Rue des Patriotes

La rue de l’église sur le cadastre début XIXe extrait ADN

La rue des Patriotes commence au carrefour formé par la rue Joseph Leroy et la rue de Néchin, et se termine devant l’église Saint Vaast, ce qui lui valut d’être autrefois nommée rue de l’église. Elle devint ensuite la rue Thiers en 1927 puis par décision du 5 mai 1948, rue des Patriotes. C’est la rue commerçante de Leers qui s’est construite année après année, comme on peut le découvrir par la lectures des recensements.

La rue de l’église (>1926)

Elle n’apparaît dans les recensements qu’en 1926 entre la Place et la rue de Néchin pour une vingtaine de numéros. Côté impairs, la rue s’ouvre avec au n°1, une maison qui était un genre de café hôtel pour voyageurs de passage ou pour douaniers, et qui comportait cinq chambres pour logeurs. Au n°9 se trouvaient des charpentiers, au n°15 un commerce de lingerie.

La rue de l’église autrefois. CP Collection Particulière

Côté pairs, au n°10 un menuisier, au n°16 un maréchal constructeur et ses fils, au n°18 un commerce de phonographes. Au n°20 un commerce de lingerie, au 24, le boulanger, au 26 un marchand de tissus. À cette époque, la rue de l’église est donc majoritairement une rue d’artisans avec peu de commerces.

Rue Thiers (>1948)

En vingt ans, la rue a affirmé et diversifié sa vocation commerciale : des cafés, des épiceries côtoient désormais les artisans. Côté impairs, le café hôtel n°1 a été repris par un facteur et sa femme tient le café. Au n°3 une fleuriste s’est installée en 1945. Au n°7 un café s’est ouvert en 1933. Au n°9 les charpentiers sont toujours là, en 1946 leur succède un électricien. Une boucherie coopérative est mentionnée au n°13, une chapelière au n°17, puis en 1946 un imprimeur et une librairie. Au n°19 en 1936, des menuisiers, père et fils, en 1946 le fils a repris seul l’affaire. Au n° 27 en 1936 sont mentionnées deux épicières dont les enfants vont se marier et vont reprendre le magasin en 1946.

La rue Thiers et ses commerces CP collection familiale

Côté pairs, au n°2 se trouve un laitier devenu crémerie en 1946. Au n°6 une mercerie est indiquée en 1936. Au n°8 en 1936, un estaminet avec une bourloire. Au n°10 il y avait un bâtiment de boulangerie, bientôt remplacé en 1936 par un café. En 1946 le cafetier est receveur buraliste. Au n°12 on trouve le gérant d’une coopérative de boulangerie et au n°14 le gérant de la coopérative l’Avenir de Lannoy. Au n°16 le maréchal ferrant est toujours présent et sa femme tient une quincaillerie. Au n°18 l’électricien est toujours là. Au n°20 il y a un commerce de lingerie, qui deviendra une mercerie en 1946. Au n°24 le boulanger est toujours là. En 1946, la boulangerie se poursuit avec un successeur. Au n°26 une mercerie en 1936, reprise en 1946. Au n° 32 en 1936 une épicière, dont le commerce est repris en 1946.

L’alignement de 1953 Photo NE

En 1953, il est procédé à l’alignement de la rue Thiers et ainsi disparaît le n°7 bientôt remplacé par un nouvel établissement pour le café Vandamme.

Rue des Patriotes

Aujourd’hui la rue des Patriotes a conservé sa vocation commerciale, tout en accueillant de nouveaux services. Côté impairs, on trouve au n°1 marchand de fromages, au n°3 une mercerie, au n°5 une supérette. La poissonnerie de la rue du Général de Gaulle est venue s’adjoindre au café du n°7. Le n°13 est toujours une boucherie charcuterie, au n°15 il y a à présent un salon de coiffure. Au n°17 un magasin de vêtements. Au n°23 un établissement de vente à emporter précède la Caisse d’Épargne au n°25. Un salon de coiffure au n°27 et un magasin d’optique au n°29 terminent la rue.

La rue des Patriotes années soixante CP collection familiale

Côté pairs, une agence immobilière est au n°2, suivie de plusieurs deux instituts de beauté. Au n°14, un restaurant pizzeria fait aussi de la vente à emporter. On retrouve le café buraliste qui occupe à présent le n°16. Puis ce sont deux banques l’une à côté de l’autre, aux n°18 et 20. Un espace audition occupe le n°22, et le boulanger du n°24 a dû fermer. Un espace santé est mentionné au n°28, un marchand de fruits au n°32 et la rue se termine avec une agence immobilière au n°34.

La rue des Patriotes subit la concurrence des supermarchés tout proches mais continue de défendre ses services de proximité. La réfection prochaine de sa chaussée et de ses trottoirs devrait améliorer l’accès et l’attractivité de la rue des Patriotes moderne.

On lira avec intérêt les relevés effectués par Leers Historiques dans ses cahiers d’histoire locale de Leers : les estaminets leersois (2009) l’évolution du commerce à Leers (2020) pour y trouver les noms des commerçants.

Sources : recensements, Nord éclair

Tissage et impression sur étoffes Henri Duprez

La société Duprez, fondée en 1919, s’établit à Hem, des n°46 à 52, avenue de la Gare, actuelle avenue Henri Delecroix, en 1928, au lieu-dit les Bas Prés, au milieu des champs. L’usine est consacrée au tissage, la teinture, l’apprêt et l’impression sur tissu de coton, spécialisée dans la toile à matelas.

Photo aérienne de l’usine en 1933 (Document IGN)

Né le 15 février 1904 à Wattrelos, fils d’Alcide Duprez, industriel, et de Léonie Vanhoutte, Henri Duprez a épousé en 1927 Agnès Leman, avec laquelle il aura cinq enfants. Il est ingénieur de l’école du génie civil, après des études au pensionnat « La Visitation d’Audenarde », à Saint-Louis et Notre Dame des Victoires à Roubaix, où il rencontre Jean Catrice avec lequel il noue une amitié durable.

Une des premières cartes de visite de l’entreprise (Document collection privée)

Bien vite cette société à responsabilité limitée, teinturerie, tissage et apprêts, spécialisée en toile à matelas, qui fonctionne avec des représentants dans les environs de Roubaix, se développe dans le domaine des coutils et literie en tout genre, velours et tissus d’ameublement et se voit adjoindre des « maisons » à Paris, rue du Faubourg Saint-Antoine, à Lyon, 156 rue Vendôme, à Marseille, 33 rue Sainte et à Bordeaux, 41, cours Victor Hugo. L’usine hémoise reproduit également des œuvres d’art sur textile.

Une des cartes de visite suivantes (Document collection privée)
Reproduction d’oeuvre d’art (Document Proantic)

En 1934, celle-ci est répertoriée dans l’annuaire de la production de Roubaix, comme tissage, teinture et apprêt de coutils et tissus d’ameublement. Deux ans plus tard, Henri Duprez fonde également la société africaine de tissage et teinture à Casablanca, puis, 11 ans plus tard la Cotonnière africaine à Alger, une usine de filature, tissage et teinture. Patron aux idées sociales avancées il crée les premiers congés et instaure l’intéressement des ouvriers aux bénéfices de l’entreprise.

Extrait de l’annuaire de la production de Roubaix en 1934 (Document collection privée)

Lors de la seconde guerre mondiale, il est mobilisé fin août 1939 mais libéré dès le mois d’Octobre pour raisons familiales. Mais en juin 1940, réfugié avec son épouse et ses 5 enfants à Fort-Mahon, et malgré la présence des allemands, il installe un poste radio sur accus, la ville étant privée d’électricité, pour écouter la diffusion publique des appels du Général De Gaulle, et pense rejoindre l’Angleterre. Mais tout compte fait, il estime avoir beaucoup à faire en restant en France et commence son travail de résistant, grâce à l’obtention d’un laisser-passer de la part des autorités allemandes lui permettant de rentrer à Hem.

Il s’occupe des prisonniers français stationnés en France et en Belgique. Il essaie, en vain, de retrouver dans les camps de prisonniers en Belgique et en Hollande, son ami Raoul Broutin, neveu de Jean Lebas. Mais il ne revient pas bredouille car il ramène une valise de lettres remises par des prisonniers n’ayant aucun moyen de correspondance.

Puis il part voir d’autres prisonniers en France et facilite l’évasion de plusieurs d’entre eux. Chaque fois il ramène des paquets de lettres et fait même insérer une annonce dans l’Echo du Nord en 1940 pour informer le public que partout dans la région bordelaise il se charge de lettres et commissions, avant de partir pour Bordeaux chargé de 3 valises.

En-tête du journal l’Echo du Nord (Document BNF)

A Toulouse, la même année, il tient une réunion publique devant les réfugiés du Nord, au cours de laquelle il tient des propos anti allemands qui lui valent d’être ramené à la gare par un chef de sûreté qui le menace d’arrestation. Il retrouve l’usine de Hem sinistrée et emploie toute sa main d’oeuvre disponible à sa reconstruction, en espérant n’avoir jamais à travailler pour les allemands.

Un an plus tard, il réunit les délégués du personnel pour leur exposer le choix qui s’offre à l’entreprise : « travailler en partie pour l’ennemi ou fermer l’usine jusqu’à la fin de la guerre ». A l’unanimité la reprise du travail est décidée, mais ne sont acceptées que des matières premières de provenance allemande et toutes les astuces sont bonnes pour retarder les livraisons des articles tissés. Les seules livraisons sont effectués aux dépôts allemands de Croix où elles sont bloquées jusqu’à la libération.

Photos de la Sainte-Catherine dans l’entreprise en 1942 (Documents collection privée)

Henri Duprez est le premier maillon de la chaîne constituée à Hem par les mouvements de résistance. En mettant en place son service postal clandestin il devient le messager anonyme qui rend service à la population hémoise. Parallèlement il constitue un groupe de résistance avec Jean Chevalier, imprimeur, du nom de « La Vraie France » dont il est responsable et qui assure différentes missions :

-la rédaction et la diffusion de journaux clandestins : « les Petites Ailes », journal créé par Jacques-Yves Mulliez, et la « Vraie France », journal du réseau.

En tête du journal clandestin dactylographié : les petites ailes (Documents Wikipedia )

-l’hébergement des anglais bloqués dans les environs ; ainsi, plusieurs centaines de britanniques ont trouvé refuge dans des familles modestes de Hem et des environs.

-la conduite de ces anglais en France Libre ; quelques 200 soldats sont ainsi passés du Nord vers le Sud.

-la réunion de documents pour les services secrets : renseignements militaires, mouvements de trains, effectifs, plans…, transmis à l’Etat-Major allié par radio, à l’aide d’un poste clandestin

-fourniture de fausses cartes d’identité : environ 5000 cartes sont ainsi délivrées aux soldats anglais, aux prisonniers, aux réfractaires, aux juifs…

-constitution du premier corps francs : unité spéciale d’infiltration et de reconnaissance en profondeur, qui devient ensuite la 17ème compagnie du MLN (Mouvement de Libération du Nord) en 1944 lequel fournit les cadres de l’état major FFI de la place de Roubaix et de ses cantons.

Fin 1942, Henri Duprez, avec le pasteur Pasche et Gustave Leignel de Marcq-en-Baroeul, est à l’origine du Secrétariat d’assistance judiciaire devant les tribunaux allemands. Le but de ce comité est de procurer des avocats français parlant allemand pour assurer la défense des détenus de la prison de Loos dirigée par le capitaine allemand Otto Simbler.

C’est la preuve éclatante que les français n’abandonnent pas à leur triste sort les résistants capturés et emprisonnés. Leur réconfort matériel et moral et celui de leur famille est une priorité et des fonds sont ainsi mis à disposition des familles privées de ressources. Au sein même de la prison est installée une cuisine qui assure des repas chauds aux frais de l’organisation.

Certificat d’emploi d’une employée en 1944 (Document collection privée)

Toutes ces actions n’empêchent pas Henri Duprez d’être dénoncé par un « ami » auprès du Commissaire de la République à la fin de la guerre : lui sont reprochés ses nombreux voyages, dont la cause est pourtant connue, sa collaboration avec l’ennemi, alors qu’il s’est publiquement opposé au travail pour celui-ci, d’avoir fait du marché noir dans son usine de Gironde, alors qu’il y recueillait les réfractaires du STO (Service du Travail Obligatoire), d’avoir hébergé un homme recherché par la résistance ou de n’avoir pas dénoncé la cache d’un milicien…

Fort heureusement les faits parlent pour lui et le Commissaire de la République le missionne pour assurer les réquisitions et protections de locaux, notamment ceux du Journal de Roubaix. Par ailleurs, capitaine FFI, il est nommé président du comité local de libération de la ville de Hem. A cette époque il est domicilié avec sa famille au n°5 place de la Liberté à Roubaix à côté de la Banque de France, où il réside encore dans les années 1950.

Le n°5 Place de la Liberté de nos jours (Document Google Maps)
Le brassard Commissariat de la République d’Henri Duprez (Document Musée de la résistance en ligne)

Dans le Ravet-Anceau de 1945, l’entreprise apparaît au nom de Duprez et Cie, toiles à matelas, avenue de la Gare. Tout en dirigeant son entreprise, de mars 1945 à octobre 1946, Henri Duprez dirige également les activités du Service Régional des recherches des crimes de guerre ennemis commis dans le Nord sauf en ce qui concerne le massacre d’Ascq, sur lequel il publie néanmoins plusieurs rapports.

A suivre…

Remerciements à la ville de Hem, l’association Historihem ainsi qu’à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui

Alain Dequeker

Le 170 rue de Lannoy se trouve entre la place de l’église Sainte Elisabeth et la rue Jules Guesde.

Plan cadastral

Il est occupé depuis très longtemps par un commerce ; dans les années 1930 par L Gheysen boucher, puis au début des années 1960 par la poissonnerie D. Davoine-Bulvestre avec l’enseigne « Au Phare »

documents archives municipales

Alain Dequeker fait des études de charcutier traiteur, en Belgique, dans la banlieue bruxelloise. Après sa formation il devient apprenti dans des charcuteries à Lomme et Hazebrouck. En 1971, Alain a 22 ans. Il souhaite absolument créer son commerce en tant qu’artisan indépendant. Avec son épouse Edith née Parent, il reprend le commerce du 170 rue de Lannoy et s’installe en tant que : charcutier- traiteur.

Les époux Dequeker font appel à une entreprise belge : Insta Design à Bruges pour transformer la façade et l’intérieur du point de vente. La façade extérieure est très étroite, mais la profondeur du bâtiment est importante, car le terrain s’étale sur 196 m2. Alain et Edith habitent à l’étage et possèdent un garage rue Thiers, à deux pas.

document archives municipales
document A. Dequeker

Alain se spécialise en production de boudin, choucroute, foie gras, galantine, plats cuisinés tels que veau marengo, couscous, carbonades flamandes etc. Il devient rapidement un charcutier traiteur réputé.

document archives municipales
document archives municipales

Le commerce fonctionne très correctement, grâce au savoir faire d’Alain, toujours intransigeant sur la qualité de ses produits, sur la propreté de son laboratoire et du magasin tenu par Edith. Ils sont surtout très fiers de dire que « tout est fait maison ». Ils emploient deux personnes : une vendeuse et un apprenti charcutier.

documents A. Dequeker

Les mois de Novembre et Décembre sont particulièrement chargés, pour préparer les commandes de repas de fin d’année, Noël et Nouvel An. Les époux Dequeker ne comptent pas leurs heures.

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document A. Dequeker

Alain et Edith entretiennent d’excellentes relations avec leurs confrères et commerçants. Edith est vice présidente de l’UCRL Union des Commerçants de la rue de Lannoy.

En 1995, Alain devient Maître artisan charcutier traiteur et reçoit deux « Mercure d’Or » : un régional et un national. C’est une superbe consécration de son métier, de son expérience et de son savoir-faire

document A. Dequeker
Reçus en Mairie par René Vandierendonck ( document A. Dequeker )

documents A. Dequeker

Alain et Edith, en 2000, avec l’Union des Commerçants de la rue de Lannoy, de la chambre de commerce et de la Mairie, organisent le jeu « Recor » REconquête du COmmerce Roubaisien. De nombreux cadeaux dont des crêpières Tefal sont offerts aux clients, en la présence de M le Maire René Vandierendonck.

document Nord Eclair

En Septembre 2001, ils quittent Roubaix pour s’installer à Annoeulin. Une réception est organisée en Mairie pour Alain et Edith Dequeker qui ont occupé leur commerce pendant 30 années. Françoise Thilliez, maire de quartier, évoque alors la vie professionnelle des époux Dequeker et Francine Priego présidente de l’UCRL souligne leur grande conscience professionnelle.

document Nord Eclair

Quelques années plus tard, le commerce de la rue de Lannoy est transformé par Bektes Oztorun en 3 appartement locatifs.

Photo BT

Le 5 Octobre 2001 Alain et Edith installent leur commerce au 15 rue Pierre Ogée à Annoeulin et continuent l’activité de traiteur charcutier.

 

document Google Maps

Alain et Edith prennent une retraite bien méritée le 29 Juin 2009. Ne trouvant pas de repreneur, ils vendent l’immeuble d’Annoeullin qui devient une « Festi Pizza » depuis 2010.

Remerciements à Alain et Edith Dequeker ainsi qu’aux archives municipales.

Complexe Michel Hidalgo

En 1985, rue des Trois-Baudets, est édifié le bâtiment comprenant les 3 courts couverts du tennis club hémois. D’une surface de 36 mètres sur 18, il est ceinturé de murs entièrement briquetés, à l’exception de quelques fenêtres, au sol habillé d’un revêtement spécifique synthétique, et comprend également un club-house avec douches et une salle de réunion. C’est sous la pluie qu’est inauguré ce complexe, alors présenté comme le premier maillon d’un parc urbain, délimité par les rues de la Lionderie, des Trois-Baudets et Jules Guesde et qui doit se voir adjoindre un terrain de foot dans les années à venir.

Le squelette métallique du tennis club des trois baudets et la visite de chantier en 1984-85 et l’inauguration en 1985 par Mme Massart et une vue du club-house (Documents Historihem)
Photo aérienne de la rue des Trois Baudets en 1971, avant la construction du stade, et en 1995, après celle-ci (Documents IGN)

Puis, en 1988, rue des Trois Baudets, là où ne se trouvaient jusqu’alors que des champs puis les trois courts de tennis couverts, la première pierre du futur stade d’honneur de la ville de Hem est posée puis un parchemin est inséré dans le mini mur élevé à leur intention, par Mme Massart, maire de la ville, et ses 2 adjoints, aux travaux et aux sports, Mrs Decourcelle et Naert, qui scellent ensuite la cachette. Ce parchemin contient tous les renseignements susceptibles d’intéresser les futurs archéologues qui le mettront à jour dans un avenir lointain et représente un témoignage de ce futur vestige de la fin du vingtième siècle.

Plan du stade et scellement de la pierre renfermant le parchemin (Document Nord-Eclair)

L’installation d’une plaine de sports et de loisirs entre la rue de la Lionderie et celle des Trois Baudets figurait en effet dans le programme de l’union Municipale Hémoise en 1982 et le terrain de football en herbe de 105m sur 68 et les tribunes dont la première pierre vient d’être posée entrent dans ce programme d’aménagement. Un anneau d’athlétisme de 400 mètres comprenant 6 couloirs et 7 lignes droites devrait ensuite être aménagé autour du terrain de football.

Le bloc tribune vestiaires sera construit en briques rouges et béton beige sur une surface au sol de 28 mètres sur 10 et pourra accueillir 270 spectateurs assis et 80 debout. Sous les tribunes seront aménagés quatre vestiaires douches, deux loges équipées de sanitaires pour les arbitres, un local de rangement et un bureau infirmerie. Enfin une buvette sera incorporée au bâtiment pour permettre aux spectateurs de se désaltérer et les futurs visiteurs disposeront d’un parking de 140 places à proximité pour stationner leurs véhicules.

La tribune en briques rouges (Document Historihem)

Pour le nom du stade d’honneur deux grands footballeurs français sont pressentis à savoir Michel Platini et Michel Hidalgo. Tous deux sont d’accord sur le principe mais seul le deuxième confirme d’ores et déjà sa présence pour l’inauguration en février 1989. En Janvier la décision est donc arrêtée, ce sera le stade Michel Hidalgo. Le 22 février ce sera donc celui-ci qui coupera le ruban lors de l’inauguration officielle du site.

Le nom du célèbre footballeur apposé sur le stade (Document Nord-Eclair)

Michel Hidalgo est un célèbre footballeur natif du Nord. Il est en effet né à Leffrinckoucke en 1933. Durant les années 1950-1960 il a évolué au poste d’ailier droit puis de milieu récupérateur en commençant sa carrière au sein de l’US Normande pour la terminer en 1966 à l’AS Monaco. Puis il est devenu entraîneur au RC Menton avant de devenir sélectionneur de l’équipe de France de 1976 à 1984. Enfin il est devenu directeur technique national de la Fédération Française de Football avant de rejoindre Bernard Tapie à l’Olympic de Marseille pour en devenir directeur général jusqu’en 1991.

Michel Hidalgo en 1981

Sa célébrité explique sans aucun doute que plusieurs centaines de personnes se pressent à l’inauguration du nouveau stade en février 1989. Alors, même si les travaux ne sont pas tout à fait terminés, et s’il reste quelques tuyaux à raccorder et quelques faux plafonds à poser dans les vestiaires, les visiteurs sont là pour pouvoir approcher celui qui a mené le football français au sommet de la hiérarchie européenne.

La foule au stade Hidalgo (Document Nord-Eclair)

Mme Massart coupe donc le ruban sous les yeux de son prestigieux invité mais aussi de son adjoint aux sports et de ceux de Roubaix et Croix, des responsables des différents clubs de football hémois et de nombreux dirigeants de clubs des environs, de quelques 200 amateurs de foot et d’une centaine de joueurs en herbe et en tenue. Les quelques policiers dépêchés sur place ne sont pas de trop pour canaliser le flot des supporters inconditionnels désireux de repartir avec une photo et un autographe de Michel Hidalgo, très souriant et disponible.

Mme Massart coupe le ruban (Document Nord-Eclair)
Le nouveau stade avec sa tribune et une photo du héros du jour et celui-ci entouré de supporters (Documents Voix du Nord et Historihem)

Puis, après que la plaque inaugurale apposée sur la tribune toute neuve ait été dévoilée, l’adjoint aux sports, prononce un discours en forme de remerciement pour Michel Hidalgo, « un grand monsieur du football français et mondial, dont les qualités humaines, la gentillesse et le dévouement pour la jeunesse ne sont plus à décrire ». Puis Mme Massart rappelle que la ville est très sportive et compte pas moins de 3150 licenciés.

La plaque est dévoilée (Document Nord-Eclair, Voix du Nord et Tout Hem)

Le héros du jour, quant à lui, parle de son émotion face à tant de chaude amitié, de sa fierté de voir son nom lié à une telle réalisation et de son espoir de voir le sport continuer à se développer car « il s’agit du moyen de prévention le plus efficace qu’on ait trouvé contre la drogue, l’alcoolisme et la délinquance » concluant par ces mots « au calendrier du cœur, Hem sera toujours présente».

Puis en Août, la même année, c’est l’inauguration du terrain qui a lieu, le terrain en herbe étant à présent prêt à supporter 22 joueurs, un ballon et un arbitre. C’est l’Union Sportive Hémoise qui organise le spectacle : une rencontre amicale entre l’équipe de Roubaix Foot (Division IV) et celle du Lille OSC (Division III). Puis, à la reprise de la saison sportive le terrain accueille en alternance les matchs à domicile de l’Union Sportive Hémoise et de l’Olympic Hémois. En revanche, pour ménager le terrain, les entraînements des 2 équipes continueront à avoir lieu rue de Beaumont, au stade Dubus, où se déroulaient les matchs jusqu’alors.

La tribune pleine de spectateurs en août 1989 (Document Nord-Eclair)

Remerciements à l’association Historihem et à la Ville de Hem

A suivre…

La Grand Place de 2024

Nous avons évoqué la Grand Place des années trente, article dont le sous titre aurait pu être la place des cafés et estaminets. Puis quarante ans plus tard, la Grand Place devenue Place Delvainquière était plutôt celle des commerces. Quel aspect présente la place Delvainquière des années 2020 ?

Le n°4 est à nouveau un supermarché depuis peu. Le n°5 est une agence immobilière, le n°6 un magasin de téléphones multi services, le n°8 un autre agence immobilière. Au n°10 on trouve un coiffeur, suivi au n°11 d’un audioprothésiste. Une triplette de banques s’affiche un peu plus loin : au n°14 la banque CIC, au n°15 le Crédit du Nord et au n°16 la Banque Populaire du Nord. Au n°18 il y a un opticien, puis au n°19 à nouveau un magasin de téléphones, Sos phone. Au n°20 Cheezmen le restaurant de tacos, et au n°21 le fleuriste à l’enseigne du Coin fleuri. Le marchand de meubles Au Gai Logis occupe à présent tout le côté de la Grand Place du n°25 au 28. Au n°29 un Grill. Au n°30 et 31 des maisons particulières.

Les trois banques photo Google Maps

Le moins qu’on puisse dire, c’est que beaucoup de commerces ont disparu pour laisser place à des établissements bancaires, des magasins de téléphonie et des agences immobilières. Concernant les banques, si l’on ajoute la Caisse d’épargne à deux pas de là, rue Jean Jaurès et la Poste, à l’angle de la rue Salengro et de la rue de la Gendarmerie, les wattrelosiens ne manquent pas de distributeurs de billets !

Idem pour les agences immobilières, car il y en avait une rue Jean Jaurès qui a récemment fermé, et deux autres se trouvent pas très loin rue Carnot. On imagine que les offres de logement sur Wattrelos sont nombreuses ! Le téléphone portable a désormais envahi la vie des wattrelosiens, ce qui valide la présence de deux magasins dont c’est la vocation. L’opticien, le coiffeur et l’audioprothésiste sont d’importants services à la personne, qui ont à présent pignon sur rue. Les wattrelosiens voient clair, sont bien coiffés et entendent parfaitement. Côté restauration, les tacos et le grill constituent l’offre du moment.

Le fleuriste de la Place doc collection particulière

Enfin le fleuriste du Coin Fleuri et les meubles du Gai Logis sont les commerces les plus anciens de la Place Jean Delvainquière. La Grand Place de Wattrelos est donc maintenant majoritairement une place des services. Quel sera sa prochaine configuration ? Rendez vous dans dix ans.

La broche de Fer ( suite )

Leur devise reste toujours : « La Broche de Fer, Bonne chère et pas cher ». A la fin des années 1950, l’activité en semaine reste satisfaisante, mais le dimanche c’est l’effervescence : Il faut refuser du monde ! Léon et Raymonde décident alors de supprimer la bourloire et d’y aménager, en 1957 une salle de restaurant : La Grande Salle qui devient alors un outil bien nécessaire pour satisfaire la demande. L’affaire devient prospère et Daniel, leur fils vient aider aux fourneaux. Cette salle accueille de nombreux banquets et repas de mariages.

document familles Lepers et Spriet
document familles Lepers et Spriet

Daniel Spriet se marie avec Annette, née Imbrecht, en 1963, et le couple reprend la succession l’année suivante, en 1964. Daniel et Annette décident de refaire la façade, typique avec des lacis de bois.

document familles Lepers et Spriet

Les années heureuses et laborieuses voient défiler les travaux d’embellissement intérieur de 1965 à 1970. Le magasin et l’estaminet deviennent salle de restaurant, les petites salles sont complétement restaurées et la surface de la cuisine est quintuplée.

document familles Lepers et Spriet

Instantané de mémoire : « La Broche de Fer, ce sont des souvenirs d’enfance pour la petite hémoise que j’étais. Les repas de famille, notamment à la fête des mères, y étaient l’occasion de retrouvailles joyeuses autour d’un repas toujours délicieux et très attendu par chacun. L’atmosphère y était toujours chaleureuse et l’on y entrait le midi pour en ressortir en toute fin d’après-midi. »

Fort heureusement le restaurant est fermé deux jours consécutifs dans la semaine, le mardi et mercredi, ce qui permet avec les vacances de Février et Juillet, à tout le personnel de recharger les batteries. Pour suivre l’évolution du restaurant, le personnel a considérablement augmenté surtout le week-end, pendant les années 1970 1980.

document familles Lepers et Spriet

En 1986, Annette déserte peu à peu, le service en salle, non pas par gaieté de cœur, mais pour se soigner. Elle reste néanmoins fidèle et s’occupe de la comptabilité, des menus, de l’administratif. Daniel Spriet n’échappe pas non plus à la maladie et se fait remplacer en cuisine. Tous les membres du personnel «  mettent le paquet » pour garder et entretenir le slogan « Bonne chère et pas cher à la Broche de Fer ».

document familles Lepers et Spriet

Avant de décéder le 4 Novembre 1992 à l’âge de 56 ans, Daniel décide d’écrire et d’éditer un petit livret sur l’histoire de « La Broche de Fer », qu’il met en vente au prix de 200 FB au profit de la recherche contre le cancer.

document familles Lepers et Spriet

A la fin des années 1990, Annette continue seule l’activité, avec beaucoup de difficultés, malgré quelques publicités dans la presse locale française pour essayer de redynamiser le restaurant.

Publicité Nord Eclair 1997

En Décembre 1997, Annette arrête son activité et cède le restaurant à Alain Dhondt, un cousin germain, qui a travaillé de nombreuses années et a appris le métier sous la houlette de Daniel Spriet. Françoise Aubert son épouse, a fait toutes ses classes dans la société Moresto ( restaurant La Cloche ) et connaît donc parfaitement le métier.

Annette au centre, entouré d’Alain Dhondt et de Françoise Aubert – document Nord Eclair 

Malheureusement, dans les années 2000, la fréquentation du restaurant ne cesse de baisser au fil des années. Le restaurant « La Broche de Fer » ferme définitivement ses portes quelques années plus tard en Juin 2016. C’est une fermeture qui a beaucoup marqué les habitants d’Herseaux, mais également de Mouscron et des villes de Wattrelos et Roubaix. La Broche de fer c’est 150 ans d’histoire et de souvenirs pour de nombreuses familles. Le restaurant a vu défiler plus d’un million de clients ! Une riche et belle histoire se termine.

De nos jours, l’immeuble de « La Broche de Fer » est en partie occupé par un centre de paris sportifs belge : « Ladbrokes ».

La broche de fer en 2024 ( Photo BT )

Remerciements aux membres de la famille Spriet, pour l’édition de leur petit livret : « La Broche de Fer, une vie, une passion ».

La broche de Fer

En 1866, Jules Lepers décide de créer son commerce dans le quartier de la broche de fer, situé entre Wattrelos et Herseaux en Belgique.

Jules Lepers ( document familles Lepers et Spriet )

Ce commerce se trouve donc juste à la frontière où passe le chemin de fer qui fait un arrêt pour l’inspection douanière. De nombreux ouvriers belges passent la frontière pour venir travailler en France, car l’embauche est importante dans les entreprises textiles de Wattrelos et Roubaix.

document collection privée
document familles Lepers et Spriet

Le commerce de Jules est donc une halte intéressante pour les frontaliers, pour le ravitaillement en denrées diverses, et en particulier le café et le tabac. Le café vert est torréfié sur place et empaqueté, les feuilles de tabac sont séchées, coupées et mélangées.

document familles Lepers et Spriet

Le magasin assure un service rapide pour servir les clients. Il en est de même pour l’estaminet le jouxtant qui accueille les amateurs de bistouille.

Le commerce est immense, et comprend une cour ombragée, bordée d’un côte par la bourloire, et de l’autre côté par une succession de 6 pièces nécessaires au stockage des produits du commerce.

document familles Lepers et Spriet

Le dimanche, l’établissement connait une toute autre activité. En effet, ce sont les Français qui passent la frontière pour venir se divertir. ils y viennent en tramway et descendent à l’arrêt au lieu-dit « Contour Saint Liévin ». Les Wattrelosiens, Roubaisiens et même Tourquennois apprécient les fameuses bières belges ( le Stout, la Kriek, le Gueuze Lambic ), les tartines de jambon avec de succulentes frites, et passent leur dimanche agréablement aux sons du piano, de l’accordéon et des chansons populaires. Ils profitent également de cette ambiance, en faisant une partie de cartes, de bourle ou de tir à l’arc.

document familles Lepers et Spriet

Oscar Lepers, un des fils de Jules reprend le flambeau pour continuer l’activité. Oscar et son épouse ont trois enfants : Maurice, Gabrielle et Raymonde.

Oscar Lepers parmi son personnel ( document familles Lepers et Spriet )

En 1914, la guerre éclate. Oscar y participe, l’établissement est réquisitionné par les allemands. Une période de misère s’installe alors, mais les années passent, et le plaisir de revivre, de travailler et de s’amuser revient.

document familles Lepers et Spriet
document collection privée
document familles Lepers et Spriet

Raymonde Lepers, la fille d’Oscar, se marie avec Léon Spriet, boucher à Wattrelos. La situation du commerce reste difficile en cette période d’entre deux guerres. Deux enfants naissent de leur union : Michel en 1934 et Daniel en 1936. Puis la seconde guerre mondiale éclate, la maison est à nouveau fermée pour quelques années.

Raymonde Lepers et Léon Spriet ( document familles Lepers et Spriet )

Léon rentre de la guerre sans blessure fort heureusement. Il faut se réorganiser car les caisses sont vides. L’après guerre c’est le problème du ravitaillement pour les Français et les ballots de tabac qu’il faut passer à travers la surveillance des douaniers. Le magasin assure l’essentiel de l’activité de la maison, car le restaurant n’attire plus la clientèle dans l’immédiat. Il faut attendre le début des années 1950 pour retrouver quelques modestes activités culinaires.

document familles Lepers et Spriet

En 1952, Léon et Raymonde aménagent une vraie salle de restaurant et ajoutent quelques spécialités à la carte : cuisses de grenouilles, escargots, anguilles etc.  La clientèle revient peu à peu.

Léon est en cuisine, Raymonde en salle avec Germaine une amie et le fidèle Georges vient aider le dimanche. Les clients apprécient de plus en plus l’accueil, la qualité des plats et les prix abordables et sont fiers de faire découvrir à leurs amis, l’existence du restaurant « La Broche de Fer ».

document collection privée

à suivre . . .

Remerciements aux membres de la famille Spriet, pour l’édition de leur petit livret : « La Broche de Fer, une vie, une passion ».

Rue Jules Guesde : entre Hem Bifur et le boulevard Clémenceau (suite)

Au 39 de la rue Jules Guesde, au coin du boulevard Clémenceau se trouve au début du vingtième siècle un estaminet nommé : A l’arrivée du boulevard. Dans les années 1950, c’est le café Debaisieux puis durant la décennie suivante le café de Constant Rondeau. La société d’épargne : Les amis du boulevard, y a alors son siège et y organise régulièrement des lotos et festivités diverses.

Photo de l’estaminet : A l’arrivée du boulevard et fête de Saint-Nicolas organisée par les Amis Réunis en 1960 (Documents Hem Mémoire en Images et Nord-Eclair)

Le café-brasserie : le Clémenceau prend la suite dans les années 1970, tenu par JM. Deboeuf. Puis la décennie 80 y voit s’installer le marchand de cycles et motocycles, agent Peugeot, M.Tondereau. C’est ensuite le pédicure-podologue Jean-Claude Kerkhove qui y tiendra son cabinet jusqu’à sa retraite.

Publicité du café-brasserie Le Clémenceau en 1974 et du commerce de cycles M. Tondereau en 1980 et photo du bâtiment en 2023 (Documents Nord-Eclair et Google Maps)

Au milieu de la décennie 1960, le garage Devreese s’installe au n°17. Louis Devreese fait aussi station essence dans les débuts et se spécialise dans la mécanique agricole. Il devient également agent Citroën et fait sa publicité notamment sur le lancement de la Dyane en 1969. Le garage reste en activité durant une vingtaine d’années avant que le bâtiment reprenne un usage d’habitation.

Publicités du garage en 1968 et 69 et photo du bâtiment en 2023 (Documents Nord-Eclair et Google Maps)

Durant la même période c’est la société de transports d’Edmond Delecroix qui occupe le n°10. Ce bâtiment abrite aujourd’hui la maison David, spécialisée en cannage et rempaillage de chaises. Au n°13, c’est un artisan en bonneterie G. Dupretz qui s’installe et reste en activité juqu’au début des années 1980, en la modifiant au milieu des années 1970 époque à laquelle il devient vendeur de textiles en soldes puis marchand forain.

Carte postale aérienne de la première portion de la rue à la fin des années 1950 et photos du bâtiment du 10 et du bâtiment voisin en 2008 et 2023, ainsi que du n°13 en 2023 (Documents Google Maps)

Le négociant grossiste en fruits et légumes Albert Delhaye occupe quant à lui le n°50 durant la décennie 1960, avant de céder la place à l’auto-école de Jean Merchez dans les années 1970. Son auto-école cohabite durant la fin de la décennie avec la bibliothèque pour tous avant que celle-ci ne déménage. L’auto-école hémoise quant à elle reste en activité jusque dans les années 2000.

Publicité des années 1970 pour l’auto-école et photos de la bibliothèque pour tous ainsi que de l’auto-école hémoise en 2008 (Documents Nord-Eclair et Google Maps)

Cette ancienne maison se situe au milieu des n°48 et 52. Si le 52 n’a hébergé que durant quelques années le cordonnier Achille Malfait à la fin des années 1960, le 48 a connu une belle activité durant les décennies 1980-2010 avec le Hem Pressing de R.Chiloup-Coupé puis le pressing Rossel. Les maisons des n°48 puis 50 ont ensuite accueilli en 2018 la boutique Little Cécile, toujours en activité, tandis que le n°52 a disparu pour laisser place à la nouvelle rue qui continue le boulevard Clémenceau.

Publicités d’Hem Pressing et Rossel, photos des établissements et de Little Cécile (Documents Historihem, guide pratique de Hem et Google Maps)
Protège-cahier publicitaire avec le cachet de la cordonnerie et l’ancien emplacement du 52 en 2008 (Documents collection privée et Google Maps)

Pour compléter ce tableau de la première portion de la rue Jules Guesde, citons l’installation de l’ancienne poste au n°19, remplacée par la marbrerie Piccini dans les années 1970, et du collège Elsa Triolet au n°20 à la même époque (sur ces sujets voir nos précédents articles édités sur notre site).

CPA de l’ancienne poste et photo de la marbrerie, photo du collège Elsa Triolet et photo actuelle de son emplacement et photo aérienne de 1976 avec le collège en construction (Documents collection privée, Google Maps et IGN)

Enfin, dans les années 1970, s’installe au n°2 bis la boucherie chevaline Mylle, durant une dizaine d’années, avant que Jean-Noël Craissin y ouvre son salon de coiffure à la fin des années 1980. Il était auparavant installé Place de la République et reste rue Jules Guesde jusqu’à son départ en retraite. Le bâtiment héberge alors une pizzeria.

Publicités de la boucherie en 1977 et 79 (Documents Nord-Eclair)
Publicités du salon de coiffure des années 90 et 2000 et photo en 2000 puis photo de la Pizzeria (Documents Historihem, Nord-Eclair, guide pratique 2000 et Google Maps)

Enfin, à la fin des années 1980, la friterie Dudu élit domicile au n°3, sur le parking qui a pris la place de l’ancienne école communale de filles Pasteur, et y fait le bonheur des habitués qui font régulièrement la queue devant la camionnette, notamment les week-end. Cet établissement appartient maintenant au passé et le parking a repris sa vocation initiale.

Publicité de 1989 et photo de la friterie en 1990 et photo aérienne de 1989 (Document Nord-Eclair, Historihem et IGN)

Depuis l’avènement du vingt et unième siècle, la première portion de la rue Jules Guesde qui correspond à Hem Bifur a beaucoup évolué, surtout côté pair, avec la nouvelle avenue d’Aljustrel qui prolonge le boulevard Clémenceau mais aussi avec la construction du complexe d’appartements et de la Résidence Seniors qui bordent la nouvelle rue du Lin, à l’ancien emplacement du collège, dans le prolongement de la rue de Beaumont.

Vue aériennes de 2004 et 2023 (Document IGN et Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem

Vite et Bien

Depuis des décennies, les emplacements de la rue de la Halle ont toujours été occupés par des estaminets ou des grossistes en fruits et légumes. Dans les années 1950, sur 14 maisons, on dénombre 11 grossistes et semi-grossistes en fruits légumes et 3 cafés.

Plan cadastral

L’estaminet du numéro 1 de la rue de la Halle ( à l’angle de la rue Pierre Motte ) est tenu, dans les années 1930-1940 par L. Blondel. L’établissement est ensuite repris par Fortuné Fournier, au début des années 1950, qui le transforme en dépôt de fruits et légumes, tout en gardant une salle à usage de café.

document archives municipales

Puis en 1956, les Halles sont rasées pour cause de vétusté. Les grossistes en fruits et légumes quittent leur emplacement et les cafés ferment les uns après les autres.

Le numéro 1 de la rue de la Halle n’échappe pas à la règle et ferme également en 1956. La société Dulfrance dirigée par Antoine Caulliez, le reprend et le fait transformer par l’architecte Forest à Tourcoing, en pressing-rapide avec une enseigne originale « Vite et Bien ».

documents archives municipales

Antoine Caulliez exploite déjà avec succès, la station de lavage de Lille au 60 rue de Paris. Dès les travaux terminés, le commerce ouvre en avril 1957, dans ce local de 109 m2.

Publicité 1957 ( document Nord Eclair )

Aves ses grandes baies vitrées, le commerce est clair, élégant et ventilé. La façade immaculée ouvre sur un sanctuaire moderne de la propreté.

Le client est accueilli par la vive couleur du comptoir. Une imposante machine située juste derrière, ne l’effraie nullement, mais bien au contraire dégage une impression de perfection mécanique.

Publicité 1957 ( document Nord Eclair )

L’enseigne choisie « Vite et Bien » est méritée. Tous les vêtements sont nettoyés et rajeunis en 60 minutes avec le matériel de nettoyage à sec ultra moderne et performant, à des prix imbattables. L’enseigne « Vite et Bien » s’enorgueillit d’être la station service de nettoyage à sec la plus élégante de la région.

document archives municipales

Antoine décide, à la fin des années 1950, d’investir dans la publicité pour développer les activités complémentaires de son commerce : teinture, blanchissage, stoppage, remaillage, réparation de vêtements, antimite, délustrage etc. Il communique également dans la presse locale pour annoncer régulièrement des ventes promotionnelles.

Publicité Nord Eclair

A la fin des années 1970, Antoine décide de la réfection de la façade avec un nouvel habillage des murs. Après quelques soucis de désaccords sur les autorisations municipales, le décorateur Jean-Claude Lequain, basé à Wattrelos, effectue les travaux.

documents archives municipales

La concurrence est vive dans le domaine du nettoyage à sec, et, malheureusement, « Vite et bien » ferme définitivement ses portes au début des années 1980.

document archives municipales

Le pressing est ensuite transformé en laverie libre service à l’enseigne LAV-MATIC par la société Lavanor à Tourcoing. Le principe du libre service est plus adapté à la clientèle et le commerce est toujours en place de nos jours.

Photo BT

Remerciements aux archives municipales

Eglise Saint Joseph (Suite)

Depuis la construction de l’église, le quartier n’a alors pas beaucoup changé et Hem reste un village rural même si la population a grandi considérablement en 50 années. Sur la vue aérienne de 1951 on ne note pas une grande différence avec celle prise 20 ans plus tôt si ce n’est la disparition du château Olivier et le chantier de la Lionderie qui débute. En revanche en 1976 il n’y a plus de champs autour de l’édifice et en face de lui un tout nouveau lotissement a vu le jour en 1968.

Les photos panoramiques de 1951 et 1976 (Documents IGN)

Instantané de mémoire : « Je me suis installée en 1968 dans le nouveau lotissement construit face à l’église Saint Joseph. Je me souviens qu’à l’époque l’un de nos voisins voulait faire une pétition contre un résident qui possédait un coq, lequel le réveillait aux aurores et mon père avait refusé de signer, arguant qu’il était bien plus gêné par les volées de cloches de l’église, en particulier le dimanche matin…J’y ai fait ma communion solennelle en 1970 et je m’y suis mariée en 1982 ».

L’église est alors le repère du quartier et il n’est pas rare de voir des commerces y faire référence notamment Hem Service (sur ce sujet voir un précédent article paru sur notre site). Entre l’église et l’école un terrain reste inoccupé et c’est en 1990 que la construction du théâtre de l’Aventure y commence, théâtre inauguré l’année suivante (sur ce sujet voir un précédent article paru sur notre site).

L’église Saint Joseph dans les années 1970-1980 et la statue du Saint (Documents collection privée et Historihem )

Dans les années 1990, l’époque est au concert choral et la chorale y donne un premier concert du printemps d’Hem, au cours duquel plusieurs formations de la métropole participent y compris bien sûr la chorale mixte de Saint Joseph. En 1995, le père Vancorselis, longtemps curé de la paroisse, y célèbre ses cinquante ans de prêtrise, en présence de nombreux fidèles.

Concert choral et célébration des 50 ans de prêtrise de l’abbé Vancorselis (Documents Nord-Eclair)

Mais, la même année, près de 90 ans après sa construction, la vieille église ne répond plus aux normes de sécurité publique : toiture fissurée, charpente à réparer et clocher délabré… Elle n’appartient pas à la commune, puisque construite après la séparation de l’Eglise et de l’Etat, et l’Association Diocésaine n’a pas les moyens de financer les réparations importantes nécessaires, au grand désespoir des paroissiens.

A la fin 1995, elle ferme donc définitivement ses portes. Il faut, à terme la démolir, mais pour cela le financement doit être trouvé. Il en est de même pour la construction appelée à remplacer le vieil édifice. Toutes les cérémonies vont être célébrées dans un premier temps à Saint Corneille mais chantées et animées par la chorale et la communauté liturgique de Saint Joseph.

Saint-Joseph ferme ses portes définitivement (Document Historihem)

L’abbé Vandeputte, prêtre responsable des communautés de Saint Jean-Baptiste à Forest, et Saint Joseph et Saint Corneille à Hem continue de résider au presbytère situé derrière l’église. Par ailleurs la maison paroissiale reste ouverte à toutes les activités habituelles : accueil des personnes, services et actes paroissiaux ainsi que le secrétariat.

Nouveau projet pour l’église fermée depuis 1995 (Documents Historihem et Nord-Eclair)

Un an plus tard le conseil économique de la paroisse présente un projet : la rénovation de la salle paroissiale située derrière l’église à côté du presbytère, ancienne église provisoire, afin de transformer à nouveau le rez-de-chaussée en salle destinée à accueillir des célébrations, tandis que l’étage comportera des pièces pour les réunions et les catéchistes.

Photo aérienne de 1998 avec l’église encore debout (Document IGN)

L’inauguration de la « nouvelle chapelle Saint Joseph » a lieu en février 1998. Une messe s’y déroule à la suite de laquelle les participants découvrent à l’étage l’exposition photographique consacrée au déroulement du chantier tout au long de l’année 1997. La chorale Saint Joseph y reprend du service. La paroisse nouvelle, composée de Saint Jean-Baptiste à Forest, Saint Corneille et la Chapelle Saint Joseph est alors en voie de constitution.

La nouvelle chapelle inaugurée et le pot de l’amitié après la messe ; la chorale Saint Joseph en action (Documents Historihem)

C’est en décembre 1998, une fois la décision de la démolition prise, qu’une réunion publique est organisée au restaurant scolaire de l’école Lafontaine, pour décider ce que deviendra, à terme, cet espace de 3000 mètres carrés en friche appartenant désormais à la communauté urbaine. Celle-ci propose 2 projets : soit un parking de 28 places en épi avec un espace vert au centre, soit 28 places de parking latérales avec, au milieu, une allée piétonne donnant sur la nouvelle salle paroissiale.

On démolit et après…(Document Nord-Eclair)

Fin janvier 1999, ce monument emblématique du quartier des Trois Baudets disparaît sous les coups des démolisseurs. Une fois les dernières briques enlevées et la terre arasée reste à son emplacement une espèce de lande désolée. Le projet retenu pour son aménagement prévoit un parking de 46 places pour garer les voitures à côté d’un espace paysager planté d’arbres. Par ailleurs, sous réserve de réunir les fonds nécessaires, l’association diocésaine prévoit l’édification d’un campanile devant réceptionner la cloche de l’ancienne église.

Disparition de l’église Saint Joseph en 1999 et la lande désolée qui marque son emplacement (Documents Historihem)

Il ne reste plus de l’église qu’une grande empreinte remplie de terre labourée, lorsqu’en février c’est finalement l’idée d’un square qui prend forme. L’école Jules Ferry doit avoir un nouvel accès côté square, la circulation est conçue comme une large impasse a ménagée avec du minéral, du végétal et priorité aux piétons, avec, au total, 45 places de stationnement, seuls les piétons auront accès à la rue de l’Abbé Lemire, et, même si le Campanile n’est pas édifié de suite faute de moyens, le câble électrique nécessaire sera prévu d’office.

Un square de dessine (Document Nord-Eclair)

S’ensuit en 2000 la célébration d’envoi de la paroisse de la bonne nouvelle d’Hem-Forest, à l’église Saint Corneille. Une équipe d’animation paroissiale se met en place, réunissant l’abbé Jean-Luc Vandeputte et quatre laïcs qui assument avec lui la responsabilité de la conduite de la nouvelle paroisse et reçoivent chacun une lettre de mission avant le traditionnel pot de l’amitié au cercle Saint Georges à Forest.

Titres de presse locale « en route vers la paroisse de la bonne nouvelle » et « la paroisse de la bonne nouvelle c’est toute une équipe » (Documents Nord-Eclair)

La même année voit la transformation de la place Saint Joseph destinée à accueillir un square, 43 places de parking et une entrée sécurisée pour l’école Jules Ferry. Un campanile de 7m50 en briques sera ensuite réalisé et supportera la cloche de 450 kilos, vestige de l’ancienne église. Cette oeuvre d’art sera signée par un architecte de St Amand-les-Eaux : Yvan Jansen.

Futur aménagement de la place Saint Joseph (Documents Nord-Eclair)
Un square se dessine (Documents Historihem)

Sous un soleil radieux de Juillet 2001, la Placette Saint Joseph et le campanile érigé en souvenir de l’église du même nom sont inaugurés, en présence de Pierre Mauroy, président de Lille Métropole Communauté Urbaine et de son vice président Francis Vercamer. Sont également présents l’abbé Gérard de Riemaecker , vicaire épiscopal de Roubaix, et l’abbé Jena-Luc Vandeputte , curé de la paroisse de la Bonne Nouvelle. Cet espace embellit et revitalise le quartier et la cloche Marie-Madeleine y sonne à nouveau.

Inauguration de la Placette et du Campanile (Documents Historihem)

L’église Saint Joseph n’aura donc pas fêté son centenaire et la chapelle Saint Joseph a réinvesti les locaux de l’ancienne église provisoire érigée au début du 20ème siècle. Son souvenir est néanmoins célébré par le Campanile édifié sur la nouvelle Placette Saint Joseph et sa cloche continue à retentir dans le quartier. Vu du ciel évidemment le rendu n’est pas le même et l’endroit est moins repérable qu’autrefois.

Photo aérienne de 2012 (Document Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem