La rue Edouard vaillant est une rue très ancienne, citée en 1824 en tant que rue Poivrée, qui débute rue du Général Leclerc et descend jusqu’à la Marque à la rangée Droulers. C’est un siècle plus tard, en 1927, que la rue prend son nom actuel d’Edouard Vaillant, du nom d’un homme politique socialiste, mort en 1915, l’un des inspirateurs de la loi sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. La rue ne mesure que 261 mètres de long et n’atteint pas la Marque mais s’arrête brusquement devant une rangée de petites maisons situées tout en bas : « au bas du bout ».
Vue aérienne de la rue Edouard Vaillant et du « bas du bout » en 1947 (Document IGN)
Au café du Bas du Bout , en bas de la rue au n°53, on organisait jadis des concours de Pinsons à la ducasse du dernier dimanche d’Août, exercice de chant comportant un prélude, un roulement et une finale, répété parfois jusque 600 fois en 1 heure, sachant que le nombre de chants détermine la victoire et non leur qualité.
Pour dresser un pinson, on le place en cage dans un verger où il s’en trouve déjà un en liberté, lequel devient son professeur. Le jour du concours chaque oiseau est apporté dans une cage minuscule et les cages sont posées sur des chaises éloignées de 2m60 les unes des autres.
Les Pinsonneux d’alors crevaient parfois les yeux des oiseaux au fer rouge, pratique sensée avoir un effet « bénéfique » sur leur chant. Curieuse ironie, c’est durant l’occupation de la première guerre mondiale qu’un commandant allemand prend un édit pour interdire cette pratique barbare. Cette législation se perpétue après guerre et les pinsonneux seront punis d’amende et de confiscation lorsqu’ils seront détenteurs d’un pinson aveugle.
Un pinsonneux la cage à la main (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)
La société de colombophilie les Francs-Amateurs existe quant à elle depuis 1879. C’est une passion qui exige du « coulonneux » le sens de l’observation, la patience, le savoir-faire, qualités détenues le plus souvent de père en fils, chaque génération d’éleveurs se transmettant les petits secrets de l’élevage et du dressage des pigeons. Soumise à une législation très stricte, la colombophilie est placée sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur. L’ouverture d’un colombier est soumise à autorisation préfectorale et chaque nouveau colombophile, doit s’affilier à une association de son choix qui lui remet une licence fédérale « sportif » pour prendre part aux compétitions ou « éleveur »pour élever des pigeons voyageurs.
A Hem, en 1886, on dénombre ainsi 37 propriétaires pour 504 pigeons , nombre qui tombe en 1900 à 2 pigeonniers déclarés pour 31 pigeons. Mais, après la première guerre, le nombre d’amateurs augmente à nouveau pour atteindre 76 en 1930 avec 1356 pigeons. La moitié des coulonneux hémois est inscrite aux Francs-Amateurs. Mais avec la seconde guerre mondiale les pigeonniers sont pillés. La colombophilie atteint son apogée après-guerre et plus précisément en 1952 avec 147 détenteurs totalisant 2233 pigeons.
Les Francs-Amateurs en 1968 (Document Nord-Eclair)
Dans les années 1960, sous la présidence de Louis Gauquié, des trophées sont remis aux lauréats qui ont les honneurs de la presse locale. L’occasion d’annoncer pour la fin de l’année 1968 une exposition « standard-sport », un pigeon par catégorie et par amateur, avec remise des prix aux lauréats de 1968 chez Lempire rue Vaillant. C’est en effet René Lempire qui a repris, en 1968, le café jusqu’alors tenu par Gérard Mahieu, cité Droulers, au bas du bout.
Publicité de 1970 (Document Mémento Public édité par la ville d’Hem)
Des expositions sont dès lors régulièrement organisées dans le café tenu par René et Léonce Lempire, leur établissement devenant le siège des Frans-Amateurs. Les réunions générales s’y tiennent et René devient trésorier de l’association. Les préparations de saison et les concours s’y succèdent donnant lieu à des festivités au bas du bout, notamment lors des remises de prix.
Photo d’une exposition en 1971 (Document Nord-Eclair)Photo des Francs-Amateurs dans les années 1970 (Document collection privée)
Il ne s’agit pas, loin s’en faut, des seules occasions de faire la fête pour ce petit bout de rue animée. Ainsi, dès les années 1960, une Miss Bas du Bout est élue et soutient l’équipe de football de la ville engagée dans un tournoi en 1966 et, la même année, comme chaque année y est organisée une kermesse au profit des anciens du quartier.
Miss Bas du Bout soutient l’équipe d’Hem et la kermesse au profit des anciens du quartier (Documents Nord-Eclair)
C’est à cette époque que le débit de tabac de Fethi Kaouadji ouvre ses portes. Il restera ouvert pendant 20 ans et fermera ses portes en 2014. Sur une photo de 2015, le panneau du centre commercial fait état du tabac presse loto PMU Le Corail qui deviendra ensuite un point colis. Sur ce même panneau on peut constater qu’une épicerie Prosma existe également à côté de la supérette des 3 villes.
Panneau du centre en 2015 (Document Google Maps)Emplacement de l’épicerie en 2022 (Document Google Maps)
En avril 1995, le centre, encore en travaux, accueille la signature d’une convention entre l’atelier de confection Indiga, représenté par Mustapha Saifi, l’organisme Vecteur Formation, représenté par Pierre Davroux et la ville d’Hem, représentée par Mme Massart, maire de la ville.
La ville met les locaux à disposition de l’entreprise, qui de son côté s’engage à mettre ses capacités professionnelles, techniques, commerciales et pédagogiques au service de l’insertion sociale et économique à Hem. Le public sera composé d’habitants hémois en difficulté et la mairie exercera un contrôle annuel sur les embauches. Quant à Vecteur Formation, sa mission consistera bien sûr à former les candidats en vue d’un retour pérenne à l’emploi.
L’installation d’Indiga au centre Schweitzer en 1995 (Document Nord-Eclair)
Un an plus tard, la SARL à l’enseigne M’Tex, gérée par Mustapha Saifi est immatriculée au RCS et restera en activité pendant 10 ans dans le centre commercial. Titulaire d’un CAP de mécanicien tourneur, rien ne le prédisposait pourtant à ouvrir une entreprise textile de 800 mètres carrés à Hem. Il sera en outre lauréat en 2002 du prix création de la fondation Nord Entreprendre.
Photo de Mustapha Saifi (Document Talent des Cités)
En 2000, des travaux d’extension du centre commercial sont réalisés par la ville et à cette occasion M’Tex ouvre un bureau de stylistes et de modélistes et prévoit 6 embauches, le but étant de créer à terme sa propre marque. Sont également prévues les embauches d’une secrétaire et d’un commercial et il faut donc des locaux plus grands pour accueillir tout le monde.
L’extension des locaux de l’atelier de confection en 2000 (Documents Nord-Eclair)
En 2002, l’entreprise reçoit le prix « talent des cités » pour son savoir-faire et sa vocation sociale.Toutefois en 2003 la société est placée en redressement judiciaire et ne parvient plus à relancer suffisamment l’activité pour éviter la liquidation prononcée par le Tribunal de Commerce en avril 2004. 13 femmes perdent donc leur emploi après de mois de grèves ponctuelles et de salaires partiellement payés avec retard.
Société liquidée, 13 femmes licenciées (Document Nord-Eclair)
Mustapha Saifi avait également créé en 2000 un commerce de gros de textile, la SARL Arteny, qui fermera ses portes en 2009. La même année verra également la fermeture de sa deuxième société de commerce de gros : C2M international.
En 2007, le registre du commerce et des sociétés enregistrera également la radiation du deuxième atelier de confection du centre commercial : « De toutes Façons » qui avait vu le jour en 2000 et était géré par Bruno Vantichelen.
Pendant toute cette période, en 1999, la supérette des 3 villes, fermée depuis plusieurs mois, est reprise par Boualem Kechout. Il devient propriétaire du fonds de commerce de l’établissement dont les murs appartiennent à la ville et embauche 4 personnes dont une à temps plein. Il achète une chambre froide et une rôtissoire et souhaite créer un point chaud et une boulangerie mais manque de place pour s’étendre. En 2023, la supérette est toujours en activité.
Boualem Kechout dans sa supérette début 2000 (Document Nord-Eclair)Photo de la supérette en 2022 (Document Google Maps)
En 2001, c’est la boucherie Kamel Longchamp qui ouvre ses portes. Elle est reprise en 2009 par Agrovia Hem, du Kamel Groupe, dont le gérant est Ramzy Kamoun d’après le site Société.com. Aujourd’hui la boucherie qui porte encore l’enseigne commerciale Kamel est toujours en activité.
Photo de la boucherie Kamel en 2022 (Document Google Maps)
La boulangerie du centre commercial a, quant à elle, connu plusieurs gérants depuis le groupe Holder, à savoir : le Comptoir du Pain de 1997 à 2007, puis Djamila Meftah et Nadget Mameche de 2007 à 2009 et enfin City, gérée par Fouad Baitar, boulanger installé à Roubaix dans un premier temps et qui gère 4 établissements.
Photo de la boulangerie en 2022 (Document Google Maps)
En 2009, la ville de Hem souhaite à nouveau procéder à la sécurisation, à l’aménagement du parvis et à la rénovation des façades du centre commercial, composé de 3 ensembles, pour un montant total de 300.000 euros.
Un restaurant ouvre alors ses portes pendant une petite année géré par Brahim Ben Bahlouli. Ce n’est qu’en 2014 que Nassim Baitar ouvrira son commerce de restauration rapide. En 2019, Kada Bouziane Belhadj le remplace pour 2 ans et en 2021, c’est l’I-Gill BBQ de Samir Bechia qui prend leur place.
Photos du snack en 2022 (Document Instagram I-Grill)
En 2010, c’est la pharmacie Schweitzer qui voit le jour, gérée par Driss Rajraji, officine toujours en activité aujourd’hui. Puis en 2015, un commerce de détail d’équipements automobile s’installe sur le centre à l’enseigne Best Pieces Auto. C’est Said et Hamid Kechout qui ouvrent cet établissement toujours en activité à ce jour.
Photo de la pharmacie en 2022 (Document Google Maps)Photo de Best Pièces Auto en 2022 (Document Google Maps)
De nos jours le cabinet médical fonctionne toujours avec 2 médecins : Claudine Andriaminhamina et Anny Vermersch. Des infirmières complètent l’offre de santé en la personne de Sylvie Cottreel.
Photo du cabinet médical en 2022 (Document Google Maps)
Plus de 50 ans après sa création le centre commercial Schweitzer, après plusieurs rénovations, est donc toujours en activité même si les cellules qui le composent se sont recentrés sur les besoins essentiels type alimentaire et santé. Il est essentiel en effet que les habitants du quartier conservent leurs commerces de proximité.
Photos générales du centre en 2008 et 2022 (Documents Google Maps)
Suite et fin d’un précédent article intitulé : la Fondation César Parent
Puis de 1989 à 1992, une nouvelle grande rénovation de la maison de retraite est accomplie afin de donner naissance à la Résidence des Aulnes. Des lieux de vie plus spacieux sont pensés pour rendre le séjour plus agréable et les différentes parties du bâtiment doivent être rendues plus faciles d’accès et conformes au nouvelles normes en vigueur.
Pose de la 1ère pierre par Mme Massart (Document Historihem)
Ces travaux constituent une grande opération d’humanisation qui s’avère très coûteuse. Le Conseil Général et la Communauté Urbaine sont de gros contributeurs mais 60% des frais engagés doivent être financés par des emprunts garantis par les villes voisines en témoignage de solidarité. Il ne suffit pas seulement en effet de rénover le bâtiment existant mais aussi de lui adjoindre une construction moderne.
Les travaux en voie d’achèvement en 1991 (Documents Nord-Eclair)
Et pendant tout ce temps que dure la construction et la réhabilitation il faut maintenir les résidents dans le confort et la sécurité, tâche à laquelle s’est vaillamment attaquée Mme Barbeau, la directrice, avec son équipe, ainsi que le souligne Mme Massart, maire de Hem, dans son discours d’inauguration en 1992.
Inauguration en 1992 de la Résidence des Aulnes (Document Historihem)
Au cours de la cérémonie d’inauguration, Mr Echevin, maire de Lannoy a fait un rappel de l’histoire de la résidence et Mr Derosier, président du Conseil Général, a mis en avant la politique du département en faveur des personnes âgées, mettant l’accent sur la prise en charge du prix de journée au titre de l’aide sociale, ainsi que sur la création de places : 100 lits aux Aulnes dont 35 médicalisés, et l’aide au maintien à domicile.
Ainsi les travaux réalisés aux Aulnes permet d’offrir aux pensionnaires des chambres individuelles, décorées de couleurs tendres, un mobilier adapté et un équipement complet au sein de l’établissement. Les chambres du 2ème étages ont ainsi vu les mansardes disparaître afin d’obtenir des chambres plus spacieuses et lumineuses.
Chambres du 2ème étage après suppression des mansardes vues de l’extérieur (Documents Historihem)
2 ans plus tard, en 1994, la résidence fête ses 3 centenaires, et 7 médaillées, dévouées au service des personnes âgées depuis au moins 20 ans. Un Hommage tout particulier est rendu à Mme Leruste qui fête à la fois ses 20 ans en tant que veilleuse de nuit à la résidence ainsi que son départ en retraite. La cérémonie se déroule en présence des maires de Hem et Lannoy, de nombreux adjoints et membres du conseil d’administration.
2 des 3 centenaires et 7 médaillés (Document Historihem)
C’est en 2002 que la résidence est transformée juridiquement en EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) par arrêté préfectoral et en janvier 2010 Claudine Graver en devient la directrice.
Au cours de la 2ème décennie du 21 ème siècle, la Résidence des Aulnes connaît un nouvel agrandissement et aménagement. Un chantier de reconstruction de l’établissement dans sa globalité, d’une durée de 30 mois démarre ainsi en 2016. La restructuration programmée permet une extension portant à 105 le nombre de chambres dont 80 places d’hébergement classique et 25 places en Unité de Vie Alzheimer.
L’Ehpad en 2008, 2016, 2017 et 2020 (Documents Google Maps)
A l’issue des travaux, toutes les chambres sont individuelles et disposent d’une salle de bains ; la résidence dispose d’un grand hall d’entrée avec son estaminet ; la restauration en salle ou en chambre est prise en charge par une équipe dynamique ; une salle de bains bien-être est mise à disposition des résidents.
Chambre, hall d’entrée, équipe de restauration, salle de bains bien-être (Documents site internet)
Un siècle et demi après sa création, l’hospice est donc devenu un EHPAD du futur selon la Voix du Nord, l’idée de l’architecte étant de garder le vieux bâtiment pour conserver l’âme de l’ancien mais en faire un lieu adapté. Quant aux extensions arrières du bâtiment, elles sont détruites pour laisser la place à une construction neuve collée à l’ancien édifice de la rue Jules Guesde.
La volonté est de créer un « comme chez soi »où les résidents ont la liberté d’aller et venir tout en trouvant à l’intérieur de la résidence des services de proximité : estaminet, jardin, cabinet de kinésithérapie et salle d’ergothérapie.
Dans les années 1960, la société HLM « le Toit Familial », sous l’égide du CIL de Roubaix-Tourcoing, construit sur les territoires d’Hem et Lys-lez-Lannoy le groupe Longchamp, deux tours de logement dans le prolongement du grand ensemble des Hauts-Champs, le tout constituant une « ville » qui devrait regrouper 15.000 habitants.
Le CIL a donc chargé la SEFITEC (Société d’études financières techniques et commerciales) de l’étude et de la réalisation de l’équipement commercial de ce groupe, chargé de subvenir aux besoins courants de cette importante population, le seul commerce à proximité se situant avenue Motte à savoir Auchan.
Le centre en chantier en 1967 et un croquis le représentant achevé (Documents Nord-Eclair)
Une première tranche de 10 commerces est donc réalisée comprenant : un supermarché de 600 mètres carrés de surface de vente, un cours des halles (fruits et légumes), une boulangerie-pâtisserie, une succursale de la Caisse d’Epargne de Roubaix, une pharmacie, une teinturerie-blanchisserie, un magasin de bonneterie-lingerie-laine, des magasins d’optique et de chaussures, une librairie-papeterie et journaux tabac, le tout sur une surface de 2000 mètres carrés.
En 1968, six des 10 commerces prévus sont ouverts à la clientèle. Michel Delhaize, PDG des Docks du Nord les ECO, inaugure ici un nouveau supermarché alimentaire GRO. Il souligne qu’à la discrétion qu’on apprécie dans les libres services les vendeuses y associent la serviabilité et mettent leurs compétences au service de la clientèle.
L’inauguration du supermarché Gro (Document Nord-Eclair)
Dès cette première année d’ouverture la supérette, comme tous les magasins Gro et Docks du Nord, participe au jeu de Radio-Luxembourg : « Avez-vous du vin Famor ? » phrase magique permettant à la clientèle, si elle l’adresse au gérant en présence d’un des envoyés de Radio-Luxembourg, de gagner de nombreux lots.
Le jeu : Avez-vous du vin Famor ? En 1968 dans les magasins Gro et Docks du Nord (Document Nord-Eclair)
Le centre Schweitzer va s’agrandir (Document Nord-Eclair)
Dès l’origine une deuxième tranche de commerces est prévue dont la construction doit commencer dès l’année 1969. Celle-ci comprendra une dizaine de commerces spécialisés sur une surface de 800 mètres carrés : café-brasserie, salon de coiffure hommes et dames, studio photo, fleuriste, crémerie-volailles, poissonnerie… sans exclure d’autres activités commerciales ou libérales.
CPA et photo du centre commercial dans les années 1970 (Documents collection privée et Google)
Dès le début des années 1970, comme prévu dans le projet, la santé est une préoccupation qui amène l’installation d’un médecin en la personne de JC Chellé puis d’une infirmière à savoir Mme Delnatte.
Et en 1971, côté mode, le commerce de chaussures est le magasin bien connu des roubaisiens puisqu’il est déjà installé à Roubaix, rue de l’Epeule et rue de Mouvaux, à savoir les chaussures Monick, distributeur notamment de la marque Arbell. La bonneterie quant à elle porte les noms de Derasse et Delaby et le magasin distributeur de laines à tricoter est dépositaire de la marque Pingouin-Stemm et y demeure jusqu’en 1983. A la fin des années 1970, un magasin de prêt à porter pour femmes s’installe également à l’enseigne Quadrille, magasin toujours présent dans le centre commercial dans les années 1980.
Pub chaussures Monick de 1974 reprenant les 3 magasins (Document Nord-Eclair) autre pub (Document Historihem) et extrait d’une carte postale des années 1970-80 situant le commerce dans le centre à l’extrêmité à droite (Document collection privée)Pubs Quadrille des années 1970-1980 (Documents Nord-Eclair)
Durant cette même vingtaine d’années c’est d’abord l’enseigne les Docks du Nord, les éco épiciers, puis l’enseigne Sogedis (gérante également du magasin de primeurs La Récolte) à laquelle va succéder Fraismarché GRO, qui gèrent le supermarché lequel comprend bien sûr les traditionnels rayons boucherie, poissonnerie, fruits et légumes. Le supermarché fait sa publicité pour attirer la clientèle de proximité en lui offrant des cadeaux et organise également des expositions de voitures sur son parking, en partenariat avec des concessionnaires roubaisiens.
Pubs supermarché Gro des années 70-80 (Documents Nord-Eclair)
La boulangerie-pâtisserie est quant à elle gérée par l’enseigne Holder, le groupe Holder, créé dans les années 1960 par Francis Holder, et prendra ensuite le nom commercial Le Moulin Bleu. Quant à la librairie, tabac, presse, elle est d’abord gérée par Mme Dufay à laquelle succédera Mme Dupen dans les années 1980. Enfin la pharmacie Ramage-Vilette à laquelle succédera la pharmacie Mascart dans les années 1980 complète l’offre de services essentiels proposés aux riverains.
Logo du groupe Holder (Document site internet)Publicité du café tabac Dufay (Documents Historihem)
S’ajoutent aux commerces déjà cités un opticien, Mr Leclercq, une teinturerie exploitée sous l’enseigne bien connue Rossel, dont les commerces n’apparaissent plus dans les annuaires des années 1980 et une agence de la Caisse d’Epargne de Roubaix. En revanche les années 1980 voient apparaître d’autres magasins tels que la parfumerie Longchamp de Mme Stassen qui gère également le dépôt de teinturerie Rossel.
Photos de la supérette des 3 villes fin 1980 début 1990 (Documents Historihem)Pub optique Leclercq des années 1970 et 2 autres pubs (Documents Nord-Eclair et Historihem)Publicité de la parfumerie Longchamp en 1983 (Document Nord-Eclair)
En 1994, force est de constater que le centre commercial ne fonctionne plus : l’ancien supermarché, vandalisé, est muré et beaucoup de cellules commerciales sont vides. Quant au bâtiment lui-même, il tombe en ruine. Il est donc décidé par la municipalité de procéder à sa rénovation.
Le nouveau centre devrait comprendre : une supérette, un restaurant, un atelier de confection et quelques commerces. Voirie et éclairages seront intégralement refaits afin que le quartier retrouve un centre de vie. C’est Francis Vercamer, alors conseiller municipal à l’économie, qui est en charge du projet.
Présentation de son projet par Francis Vercamer et plan du futur nouveau centre (Document Nord-Eclair)
Fin 1994, les travaux arrivent à leur terme et le nouveau centre devrait rouvrir en 1995. Cette fois il y aura une supérette alimentaire de 180 mètres carrés, un atelier d’insertion textile, un restaurant, également d’insertion avec l’association FERME, l’association Hem Services Habitants, une boulangerie crémerie, une boucherie, une pharmacie, un cabinet médical, un salon de coiffure et un tabac. La placette sera aménagée de manière paysagère et de nouveaux garages seront construits autour du centre pour les habitants des tours 90 et 200. Les parkings côté avenue serviront au marché les jeudis après-midi.
C’est durant la 2ème partie du 19ème siècle que César Parent fait construire un établissement de bienfaisance, au 417 et 417 bis rue Jules Guesde, sur le territoire de la commune de Hem, à la limite de Lannoy, faute de place suffisante pour un tel édifice dans sa commune de Lannoy.
César Parent est le fondateur de l’ensemble textile Parent Monfort, puis Albert Parent, puis Parent Bétremieux, ensemble textile comprenant des tissages et filatures à Hem, Lannoy, Lys-lez-Lannoy et Bailleul, avec création des Ets Parent Monfort en 1821. A l’origine, l’entreprise ne possède que des métiers à main. La construction des établissement de Lannoy a lieu vers 1865.
Carte publicitaire des Ets Albert Parent (Fils de César) (Document collection privée)
César Parent, par ailleurs maire de la ville de Lannoy, a un fils qui est délaissé par sa fiancée à quelques jours du mariage. Il a également une fille qui fait partie de l’ordre des religieuses de l’enfant Jésus. Désireux de venir en aide à cet ordre César décide donc d’utiliser la dot de la future mariée disparue pour financer un édifice qui fera office d’hospice.
Mr César Parent et les religieuses de l’ordre de l’Enfant Jésus (Document Historihem)
La fondation César Parent, inaugurée en 1879, a donc pour objet d’accueillir les anciens : 10 personnes dans un 1er temps ; elle est gérée par des religieuse de l’ordre de l’Enfant Jésus. C’est un édifice à un étage composé de deux parties, de 16 et de 6 travées, séparées par une chapelle, perpendiculaire à son axe. Celle-ci est surmontée d’un campanile et porte une statue de saint Joseph sur le pignon. Les murs sont en brique et pierre de taille. Couvert de tuiles flamandes, l’édifice est agrandi en 1890 et 1903.
L’hospice (Document collection privée)
A l’époque, il n’y a pas de retraite et l’aide publique est très réduite. Il faut donc tenir serrés les cordons de la bourse et chaque résident apporte sa modeste contribution : les hommes assurent les petits travaux et les femmes rendent service à la buanderie et au raccommodage. Mais l’essentiel du fonctionnement de l’hospice et sa gestion repose sur les religieuses.
Parmi les sœurs dévouées qui se sont consacrées au fonctionnement de l’hospice on peut en citer une : née en 1887, entrée en religion chez les sœurs de l’enfant Jésus sous le nom de Soeur Irénée-Joseph, et au service des pensionnaires de l’Hospice dès 1916 en tant qu’infirmière cuisinière, Marie-Angèle Deman se voit décerner en 1958 le titre de chevalier de la Santé Publique, puis la médaille d’honneur de vermeil départementale et communale, en 1963, pour ses 35 années de service et de dévouement en faveur des pensionnaires de l’établissement, au cours d’une manifestation présidée par Arthur Dupire, maire de Lannoy.
Soeur Irénée-Joseph (Document Historihem)
L’époque des 2 guerres est particulièrement difficile. Cependant jamais l’hospice ne ferme ses portes. Après-guerre, le matériel est à la limite de l’usure mais les demandes d’hébergement sont de plus en plus nombreuses, l’ « Hospice de Lannoy » étant alors le seul établissement du genre. Pour gagner de l’espace on s’attaque alors aux greniers , transformés avec les moyens du bord, pour aménager des chambres sous les combles. Mais les conditions restent sommaires et indignes de nos aînés du propre aveu du maire de la ville.
Ce n’est que quelques années plus tard, en 1967, soit près de 100 ans après son inauguration, au moment où l’hospice accueille 110 personnes (alors que 4 ans plus tôt elles n’étaient que 68) qu’ont lieu les 1ers travaux de rénovation d’envergure dans le bâtiment.
Dans les années 60, la laverie située à l’entresol est impressionnante et bien équipée et la bibliothèque est garnie de 2.000 volumes grâce à la mairie de Lannoy et à l’Union des Commerçants.
Vues de la porte d’accès des fournisseurs rue de la Lèverie et vue du jardin en façade (Documents Historihem)La laverie et la bibliothèque (Documents Historihem)
Mais il faut néanmoins agrandir afin d’accueillir plus encore de pensionnaires et des chambres sont ainsi aménagées au second étage dans la partie mansardée du bâtiment ainsi que des salles de bain et cabinets de toilettes, au prix de travaux très importants comme on peut le constater sur les photos avant/après de l’époque.
Photos avant/après du 2ème étage (Documents Historihem)Photos des salles de restauration et salons (Documents Historihem)Allocution des maires de Lys, Mr Desmulliez, et de Lannoy, Mr Echevin, et photo des officiels sur le perron de l’établissement (Documents Historihem)
A cette époque cela fait plus de 10 ans que les sœurs, autrefois en charge de la totalité des tâches à accomplir laissent peu à peu la place au personnel civil aussi bien en cuisine que pour les soins. Ainsi, le 1er agent civil, Mme Inghels, est recruté en 1955 car les religieuses, touchées par l’âge, ne peuvent plus assumer seules tous les services et les résidents sont plus nombreux et en moins bonne santé car plus âgés.
Photos du personnel en 1966 (Documents Historihem)
Puis 2 ans plus tard c’est au tour de la cuisine et d’autres chambres d’être rénovées, d’anciens dortoirs laissant place à des chambres accueillant moins de pensionnaires. Il faut en effet aménager des chambres individuelles regroupées par unités de 25 personnes. Un nouvel office est également installé pour le personnel et les sanitaires sont rénovés et modernisés.
Réfection des cuisines en 1969 (Documents Historihem)Nouvel office et réfection des chambres en 1969 (Documents Historihem)
Puis après tous ces travaux de rénovation intérieure, une mise aux normes de sécurité s’impose et en 1971 4 escaliers de secours sont installés sur la façade arrière du bâtiment abritant l’ancien hospice devenu maison de retraite 10 ans plus tôt par arrêté ministériel, afin d’assurer l’évacuation des pensionnaires en cas d’incendie. Ces escaliers desservent les 1er et 2ème étages à chaque aile du bâtiment.
Les 4 escaliers de secours sur la façade arrière (Document Nord-Eclair)
En 1975, c’est l’heure de la retraite pour Mme Inghels, 1er agent civil, en service depuis 20 ans. Le personnel au complet assiste à la cérémonie organisée en son honneur quelques mois après son départ en présence de Mr Guelle, directeur de la maison de retraite, du Docteur Yersin, médecin de l’établissement et de Mr Echevin, maire de Lannoy et président du conseil d’administration de la maison de retraite.
Départ en retraite de Mme Inghels (Document Nord-Eclair)
En juin 1962, Nicole Coquempot, née Delgery, s’immatricule au registre du commerce et des sociétés pour exploiter une boutique de mercerie, bonneterie, lingerie, confection , au 43 rue des Ecoles à Hem dans une petite maison en front à rue, à priori à usage d’habitation jusqu’alors puisqu’aucun autre commerce n’y est répertorié auparavant dans le Ravet-Anceau.
Publicité (Document Historihem)
A l’époque la boutique est surtout axée sur les articles de layette même si la publicité fait également état de lingerie, bonneterie et chemiserie. Dans le courant des années 60, Nicole Coquempot se recentre sur la clientèle féminine à qui elle propose robes, bonneterie, jupes et chemisiers. Elle fait de la publicité dans Nord-Eclair à chaque occasion festive, telle que les fêtes de Pâques.
Publicité (Document Nord-Eclair)
Instantané de Mémoire : « Lorsque mes parents emménagent en juillet 1968 dans le lotissement construit face à l’église Saint-Joseph, je découvre avec plaisir la rue des Ecoles. Il y a Lobry bien sûr et juste en face la boutique de Nicole Coquempot où ma mère va acheter ses bas, combinaisons et chemises de nuit entre autres. J’ai 10 ans et je suis fascinée par cette boutique qui propose des centaines d’articles bien rangés dans une surface très exigüe. Quant à Nicole j’en garde le souvenir d’une femme très chic et raffinée, parfumée et pomponnée et tellement agréable et souriante ! Elle fait naître chez moi la vocation de tenir un jour une boutique comme la sienne… »
Dans les années 1970, la boutique est de plus en plus connue. Le quartier est animé et des cortèges sillonnent la rue les jours de fête. Nicole Coquempot apporte toujours un grand soin à l’agencement de sa vitrine régulièrement renouvelée, toujours très colorée et attrayante.
Cortège devant la boutique dont le pare-soleil est déployé (Document site Tu sais que t’es un vrai hémois si tu connais…)La vitrine colorée et attrayante de la boutique (Document Historihem)
Nicole Coquempot distribue des marques prestigieuses telles que Petit-Bateau, Le Bourget, et surtout Vitos dont elles devient l’ambassadrice Hémoise, recevant même une distinction professionnelle de la part de Francis Vignes, président des maîtres lingers de France, ordre fondé par cette marque, et au sein duquel elle est admise en qualité de Maître Linger.
Distinction professionnelle (Document Historihem)
En 1925, en effet, la marque Vitos a été déposée par la famille Vitoux et Vitos est vite devenue l’une des premières marques de vêtements prêt-à-porter en France. Se sont enchaînées les créations coup sur coup des départements lingerie en tricot (bas sans couture) puis pull-over.
A la fin des années 1950, la société, introduite en bourse, a lancé du coupé cousu, puis une collection haute-Couture et à la moitié des années 1970 : des chemisiers, jupes et pantalons. C’est une marque de luxe particulièrement prestigieuse et renommée dont Nicole Coquempot fait état sur chacune de ses publicités.
Publicités de 1971 et 1975 (Document Nord-Eclair)
En 1975, en tant que Vitos-Club, elle fait participer ses clientes à un jeu concours national : « Douces rencontres de Vitos », et 37 clientes ravies se voient remettre une montre de couleur coordonnée aux ensembles Vitos dans les teintes modes de l’automne 1975.
Remise de cadeaux en 1975 (Document Nord-Eclair)
Dans les années 80, toujours répertoriée en tant que Vitos Club elle ajoute la prestigieuse marque de sous-vêtements roubaisienne Boléro à la lingerie qu’elle propose à sa clientèle. Elle met toujours en avant sa qualité de maître linger pour attirer l’attention sur la qualité des produits proposés dans sa boutique.
Publicités des années 1980 (Documents Nord-Eclair et Office Municipal d’Information de Hem)
En 1995, elle se confie à Nord-Eclair, dans la rubrique : Et vous qu’en pensez-vous, sur sa vie à Hem. « Je n’ai jamais regretté d’avoir pris la boutique. C’est familial, je connais mes clientes. Pour la plupart je les ai vues grandir. C’est un métier de contact où l’on ne s’ennuie pas. »
Photo de Nicole Coquempot (Document Nord-Eclair)
Nicole Coquempot ferme son commerce après une quarantaine d’années d’activité en 1998. Depuis la maison qui l’abritait a repris un usage d’habitation et plus rien ne laisse deviner aujourd’hui la boutique florissante qu’elle y a géré pendant toutes ces années.
Maison d’habitation en 2020 (Document Google Maps)
Pour autant cette femme active ne se résout pas à ne rien faire et dès 2001 elle prend le relais de son mari Daniel au conseil municipal. Ensuite, de 2008 à 2014, elle exerce la fonction d’adjointe au maire en charge des relations avec la population. A ce titre entrent dans sa fonction le suivi des services de l’état civil ainsi que le soin de représenter la ville dans les cérémonies protocolaires.
Francis Vercamer et le conseil municipal lui rendent donc un vibrant hommage au moment de son décès en 2016 pour avoir toujours cherché à se rendre utile à la collectivité, non seulement au sein de la municipalité mais aussi en tant que bénévole d‘ Oxyg’Hem, l’événement sportif de la ville de Hem depuis 1997, chaque Jeudi de l’Ascension.
Photos de Nicole Coquempot (Document la Voix du Nord)
Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem
L’Association de Parents d’Enfants Infirmes Moteurs (APEIM) est créée en 1974 par quatre familles ne trouvant pas de solution adaptée à leur enfant sur la métropole lilloise. Après quelques mois, l’accueil d’une dizaine d’enfants en bénévolat par les familles de l’association, passe à la création d’une classe de 20 enfants à Villeneuve d’Ascq à raison de 3 après-midis par semaine.
En 1977, l’APEIM de Villeneuve d’Ascq, est à la recherche d’un local pour accueillir les enfants handicapés moteurs-cérébraux le site de Villeneuve d’Ascq étant en effet vétuste et inadapté à la prise en charge de ces enfants, et afin de pouvoir envisager un accueil en semi-externat sur 5 jours.
Son président, Mr Florin, obtient enfin du secrétaire d’état à l’action sociale, Mr Lenoir, le feu vert et les crédits pour engager les travaux nécessaires dans une école désaffectée de Hem, au 184 rue du Général Leclerc, afin que le premier institut pour les enfants « sur-handicapés » du secteur puisse enfin ouvrir ses portes.
En mai1956, l’école chrétienne enfantine d’Hempempont et sa garderie s’ y était en effet installées et avaient été bénies par l’abbé G. Leurent de la paroisse Saint Corneille. La cérémonie avait alors rassemblé de nombreuses personnalités dont Paul Dubus, adjoint au maire, et Etienne Flament, donateur-fondateur de l’école, ainsi que Mme Prevost-Campagne institutrice et directrice de l’école.
Bénédiction de l’école chrétienne d’Hempempont en 1956 et premiers élèves dans la salle de jeux (Document Nord-Eclair)
Le local du 184 rue du général Leclerc 20 ans plus tard (Document Nord-Eclair)
Un centre médico-social précoce « La Source » va donc y être installé après quelques années de travaux afin d’y accueillir chaque après-midi des enfants sur-handicapés qui ne savent ni marcher ni tenir debout et qui ont des difficultés pour communiquer, lesquels seront pris en charge par une équipe spécialisée afin que ces enfants sortent quant même un peu de leur milieu familial, accèdent à la socialisation et libèrent de temps en temps leurs parents.
Prise en charge d’une petite fille à l’association par une maman bénévole (Document Nord-Eclair)
Le centre est inauguré en 1978, en présence de la première dame de France Mme Giscard d’Estaing. Mais, en 1982, force est de constater que « La Source » est devenue trop exiguë pour les 20 enfants de 3 à 10 ans qu’elle accueille en externat et l’établissement connaît une extension de ses locaux, avec des pièces plus spacieuses, une seconde piscine conçue pour plusieurs enfants et un espace terre et sable. L’inauguration a lieu en présence de Mr Provo, maire de Hem, et de Mr Haesebroeck, député du Nord.
Inauguration des nouveaux locaux (Document Nord-Eclair)
Après un grave incendie en 1994, il faut se débrouiller avec des locaux abimés, en attendant la reconstruction. En février 1995, le centre fête la fin des travaux de rénovation et en profite pour ouvrir ses portes vers l’extérieur et montrer un peu ce qui se passe dans ces locaux remis à neuf. C’est d’autant plus important que l’APEIM fête ses 20 ans d’existence.
Le centre est conçu comme une habitation, claire, avec une pièce pour chaque moment de la journée : salle à manger, salon, salle de jeux, piscine et même jardin clos. Les parents apprécient :« c’est petit, familial. Si on le souhaite, on prévient et on peut venir passer un moment, et puis surtout, ce n’est pas trop médicalisé ».
portes ouvertes après les travaux de rénovation (Documents Nord-Eclair)
En Novembre 1998, une inauguration a lieu. Il s’agit d’une salle de classe miniature, nommée « l’école », installée dans un garage rénové avec goût : murs peints en jaune, horloge accrochée, étagères garnies de jeux et un tapis choisi par les enfants eux-mêmes. Et grâce au Lion’s Club de Roubaix Centre, un ordinateur adapté va pouvoir être acheté.
Une classe unique pour enfants différents (Document Nord-Eclair)
L’extension de 1982 n’était qu’un maillon d’un projet plus vaste consistant à ouvrir un nouveau centre sur Wasquehal, pour les jeunes poly-handicapés de 10 à 16 ans, et un autre sur Villeneuve d’Ascq, pour les adolescents devenus adultes. En 2000, le directeur de la structure depuis sa création, Mr Lecointe, part en retraite et le président de l’association s’engage à à poursuivre le projet de la Source.
Départ en retraite de Mr Lecointe (Documents Nord-Eclair)
Le but n’est pas de guérir ces enfants mais d’être avec eux, pour ce qu’ils sont autour d’un projet tout simple : la vie quotidienne. La maison, où l’on fait soit même son pain, appartient aux enfants. Une seule pièce leur est interdite à savoir la salle des adultes. Une exposition leur est consacrée en l’an 2000 à la ferme Franchomme par un photographe en leur présence et en présence de Mme Houdry, adjointe à la culture, qui siège au conseil d’établissement et tient à rendre hommage au travail remarquable effectué.
Quelques photos des enfants (Documents Nord-Eclair)
L’IEM (Institut d’ Education Motrice) « La Source » accompagne en effet chaque enfant dans le développement de ses compétences sur les plans éducatif, pédagogique, thérapeutique et médical selon un projet individualisé réévalué avec sa famille tout au long du séjour.
Photos intérieures de « La Source » (Document plaquette IEM)Photos extérieures de 2008 (Documents Google Maps)
L’accompagnement global est donc assuré par une équipe pluridisciplinaire :
scolaire et pédagogique par une enseignante spécialisée,
médicale par un médecin de médecine physique et de réadaptation,
paramédical par des professionnels orthophoniste, kinésithérapeute, psychomotricien, ergothérapeute, psychologue, infirmière,
éducatif et social par des éducateurs spécialisés, des moniteurs éducateurs, des aides médico-psychologiques, et des éducateurs de jeunes enfants.
L’IEM La Source passe ensuite une convention de coopération avec l’école maternelle Saint Exupéry sise 100 rue du Docteur Schweitzer à Hem pour la création d’une classe externalisée. A partir de septembre 2017, cette classe, associant des interventions pédagogiques et éducatives, dispose de 8 places maximum, modulables au sein de la classe. Elle fonctionne 4 matins par semaine (lundi, mardi, jeudi, vendredi).
Ecole maternelle Saint-Exupéry à Hem (Document Google Maps)
La classe externalisée a pour but de développer les objectifs suivants :
• Permettre et développer la socialisation des élèves accueillis à l’IEM
• Favoriser l’inclusion en milieu scolaire
• Développer les compétences sociales et civiques des élèves accueillis
• Contribuer à la scolarisation des élèves en situation de handicap
La presse se fait l’écho de cette initiative dont « L’objectif est de favoriser l’autonomie et la socialisation des élèves en situation de handicap. Pour l’école, tout l’enjeu est l’acceptation de la différence. Plus on travaille sur les différences très jeune, plus le regard sur celles-ci s’estompe»
Du lundi au vendredi, six enfants de trois à huit ans sont donc pris en charge jusqu’à 11 h 15par Cécile Hollebecque, professeur des écoles à l’IEM, et un éducateur. Deux à quatre autres rejoindront cette classe externée chaque mardi et jeudi. « Ils ont été repérés en fonction de leurs compétences et peuvent répondre à des tâches scolaires».Ils seront progressivement mêlés à d’autres classes et participeront aux projets de l’école et à la vie collective.
L’équipe à l’origine du projet et une photo des enfants (Document La Voix du Nord)
En 2007, un projet de construction de locaux plus modernes et fonctionnels est pressenti sur l’ancien terrain occupé avenue de l’Europe par le restaurant Buffalo Grill jusqu’à l’incendie de 1995 ayant occasionné sa fermeture définitive et l’abandon du terrain. La chaîne de restaurants envisage donc une donation au profit de l’association « la vie autrement » qui gère l’IEM.
C’est une chance pour l’institut qui devrait pouvoir se doter d’un complexe de 2000 mètres carrés comportant 3 ailes : l’une dédiée aux enfants, l’autre aux adolescents, la dernière à l’administration et aux locaux communs de restauration, de soins ou d’activités. Le projet doit être réalisé pour 2013 d’après le magazine Tout Hem de 2010.
Le déménagement prévu en 2013 (Document Tout Hem) et la parcelle de terrain concernée sur le plan cadastral (Document cadastre)
Pourtant le projet n’a pas été mené à terme et l’IEM se trouve toujours dans ses locaux historiques. Quant à l’association « La vie autrement » qui en était la gestionnaire, elle a fusionné en 2021 avec le GAPAS (Groupement d’Associations Partenaires d’Action Sociale), association Loi 1901, qui propose diverses formes d’accompagnement pour des personnes en situation de handicap, enfants et adultes, à travers la gestion de 34 établissements et services sociaux et médico-sociaux.
L’IEM la Source en 2020 (Document Site Internet)L’IEM vue aérienne (Document Google Maps)
André Camion est né en 1922 dans les Ardennes. Sur le recensement de 1954 à Roubaix, il figure en tant que directeur commercial au 23 boulevard Beaurepaire à Roubaix, adresse correspondant sur le Ravet-Anceau de l’époque à l’entreprise A. Camion, marchand de bois.
Bien qu’ayant suivi des études universitaires scientifiques, André Camion est un passionné d’art et de lettres. Président de la société des artistes roubaisiens, laquelle existe depuis le début du vingtième siècle, pendant de nombreuses années il est à l’origine d’expositions artistiques collectives ou individuelles.
Photo d’André Camion ( Document Nord-Eclair)
Un salon est ainsi organisé par cette société chaque année et de nombreux artistes, français mais aussi internationaux, y exposent leurs œuvres. Pendant des années le salon se tient à la galerie Dujardin, 14 bd de Paris à Roubaix puis dans la rue du Vieil Abreuvoir (Voir sur notre site l’article consacré à la Galerie Dujardin) avant d’être transféré à l’Hôtel de Ville.
Photo de la galerie Dujardin 14 boulevard de Paris à Roubaix en 1928 et extrait d’une carte de visite (Document collection privée)
Par ailleurs, un temps secrétaire de la SER (Société d’Emulation de Roubaix), la plus ancienne société de la ville créée au dix neuvième siècle, qui publie au fil du temps de nombreux travaux sur l’histoire de Roubaix, André Camion se signale à l’attention des érudits par ses travaux sur l’histoire locale ancienne. Habitant à Hem, il écrit ainsi en 1974 l’histoire hémoise de « l’explosion de La Marquise 30 ans plus tôt » lors de la libération de la ville.
Puis il rédige « à 4 mains » avec Jacquy Delaporte l’ouvrage « Hem d’hier et d’aujourd’hui », se consacrant pour sa part à la partie consacrée aux origines de la ville, quand Hem n’était qu’un hameau de huttes de terres et de roseaux au bord d’un immense marais, et jusqu’à la première guerre mondiale durant laquelle la ville est occupée par les forces allemandes qui imposent à la population leur loi et leur discipline.
L’ouvrage d’André et Jacquy est un véritable travail d’historien bien qu’il ne s’agisse pas d’une œuvre de chercheur. Leur but est en effet de s’adresser à tous les habitants de Hem et à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la commune. André Camion est alors retraité de son ancien commerce de bois et a consacré les 5 années précédentes à réunir avec son co-auteur d’innombrables documents pour réaliser l’ouvrage.
Photo d’André Camion puis d’André Camion et Jacquy Delaporte en 1982 (Documents Hem d’hier et d’aujourd’hui et Nord-Eclair)
Nord-Eclair se fait l’écho de la sortie du livre et de sa future présentation en décembre 1982 par les 2 auteurs et l’éditeur : les Editions du Beffroi à l’occasion d’une réception à la salle des fêtes, présidée par Jean-Claude Provo, maire de Hem. L’ouvrage est présenté par le journaliste comme passionnant, bourré d’anecdotes et de renseignements inédits mais aussi brillamment illustré de cartes postales, photographies, plans et croquis.
Couverture de leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui (Document collection privée)
Dès le jour de la parution du livre, 600 personnes se pressent pour l’acheter à la salle des fêtes de Hem et pour voir l’exposition de documents anciens réunis à cette occasion dans la galerie qui entoure la salle : affiches, cartes postales, photos, tracts et journaux. Malheureusement cette manifestation et la séance de dédicace qui s’ensuit a lieu en l’absence d’André Camion décédé subitement à son domicile.
Avis de décès d’André Camion dans le journal du 15 décembre 1982 (Document Nord-Eclair)Vente du livre et exposition à la salle des fêtes (Documents Voix du Nord)
Jacquy Delaporte, quant à lui a d’abord été auxiliaire d’enseignement avant de passer le concours de commis de mairie et de l’obtenir en 1964 puis de devenir secrétaire de mairie 3 ans plus tard. En 1974, un poste se libère en mairie d’Hem où il va faire le reste de sa carrière sous 4 maires successifs : Jean Leplat, Jean-Claude Provo, Marie-Marguerite Massart et Francis Vercamer, en qualité de secrétaire général.
Très attaché à cette ville qu’il ne connaissait pas il se passionne pour son histoire au point donc de co-écrire l’ouvrage cité ci-dessus avec André Camion, ouvrage tiré à 2000 exemplaires vite épuisés et non réédité. Il en rédige la 2ème partie consacrée à l’entre deux guerres jusqu’à nos jours. Au total, il effectue sa carrière en mairie d’Hem
Photo de Jacquy Delaporte (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)Exposition Hem d’hier et d’aujourd’hui (Documents Historihem)
En 1989, c’est en solo qu’il célèbre le bicentenaire de la révolution en écrivant
un livre tiré des cahiers manuscrits d’un jeune bourgeois né en 1769, révolutionnaire de la première heure qui a vécu sous la Révolution et l’Empire : Augustin Lenglet.
A partir des écrits inédits du jeune homme, riches d’anecdotes et d’extraits de gazette de l’époque, des écrits et illustrations qu’il a pu trouver au fil de ses recherches, Jacquy Delaporte fait un livre racontant la révolution telle que l’a vécue Augustin en nous faisant voyager aux quatre coins du département : J’avais vingt ans à la révolution.
Jacquy Delaporte à la sortie de son livre en 1989 (Documents Nord-Eclair)
Puis en 1990, au cours d’une exposition organisée par l’association Historihem, dont le président est alors Mr Massart, sous la mandature de Mme Massart, intitulée Hem d’hier et d’aujourd’hui, son ouvrage co-écrit avec André Camion est à nouveau mis à l’honneur en même temps que son nouvel ouvrage.
Parallèlement à sa carrière il complète en effet l’histoire de Hem en 1990 par un nouveau livre intitulé Hem images d’hier à partir d’un fonds de cartes postales collectionnées par André Camion et Bernard Thiebaut. Il se base également sur des photos de Mme Motte et sur les documents d’Historihem. C’est une promenade commentée dans la ville.
Couverture de Hem images d’hier (Document collection privée)Photo de Jacquy Delaporte en mairie à son bureau en 2000 (Document Nord-Eclair)
En 2000, pour son départ en retraite, ses collègues lui réservent une surprise. Une belle voiture encadrée par la police municipale vient le chercher à son domicile de Forest-sur-Marque pour l’emmener à la salle des fêtes de Hem où il est accueilli par une haie d’honneur de policiers municipaux et par le maire Francis Vercamer.
Sur scène des élus l’attendent avec Patrick Salmon, directeur de la Cantoria et tout ce petit monde, maire en tête, entonne une chanson en son hommage. Puis c’est autour du personnel de mairie de lui dédier une chanson avant de laisser la place aux discours retraçant sa longue carrière de 26 ans en mairie d’Hem.
Après que la médaille de la ville lui ait été remise c’est à Jacquy Delporte de prononcer un discours plein de remerciements mais aussi de l’histoire des secrétaires de mairie à travers les âges. Il insiste ainsi sur le caractère passionnant du métier de secrétaire de mairie. Enfin alors que la cérémonie touche à sa fin il reçoit le cadeau de l’ensemble de ses collègue : un char à voiles.
Photos du départ en retraite en 2000 (Documents Nord-Eclair)
Puis il termine ses écrits sur l’histoire de Hem par un dernier livre publié en 2003 sous le titre Hem 1000 ans d’histoire. Dans cet ouvrage il reprend l’histoire écrite avec André Camion tout en l’enrichissant d’autres illustrations et d’une suite sur 20 ans. Il participe également en 2012 à la bande dessinée Au temps d’Hem, dans laquelle le dessinateur Christian Guillaume (connu sous le nom d’artiste Teel) assisté par la coloriste Chantal Guillaume retrace l’histoire de la ville de Hem écrite par le tandem Camion Delaporte 30 ans plus tôt.
Couvertures d’Hem 1000 ans d’histoire et de Au temps d’Hem et photo de Christian Teel et Jacquy Delaporte (Documents collection privée)
André Camion et Jacquy Delaporte apportent dans leurs écrits la preuve que l’histoire , en tout cas locale, n’est pas que l’affaire des historiens. Elle est avant tout celle de passionnés, curieux de transmettre la mémoire d’une ville chère à leur cœur en images et en récits afin que chaque nouvel habitant de la localité concernée puisse en reconstituer l’histoire.
Remerciements à ces 2 personnalités hémoises pour leurs écrits ainsi qu’à l’association Historihem et la Ville de Hem
La ZA Lecoeur , à l’origine composée de 6 bâtiments, s’agrandit dans les années 1990, avec la construction du garage Opel dans la pointe située entre les 2 bretelles d’accès et de sortie de la voie rapide. Sur les photos panoramiques de l’époque on constate clairement que le terrain est vierge en 1988 et construit en 1995.
Photos aériennes de 1988 et 1995 (Documents IGN)Porte-clef publicitaire du garage avec n° de téléphone à 8 chiffres donc antérieur à 1996 (Document collection privée)
L’automobiliste qui prend la sortie Hem arrive donc face au garage à la fin de la voie rapide. Le distributeur Opel Automobile de Roubaix est un très grand garage à la fois concessionnaire Opel puis aussi Kia et Chevrolet mais aussi un service personnalisé aux particuliers et aux entreprises pour l’entretien des véhicules et les travaux de carrosserie toutes marques.
Photo aérienne en gros plan (Document collection privée) et rue Colbert en 2008 (Document Google Maps)Photo de face à la sortie de la voie rapide (Documents collection privée)
Le garage a recours aux publicités classiques de la marque mais aussi à des formes publicitaires plus inhabituelles telles qu’un défilé dans les rues avec Francis Vercamer, maire de la ville, à bord du véhicule, lors d’une braderie.
Publicités classiques de la marque en 1995 et 2005 (Documents site internet)Défilé rue Coubronne un jour de braderie (Document collection privée)
Mais en 2014 le garage Opel n’est plus qu’un souvenir et l’entreprise Automobile de Roubaix sera radiée du Registre du Commerce et des sociétés un peu plus tard. La vitrine de la Zone Marcel Lecoeur change de visage avec l’installation d’un Carrefour Drive dans la zone où se trouve déjà installé le Leclerc Drive.
Carrefour Drive en 2014 (Document Google Maps)
Le système est le même pour les 2 enseignes en ce qui concerne la récupération des commandes mais Carrefour, à l’inverse de Leclerc, bénéficie d’une surface intérieure plus grande où les produits peuvent être stockés.
Carrefour drive (Document site internet)
La concurrence est rude et Carrefour Drive rue Colbert ferme 2 ans plus tard. Ce n’est qu’en 2019 que Carrefour Drive Market prend le relais avenue du Général Leclerc à Hem. A cette occasion des photos de l’inauguration sont diffusées par la municipalité.
Carrefour Market Drive en 2019 (Document Ville de Hem)
Commence alors une longue période où le 35 rue Colbert reste vacant et derrière les grilles fermées sont entassés de grosses pierres pour empêcher le parking d’être squatté. Triste vitrine pour les automobilistes qui arrivent sur Hem ou en partent que cette friche de plus en plus taguée et dégradée au fil du temps…
(Les pierres entassées derrière les grilles rue Colbert en 2017 (Document Google Maps) (Document Google Maps)Vues de la friche des 2 côtés de l’avenue de l’Europe en 2020 (Document Google Maps)
Enfin en Mars 2021, des travaux de réhabilitation du bâtiment commencent. La chaîne de distribution Grand Frais a choisi le site hémois à l’abandon depuis des années pour y établir un nouvel établissement. Un bâtiment de 997 mètres carrés va abriter les 5 rayons alimentaires usuels de la marque: fruits et légumes, épicerie, poissonnerie, boucherie et fromagerie.
Le bâtiment en travaux en mars 2021 (Document Voix du Nord) avec une ouverture prévue en juin 2021 (Document Google Maps)
L’ouverture a en effet lieu début juin 2021 et une boulangerie Marie Blachère s’installe dans le bâtiment qui jouxte le nouveau Grand Frais faisant du 35 rue Colbert un centre alimentaire complet.
Les 2 bâtiments côte à côte et le Grand Frais en gros plan (Document collection privée)
Le 1er à s’installer dans les lieux en septembre est le brasseur : les Tours du Malt, entreprise cogérée par Clément et Hervé Blondin.
Instantané de mémoire : « Les Tours du Malt est une histoire de famille, entre un père et un fils. L’un en reconversion, l’autre en fin de cycle d’ingénieur. Nous sommes tous deux amateurs de bières et fervents défenseurs de l’art de faire. Nous proposons une large gamme de bières plaisir, pas trop chargées en alcool et bio.
Notre parcours:
Hervé: ancien cadre commercial de Fujifilm dans la vente de produits de chimie pour les grosses imprimeries. Secteur en déclin depuis les années 2000. Mes parents tenaient un bar. C’est ce passé qui me lie à l’univers de la bière. J’ai toujours voulu créer une société, démarrer une aventure entrepreneuriale.
Clément: Ingénieur ICAM, a travaillé 8 mois en brasserie à la fin de son cursus dans l’optique de créer notre brasserie. Il a imaginé, sélectionné les matériels et réalisé l’installation de l’atelier. Il est également co-fondateur d’une société de réparation/vente de vélo vintage sur Lille. »
Mais l’installation se passe en 2 temps : d’abord l’espace bar/magasin pour proposer certaines bières mais pas forcément celles de la brasserie, puis, vers la mi-octobre, l’espace vente de leur propre production.
Leur brasserie propose une large gamme de bières bio et chez eux, rien ne se perd mais tout se transforme : drêches (résidus de brassage de céréales), bouteilles, sacs de malt accèdent à une seconde vie. Les drêches peuvent ainsi être utilisées pour fabriquer du compost, nourrir les animaux, s’intégrer dans certaines recettes, servir de substrat pour la culture des champignons…
Les Tours du Malt (Documents Beefid)
Puis fin septembre c’est Faustine qui ouvre sa boutique : Ma Propre Nature, où elle propose savons et cosmétiques bios. Pourtant dès février elle confie son désenchantement à la Voix du Nord dans la mesure où la boutique ne fonctionne pas comme elle l’espérait. Elle compte toutefois lancer en Mars des ateliers pour apprendre à fabriquer ses produits d’entretien et ses cosmétiques soi-même.
Ma Propre Nature (Documents la Voix du Nord)
Pendant ce temps, en attendant la fin du chantier, son magasin étant toujours en travaux, Yann Lafolie, le maraîcher commence à vendre ses fruits et légumes 2 fois par semaine à l’entrée du pré au bout de la rue, face à la ferme. 150 variétés de légumes poussent pour cette première saison 2020.
La Ferme d’Hem (Document Facebook)
Quant au restaurant l’Etable de Hem, Guillaume Bergem, son futur gérant doit reporter finalement l’ouverture en 2021. Ayant travaillé dans le restaurant de ses parents jusqu’à leur retraite, cuisinier de formation, Guillaume a vu une formidable opportunité dans la restauration de l’étable de la ferme Braquaval. Le restaurant propose un menu local avec le souci du circuit court et du respect des saisons. La bière à la pression provient directement des fûts d’en face (Aux Tours du Malt) et le maraîcher devrait le fournir en pommes de terre et légumes : difficile de faire plus court comme circuit !
L’étable de Hem (Documents Facebook et photo IT)
L’association Ordinat’Hem, dont le siège social se situe avenue Laennec et le centre de formation avenue du Docteur Schweitzer, se voit donc comme prévu attribuer le local du 1er étage pour y installer son atelier d’impression 3D. L’association agit dans les secteurs scolaires et associatifs mais a aussi développé son activité de formation en bureautique, internet et multimedia en direction des entreprises.
Le local attribué à Ordinat’Hem après la rénovation (Document Historihem)
En 2022, la boutique de Faustine a cédé la place au magasin bio « O sol en être », gérée par Mathilde Migdalski. La décoration a changé mais le concept d’éco boutique reste le même: un peu de vrac, des produits et accessoires zéro déchet et locaux. On y retrouve de nouveaux produits tels que des thés et infusions naturelles, une gamme complète d’huiles essentielles et végétales ainsi qu’une gamme de produits pour enfants. Mathilde propose également des ateliers bien-être, comme le yoga.
O sol en être (Document facebook)
Le premier salon hémois de la bière qui s’est tenu à la ferme lors des journées du patrimoine en septembre 2022 a permis de mettre en valeur les locataires de la ferme et leurs activités. C’était l’occasion pour eux d’atteindre une certaine visibilité quelques temps après leur installation dans ce site chargé d’histoire.
La fête de la bière en 2022 (Document la Voix du Nord)
Ainsi l’ancienne Cense de Layens bâtie au 16ème siècle a retrouvé une nouvelle jeunesse au 21ème siècle après avoir pris en passant le nom de l’un de ses anciens exploitants, également maire de la ville de Hem. Le bâtiment a été magnifiquement rénové par la ville, qui en est à présent propriétaire, et l’activité qui s’y déroule est toujours en lien avec l’environnement et l’écologie.
Remerciements à l’Association Historihem et la Ville de Hem, André Camion et Jacquy Delaporte pour leurs ouvrages Hem d’hier et d’aujourd’hui ainsi qu’à Clément et Hervé Blondin.