22 rue du Grand Chemin

La façade du 22 rue du Grand Chemin, se compose de 3 fenêtres et d’une porte cochère sur la gauche qui ouvre sur un long passage pour les voitures. Un parking se trouve au bout du terrain.

La façade ( document archives municipales )
document archives municipales

La superficie importante du terrain permet d’abriter le siège de différents artisans ou de petites entreprises. Notons qu’en 1955, neuf entreprises y sont présentes : Edouard Lalouette négociant en tissus, Maupas frères et Maillard matériel textile, Vespora confections, R et J Deborgher laines à tricoter Erjy, G Dewitte, Sté Probitex bonneterie, F Gilman constructions métalliques, Marcel Connard matériel textile, J Mercier menuisier et H Carrel dessinateur.

Publicités ( documents collection privée )

Au fil des années, les bureaux et ateliers deviennent vétustes par manque d’entretien. Les artisans quittent progressivement leur local, pour s’installer ailleurs. Ils ne sont plus que 3, présents en 1968 ; Gilman-Connard constructions mécaniques, M Carton photographe et B Dumont, vêtements de cuir INUSA, qui sera le dernier à quitter les lieux.

Publicité Inusa ( document collection privée )

Au début des années 1980, il n’y a plus aucune entreprise locataire. Stanislas Heleenberger, responsable de la SCI BERGER, propriétaire des lieux, sollicite en 1988, l’autorisation de démolir totalement l’immeuble commercial situé au 22 de la rue du Grand Chemin.

document archives municipales

Le permis de démolir est accordé car, suite à un sinistre, la vétusté de l’immeuble présente un danger pour le public. L’immeuble est inoccupé, et n’a plus aucune destination immobilière ou commerciale. Parallèlement, un projet de permis de construire est déposé pour la création d’un parking et de box pour automobiles.

Un projet va voir le jour prochainement sur ce terrain d’une surface de 1769m2. ( à venir, sur notre site, un prochain article sur le Cosmos Bowling ).

À suivre . . .

Remerciements aux archives municipales.

Le Parking

Au début du 19ème siècle, l’actuelle avenue Henri Delecroix n’est qu’un chemin pavé qui d’une part relie tout droit le château Six à l’église Saint Corneille et d’autre part continue quasiment à angle droit pour devenir le chemin de Hem à Forest. A la fin du siècle la partie coudée est une partie de la route départementale de Saint Amand à Roubaix, tandis que l’autre partie devient l’avenue du Château, rebaptisée ensuite avenue de la Gare début 20ème.

Vue aérienne de l’avenue de la Gare de la place d’Hem à Forest en 1933 (Document IGN)

En effet, le chemin de fer de Tourcoing à Somain la traverse à hauteur du Rivage dans les années 1880, avec un passage à niveau et une halte implantée au point dit « Ronde du Château ». On trouve son appellation actuelle sur un plan de 1953 et elle sera quelques peu modifiée par la création de l’antenne Sud. En effet en 1984, un carrefour sera aménagé en vue de l’implantation de feux tricolores avant la construction d’un giratoire 4 ans plus tard.

CPA de la « gare » prise vers Forest (avec les colonnes du château Six au fond) et de la halte prise vers le centre d’Hem au début du 20ème siècle (avec au fond l’église Saint-Corneille) (Documents collection privée)

Comme le montre la carte postale ci-dessus 2 estaminets sont installés de part et d’autre de la route menant vers Hem afin que les voyageurs puissent se désaltérer : A l’Arrêt de Hem, tenu par J. Lefebvre, sur la gauche et l’Estaminet de la Gare sur la droite. Il reste en effet du chemin à faire à travers champs avant d’atteindre le centre du village.

Ainsi qu’on le voit également sur les deux cartes postales suivantes, hormis les 2 estaminets il y a très peu de bâtiments proches de la halte, aucune gare n’ayant été attribuée à la commune mais un simple arrêt de chemin de fer. Le seul bâtiment qui apparaît nettement avant la barrière est celui qui abrite les forgerons de la famille Roger (père et fils).

CPA de la halte vers Hem, avec barrière fermée ou ouverte (Documents collection privée)

L’Estaminet de la Gare est ouvert en 1887 par Louis Leclercq et repris par Séraphin Debraussere l’année suivante. L’établissement appartient à la brasserie Leclercq et on y achète également des billets de train. L’installation du tissage d’Henri Duprez en 1928, du 48 au 52 de la rue, juste en face de l’estaminet amène sans doute de nouveaux clients. Quant à la ligne de chemin de fer, elle est fermée en juillet 1939 à la veille de l’avènement de la seconde guerre mondiale.

Au cours de celle-ci, le garde barrière Louis Marga, né en 1900, s’illustre dans la résistance, après avoir été soldat lors de la première guerre mondiale alors qu’il était ouvrier des chemins de fer. Il organise ainsi le passage de deux soldats français évadés vers la zone libre puis fin 1942 rejoint le réseau de résistance du War Office avant de se rapprocher du mouvement de résistance Voix du Nord.

Fin 1943, il appartient au Groupe d’Ascq, qui procède à des actions de sabotage. Il place ainsi des explosifs sur la voie ferrée, et participe au déraillement d’un train militaire allemand à Ascq, acte qui entraîne une répression sévère. Il est arrêté par la Gestapo de Lille où il réside alors, interné à la prison de Loos, condamné à mort par le tribunal militaire allemand et exécuté au fort de Seclin au lendemain du débarquement.

Louis Marga et sa femme avant la guerre à la halte de Hem ( Document collection privée)

En 1950, la municipalité décide de rendre hommage à Henri Delcroix, député-maire de la ville pendant un quart de siècle, et à l’origine de nombreuses réalisations : œuvres sociales et projets d’urbanisme, ayant contribué au bien-être de la population hémoise, décédé en avril 1939. C’est l’avenue de la Gare qui est choisie pour porter son nom. L’inauguration a lieu le 1er mai 1950, en présence de nombreuses personnalités et sous la présidence de Jean Leplat, maire de Hem.

Changement de nom de l’avenue de a Gare en 1950 (Document Nord-Eclair)

Dans les années 1940 à 1960, on ne trouve plus trace de l’ancien estaminet de la gare puis en 1961, un cafetier apparaît au 51, avenue Henri Delecroix à savoir O. Canfin suivi de Mme Cl. Cappèle en 1965 jusqu’en 1970, et, en 1971, c’est le café Au Parking qui y est répertorié.

L’ancien Estaminet de la Gare et le 51 avenue Henri Delecroix en 2008 (Document collection privée et Google Maps)
Vue aérienne de l’avenue en 1962 (Document IGN)

A suivre…

Remerciements à l’association Historihem.

Une bibliothèque communale à Wattrelos

En octobre 1950 la presse annonce que l’administration municipale envisage très prochainement l’ouverture d’une bibliothèque communale ayant pour but de développer le goût de la lecture en procurant aux habitants de la commune les livres ou ouvrages qui seraient nécessaires à leur éducation ou leur délassement. Le maire Albert D’hondt et son conseil municipal vont mener à bien ce projet d’intérêt public.

La définition d’une bibliothèque communale.

Il est décidé que la bibliothèque fonctionnera dans un local spécialement affecté à la mairie. Elle sera distincte des bibliothèques scolaires actuellement existantes ou dont la création ultérieure pourrait être envisagée, et conservera le caractère d’œuvre communale sous la dépendance directe de l’administration municipale. Le fonctionnement de cette bibliothèque sera assuré en premier lieu grâce à des allocations budgétaires prélevées sur les ressources de la commune, dont le montant sera fixé par le Conseil Municipal. Elle acceptera aussi sous réserve d’examen dans chaque cas particulier les dons, legs et souscriptions éventuelles en argent ou en nature.

Bibliothèque de lecture et de prêt.

La bibliothèque fonctionnera à la fois comme bibliothèque de lecture et comme bibliothèque de prêt. Elle n’aura aucun caractère politique ou religieux et toute discussion sera formellement interdite dans le local qui lui est affecté. Les ouvrages de polémique violente de quelque origine que ce soit, en seront écartés. Il demeure entendu cependant que pour jouer efficacement son rôle, la bibliothèque sera largement ouverte à toute doctrine, religion, philosophie… sous le signe de l’information pure et objective.

Un comité d’inspection et d’achat.

La bibliothèque sera administrée par un comité d’inspection et d’achat de livres. Ce comité sera nommé pour sept ans par arrêté du ministère de l’Éducation Nationale, sur présentation faite par le Préfet, sur avis du maire. Il aura pour mission de veiller à l’observation du règlement, de déterminer sur proposition de ses membres ou du bibliothécaire ou encore en considération des désirs exprimés par les lecteurs, les ouvrages dont il conviendrait de faire l’acquisition et les abonnements qu’il serait utile de prendre. Le comité devra aussi s’assurer que les divers catalogues ou fichiers,que les registres d’inventaire sont tenus au courant. Il contrôlera d’une manière générale la marche de la bibliothèque et l’activité du bibliothécaire et il fera à l’administration municipale toutes suggestions qu’il estimera utiles au bon fonctionnement de l’œuvre.

Les conditions de fonctionnement.

La bibliothèque municipale sera ouverte les jeudi et samedi de chaque semaine, de 13 à 19 heures. Elle sera fermée les jours fériés et pendant tout le mois d’août pour le récolement des volumes, les réparations, la désinfection et la remise en ordre de la bibliothèque. Tous les ouvrages en cours de prêt devront rentrer pour le 15 juillet au plus tard. Pour être admis comme lecteur, il faut être âgé de 15 ans au moins et habiter la localité. Le prêt des livres est gratuit pour tous les habitants de la commune. La durée maximum des prêts est fixée à deux semaines. Chaque lecteur pourra toutefois demander l’échange de l’ouvrage prêté dès qu’il en aura achevé la lecture et aux jours prévus pour le fonctionnement de la bibliothèque. Le prêt est renouvelable une seule fois pour une période de deux semaines, mais le renouvellement doit être effectivement sollicité. Ce renouvellement ne pourra cependant être admis si l’ouvrage a déjà été retenu par d’autres personnes.

Inauguration de la bibliothèque en mars 1951 Photo NE

S’inscrire à la bibliothèque.

Toute personne désirant être admise comme lecteur et réunissant les conditions prévues demandera au bibliothécaire une formule appropriée. Elle remettra cette formule dûment complétée en présentant à l’appui les pièces justificatives d’identité faisant apparaître son âge et sa qualité d’habitant de la commune. Cette demande ne sera formulée qu’après que l’intéressé ait pris connaissance du règlement de la bibliothèque, la délivrance d’une carte de lecteur impliquant en effet de la part du bénéficiaire l’adhésion sans condition à ce règlement.

Si le lecteur est mineur (moins de 18 ans) la demande sera être présentée par le père à défaut par la mère ou la personne civilement responsable. Cette demande sera rédigée sur un imprimé également obtenu auprès du bibliothécaire et elle dégagera la responsabilité de l’administration en ce qui concerne le choix des lectures qui devra être contrôlé par la personne responsable. Le bibliothécaire pourra d’ailleurs refuser au mineur les ouvrages qui après étude seraient considérés comme ne pouvant se trouver entre toutes les mains. Le bibliothécaire contrôlera les notifications figurant sur les demande et il établira la carte de lecteur qui sera remise au demandeur. Cette carte devra être présentée pour obtenir le prêt d’un ouvrage. Lorsque la carte sera venue à expiration, le bénéficiaire en sollicitera le renouvellement de la part du bibliothécaire. Le prêt d’un ouvrage ne pourra être consenti que dans la mesure où le précédent aura été rendu. Le lecteur devra donc toujours en premier lieu remettre l’ouvrage emprunté au bibliothécaire et faire régulariser sa situation par le pointage de sa carte de lecteur.

Le bibliothécaire est choisi parmi le personnel municipal. Cette fonction a été confiée à M. Pierre Erkens, commis au bureau des écoles. M. Erkens est un garçon sympathique, jeune et plein d’allant. Il a pris à cœur son travail de bibliothécaire et il saura faire preuve de fermeté indispensable au respect du règlement intérieur et de tact pour concilier tous les désirs des habitués de la bibliothèque.

La nouvelle bibliothèque communale sera inaugurée le 24 mars 1951 en présence du Conseil Municipal et du secrétaire général M. Ghetemme qui définit les buts de l’institution, ses modalités de fonctionnement et ses moyens. À la suite de quoi, le maire Albert D’hondt souligne les grands services que l’œuvre rendra à la population et annonce qu’un crédit de 500.000 francs a été voté ce qui permettra en un an de doubler le nombre de volumes existants.

D’après les articles parus dans NE à l’époque

À suivre

Rue du Docteur Coubronne

Au 17ème siècle cette rue, qui joint actuellement la rue Jules Guesde à la Place de la République, n’est qu’une portion d’un simple sentier de terre, impraticable en hiver, permettant le passage des brouettes dont les ouvriers hémois se servent pour porter à Roubaix les pièces de tissus qu’ils ont fabriquées dans leur maisons « à l’otil ». Deux siècles plus tard, elle figure sur le plan cadastral comme une partie de la chaussée de Lille à Hem.

Extrait du cadastre de 1824 (Document archives départementales)

A la fin du 19ème siècle elle est éclairée par des becs de gaz. C’est le sieur Zaingraff qui obtient la concession pour éclairer 4 mois par an de 17h à 23h et se charge de l’entretien des lanternes, de l’allumage et de l’extinction. Peu après, la rue faisant partie d’une route départementale, sa largeur est portée à 11 mètres. Elle prend alors le nom de route de Saint Amand puis, en 1928, elle prend celui du Docteur Coubronne, une personnalité hémoise décédée en 1923. (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site).

Extrait du cadastre de 1824 (Document archives départementales)
La route de Saint Amand vue du centre au début du 20ème siècle en carte postale colorisée et la même rue vue de Hem Bifur à hauteur de Notre Dame de Lourdes (Documents collection privée)

L’école Notre Dame de Lourdes y est construite dès le début du 20ème siècle.(sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site). Puis, bien que cette route reliant le centre ville au carrefour d’ Hem Bifur soit encore bordée de champs des 2 côtés dans les années 1930, elle est ensuite très vite riche en commerces et activités de toutes sortes. Le docteur Léon Célestin Coubronne y exerce durant 50 ans au n°59 de la rue tandis que sa voisine du n°61 Rosalie Mulliez est couturière. (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site).

Vue aérienne de la rue en 1933 (Document IGN)
. L’ancien cabinet du Docteur Coubronne et la petite échoppe de sa voisine à la libération de Hem en 1944 (Documents Historihem)

Mme Dupriez y installe ensuite brièvement un salon de coiffure pour dames dans les années 1960, avant de déménager rue du Maréchal Leclerc. Puis les années 1970 voient une agence bancaire y emménager à savoir le Crédit du Nord qui y reste durant une vingtaine d’année avant de céder la place à la clinique vétérinaire du docteur Delforge devenue ensuite Clinique Vétérinaire de la Marque.

Publicité de 1968 de Mme Dupriez, du Crédit du Nord et Façade actuelle de la Clinique vétérinaire de la Marque (Documents Nord-Eclair et Google Maps)

L’estaminet Au beau coin y est installé au n°15, à l’angle de la rue Jules Ferry, et tenu par Lucien Mulliez et Félicie Prévost. Le couple, marié à Lannoy en 1885, a 3 enfants : Blanche-Marie, Jules et Raymond. Ils tiennent l’établissement durant plusieurs années et Lucien décède à l’hospice de Bondues en 1942. Comme souvent l’estaminet abritera ensuite également un réparateur de cycles. Depuis longtemps le bâtiment est revenu à usage d’habitation mais l’on distingue encore sur les briques de la façade rue Coubronne l’ancienne enseigne : Au beau coin.

Le couple Mulliez et 2 de ses enfants et plus tard les tenanciers du Beau Coin en famille sur leur pas de porte (Documents Historihem et collection privée)
La maison un siècle plus tard et un gros plan sur la porte et sur l’ancienne enseigne figurant encore sur les briques de la façade (Documents Google Maps)

Presqu’en face, c’est Jean-Louis Briffaut qui ouvre un café à l’angle de la rue du Cimetière (actuelle rue du 06 juin 1944) et de la route de Saint-Amand (actuelle rue du Docteur Coubronne) à Hem en 1863. L’établissement à l’enseigne « Au Tilleul » est repris en 1874 par Rosalie Jouveneau. Par la suite il deviendra l’Auberge du Tilleul. (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site).

Le café du Tilleul au début du 20ème siècle et l’auberge en 2022 (Documents Historihem et Google Maps)

Au n°4 de la rue Coubronne, juste à côté de l’école Victor Hugo qui se situe sur la Place d’Hem, se trouve une quincaillerie. Cette toute petite échoppe abritera encore la quincaillerie Denonne, qui vend de tout et notamment des articles de ménage, après la seconde guerre mondiale et même jusqu’au milieu des années 1960.

Carte postale comprenant la fin de la place et le début de la rue Coubronne (Documents Historihem)

Comme le montre la carte postale le magasin est installé dans la partie gauche de l’immeuble tandis que le n°2, dans la partie droite, est une maison d’habitation. Au début des années 2000 c’est le coiffeur Sup’hair qui est installé au n°2 et s’y trouve toujours 25 ans plus tard.

Publicité du salon de coiffure en 2004 et photos de la façade en 2008 et 2023 (Documents Nord-Eclair et Google Maps)

L’épicerie Dujardin se situe alors à l’actuel n°9 de la rue. Dans les années 1950, c’est l’épicerie Fardel qui s’y trouve, suivie un temps de la blanchisserie Lesaffre. A la fin des années 1960, la pâtisserie Lesage occupe les lieux avant de céder la place à la lingerie mercerie Lesage que l’on retrouve ensuite au n°5.

Photo de l’épicerie Dujardin au début du 20ème siècle et façade actuelle (Documents collection privée et Google Maps)

C’est au n°6 que Raymond Beghin-Droulez ouvre son petit magasin de droguerie, peinture, décors, vitrerie et décors funèbres. A la fin des années 1950, la droguerie devient une entreprise de pompes funèbres : Top Beghin. Ce commerce, très modeste à l’origine, est devenu une entreprise hémoise très connue (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site).

Publicités de Raymond Beghin (Documents Historihem)
Carte postale reprenant les n°2 à 8 de la rue Coubronne (Document collection privée)
Photos de la façade en 2008, 2012 et 2023 (Documents Google Maps)

Un médecin s’installe dans la rue au n°19. Pendant la seconde guerre mondiale, le docteur André Trinquet fait partie de la résistance. Par ses fonctions de médecin, il a droit à un vélomoteur et à l’essence pour sa voiture, atout considérable pour l’action du réseau auquel il appartient. Pris sur le fait alors qu’il transporte des armes il est arrêté et fait prisonnier à Flossenburg où il décède après 15 jours de détention. L’immeuble a, par la suite, été un temps occupé par les cabinets médicaux des docteurs Charles Delebarre puis Claude Moulin avant de reprendre un usage d’habitation.

Une ordonnance du Dr Trinquet en 1936, la succession des Drs Delebarre et Moulin et l’immeuble abritant son cabinet médical (Document collection privée et Google Maps)
Le Dr Trinquet dans la résistance en bande dessinée (Document Au temps d’Hem)

A suivre…

Remerciements à l’association Historihem et la ville de Hem ainsi qu’à Jacquy Deleporte, Christian Teel et Chantal Guillaume pour leur ouvrage Au temps d’Hem.

20 rue du Grand chemin

L’immeuble du 20 de la rue du Grand chemin est occupé dans les années 1930, 40 et 50 par l’entreprise de négoces de tissus Roger, Louis et Cie ; dans les années 60 et au début des années 70, par les Ets Rogier, grossiste en produits divers ( plastiques, aquariums etc ). En 1978, la concession des automobiles Volvo de Roubaix, Garage de l’Europe, située au 9 rue des Champs, dirigée par Pierre Platel, reprend le local du 20 rue du Grand Chemin et annonce son ouverture prochaine dans la presse locale.

Publicité Nord Eclair 1978

Les travaux d’aménagement du garage démarrent en Mai 1978, et sont dirigés par le maître d’oeuvre Jacques Onraet à Loos et qui habite résidence Chantilly à Roubaix.

Documents archives municipales

Le nouveau garage ouvre dans le courant de l’année 1979. Le local, beaucoup plus spacieux, permet l’installation des véhicules dans le grand hall d’exposition permanente. Des petits bureaux jouxtent la surface de présentation qui permettent de recevoir la clientèle pour des entretiens privés et discrets.

Publicité Nord Eclair 1979

Derrière, se trouve l’atelier de réparation et d’entretien avec du matériel dernier cri, et en particulier une nouvelle cabine de peinture. A noter que les entreprises chargées de la rénovation du bâtiment ont effectué un travail remarquable, compte tenu que l’immeuble a été considérablement éprouvé par le temps. Le concessionnaire Mr Platelle et son adjoint Mr Afelt annoncent toutefois que le garage de la rue des Champs sera gardé et réservé à la vente des véhicules d’occasion.

document collection privée

En Juillet 1987, le garage de l’Europe déménage à nouveau dans des locaux situés sur l’avenue Roger Salengro ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : 209 avenue Roger Salengro )

Publicité Nord Eclair 1987

L’ancien immeuble reste inoccupé quelques années. En 1998, la ville de Roubaix, désormais propriétaire du bâtiment du 20 de la rue du Grand Chemin, demande l’autorisation de le démolir car il est très vétuste et inoccupé depuis presque 10 ans.

document archives municipales

Un projet va voir le jour prochainement sur ce terrain d’une surface de 1769m2. ( à venir, sur notre site, un prochain article sur le Cosmos Bowling ).

document archives municipales

à suivre . . .

Remerciements aux archives municipales

Juin 1905

Le journal des sports de juin 1905

Publicité 1905 doc JdeRx

Aviron. Le cercle nautique l’Aviron de Roubaix a organisé une sortie dimanche dernier. Un double scull monté par les trois frères Mariage s’est rendu en excursion à Tournai. Partis à sept heures et demie de l’écluse du Sartel, ils étaient à Espierres à neuf heures et demie et à Esquelmes à dix heures et demie, d’où, après avoir déjeuné, ils repartaient à une heure et demie pour arriver à Tournai à trois heures. Rembarqués à quatre heures, ils étaient à Roubaix à huit heures, terminant les 70 kilomètres dans un état de fraîcheur remarquable malgré le soleil très ardent subi toute la journée. Aux régates de Valenciennes le 4 juin, le cercle nautique l’Aviron présentera un deux-débutants, un skiff junior, un deux-seniors et un quatre-seniors.

Cyclisme. Kramer, Bader et Piard sont à Roubaix depuis vendredi et s’entraîneront encore samedi en vue de la rencontre du 4 juin. Le grand jour approche. On apprend que Gougoltz, récent vainqueur des 80 kilomètres de Roubaix, a relevé le défi lancé par Oscar Lepoutre, pour un match de 60 kilomètres à courir le 18 juin au Vélodrome Roubaisien. L’enjeu accepté par Lepoutre est de 1500 francs.

Parc de l’Aéro-Club St Cloud collection particulière

Aérostation. Le concours d’atterrissage organisé par l’aéro-club de France et qui avait réuni six concurrents a été l’occasion d’un nouveau succès pour notre distingué aéronaute roubaisien, M. E.V. Boulanger. Le départ avait lieu au parc d’aérostation de St Cloud et il s’agissait d’atterrir le plus près possible d’un point déterminé. M. Boulanger, montant son ballon Eden, avait choisi comme point d’atterrissage la station de Sainville entre Étampes et Auneau à 60 kilomètres de Paris à vol d’oiseau. Il a effectué sa descente à 1500 mètres de l’endroit fixé, ce qui lui a valu le premier prix.

Escrime. L’Académie de Boxe de Roubaix inaugurait récemment la salle qu’elle vient d’ouvrir au 41 de la rue Nain sous la direction du sympathique professeur Victor Fort. Parmi les invités on pouvait remarquer MM. Champier administrateur de l’École Nationale, Salé proviseur du Lycée de Tourcoing, Félix Delescluse, Fraignac, Poullet, Huvenne et les principaux amateurs de notre ville. M. le docteur Rousseau dirigeait les assauts. Le soir un banquet cordial réunissait à l’Hôtel de la Bourse les tireurs étrangers et les membres de l’Académie.

Frank Kramer ext Wikipedia

Cyclisme. Malgré la pluie, le match Kramer Bader Piard a pu avoir lieu. En grand coureur, Kramer a gagné les trois manches dans un style impressionnant, malgré ses redoutables adversaires qui ont bien couru. Le célèbre américain s’est également adjugé le handicap. Enfin le match de motocyclettes est revenu à Bathiat qui à une allure vertigineuse a battu et de loin tous les records locaux.

Course à pied. Club des sports roubaisiens. Tous les sociétaires sont invités à se trouver ce mardi soir à la gare à sept heures et demie pour y recevoir comme il le mérite le champion J. Missant qui revient de Paris. Missant dans le meeting des Lilas a battu dans le 5000 mètres Henri Prévost le champion de France. Il s’est classé second dans le 300 mètres, premier ex æquo (dead heat) au 3000 mètres.

Aviron. Le cercle nautique l’Aviron de Roubaix a remporté aux régates internationales de valenciennes, un premier prix en deux-débutants (Goblet-Deveugle). La commission du cercle nautique se réunira en son local du Café Moderne le mardi 6 juin pour évoquer l’organisation des régates internationales du 2 juillet.

Moto. Un groupe de motocyclistes est en formation chez M. Decoeyère 42 rue de Blanchemaille à Roubaix. Une première réunion servira à préparer une excursion de motocyclistes à Liège pour le dimanche et le lundi de la Pentecôte, afin de se joindre au groupe d’excusrsionnistes du Nord Touriste.

Aviron. Les grandes régates internationales organisées par le Cercle Nautique l’Aviron de Roubaix auront lieu le dimanche 2 juillet à trois heures sur le canal du Blanc-Seau. Au programme, courses de deux-débutants, skiff junior, deux juniors, deux seniors, quatre juniors, quatre seniors, skiff senior. Le parcours sera de 2.400 mètres avec quatre virages et de 1.200 mètres avec deux virages.

Oscar Lepoutre vainqueur de Gougoltz doc JdeRx

Cyclisme. C’est sous un soleil resplendissant que s’est déroulée la course de 60 kilomètres opposant Gougoltz et Lepoutre dans le cadre du Vélodrome Roubaisien. À peine 3.000 personnes pour y assister ! Lepoutre a justifié sa réputation d’invincibilité sur la piste roubaisienne a battu Gougoltz mais il faut préciser que ce dernier n’a pas été heureux avec son service d’entraînement. Dans la course de motocyclettes qui a suivi, Bathiat a de nouveau gagné à une allure vertigineuse et avec son audace habituelle.

Géo Malfait doc Wikipedia

Courses à pied. Les championnats de France (U.S.F.S.A) se déroulaient à Paris, sur la piste du Racing Club de France, au bois de Boulogne. Le roubaisien Malfait (RCR) remporte les titres de champion de France du 100 mètres plat et de 400 mètres plat. Les autres roubaisiens qui ont bien figuré dans les autres classements sont : Sartorius 3e saut en hauteur, Jarnicoton 3e saut en longueur, Eynard 1er lancement du disque.

Tennis. Le tournoi international et interclubs du Racing Club de Roubaix. Quarante cinq amateurs sont inscrits au tournoi qui se déroulera le 25 juin sur les courts de la rue de Beaumont. On y verra donc aux prises des joueurs de Roubaix, Valenciennes, Denain, Courtrai, Lille, Douai, Paris.

Août 1896 une fabrique de colle à Wattrelos

Une enquête « commodo et incommodo » est lancée en ce début août sur la demande de M. Henri Deschamps concernant l’établissement d’une fabrique de colle à Wattrelos. Des affiches portant le texte d’un arrêté préfectoral en date du 23 juillet réglementant cette enquête ont été apposées ces jours derniers à Wattrelos, Bondues, Croix, Forest, Lys lez Lannoy, Mons en Baroeul, Mouvaux, Neuville en Ferrain, Roubaix, Toufflers, Wasquehal et Willems. Côté belge, Bailleul, Dottignies, Estaimpuis, Evregnies, Herseaux, Leers Nord, Luingne, Mouscron, Néchin et Templeuve ont été informées.

En tête Les Colles du Nord doc BNRx

Cette fabrique de colle gélatine pour apprêts sur tissus serait établie sur le territoire de Wattrelos entre le ruisseau « Le Carihem » et le canal de Roubaix, au lieu dit la Planche Sainte Marguerite.

Une enquête « commodo et incommodo » est une enquête publique et une procédure légale qui « a pour objet d’assurer l’information et la participation du public ainsi que la prise en compte des intérêts des tiers lors de l’élaboration » de certaines décisions administratives relativement locales concernant notamment la plupart des projets de travaux, d’ouvrages ou d’aménagements devant comporter une évaluation environnementale et/ou nécessitant une autorisation environnementale.

On procède ainsi pour des établissements comme des brasseries, tanneries, fonderies, bref tout ce qui peut générer des odeurs désagréables pour l’environnement. Le projet de fabrique de colle va fonctionner avec des morceaux d’os, ce qui va donner après traitement une colle d’origine animale utilisée pour les apprêts dans le textile.

Le fondateur de cette entreprise est Henri Deschamps, lequel n’est pas un inconnu pour les roubaisiens et les amateurs de journaux. Au sortir de sa période militaire, dans le même peloton qu’ Alfred Reboux, Henri Deschamps entre en politique en soutenant en 1877 Achille Scrépel, puis Alfred Motte au Conseil Général. Mêlé par la suite à tous les incidents politiques, il combat avec vigueur les idées collectivistes. Il est élu conseiller d’arrondissement en 1889 et le fut jusqu’en 1892 au moment où la création de trois cantons nécessitèrent de nouvelles élections qu’emportèrent les collectivistes. En février 1893, il crée avec Jules Noyelle une feuille hebdomadaire de combat, le Roubaisien. Il se présente aux élections législatives de 1893 mais il est battu par Jules Guesde et Louis Vienne. Il sera l’un des promoteurs de l’Union Sociale et Patriotique, le parti de reconquête d’Eugène Motte. Le Roubaisien s’interrompt en 1896. Puis Henri Deschamps disparaît un temps de la scène politique.

La manchette du Roubaisien doc BNRx

La création de cette fabrique de colle en 1896 est-elle une reconversion de l’homme politique ? Son entreprise est désormais connue comme la société anonyme Les Colles du Nord au capital de un million de francs. Elle fabrique des engrais, des colles chimiques et des colles gélatines, neutre pour apprêts ou liquide pour encollage de chaînes. Elle se situe à Wattrelos, à deux pas du canal et de la route de Leers. L’homme se marie l’année suivante, en bon industriel rangé.

C’est mal le connaître. Il resurgit en 1906 après l’échec d’Eugène Motte à la députation, et crée un nouveau journal Le Petit Roubaisien, participe à la création de la Fédération républicaine anti-collectiviste. Mais c’est trop d’activisme, il décède d’une crise cardiaque en 1910.

Extrait de Wattrelos fin de siècle 1890-1900 Atemem éditions

Restaurant Richard Lenoir – rue Pierre Motte

Marc-Christian Landuydt, 36 ans en 1999. Lillois d’origine, il a travaillé dans le domaine de la restauration sur la région parisienne pendant de nombreuses années. Il tombe sous le charme d’une grande maison bourgeoise au 39 rue Pierre Motte à Roubaix, et décide de s’y installer pour créer un restaurant d’affaires et de détente.

Plan cadastral

L’endroit est idéalement bien placé, entre l’hôtel de Ville et Eurotéléport. Marc crée son restaurant d’affaires, il est très optimiste car cette activité est inexistante dans le quartier. La clientèle ciblée, ce sont bien sûr les chefs d’entreprise d’Eurotéléport pour les repas d’affaires.

Projet de façade ( Document archives municipales )

En Janvier 1999, il demande donc un permis de construire pour un changement de destination du rez de chaussée, dans lequel il va aménager son restaurant. Il dirige les travaux avec goût et passion. Tout est prévu, le hall d’accueil, la grande salle de restaurant, la cuisine moderne, et les toilettes pour les personnes à mobilité réduite.

Plan du restaurant ( document archives municipales )
publicité Février 1999 ( document Nord Eclair )

Le restaurant Richard Lenoir ouvre au printemps 1999. Marc a recruté un chef de renom : Patrice Liévin, 35 ans, qui impose sa signature en cuisine pour contribuer à asseoir la notoriété du restaurant roubaisien. La carte change régulièrement mais garde continuellement des plats classiques tels que : biche rôtie au thym, gelée de ris de veau aux légumes, foie gras maison, etc. La carte des vins est complète et magnifique avec des prix proposés abordables.

document Nord Eclair

Pendant toute l’année 1999, Marc Landuydt communique avec de la publicité dans la presse locale.

document Nord Eclair

Au début du mois de Décembre 1999, Marc est conscient qu’un événement exceptionnel se prépare : le passage à l’an 2000. Il met les petits plats de 1999 dans les grands de 2000, et propose un menu gastronomique pour ces fêtes de fin d’année.

document Nord Eclair

Dans le courant de l’année 2000, pour le premier anniversaire du restaurant, Marc invite de nombreux clients, amis et voisins pour fêter cette première bougie. Avec son équipe, il n’a pas ménagé ses efforts toute cette année pour arriver à ce résultat encourageant : accueil de qualité, immeuble de classe, cuisine haut de gamme à prix raisonnable. A noter pour cette soirée, la présence de Jacky Paoli, conseiller municipal délégué au commerce, et Marie Harmand, présidente honoraire des commerçants du centre.

document Nord Eclair 2000

Malheureusement l’année 2001 s’avère fort difficile. Les résultats escomptés ne sont pas au rendez vous, malgré tous les efforts que Marc et son équipe ont fournis. Le restaurant ferme ses portes en fin d’année 2001, après 3 années d’existence, et l’immeuble redevient comme il était auparavant.

Photo BT

Remerciements aux archives municipales.

Fête de la bière

En 1962, la première fête de la bière à Hem connait un grand succès. Elle est organisée par l’association « Les amis de Beaumont », sous le patronage du journal Nord-Eclair, et vaut le déplacement. Cette association, née avec le nouveau quartier, a pour but d’y promouvoir, toutes œuvres sociales, culturelles et sportives.

Organisation en 1962 de la grande fête de la bière (Document Nord-Eclair)

Ainsi en octobre 1962, la fête débute, le samedi après-midi, sur la place de Verdun, avec un tournoi de pétanque réunissant une vingtaine de triplettes des villes des environs. Puis une coupe est remise aux gagnants par le journal juste avant l’arrivée de la Musique du 43ème RI. Un millier d’enfants se rassemble alors pour participer à une retraite aux flambeaux emmenée à travers les rues principales du quartier par les soldats musiciens qui donnent ensuite un concert sur la place de Verdun.

Illustration du journal (Document Nord-Eclair)

Puis une foule d’environ 2000 personnes participe, sous le vaste chapiteau dressé devant l’église Saint-Paul, à la Nuit de Nord-Eclair et des Amis de Beaumont. L’orchestre Victor Charlier remporte un vif succès durant le bal qui y clôture la journée.

Le grand bal du samedi soir ; disque publicitaire (pour la lessive Viva) de Victor Charlier et son orchestre (Document Nord-Eclair et Discogs)

Le lendemain dimanche, un apéritif concert avec la fanfare Saint-Corneille et un jeune orchestre « les Chahuteurs » ouvre les festivités. Puis, sous le grand chapiteau, la foule assiste à des exhibitions de la section artistique « La Patriote » de Croix et du groupe folklorique polonais de Roubaix avant l’arrivée de la caravane publicitaire suivie du grand orchestre « Die Alte Bayerische Kapelle », rentré d’une tournée triomphale dans les capitales et grandes villes d’Europe.

La grande kermesse se termine ainsi sous le chapiteau animé comme dans les grandes fêtes bavaroises de la bière, au son des danses typiques de Bavière, tandis que la foule déguste choucroute mais aussi sandwiches et frites sous les cotillons. Les musiciens, soucieux de plaire au plus grand nombre font également danser aux spectateurs charleston, twist, valses et tangos.

Annonce de la fête de la bière en 1963 (Document Nord-Eclair)

Forte de son succès, la fête est renouvelée l’année suivante, en octobre 1963, toujours grâce à l’association « Les amis de Beaumont » et cette fois sous le double patronage du journal Nord-Eclair et de Volkswagen, en la personne du concessionnaire G. Beulque de Tourcoing. Le chapiteau est cette année conçu pour recevoir le double de participants.

Au cours de cette fête, qui se veut « comme à Munich », on peut boire des grès d’un litre et d’un demi-litre de bière et déguster de succulentes spécialités munichoises. Quant aux orchestres chargés d’animer la fête, il s’agit de grandes formations spécialisées dans les fêtes de la bière avec leurs joyeux animateurs. Les danses pittoresques du Tyrol alternent avec les danses modernes grâce à la grande formation « Lou Garou et son ensemble show » et Alain Donnez et ses Tonnerres.

Alain Donnez ; Lou garou et son ensemble show (Documents Nord-Eclair)

Ces joyeuses festivités comportent de nombreuses attractions et vedettes surprises. Le samedi, une caravane publicitaire comprenant une vingtaine de véhicules prend la route, musique en tête, pour annoncer la fête de la bière dans les principaux quartiers des villes de Hem, Lannoy, Lys-lez-Lannoy et Roubaix. On peut y admirer notamment toute la gamme des nouvelles Volkswagen du garage Beulque. La caravane se clôture avec le char des bières Setz Braü sur lequel se produit l’orchestre « Die Landliche Blaskapelle ».

Publicité des années 60-70 du garage G. Beulque (Document collection privée)

Malheureusement, en début de soirée, une averse empêche le traditionnel défilé des allumoirs. Puis le soir c’est la Nuit de Nord-Eclair et des Amis de Beaumont avec les deux formations citées plus haut mais aussi un grand orchestre de 25 musiciens : « Die Tiroler Blaskapelle », très applaudi.

L’orchestre Die Tiroler Blaskapelle (Document Nord-Eclair)

L’animateur Serge Desbruyère, de la RTF (Radio-diffusion Télévision Française), monte ensuite sur scène pour féliciter les musiciens bavarois et annoncer le groupe suivant, tandis que, sur la piste de danse, évoluent sans arrêt un bon millier de danseurs. Le bal se clôture avec le groupe des « Dauphins » qui joue des twists pour la jeunesse et les éliminatoires de l’élection de la Reine de la Bière ont lieu en fin de soirée.

Triomphal succès des orchestres bavarois (Document Nord-Eclair)

Le lendemain, dimanche, se déroule la journée de la bière avec 2 formidables orchestres bavarois : « Die Alte Bayerische Kapelle » et « Die Landliche Blaskapelle ». Une assiette géante de choucroute est proposée à la dégustation et de nombreuses attractions ont lieu durant toute la journée. C’est à 21h qu’a lieu l’élection de la Reine de la Bière : Yolande Duchemin. Au total, pour cette année 1963, plus de 6000 personnes sont accueillies tout au long du week-end, faisant de cette fête un franc succès malgré un temps très mitigé.

L’orchestre bavarois en tête de la caravane publicitaire (Document Nord-Eclair)

Les amis de Beaumont font leur publicité dès le début septembre de l’année 1964 pour la nouvelle kermesse de la bière. Forte du succès de l’année précédente et du patronage du journal Nord-Eclair, l’association voit grand pour cette nouvelle fête annuelle et fait installer un chapiteau de 2.000 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 3000 personnes.

Publicités pour la kermesse de la bière 1964 et chapiteau installé avec plan pour le trouver (Documents Nord-Eclair)

Le programme est alléchant : le samedi la caravane publicitaire comprend la caravane Nord-Europe et plusieurs commerçants et elle est animée par l’orchestre bavarois « Die Bayerische Bierpot ». Le dimanche le grand orchestre « Die Alte Bayerische Kapelle » participe à la grande journée de la bière suivie d’un apéritif concert avec « les Inconnus ».

Les Inconnus (Document Nord-Eclair)

Dans l’après-midi c’est une succession d’attractions : le ventriloque Fred et son Jacky, des jeux scéniques présentés par Jodel, les clowns Jo et Rico et les Joyeux Compagnons. Puis c’est à nouveau l’orchestre bavarois « Die Alte Bayerische Kapelle » qui revient mettre l’ambiance dans la soirée et faire danser l’ensemble des participants.

Le grand orchestre « Die Alte Bayerische Kapelle » (Document Nord-Eclair)

Après 3 ans d’absence, en 1968, la kermesse de la bière est de retour à Hem, toujours sous le patronage de Nord-Eclair, mais elle se déroule dans la salle des fêtes sur une journée et elle est organisée au profit des écoles privées des villes de Hem et Lannoy. Une grande tombola est organisée avec, comme 1er prix, un réfrigérateur à prendre à l’école Saint Charles de la rue Jules Guesde.

Une partie de l’assistance (Document Nord-Eclair)

A l’heure du midi, un concert apéritif assuré par la Musique de Lannoy remporte un certain succès auprès du public qui se presse nombreux dans la salle, trop petite pour accueillir l’ensemble de ceux qui souhaitent participer. Puis la kermesse bat son plein et fait salle comble avec la participation de l’orchestre bavarois…du Douaisis : « Die Lander Freunde » qui maintient une ambiance extraordinaire jusqu’aux environs de minuit.

La Musique de Lannoy (Document Nord-Eclair)

La fête de la bière hémoise ne survit pas à la décennie 1960 et ce n’est qu’en 2019 qu’une nouvelle tentative est lancée, concomitamment avec les journées du patrimoine, à la ferme Franchomme : le Salon de la Bière. Les deux journées sont conçues pour mettre en avant les micro brasseries du secteur grâce à une expositions, des ateliers et une dégustation.

Affiche de 2019 lors des journées du patrimoine (Document Ville de Hem)

60 ans après la première fête de la bière hémoise, en septembre 2022, sur 2 jours, une nouvelle édition est lancée. Elle a lieu à la ferme Braquaval où s’est installée la brasserie Les Tours du Malt (sur le sujet de la ferme Braquaval voir un précédent article édité sur notre site). Le programme consiste en une visite de la brasserie, un atelier sur le brassage de bière, une vente de bières et de produits dérivés et des jeux flamands.

Affiche de la fête de la bière en 2022 et photos du lieu (Document Ville de Hem et Voix du Nord)

L’événement est renouvelé l’année suivante sur une journée, en Octobre, avec une dégustation et vente de bières locales, ainsi que de cookies aux drèches, céréales issues du brassage, et des jeux flamands mis à disposition des petits et grands. Puis un échange est mis en place avec des brasseurs suivi, en fin de matinée, d’un atelier sur les accords bière et fromage, autour d’un apéritif. Le midi la restauration est prévu au restaurant l’Etable et des foodtrucks sont présents sur le site. Une animation musicale est assurée par un DJ, durant toute la journée qui se clôt par le tirage au sort de la tombola, suivi d’un concert.

Affiche de 2023 et photos de presse (Document Ville de Hem et Vozer)

Il apparaît que depuis le succès triomphal de la fête organisée en 1964, rassemblant plusieurs milliers de personnes, les différents événements qui ont tenté de la faire revivre n’ont pas rencontré le succès escompté. L’absence d’orchestre bavarois à l’animation peut en être l’une des explications.

Remerciements à la Ville de Hem

Florimond Lecomte

Le 24 avril 1944 s’éteignait un grand militant socialiste wattrelosien, Florimond Lecomte. Il est pour ainsi dire mort en fonctions, car il était maire depuis le décès de son prédécesseur et ami Henri Briffaut en 1938. Il n’aura donc pas connu ces instants de joie et de délivrance qu’a entraîné la libération de la France obtenue à partir du débarquement de juin et acquise dès septembre.

Florimond Lecomte doc Mairie de Wos

Florimond Lecomte est né le 15 février 1856 dans le quartier de la Vieille Place à Wattrelos d’un père tisserand. À vingt ans il fait son service militaire dans l’artillerie de marine, il est brigadier en 1878, sous chef artificier en 1879, remis brigadier en 1879, puis cassé de son grade. Il obtient son congé en 1881, mais son certificat de bonne conduite lui est refusé. Admis dans la réserve en 1882, il effectue des périodes en 1883 et 1885, à nouveau dans la réserve en 1886, 1896, puis il est définitivement libéré en 1902. Pourquoi ce grand gaillard (1, 72) aux yeux bruns a-t-il été rétrogradé ? L’armée reste muette à ce propos.

Entre-temps notre homme s’est marié en 1884 avec Irma Moerman originaire de Warcoing. Ils vivent ensemble à Lys-lez-Lannoy pendant quelques années puis reviennent à Wattrelos en 1889. Ils habitent alors au hameau du Crétinier. Irma donnera six enfants à Florimond, les trois premiers sont nés à Lys les trois suivants à Wattrelos.

Florimond Lecomte est toujours tisserand, il a rejoint la section locale du Parti ouvrier de Wattrelos créée par Henri Briffaut en 1886. Dès lors sa vie est liée à la politique. Dès 1890 Florimond habite dans la rue de Tourcoing. Là se trouve la Maison du Peuple, siège du parti socialiste local et la Coopérative l’Humanité.

La Maison du Peuple rue de Tourcoing Coll Particulière

Florimond Lecomte se présente aux élections municipales de 1892 et il est élu dans la section du Crétinier. Il est ainsi le premier collectiviste au Conseil Municipal de Wattrelos. Henri Briffaut est alors conseiller d’arrondissement. Les deux camarades seront élus au Conseil Municipal en 1896.

Le siège social de la coopérative l’Humanité de Wattrelos, fondée en 1897, est basé au 190, rue de Tourcoing. Florimond Lecomte y prend une part active. En 1930, elle totalisait 2000 sociétaires, et son CA 2.000.000 francs, la nature de ses marchandises était : Pain, Boucherie, Charbon.

Juste derrière la maison du garde barrière, l’estaminet de Florimond Lecomte Coll Part

En 1910, Florimond Lecomte est cabaretier, au n°75 rue Pierre Catteau, juste à côté de la maison du garde barrière. En 1944, il habitait au 1 rue Henri Carette.

Florimond Lecomte est premier adjoint depuis 1912, il s’intéresse aux finances communales, il fonde en 1913 l’œuvre des consultations de nourrissons, dont il est le président. Il aura fait fonction de maire pendant la déportation d’Henri Briffaut (14/18), et durant la longue maladie des derniers instants du mandat de Briffaut.

Une rue porte son nom depuis le 4 février 1945, de la rue de Leers jusqu’à la rue Négrier.