Georges Bernard – La villa Pax

Pendant la première guerre mondiale, un jeune appelé hémois, dont le père est ouvrier à la brasserie Leclercq, comprend qu’il est nécessaire, pour soutenir le moral des hommes, de leur donner des nouvelles des copains et de la famille. A cet effet le sergent Georges Bernard, né à Hem en 1890, crée « le Trait d’Union », un bulletin d’information.

Le Trait d’Union n° 4 partie haute de la page 1 (Document archives Historihem)

Georges n’a reçu qu’une instruction primaire à l’école privée Saint Corneille mais a ensuite poursuivi ses études aux cours du soir à Lille. Capacitaire en droit, il a été reçu à plusieurs concours administratifs. Il a rassemblé toutes les adresses des camarades de Hem qui sont au front afin de pouvoir établir une liaison entre eux et les civils restés au village.

Tiré chaque mois à 300 exemplaires, ce petit journal est attendu par tous et apporte des nouvelles des poilus à la famille et des nouvelles du village aux hommes dans leurs tranchées. Le secrétaire du journal est Jean Castelain, professeur à Saint Charles, qui, réfugié à Paris, y a trouvé du travail au Crédit du Nord et une machine à écrire pour taper ses textes, toujours sous la direction de Georges.

Photo de Georges Bernard (à droite) au front en avril 1916 (Document archives Historihem)

Le Trait d’Union  assure ainsi la liaison entre les mobilisés et la population d’Hem jusque la fin de la guerre en novembre 1918. A son retour, titulaire de la croix de guerre, Georges Bernard devient le Président-fondateur de la Fraternelle des Anciens Combattants.

Photo de la FAC (Document archives Historihem)
Photo du drapeau de la FAC (Document archives Historihem)

Il entre également en politique et devient conseiller municipal à Hem, de 1920 à 1925, et porte-parole du Parti Démocrate Populaire. Il représente les chefs de familles nombreuses et entre au conseil d’administration de la société d’habitations à bon marché « Notre Toit ».

En 1926, il commence à faire construire la villa Pax au 73 rue du Calvaire à Hem. Un portrait d’Achille Plouvier se trouve dans la salle à manger de cette villa. Il s’agit du père de Cécile Plouvier épouse Bernard qui était un maillon de la chaîne des organistes de la famille Plouvier qui se sont succédé à Lannoy depuis François Plouvier, né en 1789, jusqu’à Louis Plouvier, né à Lannoy en 1921, et qui a tenu de longues années les orgues de la paroisse St Jean Baptiste de Roubaix.

Portrait d’Achille Plouvier (Document collection privée)

Cette villa devait initialement être accolée à une seconde maison identique qu’aurait occupée l’un des frères de Georges mais qui n’a finalement jamais été construite, ce qui explique sans doute le fait que l’un des pignons de la maison soit aveugle. Quant au nom de la demeure on peut imaginer qu’il ait été choisi pour marquer l’attachement de cet ancien combattant à la paix.

Photo de Georges Bernard en 1931 avec son épouse Cécile Plouvier et ses enfants devant la villa Pax (Document collection privée)

Mais le 25 septembre 1939, le petit journal réapparaît malheureusement, sous le n° 1 et pour  les quatre ans de la seconde guerre mondiale, toujours sous la direction de Georges Bernard. Ce 1er numéro du nouveau Trait d’Union fait d’ailleurs référence au « fléau de la guerre ». Son but est le même qu’auparavant : apporter soutien et réconfort aux soldats et à leurs familles.

Trait d’Union n° 1 de 1939 (Documents archives Historihem)

Georges Bernard reprend une teinturerie construite en 1923, 32 rue de Hem à Willems près de la Marque. L’atelier de fabrication se trouve en rez-de-chaussée ; les murs sont en brique et une grande cheminée d’usine surplombe la cour. Pendant la guerre l’entreprise ferme ses portes et les rouvre après guerre.

Photo de l’usine de nos jours, fermée en 2012 (Document vivacités Hauts de France)
Publicité 1965 (Document Ravet Anceau)

Lors de ses loisirs il est membre de la fanfare Saint-Corneille en plus de ses multiples occupations citées plus haut.

Photo fanfare Saint-Corneille (Document archives Historihem)

Après-guerre, il est également reconnu comme ayant fait partie de la résistance dans les rangs de Libération-Nord. Il est proposé pour recevoir la croix de chevalier de la légion d’honneur. Il reçoit également la médaille militaire en 1964.

Attestation de Libération-Nord mouvement de résistance (Document archives Historihem)
Photos de la remise de médaille militaire en 1964 (Documents archives Historihem)

Il décède en décembre 1972 et ses funérailles sont célébrées en l’église Saint-Corneille en présence d’une assemblée fort nombreuse et sous une avalanche de fleurs dont les couronnes envoyées par l’usine de Willems.

Dans le chœur ont pris place les porte-drapeaux  de la légion d’honneur, des Francs Amateurs d’Hem, de la Fraternelle des Anciens Combattants et des médaillés militaires. Mr Leplat, maire de Hem est également présent avec plusieurs membres du conseil municipal.

Sa veuve continue ensuite à vivre dans la villa Pax comme l’atteste le Ravet-Anceau de 1979.

A ce jour la villa abrite le siège social de la société de Mr Christophe Czapla ainsi que son épouse en qualité de profession libérale.

Photo aérienne de la villa en 1976 et 2021 (Document IGN et Google Maps)
Photo de la villa en 2021 (Documents Google Maps)

Remerciements à André Camion et Jacquy Delaporte, à Historihem et à Mr et Mme Christophe Czapla ainsi qu’aux descendants de Georges Bernard

 

 

 

 

 

Centre équestre Le Comte (Suite)

Quant au restaurant Le Comte, l’idée de génie c’est sa situation au cœur du Centre Equestre qui permet de déjeuner ou dîner en contemplant les chevaux au dressage. La cuisine est « familiale, chaleureuse et régionale » et après le repas un grand jardin agrémenté de jeux de plein air accueille les familles.

Le personnel du restaurant (Document site internet)

Au décès de leur père Claude en 2004, ses enfants, France Davaine Le Comte et Pascal Le Comte, auparavant salariés du Centre, cogèrent l’entreprise créée par leur père. Ils décident de recentrer le site sur sa vocation initiale qui correspond à leur passion, à savoir, le centre équestre, le petit parc représentant un gouffre financier et une multitude de problèmes techniques à résoudre.

La photo aérienne de 2009, juxtaposée à celle des débuts montre clairement l’évolution du domaine. Les vues générales des manèges et des extérieurs permettent de se rendre compte de l’importance du Centre Equestre, labellisé FFE (Fédération Française d’ Equitation), plus de 3 décennies après sa création.

Le domaine en 1976 et en 2009 (Documents IGN)

Dans les années 2010, le Petit Parc vit donc quelques transformations par rapport à son état d’origine et la balade au fil de l’eau et les tacots n’existent plus. Il s’adresse aux familles avec enfants de 2 à 10 ans avec au programme : structures gonflables, trampolines, piste de courses de trottinettes pour les plus grand et piste de porteurs pour les plus jeunes. C’est aussi : des bacs à sable et un mini-golf ainsi qu’ un impressionnant château Playmobil où sont à présent exposées de nombreuses maquettes, le tout dans un parc verdoyant comprenant une mare et un ruisseau ainsi qu’un snack pour le goûter.

Pascal et Amandine Le Comte (Documents site internet)

 

Les jeux gonflables et les pistes de porteurs (Documents site internet)
Le château abritant l’exposition Playmobil (Documents site internet)

Après les jeux dans le parc une balade en poney est proposée aux enfants, à l’issue de laquelle ils reçoivent un diplôme. Le centre compte alors une cinquantaine de chevaux dont un peu moins de la moitié appartiennent à des propriétaires qui les logent sur place à l’année. Mais ce sont bien sûr les chevaux du centre qui officient pour les cours, pour lesquels une bombe est prêtée à chaque débutant.

Les chevaux au manège et aux box (Documents site internet)

En 2010, Pascal Lecomte, accompagné de Quir Royal Linière, cheval issu de l’élevage Le Comte et résultat de 20 années de sélection, grande fierté de son propriétaire, participe au championnat du monde d’équitation qui se déroule à Lanaken en Belgique, et réussit à se classer en milieu de tableau malgré un terrain très différent de celui du championnat de France et une préparation limitée à 15 jours.

Pascal Le Comte 2010 ( Document site internet et Tout Hem 2010)

Dès lors, à l’entrée le visiteur se fait une idée précise de ce qu’il va trouver sur le site. La publicité faite sur le mur à l’entrée du grand parking situé en bord de route annonce en effet : «un parc d’attraction pour s’amuser : le petit parc, le centre équestre Le Comte pour se faire plaisir, et le restaurant La Licorne pour se poser». A cela il faut rajouter le magasin dans lequel on trouve tout article nécessaire à la pratique de l’équitation.

La publicité murale, le magasin et le logo du restaurant La Licorne (Documents site internet)
Avis du Chti 2016 puis du Petit Futé sur le restaurant La Licorne (Document sites Chti et Petit Futé)

Début 2015, c’est Pascal Lecomte, fils de Claude, qui reprend la gérance, sa sœur s’étant recentrée sur son propre projet professionnel, et modifie les statuts de la société où il est rejoint en 2016 par sa fille Amandine. Un nouveau recentrage intervient alors et le site redevient un centre de loisirs équestre et de restauration. Le restaurant perd son ancien nom, se modernise et devient le restaurant Le Comte.

Différentes vues du Centre Equestre: marcheur et rond de longe (Documents site internet)

Ainsi, la fermeture du Petit Parc intervient en 2017 et Amandine Le Comte en explique les raisons à la Voix du Nord : « On n’arrivait plus à suivre. Il y avait toujours de nouvelles mises aux normes, de nouvelles réglementations et ça a joué sur le reste de l’activité. Le temps consacré au parc d’attractions était du temps que l’on ne consacrait pas au Centre Equestre ».

La salle intérieure pouvant accueillir 150 personnes a donc été réaffectée pour l’organisation de mariages. Le château, temple des maquettes de la marque Playmobil, est devenu un espace de stockage et les personnages ont fait l’objet d’une vente aux enchères. En tant que passionnée de gastronomie le rêve d’Amandine est alors de développer un maximum la partie restaurant.

Logo centre équestre et restaurant et la publicité murale à l’entrée du site (Document site internet)

Après des travaux de décoration façon Ranch Contemporain, le restaurant offre désormais une vue directe sur la piste intérieure où les chevaux évoluent. La carte propose exclusivement des produits français et faits maison hormis le pain et les frites. Le nouveau chef Romain Maréchal concocte une nouvelle carte tous les 15 jours.

Le restaurant donnant sur le manège et le nouveau chef et Amandine Le Comte (Documents site internet)

Pour la 1ère fois, en 2018, est organisée une journée portes ouvertes au Centre Equestre, afin de faire découvrir aux plus jeunes le monde du cheval. Pascal Le Comte y anime un atelier « Monde et vie du cheval ». Le 2ème atelier aborde l’approche d’un cheval, les caresses, comment soulever leur pied, leur passer un licol et enfin poser une selle.

Journée portes ouvertes en 2018 (Document Voix du Nord)

Depuis le passage de l’épidémie de Covid en 2020, le restaurant n’a pas rouvert ses portes mais le Domaine Le Comte propose à présent 2 espaces en location libre de traiteur et de tout autre prestataire. Avec ses 280 mètres carrés de salle de réception et 150 mètres carrés de véranda, jusqu’à 150 personnes peuvent y être accueillies en mode assis et 200 en mode cocktail. Salles de jeux pour enfants et jardin arboré ainsi qu’un office pour le traiteur complètent les services offerts par le Domaine.

En outre, la salle Champêtre de 100 mètres carrés avec sa véranda de 70 mètres carrés peut accueillir jusqu’à 80 personnes en mode assis et 100 personnes en mode cocktail. Elle dispose d’un parking et d’un office pour le traiteur mais également d’un jardin agrémenté de jets d’eaux rafraîchissants en période estivale.

Salles de réception et jardins en 2022 (Documents site internet)

Qui dit salons de réception fait bien sûr penser à des événements comme des mariages mais Le Domaine et la Salle Champêtre n’en font pas une exclusivité. Ainsi cette année, le centre a accueilli son premier salon des artisans. L’association des Vendeurs Démarcheurs Indépendants 59/62 a invité une vingtaine d’artisans à y exposer leurs créations dans une volonté de privilégier les circuits courts.

1er salon des artisans pour le centre en avril 2022 (Document Voix du Nord)

Après près de 50 ans d’existence, malgré les aléas de la vie professionnelle et le passage d’une crise sanitaire sans précédent, le Centre de Loisirs Le Comte est donc resté une entreprise familiale gérée par le fils du fondateur et sa petite-fille, son petit-fils, Benjamin, étant quant à lui associé dans l’entreprise qui occupe actuellement une petite équipe de 5 salariés.

Les gérants actuels ont à cœur de faire savoir aux visiteurs qu’ils sont dans un lieu qui a une histoire et éprouvent un réel attachement à l’entreprise familiale et une passion pour le cheval qui se transmet de génération en génération. Amandine Le Comte aime à penser que son entreprise est à la fois « pro et familiale » et qu’elle le restera.

Remerciements à la ville de Hem et à Amandine Le Comte

Les 2 anciennes boucheries de la rue Louis Loucheur

Dans les années 1950, la rue Louis Loucheur, nommée à l’époque rue du Bas Voisinage (et ce jusqu’en 1968), compte de nombreux commerces et parmi eux 2 boucheries charcuteries.

Au n° 42, se trouve la boucherie Vandenberghe, citée dans le Ravet Anceau de 1955 pour la première fois, et répertoriée dans la catégorie boucherie-charcuterie jusqu’en 1983. Ce commerce se trouve dans une rangée de maisons identiques, à priori construites à usage d’habitation, entre la rue Alexandre Ribot et la rue Foch.

Vue aérienne de la boucherie, signalée par un point rouge sur la toiture, située dans la rangée de maisons en 1962 et la même boucherie, signalée par n° 42 écrit en blanc sur le mur, dans sa rangée en 2020 (Documents IGN et Google Maps)

En 1984, la même boucherie est répertoriée dans l’annuaire au nom de Decouvelaere Frères et l’est encore dans le Guide Pratique de la ville de Hem en 2000. Une publicité des années 80 montre qu’elle vend toutes les viandes sauf celle de cheval mais aussi du gibier et de la volaille.

Publicité des années 1980 (Document archives Historihem)

Enfin en 2012, c’est Mathias Ladent ancien salarié de la boucherie qui, à la cessation d’activité de son employeur, décide de rouvrir une boucherie avec son épouse. Titulaire d’un CAP de boucher-charcutier, mention traiteur, il se lance dans l’aventure après quelques travaux de rénovation et de réaménagement pour moderniser un peu les lieux.

Mathias Ladent et son épouse en 2012 (Document Tout Hem)

Façade de la boucherie en 2008, 2017 et 2020 (Documents Google Maps)

Dix ans plus tard Mathias Ladent est toujours à la tête de son magasin et fait sa publicité sur son propre site ainsi que sur Facebook où il présente notamment les nombreux plats qu’il propose en tant que traiteur. Il a également les honneurs du site Avis de Gourmets qui publie des commentaires élogieux de clients sur sa boucherie.

Photos de Mathias Ladent en 2021 et 5 bis Publicités numériques (Document site internet et Facebook)

Publicité numérique (Document Avis de Gourmets)

Au n° 99 de cette même rue en 1955, l’annuaire Ravet Anceau répertorie la boucherie-charcuterie Beernart, laquelle change ensuite de propriétaire et en 1965 , et pendant 10 ans, celle-ci est exploitée par la maison Faveeux-Claux sous l’enseigne « Au Cochon d’Or ». Elle commercialise boucherie, charcuterie, volailles, rôtisserie, crêperie et précise dans ses publicités que toute la charcuterie est fabriquée par la maison, spécialiste du buffet flamand.

Publicités Faveeux-Claux (Documents archives Historihem et collection particulière)

Puis en 1979, c’est un nouveau boucher qui est recensé à cette adresse à savoir la maison Lebel. En 1982 la publicité du « Cochon d’Or » fait état d’un grand choix de jambons, plats cuisinés, boudin toute l’année ainsi que de viandes du centre France « Bourbonnais ».

Publicité de 1982 (Document Nord-Eclair)

Puis en 1983, la boucherie qui porte toujours la même enseigne devient celle de Michel De-Ridder Pluquet, lequel axe sa publicité sur son agrément par les éleveurs Charolais du Centre et de ce fait sur la vente dans son commerce de viande de très grande qualité sans anabolisants.

Publicité de 1983 (Document Nord-Eclair)

En 1984 enfin, on enregistre un changement de propriétaire en faveur de Benoit Roman-Rassel qui continue à mettre l’accent sur la viande charolaise qu’il met à disposition de sa clientèle.

Publicité de 1984 (Document Nord-Eclair)

Puis en 2000, dans le Guide pratique de la ville de Hem, c’est une boulangerie « Sandy » qui est répertoriée au 99 de la rue Louis Loucheur. En 2008, il n’y a plus de commerce à cette adresse et l’immeuble est en travaux. Puis à partir de 2016, le bâtiment est identique à celui que l’on peut y voir aujourd’hui et abrite une habitation.

Le 99 en 2008 et en 2020 (Documents Google Maps)

En 2022, il reste donc une seule boucherie dans la rue Louis Loucheur qui en a compté 2 pendant plusieurs dizaines d’années et, à l’instar de bien d’autres rues de la ville, celle-ci ne compte plus que très peu d’entreprises et de commerces la rue étant devenue plus résidentielle.

Remerciements à Historihem et la ville de Hem

Centre équestre Le Comte

Dans les années 1970, Claude Le Comte est un entrepreneur très actif sur la ville de Roubaix où il gère déjà une entreprise de bâtiment au 25 rue du Grand Chemin, quand il a l’idée de créer un Centre Equestre pour répondre à la passion pour l’équitation de ses 2 enfants.

Les frère et sœur font en effet de l’équitation à haut niveau, ce qui implique le recours à une grosse infrastructure qui n’existe pas sur place à l’époque. France Le Comte excelle dans le dressage et devient championne de France junior puis se classe 3ème au championnat de France Pro avec son cheval Sir du Taillan. Quant à Pascal sa spécialité c’est le concours de saut d’obstacle.

Claude décide donc d’acquérir à Hem un terrain de 5 hectares appartenant à des agriculteurs, rue de Croix, juste à côté de ce qui va devenir la voie rapide. C’est sur une partie du terrain acheté qu’est construit le bâtiment principal du futur centre équestre. Les 2 hectares non constructibles sont dédiés aux pâtures pour les chevaux.

Photo panoramique du terrain vierge en 1971 puis du centre équestre construit sur la parcelle en avril 1976 (Documents IGN)

Dans un premier temps Claude Le Comte propose à sa clientèle : des promenades à poney pour les enfants et une initiation à l’équitation ou des baptêmes à cheval ainsi que des promenades en calèches pour tous. Il met également un bar à disposition des visiteurs et, tous les dimanches, organise un mini-spectacle : l’entraînement des mousquetaires.

Publicités de l’année 1975 (Documents Nord-Eclair) Autocollant publicitaire du Centre Equestre (Document collection privée)

La fin des années 1970 et le début des années 1980 voient le centre équestre organiser des concours hippiques. Puis, dès que Pascal et France obtiennent leurs diplômes de moniteurs, des cours d’équitation sont dispensés. Par ailleurs sont proposés à la clientèle non seulement un bar mais aussi un restaurant avec dîners dansants le samedi soir. Sont également mises à disposition des salles pour réunions, banquets et séminaires. La photo aérienne de 1981 montre déjà un agrandissement notable du site.

Publicités des années 1978-80 pour le centre équestre (Documents Nord-Eclair)
Publicités des années 1978-80 pour le restaurant Lecomte et la location de salles (Documents Nord-Eclair)
Photo aérienne de 1981avec le manège en premier plan et la carrière extérieure non encore couverte (Document IGN)

A la fin des années 1980, le Petit Parc ouvre ses portes et ajoute aux loisirs équestres des attractions pour les petits basés sur la marque Playmobil par ailleurs vendue dans l’enceinte du parc. Claude Le Comte a en effet une passion pour ces jouets et souhaite créer pour les tout-petits un mini-parc sur ce thème comme Disneyland l’a fait pour les personnages Disney.

Pour ce faire il a recours au talent du personnel de son entreprise roubaisienne d’électricité, qui se charge également de l’entretien électrique du mini-parc et de ses mises aux normes. Des personnages Playmobil géants ornent ainsi le parcours du site et notamment celui des bateaux sur lesquels les familles peuvent embarquer pour découvrir au fil de l’eau une exposition permanente de figurines Playmobil de taille normale.

Publicités pour le petit parc de l’année 1990 et nouveau logo (Documents Nord-Eclair et Citizen Kid)
L’entrée du petit parc vers la fin des années 1990, avec ses personnages Playmobil géants et la balade au fil de l’eau (Documents Petit Parc)

Instantané de mémoire : « Dans les années 1990, Le Petit Parc c’était la sortie du mercredi et des vacances scolaires. Les enfants s’éclataient dans le parc, adoraient découvrir les personnages Playmobil existant grâce à la balade en petits bateaux blancs et bleus qui défilaient doucement au fil de l’eau. Ils adoraient monter en voiture dans les tacots pour faire un petit circuit puis se régaler d’une bonne glace avant de repartir par la boutique le plus souvent avec une petite boîte Playmobil offerte par maman et le catalogue pour faire leur future commande au père Noël. S’y déroulaient aussi des anniversaires de copains et copines de classe où les parents organisateurs n’avaient pas grand-chose à prévoir pour amuser tout ce petit monde… »

Instantané de mémoire : « Des classes visitent souvent le parc et proposent aux élèves de maternelle une initiation au poney qui suscite bien des vocations. Celle qu’a suivie mon fils en 1998 a été le prélude à une année de cours pour apprendre à monter et cette expérience n’a pris fin que suite à une chute qui lui a fait trop peur pour continuer. Il n’en demeure pas moins que c’était un plaisir chaque semaine de retrouver l’ambiance du Centre Equestre et d’y prendre soin des animaux, les brosser, les seller avant de les monter… »

La classe poney de 1998 (Documents collection privée)

En 2000, un premier stage de dressage sponsorisé a lieu au centre équestre à l’initiative de l’entreprise Purina, fabricant d’alimentation pour chevaux et fournisseur du club. Le stage d’une journée proposé attire une dizaine de cavaliers d’âges et de niveaux divers et Nord-Eclair s’en fait l’écho.

Le stage de dressage en 2000 (Document Nord-Eclair)

C’est également l’occasion de célébrer, comme tous les ans depuis 1989, la fête du cheval. Le centre ouvre alors ses portes au public et les spectateurs sont nombreux autour du manège pour profiter des 4 carrousels exécutés par les élèves et leurs moniteurs ; cette année ceux-ci ont pour thèmes le Mexique, les mousquetaires du roi et les cavaliers hongrois.

La fête du cheval en 2000 où France Lecomte défile (Document Nord-Eclair)

Les baptêmes poneys et chevaux sont l’autre clou de la journée puisque l’année précédente près de 200 certificats ont été remis aux enfants en une journée, et ces baptêmes sont souvent de nature à leur donner le goût de l’équitation. En ce début de vingt et unième siècle, le Centre Equestre compte plus de 300 cavaliers. Il est ouvert 7 jours sur 7 et on peut y monter à poney à partir de 2 ans puis à cheval. Pascal Le Comte y est devenu instructeur cette même année.

L’année suivante, un dimanche matin de septembre, un joli défilé de 37 chevaux sillonne la place de la République, la rue du Docteur Coubronne et la rue du Général Leclerc : leurs cavaliers sont en tenue de concours. L’après-midi, les festivités continuent avec jeux équestres, démonstrations de voltige, carrousels, et baptêmes de cheval comme les autres années. Nombre de petits spectacles sont mis en scène par les membres du club, sur le thème du cirque pour les enfants de 6-8 ans et celui des «cariocas brésiliens» pour les cavaliers de niveau 4 et 5.

Photos de la journée du cheval en 2001 (Documents Nord-Eclair)

                                                                                                    A suivre…

Remerciements à la ville de Hem et à Amandine Le Comte

Le collège Elsa Triolet à Hem (Suite)

En 2010, à la rentrée, les 730 collégiens hémois (anciennement répartis entre Elsa Triolet et Albert Camus) sont hébergés au collège Elsa Triolet en attendant l’ouverture en janvier 2011 du nouveau collège (Raymond Devos) rue Jean Jaurès, lequel doit être construit à l’emplacement de l’ancien collège Albert Camus qui a fermé.

Le collège Elsa Triolet en 2008 rue Jules Guesde et vue arrière depuis la rue Jules Ferry (Documents Google Maps)

En avril 2012, la municipalité annonce dans le magazine Tout’Hem la prochaine démolition du collège Elsa Triolet, vidé de ses élèves depuis un an. Le chantier est en préparation et le désamiantage précédera la démolition qui devrait avoir lieu à l’été 2012, tout cela pour un coût de 600 000 euros.

On démolit et on construit (Document magazine Tout’Hem avril 2012)

La ville de Hem va bientôt construire à sa place 200 logements, une résidence services pour personnes âgées et une salle polyvalente à vocation culturelle (Le Zéphyr). Les riverains doivent donc s’attendre à trois ou quatre ans de travaux et la rue Jules-Guesde va devoir s’habituer au bruit des engins de travaux publics… 

Démolition du collège en 2012 (Documents Historihem et collection privée)

Les photos aériennes de la zone en 2009 et 2012 montrent le changement de physionomie de la rue sur cette première tranche de 3 ans. Quant aux photos prises rue Jules Guesde à l’emplacement de l’ancien collège en 2013, 2016, 2018 et 2020, elles attestent des différents travaux réalisés sur 8 ans dans ce quartier d’Hem Bifur emblématique du « vieux Hem ».

Photos aériennes de la zone en 2009 et 2012 (Documents IGN)
Photos de l’ancien emplacement du collège (Documents Google Maps)

En 2016, la Voix du Nord explique que la résidence Louis-Aragon va commencer à sortir de terre dans le centre-ville de Hem, derrière la salle de spectacles le Zéphyr, construite en 2014, à la place de l’ancien collège détruit en 2012. Elle comprendra deux bâtiments de trois étages et 98 appartements destinés à des personnes âgées. Le gestionnaire de la résidence leur proposera des services à la carte qu’ils pourront choisir en fonction de leurs besoins et de leurs moyens. Vingt équivalents temps plein seront recrutés pour leur être disponibles.

Illustrations de l’article (Documents La Voix du Nord)

Le quotidien ajoute que l’ouverture est prévue pour septembre 2017, date à laquelle la résidence voisine Elsa-Triolet, dont les travaux ont démarré en avril 2015, aura déjà ouvert au début d’année. Celle-ci comprend 62 logements du T 1 au T 4, cette fois accessibles à tous types de publics. L’ensemble des deux résidences constituera le Clos des Poètes. De quoi donner une touche de lyrisme à ce quartier qui accueille déjà le Zéphyr.

Vue de la rue Jules Guesde en façade et vue aérienne en 2021 (Documents Google Maps)

En 2021, il ne subsiste donc plus aucune trace de l’ancien collège Elsa Triolet si ce n’est le clin d’oeil de la municipalité opéré dans le choix des noms des bâtiments qui ont pris sa place. Elsa Triolet s’est ainsi rapprochée de son époux Louis Aragon dans l’ensemble du Clos des Poètes, une étape de plus dans l’aménagement du Centre-ville et du projet de la Vallée 2.

Remerciements à la Ville de Hem et à l’Association Historihem

Les cycles Ferrest

Au dix-septième siècle, l’actuelle rue Jean Jaurès à Hem est un simple sentier de terre qui mène à Roubaix. Fin dix-neuvième, elle devient le chemin de Hem aux Trois Baudets. Ce n’est qu’en 1928 qu’elle apparaît sous le nom de rue des 3 Baudets puis devient la rue Jean Jaurès.

Pendant la première moitié du 20ème siècle, cette rue qui relie aujourd’hui le boulevard De Gaulle au boulevard Clémenceau, n’est pas la rue résidentielle qu’elle est devenue depuis. Elle rassemble autour de l’école Sainte- Thérése de nombreux commerces et quelques industries.

Au numéro 89 de la rue se trouve, en 1907, une boucherie-charcuterie tenue par Eloi Destailleurs, reprise après guerre par Jean Demaline auquel succède E. Lagon dans les années 1950.

Boucherie charcuterie Destailleurs (Document Hem Images d’hier)

Dans les années 1960, le petit commerce devient une boutique de chaussures tenue par Mme Messian et quelques années plus tard, les chaussures font place aux cycles et motocycles quand la famille Ferrest reprend le commerce.

Marchand de cycles et motocycles (Document archives Historihem)

A l’époque devant le commerce se dresse une pompe à essence où les cyclomoteurs peuvent venir faire le plein d’un mélange 2 temps. Le commerce vend en effet des cycles et motocycles mais aussi du carburant Castrol pour motocycles. Les réparations des deux roues y sont également assurées.

Publicités Castrol (Documents banque d’images Alamy 1955 et authentic pub )

Instantané de mémoire : « Quand mes parents s’installent à Hem aux 3 baudets en 1968, je vais avoir dix ans et, pour mon anniversaire, je rêve d’avoir un vélo de femme, qui me permettra de me balader et d’aller au Lycée de jeunes filles à Roubaix, à 3,5 km de chez moi. Chez Ferrest, je trouve le vélo de mes rêves couleur bleu roi avec 2 sacoches bleues et je l’essaie de suite autour de l’église St Joseph. Tout se passe bien jusqu’à ce que je m’arrête en restant assise sur la selle et en oubliant que mes pieds ne touchent pas terre de cette façon. Première et dernière chute car je garderai ce vélo jusqu’à l’âge adulte… »

Publicité de 1972 (Document Nord-Eclair)

Ce commerce est très petit par la taille mais grand par le contenu avec un choix impressionnant de vélos et de cyclomoteurs de marque Peugeot des 2 côtés d’une allée centrale. Et comme souvent à cette époque, chez ces petits commerçants, le conseil permet de faire son choix et la confiance est bien présente pour n’importe quelle réparation en cas de besoin.

Photo de l’extérieur et de l’intérieur du magasin dans les années 1970 (Documents archives Historihem et collection privée)

Dans les années 80, pour compenser la perte de chiffre due à la concurrence des grandes surfaces, la publicité du magasin met aussi l’accent sur la vente de Butagaz et BP Zoom ainsi que sur l’ouverture du magasin le dimanche matin.

Publicités de 1982 (Document Nord-Eclair et Office Municipal d’Information)
Images publicitaires Butagaz et BP Zoom (Document collection privée)

Finalement le commerce d’André Ferrest ferme ses portes à la fin de l’année 1990 et aucun magasin ne rouvre à cette adresse qui en abritait pourtant un depuis un siècle. La maison à « basse-toiture » devient une habitation et le reste encore de nos jours, comme c’est le cas pour la plupart des maisons de cette rue.

Photos de la maison en 2008 et 2020 (Document Google Maps)
Photo aérienne de la rue en 1962 et en 2020 entre la rue des Ecoles et la rue Louis Loucheur (Documents IGN et Google Maps)

Le collège Elsa Triolet à Hem

C’est en 1975 que débute le chantier du futur collège Elsa Triolet à Hem. Le nouveau CES (Collège d’Enseignement Secondaire) de la ville (après Albert Camus) est alors appelé collège 900 car il est destiné à recevoir 900 élèves à terme. Prévu pour être utilisable à compter de la rentrée 1976 et financé par la Communauté Urbaine il se situe au début de la rue Jules Guesde, côté pair, là où auparavant il n’y avait que des champs.

Panorama de l’emplacement du futur collège en 1962 (Document IGN)

Le journal «Nord-Eclair» se fait l’écho de l’avancement des travaux en 1976, au moment où les maçons attaquent le 2ème étage du bâtiment scolaire, et alors que l’ édifice administratif et les logements de fonctions en sont au stade des finitions. Le chantier devrait fonctionner en juillet et août afin de permettre l’ouverture comme prévu à la rentrée.

Le chantier de construction de l’établissement scolaire (Document Nord Eclair)

Dans un premier temps le collège ne comptera que 250 élèves car seules les classes de 6ème seront ouvertes. Il abritera également la première S.E.S (Section d’ Education Spécialisée) de la circonscription de Roubaix qui décernera les certificats d’études professionnelles et dispensera des formations de maçon-carreleur et de plâtrier-peintre-vitrier.

Les pouvoirs publics n’ont pas lésiné sur les moyens et le bâtiment scolaire va être agrémenté d’un vaste patio et d’une cantine spacieuse. Un mobilier important sera mis à disposition du collège et le nombre de professeurs certifiés sera conforme aux demandes du principal de l’établissement.

Vue panoramique du collège en construction en 1976 (Document IGN)

Il existe déjà la place suffisante pour l’installation d’un Centre de Documentation et d’information. Toutefois, aucun documentaliste ne pourra être prévu pour la rentrée prochaine et il faudra sans doute attendre que l’établissement atteigne sa vitesse de croisière et le seuil des 900 élèves prévus à terme pour obtenir la création du poste.

Vue des travaux en 1976 depuis la rue du Cimetière sur laquelle donne l’arrière des bâtiments (Document Historihem)

A la fin de l’été 1976, le gros œuvre est bien achevé. 80% des travaux de peinture et des travaux électriques sont terminés. Les revêtements de sol sont posés et le mobilier commence à arriver. Une cafétéria est en fin de construction et les cuisinières, recouvertes de revêtements protecteurs sont prêtes à être mises en service à la cantine.

Le collège en fin de chantier en Août 1976 (Document Nord-Eclair)

Il y a dès lors deux collèges publics à Hem et reste à trouver l’appellation du nouvel établissement. Trois noms sont proposés pour baptiser le nouveau collège: Jules Guesde, Jacques Prévert et Elsa Triolet. Par arrêté du 26 avril 1979, Monsieur le Préfet du Nord le dénomme Elsa Triolet.

Extrait de l’annuaire de la commune (document ville de Hem)
Photos de l’intérieur de l’établissement dans les années 80 (Documents Copains d’Avant)

En 1980, le C.E.S. compte 692 élèves et les documentalistes finalement nommées organisent par la suite un concours de lecture pour les élèves de 6ème et 5ème, initiative parrainée par le monde économique, les 3 Suisses, la Redoute et Damart fournissant de nombreux lots et Norelec offrant un voyage à Paris aux 6 premiers gagnants. La remise des prix s’effectue en présence de Mme Massart maire de la ville.

Récompenses du Concours de Lecture (Document Historihem)

Instantané de mémoire : « Mes 2 enfants ont suivi leur scolarité de la 6ème à la 3ème dans ce collège idéalement situé au centre de la ville et d’une taille suffisamment modeste pour que chacun se connaisse dans l’établissement, évitant ainsi les écueils des collèges couplés aux lycées dans des établissements à taille démesurée. »

Photos de classe de 6ème à Elsa Triolet en 1996-97 et 2002-03 (Documents collection privée)

Dans les faits marquants de la vie du collège il est à noter qu’en 2007, Eugénie Lootvoet, juive polonaise, déportée à l’âge de 15 ans au camp d’Auschwitz, vient faire le récit de sa douloureuse expérience aux 95 élèves de 4ème et de 3ème du collège, à l’invitation d’un professeur d’histoire.

Le témoignage d’Eugénie Lootvoet (Document Nord-Eclair)

A suivre…

Remerciements à la Ville de Hem et à l’Association Historihem

Les pompiers de Hem – 2

La caserne est à présent reliée téléphoniquement avec la poste centrale de Hem pour la journée et avec le poste téléphonique du Docteur Leborgne, relié à Roubaix, pour la nuit. Un réseau de sonneries relie chaque sapeur-pompier avec sa caserne ce qui permet un départ immédiat.

Quant à la nouvelle autopompe qui assure un transport rapide des hommes et du matériel, elle permet en moins de 3 minutes après l’arrivée des pompiers sur les lieux du sinistre de faire monter l’eau à plus de 15 mètres à l’aide de 3 lances en batterie. Mille mètres de tuyaux permettent d’aller chercher l’eau à bonne distance grâce à l’installation de l’eau potable chaque borne fontaine jalonnant les rues hémoises ayant été munie d’une bouche d’incendie.

Exemple de borne fontaine (Document inventaire des bornes fontaines)

En présence de membres de la commission municipale et de la commission civile et du maire de la ville, Mr Delesalle, le corps réorganisé des sapeurs pompiers se livre à une manœuvre de démonstration en exécutant, autour de la salle des fêtes, divers exercices de simulacres d’extinction d’incendie, après avoir rapidement branché une lance sur la bouche d’incendie située à proximité, dans la rue de Lille (actuelle rue du Général Leclerc).

Manoeuvre de démonstration (Document Journal de Roubaix)

20 ans plus tard la nouvelle autopompe a toujours fière allure lorsque les sapeurs pompiers prennent la pose. Mais en 1957 le conseil municipal, conscient du vieillissement du matériel pourtant toujours en service, décide d’investir dans un nouveau véhicule.

L’équipe prend la pose en 1947 (Documents Historihem)
L’ancienne autopompe toujours en service en 1957 (Document Nord-Eclair) et le nouveau véhicule en 1958 (Document Historihem)

Quelques années plus tard une petite cité est construite juste à côté de la place de la République et, pour en assurer l’accès à partir de la place, une nouvelle rue doit être ouverte face à l’église Saint-Corneille. Pour ce faire il faut détruire le bâtiment qui abrite le garage des sapeurs-pompiers.

Emplacement de la nouvelle cité et de la future nouvelle rue (Document Historihem)

Les pompiers doivent provisoirement remiser leurs véhicules dans l’ancienne école de filles d’Hem Bifur, l’école Pasteur, dont les locaux sont réaménagés pour la circonstance.

L’ancienne école Pasteur (Documents collection privée)

Enfin en 1967, après la démolition de l’école de garçons Victor Hugo, sur la place de la République et la construction d’un nouveau garage municipal, contigu à l’ancienne mairie, d’un millier de mètres carrés, les véhicules de pompiers trouvent leur dernier casernement auprès des autres véhicules de la ville.

Un logement y est construit pour le sapeur-pompier permanent et responsable du service d’incendie. Si l’entrée du garage se trouve sur la place, une large sortie fonctionne également derrière le bâtiment afin de laisser toujours le libre passage de part et d’autres aux véhicules.

Construction du nouvel immeuble (Document Nord-Eclair)
Vue aérienne en 1969 montrant l’entrée place de la République et la sortie vers la rue du Cimetière (Document IGN)

De nos jours les services de lutte contre l’incendie sont regroupés au sein de groupements territoriaux faisant eux-mêmes partie de SDIS (Services Départementaux d’Incendie et de Secours). Le SDIS 59 compte ainsi 9 CIS (Centres d’Incendie et de secours) dans son groupe territorial n°2 consacré aux villes sises au Nord de la métropole lilloise.

Remerciements à Historihem, la Ville de Hem et André Camion et Jacky Delaporte pour leur ouvrage Hem d’Hier et d’Aujourd’hui.

Théâtre de l’Aventure

Instantané de Mémoire :« A mon arrivée à Hem en 1968, dans le nouveau lotissement qui fait face à l’église St Joseph, rue des Ecoles, il n’existe pas de construction immédiatement à côté de l’église en front à rue. Seules des herbes folles envahissent le terrain qui jouxte l’école Jules Ferry-Paul Bert ».

Vue Aérienne de la rue des Ecoles en 1969 (Document IGN)

Jean Maurice Boudeulle, animateur socio-culturel sur le quartier de la Lionderie, raconte dans une brochure éditée en 2018 et contant les petites et grandes histoires des quartiers de la Lionderie et des Trois Baudets, comment il a commencé, en lien avec les animateurs d’autres quartiers, à développer des ateliers pour enfants et notamment pour les initier au théâtre.

Il explique que « le théâtre à l’Antenne c’était 2 fois par semaine en moyenne, du théâtre forum pour reprendre des scènes du quotidien, simuler des procès au tribunal »

C’est dans une suite logique qu’un premier festival de théâtre voit le jour à Hem en 1982. Comme quelques autres qui suivront, il a l’allure d’un concours. Douze troupes théâtrales s’inscrivent pour venir « s’affronter » devant un jury composé d’enfants et d’adultes.

En juillet 1983, après la réussite du second festival, à la demande de l’office culturel d’animation hémois, un poste de permanent à l’action culturelle est créé à la Mairie de Hem. Jean Maurice Boudeulle est nommé à ce poste.

Jean-Maurice Boudeulle (Document l’Aventure)

Il organise des ateliers théâtre dans les classes primaires avec les instituteurs volontaires. Mais il n’a pas de salle attitrée pour ces activités. Peu à peu les préfabriqués de l’école Jules Ferry qui ne servent plus deviennent le QG du théâtre.

En 1985, une tournée en Avignon est organisée, 30 enfants hémois, de 13 à 16 ans, partent en camionnette, durant 3 semaines afin de vivre ensemble autour du théâtre. D’autres tournées suivront. L’association : «l’Aventure» naît en 1986. En 1990, les préfabriqués de l’école sont démolis et l’Aventure déménage temporairement rue de la Vallée dans les anciens locaux de l’entreprise Jydé.

Logo de la Compagnie Théâtrale (Document l’Aventure)

Reste à bâtir un local permettant de concrétiser le travail déjà en cours depuis près de 10 ans en permettant aux jeunes désireux de s’investir dans l’activité théâtrale de pouvoir travailler dans de bonnes conditions. Le chantier de construction commence en 1990, entre l’église St Joseph et l’école Jules Ferry-Paul Bert, et ce n’est qu’en novembre 1991, cela fait plus de 30 ans, que l’Atelier Théâtre L’Aventure est inauguré.

Pose de la 1ère pierre en 1990 (Document Nord-Eclair)
Fin de chantier en 1991 (Document collection privée)

C’est un lieu d’accueil de compagnies amateurs ou professionnelles, d’initiation au théâtre sous toutes ses formes grâce aux ateliers enfants et adultes, de création et de représentation de spectacles réalisés par la compagnie et d’autres qu’elle invite.

Logo de l’Atelier Théâtre (Document l’Aventure)

Instantané de mémoire :«  Ma fille fait partie de l’atelier théâtre enfants pendant une année scolaire et même si sa timidité l’empêche de renouveler l’expérience les années suivantes elle aura toujours plaisir ensuite à nous emmener aux spectacles de ses camarades dans une salle chaleureuse mais malheureusement trop petite pour contenir tous les spectateurs ».

L’atelier Théâtre (Collection Privée)

Très vite pourtant, en effet, principalement en raison du succès remporté par l’Atelier, celui-ci s’avère trop exigu et en 2005, l’Atelier théâtre bénéficie de travaux d’extension, venant ajouter à la salle de répétitions et la salle de spectacles, un espace régie, décors et accessoires, ainsi que deux loges équipées. La salle de spectacles peut alors accueillir 84 personnes.

Aujourd’hui Jean-Maurice Boudeulle a cessé de diriger l’atelier qu’il gérait depuis sa fondation et c’est une femme, Céline Liagre, qui en a pris la direction.

Le but reste le même à savoir :

Favoriser l’éveil de la personnalité au travers de toutes activités artistiques.

Promouvoir la création théâtrale, vidéo et musicale, tant en milieu scolaire qu’associatif, sur l’ensemble de la région.

Et depuis 2013 : Promouvoir et organiser des actions de formation professionnelle à destination de différents publics.

Photo aérienne de la rue des Ecoles en 2020 (Document Google Maps)

Remerciements à la Ville de Hem, l’Association Historihem.

Les pompiers de Hem – 1

C’est le 18 septembre 1811 que Napoléon, qui vient de peu d’échapper à un incendie lors de son mariage, décide de professionnaliser l’action contre le feu dans la capitale française et confie cette mission à un corps militaire : le bataillon des sapeurs pompiers de la ville de Paris, en remplacement du corps des gardes pompe créé dans la capitale au 18ème siècle.

Il prévoit que le cadre communal s’impose pour mettre en œuvre les moyens humains et matériels pour faire face aux risques. C’est une loi de 1831 qui institue la constitution de corps communaux de sapeurs-pompiers. En 1907, la ville de Hem édifie un bâtiment communal face à l’église Saint-Corneille comportant morgue, prison et pompe à incendie.

Emplacement du bâtiment communal (Document Historihem)

Le bâtiment (Document Nord-Eclair)

Le bâtiment (Document Au Temps d’Hem)

Au début du vingtième siècle les compagnies et escouades de sapeurs-pompiers volontaires de province sont principalement équipées de pompes à bras : engin hippomobile ou tiré à bras dont le service nécessite un personnel nombreux (au moins une vingtaine de personnes) pour approvisionner la cuve en eau (chaîne humaine) et pour pomper (équipes de 4 ’’batteurs’’ qui se relaient après une ou deux minutes de battage.

Pompes à incendie début 20ème siècle à Hem (Document au temps d’Hem)

A l’époque la commune de Hem, dont la population compte environ 5.000 habitants, dispose d’un corps de sapeurs-pompiers composé de 23 hommes. Ils sont peu rémunérés, dispersés dans la commune, sans lien entre eux, et ne disposent que d’un matériel extrêmement vétuste et concrètement la ville ne dispose donc d’aucun moyen sérieux de lutte contre l’incendie.

Lors du tournage, dans les années 1960 du feuilleton « En famille » qui reconstitue la lutte contre un incendie fin 19ème, on peut se faire une idée claire des faibles moyens de l’époque face à un incendie qui fait rage. Une pompe à bras d’époque est intégrée au tournage pour rendre la scène crédible.

Tournage du feuilleton et usage d’une pompe à bras (Document Nord-Eclair)

Dès 1925, le Conseil Municipal s’occupe de la question de la protection des pompiers. Il contracte une assurance minimale pour chaque homme, non assuré jusque là contre les accidents possibles, et le pourvoit d’un casque, les soldats du feu ne disposant jusqu’alors que d’une vareuse et d’un képi. Malheureusement les disponibilités budgétaires ne permettent pas, de suite, l’achat d’une autopompe.

Fin 1926, le corps de pompiers est réduit de 23 à 12 hommes dont la commune s’engage à fournir l’habillement et l’équipement. Elle s’engage également à pourvoir à l’entretien du matériel et à contracter des assurances pour chacun contre les accidents et la mort pouvant subvenir durant l’exercice de ses fonctions.

Nouvelle autopompe garée devant l’église (Documents Historihem et Au temps d’ Hem)

Un sergent mécanicien est recruté pour l’entretien de l’autopompe qui est finalement acquise en 1927 grâce à une souscription lancée par l’amicale des sapeurs-pompiers juste fondée. Pour ce faire il est autorisé à construire un petit atelier de planches attenant à la caserne qui lui permet d’effectuer des travaux accessoires pour gagner sa vie.

L’inauguration du nouveau matériel a lieu le 22 mai 1927 sous la présidence d’honneur du commandant Mahieu, inspecteur du corps des sapeurs-pompiers du Nord Pas-de-Calais et la nouvelle auto défile au son de la Marseillaise exécutée par la musique municipale.

Inauguration du nouveau matériel d’incendie (Documents Historihem et Le Dimanche de Roubaix-Tourcoing)

Puis le cortège se rend à l’ Hempempont pour assister à une manœuvre de la pompe et à divers exercices de sauvetage et d’escalade, puis à un banquet à l’Auberge et enfin au grand carrousel monté qui a lieu dans la cour de l’estaminet Boussemart à la Place où la journée se termine par un grand bal familial.

A suivre…

Remerciements à Historihem, la Ville de Hem et André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’Hier et d’Aujourd’hui ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume  pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem