La boucherie Dekimpe produit une charcuterie d’excellente qualité, les jambons bien sûr, mais surtout le saucisson fumé à l’ail, haché finement, qui devient leur produit phare. De nombreux clients viennent de très loin ( et même de Belgique ) pour leur en acheter. Ils arrivent à exporter leurs spécialités sous vide, à l’étranger.
Alain et Jean-Pierre installent le nouveau laboratoire ( document famille Dekimpe )
Au milieu des années 1970, la famille Dekimpe investit à nouveau en remettant aux nouvelles normes le laboratoire et en installant un nouveau comptoir réfrigéré près de la chambre froide, ainsi que des meubles à surgelés Findus et un présentoir pour les conserves HAK.
Le nouveau comptoir réfrigéré ( document famille Dekimpe )
Tous les membres de la famille ne comptent pas leurs heures. Le commerce demande beaucoup de travail, pour découper les morceaux de viande, fabriquer les saucissons, les jambons etc. Ils se lèvent très tôt, car le magasin ouvre à 8 h et ferme bien souvent après 20 h. Le commerce est ouvert 6,5 jours par semaine.
Ainsi, différentes étapes sont nécessaires pour savourer un délicieux jambon Dekimpe : saler, fumer, désosser, ficeler, mettre en moule et cuire.
Le jambon ( document famille Dekimpe )
Toujours à l’affût d’idées publicitaires inédites, ils proposent des opérations originales, au fil des années. Dans les années 1970 à Pâques, ils offrent un poussin pour tout achat d’un gigot d’agneau, ce qui fait le bonheur des enfants.
Dans les années 1980, c’est l’époque des pin’s et des magnets. Dans les années 1990, avec les commerçants Leersois, ils proposent à leurs clients de tester leur chance avec le robot Télélot. Puis c’est une carte de fidélité qui est créée dans les années 2000, pour faire bénéficier les clients d’une remise de 5 € par tranche d’achat.
Objets publicitaires ( document famille Dekimpe )
En 1986, les Télécom proposent aux commerçants de remplacer leur numéro de téléphone par un numéro que les clients retiennent facilement. Ils proposent à Jean-Pierre Dekimpe le numéro 75.50.50 facile à retenir ! Et les ennuis commencent, car le 74.50.50 c’est le poste des renseignements SNCF ! Et chacun peut faire une erreur en tapant sur un clavier, si bien que notre ami Jean-Pierre sature rapidement. Enfin tout rentre dans l’ordre, il retrouve son ancien numéro, et cela lui permet de faire un peu de publicité en communiquant l’anecdote dans la presse locale.
La vendeuse Martine, Andrée et Jean-Pierre ( document Nord Eclair )
En 1992 la famille Dekimpe crée le friand en forme de moulin, afin de célébrer la restauration complète du Moulin de Leers.
le friand ( document famille Dekimpe )la façade dans les années 1990Publicité 1994 ( document Nord Eclair )
Les fabrications de fin d’année telles que la galantine, le cochon de lait, le boudin blanc deviennent également des incontournables de la maison Dekimpe.
Une préparation minutieuse est nécessaire pour produire un cochon de lait : désosser délicatement le cochon pour ne pas percer la peau, laisser la tête et les pattes, farcir et refermer, emmailloter dans un linge avec bandelettes, cuire toute une nuit et enfin glacer le cochon pour lui donner un aspect appétissant.
Jean-Pierre, Alain et Francis préparent le cochon de lait ( document famille Dekimpe )Le cochon de lait « Je suis délicieux de la tête à la queue » ( document famille Dekimpe )
A la fin des années 1990, la famille Dekimpe investit une nouvelle fois dans un nouveau comptoir réfrigéré.
document famille Dekimpe
En 2000, la modernisation du laboratoire devient à nouveau obligatoire, pour respecter les nouvelles normes sanitaires.
Façade décorée pour le passage à l’an 2000 ( document famille Dekimpe )
Jean Pierre prend sa retraite le premier en 2003 puis Andrée, Alain et Francis quelques temps après. Aucun de leurs enfants ne souhaite prendre la relève. Le magasin ferme donc le 30 Septembre 2008. Le plus jeune fils Francis reprend la boucherie chevaline 8 rue Gambetta à Leers en 2014 et prend sa retraite en 2021. Pendant 55 années, les deux générations de la famille Dekimpe ont marqué remarquablement le commerce Leersois.
Noël 2007 ( document famille Dekimpe )Noël 2007 ( document famille Dekimpe )
Le N° 1 de la rue Jean Jaurès est reprise par la pharmacie Dolicque en 2010 et le N° 3 devient une friterie à l’enseigne « La Patatine ».
photo BT 2020
Remerciements à tous les membres de la famille Dekimpe
Armand Joseph et son épouse Palmyre née Vandystadt ouvrent, au début des années 1900, une épicerie-droguerie au 47 rue d’Antoing dans le quartier du Pile à Roubaix.
Armand est mobilisé en 1914. Il part sur le front, et ne reviendra malheureusement pas. Palmyre, sa veuve continue alors seule, l’activité et se spécialise exclusivement dans le commerce de droguerie. Elle développe fortement l’activité de sa petite boutique, les affaires fonctionnent de façon très satisfaisante.
le 47 rue d’Antoing de nos jours ( document Google Maps )
Leur fils Victor Joseph, né en 1911, est artisan peintre. Il épouse Marie-Thérèse en 1946. Victor continue son activité d’artisan. Le couple habite sur place, rue d’Antoing.
Victor et Marie-Thérèse souhaitent ouvrir leur commerce. L’occasion se présente en 1956 : ils décident de reprendre le magasin de droguerie du 279 rue de Lannoy à l’angle du boulevard de Mulhouse. Ce commerce était autrefois une herboristerie créée par Louis Dours et transformée à son décès par son épouse en droguerie dans les années 1950.
plan cadastralPalmyre et sa belle fille Marie-Thérèse dans le magasin de la rue de Lannoy ( document B. Joseph )Marie-Thérèse Joseph ( document B. Joseph )
La surface importante de 102 m2 leur permet de développer leurs gammes de produits et en particulier de peintures. Victor et Marie-Thérèse deviennent les plus importants vendeurs de la ville grâce à leurs précieux conseils à la clientèle.
le magasin rue de Lannoy ( document archives municipales )publicité Nord Eclair
Victor décède en 1961 à l’âge de 50 ans. Marie Thérèse continue seule l’activité.
Alain, le fils cadet, s’oriente plutôt vers la mécanique et reprend le garage de son ancien patron Mr Lemay, sur le boulevard Gambetta. Bernard, le fils aîné, né en 1947, après ses études de comptabilité et un premier emploi chez les assurances Verspieren, reprend la succession et continue de développer le commerce en 1972 avec son épouse Marie-Joële.
Bernard retape entièrement les deux étages supérieurs du bâtiment, pour pouvoir y loger avec son épouse et leurs deux enfants.
Il devient un des premiers dépositaire de la région, pour la fabrication de « peinture à la demande » avec l’installation de la machine à teinter, de la marque Valentine.
Bernard et Marie-Joële devant la machine à teinter ( document B. Joseph )
Bernard et Marie-Joële proposent à leur clientèle des marques réputées en peinture comme Avi, DeKeyn, Renaulac, Théodore Lefebvre, en droguerie comme la cire Starwax, en papier peints Décofrance, Vénilia, Leroy, et également en marques de revêtements de sol : Balatum, Gerflor
Intérieur du magasin ( document B. Joseph )
La concurrence est vive dans la ville, mais ils entretiennent d’excellentes relations cordiales avec leurs confrères roubaisiens : la droguerie Crombé et la droguerie Debril entre autres.
Dans les années 1980-1990 ils proposent différents services complémentaires : le service clé-minute avec un matériel professionnel de reproduction de clés, l’affûtage de couteaux et ciseaux, le dépannage en serrurerie, la vente de lampes berger etc
document collection privée
Bernard Joseph est commercialement très dynamique. Il communique énormément par de la publicité dans la presse locale, est régulièrement présent lors de salons des artisans commerçants, n’hésite pas à se transformer en père Noël pour offrir des bonbons aux enfants à l’entrée du magasin et organise des concours de dessin pour les enfants du quartier avec remises de cadeaux aux créateurs des plus belles œuvres.
Bernard Joseph au salon des commerçants ( document B. Joseph )Le père Noël rue de Lannoy ( document B. Joseph )
Bernard continue sa formation professionnelle en assistant à de nombreux stages de perfectionnement organisés par leurs fournisseurs de droguerie. En 1989 Bernard est accepté à la confrérie Saint Luc de la droguerie, et en 1995, grâce à leur professionnalisme, les époux Joseph reçoivent un Mercure d’Or décerné par la chambre de commerce et l’union des commerçants de la rue de Lannoy.
document B. Joseph
Bernard prend sa retraite en 2009 à l’âge de 61 ans. Aucun des deux enfants ne souhaite reprendre le commerce. Le bâtiment est cédé à Eric Le Goff, infirmier libéral, qui le transforme, après quelques travaux de transformation en 2014, en cabinet paramédical composé de 4 infirmiers et de 2 orthophonistes.
Le magasin en 2008 ( document Google Maps )Le magasin en 2023 ( photo BT )
Pendant près de 110 années, 3 générations Joseph se sont succédées dans le domaine de la droguerie roubaisienne.
Remerciements à Bernard Joseph ainsi qu’aux archives municipales.
Les industriels s’installent plutôt dans la seconde moitié du 19éme siècle dans le village de Hem qui auparavant restait à vocation agricole. Deux brasseries et une distillerie sont les premières industries répertoriées sur Hem dont celle de Mr Louis Vandenbogaert, originaire de Tournai en Belgique, lequel est d’ailleurs maire du village durant quelques temps de 1812 à 1816.
Napoléon III, qui souhaite concurrencer l’Angleterre incite à l’implantation d’industries dans le Nord de la France et c’est dans ce cadre que Napoléon Paul, né en 1835, et Armand Alphonse Victor De Clercq, né en 1837, qui franciseront ensuite leur nom en Declercq, originaires de Renaix (Belgique) décident de monter une entreprise le long de la Marque à Hem.
A cet effet tous deux reprennent une brasserie qui faisait faillite au 185 rue de Lille (actuelle rue du Général Leclerc) et y créent une usine textile de teinturerie et d’apprêts en 1857. Ils ont épousé 2 sœurs Céline et Flore Roussel dont le frère est un entrepreneur roubaisien du textile de la rue de l’Epeule : Emile Roussel. Puis Victor, qui ne s’épanouit pas dans cette activité laisse l’entreprise à son frère et se consacre à une activité de brasseur.
CPA de la rue de Lille à son extrémité avec l’usine, vue vers Hempempont et vue depuis Hempempont (Documents collection privée)Photo de Napoléon Paul (Documents famille Declercq)
Malheureusement la teinturerie de Napoléon Paul périclite et il doit emprunter à son beau-frère Emile Roussel pour remonter l’entreprise. Ce sont ses fils, Paul Alexandre et Oswald Paul né en 1872 , repreneurs de la teinturerie qui, après la mort en 1898 de Napoléon Paul, remboursent son beau-frère, ayant travaillé avec acharnement pour redresser l’entreprise et gagner la somme nécessaire.
Quant à Victor qui a lui aussi emprunté à Emile de quoi monter sa brasserie en 1895 il en fait une affaire florissante qui lui permet de placer ses enfants. Pourtant par la suite, avec l’arrivée des coopératives, l’entreprise périclite à son tour et ce sont les fonds garantis par diverses propriétés sur Hem et les cabarets appartenant à la brasserie qui permettent le remboursement de l’emprunt.
Photo d’Oswald, fils de Napoléon Paul (Document famille Declercq)
En 1893, Paul Declercq fils est répertorié comme teinturier dans le Moniteur de la Bonneterie et du Tricot. Par la suite avec l’arrivée du charbon, l’usine se voit adjoindre une grande cheminée, comme en atteste encore la date figurant sur la cheminée en briques : 1899.
Afin d’en faire une affaire florissante les 2 frères décident alors de se concentrer sur l’apprêt soit le traitement de finition après le tissage, permettant de donner au produit son aspect final, qui consiste en la modification des fibres textiles par le biais d’une action chimique, telle qu’une teinture.
A cette époque les eaux de la teinturerie se déversent journellement dans la Marque « sans avoir été traitées au lait de chaux ni décantées » et les eaux restent noires et infectes. Elles stagnent et des détritus de toutes sortes y surnagent. Le voisinage se plaint d’autant qu’il émane de la rivière des odeurs nauséabondes, et le danger représenté pour la santé publique est pointé du doigt. Cette prise de conscience va entraîner l’installation de bassins de décantation.
CPA de l’usine située à l’Hempempont face au café de la Renaissance (Documents collection privée)Enveloppe à en-tête de Declercq Frères (Document famille Declercq)
L’usine est constituée d’un atelier de fabrication en rez-de-chaussée aux murs de brique, couvert d’un toit à longs pans brisés recouvert de tuiles flamandes. Les bureaux fonctionnent sur 2 étages carrés, avec murs de brique, pierre et béton armé. Le bâtiment les abritant possède une terrasse et un toit en pavillon couvert en ardoises.
Les bureaux sont installés dans un bâtiment faisant le coin de la rue de Lille et de la rue de Croix, qui abritait auparavant le bureau de péage du pont de la marque. Ce pont en bois et très étroit à la fin du 19ème siècle, est d’une grande importance pour la liaison Lille-Lannoy, tant pour le commerce que pour l’armée. Il est alors surveillé par les policiers du commerce extérieur (douaniers).
Sans ces péages dédiés aux routes, la presque totalité des ponts et autres ouvrages destinés à franchir les passages difficiles, qui furent construits en France jusqu’au dix-septième n’auraient en effet pas existé et, après la construction, il fallait entretenir, réparer et surtout reconstruire.
Pont d’ Hempempont (Document BD Au Temps d’Hem)
En avril 1904, des grèves éclatent pour réclamer la journée de 10h. Le journal politique quotidien La Lanterne relate que le comité de grève roubaisien ne peut que constater l’insuccès de ses négociations avec le patronat et convie les ouvriers à nommer dans chaque usine des délégations appelées à négocier avec leur patron. Ce même journal déclare qu’à l’usine d’apprêt Declercq le personnel était au complet la veille alors même que 11 teintureries roubaisiennes sur les 43 sont en grève. En 1908, la teinturerie est récompensée d’un grand prix dans la catégorie fils et tissus laine à l’exposition franco-britannique de Londres, section française.
Jusqu’en 1910, d’autres teinturiers apprêteurs s’installent le long de la Marque, tant et si bien que l’eau de celle-ci ne va plus suffire et qu’il va falloir utiliser des forages atteignant une centaine de mètres de profondeur pour approvisionner les usines en eau.
Facture de 1911 (Document Historihem)
A la veille de la première guerre mondiale, les ouvriers des 3 teintureries et des 2 usines d’apprêt de la ville prennent le tram ou le vélo pour se rendre au travail. Les gens de la ville viennent le dimanche à Hempempont, par le tramway pour manger des anguilles à l’Auberge juste en face de la teinturerie Declercq.
Les tramways d’Hem ont même leur chanson :
« Vous voulez aller en ville
c’est l’heure d’aller travailler
il n’y a rien d’plus facile
vous allez chercher le tramway.
Faut jamais s’en faire pour l’heure,
on peut prendre tout son temps,
comme y en a tout’s les demi-heures,
quand on l’rate, on a l’suivant
Ah ! C’qu’on est bien
su l’fameux tramway d’Hem…e
La Compagnie nous protège
elle n’veut pas nous éreinter
elle nous donn’ quand il n’y a pas d’neige
deux et parfois un tramway.
Les deux sont toujours en route
à moins d’panne évidemment
pour l’abonné y a pas de doute
c’est un système épatant
Ah ! C’qu’on est bien
su l’tramway du pat’lin ! »
CPA arrêt du tramway à l’Hempempont (Documents collection privée)
Lorsque l’occupation commence en Octobre 1914, la commune, comme toutes les autres est soumise à des vexations journalières et un pillage méthodique qui fait le vide aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Des hommes sont arrêtés pour constituer des bataillons de travailleurs forcés, lesquels sont envoyés travailler en Allemagne.
La commune doit également subvenir au logement, au bien-être et à la nourriture de l’ennemi. Au début de 1915, la maladie s’installe dans quelques foyers telle le typhus et le maire doit faire procéder à la désinfection des maisons. A la teinturerie Declercq des bains douches sont installés pour soldats. En 1918, les Allemands se retirent non sans avoir tiré quelques obus sur le pont d’Hempempont et l’avoir détruit derrière eux, ce qui amènera sa reconstruction en béton après-guerre.
Destruction du pont en 1918 (Document BD au temps d’Hem)CPA du pont dans les années 1920 (Document collection privée)
A suivre…
Remerciements à Alain et Laurent Declercq, à la ville de Hem, l’association Historihem ainsi qu’à André Camion et Jacquy Delaporte pour leurs ouvrages Hem d’hier et d’aujourd’hui et Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem, Paul Delsalle pour son ouvrage Histoire de la vallée de la Marque et Robert Hennart pour sa promenade en Pévèle Mélantois
Au début du dix-neuvième siècle, la ville de Roubaix compte 16.000 habitants. C’est un pharmacien, Hippolyte Beghin qui, ayant obtenu son brevet d’imprimeur en 1829, lance le premier périodique imprimé à Roubaix, un bi-hebdomadaire nommé « La feuille de Roubaix », qu’il imprime sur une presse à bras installée dans la librairie de sa femme.
Le feuille de Roubaix Août 1829 (Document la Presse du Nord et du Pas de Calais au temps de l’Echo du Nord)
Un an plus tard, la feuille de Roubaix devient le « Narrateur Roubaisien ». Au décès d’Hippolyte en 1851, sa veuve Hyacinthe Defrenne reçoit son brevet en succession et continue son activité d’imprimeur parallèlement à son activité initiale de libraire spécialisée en livres de piété. L’activité de l’entreprise cesse en 1875.
Carte publicitaire de la librairie Béghin au milieu du 19ème siècle (Document collection privée)
Pendant ce temps à Lille, Jean-Baptiste Reboux Leroy a lancé en 1824 le Journal du département du Nord, journal royaliste légitimiste, vite concurrencé, avec succès, par l’Echo du Nord. En 1831, il lance donc la Boussole, journal royaliste également mais ce journal subit une lourde condamnation dès l’année suivante, Jean-Baptiste et Charles, son fils journaliste, subissant une peine d’emprisonnement pour délit politique. Leur journal ne s’en relève pas et disparaît dès 1833.
Dès lors il renonce à la politique, ce qui lui permet de conserver deux presses. Ses deux autres fils, Jean-Baptiste et Edouard, lui succèdent à la tête de son journal à son décès en 1843. Ils fondent ensuite le journal la Liberté, journal catholique, jusqu’à ce que le premier laisse l’imprimerie paternelle au second. Ce journal, en opposition au pouvoir impérial, subit également des condamnations avant de disparaître au profit de la Vérité qui paraitra jusqu’en 1857.
Jean Reboux (Document Nord-Eclair)
Entretemps Jean-Baptiste fils (qui se fait appeler Jean pour éviter la confusion avec son père) s’est installé à Roubaix en tant que lithographe, rue Saint Georges au 16 bis avant de reprendre la librairie de Gaspard Burlinchon au 1 rue du Vieil Abreuvoir après avoir obtenu son brevet de libraire. Puis il prend en 1846 la succession de son beau-frère Charles Hennion, imprimeur lithographe à Roubaix, époux de sa sœur Mathilde, « par suite d’arrangements de famille », ayant obtenu son brevet d’imprimeur, avec plus de difficultés le préfet rechignant à le lui délivrer afin de ne pas précipiter la ruine de l’imprimerie Béghin.
Cartes publicitaires de J Reboux rue Saint-Georges, de la librairie Burlinchon et de Charles Hennion (Documents collection privée et dictionnaire des imprimeurs et lithographes du 19ème siècle)
Enfin en 1856, après plusieurs années de démarches, Jean-Baptiste Reboux, obtient l’autorisation de publier un journal non politique : le Journal de Roubaix, moniteur industriel et commercial du département du Nord. Il installe d’abord son journal au n° 20 rue Neuve. Comme les premiers journaux roubaisiens il s’agit plutôt d’une feuille d’annonces qui s’adresse à une clientèle particulière d’industriels, de négociants, de commerçants et d’agriculteurs.
En-tête du 1er numéro du journal de Roubaix en 1856 (Document BNR)
D’abord bi-hebdomadaire, ce journal ne devient quotidien qu’en 1865, et il se situe alors au 56 Grande- Rue. Organe conservateur et catholique, il est poursuivi à plusieurs reprises par l’administration impériale, notamment en 1867 pour avoir imprimé, sans déclaration préalable des dépêches télégraphiques, donnant des nouvelles politiques, qui ont été affichées dans la vitrine de son magasin mais aussi vendues par colportage par des enfants dans des cafés et estaminets de la ville.
En-tête du quotidien en 1865 (Document BNR)
Le journal de Roubaix ne va réellement connaître un développement important qu’à l’arrivée à l’âge de 18 ans du fils de son fondateur, Alfred Reboux, comme journaliste, lequel succède à son père en 1872, trois ans avant l’installation du journal au n°1 rue Nain. Ce n’est qu’à la fin du siècle, en 1898, qu’Alfred Reboux installe son quotidien dans les locaux qui seront les siens jusqu’à la fin, au 71 de la Grande Rue à Roubaix. Quant au 56 Grande Rue, l’immeuble est dès lors occupé par le journal catholique lillois La Croix du Nord.
La Croix du Nord 56 Grande Rue (Document collection privée)
Alfred Reboux a racheté la propriété appartenant à Jean Lefebvre-Soyer composée d’une grande demeure, d’une maison de concierge, d’une écurie, d’une remise, d’une buanderie, de serres et de bureaux. Sur le cadastre la propriété couvre les parcelles 613 à 615 en 1884. Jean Lefebvre, grand officier de la légion d’honneur, époux d’Hermance Soyer, était l’associé d’Amédée Prouvost. La surface et la splendeur des nouveaux locaux en disent long sur la stature acquise par le quotidien sous la direction d’Alfred, propriété de la Société des Journaux Réunis.
Cadastre de 1884 (Document archives municipales)
Photo de Jean Lefebvre-Soyer (Document Thierry Prouvost la lignée des Lefebvre)
Tout en gardant un fort contenu économique : cotations en bourse, tarifications de la laine et du coton, le journal acquiert également un contenu de politique générale et internationale. La chronique locale y prend aussi de l’importance en instituant des correspondants dans toutes les communes aux alentours de Roubaix et jusqu’en Belgique. Au début du vingtième siècle, tout comme l’Echo du Nord Lillois, le Journal de Roubaix publie une série de 10 cartes postales présentant ses locaux.
Photo d’Alfred Reboux ( Document un siècle de presse roubaisienne de la médiathèque de Roubaix)Hôtel du Journal de Roubaix (Documents collection privée)
Les différentes étapes de l’édition d’un journal à l’époque y apparaissent : l’alimentation du journal en informations au moyen du téléphone et du télégramme, la rédaction des articles et leur passage à la composition où les linotypes composent les textes, leur assemblage au marbre pour les disposer dans une forme constituant une page de journal, le passage à la clicherie puis la dernière opération : l’impression par les rotatives et la découpe en feuilles et enfin le départ par la salle des expéditions où après avoir été mis en paquets ils sont livrés aux vendeurs ou déposés à la gare, à l’aide de camions floqués à son enseigne.
Différents ateliers et salle de rédaction (Documents collection privée)Le camion du journal de Roubaix (Documents collection privée)
Le journal, comme son propriétaire est catholique et défend les intérêts de l’église. Il lutte contre la laïcité et proteste contre la laïcisation de l’enseignement, l’expulsion des congrégations religieuses et la loi de séparation de l’église et de l’Etat. C’est un grand quotidien de province et un groupe de presse inventif et tourné vers les techniques innovantes.
Très rapidement le Journal de Roubaix entre dans la vie des habitants de Roubaix et environs : les vendeurs les livrent à l’aide de « carettes à quiens » (charettes à chiens), les enfants en font des déguisements, les pères et mères de familles et les soldats le lisent.
Les lecteurs du Journal de Roubaix (Documents collection privée)
Depuis des décennies, les emplacements de la rue de la Halle ont toujours été occupés par des estaminets ou des grossistes en fruits et légumes. En 1968, sur 14 maisons, on dénombre 11 grossistes et semi-grossistes en fruits légumes et 3 cafés.
Citons entre autres, quelques entreprises de l’époque : Seynave, Mathis, Divol, Florin, VandenBroeke, Valcke, VanMoer, Prevost, Tack-Boutten-Kuhn, Ferreira.
la rue de la Halle ( documents archives municipales )
Les conditions de travail sont de plus en plus difficiles pour cette activité de gros, en plein centre ville :
– La rue de la Halle est toujours très animée aux premières heures du jour et donc très bruyante
– Les problèmes de stationnement sont récurrents
– Le manque de place se fait cruellement sentir pour le stockage
– Les chariots élévateurs ont beaucoup de difficultés à manoeuvrer pour charger et décharger les camions
De ce fait, la concurrence du nouveau marché de gros de Lomme est d’autant plus vive, car certes, il est plus éloigné mais beaucoup plus facile d’accès et donc plus pratique pour les commerçants.
La ville souhaite effectuer une opération d’aménagement et de restructuration de cette partie du centre ville en Mars 1980 : rajeunir le triangle se trouvant en face de la Poste, et délimité par les rues de la Halle, Pierre Motte et par le boulevard Leclerc à savoir « l’Ilot de la Halle ».
le café de la Poste et la rue de la Halle ( document archives municipales )
Du côté du boulevard Leclerc, la Banque Populaire du Nord s’est déjà implantée à la place du café « La Rotonde ». Des bureaux sont programmés pour remplacer l’ancienne carrosserie « Van Den Hende ».
Pour la rue de la Halle, ce n’est pas une réhabilitation qui est envisagée mais un véritable curetage pour faire oublier les dents creuses correspondant aux anciens magasins de grossistes en fruits légumes, primeurs, beurre, œufs et fromages.
En 1982, les grossistes quittent la rue pour le Marché d’intérêt local du Pile rue de Valenciennes ( voir sur notre site un précédent article intitulé « Le Marché des Halles s’en va au Pile »)
document Nord Eclair 1982
Le projet initial prévoit la démolition de 22 immeubles sur les 3 rues, soit au total une superficie de 4983 m2. Sont concernés : les n° 5 au 29 rue de la Halle, les n° 10 et 12 rue Pierre Motte, et les n° 35 à 43 du boulevard Leclerc
document archives municipales
Finalement, la démolition ne concernera que la rue de la Halle et le n° 41 du boulevard Leclerc ainsi que le café de la Poste. Sur les plans ci-dessous on peut constater en effet que les 2 immeubles de gauche (grisés sur le 1er plan) ont été conservés.
document archives municipales
65 logements, bureaux et commerces sont construits par la Société d’HLM : « Le nouveau logis », pour un budget de 48 millions de francs. L’hôtel Ibis est construit à l’emplacement du café de la Poste. Les travaux s’étalent sur une durée de deux ans en 1987 et 1988.
Les travaux pendant la construction ( documents b.n.r Daniel Labbé )
Après l’achèvement des travaux en 1989 ( documents b.n.r Daniel Labbé )
André Dekimpe est né en Belgique en 1909. Au début des années 1920, il devient apprenti boucher, formé par son frère Aurèle Callens dans une boucherie située Grand Place à Wattrelos puis un commerce de la rue du Collège à Roubaix. André termine son apprentissage dans un établissement à Lille et s’occupe ensuite de l’entreprise de salaisons créée par son frère Aurèle à Lys lez Lannoy.
André et Yvonne Dekimpe ( document famille Dekimpe )
André décide de s’installer à son compte au dernier trimestre de 1953. Il arrive à Leers avec son épouse Yvonne et 4 de leurs enfants, Claude, Andrée, Jean-Pierre et Alain ( la fille aînée Jeanine, mariée récemment a déjà quitté le foyer familial ) Ils reprennent le commerce de boucherie-charcuterie d’Aimé Cnudde sur la grande place de Leers, plus précisément au 1 rue Jean Jaurès, à l’angle de la rue du général De Gaulle. André et Yvonne auront un 6° enfant, Francis, quelques temps après.
plan cadastralla boucherie Cnudde ( document famille Dekimpe )
Le bâtiment doit dater des années 1820, c’était auparavant l’estaminet de la famille Meurisse. Un superbe balcon en fer forgé d’époque, existe toujours à la fenêtre du 1° étage. Le magasin est assez étroit, mais le bâtiment est grand et s’étale sur une surface de 210 m2.
Plan de la maison ( document famille Dekimpe )André Dekimpe devant son billot ( document famille Dekimpe )
Dans les années 1960, Claude Dekimpe, le fils le plus âgé reprend un commerce de boucherie situé au 25 rue Joseph Leroy à Leers, et ce, pendant plusieurs années. Jean-Pierre, Alain et Francis, après un CAP de boucherie à Tourcoing, deviennent apprentis puis commerçants. Andrée s’occupe de la vente de produits à la clientèle, avec son frère Jean-Pierre. Puis les trois garçons se marient et quittent le domicile parental, pour vivre avec leurs épouses respectives. Seule Andrée reste vivre dans la maison familiale.
Yvonne Dekimpe et son fils Claude ( document famille Dekimpe )
En 1963, ils décident de moderniser le magasin : chambre froide et vitrine extérieure agrandie et modernisée. En 1965, ils démolissent un mur pour créer un nouveau laboratoire conforme aux normes sanitaires obligatoires.
la nouvelle vitrine élargie ( document famille Dekimpe )
Les affaires fonctionnent très bien, grâce à l’expérience et au sérieux d’André Dekimpe et de son épouse. En 1965, ils ont l’occasion d’acheter l’immeuble qu’ils louaient jusqu’à présent, ainsi que le commerce voisin au n° 3 de la rue Jean Jaurès, qui était occupé par un salon de coiffure. Ce petit local leur permet de stocker du matériel, et de décorer de superbes vitrines réalisées par Andrée, pour les grandes occasions : Pâques, Noël, etc
Le 1 et 3 rue Jean Jaurès ( document famille Dekimpe )
Andrée est spécialisée dans la préparation et la présentation de la charcuterie, elle est également une artiste douée dans l’art décoratif. A l’époque de Noël, elle se consacre avec une merveilleuse inspiration et une patience exemplaire, à la reproduction d’un édifice ou d’un monument. Elle crée l’église de Leers en saindoux et l’installe dans sa vitrine pour les fêtes de fin d’année 1966.
l’église de Leers en saindoux, devant le cochon de lait ( document famille Dekimpe )
En 1967, Andrée jette son dévolu, sur le château d’ Azay le Rideau qu’elle réussit à merveille en saindoux. Elle reçoit de très vives félicitations et le journaliste de Nord-Eclair ne manque pas l’occasion d’en faire l’éloge, même s’il commet une erreur sur le nom du château.
le château d’Azay le Rideau en saindoux ( document Nord Eclair )
La famille Dekimpe a l’occasion de louer un petit local à deux pas, en 1970, au 9 de la rue du général De Gaulle qui était auparavant la boucherie Verriest. Ce magasin n’ouvre que le lundi, puisque c’est le jour de fermeture hebdomadaire du magasin principal. Cela leur permet de satisfaire la clientèle 7 jours sur 7.
le magasin au 9 rue Charles De Gaulle ( document famille Dekimpe )sac publicitaire avec les deux adresses ( document famille Dekimpe )
André Dekimpe décède en 1972 : Jean-Pierre, Andrée, Alain et Francis continuent l’activité du commerce. Il n’est pas toujours très facile de travailler en famille, mais l’ambiance est bonne entre les 3 frères et leur sœur : les garçons au laboratoire et Andrée aidée d’une vendeuse au magasin pour servir la clientèle.
à suivre . . .
Remerciements à tous les membres de la famille Dekimpe
Ce n’est qu’en 1957 que le projet y est lancé pour la construction d’une école maternelle de 2 classes comportant un logement, et de 2 écoles primaires comprenant chacune 3 classes et un logement, ces 3 écoles devant former le groupe solaire d’Hem Centre. Etant donné l’état du terrain et notamment une forte dénivellation due à un trou de bombe (en 1944) des fondations spéciales et des travaux de drainage sont nécessaires, accroissant le coût de l’opération.
Photos aériennes de 1951 puis 1962 (Documents IGN)
En 1958, le groupe scolaire du Centre est inauguré par le maire Jean Leplat, dans le cadre verdoyant du parc de l’ancien château Catrice, nouvelle mairie de Hem en présence de nombreuses personnalités. La Marseillaise est interprétée par l’Harmonie Municipale et la Clique La Gauloise avant que l’Inspecteur d’Académie ne coupe le cordon symbolique.
Inauguration de l’école du Centre et discours du maire Jean Leplat (Document Nord-Eclair)
Jean Leplat insiste dans son discours sur « les classes spacieuses et bien aérées de cette nouvelle école où les enfants verront petit à petit les corbeilles se garnir de fleurs et les terre-pleins se transformer en gazons parsemés d’arbustes bordant les allées bien soignées… ».
Le journal Nord-Eclair se fait l’écho de la foule nombreuse ayant participé à la cérémonie, tels les enfants des 3 écoles agitant joyeusement des petits drapeaux et la foule en chemin pour visiter les classes après les discours officiels.
Photos de la journée d’inauguration du groupe scolaire (Documents Nord-Eclair)Le restaurant scolaire en 1973 (Document Nord-Eclair)
En 1973, désireuse que les enfants scolarisés prennent leurs repas dans de bonnes conditions, décide de la construction de 3 restaurants scolaires. Le 1er a être construit pour recevoir 160 enfants est celui du Centre au « parc de la Marquise », comme il est encore d’usage à l’époque d’appeler l’ensemble du parc appartenait à la Marquise d’ Auray de Saint Pois.
L’adresse de l’établissement est le 71 rue de Beaumont, l’entrée officielle se faisant par cette rue même si l’école est accessible également par la mairie. Dans d’autres bulletins municipaux, quelques années plus tard la seule adresse spécifiée est le parc de la mairie. Le cadre dans lequel se situe l’école se prête à merveille aux activités de plein air.
Une sortie vélo en 1975 (Document Historihem)Photos de classe de 1976 (Documents Copains d’Avant)
En 1981, à l’occasion du centenaire des lois laïques, la ville d’Hem offre à ses écoliers une véritable classe 1900. Les organisateurs dénichent dans les greniers d’école et de mairies de la régions des bouliers, bureaux, une carte de France où l’Alsace n’est pas française et un orgue d’accompagnement. Les élèves de CM1-CM2, vêtus de sarraus noirs confectionnés avec l’aide des parents se retrouvent comme par magie au début du siècle.
Photo de l’école rétro organisée à l’école du Parc (Document Nord-Eclair)
Puis dans la semaine, les élèves de la classe rétro reçoivent la visite de Mme Pisani-Ferry, petite nièce de Jules Ferry, qui vient leur parler de l’amour de son grand-oncle pour l’école et de son respect pour les enseignants. Elle leur explique comment il a créé l’école gratuite pour que tous puissent en profiter, avant de la rendre obligatoire. Mme Pisani-Ferry est également reçue en mairie par Jean-Claude Provo.
Photos du passage de Mme Pisani-Ferry à l’école et en mairie (Documents Nord-Eclair)
Photos de l’école en 1982 (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui et Office Municipal d’information de Hem)
En 1984, une association de parents d’élèves décide d’offrir une bibliothèque à l’ensemble des classes. Pas de salle à y consacrer et dans un premier temps les quelques 500 livres qu’ils espèrent recueillir grâce à un appel au don vont être répartis entre les classes pour que les élèves les aient sous la main et retrouvent petit à petit le goût de la lecture.
En mai 1994, est posée la 1ère pierre de la nouvelle école maternelle qui sera achevée en novembre. A la rentrée de Septembre, les élèves doivent donc se serrer un peu dans leurs anciens locaux avant de pouvoir intégrer à la rentrée des vacances de Toussaint la nouvelle partie de l’école actuellement en finition.
La nouvelle partie de l’école est un habile mélange d’espaces spécialement conçus en fonction des activités, de pièces de toutes tailles et de recoins secrets. Tout est aménagé en fonction des enfants et les volumes adaptés à leur taille. A la place du préfabriqué qui abritait la quatrième classe, une toute nouvelle partie en briques est sortie de terre.
Le nouveau bâtiment sort de terre (Document Nord-Eclair)
Puis l’ancienne partie fera peau neuve et tout devrait être fini pour la rentrée de janvier 1995. La façade du bâtiment central a été refaite et une rampe d’accès pour les personnes handicapées a été aménagée. L’ancien bâtiment de 4 classes sera transformé en 2 salles de classe très spacieuses, une bibliothèque, des sanitaires, un bureau pour la directrice, une tisanerie, une salle d’évolution pour les enfants et différents locaux de rangement.
Le bâtiment central avec sa nouvelle rampe d’accès (Document Nord-)Photos du bâtiment rénové et d’une des nouvelles salles de classe (Documents Nord-Eclair et la Voix du Nord)
La nouvelle école s’étend sur une superficie totale de 750 mètres carrés dont 445 mètres carrés de bâtiments neufs dans ce milieu très verdoyant et calme qu’est le parc de la mairie. L’inauguration a lieu en mai 1995 en présence de Mme Massart maire de Hem.
Photos de l’inauguration (Documents Historihem)
Pourtant l’école primaire Victor Hugo dite « du Parc » reste à reconstruire et c’est chose faite à l’été 2000. L’architecte signe un projet qui allie tradition des matériaux et originalité du concept. C’est une école symétrique qui ressemble un peu à un papillon avec, dans chaque aile 4 classes et 2 salles d’activité, le grand hall étant le corps du papillon et assurant la distribution vers les 2 ailes.
Mr Vercamer, maire de la ville visite le chantier avec ses adjoints une fois le gros œuvre terminé (Documents Nord-Eclair)Nouvelle visite de la municipalité alors que le chantier est presque terminé (Documents Nord-Eclair)
Durant cet été alors que l’école maternelle Victor Hugo accueille, comme tous les ans, un centre de loisirs, un incendie s’y déclare un dimanche après-midi alors que le centre est donc désert. Deux trans-locaux préfabriqués, utilisés auparavant par les élèves de l’école primaire en travaux sont donc mis à disposition du centre de loisirs jusqu’à sa fermeture.
Enfin pour la rentrée 2000, la nouvelle école primaire Victor Hugo est inaugurée. Toute en briques, tuiles et baies vitrées, grande de 1.000 mètres carrés, elle possède une BCD (Bibliothèque Centre de Documentation), une salle d’arts plastique, une salle d’informatique et une salle plurivalente. Une fresque avec toutes les mains des élèves apposées en peinture à l’entrée de l’école est dévoilée pour l’occasion.
L’inauguration de l’école primaire (Documents Nord-Eclair)
En 2013, la municipalité inaugure le nouveau restaurant scolaire ultra-moderne et après une visite des cuisines le maire et sa suite ont droit à une chanson à entonner avec les écoliers. Puis les petits se ruent à table et les visiteurs au buffet. Les enfants y vont de leurs commentaires élogieux : trop bien et super-cool. Quant au personnel, il le trouve très fonctionnel et beaucoup plus conforme en termes de surface : 415 mètres carrés pour accueillir chaque jours 200 petits gourmets.
En 2017, la municipalité fait aménager un parking rue de Beaumont qui doit servir aux usagers des équipements sportifs mais surtout aux parents d’élèves de l’école. Ce parking compte une quarantaine de places, est doté d’un portail et surveillé par des caméras. L’année suivante l’école bénéficie d’une rénovation de façade et d’un nouveau sol souple pour la garderie. Enfin en 2020, les travaux d’aménagement du parc de la mairie se poursuivent avec la construction d’une allée menant de la mairie à l’école Victor Hugo.
L’école dans son écrin de verdure en 2017 (Documents site internet , APE et ville de Hem)
Remerciements à l’association Historihem, André Camion et Jacquy Delaporte pour leurs ouvrages Hem d’hier et d’aujourd’hui
Un blockhaus se trouve à hauteur du N° 130 de la rue de Cartigny à Roubaix , entre le cimetière et la rue d’Alger, curieusement posé, comme en équilibre sur le mur.
le blockhaus rue de Cartigny ( document BNR Daniel Labbé 1982 )
Il a été construit par les allemands au début de la seconde guerre mondiale. Les sentinelles étaient chargées de surveiller la rue, les soldats étaient équipés de mitrailleuses. Nul doute que cette casemate protégeait un lieu sensible derrière le mur, certainement un dépôt de munitions, ou le garage de véhicules militaires ou bien un atelier de réparation du matériel de défense anti-aérienne de la Luftwaffe. C’est l’une des rares constructions de la guerre 39-45 à Roubaix.
document archives municipales
En 2001, l’état du mur qui supporte le blockhaus n’est pas brillant, il y a des risques pour les piétons, et la mairie envisage de le détruire purement et simplement.
Une association est créée dont le but est de sauvegarder le blockhaus, vestige de la guerre et qui, de plus, fait partie du paysage du cimetière.
document Nord Eclair 2001
Au mois de Juin 2001, Thierry Delattre, conservateur du patrimoine de la ville, Jean-Louis Denis, membre de l’association Espace du Souvenir, Evelyne Delannay, conservateur du cimetière, Pierre Leman, membre de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) se réunissent sur place avec le propriétaire des lieux José Baptista.
document Nord Eclair 2001
L’accès au blockhaus se fait par un bâtiment industriel désaffecté. Une échelle de fer rustique et vacillante mène à la plate-forme de l’ouvrage. La construction est faite de plaques de béton. Des meurtrières offrent une vision rare des deux côtés de la rue et du cimetière.
document Nord Eclair 2001
Il faut absolument que le site soit classé au titre du patrimoine. On envisage même de le faire visiter par les roubaisiens, pour les prochaines journées du patrimoine du mois de Septembre. Certes, quelques travaux sont nécessaires : remplacer l’échelle, nettoyer l’accès, poser une porte et surtout consolider le mur du soutien…
Malheureusement deux années plus tard, la mairie décide de raser le blockhaus ! La demande de permis de démolir signée par J.F. Boudailliez le 30 Août 2003, est acceptée en Septembre pour risque de « péril ». On imagine donc que les commissions de sécurité ont estimé que le mur de soutien sur lequel est posée la casemate est trop fragile, et qu’il y a donc un risque grave d’effondrement sur le trottoir et la chaussée. Le blockhaus est démoli en fin d’année 2003.
la flèche rouge indique l’endroit où se trouvait le blockhaus ( Photo BT )
Le général de Gaulle a invité N.S. Khrouchtchev en France. Le voyage se déroule du 23 mars au 3 avril 1960. Nikita Khrouchtchev, alors Président du conseil des ministres de l’URSS, est le premier chef d’État soviétique reçu officiellement par le Président de la République française depuis la révolution de 1917. Né le 3 avril 1894 à Kalinovka, dans l’Empire russe, et mort le 11 septembre 1971 à Moscou, Nikita Khroutchev est un homme d’État soviétique qui dirigea l’URSS durant une partie de la guerre froide. Il fut le premier secrétaire du Parti communiste de l’Union soviétique de 1953 à 1964 et président du conseil des ministres de 1958 à 1964. Il joua un rôle important dans le processus de déstalinisation, dans le développement du programme spatial soviétique et dans la mise en place de réformes relativement libérales en politique intérieure. Il fut remplacé en 1964 par Léonid Brejnev au poste de premier secrétaire et par Alexis Kossyguine à celui de président du conseil des ministres.
M. K et Albert Prouvost doc NE
Les hôtes soviétiques ont donc visité en douze jours un grand nombre de villes françaises : Paris, Bordeaux, Lacq, Tarbes, Pau, Istres, Pichegu, Nîmes, Arles, Marseille, Dijon, Metz, Verdun, Reims, Épernay, Lille, Roubaix, Serqueux, Rouen, Flins et Rambouillet. Lille et Roubaix sont sur le parcours et plus particulièrement Wattrelos, du fait de l’implantation des usines Prouvost, le Peignage Amédée-Prouvost et la Lainière de Roubaix.
M. K en visite au Peignage doc NE
Le mercredi 30 mars a lieu la visite de M. Nikita Khroutchev à Wattrelos au Peignage Amédée-Prouvost et à la Lainière de Roubaix. Venant de Lille, il a gagné Roubaix par le grand boulevard. Il tourne à la Laiterie et remonte l’avenue Delory jusqu’au rond point des Trois Baudets. Puis il emprunte l’avenue Motte, longe les Hauts Champs. Il sillonne ensuite les rues du Nouveau Roubaix pour rattraper le boulevard de Paris, le boulevard Gambetta, la Place Nadaud, le boulevard de Strasbourg. Passe le canal rue de la vigne, se dirige vers les rues du Cartigny et d’Alger. Manifestement on lui aura fait visiter tous les nouveaux ensembles immobiliers du coin avant d’arriver aux sites industriels.
M. K et Albert Prouvost doc NE
Il arrive au peignage Amédée Prouvost avec vingt minutes de retard sur l’horaire. Il y a beaucoup de curieux. Il est accueilli par Albert Prouvost fils et François Lefebvre, gérants. La petite fille des concierges Françoise Engelbert, 9 ans, s’avance avec un bouquet de violettes de Toulouse qu’elle remet à Mme Khroutchev qui sourit et embrasse l’enfant. Albert Prouvost découvre que Mme Khroutchev parle parfaitement l’anglais, c’est elle qui servira d’interpréte1. Elle s’intéresse aux pulls Rodier et au prix modique des repas à la cantine. M. K qui suit le même périple que celui de la Reine en 1957, s’intéresse au matériel dont l’automatisme réduit la peine des ouvrières. Dans la salle du conseil d’administration, poignées de main, rencontre du personnel, le président et Mme signent le livre d’or, puis c’est au tour de M. Kossyguine et M. Gromyko ministre des affaires étrangères. La visite de l’usine se fait au pas de course. Albert Prouvost saisit une mèche de peigné et donne quelques explications à M. K. C’est la cohue des photographes. La visite aura duré une vingtaine de minutes.
M. K et Jean Prouvost doc NE
À la Lainière, c’est Jean Prouvost qui accueille M. K qui traverse successivement le secteur finition teinture, filature, la salle de tricotage. M. K est décrit par la presse comme pesant, trapu, solide, marchant à pas vifs en roulant ses épaules massives. Il parcourt le temple de la chaussette et à la sortie l’attend une haie d’honneur formée par les apprenties toutes vêtues d’un seyant tablier bleu.
Passage en trombe à la Mousserie doc NE
Après la Lainière, par la rue des Patriotes à Wattrelos et la rue Richard Wagner il gagne la Mousserie où il s’arrêtera devant une maison de son choix, selon Albert Prouvost. Un ménage d’âge moyen nous accueille, un peu surpris par l’impromptu de la visite. Au rez-de-chaussée, salon, salle à manger, cuisine, vestiaire et toilettes. À l’étage la chambre des parents avec meubles en bois verni et le couvre-pieds de satin, deux chambres pour les enfants, une salle de bains avec douche. Quel est votre métier ? Demande M. K. Je suis mécanicien, monsieur le Président2.
Ensuite il reprend le boulevard des Couteaux, le pont des Couteaux et le boulevard de Metz, rejoint les boulevards de Strasbourg, Gambetta, Leclerc, de Paris, Jean Jaurès vers Lille.
M. K et une ouvrière du Peignage doc NE
Ont accompagné le leader soviétique pendant la visite, Mme Joulia Nikititchna, Mme Rada Nikititchna, M.Serguei Nikititch, Mlle Elena Nikititchna et M. Adjoubei. Les quatre premiers sont la femme et les enfants de Nikita Khrouchtchev et M. Adjoubei est l’époux de sa fille Rada. Ensuite, les personnalités, ce sont MM. A.N. Kossyguine (Vice-Président du Conseil des Ministres de l’URSS), A.A. Gromyko (Ministre des Affaires Etrangères de l’URSS), G.A. Joukov (Président du Comité d’Etat pour les relations culturelles avec l’étranger), V.S. Emelianov (Chef de la Direction pour l’utilisation de l’Energie atomique près le Conseil des Ministres de l’URSS), O.I. Ivatchenko (Député du Soviet Suprême de l’URSS) et A.M. Markov (Membre du Collège du Ministère de la Santé de l’URSS)3. On imagine bien que ce ne fut pas qu’une visite touristique !
1Mémoires d’Albert Prouvost : Toujours plus loin éditions La Voix du Nord
Les organisateurs de la fête de l’entente leersoise font appel à l’occasion de la soirée du mois d’août 1960 à un orchestre de choix ! Jean Prez, dit Jean de Leers, se produira pour la première fois dans la salle des fêtes de la commune. Tous les leersois connaissent bien ce sympathique musicien issu d’une famille leersoise bien connue.
Jean Prez doc BNRx
Jean Prez est en effet fils et petit fils de maçons leersois. Son grand-père Henri Prez habitait hameau de la longue rue et il eut pas moins de treize enfants ! Son père Jean Louis Prez fut terrassier, maçon et cafetier, il habitait le hameau de la petite frontière et il eut trois enfants, (Jules, Jean, Thérèse), Jean étant né en 1922 à Leers-Nord.
Jean Prez 1960 doc NE
Jean de Leers est un artiste dont la virtuosité est reconnue depuis longtemps, il sera même professeur d’accordéon, compositeur et éditeur de musique. Il vient à Leers avec son accordéon, son bandonéon, sa flûte, son piano, son vibraphone, sa voix et il est accompagné par une formation qui comprend Ferdinand Craye à l’accordéon et au bandonéon, Paul Marescaux à la trompette, au violon et au chant, Georges Bart, trompette, piano, accordéon, congas, Germain Froment, à la clarinette et au saxophone, Théo Juillet à la contrebasse, André Merckx à la batterie.
Jean Prez et son orchestre doc NE
Ils vont animer un bal qui amènera de la joie pour tous, anciens et jeunes danseurs, et amateurs de musique d’orchestre. Le bal de l’entente leersoise a lieu le 14 août et le bénéfice de la soirée permettra aux dirigeants du club d’assurer à toutes les équipes une très belle saison. Des tables sont en location au café Loy 2 rue de Néchin, chez Desmet face à la salle des fêtes. Le retour vers Roubaix, Toufflers, Lys, Lannoy, Wattrelos est assuré par autocar. Le prix d’entrée est à 2,50 francs.
L’après-midi, à 15 heures et à 17 heures 30 et le lendemain après-midi du lundi se déroulera un tournoi de football au stade Léo-Lagrange avec la participation du Capreau de Wasquehal, du FC Annappes, de l’ASPTT de Lille.