Auberge du Tilleul (suite)

Dans les années 1950, l’établissement est répertorié dans l’annuaire aux rubriques : café et «dancing» et géré par le couple Béghin-Vancauwenberghe. Au début des années 1960, toujours répertorié dans la rubrique café, c’est Jean Prez qui gère l’établissement. En 1961 il fait ainsi sa publicité dans l’annuaire Ravet-Anceau pour des salles pour réunions, bals, soirées dansantes.

Publicité de 1961 (Document annuaire Ravet-Anceau)

Jean Prez est loin d’être un inconnu surtout pour les Roubaisiens. Né en 1922, il a commencé à jouer de l’accordéon dès l’âge de 5 avant d’intégrer à l’âge de 8 ans l’orchestre paternel dans le café que tient son père au 3 rue de Lannoy à Roubaix. Il entame à l’âge adulte une vraie carrière d’accordéoniste qui l’amène entre autres à enregistrer des disques, participer à des émissions de radio et écrire des partitions.

Jean Prez fils, enfant (à droite) avec son père Jean et son frère Jules et la photo du café paternel à Roubaix (Documents collection privée)
Jean Prez dans les années 1960 (Document collection privée)

En 1965 et jusqu’à la fin des années 1960, le café du Tilleul est répertorié dans les rubriques : café et restaurant. Mais en 1971, l’établissement quitte la rubrique café pour intégrer l’unique appellation de restaurant et devient à cette occasion l’auberge du Tilleul. C’est Gilbert Bezault qui dirige l’établissement.

Dans un premier temps les publicités font état plutôt d’une brasserie avec notamment la journée cassoulet toulousain, les moules et les gratinés. Ces mêmes publicités font état d’un restaurant sur la place d’Hem ou encore d’Hem Saint-Corneille. Puis le restaurant de spécialités, de prix modérés et de repas d’affaires, propose également une salle pour noces et banquets et ce n’est que par la suite que l’adresse du 14 rue du Docteur Coubronne fait son apparition, avec la mention : le restaurant qu’il faut essayer.

Les 1ères publicités de l’auberge-brasserie (Documents Historihem et Nord-Eclair)
Les publicités des années 1970 (Documents Nord-Eclair)

En 1978, dans le cadre de la semaine gastronomique dédiée au coq, Gilbert Bezault se met au fourneau pour proposer son célèbre coq au vin qu’il met régulièrement à la carte depuis plus de 10 ans qu’il est un chef de cuisine sérieux et accueillant dans son auberge. Il s’apprête alors à céder son commerce pour retourner dans la région toulousaine dont il est originaire.

Gilbert Bezault aux fourneaux en 1978 (Document Nord-Eclair)

Dans les années 1980, le restaurant procède à une rénovation de son cadre pour monter en gamme. Il est ouvert tous les midis et le soir en fin de semaine et mise sur un cadre chaleureux et des plats maison tels que la fameuse terrine maison posée sur la table et dont les clients se servent à volonté.

Publicités des années 1980 (Documents Nord-Eclair et bulletin d’information municipal)
Carte publicitaire de l’établissement (Document collection privée)

Puis dans les années 1980, l’auberge perd son nom originaire du Tilleul pour être rebaptisée Le Contemporain. Pourtant l’expérience ne dure pas longtemps et quelques temps plus tard le nom d’Auberge du Tilleul refait son apparition tandis que le contenu des assiettes renoue avec ce qui avait fait le succès de l’auberge à ses débuts avec Gibert Bezault.

Publicité pour Le Contemporain (Document Historihem)

C’est en effet son fils Serge Bezault qui rachète l’établissement en septembre 1990 et le gère depuis avec Christian Six. Soudain, en juin 1998, une camionnette garée devant l’établissement, rue du Cimetière, prend feu durant la nuit et, sous l’effet du vent qui souffle en rafales, le feu se communique au cheneau avant l’arrivée des pompiers.

C’est alors l’ensemble de la toiture située au-dessus des salles de réception qui est détruit : plus de tuiles ni de faux plafond mais de la suie et de l’eau à l’intérieur. Les tables sont touchées également et c’est un tableau de désolation que retrouve le propriétaire qui ne peut que constater que 10 ans de travail sont réduits en cendres. Seule consolation : les cuisines et le restaurant en lui-même ne sont pas touchés.

Les dégâts de l’incendie durant la nuit et la camionnette incendiée au matin devant la façade (Documents Nord-Eclair)

Dès septembre, les 2 associés, Christian, chef de cuisine, et Serge, gestionnaire et commercial, se partagent à nouveau l’organisation des réceptions qui représentent plus de 80% du chiffre d’affaire de l’Auberge. Quatre salons entièrement rénovés peuvent accueillir 30, 50 ou 170 personnes sur place et 300 personnes à quelques centaines de mètres au Château d’Hem. Parallèlement l’Auberge continue à recevoir tous les midis une clientèle d’affaires en semaine et familiale le week-end.

Salle de réception refaite à neuf en septembre 1998 (Document Nord-Eclair)

Ces 2 co-gérants sont toujours à la tête de l’établissement 32 ans plus tard. Pourtant l’activité du lieu a un peu évolué depuis quelques années. Sur le site de l’Auberge il apparaît que, dans un cadre unique, à la fois ancien et contemporain, 4 salons, pouvant accueillir de 10 à 350 personnes chacun, sont proposés pour organiser une réception intimiste ou un événement de grande envergure, avec restaurant gastronomique et service traiteur. L’accent est mis sur la possibilité de profiter également des magnifiques jardins de l’Auberge.

Photos de l’auberge du Tilleul (Documents site internet)
Salons Monet et Picasso (Documents site internet)
Salon Gauguin et l’équipe de l’Auberge (Documents site internet)
Photo panoramique de l’auberge du Tilleul (Document Google Maps)

A la base estaminet comme tant d’autres à Hem et aux alentours, l’établissement, grâce à sa situation exceptionnelle au centre d’Hem et à la surface dont il bénéficie dans la rue du Cimetière a évolué pour devenir un grand nom de la restauration locale. Il est aujourd’hui, soit plus de 150 ans plus tard, un loueur de salles avec service traiteur renommé dans les environs.

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem

Auberge du Tilleul

C’est Jean-Louis Briffaut qui ouvre un café à l’angle de la rue du Cimetière (actuelle rue du 06 juin 1944) et de la rue du Saint-Amand (actuelle rue du Docteur Coubronne) à Hem en 1863. L’établissement à l’enseigne « Au Tilleul »est repris en 1874 par Rosalie Jouveneau.

Le choix du nom serait dû d’après les anciens à un gros tilleul qui pousse non loin de l’estaminet et auquel les coursiers peuvent attacher la bride de leur monture. La spécialité de l’établissement semble être le genièvre servi dans un verre spécial à gros fond.

Situation du café à l’angle des 2 rue au début du 20ème siècle (Document Historihem)

L’entrée est située juste au coin de la rue du Cimetière et les livreurs ramènent les boissons à l’aide de charrettes tirées par 3 ânes car les nombreuses côtes à monter sont trop épuisantes pour 2 animaux. Sur la photo, la carriole des livreurs vient d’arriver et prennent la pose avec les tenanciers de l’établissement.

Le café en gros plan au début du 20ème siècle (Document Historihem)

A l’époque, le dimanche, seul jour de repos est consacré par les hommes au cabaret où ils jouent aux cartes, aux fléchettes et aux bourles mais aussi fument et boivent, essentiellement de la bière et du genièvre mais jamais de vin, beaucoup trop cher. Alors qu’au début du 19ème siècle Hem comptait 11 estaminets, ceux-ci se sont multipliés.

6% des cabaretiers seulement sont propriétaires de leur établissement. Les locataires changent souvent mais les enseignes restent. Il y en a alors au moins 60 à Hem, même s’il est difficile d’en fixer le nombre exact tant la situation est fluctuante d’un mois sur l’autre. Au Tilleul, on danse beaucoup et les bals de la ducasse y sont organisés, durant lesquels les garçons de Hem et ceux de Forest, ville voisine, se disputent l’honneur de faire danser les jeunes hémoises.

Ensuite, c’est au tour de Georges Thieffry de reprendre le café. Pendant la première guerre, plus précisément en juin 1915, il combat avec vaillance au front quand il est atteint à la jambe par une « balle explosible ». Réformé en 1918, perçoit une pension d’invalidité et continue à souffrir de sa blessure jusqu’à son décès.

Lors de ses obsèques il reçoit un vibrant hommage de la fraternelle des anciens combattants dont il était l’un des membres fondateurs. Il reçoit également l’hommage de la municipalité en temps que conseiller municipal élu en 1929 et membre de la commission administrative du bureau de bienfaisance.

Le café du temps de Georges Thieffry (Document Historihem)

Ensuite Achille Delemme reprend la gestion du café pendant les années 1920 et sa fille, Denise Dal-Dellemme, lui succède à la fin des années 20 et jusqu’à la fin des années 1930. Durant cette époque la grande salle est prêtée gratuitement aux diverses sociétés hémoises :

Les anciens combattants y font leurs réunions ;la société mutuelle La Sécurité y tient son assemblée générale 2 fois par an et la société horticole des jardins ouvriers 2 fois par mois ; les démocrates populaires y font leur réunion mensuelle et la musique municipale sa réunion hebdomadaire ; c’est aussi Achille qui met en place le Tir à la carabine.

Le café géré par Achille Delemme (Document Historihem)

La culture n’y est pas oubliée puisqu’y siège le Comedia Club qui, dans les années 20 y présente ses représentations théâtrales telle que « Muerta la Valca » en 1924. Quant à Achille il fait lui-même partie de l’harmonie municipale et pose fièrement avec les autres musiciens au 3ème rang de la Photo prise en 1922.

La représentation de Muerta la Valca en 1924 (Document Histotihem)
L’harmonie municipale en 1922 (Document Historihem)

Mais l’établissement sert également de siège et de salle d’entraînement au club de lutte hémois dans les années 1930. Le Docteur Trinquet en est le président, Alphonse Pessé l’animateur et Stanis Drymala l’entraîneur. Le club marche fort et compte dans ses rangs plusieurs champions du Nord.

Entrainement du club en 1933 (Documents Historihem)
Le club de lutte hémois en 1934 ; sur la 2ème photo, debout au 1er rang en partant de la gauche Stanis Drymala.(Documents Historihem)

Pendant la 2ème guerre mondiale, la grande salle, auparavant dévolue aux bals, sert à entreposer les matériels réquisitionnés par les troupes allemandes d’occupation. A la fin de la guerre en 1945 c’est le ravitaillement qui est distribué par l’établissement. Le comité du ravitaillement fondé par la municipalité répartit les denrées entre les commerçants et distribue des cartes de ravitaillement aux familles pour chaque denrée.

A suivre…

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem

Café Vandamme (suite)

Lors des années 1960 et 70 , le café Vandamme-Messiaen à Leers devient une véritable institution sur la place de Leers. De nombreuses familles Leersoises participent aux repas de communions, mariages et enterrements.

le café Vandamme au début des années 60 ( document Ch Duhamel )

Marguerite Vandamme, qui travaille à la radiodiffusion de Lille, prend toujours congés lors de la fête foraine de la commune pour aider ses parents. Les familles y viennent nombreuses le dimanche pour ses savoureuses frites, croque-monsieurs, sandwichs, et hot-dogs.

Jules, Jeanne, Marguerite, Eloi et les cousins Bernard et Jean Pierre Desmet. C’est toujours le comptoir initial qui est présent en 1965 ( document Ch Duhamel )
1966, le comptoir vient d’être changé ( document Ch Duhamel )

En 1967, Eloi Duhamel, l’époux de Marguerite Vandamme, en accord avec ses beaux-parents, décide de rénover le bâtiment principal dont les origines remontent au milieu du XVIIIe siècle. Jules décède subitement en juin alors que le permis de construire vient juste d’être déposé.

La construction du nouveau bâtiment débute dès l’automne. C’est l’entreprise de bâtiment de Pierre Derycke, sise rue de Néchin à Leers, qui assure le gros œuvre.

La photo ci-dessous montre l’ampleur des travaux : des étais sont placés pour supporter la charpente et la toiture. Malgré ces travaux très importants, le café reste ouvert et Jeanne reçoit les clients dans la salle de réception située à l’arrière.

les travaux en 1968 ( document Ch Duhamel )
le café extérieur et sa terrasse en 1969 ( documents Ch Duhamel )

Sur les 2 photos ci-dessus, on remarque la nouvelle façade en pierres de taille au rez de chaussée, et en briques à l’étage, les menuiseries neuves en bois, les enseignes des dépositaires de bière ( Deher-Brau, Météor et Setz-Brau ). A gauche, la vitrine coulissante permet la vente à emporter, et à droite se trouve une terrasse avec ses tonneaux et parasols en période estivale.

Eloi perçoit le goût des jeunes et installe jusqu’à 3 flippers dans les années 1970. Devant l’évolution du café, Marguerite Pipart à la friterie, les cousins cités précédemment , et leurs enfants Joëlle et Christian viennent aider principalement le week-end .

Marguerite Pipart et Joëlle à la friture en 1971 ( document Ch Duhamel )
Christian et son cousin Jean Marc 1974 ( document Ch Duhamel )

A la fin de cette décennie l’activité ralentit, et Christian doit effectuer son service militaire. Il est donc décidé d’arrêter la friterie fin décembre 1978 après 30 années d’activité.

Heureusement, le café est encore le siège de nombreuses associations ; principalement celles des réfractaires et maquisards dont le président est le cousin Maurice Desmet, des anciens d’Afrique du Nord, des cyclos du Leers omnisports, du club de compétition cycliste Leersois, du club de tir aux pigeons d’argile, sans oublier le siège des agriculteurs de la commune présent depuis l’ouverture du café en 1933.

Lors des fêtes commémoratives, le jeu de 421 est tenu par les associations comme celles des réfractaires et maquisards

Jeanne Vandamme avec Louis Baussard, le cordonnier et Marcel Spileers, le crémier, commerçants du centre-ville 1972 ( document Ch Duhamel )

Marguerite Vandamme et son époux succèdent à Jeanne qui reste néanmoins très active dans le commerce jusqu’à son décès en 1994.

Marguerite et sa fille Joëlle, le comptoir est récent ( document Ch Duhamel )

Eloi décède en 1998 et Marguerite, dont le contact avec les clients est sincère et apprécié, continue l’activité avec l’aide de son filleul Francis Messian et de son fils Christian. Les parties de belote y sont nombreuses.

Marguerite à droite et Christian à gauche entre deux fidèles clients et amis ( document Ch Duhamel )

Marguerite chute en 2009, en conséquence elle ne peut maintenir son activité que les vendredi soir et dimanche matin jusqu’à son décès fin 2016, à l’âge de 88 ans. C’est l’année où le café ferme définitivement.

La salle de réception, prête pour l’assemblée générale des cyclotouristes ( documents Ch Duhamel )
1968-2016 l’intérieur du café Vandamme que de nombreux Leersois ont connu ( document Ch Duhamel )

En 2019, le café est cédé à Jean-Bernard Michiels de la « Poissonnerie Leersoise ». Il transforme complètement l’établissement, ne garde que la façade, et divise l’ancien café en 2 commerces. Il transfère sa poissonnerie, l’espace cuisine et les chambres froides à gauche, et garde l’activité de café à droite en créant l’enseigne « Le Petit Vandamme » en 2020.

Témoignage de JB Michiels : En appelant le café : « Le Petit Vandamme », je souhaite rendre hommage aux Leersois qui ont connu ce lieu durant de longues années. C’est un chouette clin d’œil au passé du lieu, et à ses propriétaires qui ont fait les belles heures du commerce local.

la façade actuelle ( photo BT )

Le café Vandamme a vécu une époque fabuleuse. Ce fut une véritable institution à Leers, pendant plus d’un siècle. Tous les Leersois en gardent un excellent et mémorable souvenir.

Remerciements à Christian Duhamel, le fils de Marguerite Vandamme

La triperie André

André Vaurs est boucher-tripier. Il est installé aux Halles Centrales de Roubaix. A la fin des années 1940, il y occupe l’emplacement N° 86.87. Les affaires commencent à retrouver un rythme normal, en cette période d’après guerre.

Publicité Décembre 1952 ( document collection privée )

En 1955, les affaires d’André Vaurs sont florissantes. En plus de ses deux emplacements 86.87, il développe son affaire en reprenant les parcelles voisines : les N° 84 85 15 19 et 20.

En 1956, les Halles Centrales sont démolies pour cause de vétusté. Tous les commerçants sont priés de quitter les lieux. André Vaurs a l’opportunité de reprendre un local situé au 13 rue Pierre Motte ( juste en face des anciennes Halles ). C’est le commerce de la boucherie-chevaline de M. Hellin Sellier.

( document collection privée )

La surface de 83m2 au sol est très petite et la porte cochère voisine ne lui appartient pas, car il s’agit de l’accès à la réserve du Monoprix voisin ; mais il bénéficie de tout le dynamisme de cette rue très commerçante.

Publicité 1957 ( document Nord Eclair )

André est boucher et spécialisé dans le commerce des abats ; il souhaite donc apposer son enseigne : « Triperie André » sur sa façade. Il développe alors, une gamme de produits très complète : rognons de porc, tripes, foies de génisse, cervelle d’agneau, ris de veau, langue de bœuf, tête de veau, joue de bœuf, parfaitement présentés dans la vitrine réfrigérée.

La nouvelle façade 1962 ( document archives municipales )

Au début des années 1960, les affaires fonctionnent correctement, André Vaurs décide donc d’investir en transformant sa façade en 1962. Après avoir eu l’accord de son propriétaire Jacques Heim installé au 7 rue Pierre Motte, il confie le dossier à Guy Delhaye décorateur à Bully-les-Mines pour mener à bien le projet. André profite de l’occasion de sa réouverture pour communiquer sur les promotions, dans la presse locale.

Publicité 1963 ( document Nord Eclair )

A la fin des années 1960, son fils Jean-Pierre, après ses études de boucher, vient l’aider à la tenue du commerce. En 1975, André prend sa retraite à 65 ans. Il cède son magasin à son voisin Michel Bruffaerts exploitant le Comptoir de la Viande au 45 de la même rue.

Publicité 1976 ( document Nord Eclair )

Michel Bruffaerts ne garde pas longtemps ce point de vente, puisqu’il le céde ensuite à la boucherie chevaline Hippo Nord en 1977.

Publicité 1977 ( document Nord Eclair )

La sévère concurrence des grandes surfaces amène la boucherie chevaline à fermer ses portes à la fin des années 1970. A partir de cette année-là, le commerce ne sera plus jamais, à vocation alimentaire.

Dans les années 1980, s’implantent les sociétés Rainbow Color (Photo) AAAB (Sécurité) et VAK ( sécurité ). En 1989, Fabien Hamès, jeune diplômé en optique, reprend le pas-de-porte du 13 rue Pierre Motte, y fait effectuer les travaux d’aménagement, et ouvre son premier commerce d’optique à l’enseigne Krys.

documents archives municipales et Nord Eclair

Les affaires de Fabien Hamès, aidé par son épouse Nathalie, fonctionnent de façon très satisfaisante. En 1999, le manque cruel de place les incite à changer d’emplacement pour le N° 9 de la même rue ( voir un précédent article sur notre site, intitulé : 9 rue Pierre Motte ).

Vont alors se succéder diverses entreprises au n° 13 : entre autres : en 2008 l’assureur Warhol du groupe GAN, puis en 2010 Humanis.

documents Google Maps

De nos jours le 13 rue Pierre Motte est occupé par un commerce de cigarettes électroniques : Neo Vapo.

Photo BT

Remerciements aux archives municipales

Café Vandamme

Le café Vandamme à Leers est une véritable institution. L’activité débute en 1933 par Jules Vandamme et Jeanne Messian, dont leurs familles possèdent déjà un café : Caroline Vandamme, la sœur de Jules tient à Linselles, le café « Au Coq Chantant », car à l’étage de l’établissement, se trouve un parc destiné aux combats de coqs encore fréquents à l’époque. La réputation de ce café, 50 ans après le décès de Caroline est telle que l’arrêt de bus porte aujourd’hui, le nom de Vandamme. Cet arrêt est situé à l’angle de la rue de Castelnau et de la rue de Lille à Linselles.

le café « Au Coq Chantant » ( document Ch Duhamel )
Caroline Vandamme jouant à la belote avec ses fidèles clients. ( document Ch Duhamel )
Photo de l’endroit de nos jours ( document Ch Duhamel )

Jules Messian et son épouse Clémence Vandenbergh, les parents de Jeanne, gèrent l’estaminet de la Poste à Leers, 14 place Sadi Carnot. • Au décès de Jules en 1910, à l’âge de 41 ans, son épouse continue seule l’activité.

l’estaminet de la poste 14 place Sadi Carnot en 1925 : A partir de la gauche Georges (2e ),Clémence (3e ) et Jeanne (5e ) ( document Ch Duhamel )

La famille n’est pas épargnée par les malheurs, leur fils Albert est assassiné par les Allemands à Longwy en 1917, quant à leur fille Marguerite, elle décède en 1920 à l’âge de 15 ans, conséquence d’une peur atroce causée par la charge d’un taureau présent dans la pâture de la ferme de Bretagne.

En 1933, leur dernier fils Georges succède à sa maman et poursuit l’activité sous le nom du café de la poste Messian-Lannoo jusqu’en 1973.

L’immeuble de nos jours est un cabinet médical ( Photo BT )

En 1928, Jeanne Messian se marie avec Jules Vandamme. Ce dernier est électricien sur les lignes de haute tension. Quant à Jeanne, elle quitte le domicile familial et reprend le café de la Coopérative au 10 rue des Patriotes, aujourd’hui le café «  Liberty », jusqu’en 1933.

le 10 rue des Patriotes en 1933, Jules Vandamme tient par la main sa fille Marguerite (document Ch Duhamel )

Jeanne et Jules souhaitent ouvrir un commerce plus grand. L’opportunité se présente en 1933, en effet l’ancien relais de diligences de M. Delcroix, situé juste en face, est en vente, à côté du bâtiment Pluquet qui empiète sur la rue.

Avant la guerre, le futur café Vandamme, inséré entre le presbytère et l’auberge Pluquet, dont l’un des descendants fut un résistant fusillé par les Allemands ( document Ch Duhamel )

A l’étage, au-dessus de l’ancienne entrée des diligences, se trouve un parc pour les amateurs de combats de coq. Avant-guerre, des tournois mémorables avaient lieu, avec bien entendu, les coqueleux Linsellois.

Jeanne Vandamme au comptoir en 1938, les portes de gauche permettent d’accéder chez le coiffeur. ( document Ch Duhamel )

Bien avant 5 heures du matin, le café est ouvert pour les ouvriers du Transvaal et de Motte-Bossut, et ferme bien tard le soir. Durant la guerre, Jules prend le maquis, Jeanne tient son commerce, une pièce est dédiée au coiffeur Pierre Willequet. Lors de la destruction de l’auberge Pluquet en 1953, un bâtiment sera construit pour le coiffeur. C’est aujourd’hui un cabinet médical.

Jules et Jeanne ( document Ch Duhamel )

Après-guerre, le café devient un lieu incontournable de la commune, Jules est considéré comme  » bon vivant » tandis que Jeanne est affable avec sa clientèle.

Dans les années 1950, les prix des consommations sont stables, ce qui permet de faire imprimer le tarif et de l’afficher pendant des années dans le café.

Tarif des consommations ( document Ch Duhamel )

Le café est agrandi, le coiffeur ayant quitté les lieux, La façade et l’intérieur sont métamorphosés. A l’arrière, l’ancienne remise des diligences est transformée en une grande salle de réception pour banquets, mariages, et réunion d’associations.

Jules, Flore Delespaul, et Jeanne devant la friture, pour la vente à emporter en 1953 ( document Ch Duhamel )
la salle de réception ( document Ch Duhamel )

Jeanne et Jules sont sensibles à l’évolution des goûts des jeunes de la ville. Ils remplacent le billard par l’un des premiers baby-foot « Stella » et un Juke-Box. Devant l’évolution du café, l’aide apportée par les cousins Bernard, Jean-Pierre et Jean-Marc Desmet est la bienvenue.

Jules et Jeanne devant le Juke Box en 1957 ( document Ch Duhamel )
Jeanne Vandamme et à sa gauche une personnalité de la ville, Edgar Deffrene ( Combattants Républicains ) en 1958 à l’arrière du café. ( document Ch Duhamel )

à suivre . . .

Remerciements à Christian Duhamel, le petit fils de Jules et Jeanne Vandamme

Fraignac, l’opticien de la Grand Place

Elie Fraignac est né dans le Cantal en 1877. Il se marie en 1908 avec Louise Denneulin née à Lille en 1885. Elie et Louise décident de reprendre un commerce. Ils portent leur choix sur un commerce d’optique au 20 bis de la Grand Place à Roubaix, car le père de Louise, François Denneulin était opticien.

Elie et Louise Fraignac ( document JM Fraignac )

C’est un commerce idéalement bien placé au début des années 1900. Cette partie de la Grand Place est dans le prolongement de la rue Pierre Motte, entre la rue du Château et la rue Jeanne d’Arc, à deux pas des Halles. C’est une bâtisse imposante, construite sur 4 niveaux . Au rez de chaussée se trouvent le commerce et l’atelier et l’habitation dans les étages. Leurs proches voisins sont également occupés par des commerces : le tailleur Devlaminck et les tissus Aubanton.

document archives municipales

A l’époque, on parle davantage de lunetier que d’opticien, qui conseille sur l’achat de binocles destinés à corriger les défauts et déficiences de la vue. Louise s’occupe du commerce et de la vente. Elle conçoit dans son atelier, la fabrication des lunettes à partir de verres minéraux qu’elle axe, découpe, taille à la meuleuse et insère dans la monture.

binocles ( document JM Fraignac )

Quant à Elie, il s’occupe de l’administratif du commerce mais est également employé de Mairie car il délivre les reçus de loyers des logements de la loi Louis Loucheur.

Les affaires fonctionnent très correctement, car au début des années 1910, on ne recense que 6 opticiens ( dont Fraignac-Denneulin ) à Roubaix ! Elie développe l’activité du commerce, en ajoutant des gammes complémentaires : baromètres, jumelles, boussoles, règles à calcul, balances mais également des produits beaucoup plus techniques comme des tubes éprouvettes, des ballons en verre, destinés aux laboratoires des usines textiles et aux collèges techniques. Le commerce se spécialise alors, en optique médicale, scientifique et industrielle. Toujours vêtu de sa grosse blouse de travail grise, ( la tenue traditionnelle des Auvergnats ) Elie s’occupe de la réception des fournisseurs, répare les baromètres, jumelles, etc .

Elie et Louise ont trois enfants, Marie-Thérèse née en 1912, Jean en 1914 et Jacques en 1922. A la fin des années 1930, Jean et Jacques apprennent le métier d’opticien avec leurs parents. Quant à Marie-Thérèse, elle préfère s’orienter vers d’autres domaines.

la façade ( document JM Fraignac )

Sur la photo ci-dessus, on distingue sur la façade du magasin à droite de la porte d’entrée le thermomètre vertical qui indique la température aux roubaisiens. Jean Fraignac qui se trouve sur le pas de la porte, installe souvent en vitrine, de superbes objets : des lunettes astronomiques, des jumelles, et même un magnifique baromètre-étalon accroché en permanence dans la vitrine de gauche.

jumelles de théâtre en nacre et son étui brodé ( document JM Fraignac )
baromètre ( document JM Fraignac )
buvard années 1950 ( document collection privée )

Elie décède en 1952, et son épouse Louise en 1954. Leurs deux fils Jean et Jacques s’associent alors en 1955, pour créer « Fraignac-Frères », et continuer l’activité. En 1966, la municipalité décide d’agrandir la Grand Place. Les maisons situées entre la rue du Château et la rue Jeanne d’Arc seront détruites ( voir sur notre site, un précédent article édité et intitulé « Une partie de la Grand Place disparaît » ). Jean et Jacques Fraignac sont alors expropriés. Fort heureusement, le local du commerce de tissus de Marcel Loucheur au 26 de la Grand Place se libère.

le commerce de tissus de Marcel Loucheur en 1966 ( document archives municipales )

Les deux frères achètent le commerce et déposent un permis de construire pour modification de la façade. Ils font appel à l’architecte Marcel Spender pour la direction technique des travaux, qui leur propose de déplacer latéralement une des deux vitrines et de poser une porte de service extérieure, pour pouvoir accéder directement aux étages. Après les travaux, l’optique Fraignac déménage donc au 26 de la Grand Place, en 1967.

le projet de l’architecte ( document archives municipales )
publicité 1967 ( document Nord Eclair )
la nouvelle façade ( document JM Fraignac )

Dans les années 1960-1970, Jean et Jacques Fraignac développent encore leur commerce, bien que la concurrence arrive rapidement sur Roubaix. En effet, les détaillants opticiens implantés à Roubaix sont désormais une quinzaine. Dans les années 1980, les frères Fraignac réagissent et deviennent opticiens dépositaires de la marque Atol.

Publicité ( document JM Fraignac )
Publicité ( document JM Fraignac )

Jean Fraignac décède en 1989. Son frère Jacques, à 67 ans, ne souhaite pas continuer seul l’activité et prend donc sa retraite. L’affaire est cédée et après quelques travaux d’aménagement, en 1990, Olivia Boyenval et Bertrand Fiévez ouvrent leur commerce « Best Optique » au 26 Grand Place.

Best optique ( document archives municipales )

Aujourd’hui, le commerce est occupé par Master Naan un restaurant snack qui propose des spécialités indiennes.

Master Naan ( photo BT )

Remerciements à Jean-Marie Fraignac et aux archives municipales.

Les Orgues de Roubaix

Martin Lehmann a 37 ans ; il est marié et père de 4 enfants. C’est un ancien chanteur d’opéra. Parisien d’origine, il est fou de musique mécanique. L’idée lui vient un jour d’ouvrir un salon de thé où l’ambiance serait confiée à un instrument polyphonique.

Martin Lehmann ( document Nord Eclair )

Arrivé en 1999 à Roubaix, il tombe immédiatement amoureux de la ville. Martin découvre, depuis la Grand Place, l’immeuble du N° 4 de la rue du maréchal Foch. Cet immense bâtiment a longtemps été occupé par la prestigieuse compagnie d’assurances Antwerpia qui a quitté les lieux en 1990, et qui a abrité à la rentrée de cette même année, l’école « Sup de Cré » : école supérieure de créatifs en communication.

document collection privée

Martin Lehmann a un coup de foudre pour cet immeuble, et reste persuadé que cela va donner à son projet initial une dimension qu’il n’imaginait même pas !

Martin fait en effet l’acquisition d’un orgue « Mortier » de 1912 : une pièce rarissime ! Un orgue immense de 8,20 m de haut et 5,20 m de large avec 744 tuyaux et 24 registres ce qui correspond à une harmonie de 70 musiciens

l’orgue Mortier ( document Nord Eclair )
l’orgue Mortier ( document Nord Eclair )

Il décide donc d’ouvrir un cabaret-musique-dancing, unique au monde, dans notre ville, au 4 de la rue du maréchal Foch. Martin Lehmann rencontre M. Boudailliez adjoint à la culture à la mairie pour lui présenter son projet. Ce dernier est séduit par son idée, d’autant que le Musée de l’Art et de l’Industrie « La Piscine » va ouvrir ses portes dans peu de temps. C’est un formidable tremplin pour la ville.

Martin va ainsi réaliser son rêve et se lancer dans un projet très ambitieux : « Les Orgues de Roubaix » en ce début d’année 2000.

la verrière ( document Nord Eclair )

L’orgue Mortier est installé sous l’élégante et lumineuse verrière du 4 rue du maréchal Foch, dans une vaste pièce aux dimensions parfaites. C’est la grande vedette de ce  »musée-cabaret-dancing ». Mais il y a d’autres stars, tels un orgue de barbarie de 32 notes et le fameux jazz-bandophone à 45 touches.

Pour Martin, ce n’est pas qu’un musée, c’est un véritable lieu de vie, de fête et de convivialité.

Martin, en maître des lieux se constitue une formidable collection de musique en faisant refaire à l’orgue Mortier, des symphonies, des opérettes mais également des musiques populaires.

la façade ( document Nord Eclair )

L’établissement « Les Orgues de Roubaix » ouvre le 23 Septembre 2000. Martin Lehmann organise le matin, des visites réservées aux scolaires ou aux groupes, puis le midi, sert des repas simples à prix modérés dans un cadre unique. Ensuite il enchaîne avec des thés-dansant dans l’après-midi et termine le soir par des dîners-spectacles de style Moulin Rouge avec French Cancan et chansons populaires. Le prix de l’entrée est de 250 Frs pour passer une soirée inoubliable.

Ambitieux, Martin contacte des Tours Opérators pour faire venir des touristes étrangers à Roubaix, ainsi que le Grand Hôtel Mercure de Roubaix et les hôtels de toute la métropole en vue de communiquer sur les Orgues de Roubaix.

Instantané de mémoire : « Je veux que cet endroit soit un lieu de mémoire dédié en partie à Roubaix à la formidable aventure collective de cette ville et à sa renaissance. Le bonheur de se réaliser dépasse l’angoisse de se rater. »

Menu du réveillon du 31.12.2000 ( document collection privée )

Pour dynamiser davantage son entreprise, Martin Lehmann prépare la soirée du réveillon du 31.12.2000.

L’équipe devant l’orgue Mortier ( document archives municipales )

En début d’année 2001, l’ ARIC Association des Retraités Indépendants et Cadres y organise un repas spectacle de plus de 200 personnes. Tous les retraités sont ravis d’avoir passé un super moment convivial.

soirée ARIC ( document Nord Eclair )

Malheureusement, Martin Lehmann n’a pas gagné son pari. C’est un échec et les Orgues de Roubaix ferment leurs portes en 2001. Il y croyait pourtant, enthousiaste et passionné. Il a investi beaucoup d’argent pour la rénovation de son orgue, pour les travaux de ré-aménagement du lieu, pour ses fabuleux spectacles de French Cancan . . .

Il y a bien eu, certes, des soirées mémorables, mais la mayonnaise n’a jamais vraiment pris. Martin s’est retrouvé bien seul face aux premières difficultés de sa formule, et il en a gros sur le cœur : « c’est un énorme gâchis ». L’orgue est désormais démonté et remballé.

document Nord Eclair

En Janvier 2003, Thierry May commissaire priseur, s’installe dans cet immeuble de la rue du maréchal Foch, pour y créer la société de vente aux enchères de Roubaix.

L’immeuble en 2022 ( Photo BT )

Remerciements aux archives municipales

Le café Saint-Louis

Cet établissement est ouvert par Charles Vanhasbroucq, en Novembre 1888, au 123 rue Jean Jaurès à Hem et repris 10 ans plus tard par son fils Louis. Ce café barbier est toujours en activité avant guerre et, en 1945, on y parle encore de Marie Bonne-Soupe, une des tenancières du passé.

Le Saint-Louis en façade et un gros plan sur la superbe céramique d’origine figurant au fronton du café (Documents Nord-Eclair)
Le Saint-Louis sur 2 CPA du début du 20ème siècle (Documents collection privée)

Sur la carte postale du haut on voit clairement à gauche du café un commerce démontable, car fait de cloisons de bois. Il s’agit de la boucherie Lelièvre dans les années 1950, à laquelle succède Quinton poissons dans les années 1960, que l’on retrouve au n°117 dans les Ravet-Anceau de l’époque.

On y voit aussi une épicerie sur le coin de la rue Louis Loucheur en face au n° 118, alimentation générale Flahaut dans les années 50, puis Coop Dekeukekeire-Baron dans les années 1960-70, qui deviendra par la suite une boucherie chevaline, Wanin puis Haze dans les années 1980. Pendant ces périodes le Saint-Louis est géré par les Saelens dans les années 1950-60 puis Carette et ensuite Lejeune dans les années 1970-80.

Dans les années 1950, beaucoup d’événements sont fêtés au Saint-Louis. C’est notamment le cas, en 1956, quand « La Gauloise » y fête la Sainte-Cécile lors d’un banquet à l’issue duquel, en présence de Mr Leplat, maire de Hem, il est procédé à une distribution de distinctions aux membres de cette clique, crée en 1923 par Mr Sueur.

(Document Nord-Eclair)

Dans les années 1970 l’établissement sert de siège à l’association « Les amis du Saint-Louis », comité d’entraide aux aînés du quartier. Une cagnotte réunie grâce aux fêtes du quartier, permet, en 1975, d’offrir à une trentaine de convives du 3ème âge un menu soigné, dans une ambiance conviviale et de leur remettre des colis.

Soleil dans les cœurs au Saint-Louis (Document Nord-Eclair)
Publicité de l’époque (Document Historihem)

Les festivités du comité du Saint-Louis se déroulent sur un week-end. Le samedi Gérard Pau, son accordéon et ses musiciens, font virevolter les couples dans la rue Jean Jaurès.

Les festivités au Saint-Louis (Document Nord-Eclair)

Le dimanche est organisée une course cycliste, le prix Emile Delcourt, dont le départ a lieu devant l’établissement et à laquelle participe une petite centaine de coureurs. Le nom de ce grand prix est celui d’un coureur cycliste très connu à Hem, s’étant classé 5ème dans le Paris-Roubaix.

Emile Delcourt pendant le Paris-Roubaix à Hem Bifur (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)
Le départ des coureurs devant le café St Louis en 1976 (Document Nord-Eclair) et 1977 (Document Historihem)

Le café Saint-Louis est alors toujours le siège du comité des anciens du Saint-Louis mais il se tourne également vers le sport en qualité de sympathisant de l’USH (Union Sportive Hémoise) née de la fusion du club de foot du foyer Saint Corneille et du Football-Club de Hem le 16 mai 1964. Il est enfin le siège de la pétanque jusqu’à la création de l‘association « Pétanque Club des Trois Baudets » le 24 septembre 1979 .

Publicité de l’époque (Document Historihem) Publicité de 1982 (Document Office Municipal d’Information)

30 ans plus tard en 2001, les habitudes sont bousculées dans l’un des plus anciens estaminets de la commune, habituellement théâtre de paisibles parties de belote, où l’équipe des débutants de l’Olympic Hémois se voit offrir une belle parure, sérigraphiée aux armes du Saint-Louis, par la gérante du café depuis 1993 : Jacqueline Dellemme.

L’équipe revêtue de son nouveau maillot (Document Nord-Eclair)

Le café retrouve alors des airs des fêtes qui s’y déroulaient dans les années 1950-60. La bâtiment quant à lui n’a subi que très peu de transformations et la magnifique céramique est toujours présente au fronton de l’établissement où elle trône encore 20 ans plus tard dans les années 2020 alors que le commerce est toujours en activité et ouvert toute la semaine.

La façade du café dans les années 2020 et le café dans la rue Jean Jaurès (Documents Google Maps)

Remerciements à la ville de Hem, l’association Historihem et Jacquy Delaporte pour son ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui

Une partie de la Grand Place disparaît

Dans les années 1960, le développement de l’automobile rend la circulation de plus en plus difficile à Roubaix et en particulier, dans le centre ville.

Déjà en 1958, on a démoli le magasin de vêtements d’Albert Devianne, qui se trouvait à l’angle de la rue Jeanne d’Arc, pour dégager le carrefour des Halles. De cette façon les automobilistes venant de la Grand Place peuvent avoir un accès plus aisé sur le boulevard Leclerc via la Grand Poste.

La façade du magasin d’Albert Devianne ( document M. Devianne )
Document Nord Eclair 1958

En cette fin d’année 1967, pour améliorer le trafic, le conseil municipal décide donc de démolir une partie du quartier du centre ville : quelques maisons au N° 1, 3 et 9 de la rue du Château, jusqu’à l’allée du Lido, et cinq maisons sur la Grand Place du N° 18 au 20 ter, ce qui permettra de donner plus d’espace au centre commercial du Lido situé juste derrière, et un meilleur accès au parking via la rue de l’hôtel de ville.

Ces travaux d’élargissement et de rénovation vont coûter 115 millions d’anciens francs, somme importante mais nécessaire pour avoir un centre ville digne de ce nom. Ces démolitions permettront en 1968 une meilleure circulation entre la rue de l’Hötel de Ville et la rue Pierre Motte.

Plan du quartier ( documents Nord Eclair )

Sur la photo ci-dessous, à droite se trouvent : le café du Commerce au N° 20, puis l’opticien Fraignac au 20 bis et les draperies Aubanton-Gigieux au 20 ter. De l’autre côté de la place, au N° 21 le commerce Michou : boucherie-volailles-crémerie se trouve sous l’Hôtel du Centre, dont l’entrée se situe 1 rue Pierre Motte.

Photo 1967 ( document collection privée )

Sur la Grand Place, au N° 18, à l’angle de la rue du Château, se trouve le magasin du Tailleur Devlaminck, depuis les années 1920, où plusieurs générations se sont succédé. C’est une immense bâtisse sur 4 niveaux. Daniel Devlaminck, exproprié, s’installera ensuite au 4 rue du Maréchal Foch.

Pub Devlaminck 1967 ( document Nord Eclair )
Façade du 18 ( document archives municipales )
Façade du 4 rue Foch ( document Nord Eclair )

Au N° 19 se situe le café de l’Etoile reconnaissable à son superbe vitrail au dessus de la porte d’entrée.

La façade du 19 ( document archives municipales )

Puis au N° 20 se trouve le café du Commerce. L’immeuble est bâti sur deux niveaux. Au dessus du 1er étage figure un immense panneau publicitaire pour la marque de chocolat et confiserie de Delespaul-Havez.

la façade du 20 ( document archives municipales )

L’opticien Fraignac est implanté au 20 bis depuis les années 1910. Il partira ensuite au 26 de la Grand Place.

Le 20 ter est occupé, également depuis les années 1910, par Aubanton-Gigieux commerçant en draperies. Ce négociant qui fournit les maîtres tailleurs, partira ensuite au 29 rue Mimerel.

Façade du 20 bis et 20 ter ( document archives municipales )
Publicité Fraignac-Denneulin 1967 ( document Nord Eclair )

A la veille des grandes fêtes de la Charte, programmées en 1969, il est primordial que le centre ville soit rénové. La Grande place sera en effet un emplacement stratégique pour le déroulement des diverses manifestations, avec un Hôtel de Ville à la façade ravalée d’une blancheur de pierre et une église Saint Martin immaculée.

Photo 1985 ( document archives municipales )

Remerciements aux archives municipales

Auchan s’installe à Leers

Le 20 aout 1967, Auchan inaugure son premier hypermarché à Roncq, le 27 mars 1969, le centre Englos-les-Géants, à Englos dans la métropole de Lille, ouvre avec une galerie marchande et autour de vastes terrains pour accueillir d’autres enseignes. À la fin de l’année 1969, la société Auchan vient d’acquérir un certain nombre de terrains à la limite de Leers et de Lys-lez-Lannoy et souhaite implanter une zone commerciale et de loisirs. Les conseils municipaux de Lys-lez-Lannoy et de Leers ont été consultés et ils ont donné leur aval car cette implantation devait créer quelques cinq cents emplois. Le projet avait déjà obtenu l’agrément ministériel.

Vue aérienne du site en 1971 doc IGN

C’est le quatrième Auchan qui s’installe là, après ceux de Roubaix, Roncq, Englos. Les permis de construire ont été sollicités et obtenus, la construction ne tarde pas. Une route a été tracée, du côté de Roubaix par Lys-lez-Lannoy, les poutres de béton sont apparues et les responsables d’Auchan espèrent pouvoir ouvrir leur hypermarché à l’automne 1970.

Vue resserrée du site Auchan 1971 IGN

Parallèlement à la construction des bâtiments qui abriteront l’hypermarché, les premiers parkings sont aménagés et il est rappelé que les promoteurs entendent faire de cet ensemble autre chose qu’un centre commercial. Trois mille places de parking seront offerts, ainsi qu’une importante gamme d’attractions : activités de plein air, restaurant, jardin d’enfants, club hippique, une volière un terrain d’exposition et peut-être un motel.

Les premiers éléments du centre en juillet 1970 doc NE

Le 19 novembre 1970, c’est l’ouverture d’Auchan Leers, situé derrière le Parc des Sports, et l’argumentaire est précis : quatre cents nouveaux emplois, augmentation de votre pouvoir d’achat et bientôt trente commerçants spécialisés. L’hypermarché est ouvert de 9 heures à 22 heures sauf le dimanche et le lundi matin. On casse les prix des denrées alimentaires mais également du textile, de la parfumerie, de l’équipement de la maison. Pour sa galerie marchande, Auchan Leers s’est assuré la collaboration de commerçants renommés : les chaussures Bata, André, les vêtements Herbaut Denneulin, le coiffeur Jean Liviau, le nettoyage à sec Rossel, les laines Phildar, une banque, la Société Générale.

Le logo Auchan en 1970 doc NE