A noter : au 70, se trouve le commerce de parfumerie de M Glorieux qui partira ensuite rue de l’Ouest, et au 74 76 l’entreprise de constructions mécaniques Paulus et fils, qui déménagera ensuite à Lys lez Lannoy.

documents Ravet Anceau années 1950

Pendant les travaux, la circulation est déviée par la rue du coq Français et le boulevard de Colmar. Une première voie de desserte amène les véhicules à un immense parking d’une longueur de 85 mètres et pouvant accueillir plus de 80 voitures, et une deuxième voie de desserte large de 4 mètres, permet de circuler entre les bâtiments A1 et C1. Les pavés sont enlevés et remplacés par un bitume. Le centre de notre ville se métamorphose irrésistiblement de jour en jour.

Photo prise depuis la caserne des pompiers ( document archives municipales )
Photo prise depuis le boulevard de Belfort ( document archives municipales )

Dans l’immédiat, il n’y a pas de modification programmée pour l’élargissement du prolongement de la rue Pierre de Roubaix, mais un projet est quand même à l’étude sur la portion entre le boulevard de Belfort et la rue des Fossés. Toutefois, ce sera pour un peu plus tard.

à suivre . . .

Remerciements aux archives municipales

Septembre 1905

Septembre 1905 le journal des sports

Cyclisme. La pluie ayant empêché les dernières séances du Bolide Humain les 27 et 28 août, elles auront lieu à l’occasion de la fête locale de Roubaix, deux fois chaque jour, les 4 et 5 septembre. Des courses cyclistes compléteront le programme. Les deux courses d’une heure qui n’ont pu avoir lieu sont reportées au 30 septembre. On y retrouvera les célèbres motocyclistes Olieslagers le démon belge et Léon Bathiat l’audacieux lillois invaincu à ce jour. Le dimanche 24 septembre aura lieu la course Bruxelles Roubaix qui devait se dérouler le 4 juin et qui fut reportée à la demande des coureurs eux-mêmes.

Le démon belge doc JdeRx

Athlétisme. Le Club des sports de Roubaix organise une fête sportive le 4 septembre. Au programme, 100 mètres, saut en hauteur, lancement du poids, saut en longueur, saut à la perche. Toutes ces épreuves sont ouvertes à tous les athlètes et gymnastes. Engagement 25 centimes. Quant à la course Roubaix-Lille, elle est réservée aux débutants et aux coureurs n’ayant jamais remporté de premier prix dans une épreuve importante. Engagements chez M. Clovis Carette 17 rue de Wasquehal Roubaix.

Cyclisme. Une course Roubaix Tourcoing et retour est organisée à l’occasion de la fête de quartier de l’hôtel Dieu et du fort Bayart pour le lundi 4 septembre à trois heures de l’après midi, chez M. Désiré Bouteville 53 rue de Blanchemaille. À quatre heures, chez M. Henri Bogard rue de Blanchemaille 60, course de lenteur, départ chez M. Hermans estaminet de Bruxelles à l’angle des rues de la Chapelle Carette et de Blanchemaille.

Le jeune Maurice Léturgie doc JdeRx

Cyclisme. Championnat de France amateurs UVF des 100 kilomètres sur route a été couru dimanche à Paris. Le jeune Maurice Léturgie de Roubaix est arrivé second derrière Vast. D’autant plus remarquable que tous les concurrents disposaient de soigneurs et connaissaient parfaitement le parcours, sauf Léturgie qui ne pouvait compter que sur lui-même.

Tennis. Le tournoi du Roubaix Tennis Club s’est terminé par la victoire en double de la jeune équipe de MM. Raymond et Pierre Masurel qui ont eu raison de MM. C Lefebvre et Pierre Bossut. La pluie a interrompu le match très intéressant entre MM. R.M. Pitt et René Masurel, chaque joueur ayant remporté un set.

Tennis. La commission du Racing Club de Roubaix fera disputer le prix Valéry Waeles dimanche 17 septembre, les engagements seront reçus sur le terrain de Beaumont. MM. Jénicot frères, Loucheur et Waeles sont convoqués pour jouer leur match de championnat double. Les vainqueurs seront opposés à la paire Jean Dubly et Pierre Dehesdin.

Cyclisme. Les championnats des corporations de Roubaix Tourcoing se sont disputés lundi après midi au Vélodrome Roubaisien. Parmi les divers championnats, les employés de commerce, l’alimentation, les coursiers, les lainiers, les ouvriers de l’industrie textile, les ouvriers du bâtiment.

Les Hauts-Champs

Sur ce plateau dominant la Marque s’étendait jadis, sur plus de 14 hectares, une plaine céréalière avec ses moulins. C’était de la bonne terre, ravinée de larges tranchées où l’on trouvait une argile bien grasse. Des vaches paissaient et il n’était pas rare de croiser un berger, appuyé sur sa houlette, attentif à son troupeau de moutons. Du passé de cette plaine on ne sait pas grand chose si ce n’est qu’il s’agissait d’un fief de la seigneurie d’Herseaux. Plus récemment, elle s’était couverte de jardins ouvriers.

Vue aérienne des Hauts-Champs dans les années 1950 (Document IGN)

Jusqu’en 1955, c’est donc une vaste étendue d’environ 145.000 mètres carrés, située à la limite des 3 villes d’Hem, Lys-lez-Lannoy et Roubaix, destinée à la culture et l’élevage. De nombreuses fermes s’y trouvent encore lorsque l’offensive des constructeurs se déclenche brusquement pour faire face à une demande accrue de logements (baby-boom) et l’on passe sans transition du bucolique à l’urbanisation. Bulldozers, grues, malaxeurs, bétonneuses s’intègrent au paysage : des rues sont tracées et des espaces verts dessinés avec en immense toile de fond des logements.

En effet, un ensemble de 1395 logements y est créé de toutes pièces dont 885 construits par les HLM du Nord et 510 par la société HLM « Le toit familial » de Roubaix. Dans cette cité il n’y a cependant aucun magasin ni aucune perspective d’installation de commerces dans l’immédiat. Les habitants ne peuvent se ravitailler à relative proximité qu’en se rendant au supermarché Auchan de l’avenue Motte à Roubaix ou aux boucheries Michel situées au rond-point du CIL à Hem.

Publicité des boucheries Michel dans un journal de 1961 (Document Liberté -archives municipales de Roubaix)

Les logements construits par l’office départemental des HLM sont répartis en blocs collectifs tandis que « Le toit familial » bâtit également un certain nombre de maisons individuelles. Le quartier est d’abord un labyrinthe, avec ses immeubles et entrées numérotées mais sans aucun nom de rue.

En août 1959, la plupart des immeubles sont arrivés à leur hauteur de 4 étages. Restent à faire : les travaux de viabilité et les aménagements intérieurs. C’est l’année ou apparaît la nouvelle rue Calmette et la restauration de la rue Briet à présent dotée d’une belle chaussée.

La grande barre en fin de construction ; apparition de la rue Calmette et restauration de la rue Briet (Documents Nord-Eclair)

A cheval sur les villes de Roubaix-Hem, au début des années 1960, le quartier des Hauts-Champs c’est un grand ensemble tout neuf : des bâtiments terminés la veille, des voies nouvelles, certaines à peine ébauchées, une population jeune et peu traditionaliste.

Des fourgonnettes de marchands ambulants sillonnent les rues, une bétonneuse gronde sur le chantier de la nouvelle école en construction, et une machine tasse le terrain des parkings situés le long de l’avenue du Docteur Calmette, longue de 448 mètres qui relie l’avenue Foch à Hem à la rue Joseph Dubar à Roubaix.

C’est le long de cette rue qu’est édifiée la Grande Barre (appelée aussi la Muraille de Chine), le bâtiment B12, longue série de 420 logements destinée à loger les habitants des courées insalubres de Roubaix et accueillir les jeunes ménages en cette période d’après-guerre. L’ancienne plaine est devenue une ville de 5000 âmes.

Photos de la Grande Barre avenue Calmette sur Hem et Joseph Dubar sur Roubaix en 1962 (Documents Nord-Eclair)

Sur le seul territoire de la ville de Hem, en l’espace d’un an, on y relève la construction de 427 maisons individuelles et 195 appartements soit le logement de 2500 habitants dont une majorité de familles nombreuses. Après accord du ministère de l’Education Nationale, la municipalité prévoit pour Pâques 1963 la nouvelle construction d’un groupe scolaire comprenant 5 classes pour garçons, 5 classes pour filles et une grande salle de sports.

Quant à la première réalisation sociale sur le territoire même de la cité en devenir, elle s’élève également sur le territoire de Hem, avenue Laennec, rue longue de 427 mètres reliant le Square Berthelot à l’avenue Calmette. Il s’agit de la maison de l’Enfance que fait bâtir le Comité de Gestion des Centres Sociaux dans les quartiers neufs.

La Maison de l’Enfance des Hauts-Champs en construction en 1962 (Document Nord-Eclair)

L’immeuble présente 3 corps de bâtiments, de plain pied et reliés entre eux par des corridors. La construction comportera un bureau pour l’assistante sociale détachée de la Maison de l’Enfance des 3 Baudets, un service médical avec soins à domicile et un Centre d’enseignement ménager qui préparera le CAP, un cours de couture mais ni bibliothèque, ni consultation de nourrissons déjà fonctionnelles aux Trois Baudets.

En revanche un cercle de loisirs y sera destiné aux jeunes gens dans une vaste salle pouvant, le cas échéant, abriter un ciné-club ou toute autre réunion culturelle ou sportive. (Sur le sujet du Centre Social des Hauts-Champs, voir un précédent article édité sur notre site).

Plan de la Cité des Hauts-Champs en 1962 sur les territoires de Roubaix et Hem (Documents Nord-Eclair)

Sur le territoire de Hem, les noms de médecins, chirurgiens et hommes de sciences se partagent les rues neuves, à peine achevées, telles que : Albert Calmette (bactériologiste découvreur du BCG), René Laennec (découvreur de la méthode d’auscultation), Villemin (chercheur sur la transmissibilité de la tuberculose), Dominique Larrey (chirurgien militaire de la grande armée), Jean-Henri Dunant (fondateur de la Croix-Rouge)…

Plan actuel des Hauts-Champs (Document IGN)

Pour remédier à l’isolement et au sous-équipement de la nouvelle cité, dès leur arrivée, les locataires trouvent, sous leur porte, un feuillet contenant le plan du quartier, les adresses principales des services officiels les moins éloignés et les directions des commerces les plus proches. Cette initiative est celle de l’APF (Association populaire Familiale) de même que la nomination de responsables de secteur qui logent au sein du quartier.

Une première action collective s’organise autour du chauffage en septembre 1960 car le mois est particulièrement froid cette années là et la mise en route du chauffage avant la date habituelle du 1er octobre s’avère nécessaire. Mais l’association possède aussi son service de prêt de machines à laver, aspirateurs et cireuses, ainsi qu’un service d’aides familiales. Le manque de loisirs pour enfants plus âgés pose question dans une cité où le seul terrain de sports existant est un terrain de volley-ball fait à l’initiative d’un locataire.

Le terrain de volley-ball créé entre les immeubles par un locataire et le manque de structures pour les enfants en vacances (Documents Nord-Eclair)

Sur ce point l’inquiétude des familles logées dans les petites maisons (en opposition aux blocs collectifs) est grande : même si les routes sont terminées, elles ne sont pas encore éclairées ; quant aux jardins ils sont boueux et dépourvus de pelouse. Sur la rue, des matériaux trainent encore ainsi que des déchets divers qui peuvent représenter un danger pour les enfants s’ils jouent devant les maisons et des trous d’eau dangereux persistent qui attirent les enfants désireux d’y trouver des insectes. L’idéal serait donc la création d’un square dans un quartier où la plupart des familles ont entre 3 et 7 enfants et se posent la question de partir dans un autre quartier. En attendant, autour des collectifs les cultivateurs passent encore la herse pour une dernière récolte, celle de l’année 1962.

Derniers cultivateurs autour des collectifs en 1962 et où faire jouer les enfants à défaut d’aire de jeux? Rester ou partir ? Le trou d’eau qui attire les enfants .(Documents Nord-Eclair)

A suivre…

Remerciements aux archives municipales de Roubaix et à la ville de Hem.

Willem-Plateaux

Aline Plateaux est née à Roubaix, en 1867. Elle crée son magasin de rideaux, au 12 14 contour saint Martin, à Roubaix à la fin du 19ème siècle. L’emplacement est idéal, en plein centre ville, derrière l’église Saint Martin, et à l’angle de la rue du Curé.

Plan cadastral

Pour la tenue de son commerce, Aline est aidée par sa sœur, Berthe, née en 1870. Toutes deux habitent au 71 rue de Valmy à Roubaix. Le magasin, qui porte l’enseigne « Au Louvre », a une surface de vente de 70 m2, ce qui permet aux deux sœurs de proposer une gamme complète de rideaux, stores, et dentelles mais également du linge de maison, linge de table, serviettes de toilette, draps et taies d’oreillers.

Papier en tête 1922 ( document collection privée )
Aline Plateaux devant le magasin en 1925 ( document famille Willem )

Au décès d’Aline, Berthe Plateaux continue l’activité du magasin avec son mari Edmond Willem, né en 1869. Le magasin prend alors l’enseigne Willem-Plateaux.

document collection privée

Tous les ans, se déroule la braderie du centre ville. C’est l’occasion pour tous les commerçants de vendre des fins de série à des prix très intéressants.

document collection privée

Edmond et Berthe ont eu 3 enfants : Maurice né en 1901, Marie-Thérèse en 1904 et André né en 1906. Au décès d’Edmond en 1906, Berthe continue seule l’activité. Ses deux fils, Maurice et André, reprennent l’affaire en 1930.

En 1955, le magasin Willem-Plateaux fête ses 70 ans, l’occasion pour les deux frères Maurice et André de proposer la marque de voile Rhodia à la clientèle.

Publicités Nord Eclair 1955

A la fin des années 1950, le magasin propose à la vente des couvertures, couvre-pieds et toute une gamme de cadeaux : nappes, mouchoirs, napperons. Les deux frères sont toujours passionnés par leur commerce. Ils découvrent en 1964 la nouvelle gamme des rideaux Rhovyl Double Soleil, en Prêt a poser, garantis 7 ans. Ils référencent ce fournisseur et communiquent par de la publicité dans la presse locale.

Publicité Nord Eclair
Publicité Nord Eclair

La notoriété du commerce est remarquable. L’entreprise Masurel de la rue Pellart fait toujours appel à des fournisseurs locaux pour offrir au personnel, des cadeaux de fin d’année. Dans les années 1960, le commerce Willem- Plateaux est souvent choisi pour l’achat de couvertures en grosse quantité pour l’ensemble des salariés, et c’est bien souvent Bernadette, le fille de Maurice qui effectue les livraisons avec la 203 Peugeot du « paternel ».

Maurice Willem ( document famille Willem )

Maurice Willem décède en 1971, André continue seul l’activité. En 1972, il décide de faire rénover sa façade. Il demande à son fils, Claude Willem, qui est architecte au 67 rue Nain, de diriger les travaux. Il fait déposer le marbre vétuste pour lui substituer des plaques en pierre blanche, ainsi que remplacer la porte d’entrée et y poser un rideau métallique.

document archives municipales

André, dans les années 1980, est toujours à son poste. Il n’a pas de calculette car il fait ses comptes manuellement avec son crayon de bois. Pour mesurer les tissus, il utilise sa vielle règle en bois avec des bouts cuivrés de chaque côté. Sa fille, Marie France, confectionne les rideaux, fait parfois les retouches nécessaires avec sa machine à coudre dans l’arrière boutique, et, quand elle est absente, c’est lui qui effectue ce travail. Le magasin est certes un peu vieillot mais accueillant : de vielles lampes torsadées l’éclairent et la caisse est d’une autre époque, peut-être même centenaire.

André Willem en 1993 ( document famille Willem )

Au début de l’année 1993, André songe sérieusement à prendre sa retraite, à 87 ans, après 63 années sereines de présence dans le magasin. Il garde de très bons souvenirs de toute sa carrière. Le 31 Mars 1993, c’est la fermeture définitive du magasin. André baisse le « rideau » de fer de son point de vente. Il restait le seul à Roubaix à vendre des rideaux, ses confrères ayant également fermé leurs commerces : Landauer rue du Vieil Abreuvoir, Au Décor rue de Lannoy, la Maison du Rideau boulevard de Fourmies, Votre Maison Grande Rue, Ridex rue de l’Epeule, et bien d’autres. Les fidèles clientes sont désolées et désorientées ; où vont-elles aller maintenant pour s’approvisionner ?

la façade Contour Saint-Martin (document archives municipales)

Le bâtiment reste ensuite inoccupé durant quelques années. Aujourd’hui c’est un salon de coiffure qui y est implanté, à l’enseigne « Shemsy ».

Photo BT

Remerciements à Catherine, Bernadette et Marie-France Willem, ainsi qu’aux archives municipales.

Août 1905

Le journal des sports d’août 1905

Athlétisme et cyclisme. Les championnats de la société de gymnastique l’Ancienne de Roubaix se sont déroulés dans l’enceinte du Vélodrome Roubaisien devant un nombreux public. Voici les résultats : course à pied vitesse : 1er Maurice Vandendriessche, 2e Serbruyns, 3e Magnier. Course à pied demi fond : 1er Edmond Verboeven, 2e Maurice Vandendriessche, 3e Albert Bayart. Course vélocipédique, vitesse : 1er Charles Tupis, 2e Hubert Desruelles, 3e Van Welden. Course vélocipédique demi fond : 1er Hubert Desruelles, 2e Van Welden, 3e Alfred Cornil. Saut à la perche : 1er Maurice Vandendriessche, 2e Vandevoerde, 3e Henri Notelet. Saut en longueur : 1er Berger, 2e Notelet, 3e Vandevoerde. Lancement du poids : 1er Bettremieux, 2e Lefebvre, 3e Lemahieu.

Course vélocipédique avec handicap : 1er Hubert Desruelles, 2e Wouters, 3e Alfred Cornil. Prix d’honneur ex æquo : Hubert Desruelles et Vandendriessche.

Le Tourquennois Catteau doc JdeRx

Cyclisme. Le coureur Catteau de Tourcoing est 2e du classement général du Tour de France sur une machine poinçonnée marque Vautour. Il a accompli les 3.000 kilomètres de dur parcours sur la même machine contrôlée à chacune des onze étapes. Les constructeurs de la marque Vautour Catteau et Plateau se trouvent 12 rue du Calvaire à Tourcoing.

Cyclisme. Le grand prix du nord sur route a été remporté par l’amateur Niedergang sur une machine de marque Radiator, munies de pneus Michelin. Constructeur Julien Olivier 150 rue Jacquard à Roubaix.

Cyclisme. La course cycliste Gand Blankenberghe Ostende Gand a été gagnée par un roubaisien, Niedergang qui a parcouru cet itinéraire en 5 heures et 5 minutes. Il y avait 55 concurrents touristes et seize partants amateurs.

Le bolide humain doc JdeRx

Cyclisme. Course de 12 heures au Vélodrome Roubaisien. M. Dutrieu, l’ancien champion cycliste a été engagé pour effectuer le samedi 19, le dimanche 20 et e lundi 21 août, ses sensationnels exercices de la « Flèche humaine » et du « Bolide humain ». La course de 12 heures s’effectuera sans entraîneurs, il s’agira de quatre courses de trois heures . Cette épreuve est dotée de prix et de primes.

Tennis. Voici le classement des joueurs qui ont pris part au Tournoi de Tennis disputé en poules les 13 et 15 août à Beaumont. 1er Jean Dubly vainqueur de six matches, 2e G Collette 5 matches, 3e P Dehesdin, puis P du Vignaud, André Dubly, F. Lecomte et P. Bellon.

Cyclisme. Le classement de la première course de trois heures au Vélodrome Roubaisien s’établit comme suit : 1er Vanderstuyfdt, 2e Catteau, 3e Beaugendre 4e Marcelli 5e Dartois 6e Fisher. Les six premiers ont effectué plus de 99 kms. Dortignac, Marcelli, Vanderstuyfdt et Beaugendre se partagent les primes accordées tous les cinq kilomètres.

Cyclisme. Le classement de la deuxième course de trois heures au Vélodrome Roubaisien est le suivant : 1er Catteau, 2e Vanderstuyfdt, 3e Beaugendre, 4e Proy, 5e Marcelli, 6e Dortignac. Les cinq premiers ont parcouru plus de 91 kms. Marcelli, Vanmeenen, Vanderstuyfdt et Dortignac se partagent les primes.

Cyclisme. La troisième course de trois heures. Treize partants. Résultats : 1er Vanderstuyfdt, 2e Marcelli, 3e Catteau, 4e Beaugendre, 5e Proy. Les cinq premiers ont couvert plus de 100 kms. Marcelli et Vanderstuyfdt se sont partagé les primes. Le même jour a lieu la dernière course de trois heures. Résultats : 1er Vlaminck, 2e Marcelli, 3e Catteau, 4e Vanderstuyfdt, 5e Beaugendre, 6e Proy. Les six premiers ont parcouru plus de 91 kms. Les primes sont majoritairement remportées par Marcelli. Le classement général des douze heures s’établit comme suit : 1er Vanderstuyfdt, 2e Catteau, 3e Beaugendre, 4e Marcelli. Les trois premiers ont ont couvert plus de 383 kms au cumul des quatre épreuves.

Aviron. La fête nautique organisée par le Racing Club de Roubaix avait attiré huit cents personnes sur les rives du canal du Blanc Seau, malgré le mauvais temps. Voici les résultats : course deux rameurs, 1er Hasebroucq-Duthoit, 2e Vandendriessche-Dupureur, 3e Manchoulas-Hargrave, 4e Hennion-Verschaeve. Course quatre rameurs. Résultats : 1er Hargrave-Corbier et Dupureur frères, 2e Manchoulas, Verschaeve Hennion Duthoit. Un match de water-polo opposait les équipiers des P.N. de Lille et ceux du RCR. L’averse a emporté le score…

Les deux passions de Pierre Coquant

Pierre Coquant est né en 1953 à Roubaix. Il est le fils d’Alice et Antoine Coquant, célèbre commerçant roubaisien en articles de pêche, installé au 83 rue Pierre de Roubaix ( voir sur notre site un précédent article intitulé Coquant Pêche ). Formé par son père, Pierre devient rapidement passionné par la pêche. Les cannes, bourriches, lignes et hameçons n’ont aucun secret pour lui.

Pierre Coquant et ses parents Antoine et Alice ( document Nord Eclair )

Pierre décide d’ouvrir également son commerce d’articles de pêche. Il reprend alors le commerce « Roubaix Pêche » de E. Bailly, au 70 rue du Collège, à l’angle de la rue Pellart, en 1978. Désormais, deux magasins Coquant-Pêche ( Antoine et Pierre ) sont à disposition de la clientèle.

Publicité Ravet Anceau 1979

Les affaires de Pierre fonctionnent plutôt bien, mais il doit faire face à la baisse des prix du matériel ( une canne coûte 70 F, une bourriche 80 F ). Il est donc difficile de développer le chiffre d’affaire du magasin. Pour s’en sortir, Pierre développe des activités complémentaires et en particulier le domaine aquariophilie. Il embauche ainsi un premier salarié en 1987. Cette nouvelle activité se développe fortement, Pierre apporte des précieux conseils, installe, entretient et dépanne les aquariums. Il propose également à la clientèle la vente de petits animaux domestiques : tortues de Floride, écureuils de Corée etc

Pierre Coquant en discussion avec un client dans son magasin rue du Collège ( document Nord Eclair )

Pierre est également passionné par les sports mécaniques. Au début des années 1980, il participe pour la première fois au Paris Dakar en tant que co- pilote, sur 4×4 Toyota, avec ses amis Yvan Lahaye le pilote et Alain Gaeremynck le mécano.

document Bardahl
document Dakardantan

En Juin 1991, Pierre Coquant transfère son magasin. Il quitte le 70 rue du Collège, pour s’installer à deux pas, au 190 avenue des Nations Unies. Le local est quatre fois plus spacieux, ce qui lui permet de devenir vraiment le grand spécialiste de la pêche ( mer, rivière, étang ). Pierre dit de lui-même: « Je suis né dans la pêche ». Toujours passionné, il est un fervent pratiquant, organise des concours de pêche, est administrateur du syndicat des pêcheurs, participe à des expositions d’aquariophilie, crée une centrale d’achat pour les farines de façon à ce que les pêcheurs puissent bénéficier de tarifs intéressants etc. Pierre se donne à fond pour sa passion, et ne connaît guère de repos !

le nouveau magasin au 190 avenue des Nations Unies ( document Nord Eclair 1991 )

Les deux magasins d’Antoine et Pierre sont complémentaires. Antoine a gagné de nombreux concours, c’est un caïd des compétitions. Il est donc très connu dans la métropole et propose du matériel spécialisé haut de gamme. Pierre est également un champion, il vend du matériel de pêche et surtout de l’aquariophilie. En Décembre 1991, Pierre est élu président du syndicat des pêcheurs de Roubaix Tourcoing, et remplace le président Vanhoutte. Militant convaincu pour le canal de Roubaix, Pierre s’engage à tout mettre en œuvre pour créer les animations et surtout mobiliser les consciences pour cette association chère à son cœur.

document Nord Eclair 1991

Toujours passionné par le Dakar, Pierre, en Janvier 1992, part au Cap en Afrique du Sud, en tant qu’accompagnateur pour l’intendance. Au total Pierre a participé 15 fois à cette course mythique, 3 fois en tant que concurrent à bord de son Toyota, et 12 fois au sein de l’organisation. Il a été successivement chauffeur du médecin, contrôleur d’arrivée et contrôleur de passage.

logo officiel Paris Dakar

En 1999, Pierre souhaite rapprocher son magasin du centre ville. Il déménage donc son commerce et s’installe au 165 bis Grande rue ( Anciens Ets Philial ).

document Nord Eclair 1999

Il lève le pied malgré tout, car il commence à avoir de sérieux problèmes de santé. Il arrête la présidence en 1998, du syndicat des pêcheurs, et ne participe plus au Dakar, afin de pouvoir se soigner. Les soucis de santé ne s’améliorent pas et Pierre décède en 2005 à Lannoy, à l’âge de 52 ans.

document archives municipales

Remerciements aux archives municipales.

Ecole Sainte Thérése (suite)

En 1988, Mme Massart met à l’honneur les enseignants des écoles libres lors d’une cérémonie en fin d’année, et félicite Mme Plouvier pour son départ en retraite en 1988 après 13 années passées à enseigner à Sainte Thérése. Elle récidive en 1989, avec un hommage appuyé au dévouement des enseignants et des félicitations à Mlle Delannay qui quitte Sainte Thérése pour une retraite bien méritée.

Mise à l’honneur des enseignants de l’école libre en 1988 (Documents Nord-Eclair)

En 2000, cette cérémonie traditionnelle perdure et Mr Vercamer organise une réception à la salle des fêtes avec Mr Grabowski, adjoint à l’enseignement. Tous deux mettent en avant les nombreux projets éducatifs menés à bien et « l’honorable mission » remplie par les enseignants. Trois enseignantes partant en retraite sont particulièrement mises à l’honneur et reçoivent la médaille de la ville parmi lesquelles Mme Demeulenaere, enseignante à Sainte Thérése.

Mise à l’honneur des enseignantes en 2000 à la salle des fêtes (Documents Nord-Eclair)

En 2004, François Bonte, directeur de l’école établit un projet d’école sur le thème « associer nos différences ». Il tient à rappeler qu’à l’origine, l’enseignement privé s’est installé là où il n’y avait pas assez d’écoles publiques et afin d’apporter l’enseignement à tous. Cette dimension d’accueil et d’ouverture a persisté pour toutes religions confondues. Le thème du spectacle de la kermesse de l’année est donc basé sur les rythmes des 5 continents.

Le spectacle de la kermesse de 2004 (Document Nord-Eclair )

A la fin de cette même année scolaire, la traditionnelle cérémonie consacrée aux enseignants par la municipalité est égayée par une prestation d’élèves de CM2 des écoles Saint-Exupéry et Sainte Thérése, qui, en l’honneur des instituteurs, présentent des extraits du spectacle Regards d’enfance. François Bonte, qui quitte Hem, est félicité ainsi que Laurent Alavoine qui l’a accompagné en classe de découverte.

Les instits… au tableau d’honneur (Document Nord-Eclair)

La presse locale met en avant les jeunes talents de l’école qui font chauffer les planches en 2014. L’école Sainte Thérése compte alors 10 classes avec un total de 273 élèves. Les maternelles jouent sur les couleurs et les primaires réalisent des chorégraphies endiablées pour cette kermesse offrant également animations, tombola et restauration.

Les jeunes talents font chauffer les planches en 2014 et photo aérienne de 2012 (Documents Voix du Nord et IGN)

Enfin en 2021, un important projet d’agrandissement voit le jour. L’objectif est double : accueillir les enfants inscrits sur liste d’attente et ceux de l’école Saint Charles Sainte Marie qui ferme ses portes. Laurent Alavoine, à la tête des deux écoles doit superviser le regroupement des deux établissements rue Jean Jaurès pour la rentrée 2022.

Laurent Alavoine chef d’établissement (Document Voix du Nord)

Pour ce faire un terrain mitoyen de 4600 mètres carrés a été acquis par l’Association Immobilière Roubaisienne, qui gère le foncier d’une partie des établissements relevant de l’enseignement catholique du diocèse de Lille. La maison de maître qui y était bâtie (une ancienne Maison d’Enfants) a été démolie et c’est là que vont être construits : une extension du réfectoire et des espaces administratifs, et un nouveau bâtiment accueillant 3 classes élémentaires supplémentaires.

L’ancienne Maison de l »Enfance et de la famille Les Loupiots mitoyenne (Document site agence immobilière)
Maison de maître rasée et préfabriqué installé dans le cour en Aout 2021 (Documents Voix du Nord)

Sur une autre parcelle, située au fond de la cour des maternelles, une autre extension va être réalisée, pour doter l’école d’une voire deux nouvelles classes de maternelle et d’une salle de garderie. L’école devrait ainsi pouvoir accueillir un effectif de 400 élèves dans 10 classes élémentaires et 4 classes maternelles. Dès la rentrée de 2021 une classe sera transférée de Saint Charles Sainte Marie (un préfabriqué est installé dans la cour dans l’attente de la fin des travaux) et les trois autres classes le seront à la rentrée 2022.

Projet de nouvelle école en façade sur la rue Jean Jaurès (Document Voix du Nord)

A la rentrée 2022, le chantier a pris du retard et tout n’est pas terminé mais le transfert des élèves peut avoir lieu comme prévu. Les anciens élèves de Saint Charles Sainte Marie seront accueillis dans le nouveau bâtiment flambant neuf qui a trouvé sa place au centre de la cour de récréation et accueille 3 classes de primaire ornées d’un tableau numérique.

Le bâtiment neuf accueillant 3 classes de primaires (Document Voix du Nord)

La classe de maternelle déjà installée depuis un an dans un préfabriqué va devoir y demeurer plus longtemps que prévu. Quant à l’extension de deux salles de classes prévues au fond de la cour, seule la dalle est actuellement existante.

Le bâtiment d’accueil, qui réunit les bureaux administratifs et le réfectoire, doit être étendu pour que ce dernier puisse accueillir confortablement maternelles et primaires. Les anciens locaux serviront à la création d’une salle de professeurs, l’équipe pédagogiques ayant été renforcée. A terme plus de 1000 mètres carrés auront été créés pour la rentrée 2023.

La dalle du futur bâtiment des maternelles et les classes initiales de l’école (Documents Voix du Nord)

En janvier 2023, les travaux avancent et le mur d’enceinte qui bordait le terrain est abattu et les fondations d’un futur bâtiment apparaissent (qui doit à terme accueillir le nouveau réfectoire et la nouvelle partie dédiée à l’administration) et le bâtiment destiné aux maternelles avance bien. Au printemps les deux classes de maternelle sont livrées et la salle de sieste déménage dans des locaux plus adaptés.

Les travaux avancent en janvier 2023 (Documents site internet)
Nouvelles classes et nouvel espace dédié à la sieste (Documents site internet)

La toute petite école de quartier, construite voici près d’un siècle, a bien grandi au fil des décennies et sa transformation apparaît à l’oeil nu tant lorsque l’on regarde sa façade sur la rue Jean Jaurès que lorsque l’on observe les photos panoramiques notamment celle de 2024 sur Google Maps et les photos de la cour de récréation avant travaux accolée à la maison de maître et après démolition de celle-ci.

Photos avant/après en façade, de la cour de récréation et photos aériennes (Document Google Maps, photos IT et site internet)

Remerciements à l’association Historihem

Michel Bernard vainqueur à Roubaix

Les jeunes dirigeants du vieux Racing Club de Roubaix ont invité en ce début d’année 1960 une vedette de l’athlétisme français à s’aligner dans l’épreuve qu’ils organisent chaque année, à savoir le Cross du Racing Club de Roubaix patronné par Nord éclair. Leur objectif était clair : redonner à Roubaix l’essor athlétique digne d’une grande ville. Un petit millier de curieux étaient venus dans le Parc des Sports de la rue de Lannoy pour assister à l’épreuve dans le cadre d’une enceinte idéalement conçue pour accueillir des organisations officielles et des championnats régionaux.

Michel Bernard au parc des sports doc NE

On assista à une exhibition du champion de France qui rendit la course spectaculaire à souhait. Michel Bernard régla son allure afin de permettre au liévinois Caillerets et au tourquennois Wagnon de rester dans son sillage. Il en fut ainsi pendant 1 km 500. Puis l’Anzinois accéléra progressivement, Wagnon tenta de profiter de ce changement de rythme pour décrocher Caillerets mais c’est l’inverse qui se produisit. Le liévinois vint se replacer dans la fouée de Michel Bernard et le tourquennois lâcha prise. C’est dans cet ordre que la course se termina.

après l’arrivée doc NE

À son arrivée le champion fut assailli par une troupe d’admirateurs juvéniles et au cours de la réception qui suivit l’épreuve, Michel Bernard reçut la médaille d’honneur de la ville des mains de M. Poulain, et André Stevens président de la section du RCR lui remit un électrophone offert par Nord éclair.

La remise de l’électrophone doc NE

Michel Bernard est né le 31 décembre 1931 à Sepmeries, village agricole du Valenciennois et il décède le 14 février 2019 à Anzin. Son père, Pierre Bernard, était maréchal-ferrant et sa mère tenait une quincaillerie. À seize ans, il commence à travailler comme manœuvre à l’usine Escaut-et-Meuse d’Anzin. Il entre l’année suivante au centre d’apprentissage de l’usine, pour préparer un CAP d’ajusteur. C’est là qu’il découvre la pratique du sport. Il dispute ses premières courses de cross-country dans des épreuves inter-usines. Il remporte ses premières victoires importantes en 1949 et 1950, où il devient champion de France junior. En 1954, d’abord champion du Nord du 1 500 mètres, il gagne le titre de champion des Flandres. En 1955, il devient champion de France du 1 500 mètres et intègre l’équipe de France. Il n’est pas sélectionné pour les Jeux olympiques de Melbourne, ce qu’il vit très mal à l’époque. Michel Bernard, travaillant toujours en 2 × 8, s’entraîne après sa journée de travail et prend 3 mois de congés sans solde pour préparer les Jeux olympiques de Rome. Athlète français spécialiste de courses de demi-fond et de fond, il est finaliste olympique à trois reprises en 1960 et 1964. En 1959, il a fondé l’Association Sportive Anzin Athlétisme. En 1975, il publie La rage de courir aux éditions Calmann-Lévy et il sera président de la Fédération française d’athlétisme de 1985 à 1987.

Salon Raymond Coiffure ( suite )

En 1973, Raymond trouve un accord avec Jean-Claude Suppa, propriétaire du Drug Pub au 14 avenue Jean Lebas et cousin de Philippe Suppa, un de ses coiffeurs salariés. Ils communiquent alors, ensemble par une publicité commune dans la presse locale. Il en est de même avec Betty, la fille de M et Mme Suppa, coiffeuse qui tient le salon de coiffure intégré au Drug Pub, à la même adresse : 14 avenue Jean Lebas. Ils créent ensemble « La Boite aux Tifs ».

Salon Betty 14 avenue Jean Lebas ( publicité Nord Eclair )

Désormais les deux salons communiquent entre eux, par une petite porte intérieure dans le drugstore et comportent deux entrées: l’une au 25 rue du Vieil Abreuvoir à l’enseigne Raymond pour la coiffure Hommes et l’autre au 14 avenue Jean Lebas à l’enseigne Betty pour la coiffure Dames.

Publicité commune ( publicité Nord Eclair )
Publicité commune « La boîte aux tifs » ( publicité Nord Eclair )

Le 29 Février 1980, Raymond fête le 20° anniversaire de son salon. C’est l’occasion de faire paraître dans la presse locale, une rétrospective des différentes personnalités du show-business qui sont passées au salon pour se faire coiffer : Dalida, Sylvie Vartan, les Charlots, Julien Clerc et bien d’autres . . .

Publicité Nord Eclair 1980

Raymond Spriet prend une retraite bien méritée en 1985. Philippe Suppa lui succède à la tête de la petite entreprise et garde bien sûr l’enseigne bien connue des roubaisiens. C’est l’occasion de fêter les 25 ans d’expérience du salon masculin-féminin : « Raymond Coiffures » au service de la clientèle.

Philippe Suppa ( publicité Nord Eclair 1985 )

Philippe Suppa décide de rénover le salon dames en 1988. Le salon est clair, agréable et spacieux. Quatre postes de travail sont à disposition des clientes. Deux jeunes et talentueuses coiffeuses sont recrutées.

Il peut ainsi proposer à sa clientèle, de nouveaux services tels qu’une esthéticienne diplômée et une cabine UVA avec douche. De nombreuses promotions sont proposées à la clientèle pour cet événement, tels que la coupe-brushing cheveux courts à 100 Frs.

Publicité Nord Eclair 1988

En 1990, cela fait trente ans déjà que le salon est ouvert ! En cette occasion, Philippe Suppa et toute son équipe invitent toute sa clientèle au cocktail organisé le lundi 11 Juin à 17h.

Le 30° anniversaire « Salon Raymond Coiffure Philippe Suppa » Publicité Nord Eclair 1990

Philippe prend sa retraite en 1993, mais il ne pourra guère en profiter car il décède en 1997. Son fils Christophe Suppa, entré dans l’entreprise en 1977 comme apprenti, lui succède.

En 1999, les affaires de Christophe deviennent difficiles. Le chiffre d’affaires ne cesse de baisser depuis une dizaine d’années et n’est en aucune façon imputable à un phénomène de mode ou à un problème de concurrence locale. La clientèle fidèle éprouve de plus en plus de réticence à se déplacer dans la rue du Vieil Abreuvoir, et ce, pour trois raisons : 1) le terminal des bus se déplace à Eurotéléport, 2 ) les travaux interminables dans le centre ville 3 ) la suppression du stationnement sur la Grand Place. No parking, no business ! Christophe est bien décidé à quitter Roubaix et s’installer ailleurs. Il ferme définitivement son salon de coiffure Raymond en fin d’année 1999, après 40 années de présence dans le centre ville roubaisien.

Document Nord Eclair 1999

Remerciements aux archives municipales

Affaire Leplat (suite)

L’affaire Leplat (livret de Jules Tardieu)

Inculpée de tentative de meurtre Adrienne Leplat est examinée par la suite par des médecins experts parisiens , lesquels concluent à sa folie et demandent son internement à vie qui a lieu à l’asile d’aliénés de Bailleul tandis que le magistrat instructeur signe donc une ordonnance de non-lieu. L’établissement psychiatrique s’étend sur plusieurs hectares, constitué de plusieurs pavillons noyés dans un parc et abrite plus de 900 femmes internées. Adrienne y reçoit les visites de son avocat, sa sœur et son fils Roger. Elle est très calme mais fait des projets d’évasion.

Portrait d’Adrienne et titres de journaux sur son état d’esprit et son évasion (Documents Le Matin et Bonsoir)

En janvier 1932, après avoir reçu une visite de son mari, puis d’une amie hémoise, elle s’évade de l’établissement par une fenêtre à l’aide de draps de lits noués entre eux et franchit le mur de clôture, mais elle se fait reprendre très vite, errante et blessée au pied. Rapidement, un groupement de défense se crée en sa faveur et une affiche signée « les amis réunis » invite la population hémoise à manifester pour sa mise en liberté.

Malgré une interdiction de la manifestation par la préfecture, des groupes munis de pancartes portant la mention : « Rendez une mère à ses enfants ; libérez Mme Leplat », constituent un cortège de près de 1.000 personnes qui voit bientôt les gendarmes intervenir pour les obliger à se disperser. La charge est rude et des manifestants sont blessés par les gendarmes ainsi que le maire de la ville Mr Delmet qui essayait de ramener au calme ses administrés.

Les manifestations en faveur d’Adrienne (Documents l’Humanité, la Dépêche et Paris Soir)
La manifestation de Hem (Document Journal de Roubaix)

Peu après, pour l’anniversaire du décès de sa fille, Adrienne commande des fleurs, depuis l’asile de Bailleul, à remettre à une voisine chargée de les déposer au cimetière sur la tombe de Gisèle, ce qu’elle effectue comme convenu. Pourtant lorsque la voisine retourne au cimetière plus tard c’est pour y retrouver la plante ensevelie sous un tas d’immondices et la photographie de la défunte placée dans un bloc de marbre ainsi que l’inscription gravée « Sa maman qui n’oubliera pas sa petite Gisèle chérie », souillées d’excréments elles aussi.

Titres de journaux sur l’acte odieux commis au cimetière de Hem (Documents l’Oeuvre et le Progrès de la Somme)

Une autre manifestation a lieu à Roubaix, rassemblant plus de 1000 personnes sur la Grand Place avant de se rendre en cortège jusqu’à la Place du Travail. Une autre encore est organisée à Lys-lez-Lannoy et plusieurs autres sont programmées. Elles ont pour but d’obtenir la libération de Mme Leplat, la révision de la loi de 1838 sur les aliénés et l’ouverture d’une enquête ministérielle, le tout en accord avec la ligue des droits de l’homme ; une pétition est adressée aux pouvoirs publics.

Philippe Coudert quant à lui dépose plainte auprès du procureur de Lille contre les docteurs Parmentier et Leplat pour établissement de faux certificat et internement arbitraire de sa fille. Le directeur de l’asile de Bailleul quant à lui fait état du calme de sa patiente et déclare qu’il ne peut rien faire puisqu’elle a été placée d’office dans son établissement sur décision de justice.

Le plaidoyer d’Adrienne Leplat, son portrait et le titre témoignage du directeur de l’asile de Bailleul (Documents l’Oeuvre et l’Excelsior)

Début 1933, une représentante de la Ligue des droits de l’homme rend visite à Mme Leplat qui y est internée depuis 2 ans. Calme et occupée à écrire sur son lit, l’intéressée remercie sa visiteuse, touchée que la Ligue s’occupe d’elle. Elle parle de son aînée, âgée de 15 ans, qui vit dans sa famille dans la Creuse. L’avenir de son petit garçon, qu’elle n’a vu que 4 fois en 2 ans et demi, l’attire à Hem et elle évoque avec douleur sa petite fille décédée là-bas. Sa santé est bonne et elle montre une résistance impressionnante à la détérioration de sa santé mentale.

Quelques mois plus tard, la même personne retourne voir Adrienne et constate que celle-ci n’est plus que l’ombre d’elle-même. Elle n’a plus d’appétit et a toujours froid. Elle est couchée car ses forces s’épuisent, au point qu’elle n’a plus le courage de s’occuper comme elle le faisait auparavant, et se révèle totalement découragée. Seuls ses enfants continuent à la préoccuper. La Ligue saisit le ministère de la Justice afin qu’une enquête soit ouverte concernant son cas depuis 1929.

Ensuite la situation n’évolue plus au niveau judiciaire et, à la fin de l’année 1933, il semble que la malheureuse Adrienne en raison de son isolement soit en voie de perdre la raison. Refusant de quitter sa chambre, elle refuse également de revêtir l’uniforme des aliénées. Elle a un sommeil hanté par les cauchemars et se trouve victime d’hallucinations. Son regard est devenu vide, son langage incohérent et ses propos inintelligents et elle n’exprime que dégoût pour sa personne d’après son avocat qui est désormais le seul à lui rendre visite.

Titres de journaux sur l’évolution de l’état d’Adrienne en 1933 (Documents l’Oeuvre)

Adrienne Leplat est morte en 1941 à Bailleul. Son cas a passionné non seulement la ville de Hem et le Nord de la France mais aussi l’ensemble du territoire national comme en témoignent les différents journaux dont les titres ont été repris en illustration. Il a même traversé les mers pour faire les gros titres de la presse américaine. Son cas reste emblématique de la question des internements arbitraires et de leurs dramatiques conséquences.

Article d’un journal américain (Document Chicago Tribune)