Constant Niedergang est né rue St Étienne à Roubaix le 15 septembre 1884, de parents d’origine alsacienne. Il s’essaie à la compétition cycliste en amateur dès 1902 alors qu’il exerce la profession de cocher, il l’est toujours lors de son mariage en 1907. Il effectue son service militaire en 1904.
Constant Niedergang est d’abord un pistard et il se fait remarquer sur les différents vélodromes de la région. Il passe professionnel en 1905 et court en individuel jusqu’en 1910 où il intègre le team Automoto jusqu’en 1914. Il côtoiera ainsi de grands champions comme Maurice Léturgie, François Faber, Georges Passerieu, Lucien Petit-Breton et Louis Trousselier. Il participe au Paris Roubaix de 1911 et se classe huitième, puis il fait deuxième au Bol d’Or, importante épreuve de course sur piste parisienne. Il participe également au Tour de France de 1911 à 1913 mais il abandonne à chaque fois. L’effort trop intense et les fréquentes chutes font qu’il se retire de la grande épreuve.
Sa carrière cycliste se termine avec la première guerre. Mobilisé, il termine le grand conflit au grade d’adjudant, avec la Croix de Guerre et trois citations. Il s’installera comme agent des cycles Marchand dans un magasin situé 69 rue de l’Alma. Il est décédé à Roubaix le 19 mars 1973.
On ne sait pas grand-chose de Louis Pennequin, sinon qu’il est né à Roubaix en 1883 d’un père marchand de légumes rue de la Paix à Roubaix. Il s’engage dans l’armée en 1901 et la quitte en 1903, son père étant décédé. Il exerce la profession de sellier, puis il est marchand de charbons au moment de son mariage à Tourcoing en 1904.
Il est mentionné au départ de la course des quatre heures du parc des sports des quatre villes en juin 1910, puis il est engagé dans le Tour de France avec le dossard 166. Alors que le Tour n’est pas encore terminé, une souscription populaire est lancée par le Nord Touriste afin de préparer un accueil aux deux « Tour de France » roubaisiens que sont Crupelandt et Pennequin. Les deux champions sont associés pour l’accueil qui leur est fait dès le mardi soir à la gare puis à la mairie. Une réception sera donnée au 8 rue du grand chemin, local du Vélo Club Lion de Roubaix Tourcoing et leurs cantons.
Crupelandt a brillé en remportant la première étape et s’est mis en évidence dans les étapes de montagne. Pennequin roule en tant qu’individuel, au sein de la catégorie « isolés ». Il est victime d’un accident de machine pendant l’étape Luchon Bayonne, ce qui fait qu’il ne pourra plus figurer dans le classement. Mais il n’aura pas passé la montagne en vain. Il a tenu à terminer le tour, en parcourant les cinq dernières étapes avec un courage qui mérite tous les éloges. Pour cet exploit, il sera associé à Charles Crupelandt dans l’hommage que rendirent les roubaisiens à leurs deux « Tour de France ».
Lorsque Charles Crupelandt effectue son service militaire en 1907, sa fiche militaire indique déjà comme profession «vélocipédiste». Car ce jeune homme aux cheveux châtains et aux yeux gris bleu a commencé une carrière de coureur cycliste depuis 1904. Il court tantôt avec des sponsors, tels la marque Radiator, ou les cycles La Française,ou en individuel, le reste du temps. Ses premiers résultats sont discrets, mais en progression constante : en 1904, il se classe 13ede Paris-Roubaix, en 1905 5e de Bruxelles-Roubaix, en 1906 6e de Paris-Tourcoing, et en 1907 1er des 24 heures d’Anvers, 1er des 8heures d’Andrimont, 2e de Paris-Bruxelles. Il court autant sur route que sur les pistes des vélodromes. En 1907, il effectue donc son service militaire pendant deux ans et revient à la vie civile en septembre 1909, soldat de 1ère classe, avec un certificat de bonne conduite, et un brevet de vélocipédiste dûment délivré par l’autorité militaire, suite à une épreuve effectuée le 23septembre 1909.
Charles Crupelandt photo JdeRx
Sa carrière reprend de plus belle. Chaque année, de 1910 à 1914, il est désormais sponsorisé : en 1910 la marque Le Globe Dunlop et les cycles Depas ; de 1911-1913, les cycles La Française Diamant et en 1914 La Française Hutchinson. En 1910, le jeune champion gagne une étape du Tour de France qui se déroule entre Paris et Roubaix. Il gagnera deux étapes lors du Tour de France 1911, ce qui lui vaudra d’être accueilli à Roubaix par une foule dense et d’être reçu à l’Hôtel de ville de Roubaix. Son palmarès s’étoffe : en 1910, il se classe deuxième de Bruxelles-Roubaix, et cinquième de Paris-Roubaix, entre autres nombreuses places d’honneur. En 1911, il remporte la course Paris-Menin, fait troisième de Paris-Bruxelles, et quatrième des 24 Heures de Buffalo, le célèbre vélodrome parisien.
Vainqueur d’une étape du Tour 1910 à Roubaix Photo JdeRx
En 1912, consécration, il remporte son premier Paris-Roubaix en dominant au sprint Gustave Garrigou Il participe à des classiques italiennes, comme le tour de Lombardie ou Milan San Remo. En 1913, il gagne la classique Paris-Tours, fait troisième du Championnat de France, troisième de Paris-Roubaix, troisième de Paris-Bruxelles et s’illustre sur les pistes des vélodromes de Paris et de Roubaix. En 1914, il est au sommet de sa forme, c’est sa meilleure saison : il est sacré champion de France à Rambouillet, il gagne Paris-Roubaix pour la seconde fois, il est premier des 24 heures d’Anvers, troisième de Milan-San Remo. Pendant toutes ces années, le Tour de France, créé en 1903, ne lui aura pas vraiment souri. Il est forfait en 1904, il abandonne en 1906 et en 1907. Mais en 1910, il finit à la sixième place du classement, après s’être octroyé la première étape, Paris Roubaix ! En 1911, il prend la quatrième place au classement général, après avoir remporté la quatrième étape, Belfort-Chamonix, et la septième étape, Nice Marseille. Il abandonnera les trois années suivantes. À la fois pistard et routard, Charles Crupelandt se situait parmi les meilleurs coureurs cyclistes français de l’époque, tels Lapize et Fabert.
Crupelandt champion de France Coll Particulière
Le 2août 1914, c’est la mobilisation générale, et Charles Crupelandt rejoint dès le lendemain le 13e régiment d’artillerie. En 1915,on lui décerne la Croix de guerre pour faits de bravoure. Mais il a été gravement blessé par deux fois : fracture ouverte de la clavicule et perte des deux premières phalanges à l’index et au médius de la main droite. La guerre a-t-elle détruit l’homme ? Il est condamné par le conseil de guerre en 1916 pour vol, est gracié en 1917. Il travaille alors au dépôt des métallurgistes à Paris, puis à Courbevoie où il apprendra le métier d’ajusteur. Le 15 avril 1918, il est intégré au 1er régiment de zouaves. A nouveau condamné pour vol en février 1919, il écope de deux ans de prison. En 1921, il est de retour à Roubaix, et veut reprendre la compétition cycliste. Mais à la différence de l’armée en 1916, l’Union vélocipédique de France ne lui trouvera pas de circonstances atténuantes, et refusera de lui délivrer une licence. Suspendu à vie, Charles Crupelandt ne disputera plus que des courses de seconde zone au sein d’une fédération dissidente, la Société des courses. Crupelandt se reconvertit à Roubaix dans la vente de vélos puis y tient un bistrot. Il meurt à Roubaix, amputé des deux jambes et quasiment aveugle, le 18 février 1955.
D’origine courtraisienne et arrivée à Roubaix au milieu du XIXe siècle, la famille Marcelli est d’abord une famille de bouchers. Comme son oncle et son père, Jean Marcelli, né en 1881, est destiné à reprendre le flambeau. Sa fiche militaire le présente comme tel en 1901. Il semble avoir suivi une formation à Bruxelles où il habite quelque temps. Mais il est aussi décrit comme mécanicien en cycles et il a déjà à son actif le titre de champion du nord.
Jean Marcelli pistard roubaisien
Jean Marcelli est décrit comme un gaillard d’un mètre soixante seize,aux yeux gris, atteint d’une forte myopie. Il est toujours boucher, rue du Pile, quand il se marie en novembre 1903, mais deux ans plus tard, il apparaît comme cycliste professionnel et en 1906, il reprend le magasin de cycles concessionnaire de la marque « la Française » au 107 de la rue de la Gare et il abandonne le métier de boucher, s’adonnant ainsi à sa passion. Son cousin et homonyme fera de même, mais pour une autre passion : étant violoniste, il deviendra marchand de pianos dans la rue du Bois. Jean Marcelli est décrit comme un gaillard d’un mètre soixante seize,aux yeux gris, atteint d’une forte myopie. Il est toujours boucher,rue du Pile quand il se marie en novembre 1903, mais deux ans plus tard, il apparaît comme cycliste professionnel et en 1906, il reprend le magasin de cycles concessionnaire de la marque « la Française » au 107 de la rue de la Gare et il abandonne le métier de boucher, s’adonnant ainsi à sa passion. Son cousin et homonyme fera de même, mais pour une autre passion : étant violoniste, il deviendra marchand de pianos dans la rue du Bois.
Jean Marcelli en 1911
Jean Marcelli est plutôt un pistard, plus à l’aise sur les vélodromes que sur les routes. Sa carrière professionnelle se déroule de 1905 à 1913. Parmi ses nombreuses victoires dont l’inventaire reste à faire, il remporte une régionale professionnelle en 1907, à nouveau le championnat du nord sur la piste du vélodrome de Barbieux en octobre 1908. Il va régulièrement s’illustrer dans les courses de vitesse sur piste au vélodrome de Roubaix ou au vélodrome des quatre villes à Wattrelos. Comme beaucoup de marchand de cycles, il deviendra négociant en cycles et automobiles, toujours au 107 rue de la Gare.
Concessionnaire automobile en 1914
Les illustrations sont extraites des pages du Journal de Roubaix
Le quartier de l’épeule avec ses modestes ouvriers et leur petit salaire avait une bonne ambiance chaleureuse avec beaucoup d’humanité, on se rendait service, il y avait de l’entraide.Bien sûr de temps en temps des coups de gueule, mais tout cela passait vite. Jeannine se souvient avoir appris à danser avec ses voisines dans une courée au son de l’accordéon.
Publicité Collection Particulière
À l’image de ce quartier, un magasin à l’enseigne du Petit bonheur. C’était une épicerie tenue par la veuve Lequenne avant que Jean Declercq ne la rachète en 1934. C’était une alimentation générale. On faisait épicerie, vins, conserves, fromage, beurre, café, tout au détail. Du vin en fûts, de la bière en cageots.
Le petit bonheur avant la seconde guerre Collection Particulière
On se levait très tôt, car tous les jours on nettoyait le magasin. Après il fallait sortir les cageots, la bière, le vin, l’eau, le lait. Ce n’était pas facile quand il gelait, il n’y avait pas de chauffage. On vendait de la cassonade, du sucre fin, cristallisé, tout était au détail. Et pour le café en grains, nous étions connus, on venait de loin pour nous l’acheter. Les horaires d’ouverture du magasin étaient les suivants : ouverture à 7heures 30 et fermeture à 20 heures le soir, non stop ! Sauf le dimanche après-midi, mais si on sonnait, on servait !
Carte de rationnement Collection Particulière
Nous avions une clientèle ouvrière, du textile et de la métallurgie. Pendant la guerre, il y avait les cartes et les tickets de rationnement, il fallait faire la queue. Et chacun racontait sa vie ! Quant à nous, le soir, on collait les tickets on allait les porter à la salle Watremez. C’était un travail de tous les jours avec peu de loisirs. Heureusement en règle générale tous les commerçants s’entendaient bien.
Le magasin provisoire au 171 rue de l’épeule Collection Particulière
Le magasin s’est transformé par obligation. Juste après la guerre, le plafond du 201 s’est effondré et nous avons été obligés de louer le 171 de la rue de l’épeule un petit commerce de boucherie qui venait de fermer, le temps que les travaux soient terminés au 201. La demande de reconstruction date de 1949 et le nouveau magasin se présentera avec une double vitrine encadrant l’entrée.
Le nouveau magasin en pleine braderie Collection Particulière
Dans le quartier de l’épeule, la braderie était l’animation principale, elle avait lieu le 1er lundi du mois de septembre et tous les commerçants se retrouvaient devant leur façade. C’était un jour férié dans toute la métropole, à Lille c’était la braderie, à Tourcoing les fêtes de Saint Louis. Il y avait également les allumoirs organisés par le comité de quartier avec des distributions de bonbons et la finale à l’école de la rue de l’Industrie. Après nous avons eu les 28 heures de Roubaix à la marche. On organisait aussi des concours d’étalages,et il y avait aussi le bal des commerçants au Colisée, très apprécié.
En 1972, c’est Bernard Leclercq, le fils, qui a repris le Petit Bonheur. Puis le magasin a été définitivement fermé. Il a été démoli et à la place, on a construit la salle Gernigon.
Remerciements à Jeannine pour son témoignage et ses documents
Le lycée Van Der Meersch réunissait toutes les conditions requises et nécessaires à la création d’un club de rugby à Roubaix, à savoir un terrain, de l’encadrement sportif et administratif, et surtout des joueurs !
La création du foyer socio-éducatif du lycée intervient fin 1968. A cette date, il y a une symbiose forte entre les parents d’élèves, l’équipe pédagogique et les élèves. De nombreuses sections sont créées parmi lesquelles des activités de chorale, de théâtre, un cercle historique animé par M. Wytteman, professeur d’histoire et géographie, et l’organisation de voyages (Autriche, Angleterre). Il y a aussi des activités sportives animées par les professeurs d’éducation physique du lycée, à l’occasion des après midi sportives (football, hand ball, natation, équitation, golf…et rugby).
Le lycée Van Der Meersch réunissait toutes les conditions requises et nécessaires à la création d’un club de rugby à Roubaix, à savoir un terrain, de l’encadrement sportif et administratif, et surtout des joueurs !
La création du foyer socio-éducatif du lycée intervient fin 1968. A cette date, il y a une symbiose forte entre les parents d’élèves, l’équipe pédagogique et les élèves. De nombreuses sections sont créées parmi lesquelles des activités de chorale, de théâtre, un cercle historique animé par M. Wytteman, professeur d’histoire et géographie, et l’organisation de voyages (Autriche, Angleterre). Il y a aussi des activités sportives animées par les professeurs d’éducation physique du lycée, à l’occasion des après midi sportives (football, hand ball, natation, équitation, golf…et rugby).
La naissance du rugby club Roubaix en 1975 Photo Nord Éclair
C’est André Burette, professeur d’éducation physique, natif du nord, passionné de rugby, qui lance la pratique de ce sport à partir de 1970. D’abord pendant les heures de cours, il est bientôt rejoint par son collègue Perez qui lui, est originaire du sud ouest. On se souvient encore des rencontres mémorables entre littéraires et scientifiques, notamment ce match où le hasard d’un drop littéraire anéantit la stratégie scientifique…Les deux professeurs lancent une équipe de rugby dans le championnat scolaire universitaire à partir de 1972.
Les élèves rugbymen brillent dans les premiers championnats d’académie. Arrive leur dernière année de terminale, ils décident de rester à Roubaix et de créer un club, pour conserver les liens de camaraderie. A l’époque, dans la région, il existe comme clubs de rugby, le Lille Université Club, le Rugby Olympique Club Tourcoing, et l’Iris de Lambersart.
Le club roubaisien va se créer en 1975 à partir d’un noyau d’une bonne centaine de personnes, avec des équipes cadets, juniors et seniors. L’impulsion vient surtout des juniors, parmi lesquels on peut citer Dominique Vermeulen, futur président et Patrick Mullié.
Terrains sportifs, l’un est aux normes du rugby, l’autre non Cliché IGN 1964
Pour créer un club, il faut un terrain de rugby homologué, et celui du lycée Van Der Meersch est le seul qui le soit à Roubaix. Cela est du au fait que les installations sportives de l’établissement ont été utilisées très tôt pour le sport universitaire. Mais il faut également parler des classes de préparation au professorat d’éducation physique, où sont passés des sportifs comme Guy Drut, et Jacques Carrette. Le lycée dispose ainsi d’une piste d’athlétisme, de terrains de basket homologués. André Burette a pris contact avec la fédération, et le terrain a donc été homologué pour le rugby.
M. Vergin, proviseur du lycée devient ainsi le Président d’honneur du club. Mais il faut un Président actif, et ce sera une présidente, Mme Gillette Mullié. Elle a les compétences requises : professeur d’éducation physique, présidente des parents d’élèves (association Cornec), des fils rugbymen…et quelques relations, en ville comme dans le monde sportif.
Dans un premier temps, il faut s’adresser à la mairie, pour présenter le projet et porter le nom de Roubaix. Gillette rencontre le maire de l’époque, Victor Provo. Le premier magistrat de la ville est enthousiasmé, mais ayant eu quelques déboires avec un autre sport au passé glorieux, il pose une condition en ces termes :
Petit, un club de rugby, mais pas comme le football, il y en aura un, pas d’autre !
Ensuite, ce sont les démarches à la fédération, et la demande de création du club qui prend pour nom Rugby club Roubaix et pour siège le foyer socio-éducatif du lycée Van Der Meersch. Très vite, les joueurs se sont inscrits pour se former, car il faut fournir un arbitre par an, entre autres exigences sportives. A sa création, le Rugby Club de Roubaix joue en division d’honneur, ses couleurs sont celles du club de Narbonne qui va parrainer les rugbymen roubaisiens : maillot et chaussettes orange, short noir. C’est le début d’une grande aventure qui dure toujours, et dont nous espérons raconter l’histoire dans de prochains épisodes…
Merci à Gillette Mullié, première Présidente active d’un club de rugby masculin, de 1975 à 1981, pour ce magnifique témoignage. Précisons qu’elle est toujours Présidente d’Honneur du club auquel elle est restée très attachée !
Italien d’origine, Maurice Garin est né le 3 mars 1871 à Arvier, une commune de la Vallée d’Aoste. À l’âge de 14 ans, il passe la frontière pour chercher du travail en France. Il sera ramoneur, ce qui lui vaudra ultérieurement son surnom de coureur cycliste (le petit ramoneur). Après avoir travaillé en Savoie, il arrive dans le nord de la France. C’est à Maubeuge qu’il découvre le cyclisme en 1892.
En 1893, il remporte la course Dinant-Namur-Dinant, puis finit troisième d’Amiens-Dieppe. Sur piste, il gagne les 800 km de Paris.En 1894, il gagne le Prix d’Avesnes-sur-Helpe, finit deuxième de Paris-Besançon, deuxième de Lille-Boulogne, deuxième de Bruxelles-Nieuport, troisième de Paris-Spa, quatrième de Liège-Bastogne-Liège. Un beau palmarès pour un coureur encore amateur ! La même année, sur piste, il remporte les vingt-quatre heures de Liège. Il passe professionnel en 1895, remporte sa première victoire avec les vingt-quatre heures des Arts libéraux de Paris et il établit un record du monde des 500 km sur route derrière entraîneur.
Maurice Garin dessin du Journal de Roubaix
Maurice Garin arrive à donc Roubaix en mars 1896, déjà auréolé d’un certain nombre de victoires. Il habite un temps avec sa compagne Gabrielle Lecocq rue de l’Alma puis il devient agent officiel de la marque de vélos La Française qui lui confie la gestion d’un magasin situé rue de la Gare à Roubaix. Le vélodrome de Barbieux a été construit l’année précédente et Garin a déjà brillé sur sa piste. Il va participer à la première édition de Paris-Roubaix, pour laquelle il est cité parmi les favoris. Il se classe troisième derrière l’Allemand Josef Fischer. Un incident de route l’a empêché de figurer mieux, deux tandems dont celui de son entraîneur l’ayant renversé1. Trois mois plus tard, le 30 août 1896, il est complètement remis et il remporte Paris-Mons. Il enchaîne avec Liège-Thuin, termine deuxième de Roubaix-Ostende. L’année suivante, en 1897, ilremporte Paris-Roubaix en battant le Néerlandais Mathieu Cordang dans les deux derniers kilomètres sur le vélodrome de Roubaix. Le25 mai 1897, Maurice Garin et sa compagne sont parents d’un petit garçon qu’ils prénomment Louis Maurice. Durant l’été 1897,Maurice Garin s’impose sur Paris-Cabourg, puis au début du mois de septembre, il gagne la course Paris-Royan, longue de 561 kilomètres.
Vainqueur de Paris Brest Paris in cuisinepratique.blogspot.
En 1898, Maurice Garin gagne à nouveau Paris-Roubaix avec un écart beaucoup plus conséquent que l’année précédente sur ses concurrents. Suivront Tourcoing-Béthune-Tourcoing, Valenciennes-Nouvion-Valenciennes, Douai-Doullens-Douai. Il est deuxième de Bordeaux-Paris. Sur piste, il remporte les cinquante kilomètres d’Ostende. Maurice n’est pas le seul Garin qui soit coureur cycliste : ses deux frères César et Ambroise s’y essaient également avec des fortunes diverses et des palmarès moins importants. En 1899, Maurice Garin fait troisième de Bordeaux-Paris,troisième de Roubaix-Bray-Dunes. Sur piste, il finit troisième du Bol d’or. En 1900, il obtient des résultats équivalents :deuxième de Bordeaux-Paris, troisième de Paris-Roubaix et sur piste à nouveau troisième du Bol d’or. Le temps des vaches maigres serait-il venu ? Après deux années sans victoire, Maurice Garin renoue avec le succès lors de la saison 1901 en gagnant la très longue épreuve Paris-Brest-Paris, après avoir parcouru 1 208 kilomètres en un peu plus de 52 heures ! La même année, il est également naturalisé français. En 1902, Garin remporte enfin Bordeaux-Paris, une course de 500 kilomètres, qui s’est longtemps refusée à lui. Cette année là, il quitte Roubaix pour Lens où il vivra jusqu’à sa mort intervenue le 19 février 1957.
Maurice Garin extrait du site https://www.arvier.eu
Roubaix n’aura donc pas hébergé le vainqueur du premier tour de France de 1903, il s’en est fallu de peu. Mais les roubaisiens ont toujours conservé une place dans leur cœur au premier roubaisien, certes d’adoption, qui remporta leur célèbre classique Paris Roubaix, à deux reprises, en 1897 et 1898.
Émile Roussel, né à Herseaux en 1848, est référencé dans le rapport municipal de 1880 parmi les teinturiers chineurs et imprimeurs au n°144 rue de l’épeule à Roubaix. Il est également cité comme maître teinturier apprêteur lors du décès de sa première épouse Marie Louise Jolivet en 1879. Membre de l’Ensait, il contribue à la création de l’école de teinture et reçoit en 1882, la médaille d’or de la fondation Kuhlmann que lui remettra l’abbé Vassart, l’éminent professeur de teinture. Le 31 décembre 1885, il est fait officier d’académie. Le 23 décembre 1888, il est membre de la chambre de commerce de Roubaix, dont il sera longtemps le secrétaire. Il recevra la croix de la Légion d’Honneur en 1900, à l’occasion de l’Exposition Internationale de Paris.
Publicité Emile Roussel Coll Particulière
En 1898, l’entreprise s’est agrandie, elle figure désormais aux n°144 à 148, et elle y a gagné un associé, puisqu’elle apparaît de la manière suivante : E. Roussel et J. Declercq teinturiers. C’est sans doute une affaire de famille, puisque deux des sœurs d’Émile Roussel ont épousé des Declercq, lesquels sont originaires de Renaix. On est aussi en plein quartier de l’épeule, puisque Émile Roussel réside au 151 de la rue de l’épeule et que son associé J Declercq est au n°38 de la rue du Trichon. L’usine ne semble pas avoir connu les sévices de l’occupation comme sa voisine quelques numéros plus loin, la société de vêtements Selliez. Ayant fait fortune, honoré par ses pairs, Émile Roussel décède le 19 juillet 1922, en son domicile du 85 rue de Barbieux à Roubaix.
Vue de l’usine à la belle époque CP Méd Rx
Dès juin 1923, la société Émile Roussel et fils entreprend des travaux d’aménagement sous la direction de l’architecte René Dupire demeurant alors rue du Trichon, qui mène à bien la construction d’une salle des machines et d’une nouvelle chaudière. En octobre, on aménage des écuries, une droguerie, un atelier, toujours avec René Dupire. En février 1925, l’entreprise s’offre une nouvelle porte sur la rue de l’épeule. En avril 1927, elle s’adjoint une usine de préparation des tissus. Au mois de mai, elle fait construire à l’angle de la rue de l’épeule et de la rue Brézin, des bureaux, un logement pour le concierge et une annexe.
L’usine Roussel, ses derniers jours doc AmRx
Au décès d’Alphonse Scrépel en 1928, l’entreprise Scrépel devient Société anonyme des Établissements Scrépel, et Benoît Roussel, fils d’Émile Roussel en est l’administrateur, aux côtés de Charles Scrépel fils, Paul Delannoy et Léon Deschepper. Le regroupement des deux sociétés Roussel et Scrépel intervient en 1971, et l’entreprise est dénommée Société Nouvelle des établissements Emile Roussel et fils et Scrépel réunis. En mai 1982, la société Roussel Scrépel comportait deux unités, l’une au 148 rue de l’épeule avec 130 salariés et l’autre au 10 rue de la tuilerie avec 68 salariés. Le 5 mai 1982, la fermeture de l’usine du 148 est décidée ce qui entraîne le licenciement de 120 salariés. Un an plus tard, Yves Roussel, le PDG de la Société nouvelle Émile Roussel et fils et Scrépel réunis, propriétaire du 144-148 rue de l’épeule, autorise la société Gro à acquérir et démolir l’usine, le 22 mars 1983. La demande est déposée le 13 septembre 1983, et la démolition se déroule du 13 février 1984 au 4 juin 1984.
Le supermarché Fraismarché GRO doc AmRx
Le supermarché Fraismarché GRO est construit le 23 octobre 1984. Puis en 1990, l’enseigne Fraismarché GRO fusionne avec d’autres supérettes pour donner naissance à la marque MATCH. Après plus de vingt ans de présence, le 9 juillet 2012, la ville de Roubaix apprend la fermeture imminente de plusieurs magasins MATCH et notamment celui de l’épeule. Les raisons invoquées sont les suivantes : problèmes d’accès au parking, actes d’incivilités, braquages… Il faut sans doute y ajouter l’échec de la marque dans les négociations autour de ce qui deviendra l’espace Géant Casino.
Le supermarché le Triangle vue Google Maps
Supermarché d’envergure à vocation halal, le Triangle ouvre rue de l’Épeule à Roubaix le 22 juin 2013 dans les locaux de l’ancien supermarché Match. Le premier magasin de la marque a ouvert en 1999 à Saint-Étienne-du-Rouvray, en Haute-Normandie. Des contacts sont pris avec la municipalité, une collaboration est mise en place avec le Pôle emploi de Roubaix. Au total, quinze postes à la clé : du boucher, au boulanger en passant par des employés de libre service et des caissières. Depuis, le supermarché Triangle a connu les désagréments d’un braquage en décembre 2013 et s’est également fait épingler par les services d’hygiène.
René Libeer avec la ceinture de champion d’Europe après le match Photo NE
Né le 28 novembre 1934 à Roubaix, René Libeer est le dernier enfant d’une famille de huit, dont les garçons fréquentent la salle de boxe et il ne faillira pas à la tradition. Il livre son premier combat à l’âge de quinze ans. Il effectue son service militaire au bataillon de Joinville lequel vient d’être créé en 1956, pour accueillir les appelés sportifs de renom. La même année ont lieu les Jeux olympiques d’été à Melbourne, de fin novembre à début décembre. René Libeer alors âgé de 22 ans boxe dans la catégorie des « mouches », les moins de 51 kg. Il fait partie de la sélection française. Il va éliminer le Sud-Coréen Pyo Hyun-Ki puis le Japonais Kenji Yonekura pour accéder à la demi-finale. Mais il est battu aux points par l’Anglais Terence Sprinks, le futur champion olympique. Il reçoit donc une médaille de bronze, comme son compatriote le poids moyen Gilbert Chapron.
Après les Jeux, et après avoir rempli ses obligations militaires, René Libeer passe boxeur professionnel en 1958. Une belle série de douze victoires, dont cinq par KO, l’amène au titre de champion de France, qu’il remporte le 21 décembre 1959 face à Jean Guerard, au Palais des Sports de Paris.
Après une première tentative infructueuse en 1963, René Libeer finit par décrocher la ceinture européenne le 13 juin 1965 aux dépends de Paul Chervet à la Salle Roger Salengro de Lille. Il la perdra en 1967 face à l’Italien Atzori, de façon injustifiée selon la presse de l’époque. Ses demandes de match revanche resteront lettres mortes, aussi décide-t-il, le 2 novembre 1967, de tirer un trait sur sa carrière. Il devient un anonyme patron de bistrot à Tourcoing. René Libeer est décédé le 13 novembre 2006 à Roubaix.
Di Meglio à gauche et Jean Motte à droite Photo JdeRX
Le dimanche 12 février 1939 à Lille, après quatre minutes et trente cinq secondes de combat, un splendide crochet du droit met au tapis le marseillais Di Méglio. L’auteur de ce geste pugilistique est Jean Motte, qui devient ainsi champion de France au Palais des Sports de Lille, à la grande joie des supporters roubaisiens et de son manager Édouard Dubus.
Personne ne s’attendait à une victoire si nette et si rapide. Ce titre couronne la carrière d’un boxeur encore jeune, il a 25 ans, et il est plein d’avenir. Jean Motte confiera par la suite qu’il avait senti qu’il pouvait gagner dès le premier round, car Di Méglio avait accusé les premiers coups. Il a vu l’ouverture et saisi sa chance. Le combat était prévu en douze rounds de trois minutes et Jean Motte accusait quatre kilos à son adversaire, 85 kg contre 89. Les deux adversaires ne se connaissaient pas et pendant le premier round ils se testent, quoique Jean Motte, plus nerveux et plus agressif, marque deux fois le marseillais au corps et au visage par des droites. À l’entame du second round le roubaisien cherche le corps à corps et Di Méglio se dégage, mais à ce moment précis, Motte bondit et place un terrible crochet du droit. Le marseillais tombe sur le dos, tente de se relever mais n’y parvient pas, il est KO.