Une première école de filles est créée en 1852 rue de la Mairie, il est fait appel aux Dames de la Sainte Union pour la faire fonctionner. Mais en 1888, l’application de la loi portant sur l’organisation de l’enseignement primaire du 30 octobre 1886, dite loi Goblet qui prolonge les lois Ferry, confie à un personnel exclusivement laïque l’enseignement dans les écoles publiques. Elle remplace les instituteurs religieux des congrégations enseignantes. Les religieuses sont « congédiées » de l’école communale.
L’abbé Bordoduc résolut alors de transformer le patronage de la ruelle des vicaires en trois classes, puis une quatrième et une maison d’habitation pour les religieuses. L’école confessionnelle Saint Henri s’ouvre le 20 novembre 1888, ainsi dénommée car son mentor n’est autre qu’Henri Salembier, à cette époque Maire de Leers et fermier de la cense de Quevaucamps. Une cinquième classe s’ouvre bientôt.
Mais le 15 juillet 1902, les Dames de la sainte Union se voient contraintes de fermer leur école, sous prétexte qu’elles n’avaient pas demandé l’autorisation requise sur les associations religieuses de 1901. Elles partent le 19 juillet. Au mois d’octobre 1902, on ré-ouvre l’école sous la direction de Melle Cécile Boeykens qui n’a accepté cette mission que pour quelques mois, afin de permettre l’ouverture de cette école au 1er octobre dernier.
C’est là qu’intervient Gabrielle Macron. Née d’un père comptable à Flers lez Lille en 1875, Gabrielle Macron se destine à la carrière d’institutrice. Elle est directrice adjointe au Blanc Seau quand elle vient à Leers en 1903 pour prendre la direction de l’école de filles Saint Henri. Excellemment douée sous tous les rapports, la dévouée directrice a su acquérir la pleine confiance des familles. L’école compte alors 210 élèves réparties en trois classes et une garderie. Gabrielle Macron est donc directrice de l’école, assistée de sa sœur Lucie Macron et de Marthe Béghin, ses deux adjointes, ainsi que d’une gardienne Melle Hélène Delgrange.
En avril 1929, elle reçoit la croix du Mérite diocésain des mains de Monseigneur Jansoone, évêque de Lille, pour son dévouement de 26 années à l’enseignement catholique. En 1938, alors que l’école Saint Henri fête ses cinquante années d’existence, Gabrielle Macron célèbre sa 35eme année de professorat à Leers, elle aura ainsi formé deux générations de population féminine.
Course à pied. Le record pédestre du tour d’Hem a été établi par Rohart Donat, du Club des Sports de Roubaix, détenteur du record de l’heure du Nord, qui a couvert le circuit d’Hem en 53 minutes 21 secondes. Le recordman, bien qu’ayant dépassé la trentaine est toujours au premier rang des coureurs pédestres du Nord.
Cyclisme. Le Tour de France sera organisé pour la seconde fois par le journal l’Auto et comprendra six étapes. Déjà une quarantaine d’engagements parmi lesquels Maurice Garin de Lens, Catteau de Tourcoing, Colsaet de Wattrelos, Baert et Cruppelandt de Roubaix.
Cyclisme. L’union vélocipédique roubaisienne établie chez M. Wattel-Poppe rue de l’alouette 5, organise une grande course cycliste Roubaix Wez Macquart et retour (40 kilomètres). Prix en argent, médailles, objet d’art. Le parcours est le suivant : rue de Mouvaux jusqu’au gravier de Bondues, où le départ aura lieu. On ira jusqu’aux six coins , Wambrechies, Quesnoy sur Deule et Wez-Macquart. Retour par la même route. Engagement 1,50 franc par coureur, payable à l’inscription. En cas de mauvais temps, la course sera remise à une date ultérieure.
Course à pied. Les championnats du Nord se sont déroulés à Calais. Voici les résultats : 100 mètres 1er Malfait RCR, 2e Catteau RCR, 3e Frasez RCR. 110 mètres haies : 1er Catteau 2e Jénicot RCR 3e Seynave UST. 800 mètres : 1er Deleurence USC 2e Frasez RCR 3e Bandeville RCA). 1500 mètres : 1er Deleurence USC 2e Dejaegere RCR 3e Thiébault RCC. 400 mètres : 1er Malfait RCR, 2e Frasez RCR 3e Voyeux ISL. 400 mètres haies : 1er Catelain UST, 2e Nys RCR 3e Ferrand USC. Lancement du poids : 1er Scrépel RCR, 2e Catteau RCR, 3e Holmes RCC. Lancement du disque : 1er Scrépel RCR 2e Nys RCR 3e Catteau RCR. Saut en hauteur : 1er Lees ISL, 2e Jénicot RCR et Holmes RCC.
Natation. Racing Club de Roubaix. Tous les membres sont priés de se trouver aux Bains Roubaisiens à 7 heures du soir. Grande réunion de la section qui commencera par des courses de 50 mètres handicap. La commission a été heureuse de constater un progrès très sensible chez plusieurs des nouveaux membres et a l’espoir de pouvoir engager plusieurs nageurs dans les championnats du Nord. Les équipes de water polo I et II suivent un entrainement sérieux et les séances du jeudi soir sont toujours très intéressantes. Amendes, retard : 3 francs, absence 5 francs.
Escrime. Plusieurs membres su Stade Roubaisien ayant formé une section d’escrime sous la direction de M. Adam, prévôt, les membres du Stade Roubaisien qui désireraient en faire partie sont priés de donner leurs noms et adresses à M. Kremer, président de la section d’escrime. Récemment, par une soirée splendide a eu lieu au terrain du Stade Roubaisien (Parc Cordonnier) une séance d’entrainement à l’épée dans laquelle se sont particulièrement distingués MM. Lagage, Kremer et Adam.
Course à pied. Le RCR envoie trois compétiteurs aux championnats de France : MM. A. Scrépel, lancement du poids, G Malfait 100 mètres et 400 mètres, JF Catteau, 110 mètres haies et saut en longueur. Malfait emporte la victoire sur 100 mètres, et fait deuxième sur 400 mètres.
C’est depuis quelque temps pour nous le rendez-vous incontournable du patois et de la bonne humeur. Un jeudi par mois nous nous retrouvons au centre socio-éducatif de Wattrelos pour prendre une bonne tranche de rires et de plaisir. Et voilà que le 25 avril dernier, Nou Parlache fête ses vingt ans et nous concocte un spectacle spécial !
En 2003, l’excellent joueur de bourle et spécialiste de la garlouzette Christian Ladoë se voit confier la promotion des traditions du coin : les jeux anciens et la langue picarde. Au départ, il propose ses services dans les clubs et les foyers logement, mais ça n’a pas pris. Alors, avec son camarade Francis Delcourt, ils ont pensé à un atelier sous forme de cabaret. En avril 2004, le premier atelier patoisant Nou parlache est proposé à la Maison de l’éducation permanente. Il y avait 37 personnes, dont 12 intervenants et pas mal d’élus, se souvient Christian. Mais le jour choisi pour l’atelier ne convient pas : le mercredi, les aînés gardent leurs petits-enfants. Du coup le mois suivant, on a fait ça un jeudi et il y a eu 57 personnes. Le succès est au rendez-vous et la MEP va vite devenir trop petite pour contenir tous ceux qui veulent assister à l’atelier. Du coup, il a fallu opérer une nouvelle adaptation : l’atelier sera transféré au CSE pour sa 17e édition. Là, les chiffres de fréquentation continuent de grimper jusqu’à atteindre le plafond de 500 entrées. Aujourd’hui, l’atelier accueille désormais chaque mois une moyenne de 300 personnes.
À la manœuvre, on trouve Christian Ladoë, l’un des fondateurs de l’atelier Nou Parlache, accompagné par son acolyte Francis Delcourt. En 2003, ce sont eux qui ont lancé ce rendez-vous, avec le soutien de la ville : « Le public a tout de suite été au rendez-vous », se souvient Christian, avec une pensée émue pour le troisième chansonnier de l’équipe, Jacques Viger, décédé depuis. Jacques Viger, Francis Delcourt, Valentin et Christian Ladoë ont aussi porté l’atelier grâce au succès de la troupe des Copés in Deux, qui beaucoup tourné durant 10 ans.
L’atelier Nou parlache fait donc 300 entrées chaque mois, tandis que d’autres ont disparu comme à Wasquehal, ou vivotent comme à Roubaix, Leers, Lys ou Tourcoing. Comment expliquer cela ? Peut-être par la capacité d’adaptation des intervenants. « Pour survivre, il faut capter un public nouveau, car nos aînés qui étaient familiarisés avec le patois disparaissent. Il y a une évolution à faire, sinon, on meurt », analyse Christian Ladoë.
Mais celui qui a la chance d’en faire un métier ne jette la pierre à personne : « Nous avons la chance de pouvoir compter sur le noyau dur des Copés in deux, où il y a des jeunes ! » relève Christian Ladoë, faisant référence à ses fils Valentin et Jonathan, mais aussi à Joséphine Delannoy et Baptiste Polite, qui ont tous moins de 30 ans ! Du coup, les thèmes abordés dans les sketchs et les chansons permettent d’emporter le rire d’un public lui aussi plus jeune.
Et avec Francis Delcourt, nous formons un couple proche du public entre les interventions, je crois que les gens aiment ça aussi », ajoute Christian. Aujourd’hui, l’atelier Nou parlache attire des spectateurs de toute la métropole et pas seulement de Wattrelos. Certaines pointures ont rejoint le groupe d’intervenants, comme le Belge Pierre Noël ou Christelle Lemaire, tous deux primés en langue picarde. Longue vie à Nou Parlache !
De 15h à 17h les jeudis 11 janvier, 8 février, 21 mars, 25 avril et 23 mai 2024Au Centre Socio-Educatif, rue Georges Delory à Wattrelos
En 1937, les fêtes du Grimonpont se déroulèrent les 28, 29 et 30 août, avec le programme suivant. Samedi 28 août à 17 heures 30 course à la valise, 18 heures 15 concours du costume le plus excentrique, formation du cortège et installation de la Muse, avec la participation de la société de bigophones Les Philanthropes. On apprend que la Symphonie Bernard donnera une audition à partir de 15 heures le samedi et ce concert constituera l’ouverture des festivités.
Dimanche 29 août, à 7 heures réveil par une salve d’artillerie, à 9 heures 30 match de football, deux équipes de novices, une pour chaque rive du canal, s’opposent, la rive gauche l’emporte sur la rive droite. À 15 heures ouverture du concours international de pêche, doté de 2.500 frs de prix. À partir de 16 heures 30 jeux sur l’eau et grande fête de natation avec la participation du Sport Ouvrier Roubaisien. Courses de vitesse, course aux canards, démonstration de sauvetage et une épreuve comique. Suit un match de water polo. À 20 heures bal public avec le concours du Jazz franco-italien.
Lundi 30 août, vers 18 heures course au sac et divers jeux populaires (jeu de ciseau, course aux œufs) pour clôturer la fête.
Pour le concours de pêche, le droit d’inscription est de 4 frs et la durée du concours est de 1 heure 30. Concours à la plus lourde pêche, un point par gramme, règlement habituel des concours de Roubaix. Les pêcheurs qui le désireront pourront moyennant une mise supplémentaire de 1 fr concourir pour la coupe qui sera attribuée au détenteur du plus gros poisson pris pendant le concours. Les inscriptions sont reçues chez M. Albert Desmet siège des Pauvres Pêcheurs Leersois 1 rue de Wattrelos à Leers. Les adhésions peuvent être également données aux sièges des sociétés de pêche. Celles de dernière heure seront reçues chez M. Delavallée à Leers-Grimonpont. Tirage au sort à 10 heures et distribution des numéros à 14 heures 30 chez M. Delavallée. Pesage chez Melle Leroy et chez M. C. Bourse. Remise des prix à 17 heures 30 chez M. Henri Deronne.
Le concours de pêche réunit 404 pêcheurs. M. Albert Brun de la fine ligne roubaisienne remporte la palme avec quatre poissons totalisant 500 points. M. Cyrille Lemaire des Poissons Rouges a pris le plus gros poisson 478 grammes et M. Julien Naert en a pris onze. Le palmarès nous permet de connaitre le nom des sociétés participantes : la fine ligne roubaisienne, les poissons rouges, le brochet argenté, la tanche d’or, l’amicale de Tourcoing, les Poissons Blancs de Wattrelos, les Amis du Beau Dimanche, les Petits Pêcheurs.
Le comité organisateur était composé de MM. Vandenbrouck, Guilleme et Mme Guillerme (de gauche à droite, assis sur la photo). Debout MM. Deronne, Antoing, Delavallée, Bourse et Verhelt (de gauche à droite).
Le 25 septembre 1937 on procède à l’inauguration d’une nouvelle salle de cinéma au Crétinier. Elle se trouve au milieu de la rue de Tourcoing (aujourd’hui la rue Saint Vincent de Paul), en plein centre du populeux quartier du Crétinier à Wattrelos. C’est un splendide cinéma, dénommé le Crétinier Palace, présentant de nombreuses qualités d’esthétique, de sécurité, d’hygiène et de confort. Il est l’œuvre de l’architecte Adrien Moerman. À cette soirée d’ouverture étaient présents plusieurs personnalités de Wattrelos et des environs et de nombreux invités. La Philharmonie du Crétinier exécuta plusieurs morceaux qui furent très appréciés. Les spectateurs assistèrent ensuite à la projection de plusieurs films. Cette séance inaugurale démontra la perfection des appareils cinématographiques. Un vin d’honneur fut servi aux invités.
Les artisans qui collaborèrent à la construction de l’édifice sont les suivants : le gros œuvre fut confié à l’entreprise Augustin Léon Masquilier de Tourcoing, et notamment le beau travail de la tribune en béton armé. Les établissements Beuque et Roubaix Tourcoing 23 rue d’Amsterdam à Tourcoing se sont occupés de la charpente métallique et de la ferronnerie d’art. Les voutes, voussures et toute la décoration intérieure traitées au staff, offrent un aspect plaisant. Ce travail soigné est l’œuvre de la maison Louis Allard 24 rue Notre-Dame à Roubaix dont l’excellente réputation pour ce genre de travaux est le fruit d’une longue expérience. Les travaux de carrelage et de parquets ont été réalisés par la maison Dermaux et fils 63 rue de la Cloche à Tourcoing, toujours qualifiée pour mener à bien et dans les plus brefs délais les travaux qui lui sont confiés. Pour les travaux de plomberie, (canalisations, installations sanitaires et postes d’incendie) c’est la maison Robert Henry 20 boulevard de l’égalité à Tourcoing qui a mis en œuvre ses qualités techniques et mis en relief sa très juste conception de l’art sanitaire. Choix particulièrement heureux que celui de la maison Lemahieu frères 37 rue du Crétinier à Wattrelos pour l’installation électrique. L’éclairage indirect est du plus bel effet. La peinture a été exécutée par la société Le Projet 22 boulevard de l’égalité qui possède un personnel spécialisé et un matériel adéquat pour ce type de travaux.
Les fauteuils présentent un aspect confortable, avec un cachet d’élégance et de modernisme. Les établissements Rompais frères, Marquilly et Cie à Harnes dans le Pas de Calais sont spécialistes dans l’agencement général des théâtres. La projection et la sonorisation ont été réalisées par la maison Nurbel à Lille, place de la République.
Boxe. Contre de sixte de Roubaix. Plusieurs adhésions sont déjà parvenues au local pour la section de boxe française dirigée par l’excellent professeur roubaisien M. Henri Lorthiois. Les jeunes gens désirant y être inscrits peuvent se présenter au local de la société 109 rue d’Inkermann.
Hockey. Championnat du nord (2e série). L’équipe seconde du Racing Club de Roubaix a battu l’équipe seconde de l’Iris Stade Lillois sur le terrain de l’Union Sportive Tourquennoise. C’était le quatrième match que ces deux équipes jouaient pour le titre de champion du nord. L’équipe roubaisienne est composée de : But R. Vallet, arrières Gobinet (cap), Duthoy ; demis A. Renaux, Froidure, Machoulas ; avants Colette, M. Vandendriessche, Bossut, Perche, Rys.
Football. Challenge international du Nord. La finale s’est déroulée par un temps épouvantable sur le nouveau et superbe terrain du sporting club Tourquennois rue de Varsovie à Tourcoing. Malgré la pluie, un public aussi nombreux qu’élégant est présent. La finale oppose l’Union Saint Gilloise (Bruxelles) à l’United Sports de Paris. Les belges l’ont emporté par 5 buts à 0.
Cyclisme. La course Paris Roubaix au vélodrome roubaisien va réunir un certain nombre de champions parmi lesquels Emile Pagie, Léon Gorget, le tourquennois Catteau, Paul Trippier, Henri Cornet et le petit roubaisien Cruppelandt, Proy et Colsaet, le belge Samson, Beaugendre. Les redoutables pistards que sont Petit Breton, Oscar Lepoutre et le belge Vanderstuypft se mettront sur les rangs pour remporter cette épreuve de 265 kms. De nombreux outsiders seront présents. Les portes du vélodrome ouvriront à neuf heures et il ne sera pas délivré de carte de sortie. Un buffet restaurant chaud et froid sera ouvert toute la journée du 15 mai.
Course à pied. La course pédestre Roubaix Forest et retour a réuni cinquante partants et a obtenu un grand succès. Le départ a été donné à trois heures chez Mme Houckenooghe 25 rue Jouffroy à Roubaix au milieu d’une foule nombreuse. Voici le classement : 1er Rohart Donat, 2e Léopold Bouquet, 3e Jules Dubar, 4e Adolphe Petit. Pour les moins de 18 ans, 1er Louis Desbarbieux, 2e Victorien Craye, 3e Ducarin.
Cyclisme. La course Paris Roubaix sur piste a vu la victoire de Petit Breton. Cette épreuve sans entraîneurs a été favorisée par le beau temps. La vitesse moyenne fut de 34 km/h. Classés ensuite Vanderstuyft et le jeune Cruppelandt (il a 17 ans). À noter qu’Emile Pagie s’est marié la veille et est arrivé au vélodrome en redingote, chapeau haut de forme et cravate blanche. Il a bien vite enfilé le maillot de course. Il y avait 22 partants.
Course à pied. Au cours de la réunion cycliste du vélodrome roubaisien a eu lieu un match pédestre entre Missant le champion roubaisien et Rohart Donat remplaçant Prévost le coureur parisien blessé. Deux manches sont courues sur 1000 et 5.000 mètres, remportées par Missant.
Cyclisme. Course Roubaix Armentières. Le départ a été donné au Pont Saint Vincent de Paul à Roubaix. Cinquante cinq partants ont pris part à la course de 55 kilomètres. Voici l’ordre des arrivées : 1er Paul Semet, 2e Eugène Plateaux 3e Jean Abry.
Sur cette photo aérienne de 1960, on peut distinguer l’ancien emplacement du dépôt de tramways, dont les portes s’ouvraient sur la rue de Lys, avec un bâtiment restant le long de la rue du Maréchal Leclerc.
Au début de l’année 1962, la Maison Roubaisienne a déjà lancé un grand chantier de 26 maisons sur l’emplacement de l’ancien dépôt des tramways à ce moment disparu. Il n’en reste à vrai dire qu’un grand bâtiment longeant la rue Maréchal Foch, qui sera lofté de manière contemporaine.
Le chantier de la maison roubaisienne s’étend donc de la rue du Maréchal Leclerc à la rue de la Lys et nécessitera l’ouverture de plusieurs rues, dont la décision sera prise le 30 mai 1964. Venant de la rue du Maréchal Leclerc, il y a d’abord la rue Colbert qui forme la voie principale du lotissement sur laquelle viennent se joindre la rue Émile Zola sur la droite, formant anneau, la rue Racine et une petite rue, la rue Voltaire. La rue Colbert et la rue Racine donnent dans la rue de la Lys. C’est un nouveau quartier qui s’est construit en quelques années.
Il y a des personnes dont le parcours de vie a pu marquer la mémoire d’une ville. C’est le cas de Paul Jacobs. Né en 1873 à Château l’abbaye, une petite commune du valenciennois, Paul Jacobs vient s’installer à Roubaix où il exerce la profession de menuisier. Il se marie le 6 février 1907 avec Alphonsine Poulin et il est alors à la tête d’une fabrique de machines à lessiver et tonneaux mécaniques qui se trouve basée au n°298 du boulevard Beaurepaire.
Il vient ensuite s’installer à Wattrelos et poursuit la fabrication de ses machines à laver. Il sera l’inventeur de la lessiveuse La Merveilleuse. À la naissance de son fils Paul le 9 septembre 1910 il est encore menuisier et domicilié 236 rue Carnot, de même à la naissance de son deuxième fils Georges le 13 août 1912, et à la naissance de sa fille Lucienne en 1913.
Après la première guerre mondiale, il est démobilisé en 1919. Le 22 décembre, le Journal de Roubaix annonce par une simple ligne la réouverture du Cinéma du Laboureur, matinée dimanche à 2 heures et soirée à six heures. Programme nouveau. Cette salle a donc été créée par Paul Jacobs avant la guerre, au n°236 de la rue Carnot. Le programme du cinéma du Laboureur de l’époque alterne des films patriotiques, des images d’actualité et des programmes plus divertissants. Cinéma du Laboureur, Wattrelos. Mercredi et jeudi matinée à 2 heures, soirée mercredi à 6 h. Programme français : Le héros de 1918, Ne touchez pas au drapeau. Et d’autres vues nouvelles.
Le succès rencontré l’amène à augmenter le nombre de ses séances. Matinée dimanche, lundi, jeudi à 2 heures, soirée dimanche à 6 h. Programme français : Kit ou l’homme qui est resté chez lui, grand drame d’espionnage Mourir pour la Patrie et d’autres vues très intéressantes. Le 12 janvier : grandes séances de cinéma : Guerre de 1870-1871 ; Jacques l’honneur ; l’Entrée de MM. Clemenceau et Poincaré à Strasbourg et d’autres films nouveaux. Matinée à 2 h les dimanche, lundi, jeudi. En soirée le dimanche à 6 h. Programme français. Toutes les soirées de la semaine magnifique programme anglais.
En 1926, il ne s’agit plus simplement de cinéma. La publicité dans le journal indique : Cinéma-Bal. Il y a donc toujours des séances de cinéma mais également un grand bal animé par deux orchestres. Car Paul Jacobs aimait le cinéma, le chant et le théâtre. Il a d’ailleurs longtemps fait partie du faisait partie du Choral Nadaud dont il fut un premier baryton1. C’est l’époque où l’on développe de véritables lieux de loisirs, les plus célèbres étant le Fresnoy de le Colisée de M. Deconninck et le Casino de M. Gheldorf. Paul Jacobs fit ainsi de son établissement un endroit très couru à Wattrelos, il fut le premier avant que d’autres suivent son exemple le Pax rue St Joseph, la salle de la Concorde rue de Lisieux.
Le Ciné Bal Jacobs fit donc les beaux jours du Laboureur par l’organisation de fêtes et d’un grand bal permanent avec des séances de cinéma toujours variées. Il suivit la tendance au moment de l’arrivée du cinéma parlant en s’équipant pour l’occasion.
Dans les années trente, on parle du Dancing Jacobs avec bal le dimanche et séances de cinéma dans une salle bien chauffée. Le Bal Jacobs à Wattrelos vantait sa piste, son ciné et son orchestre !
En 1940, signe des temps, le ciné bal Jacobs devient le Dancing Ciné Métro, avec les mêmes ingrédients de spectacle. La guerre interrompra les séances et sonnera le glas du cinéma. Un supermarché prendra la suite. Paul Jacobs nous a quittés en mars 1955.
On lira la suite de l’histoire avec l’article intitulé le Supermarché du Laboureur
Les allemands à Leers du 22 août 1914 au 11 novembre 1918, édité le 19 octobre 1919 en l’anniversaire de la délivrance de Leers, chez Desclée De Brouwer & Cie, imprimeurs de l’Evéché.
Si son Histoire de Leers parue en 1905 était un véritable livre d’historien et d’érudit, le livre de l’abbé Monteuuis sur l’occupation allemande à Leers est un véritable témoignage qui se présente comme un journal de guerre relatant les difficiles heures de cette période. L’abbé a cru bon de publier ses notes de guerre, et ce journal est écrit en face des réalités et sous l’émotion des événements.
Son livre se découpe en grands chapitres respectant la chronologie des événements : tout d’abord l’invasion, qui relate l’arrivée et le passage des allemands. Puis l’occupation, chapitre dans lequel l’abbé rencontre le Commandant Hofmann après que celui-ci ait réquisitionné son église pour réunir ses soldats. Il lui demande de pouvoir emprunter le tramway pour faciliter son ministère auprès des malades. Ce qui lui est refusé, car le chef de l’étape estime que ses pires ennemis ce sont les prêtres !
« Je comprends votre désir et je trouve que vos motifs sont raisonnables. Mais je ne puis accorder aucune faveur à vous autres, prêtres, car nos pires ennemis, ce sont les prêtres. Ce sont les prêtres qui refusent de se soumettre à l’autorité allemande. Ce sont les prêtres qui défendent de travailler pour les allemands. Ce sont les prêtres qui favorisent la fuite des jeunes gens. Ce sont les prêtres qui reçoivent les nouvelles de France et qui organisent la télégraphie sans fil ».
Puis ce sont les réquisitions, à domicile, dans l’église, chez les commerçants, chez les fermiers. Il y aura aussi des réquisitions dans les fabriques, les impositions à la commune avant que les allemands ne pensent à réquisitionner des hommes, ouvriers civils et brassards rouges.
Un chapitre suit qui porte sur la vie dure et chère avec le froid, la faim. Il évoque le ravitaillement hispano américain, et le prix des denrées, jusqu’aux prix invraisemblables de 1918. Il dit comment on communiquait avec la France et la famille. Il fait ensuite le bilan de son action pastorale, et définit la mission du pasteur pendant la guerre.
Un premier post-scriptum est écrit du 13 septembre au 24 octobre 1918, au moment où l’on croit que la guerre tire à sa fin. Un deuxième post-scriptum du 24 octobre au 11 novembre décrit l’utilisation des gaz asphyxiants et aveuglants par les allemands qui continuent à bombarder Leers du haut du Mont Saint-Aubert où ils se sont repliés. Ce seront les heures les plus tragiques pour les leersois et les leersoises. Il conclut sur l’armistice et la paix déclarée le lundi 11 novembre.
Un dernier appendice est rédigé pour les éloges funèbres des soldats, prisonniers et ouvriers civils.
Ce livre est un document précieux et essentiel pour comprendre le calvaire qu’a subi Leers pendant la première guerre mondiale, d’autant plus important qu’il a été rédigé de l’intérieur et en temps réel, ce qui en fait un témoignage irremplaçable.
Je tiens à remercier ici chaleureusement l’ami qui m’a offert ce livre et m’a ainsi permis de prendre connaissance d’un témoignage que je désespérais de pouvoir trouver un jour.
Cyclisme. On prépare la 9eme édition de la course Paris-Roubaix. Un concours de pronostics est lancé sur qui sera vainqueur et le temps qu’il aura mis. Le pronostic le plus juste recevra une superbe bicyclette La Française (marque Diamant) avec tous ses accessoires, offerte par la maison Debeuf-Couvreur et actuellement exposée au 68 rue de la Gare à Roubaix. Le programme de la réunion encadrant l’arrivée du Paris Roubaix est le suivant : match pédestre, course pédestre avec handicap de 5.000 mètres, course cycliste amateurs, course internationale pour professionnels. Les places pour l’entrée au vélodrome se retirent au bureau du vélodrome, 1 rue de la gare à Roubaix.
Football. Grande rencontre prévue pour le lundi de Pâques entre le South London Football club et le Racing Club de Roubaix. Les anglais l’emportent sur le score de sept buts à un.
Cyclisme. Aucouturier remporte la 9e édition de Paris Roubaix au sprint devant César Garin. Le troisième est Pothier et tous trois montaient une machine de la même marque : la Française marque Diamant confirmant ainsi les belles performances réalisées avec Maurice Garin dans Paris-Bordeaux, Paris Brest et le tour de France.
Football. Challenge international du Nord. Sur le nouveau terrain du Sporting club de Tourcoing, rue de Varsovie, la demi-finale va opposer le Racing Club de France au Racing Club de Roubaix. Pour cause d’incompatibilité de calendrier le Racing Club de France se désiste.
Hockey. Championnats du Nord (USFSA). L’Iris Stade Lillois a remporté une double victoire en battant le Racing Club de Roubaix par deux buts à un. L’ISL est donc champion du nord première série et jouera la finale du championnat de France contre le champion de Paris.
Escrime. La fête d’escrime qui a eu lieu lundi dernier à la salle de la Société Artistique a obtenu le succès prévu. La présence de l’escrimeur sicilien San Malato et du professeur Spinnenwyn de Paris avait attiré beaucoup de monde. Autres participants : le professeur lillois Riant et le lieutenant au 51e de ligne Nicolle, Emile Nys de la salle Dubar de Roubaix, Herpin professeur à Lille, Victor Fort professeur à Roubaix Guillermin adjudant maître d’armes au 43e de ligne.
Football. Championnat de France. Match à Amiens entre les équipes secondes du Racing Club de France et du Racing Club de Roubaix. Les roubaisiens l’emportent sur le score de quatre buts à deux. Ils sont champions de France.
Cyclisme. Réunion populaire au vélodrome roubaisien. Programme : course de vitesse sur 1000 mètres, course de demi-fond (20 kms). Les engagements pour ces deux épreuves réservées aux amateurs libres seront reçus au bureau du vélodrome roubaisien, 1 rue de la Gare à Roubaix. Le programme sera complété par un match d’entraînement entre le stayer lillois Oscar Lepoutre et le champion roubaisien Jean Marcelli. Première manche sur 5000 mètres, seconde manche sur 15000 mètres, la belle s’il y a lieu sur 10000 mètres. Le prix des places : du côté gauche 30 centimes, du côté droit (premières et tribunes) 50 centimes.
Football. Finale du championnat de France. À Lille, sur le terrain de l’Iris Stade Lillois, l’United Sports Club de Paris rencontrera le Racing Club de Roubaix, tenant du titre pour les deux dernières années. L’équipe du Racing Club de Roubaix : But : Renaux, arrières Scott, Maurice Dubly, demis : Dubrulle, Léon Dubly, André Dubly, avants : Géo Hargrave, Renaux, François, Jénicot, Perche.
Football. Le Club Français vient à Roubaix matcher le Stade Roubaisien sur le terrain du Stade Roubaisien Parc Cordonnier au Pont Rouge. Les équipes secondes de ces clubs se rencontreront également le même jour. Pour les équipes secondes, le Club Français gagne sur le score de un à zéro. Pour les équipes premières, c’est le Stade Roubaisien qui l’emporte sur le score de trois à zéro.
Football. Le Racing Club de Roubaix est champion de France pour la troisième fois après avoir remporté la victoire par quatre buts à deux sur l’United Sports Club de Paris. Les parisiens ont mené deux à zéro avant que les roubaisiens ne reviennent avec un but de Jean Dubrulle, le jeu se durcit mais Hargrave marque sur corner un second but pour Roubaix. Les deux équipes sont à égalité après vingt minutes de jeu. À la mi-temps, égalité. À la reprise le jeu reprend toujours aussi dur. Jénicot marque un troisième but pour Roubaix et peu de temps avant la fin Perche va inscrire un quatrième but.
Cyclisme. Une course Roubaix Armentières aller et retour soit 50 kms est organisée par M. Charles Crupelandt, chez M. Vanspeybrouck rue de l’Alma 46 Roubaix le dimanche 16 mai. La course est ouverte aux amateurs libres n’ayant jamais gagné de premier prix.