L’une des premières sinon la première entreprise de fabrication d’appareils de sports, la société Vroman sports. Un choix de publicités diverses.
Voir notre article sur l’histoire de la maison Vroman !
Interroger le passé pour comprendre le présent et préparer l'avenir
Mémoire de sports
L’une des premières sinon la première entreprise de fabrication d’appareils de sports, la société Vroman sports. Un choix de publicités diverses.
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01 Le Nord Touriste se réunit pour définir le tracé de la première route cyclable de Roubaix à Lille. Voici donc l’itinéraire : boulevard de Paris, à la Montagne prendre l’avenue droite et suivre l’ « avenue des cyclistes » qui commence à droite du kiosque du jardin de Barbieux pour aboutir près de l’ancien club hippique à la grande artère du beau jardin qui conduit sur la route de Lille au pont de Croix, soit directement ou par le chemin du nouveau club hippique, suivre la route de Lille jusqu’au pont du Broeucq tourner alors à droite et suivre le chemin vicinal venant de Wasquehal à Hem (Planche Epinoy) jusqu’au Recueil, estaminet du signal d’arrêt. Tourner à droite et suivre le trottoir de l’Hempempont à Flers et Fives. Pas de grand boulevard à l’époque, ni de tramway. On rejoint donc ce qu’on appelle de nos jours la vieille route de Lille.
01 Le Stade Roubaisien se réunit au café Belle Vue Grand Place à 20 h 30 pour évoquer son calendrier de rencontres.
02 Malgré la dissolution de la société du Vélodrome Roubaisien, la grande épreuve Paris Roubaix aura bien lieu et l’arrivée se déroulera sur la piste du vélodrome. Les liquidateurs de la société ont accepté de la prêter au journal Le Vélo dont le directeur M. Paul Rousseau sera prochainement à Roubaix pour régler définitivement la question.
05 Le Moto Club Roubaisien récemment créé prépare une course de motocycles sur le parcours Roubaix Béthune. Les chauffeurs intéressés sont priés de se faire inscrire au siège du club, Café Léon Boulevard de Paris Roubaix.
05 La réunion générale des membres du Club l’Avenir Athlétique Roubaisien se fera à son local, 94 rue de France. Une démonstration du système d’entraînement Sandow par petites haltères y sera présentée.
05 L’administration des Bains Roubaisiens (rue Pierre Motte) va inaugurer la saison par une fête nautique. Au programme une partie sportive de natation et une partie récréative, de sorte que tout le monde y trouve son compte !
06 Football. L’Institut Technique a battu l’équipe III du RCR par 3-1. Le Stade Lillois a battu le Stade Roubaisien par 5-3.
14 Le Contre de Quarte de Roubaix est invité à la fête organisée à Tournai par le Cercle d’escrime des artilleurs de la garde-civique. Les tireurs suivants ont été désignés, pour l’escrime MM Leriche fils, Faure, Dumas et Vanclef. Pour la boxe, MM Lorthiois, professeur et Huvenne, amateur.
19 Les courses de taureaux avec mise à mort sont déclarés interdits sur la voie publique ou dans des locaux ouverts au public, comme tous les combats, jeux ou spectacles dans lesquels des animaux sont destinés à être tués ou blessés. Paris 17 mars, sur proposition de loi de MM Bompard, Bertrand et Charles Bos. Amendes et emprisonnements sont prévus pour les participants ou entrepreneurs de tels jeux ou spectacles. Amendes à ceux qui les annoncent.
23 L’Association Sportive Roubaisienne organise un cross country de huit kilomètres réservé à ses membres. La course terminée, on se retrouve au local, 32 rue Jeanne d’Arc à Roubaix.
24 Les heures de départ du prochain Paris Roubaix sont fixées : pour les cyclistes 8 h 30 précises à Châtou, de façon à ce que le gros des arrivées se produise durant l’après midi. Pour les chauffeurs, ils ne partiront qu’à 10 h 30, compte tenu des vitesses obtenues dans les récentes courses de motocycles.
01 Match entre le Football Club Roubaisien et l’Association Sportive Roubaisienne, interrompu après 50 minutes par suite de la pluie et du mauvais état du terrain transformé en marécage. ASR-FCRx 1-0. On promet de se revoir par beau temps.
01 Tir à l’arme de guerre, concours entre sociétaires, 1er prix Henri Vandaele, 2e Jean Lerat. Annonce du concours international d’avril mai juin.
02 Football Le Paris Star vient à Roubaix affronter le RCR
03 Football : sur le terrain de la rue de Beaumont, Racing Club Gantois et RCR (équipes secondes), revanche d’un match perdu par les roubaisiens 4-2. Puis Paris Star contre RCR.
03 escrime : L’excellent professeur d’escrime M. Loridan organise une fête d’escrime au profit de la Bouchée de Pain.
06 Football Racing Club Gantois et RCR 3-0, RCR-Paris Star 3-1, Sporting Club Tourquennois-Stade Roubaisien 2-1
11 Cyclisme la société des francs pédaleurs roubaisien a son siège chez M. Vansoye « aux quatre coins du pont des arts » 11 rue du Boucher de Perthes. Banquet annuel.
12 Football : challenge international du nord Le Havre contre le Football Club de Bruges
12 Courses de taureaux : traduits et condamnés par le tribunal de simple police de Roubaix, les matadors sont condamnés. Les organisateurs des corridas et les matadors vont en appel devant la cour de cassation qui annule les arrêts du juge de paix de Roubaix. Deux nouvelles corridas font l’objet de procès verbaux et c’est le tribunal de simple police de Lille qui s’occupe de l’affaire. Il condamne les matadors à dix francs d’amende et à deux jours de prison par taureau tué et M. Perez directeur du torodrome est déclaré civilement responsable.
13 Football : Match Association Sportive Roubaisienne contre le Stade Roubaisien sur le terrain du Stade qui l’emporte 6-0
13 Football Le Havre AC contre le Football Club Brugeois 3-1. Beaucoup d’anglais sur la pelouse !
19 Cyclisme : les plaques de contrôle des bicyclettes sont délivrées par les percepteurs pour l’année en cours à partir du premier avril !
23 Cyclisme : publicité Dussart et Accou sous la forme d’un article en faveur du cyclisme et de l’automobilisme. Signé un starter.
28 : La Maison Dussart et Accou fabrique des bicyclettes réunissant toutes les qualités : solidité, rigidité, élégance, vitesse. Les voiturettes automobiles construites dans les ateliers de la rue Corneille à Roubaix sont des créations superbes et idéales. Signé un starter.
28 Nord Touriste : appel à cotisation. Envoyer le montant le plus tôt possible à M. E Catteau trésorier hôtel Ferraille Roubaix. Les statuts prévoient que les recouvrements se font aux frais des sociétaires. On ne s’étonnera pas de recevoir un reçu augmenté de la somme de 50 centimes.
28 Football : le Racing club roubaisien va jouer le Racing Club de France au Parc des Princes, avec ses équipes première et seconde. Pour les équipes secondes, match nul 1-1. Pour les premières, match nul également 3-3. Léon Dubly blessé, quitte le terrain.
28 Escrime : pour le gala pour la Bouchée de Pain, la Grande Fanfare participera sous la direction de M. Henri Gadenne. Ça se passera en mars, dans la salle des fêtes de la Mairie. Voici les noms de quelques tireurs : Paul Lefevre de la société l’Honneur de Douai, l’adjudant Simmoneau maître au 1er chasseurs de Lille, A Dubar maître à Roubaix, Loridan professeur à Roubaix.
01 Cyclisme le Nord Touriste avec le Touring club de France et l’union vélocipédique négocient avec le gouvernement belge : désormais pour l’entrée en Belgique, plus de cautionnement à verser, plus de permis de circulation, la présentation de la carte de sociétaire muni de la photographie suffit.
07 Football match international Racing club de Roubaix Racing club de Gand. Sous une pluie battante et devant un adversaire diminué (à dix toute la seconde mi-temps) 13-0
12 L’iris club lillois vient jouer le racing club roubaisien foot le 14
13 le RCR président Henri Lesur Trésorier Edouard ou Edmond Bleuez secrétaire G Dansette G Rohart trésorier adjoint
15 RCR-Iris Lille 1-0
15 Sport pédestre M. Léon Esquenet champion de Roubaix s’entraîne pour le prochain Paris Roubaix
21 fête de l’union des sports athlétiques rue Neuve
21 RCR contre Cercle sportif brugeois en football, club qui alimente le FC Bruges champion des flandres? Bruges-RCR 7-3
28 Escrime fête de gala du contre de quarte
29 RCR Stade Lillois à Lille
29 lutte Nourlah le célèbre turc imbattable vient affronter le français Pérouse dit le Lion de Valence à l’hippodrome de Roubaix, mille francs au vainqueur (voir notre article)
On chronique régulièrement les combats de coqs, le jeu de boule à la platine, et la chronique colombophile et même le tir aux poulets, le jeu de fléchettes dans la rubrique Vie sportive.
L’événement, c’est le match de lutte qui doit avoir lie le lundi 29 janvier 1900 à l’Hippodrome de Roubaix entre les lutteurs Nourlah et Peyrouse. Le colosse turc engagé dans la « ceinture d’or » à Paris, tombe tous ses adversaires avec une grande facilité. Sa masse prodigieuse de 154 kgs est un atout extraordinaire. Il n’a jamais été battu. Peyrouse est moins imposant mais il est un challenger intéressant. Très grand, sec et nerveux, il est capable dans un effort calculé de triompher de son adversaire, car il possède à fond la science de la lutte.
Les attractions diverses qui composent les autres parties en feront une véritable soirée de gala. La société de gymnastique l’Ancienne participe à la fête ainsi que l’excellente fanfare du centre (70 exécutants). M. Jules Vroman, chef de l’Ancienne a composé pour cette soirée un grand ballet en trois parties intitulé la Moisson. Ballet accompagné par la fanfare sous la direction de M. Albert Duhamel. Puis on prévoit une fine comédie représentant une scène de la vie militaire, un travail artistique de gymnastique et une batoude américaine (sorte de tremplin), il y en aura pour tous les goûts.
Nourlah, ou Nouroula Hassan est né en 1866 à Sebournia (Bulgarie Turque). Il mesure deux mètres et pèse 155 kgs. D’une force herculéenne, il a étudié de manière approfondie la lutte et spécialement la lutte française dont il connaît toutes les finesses et qu’il pratique avec autant d’élégance que de souplesse. Venu en France pour la première fois en 1895 avec Youssouf et Kara Osman, il n’a jamais connu la défaite depuis.
Peyrouse dit le lion de Valence est le plus grand par la taille et le poids, de tous les lutteurs français. Il mesure 1,95 m et pèse 122 kgs. Né à Montélimar le 26 juin 1872, il a tombé tous les lutteurs du midi et a encore progressé depuis un an. Ce sera donc une vraie lutte de géants.
Nourlah a tombé successivement les plus redoutables lutteurs comme Constant le boucher, Dumont le havrais, Aimable de la Calmette, Cresté, Van den berg. D’autres ont préféré s’abstenir, comme Pons, Pytlanslovski malgré les dix mille francs de prime au défi.
Le règlement de la rencontre sera celui des championnats du monde à Paris avec interdiction des coups suivants : colliers de force, cravates, retournements de bras, crocs en jambe, torsions de doigt. L’adversaire soit être accompagné à terre ; la durée des reprises est fixée à 15 minutes. Bref, la lutte française à mains plates, dans son caractère de simplicité imposante.
Un jury impartial est composé de M. Victors directeur du Nord Sportif, Leplat du journal des sports et Damez du Vélo. L’arbitre sera M. Émile Truffaut un des sportsmen les plus compétents de notre ville.
Les portes de l’hippodrome sont ouvertes à sept heures et demie et c’est salle comble ! Cependant Peyrouse fait défaut, empêché par la maladie. Heureusement les organisateurs ont un adversaire à opposer au turc, c’est un redoutable champion belge, Van Thys, qui a fait preuve de courage et d’une science approfondie de la lutte. Nourlah n’a pas pu en venir à bout en une reprise. Le belge avec crânerie attaque sans cesse le turc qu’il met au tapis plusieurs fois sous les applaudissements. Mais Nourlah a raison de Van Thys dès le début de la seconde reprise et lui fait toucher les épaules par un bras roulé à terre. L’arbitre siffle la fin. Le combat a duré 16 minutes et 3 secondes.
Les autres numéros ont été très appréciés : avec une réserve pour la scène militaire qui aurait pu être mieux choisie. La Fanfare du centre a ouvert avec deux morceaux bien exécutés, les mouvements ont été rendus avec une précision remarquable par les gymnastes de l’Ancienne, comme les exercices au tremplin, les luttes libres et les sauts périlleux font honneur aux gymnastes et à leur chef M. Vroman. Enfin une mention spéciale au ballet la Moisson. On a terminé avec le tirage de la tombola de l’Ancienne. Une belle soirée de gala.
J’ai connu Wattrelos bien avant de m’y installer. C’est ainsi qu’en 1975 je me rappelle d’avoir joué au football sur une pâture de la Carluyère avec le FCRoubaix 1974, ainsi nommé car créé la même année. Le siège du club était au café Mouton place Jean Baptiste Clément à Roubaix et il n’y avait pas assez de terrains de football à l’époque sur Roubaix. Le club était récent et commençait à faire ses preuves mais ses demandes de pouvoir bénéficier d’un créneau pour un terrain restaient vaines. Aussi, pour pouvoir évoluer, le Football Club Roubaix 74 dut-il louer une pâture sur Wattrelos et ce fut à deux pas de la ferme de la Carluyère. C’était en 1976, d’après les photos ci-jointes.
Je me rappelle que nous nous sommes apprêtés une fois ou deux dans la bourloire du café en face de l’église, située à quelque distance du terrain. J’ai encore l’image d’un tableau à la gloire de l’équipe de bourleurs qui s’appelait les boxeurs de Beaulieu. Ce vestiaire improvisé n’a pas duré. On s’est ensuite préparé dans les voitures, je ne me souviens plus très bien. Je garde d’excellents souvenirs de cette période où nous consacrions nos dimanches matin à chausser les crampons. Une bonne ambiance régnait dans ce petit club, beaucoup d’entre nous se connaissaient par ailleurs, copains de lycée notamment.
Les lieux ont beaucoup changé et certains points de repère ont disparu. On parvenait à notre terrain par la carrière Vanderzippe qui longeait la ferme Malvache qu’on voit sur la photo. Cette ferme a été démolie. La D700 n’avait pas encore été réalisée et cela donnait à l’endroit un parfait air de pleine cambrousse. Aujourd’hui elle a effacé les voies d’accès d’autrefois. Ainsi le souvenir de la bourloire qui se trouvait rue Leruste implique que nous récupérions le sentier de la Martelotte puis la carrière Vanderzippe avant d’arriver au terrain. C’était donc assez loin. On aperçoit sur les photos des voitures stationnées le long de la pelouse et certaines derrière le but !
Le terrain était légèrement en pente et orienté plein est : les buts se situaient derrière la ferme Malvache au nord est et de l’autre côté à l’angle formé par la carrière Vanderippe et la rue de la Carluyère au sud est. La pelouse était ainsi entourée de chemin et de fossés. Il semble que cette situation n’ait pas duré au-delà de 1977, car le Président Jacques Plays répondant à une interview dans Nord éclair en février de cette année-là annonçait que le Football club Roubaix 74 jouait désormais au Carihem. Restait encore à conclure des accords pour les terrains d’entraînement. Le club à ce moment comprenait 150 adhérents, quatre équipes de seniors, et une équipe pour chaque tranche d’âge, pupilles, minimes, cadets et juniors. Sans oublier une section cyclotouriste !
Les roubaisiens sont des marcheurs bien depuis longtemps. Non pas les hauts de forme qui se déplacent en fiacre ou en landau, mais bien les habitants des hameaux qui deviendront des quartiers et qui venant de l’Epeule ou bien du Pile, disaient aller à Roubaix quand ils se rendaient à la Grand Place de la ville. Les ouvriers marcheront beaucoup avant de pouvoir acheter une bicyclette pour aller travailler ici ou là et plus loin encore.
Le sport est né dans l’esprit des gens qui avaient des loisirs, c’est à dire la bourgeoisie ou la petite bourgeoisie du milieu du dix-neuvième siècle. Avant que la marche ne devienne un sport à part entière, elle fut d’abord identifiée à un exercice militaire. Au cours de siècles précédents, combien de fantassins ont constitué les bataillons d’infanterie de l’armée française ?
Après la débâcle de 1870, l’esprit revanchard et patriotique fit de la marche une activité sportive à part entière dans les sociétés agréées par le gouvernement telles que La Roubaisienne ou l’Ancienne. Leur but était de préparer la jeunesse à la guerre. C’étaient des sociétés de gymnastique, de tir et de préparation militaire, dont les imposants défilés mettaient en valeur l’art de marcher au pas, ce qui à n’en pas douter, avait nécessité de longues heures et quelques kilomètres de répétition.
Puis à peine vingt ans plus tard, le sport prit son indépendance, sous la houlette de ces gens qui avaient des loisirs mais voulaient les pratiquer à leur manière, c’est à dire en toute indépendance.
La marche athlétique apparut donc à partir de 1890. Les premières grandes épreuves restaient encore liées au patriotisme, puisqu’on marchait vers l’est. Ainsi Paris Belfort en 1892 et Paris Strasbourg un peu plus tard. Les distances parcourues étaient comparables aux épreuves cyclistes, qu’elles accompagnaient parfois. La presse de l’époque regroupait sous la rubrique sport pédestre marche et course à pied mais les distances parcourues par les marcheurs dépassaient largement le marathon des coureurs à pied, comme en attestaient les 500 kilomètres du Paris Belfort.
Un recensement rapide opéré en 1898 montre que la pratique de la marche à pied est déjà bien implantée et fort répandue. Voici quelques noms de sociétés relevés dans le Journal de Roubaix :
l’union pédestre roubaisienne, le club routier, l’Ancienne pédestre, l’espérance pédestre roubaisienne, l’étoile pédestre roubaisienne, le sport pédestre roubaisien, le club pédestre roubaisien et les trois étoiles de marche. Par recoupement des articles on peut dire que ces sociétés avaient leur siège dans des estaminets situés sur tout le territoire roubaisien, de l’Epeule au Pile, des Longues haies jusqu’à la Potennerie.
Le grand nombre de sociétés entraîne la création d’une fédération en 1898 : le club routier, l’ancienne pédestre et l’union pédestre roubaisienne ont répondu à l’appel. Trois ans plus tôt, les sociétés vélocipédiques avaient fait de même. L’intérêt est comparable : pouvoir organiser des compétitions plus importantes et reconnues, pouvoir valider des records.
Un record du monde du 100 kms est d’ailleurs établi par Adolphe Delplanque de l’Ancienne Pédestre au Parc de Barbieux en 13 heures 40. Le Beau Jardin restait ainsi le décor d’évolutions sportives sans doute moins dangereuses que la vélocipédie, relogée dans le vélodrome voisin.
Après la création de la fédération, le club routier et le sport pédestre roubaisien adhérent à l’USFSA1.
Le grand événement de l’année reste la création d’un Paris Roubaix à la marche créé en mai 1898 comme attraction des 48 heures cyclistes de Roubaix au vélodrome. L’épreuve se déroule sur les 282 kms de Paris à Roubaix2 et le vainqueur est Constant Ramogé, en moins de 41 heures ! Il avait remporté le premier Paris Belfort de 1892 ! Arrivé à Seclin à 9 heures 30 minutes, on lui annonce que les spectateurs du vélodrome ne l’attendent qu’à 15 heures, alors qu’il pourrait terminer en trois heures. Il a plus de quatre heures d’avance sur son second, aussi il ralentit l’allure et s’arrête même pour se faire raser et changer de chaussures. Il termine ses sept tours de piste dans un grand état de fraîcheur sans aucune trace de fatigue. Il en a profité pour battre le record des 100 kms3.
Il y aura d’autres épreuves comme le circuit des trois villes qui se déroule sur les grands boulevards de Lille Roubaix Tourcoing ou encore des courses de marche athlétique de quartier à Roubaix, comme dans bien d’autres villes du Nord. La recherche continue…
1L’Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) est une fédération sportive française omnisports fondée le 20 novembre 1887 à Paris
2Annoncé par le Journal de Roubaix
3D’après le Journal de Roubaix
Quand il arrive à Roubaix, Edmond Desbonnet jouit déjà d’une certaine notoriété, comme professeur de culture physique, alimentée par le journal l’Athlète dont il est le rédacteur en chef. Venant de Lille, il gagnera ensuite Paris où il devait trouver la consécration. En attendant, il prospecte à Roubaix pour monter une quatrième école de culture physique.
Dans son journal, Edmond Desbonnet présente Franz Cyclops de son vrai nom Bienkowsky né à Tomken le 5 juillet 1862, un athlète extraordinaire qui a remporté un énorme succès au cirque royal de Bruxelles. Suit l’énumération de ses prouesses : deux haltères de 115 livres épaulées et poussées en haut des bras, une haltère de 200 livres dévissée d’une main très facilement, une haltère de 200 livres développée à deux mains, cinq fois de suite sans revenir toucher la poitrine. Ajoutés à cela un certain nombre de pièces, chaines, fils de laiton, courroies déchirés ou rompus, et un poids de 25 kg sur une table, soulevé par l’athlète assis le bras tendu jusqu’à hauteur d’épaule. Une véritable bête de foire entre le cirque de Bruxelles et les folies bergères de Paris !
Desbonnet annonce ensuite la soirée du 28 mars 1897 au Club athlétique roubaisien qui offre des primes afin d’attirer les compétiteurs. Arthur Leblond champion du nord pour le caoutchouc dorsal relève le défi. Cyclops sera également de la partie. Mais Desbonnet qualifiera le Cercle athlétique de Roubaix, de simple réunion de jeunes gens présomptueux. En effet, il ne se trouve aucun compétiteur à l’arrivée de Leblond et Cyclops. Leblond essaie l’extenseur roubaisien et le casse en deux. Il confie le sien au champion roubaisien qui ne le bouge pas. Après cette déception concernant le matériel, le lutteur Cyclops ne travaille pas, car il n’y a pas plus de défi que d’argent. Roubaix ne semble pas être à la hauteur.
Edmond Desbonnet écrit une chronique sur les trois célèbres lutteurs Youssouf, Nourouhlat et Kara-Osmann qui viennent en représentation à Lille. Ils ont pour barnum l’ancien athlète lutteur Doublier qui les a engagés à Constantinople. Ils sont turcs. Nouroulhat mesure 2 m et pèse 150 kg, Youssouf 1,86 et 115 kg et Kara-osmann 1,80 et 100kgs. Ce sont des lutteurs aguerris qui passeront par Roubaix à l’hippodrome un peu plus tard. Les turcs sont passés par le Cercle Athlétique Lillois puis sont rentrés à Paris où ils cherchent des engagements. On vend leurs photographies au journal.
Deux mois plus tard, l’attention de Desbonnet est retenue par les animations des cirques à Roubaix, qui en accueille deux à la fois, le cirque Diter et le cirque Lenka. L’athlète Léon Dumont est engagé au cirque Lenka obtient tous les soirs un grand succès. Il affronte quelques amateurs roubaisiens, Quivy, Desnoulez, le grand Jean, dont il est vainqueur. À l’occasion d’une rencontre de lutte au cirque Lenka entre deux roubaisiens Desnoulez et Jean Rousseau, le jury est composé de MM Parent, Desbonnet, Dubois, Février, Allemand, Leleu tous membres du Club Athlétique Lillois. L’enjeu est double, une prime de 100 frs et le titre de champion roubaisien. Les deux adversaires étant brouillés pour raisons privées, il n’y aura pas de compérage entre eux. Desnoulez est un lutteur amateur de première force et Jean Rousseau est le directeur de l’arène athlétique et du club de la rue de Lannoy. Rousseau est vainqueur de Desnoulez par un collier de force. Le frère de Desnoulez monte sur le ring et veut lutter, mais la police l’empoigne et l’expulse. Rousseau est champion de Roubaix 1897.
Edmond Desbonnet semble être séduit par l’animation sportive roubaisienne. Il annonce la fête fédérale de gymnastique de Roubaix et publie le programme détaillé du 4 juin au 8 juin. Il signale également la création de la société de sport athlétique « la jeunesse roubaisienne » autorisée à se constituer chez M. Jean Burggrave quai de Rouen à Roubaix, par arrêté préfectoral du 25 juin.
Il consulte un peu les archives et relate dans son n°19 de juillet 1897 le concours athlétique de Mouscron s’étant déroulé le 25 décembre 1894. Y ont été primés les roubaisiens Emile Faucheux pour un épaulé et jeté d’un bras 140 livres, et Nauvelaerts troisieme du même concours.
Dans son N°22 d’ août 1897, Jules Parent et Edmond Desbonnet sont en visite chez les deux nouveaux clubs athlétiques de roubaix, l’un dirigé par Jean Burggrave 10 quai de rouen, et l’autre par M. Vancrayenest rue Philippeville. Ces deux sociétés sont amies et s’entraînent mutuellement. Parmi les athlètes recensés, on trouve les noms suivants : Henri et Jean Desnoulez, Jean Brys, Florentin, Scatteman, Davelos, Wotters, Lafrance, Dekayser, Vermersch, Rousselle.
Le professeur lillois est de plus en plus interessé par la vie sportive roubaisienne, il chronique dans la rubrique sports athlétiques le racing club roubaisien. Il donne le résultat des courses, les noms des racingmen, en tête Catteau, Bonnier, Reheiser, Dancette, Waeles, Vroman, Kaltemback, Loucheur, Kiebbe, Hargrave. Ces courses organisées par le racing club roubaisien se déroulent au vélodrome de Barbieux, et elles cloturent la saison sportive.
En septembre 1897, Edmond Desbonnet fonde sa quatrième salle de sports à Roubaix. C’est une une école de culture physique super équipée qui compte rapidement trente élèves, et Jules Parent le champion du nord amateur vient y donner des leçons. C’est un club privé qui donne des leçons particulières. On photographie l’adhérent à son arrivée, ses mensurations sont régulièrement prises et reportées sur un registre. L’ouverture de la salle intervient dans les premiers jours d’octobre et son adresse est 28 rue Jeanne d’arc en face les halles. Edmond Desbonnet y transfère le bureau et la rédaction du journal L’athlète. Vingt membres s’y entraînent régulièrement parmi lesquels les sociétaires : Masson, Scrépel, Plateau, Lucien Monet, Desgranges, Vallet, Debryl, Danel, Six, Dubeaurepaire.
La même année, Edmond Desbonnet organise le championnat du monde de force pendant l’exposition internationale de Bruxelles. Le Français Noël Rouveyrolis, dit Noël le Gaulois, y sera sacré champion du monde.
Un des points communs entre les quatre villes sœurs de 1969, Bradford, Mönchengladbach, Roubaix et Verviers, c’est à coup sûr un passé, voire un présent footballistique glorieux.
Ainsi le Bradford City Association Football Club est un club de football anglais est fondé en 1903. Le club adopte un statut professionnel et rejoint la League la même année. La saison 1910-1911 est la meilleure saison de toute l’histoire du club. Le club termine 5e de la division 1 et, le 26 mai 1911, le club remporte la finale de la Coupe d’Angleterre de football. La période d’après-guerre est particulièrement difficile pour les « bantams ». Lors de la saison 1921-1922, l’équipe est reléguée en division 2. Cinq ans plus tard, le club est relégué en troisième division. Il faudra deux saisons à Bradford pour remonter en division 2. Lors de la saison 1933-1934, ils ratent d’un point une montée en division 1 et finissent par retrouver la division 3, à la suite d’une relégation lors de la saison 1936-1937. Après la seconde guerre mondiale, l’équipe est reléguée en division 4 lors de la saison 1960-1961. La remontée en division 3 est finalement acquise lors de la saison 1968-1969. Bradford reste 3 saisons en division 3 avant de redescendre à l’échelon inférieur, en 1972.
Le Borussia Mönchengladbach est fondé le 1er août 1900 et le premier nom du club est le Fussballklub Borussia 1900. Le club accède à la plus haute division de l’époque en 1912 et devient champion d’Allemagne en 1920. Le Borussia intègre la deuxième division en 1949 et monte en première division de l’Allemagne de l’ouest l’année suivante. En août 1960, le club remporte la Coupe d’Allemagne de football face à Karlsruher SC (3-2). L’année suivante le Borussia devient le premier club allemand à participer à la nouvelle Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupe, éliminés par les Glasgow Rangers en quart de finale. En 1965, le club accède au nouveau championnat d’Allemagne professionnel, la Bundesliga. Dans les années 1970, le Borussia devient l’une des figures de proue du football allemand. Le 31 octobre 1969, il occupe pour la première fois la tête du championnat. Il est encore aujourd’hui le deuxième club à avoir occupé le plus le haut du tableau après le Bayern Munich. Le 30 avril 1970 les « poulains » s’adjugent leur premier titre de champion. L’année suivante le Borussia remporte une nouvelle fois le championnat devant le Bayern Munich et devient alors le premier club à remporter deux fois de suite le championnat. Par la suite le Borussia continue à dominer le championnat tout en se distinguant sur la scène européenne. En 1972-1973 le club remporte la coupe d’Allemagne face à Cologne et atteint la finale de la coupe de l’UEFA où il s’incline face à Liverpool.
Il n’y a plus vraiment de grand club de football à Roubaix. Le Racing Club de Roubaix né en 1895 a fusionné avec le Stade Roubaisien né en 1896 pour former le Racing Stade de Roubaix en 1963. L’année suivante, le nouveau club organise le tournoi international junior qui sera un rendez vous régulier pour les amateurs de ballon rond jusqu’en 1985. Après la seconde guerre, le CORT qui regroupe le RC Roubaix, l’Excelsior AC et l’US Tourcoing, est soutenu par l’industrie textile locale. Il termine troisième pour sa première saison, puis remporte le titre de champion de France dès la saison suivante, en 1946-1947. Mais il ne peut éviter la relégation en Division 2 à l’issue de la saison 1954-1955, et abandonne le statut professionnel en 1963. Les heures de gloire sont donc bien passées.
Verviers entre en football au cours de l’année 1896, initiée par un sud africain de passage, M. Scott Lane. Fondé le 18 octobre 1896, le Royal Cercle Sportif Verviétois fait partie des dix premiers clubs belges et il joue au stade de l’Ile Adam à Lambermont. Il fait partie des dix plus vieux cercles de football de Belgique. Le club a disputé 102 saisons dans les séries nationales, ce qui en fait le sixième club à avoir disputé le plus de championnats nationaux en Belgique. Surnommés « les Béliers », en référence au passé riche en industrie lainière de la région, les joueurs de ce club évoluent en vert et blanc, couleurs de la ville de Verviers. En 1897, ils s’affilient à l’Union Belge des Sociétés de Sports Athlétiques sous le nom de Verviers Football Club. En 1903 , c’est la fusion avec le Stade Wallon pour former le Club sportif Vervietois. En 1925, après l’obtention du titre de Société Royale, changement de dénomination : le Club sportif Vervietois devient le Royal Club sportif Vervietois et reçoit l’année suivante le matricule 8. Le club fut deux fois champion de Division 2 en 1925 et 1956 et une fois champion de Division 3 en 1948.
Si l’on résume les forces en présence, Bradford présente donc une équipe de 4e division anglaise, Mönchengladbach est venu avec une sélection amateur des différents clubs de la ville, afin d’éviter un tournoi déséquilibré (dixit la presse), Roubaix « renforce » le CORT avec des professionnels comme Roger Boury (ex RC Lens et CORT, retraité depuis 1958, André Betta et Pierre Michelin deux ex Cortistes encore en activité dans le championnat professionnel) et Verviers présente une équipe de division 2 belge.
Le tournoi se déroule les 7 et 8 juin 1969 au Parc des Sports et met en présence les sélections de chaque ville. Les premiers matches opposent le RCS Verviers au FC Bradford et Mönchengladbach au CORT. Les anglais et les roubaisiens remportent leur match. C’est Pierre Michelin, lociste à l’époque, qui inscrit le but permettant à Roubaix de battre Bradford en finale.
Roubaix, qui a déjà été Ville Étape 14 fois, est retenue pour être Ville Départ de la Grande Boucle pour la première fois, et la dernière à ce jour, de son histoire. L’accueil du Tour va nécessiter plusieurs mois de préparatifs. La Ville va notamment mettre à la disposition des organisateurs l’immense salle de tissage ainsi que les bâtiments annexes de l’usine Huet, boulevard Leclerc, désaffectée depuis cinq ans. Les services municipaux s’activent pour débarrasser le sol d’une épaisse couche de cambouis, nettoyer et repeindre les locaux et remettre à neuf les sanitaires. Des élèves du Collège d’Enseignement Technique du Bd de Lyon apportent leur concours en particulier pour la décoration. Une vaste salle de presse équipée de 10 lignes téléphoniques et de 8 téléscripteurs y est aménagée. Dès le lundi 23 juin, l’État Major du Tour prend possession des lieux, bientôt rejoint par les 370 véhicules et les 1400 personnes de l’organisation. Le stock de matériel comprend entre autres 2200 maillots, 2500 bidons et 2500 musettes.
Premier jour
Les festivités commencent le vendredi 27 juin 1969. Divers stands des partenaires du Tour et de firmes participantes à la caravane publicitaire sont installés boulevard Gambetta et proposent des jeux concours et des démonstrations de 17 h à 20 h 30.
A partir de 20 h 30, le podium d’Europe 1 installé sur la Grand Place offre un spectacle de variétés. Alain Barrière, les Frères Ennemis et Annie Fratellini s’y produisent. Un film reportage sur les préparatifs du Tour est ensuite projeté sur grand écran et la soirée se termine par un bal animé par l’orchestre de l’accordéoniste Raymond Boisserie.
Deuxième jour
Le samedi 28 juin, une réunion d’attente est organisée par le jeune Vélo Club de Roubaix sur la piste du vélodrome. Les deux grands « pistards » français Trentin et Morelon ainsi que le français Roger Desmaret, lauréat du récent Paris Roubaix Amateurs, affrontent des champions hollandais, belges, allemands, anglais et régionaux.
A 17 h est donné le départ du prologue du Tour. Il s’agit d’un contre la montre individuel. Les 130 engagés s’élancent de minute en minute depuis l’avenue Van der Meersch sur un circuit de 10 kms 400 qui emprunte les avenues Salengro, Motte, Delory, Le Nôtre. Le retour s’effectue par la rue Verte, les avenues Delory et Motte. L’arrivée est jugée sur l’anneau du vélodrome. Chaque coureur est suivi par une voiture de directeur sportif sur laquelle est apposée une pancarte avec son nom. Les milliers de spectateurs peuvent ainsi découvrir chaque concurrent et même le voir passer deux fois en se plaçant habilement sur ce parcours, au demeurant valorisant pour la Ville. Nombreux étaient ceux qui s’attendaient à une victoire d’Eddy Merckx. C’est Rudy Altig qui lui brûle la politesse pour 7 secondes et qui portera donc le premier maillot jaune de cette édition. Le soir, les animations reprennent sur la Grand Place et le film de l’étape du jour est diffusé.
Troisième jour
Le dimanche 29 juin, les cérémonies solennelles de départ commencent à 9 h au vélodrome avec la présentation des équipes. A 9 h 50, Victor Provo, Maire de Roubaix, coupe le ruban et donne le départ fictif de cette étape qui conduira les coureurs à Woluwe-Saint Pierre en Belgique. Après un itinéraire de 6,700 kms dans les rue de la ville, le départ réel est donné place Charles Louis Spriet direction Toufflers et la frontière. La fête est terminée…
La Ville de Roubaix est récompensée pour l’organisation sans faille de l’évènement par la Médaille de Reconnaissance du Tour remise par son Directeur Général, Jacques Goddet, à Victor Provo Maire de Roubaix.