Cinéma Noël

A l’origine, le 76 rue Jouffroy à Roubaix, est un estaminet doté d’une grande salle pour noces et banquets, une bourloire comme il en existe beaucoup dans la ville à la fin des années 1890. En 1907, le cabaretier Théodore Delbart est le premier à organiser des projections cinématographiques. Ce sont vraiment les premiers balbutiements du cinéma :

les sièges sont en bois et inconfortables, l’électricité est fournie par un moteur à gaz qui fait vibrer toute la salle. . . Son successeur Noël Deboever poursuit l’activité dans les années 1910 et donne son prénom « Noël » au cinéma.

Au début des années 1920, G. Leleu reprend l’établissement qui devient le « Modern Cinéma Noël ». Il gère déjà deux cinémas roubaisiens : celui de la rue de l’Alma et celui de la rue Lacroix. A son décés, dans les années 1930, sa veuve continue l’activité.

document collection privée

Après la seconde guerre mondiale, Julien Colleit devient directeur du cinéma. Une visite de la commission de sécurité l’autorise à poursuivre son exploitation à la condition qu’il fasse les travaux nécessaires et importants pour la mise en conformité. Julien Colleit, conscient que la sécurité passe avant tout, s’exécute et, de plus, profite de l’occasion pour agrandir son établissement. L’architecte Edouard Lardillier à Paris est chargé du dossier et dresse les plans.

Doc 3

documents archives municipales

En 1949, le cinéma est donc agrandi, élargi et refait à neuf. Toutes les normes de sécurité sont respectées conformément à la notification préfectorale. En 1950, après 3 mois de travaux, le cinéma ouvre à nouveau, et reprend le nom de cinéma Noël. C’est une salle familiale et conviviale.

Cinéma Noël ( document collection privée )

Le cinéma « Noël » est magnifique. C’est la plus intime des salles de spectacle de la ville, qui a comme préoccupation essentielle, d’offrir au juste prix, des spectacles suceptibles de satisfaire les plus difficiles et les plus exigeants.

973 fauteuils ( 790 sièges en orchestre et 183 au balcon ) sont disponibles pour les clients qui bénéficient de spectacles de haute qualité, d’une ambiance et d’un confort auquel la Direction a attaché beaucoup de soins.

La façade est très sobre et harmonieuse et attire de loin le regard. Les portes laquées blanc sont encadrées de colonnes en marbrite noire du plus gracieux effet décoratif.

la façade ( document collection privée )

Le hall d’entrée est coquet, spacieux et parfaitement aménagé. Une cabine vitrée de délivrance des billets se trouve au milieu du hall et permet un service accéléré et une attente réduite. A gauche, un large escalier méne au bar du sous-sol.

Le hall d’entrée ( document collection privée )

La salle de spectacle est magnifique, de couleur rouge et ocre. Une moquette épaisse et confortable, qui court tout le long des allées, étouffe le bruit des pas. Deux gigantesques appliques modernes posées sur les murs latéraux font rayonner une lumlière reposante. Les fauteuils très confortables sont garnis de velours rouge. Les rangées entre les sièges permettent aux spectateurs d’allonger les jambes. Des sorties de secours permettent d’évacuer rapidement la salle en cas d’urgence.

A l’étage, le balcon offre une vue d’ensemble, compléte et plongeante. Le confort des places de « la corbeille » est identique à celles de « l’orchestre ».

Vue de la scène ( document collection privée )
Vue de la corbeille ( document collection privée )

Au sous sol, le bar de forme elliptique propose des boissons fraîches, des crèmes glacées, des confiseries ainsi qu’une gamme variée de bonbons et chocolats. Des vitrines publicitaires entourent la salle.

En 1955, la direction investit à nouveau, pour que le cinéma Noël devienne un temple dédié au septième art. La salle est désormais équipée en Cinémascope. Un écran Walker de 70 m2 remplace le vieil écran panoramique. Cet écran est fait d’une seule pièce sans couture ni soudure. C’est un véritable tour de force technique. Quatre pistes sonores indispensables permettent de créer le son stéréophonique. Tous les derniers perfectionnements techniques sont installés : de quoi satisfaire complétement l’amateur de beaux spectacles.

document Nord Eclair

Peu de temps après, en 1958, Agnès Colleit Buht céde le cinéma à la société Gheldof et Ligeron du groupe du Casino de Roubaix. En 1960, le cinéma Noël devient « le Flandre ». En 1976, le cinéma se trouve sous la direction de Mme Raymonde Gheldof.

document Nord Eclair

Malheureusement, le 5 décembre 1979, le cinéma « le Flandre » ferme définitivement ses portes, comme de nombreux cinémas de quartier roubaisiens. Pendant toute la décennie des années 1980 et le début des années 1990, le cinéma va rester à l’abandon. Le site va devenir un dépotoire, un terrain de jeux pour les gosses du quartier. Le bâtiment va être squatté et les façades extérieures murées vont servir de panneaux d’affichage.

documents Nord Eclair

Le 25 Octobre 1996, la CUDL, Communauté Urbaine de Lille, demande le permis de démolir le cinéma pour raison de vétusté.

Le cinéma en 1996 à l’angle de la rue Jouffroy et de la rue Rocroi ( document archives municipales )
Le cinéma à l’angle de la rue Rocroi et de la rue de Maubeuge ( document archives municipales )

A la place de l’ancien cinéma Le Flandre, se construisent ensuite quelques logements sociaux : la résidence Maubeuge Rocroi. Il ne reste alors plus aucune trace de ce lieu de spectacle longtemps emblématique de Roubaix.

Photo BT

Remerciements à Philippe Waret et Alain Chopin ainsi qu’aux archives municipales

Maternité Paul Gellé (suite 1)

Dès l’année suivante, un restaurant self-service est aménagé pour le personnel dans les sous-sols de la maternité. Et en 1982, la maternité est agrandie : lui sont ajoutés un kiosque et une garderie. A cette occasion la façade est quelque peu modifiée comme le montre les croquis joints au permis de construire nécessité pour procéder à l’agrandissement.

Aménagement du self-service dans le sous-sol en 1978 (Document archives municipales)
Aménagement du kiosque et de la garderie et modification de façade (Documents archives municipales)

Mais, en juin 1983, suite à la crue des collecteurs, les sous-sols des établissements hospitaliers de l’avenue Julien Lagache sont inondés. A la Fraternité ce sont la légumerie et les dépôts de pharmacie qui sont endommagés mais au Pavillon Paul Gellé l’eau monte jusqu’à 1 mètre 50, détériorant le matériel de stérilisation , le groupe électrogène, ravageant le restaurant du personnel et des locaux annexes (salles de réunion, vestiaires et archives).

Les dégâts sont évalués à 200 millions de francs et l’indemnisation des assurances est attendue, Roubaix ayant été classée en zone inondée par arrêté ministériel. Toutefois, sans attendre ces remboursements, le restaurant du personnel est refait à neuf moins d’un an plus tard, les agents hospitaliers ayant eux-même pu choisir les nouveaux mobilier et décor de leur lieu de détente et de restauration.

Du neuf à la maternité Paul Gellé (Document Nord-Eclair)

Et 3 ans plus tard, c’est le moment d’une cure de rajeunissement de 17 mois durant lesquels, comme un retour aux sources, le Pavillon Paul Gellé campe dans les pavillons 14 et 15 de l’Hôpital de la Fraternité. L’augmentation importante de l’activité chirurgicale, tant en obstétrique qu’en gynécologie, rendent en effet insuffisant le nombre de salles d’opérations. Il faut 4 blocs chirurgicaux au lieu des 3 déjà existant.

Depuis le début des années 1980, les nouvelles techniques d’échographie, de microchirurgie dans le traitement de la stérilité féminine, de fécondation in vitro et de traitements par laser se sont développées nécessitant un plateau chirurgical plus conséquent. Par ailleurs les conditions de l’asepsie en matière chirurgicale ont beaucoup évolué impliquant le respect de nouvelles normes très strictes.

Une salle d’opération supplémentaire va donc être créée plus particulièrement destinée aux césariennes avec, en annexe, une salle de réveil et les 3 blocs chirurgicaux déjà en place vont être restaurés et l’un d’eux agrandi pour correspondre aux nouvelles normes. Les 3 étages consacrés à l’hospitalisation vont eux aussi être entièrement réhabilités.

Bloc opératoire de la maternité provisoire (Document Nord-Eclair)

Il faut prévoir un financement de plus de 4 millions pour les nouveaux blocs opératoires avec 40% de financement par le Conseil Régional, au nom du contrat de plan spécial natalité, et le reste par emprunt auprès de la Caisse d’Epargne ; s’y ajoute plus d’1 million pour la réhabilitation des étages. Les travaux doivent durer près d’un an et demi et, durant cette période transitoire, les services déménagent.

Au pavillon 15, entièrement remis à neuf par les services généraux du centre hospitalier, sont installées: une salle septique, une salle d’opération, une salle d’accouchement avec réanimation des nouveaux nés et des salles de garde. En face, dans le pavillon 14, dit pavillon de cure, sont aménagées des chambres pour les futures hospitalisées et la maternité y retrouve la capacité d’accueil d’un de ses 3 étages d’hébergement habituels.

Entrée du pavillon 15 qui accueille les nouvelles patientes (Document Nord-Eclair)

En juillet 1987, les travaux sont finis : le pavillon Paul Gellé accouche d’un nouveau bloc opératoire ainsi que titre la presse locale. L’ « usine à bébés de Roubaix », flambant neuve, refaite de fond en comble et nantie d’un matériel tout neuf et impressionnant, est inaugurée par le docteur Ghysel, le sénateur maire de Roubaix et quelques uns de ses adjoints, le grand patron du Centre Hospitalier Mr Alliaud et celui de la maternité, le docteur Crépin.

Les 5.000 patientes accueillies chaque année et les 35.000 consultations annuelles vont avoir lieu dans les meilleures conditions possibles. De plus la salle spécialisée pour les césariennes est en service. Des tables modernes ont été installées, qui ne se commandent plus par manivelle, ainsi que de nouveaux scialytiques et un bras anesthésie, sans oublier le laser. De nouveaux locaux ont été aménagés pour le personnel ainsi qu’une « zone sale » bien séparée de la zone aseptisée.

Inauguration et photo du professeur Crépin (Document Nord-Eclair)

Enfin, en 1989, les travaux de construction du pavillon mère-enfant sont lancés avec une ouverture prévue l’année suivante. Ce centre de néonatologie est alors réclamé par le corps médical depuis plus de 10 ans : l’objectif est de soigner les bébés sans les séparer de leurs mères. Pensé à l’époque de Victor Provo, défendu sous le mandat de Pierre Prouvost, c’est à la toute fin du mandat d’André Diligent que le projet va enfin voir le jour.

Le pavillon mère-enfant annoncé par la presse dès 1980 pour 1983 (Document Nord-Eclair)
Croquis du futur pavillon (Document Nord-Eclair)
Permis de construire (Document archives municipales)

Sur 3 étages, plus exactement 2 rez-de-chaussée, haut et bas, et un étage supérieur, le pavillon va disposer des services suivants: imagerie médicale et matériel d’analyse, salle de préparation à l’accouchement, kinésithérapie pré et post opératoire et locaux techniques, tout en bas ; salles d’accueil des consultants de gynécologie et néonatologie et urgences dans le rez-de-chaussée haut ; enfin au 1er étage : une vingtaine de lits pour l’hébergement de néonatologie accueillant les mamans (et les papas) des nouveaux-nés soignés à l’étage inférieur.

Les personnalités sur le chantier en 1989 (Document Nord-Eclair)
Photo du chantier du pavillon mère-enfant et du pavillon achevé (Documents Voix du Nord et archives municipales)
Inauguration officielle invitation (Document archives municipales)

En avril 1991 a lieu l’inauguration, en présence du ministre de la Santé, Bruno Durieux, accueilli à l’entrée de la maternité par des banderoles et des slogans scandés par le personnel : « la pédiatrie veut vivre ». Le sénateur maire André Diligent propose donc une rencontre impromptue à la fin de la cérémonie pour entamer des discussions.

Rencontre impromptue après la cérémonie avec les représentants syndicaux et 14 (4) Rencontre avec les élèves infirmières (Documents Nord-Eclair)

Mais auparavant Mr Durieux prend largement le temps de visiter les lieux, guidé par Roger Alliaud, directeur du Centre Hospitalier Victor Provo, par le professeur Gilles Crépin et les Drs Dehaene et Delahousse en compagnie d’un bataillon d’élus. Tous admirent le nouvel équipement et saluent les premiers bébés et parents admis depuis l’ouverture le mois précédent.

Inauguration officielle (Document Nord-Eclair)

Le service de néonatologie inauguré comprend deux unités : une unité de 10 lits en box individuel permettant le maternage en incubateur des enfants nés prématurément et le traitement de tous les nouveaux nés atteints de pathologies métabolique ou infectieuse, ainsi que le traitement de tous les nourrissons malades âgés de moins d’1 mois ; et une unité de 10 chambres « mères nouveaux nés » permettant aux mères qui le désirent d’être présentes et de participer aux soins de leur bébé prématuré ou atteint d’une pathologie périnatale.

Rencontre des premiers triplés admis dans le service (Document Nord-Eclair)
La maternité en 1989 (Document collection privée)

Remerciements aux archives municipales de Roubaix

A suivre…

Biehler

Emile De Jumné crée son activité de ferrailleur en 1886, au 82 rue Descartes, à Roubaix. Avec son entreprise de démolition, il achète et vend des vieux métaux ( des machines à vapeur, des transmissions et des outillages ).

En tête 1928 ( document collection privée )

Emile de Jumné s’associe avec son gendre Joseph Biehler, dans les années 1920. Ils décident alors de développer leur affaire en créant une récupération de fers de réemploi. Ils reprennent même parfois des usines complètes. Les affaires se développent de façon très satisfaisante, leurs locaux deviennent rapidement trop exigus. Ils déménagent alors leur entreprise en Novembre 1932 au 61 et 63 boulevard Montesquieu.

document 1932 ( document collection privée )
document 1937 ( document collection privée )

Ce n’est qu’en 1947 que le département « Matériel Industriel d’Occasion » est créé. L’entreprise devient « Biehler et cie » et propose d’acheter et de vendre des machines outil, machines à bois, moteurs, matériel de chauffage de ventilation etc.

Publicité 1948 ( document collection privée )
document Ravet Anceau 1948
En tête 1957 ( document bnr )

Depuis 1970, le département Matériel Industriel d’Occasion est désormais l’unique activité de la maison. Dans les années1980, le PDG, Hervé Le Chevalier, petit fils du fondateur, dirige l’entreprise avec, à ses côtés, 17 salariés dont 3 vendeurs pour la partie commerciale et 4 techniciens très qualifiés pour la remise en état du matériel dans les ateliers.

Hervé Le Chevalier 1987 ( document Nord Eclair )
Hervé Le Chevalier 1987 ( document Nord Eclair )

L’activité essentielle de l’entreprise est de réviser et reconditionner le matériel d’occasion pour les industries chimiques, pharmaceutiques et agro-alimentaires. La société Biehler fait partie des plus grosses entreprises dans leur domaine. Elle est leader dans la région Nord où elle réalise 50 % de son chiffres d’affaires, mais est présente également dans toute la France et même à l’étranger ( 10 % du volume ) en particulier en Belgique, Pays-Bas, Angleterre et Maghreb.

Publicité 1989 ( document Nord Eclair )

De nombreuses entreprises contactent Hervé Le Chevalier, lorsque elles changent de matériel, cessent leur activité, se modernisent et remplacent leur matériel . Biehler rénove alors les machines en parfait état de fonctionnement, les repeint et les revend 20 à 30 % moins cher que le prix du neuf. Cela permet à l’entreprise de proposer aux PME un outil de production d’occasion bien moins cher, et aussi performant que du matériel neuf.

documents collection privée

L’entreprise se développe alors de façon considérable, fait l’acquisition de plusieurs parcelles voisines pour s’agrandir et pour stocker les 2.000 tonnes de matériel. La société s’étend désormais sur une surface totale de plus de 10.000 m2 sur le boulevard de Montesquieu bien sûr et la rue de Croix, mais également sur les rues adjacentes sur la ville de Croix : les rues Eugène Duthoit et de l’amiral Courbet.

le plan de l’entreprise ( document archives municipales )
la rue de Croix ( document archives municipales )

Pour prospecter une nouvelle clientèle, Bieher édite un catalogue très complet. L’entreprise propose également le dépôt vente, et la location de matériel comme par exemple des chariots élévateurs. Dans les années 2000 la société continue de se développer et rachète encore des parcelles de terrain. L’entreprise s’étale désormais sur 12.000 m2.

document collection privée

Au milieu des années 2010, le patron de l’entreprise, Benoit Coqueval, constate que la conjoncture économique se dégrade et que malheureusement le volume des affaires diminue. En 2015, c’est la cessation de paiement et, en Janvier 2016, Biehler est placé en redressement judiciaire. Le nombre de salariés passe alors de 18 à 15 personnes.

L’entreprise fondée en 1886, véritable institution, n’a pas vocation à rester en centre ville, car l’espace est trop grand et le stock trop important. Biehler est locataire du terrain, et pourrait bien plier bagages. A la place, la ville de Croix qui est la plus concernée, pourrait envisager de faire construire des logements.

document Nord Eclair

En 2017, l’entreprise Biehler déménage à Neuville en Ferrain, sur le site de l’ancienne société PRS, et passe de 12.000 m2 à 5.000 m2 : moins d’espace mais mieux investi. Le nombre de références est réduit également et passe de 6.000 à 2.000 pièces. Une grosse partie du matériel est liquidé par les ventes aux enchères. Les machines restantes sont déménagées par 150 semi-remorques. Biehler ne compte plus que 10 salariés. Quelques temps après, l’entreprise Biehler rejoint le groupe Perry et devient « Perry Biehler »

document Pierry

Quant au terrain de l’ancienne entreprise Biehler, situé sur les communes de Roubaix et Croix, un projet voit le jour en 2022. Après la destruction des anciens bâtiments Biehler, quatre immeubles vont sortir de terre pour un total de 106 logements de type 2 3 et 4.

documents archives municipales et Nord Eclair

Deux immeubles seront commercialisés en accession classique, et deux en accession maîtrisée pour des primo-accédants avec plafond de ressources.

document Nord Eclair

L’entreprise créée en 1886 quitte donc Roubaix après plus de 130 années d’existence.

Remerciements aux archives municipales

106 rue Jules Guesde

Alors que la ville de Hem, comme les communes avoisinantes, foisonnait d’estaminets au début du 20ème siècle, le n°106 de la rue Jules Guesde, soit l’une des 2 rues principales du centre ville était à cette époque une simple maison d’habitation. Le bâtiment ne devient un commerce et plus précisément un café que dans les années 1950.

A cette époque, et jusqu’au milieu des années 1960 c’est A Chastain qui en est l’exploitant. Puis lui succèdent M Lapage et enfin dans les années 1970 le couple Hayart. Le café Hayart fait alors également de la restauration rapide et dispose d’une salle pour réunion, d’un grand parc avec jeux pour enfants de de terrains de pétanque.

Publicité de l’année 1970 (Document Mémento public du CIT (Commerce industrie tourisme) de la ville de Hem)

Puis en 2008 le magazine de la ville Tout’Hem annonce le début des travaux dans l’ancien café destiné à devenir…une crèche, semi-privée et semi-publique. La ville s’associe en effet à la fondation « Rigolo comme la vie », du groupe Okaidi, pour la créer. Pour ce faire Okaidi rachète le terrain à la ville et s’occupe des travaux nécessaires à la transformation du local.

Quant au coût de fonctionnement, il sera pris en charge à 30% par la ville, l’entreprise et la CAF, et 10% par les familles, 6 places étant réservées pour les salariés de l’entreprise et 10 pour les familles hémoises. Dans cette partie de la ville n’existait pour le moment que le système de crèche familiale à domicile, laquelle fête alors ses 30 ans.

La maison en travaux en 2008 (Document Tout’Hem) et la façade de la crèche en 2022 (Document Google Maps)

Lorsque la structure ouvre en fin 2008, elle accueille 22 enfants entre 3 mois et 4 ans. Edwige Theeten dirige cette crèche multi-accueil en compagnie de 4 professionnelles : une éducatrice spécialisée, co-responsable, une éducatrice de jeunes enfants, une auxiliaire de puériculture et une animatrice petite enfance.

L’accueil des enfants à partir de décembre 2008 (Document Nord-Eclair)

C’est la pédagogie Loczy (méthode hongroise) qui est appliquée dans la crèche : chaque enfant est encouragé vers l’autonomie et les soins sont individualisés. Les parents sont impliqués et il existe un cahier de vie, où l’on retrouve photos et commentaires de la semaine, qui permet de relier les 2 lieux de vie de l’enfant : la crèche et la maison.

L’ancienne maison est équipée d’un grand espace de vie, de 2 chambres et d’une nurserie. Le cadre de vie est sécurisé, adapté au développement des petits et à l’accueil de leurs familles.

Photos de l’intérieur (Documents site internet)

La crèche est équipée d’un espace extérieur qui fait écho au parc avec jeux pour enfants du café Hayart. Le jardin et la terrasse en sol souple ont été aménagés de manière à sécuriser les moments passés par les enfants à l’extérieur. La vue panoramique permet de se faire une idée de l’ensemble.

Photos de l’ espace extérieur (Documents site inernet)
Photo panoramique du 106 rue Jules Guesde et pal (Documents IGN et Google Maps)

Rigolo comme la vie crée, gère et manage la structure comme la dizaine d’autres établissements créés dans la métropole. Les crèches suivent bien sûr, comme il se doit, les réglementations de la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) et de la PMI (Protection Maternelle Infantile).

Il est Rigolo (comme la vie) de constater comment un ancien café a pu devenir une crèche 50 ans plus tard.

Remerciements à la Ville de Hem

Maternité Paul Gellé

Depuis le début du vingtième siècle, l’avenue Julien Lagache abrite l’Hôpital de la Fraternité et, parmi ses pavillons, une maternité de 22 lits, accueillant « pour y faire leurs couches, toute femme ou fille, sans distinction de nationalité ou de religion » : la Maternité Ternynck (construite grâce aux dons d’Henry Ternynck, industriel roubaisien, et de ses fils : Henry, Edmond et Felix).

Le plan de la Maternité Ternynck dans l’Hôpital de la Fraternité et photo du pavillon près de la chapelle (Documents collection privée et archives municipales)

De nombreux roubaisiens voient le jour dans ses locaux mais, à la fin des années 1960, un constat s’impose : l’évolution des soins et le nombre des accouchées impose la construction d’une nouvelle maternité pourvue d’un équipement moderne. La construction de celle-ci a lieu presqu’en face de l’Hôpital de la Fraternité sur un terrain vierge de construction jusqu’alors.

Vue aérienne de l’Hôpital de la Fraternité et du futur emplacement de la maternité en 1953 (Document IGN)

Fin 1970, la construction commence (sur ce sujet voir un précédent article publié sur notre site sous le titre : Une nouvelle maternité aux trois ponts). La nouvelle maternité devrait fonctionner d’ici 18 mois grâce à une équipe de praticiens compétents sous la direction du Professeur Gellé.

Le chantier fait les gros titres de la presse locale en novembre 1970 (Document Nord-Eclair)

Né à Armentières en 1904, Paul Gellé, après de brillantes études à la Faculté de Médecine de Lille, est nommé Chef de Clinique à la fin des années 1930 puis Professeur Agrégé d’Obstétrique à la fin des années 1940. Dès 1935, il est accoucheur à l’Hôpital de Roubaix, avant d’y devenir chef du service de gynécologie-obstétrique.

Après guerre, c’est lui qui a doté la maternité d’un service d’hospitalisation en chambres individuelles, d’un bloc chirurgical, d’un secteur de prématurés puis d’un service de gynécologie de 20 lits à orientation à la fois médicale, endocrinienne et chirurgicale en liaison avec la maternité. Il est ainsi à l’origine d’un authentique service de gynécologie-obstétrique qui sera longtemps le seul de la région.

Photo du professeur Paul Gellé (Document Pôle Ressources du Patrimoine Hospitalier et Médical du Nord)
Les fondations de la future maternité (Documents archives municipales)

La première pierre du nouveau pavillon de gynécologie-obstétrique est posée le 12 décembre 1970 par Victor Provo, maire de Roubaix et Président du Conseil Général du Nord et de la Commission Administrative du Centre Hospitalier, descendu en compagnie de nombreuses personnalités dans les fondations du futur bâtiment. Là après avoir scellé le cylindre de plomb contenant le traditionnel parchemin, avant de placer le tube dans la pierre symbolique, il la dépose et la cimente ensuite dans un angle de la construction.

Pose de la première pierre le 12 décembre 1970 (Document Nord-Eclair)

La nouvelle maternité voit son rez-de-chaussée achevé en 1971 et le premier étage en cours, sachant que son ouverture est programmée pour novembre 1972. Deux étages doivent être réservés aux accouchées et le 3ème étage à la gynécologie. Les jeunes mères ainsi que les femmes admises en gynécologie disposeront de chambres à un ou deux lits, avec lavabos et WC particuliers. Il y aura même une salle d’attente pour les papas anxieux.

La construction avance en 1971 (Document Nord-Eclair)

Le sous-sol accueillera : biberonnerie, chaufferie, groupe éléctrogène, archives, bibliothèque, vestiaires et sanitaires du personnel. Au rez-de-chaussée on trouvera : six salles de travail, trois salles de réanimation, trois salles de garde, sept salles d’examen, quatre salles de repos, trois salles d’admission, une salle d’attente pour les pères, une salle d’analyse, une salle radio, le cabinet du dentiste, une salle pour voitures d’enfants, une garderie, le bureau du chef de service, le secrétariat médical et les bureaux des assistants. On y trouve également le secteur opératoire : deux salles d’opération, deux salles d’anesthésie, salle de réveil et salle de stérilisation.

Les 1er et 2ème étage, dédiés à l’obstétrique, comprennent chacun huit chambres à 2 lits, quatorze chambres à 1 lit, cinq nurseries, 2 salles de jour, une cuisine, 2 tisaneries, 2 pièces pour le linge, un local pour les fleurs et une salle de bains. Quant au 3ème étage, consacré à la gynécologie, il comprend 18 chambres à 1 lit, onze chambres à 2 lits, une salle de soins, une salle d’examen, 2 salles de jour, une salle de préparation de soins, une salle de change, une cuisine, une tisanerie, une salle de bains, une salle pour les visiteurs, 2 bureaux pour les externes et un bureau pour les infirmières.

Fin de chantier et inauguration du nouveau pavillon de gynécologie-obstétrique prévue pour le 2 décembre 1972 (Document Nord-Eclair)
Plan de la maternité (Document archives municipales)

Un souterrain construit sous l’avenue Julien Lagache permet au personnel de rejoindre les nouveaux locaux depuis l’Hôpital de la Fraternité. La desserte du nouvel immeuble est quant à elle assurée par 3 monte-charges qui permettent de faire accéder les malades, sur les lits, aux différents niveaux. La mise en service et le transfert des patients peut avoir lieu. La Maternité, baptisée Pierre de Roubaix, ouvre ses portes en 1973.

Inauguration de la nouvelle maternité de Roubaix (Document Nord-Eclair)
La maternité dans les années 1970 (Documents Archives municipales)

Quatre ans plus tard, en 1977, le professeur Gellé, à l’âge de la retraite et un an avant son décès, se voit enfin accorder la filiation du Pavillon Pierre de Roubaix. Au cours d’une manifestation officielle devant la façade de l’établissement, Victor Provo évoque les mérites du professeur Gellé « pontife de la médecine dans la métropole » et le félicite d’avoir choisi le professeur Crépin comme successeur à la tête de la maternité. C’est ensuite le professeur Gellé lui-même qui vient au secours de Victor Provo, à l’aide de sa canne, pour retirer le voile qui couvre le nouveau nom du Pavillon : « Paul Gellé ».

Pavillon rebaptisé Paul Gellé en 1977 (Document Nord-Eclair)
Publicité de la Caisse d’Epargne de Roubaix en 1977 (Document Nord-Eclair)

Remerciements aux archives municipales de Roubaix

A suivre…

Centre social des 3 baudets : la Maison de l’Enfance (Suite)

En 1992, le centre social des 3 Baudets connaît une 1ère liquidation judiciaire mais, dans la foulée, l’association nouvelle du centre social des 3 Baudets est créée, reprenant les activités anciennement gérées par la structure liquidée.

Dans le guide pratique « Tout hem en un » de l’an 2000, il apparaît que le Centre Social des 3 Baudets assure encore : l’accompagnement scolaire le soir tous les jours de classe, la garderie périscolaire, les mercredis récréatifs, et la Halte-Garderie « Les Titounets » pour les enfants âgés de 3 mois à 3 ans, 5 jours par semaine.

Le club des aînés, un lieu de rencontre et d’échange, avec organisation de sorties et de jeux de société y est encore actif. Des activités diverses sont organisées pour les adolescents ainsi que des activités sportives pour les jeunes adultes. Y sont également assurés des ateliers couture, dessin et arts plastiques. La bibliothèque met 1500 livres à disposition et 15 séances de cinéma sont organisées chaque année.

Pourtant cette même année, pour des raisons économiques le Centre Social des 3 Baudets et la Halte -Garderie « Les Titounets » ferment leurs portes. La structure, d’abord placée en règlement judiciaire est liquidée par le Tribunal de Commerce, faute de financeurs prêts à assumer le déficit existant, dû à priori à une gestion « hasardeuse ».

Liquidation du Centre social des 3 baudets (Document Nord-Eclair)

Sous l’impulsion d’un certain nombre d’habitants, hostiles à la fermeture définitive de ce lieu de vie collective, des bénévoles hémois y fondent alors l’association Espace de Vie Saint-Exupéry, en avril 2000. Le projet doit être travaillé pour un redémarrage du centre social en début d’année 2001.

Création de la nouvelle association (Document Nord-Eclair)

Cette association a pour but de permettre à nouveau le développement d’activités sociales et familiales dans les quartiers Trois Baudets et Lionderie, avec l’aide de la municipalité et de la CAF de Roubaix-Tourcoing. L’association gère et administre le centre social Espace de Vie Saint-Exupéry dont l’adresse se situe à l’arrière de l’historique Maison de l’Enfance, allée Saint-Exupéry.

Espace de Vie Saint-Exupéry en 2008 (Document Google Maps)

Les activités du Centre Social restent centrés sur les mêmes objectifs:

  • donner aux habitants l’accès aux droits (logement par exemple), à la culture et aux loisirs.

  • faciliter le parcours de soin des habitants en les informant et les orientant mais aussi en proposant des actions de prévention et en promouvant de bonnes pratiques en matière de santé

Logo de l’Espace de Vie (Document site internet)

L’Espace de Vie, c’est également à nouveau, depuis 2002, à la demande pressante des habitants, le Multi-Accueil « Les petits Tambours », accueil régulier et/ou occasionnel d’enfants âgés de 3 mois à 3 ans. L’équipe de professionnelles de la petite enfance y développe un projet décliné autour d’activités motrices, d’activités d’encastrement, de jeux symboliques… où l’enfant se découvre, découvre la collectivité, et adopte progressivement une autonomie plus grande. Les familles sont associées lors de temps enfants-parents tous les mercredis matins.

Les Petits Tambours en 2002 (Document Nord-Eclair)

20 ans plus tard « les Petits Tambours » accueillent toujours des enfants et figurent dans le guide du petit hémois 2021 édité par la municipalité. Un accueil de loisirs à la journée pour enfants de plus de 2 ans y est aussi proposé.

Guide du Petit Hémois 2021 (Document Ville de Hem)
Photos des Petits Tambours (Document Journal des Femmes)

Fonctionne toujours également « L’Envol », lieu d’accueil parents-enfants, qui permet aux parents de partager un moment privilégié avec leurs enfants autour du jeu et d’échanger avec d’autres parents ou futurs parents. En outre le centre social propose du soutien scolaire aux plus grands.

Centre de loisirs et soutien scolaire (Document site internet)

Pourtant, en 2020, dans le cadre du Projet de Rénovation Urbaine, la ville décide de construire un nouvel équipement public au coeur du quartier des 3 Baudets, sur le terrain en schiste, devant l’actuel centre social destiné quant à lui à déménager à la Lionderie (sur l’ancien site d’Okaidi, Impasse Desurmont), mais la ville de Hem précise : «Pour le raser, il va falloir attendre que le nouveau soit construit, soit quelques années encore».

Futur nouveau centre social des 3 Baudets à la Lionderie sur plan (Document Voix du Nord)
Emplacement du futur centre social des 3 baudets (Document Google Maps)

Seul le service petite enfance restera en fonction dans le nouveau bâtiment, d’une surface totale de 500 m², construit de plain pied, qui doit aussi être doté d’une salle de convivialité de 100m² pour les habitants et associations. Il hébergera donc la crèche du centre social « les petits tambours» qui accueille 20 enfants de 0 à 3 ans, dans un nouvel espace moderne, accessible et adapté. Lancé l’été dernier le chantier devrait se terminer en juin 2022.

Chantier de construction en décembre 2021 (Document Facebook Ville de Hem)

Cette construction doit être accompagnée d’un aménagement de la rue Bournazel avec une aire de jeux pour enfants, un espace vert et des stationnements pour les riverains à l’emplacement de la maison de l’enfance qui devrait être rasée.

Photo aérienne en 2020 (Document Google Maps)

Remerciements à la ville de Hem

Un cinéma à Leers

Du temps de la longue rue, Henri Messian et Jeanne Tailliez tiennent l’estaminet au n°21. Henri est directeur du cinéma à la même adresse en 1906, selon les listes du recensement. En 1931, c’est Martial Messian qui est mentionné directeur du cinéma, son père Henri restant cafetier. Martial est alors âgé de 26 ans. En 1936, Les époux Léorini ont pris en gérance le café et le cinéma au 21 de la rue Joseph Leroy à Leers.

L’estaminet et le cinéma du Triangle doc Leers Historique

Pendant la guerre M. Léorini fit partie du train de Loos et fut déporté. Parti à 96 kilos, il revint pesant à peine 43 kilos suite au passage dans les camps de la mort, au travail forcé, aux coups et blessures, aux longues marches. Il est revenu squelettique et méconnaissable, à deux doigts de la mort. De ce fait, il a reçu la médaille de la reconnaissance française. Le cinéma devient le Réal Ciné.

M. et Mme Léorini doc NE

En 1946, le cinéma fonctionne à nouveau avec le couple Léorini, ce sont de braves gens qui ont recueilli un jeune réfugié belge qui retrouvera sa famille après la guerre. Le tenancier du cinéma a reçu le titre de citoyen d’honneur de la cité car il n’a jamais refusé, comme sa femme d’ailleurs, de mettre sa salle gratuitement à la disposition des groupements aux buts d’entraide.

La salle de cinéma sert donc également à des réunions mais aussi à des spectacles de théâtre, ainsi le groupe lyrique des amicales laïques s’y est produit maintes fois. En mai 1951, y est organisé le gala de Miss Leers dont l’élection fut précédée par un bal animé par l’orchestre des gardiens de la paix de Lille. Après quelques heures de musique et de danse, on départagea les onze concurrentes toutes bien jolies. Jean Rémy de Radio Lorraine animait la cérémonie. Les gardiens de la Paix de Lille firent office de jury neutre pour départager les deux concurrentes les plus en vue. Ce fut finalement Melle Régine Dupont 16 ans, domiciliée 50 Gibraltar droite qui fut élue. Elle reçut de nombreux cadeaux et notamment un voyage à l’île de Walcheren aux Pays Bas. Elle doit participer à la finale de Miss Nord le 24 novembre à Lille.

Régine Dupont Miss Leers 1951

La fête ne s’arrête pas là. Le cinéma Léorini devient le cadre de l’émission « on recherche des vedettes de la chanson ». Onze candidats se présentent dont six sont retenus. Il s’agit de Maurice Wostyn, Edith Renard, Michèle Poclet, Paul Jeandel, Michel Meurisse, Théophile Dejardin qui furent tous récompensés par des cadeaux offerts par les commerçants, que l’Association des vieux travailleurs remercia bien sincèrement.

Sources Leers Historique « Les estaminets leersois », le Journal de Roubaix, Nord éclair.

Relais Masséna

En Aout 1965, un permis de démolir est accordé pour 4 maisons, rue de Lannoy à Roubaix ( les numéros 326 328 330 et 332 ) pour raisons de vétusté. Sur la photo ci-dessous, on distingue les 4 maisons du 326 au 332 de la rue de Lannoy. A droite, au 322 324 se trouve le siège des Ets Carrez Bernard, et à gauche au 334, l’électricien Alfred Derly.

les 4 maisons du 326 au 332 ( document archives municipales)

André Carrez, PDG des Ets Carrez Bernard, au 322 324 rue de Lannoy est grossiste en épicerie, torréfacteur de cafés et fabricant de savons mous ( voir sur notre site un article précédemment édité et intitulé Carrez Bernard ).

Publicité Carrez Bernard ( document collection privée )

En mai 1966, l’emplacement des 4 maisonnettes étant libre, André Carrez dépose une demande pour construire une station-service de distribution de carburants, sur ce terrain de 450 m2 lui appartenant.

plan de la station ( document archives municipales)

Le cabinet d’architectes J. Delrue à Lille, dresse les plans de la station essence avec un bâtiment de 142 m2 abritant : une piste pour le graissage des véhicules, une piste pour le lavage, le bureau d’accueil pour la clientèle, le dépôt du compresseur, l’atelier et une pièce vestiaire-toilettes pour le personnel.

publicité ouverture du Relais Masséna ( document Nord Eclair )

Les travaux se terminent, la station-essence ouvre alors en 1969 sous l’enseigne « Relais Masséna ». C’est une station ultra-moderne qui propose un matériel performant pour les vidanges, les réparations de pneus, l’équilibrage des roues, mais surtout le fleuron de la station, c’est le bloc-lavage qui permet à tout usager de faire laver son véhicule sans en sortir, dans un temps record de 2 minutes et pour la modique somme de 5 Francs. Trois pompes distribuent les carburants ; super, essence et gas-oil, et une pompe pour le 2 temps est à disposition des clients, en libre service. M Waquier et sa fille accueillent chaleureusement les clients. Leur sourire sympathique et leur compétence permettent de répondre aux plus grandes exigences de la clientèle.

En 1979 la direction décide de faire construire un auvent de 40 m2 ( de 6m sur 7m ) au dessus des 3 pompes, de façon à abriter la clientèle des intempéries surtout par temps pluvieux.

Auvent ( document archives municipales)

La station essence ferme au milieu des années 1980, et en 1991 l’entreprise de Pompes Funèbres Lemaitre qui se trouve juste en face au 271 rue de Lannoy, reprend le terrain et décide de construire un funérarium pour pouvoir agrandir et développer son activité.

L’architecte Jean Michel Vergne de Croix établit le projet : le bâtiment de l’ancienne station essence est conservé, les 3 pompes de distribution de carburants sont supprimées et remplacées par la construction du funérarium accolé à l’ancien bâtiment, avec deux salons funéraires.

( documents archives municipales)

photo BT et publicité Nord Eclair

En moins de 3 décennies, quatre maisons ont disparues, remplacées par une station essence, puis par un funérarium.

Document PF Lemaitre

Remerciements aux archives municipales.

Insolite : des porcs au Parc Barbieux

Le titre de la presse locale, en mars 1970, en dit long sur le caractère insolite de l’anecdote : Escapade nocturne pour une soixantaine de porcs au Parc Barbieux à Roubaix. A quelques jours près le lecteur aurait pu croire à un poisson d’avril…Il n’en est rien et il s’agit, en réalité, d’un fait divers à priori banal.

Titre du journal Nord-Eclair en mars 1970 (Document Voix du Nord)

Un peu avant 23 heures, sur la route verglacée, un camion articulé d’une firme belge dérape à l’entrée de la rue Jean Jaurés et du Parc Barbieux et se renverse avec son chargement sur les rails du mongy. Il se trouve que le véhicule transporte alors, en direction de Lille, une soixantaine de porcs bien dodus qui profitent de l’aubaine pour sortir se promener dans le parc en longeant les voies du mongy.

Photo du camion renversé sur les voies du mongy (Document Voix du Nord)

Fort heureusement le conducteur et son accompagnateur sont sortis indemnes de l’accident même si le tracteur et la remorque sont fortement endommagés. La circulation est très perturbée, les abords du parc, dans lequel les porcs circulent en toute liberté, ayant été interdits par la police et toutes les rues y donnant accès ayant été barrées.

Escapade nocturne à Roubaix (Document Voix du Nord)

Dans la nuit le spectacle ne manque pas de pittoresque, les forces de l’ordre s’efforçant de récupérer les animaux. Les heureux porcins folâtrent sur les pelouses, quand ils ne s’aventurent pas sur les rails du tramway. D’un groin méfiant ils fouinent dans l’herbe recouverte d’une mince couche de givre tandis que la neige continue à tomber. Sous les branchages dépouillés ils composent une fresque pittoresque et totalement inattendue en pleine ville.

Les cochons ne prêtent pas attention aux tramways éventuels (Document Voix du Nord)

Pendant ce temps, deux énormes engins de l’entreprise Leduc Dépannage à Lille viennent en catastrophe à Roubaix pour redresser le camion et sa remorque. Toute la scène se déroule devant quelques noctambules qui n’en croient pas leurs yeux. Les plus timides des cochons restent agglutinés autour des poteaux pendant que leurs congénères plus téméraires tentent d’explorer les profondeurs du parc, vite repoussés par des gardiens de la paix armés de bâtons.

Quand le Beau Jardin devient une mini-porcherie (Document Voix du Nord)

Et à 2h 30 du matin, le camion et la remorque sont relevés et les soixante porcs, tous récupérés, reprennent leur route pour Orléans après cette mésaventure peu banale. La circulation autour du parc est rétablie et, au petit matin, il ne reste plus trace de ces visiteurs d’un soir. Le Parc Barbieux retrouve sa quiétude et ses promeneurs humains ainsi que ses oiseaux, canards et cygnes qui, eux, y résident en permanence.

L’abbé Monteuuis

Gustave Isidore Monteuuis est né à Bourbourg en 1857 d’un père professeur. Il est le cinquième enfant d’une fratrie qui en comporte dix. Il sera prêtre du Diocèse de Cambrai (1882-1913), puis de celui de Lille. Il fut un temps professeur de philosophie au Collège des Dunes à Dunkerque puis il sera le Curé de Leers de 1898 à 1919. Son urbanité, son zèle et son dévouement lui valurent l’affection de ses paroissiens.

L’église de Leers Collection familiale

Licencié es Lettres en 1879, il est l’auteur d’ouvrages pieux ou historiques parmi lesquels « l’âme d’un missionnaire » primé par l’académie française (Prix Montyon 1894). Mais il est aussi l’historien de Leers, avec « l’Histoire de Leers » (1905), « Le Cambriolage de l’église de Leers », le 5 mars 1906, une belle page ajoutée à l’histoire de Leers (1906), de Bourbourg, Notice sur Notre-Dame de Bourbourg (1908), Un saint prêtre, le chanoine Hooft, ancien doyen de Bourbourg (1817-1908) (1908), enfin c’est un passeur de mémoire idéal, avec « Sous le joug allemand, les Allemands à Leers du 22 août 1914 au 11 novembre 1918 », chez l’imprimeur Desclée et De Brouwer, octobre 1919.

L’abbé Monteuuis Collection Particulière

Concernant Leers, les deux ouvrages qu’il consacre à sa paroisse sont ceux d’un historien de qualité et d’un passeur de mémoire. Il avait amassé dès son arrivée à la tête de la paroisse en 1898 une documentation abondante auprès des Archives Départementales et Communales, des sociétés savantes dont il était membre et des anciens Leersois dont il avait recueilli les souvenirs. Son ouvrage sur l’occupation allemande à Leers a vraiment été écrit de l’intérieur puisqu’il a été présent dans sa paroisse tout ce temps-là.

Paraphe du chanoine Monteuuis

L’abbé Monteeuis a célébré son jubilé à Leers le 22 septembre 1901. Puis il a prêché le Triduum d’Adoration en l’église de Notre-Dame, à Roubaix, les 27, 28 et 29 juillet 1909. Nommé chanoine titulaire à Lille en 1919, il décède quelques mois plus tard le 9 avril 1920. Il est inhumé à Leers.

La pierre tombale de l’abbé à Leers extrait site geneanet