Novembre 1900

Football : match décevant entre le RCR et l’UST, pluie, nombreux blessés. Le RCR gagne 3-1.

Joseph Charlemont Art de la Boxe Française Et de la Canne: Nouveau Traité Pratique Et Théorique. Paris. Domaine public

Boxe : le maître Charlemont est à Roubaix à l’invitation du professeur Jean Desruelles. Cela se déroule à l’hippodrome où Charlemont et Desruelles font ensemble un assaut de canne et un assaut de boxe française. Gustave Sandras champion du monde de gymnastique, le lieutenant Sée et JJ Renaud escrimeurs d’élite sont également au programme, ainsi que les haltérophiles Deroubaix et Jules Lesauvage. La partie comique est réservée au Broutteux.

Victor Castérès https://jossavate.com

L’Union des sports athlétiques organise une grande fête de bienfaisance le 11 novembre au profit des blessés des armées de terre et de mer. Elle se déroule dans la salle de la Société Artistique sous la présidence d’honneur de M le commandant Dubrulle, chevalier de la Légion d’Honneur. Escrime, boxe, gymnastique, athlétisme et lutte sont au programme. Victor Castérés l’émule de Charlemont sera présent.

Le wattrelosien Dhulst remporte la course Lille Templemars.

Raoul le Boucher en pleine action doc Gallica

Match de lutte entre le champion russe Pytlasinski et Raoul le boucher organisé par l’Union des sports Athlétiques de Roubaix dans la salle artistique rue de l’alouette.

Eugène Nizette, l’un des fondateurs de la société de gymnastique La Roubaisienne est conduit à sa dernière demeure par l’ensemble des gymnastes de la société. Parmi les anciens, Clément Florin, Henri Valcke, Jean Frère, Paul Ducatteau tenaient les coins du poële. Lucien Mouraux président et Paul Durand membre du comité les accompagnaient.

Maurice Garin doc wikipedia

Maurice Garin confirme auprès du Journal de Roubaix qu’il est et restera installé boulevard de Paris 17, la société La Française lui ayant renouvelé sa confiance.

Le Maire de l’Epeule

Une place du quartier de l’Epeule porte désormais son nom, mais qui était donc Victor Vandermeiren ?

Victor Vandermeiren est né à Croix le 6 mars 1915 d’un père chauffeur et d’une mère soigneuse. De profession comptable, il aime à rendre service et son plaisir est de faire plaisir. Il habite 184 rue de l’industrie à Roubaix. Pendant toute sa vie, il mettra ses talents d’organisateur et de conseiller au service des gens de son quartier.

Très jeune il s’occupe de l’organisation des loisirs : en 1933, il est secrétaire de la section de basket de l’amicale des arts, il est aussi l’adjoint de son père, alors capitaine de route à la section cyclotouriste du Nord Touriste, pour l’organisation des itinéraires de randonnées.

Il était volontiers facétieux Photo NE

Il fait son service militaire en Moselle au 168e RI, après ses classes il est sergent et il participe à l’organisation du foyer du soldat. En 1939, au moment de la déclaration de guerre, il est affecté comme sergent chef comptable. Fait prisonnier, il connaît la captivité dans le camp du Limbourg où il se signale par l’organisation de tournois de football, de basket. Il fait ses débuts de speaker au stalag dans un spectacle de variétés monté avec des gars du nord.

Rentré de captivité, il devient commerçant dans le quartier de l’épeule. Il est sollicité par le directeur de l’école de la rue Brézin qu’il fréquenta pour remonter l’amicale des anciens élèves. Il organise bals, kermesses, excursions, arbres de Noël. Il favorise l’arrivée du cinéma à l’école et organisa le foyer Van Der Meersch inauguré en présence de Mme Van Der Meersch, mère de l’écrivain, également ancien de l’école.

Parallèlement il participe à l’UCEA (union commerciale de l’épeule alouette) dès sa remise en marche de 1947, il en sera le vice président de 1950 à 1959. Il participe à toutes les organisations des manifestations sportives et musicales du quartier. Il devient ensuite secrétaire du comité d’entraide des fêtes de l’épeule alouette trichon en 1952. Il est un des éléments fondateurs des 28 heures à la marche de Roubaix dont il deviendra le speaker attitré.

Il n’est plus commerçant en 1959 mais son activité d’organisateur se poursuit. Secrétaire du comité des fêtes et d’entraide de l’épeule alouette trichon, il participe à la création de réalisations qui obtiennent un grand succès, comme les six jours de trottinettes, le rallye automobile, le critérium cycliste en nocturne. Il est également secrétaire du Kart club roubaisien depuis sa fondation en 1959.

Médaillé de la jeunesse et des sports Photo NE

Secrétaire de la section du Nord Touriste depuis 1960, membre du comité directeur des festivités de la ville, membre du comité de la section épeuloise des anciens combattants, il est partout sur la brèche. Il est de bon conseil et ses avis sont appréciés. Commissaire aux comptes de l’OMS (office municipal des sports) depuis sa création en 1965, il est l’un des membres fondateurs du comité de jumelage de Roubaix Europe dont il est un administrateur et un conseiller technique.

Il appartient depuis 1963 à l’Harmonie des anciens et jeunes soldats musiciens français, dont il est le vice-président en 1965, et au populaire orchestre des Bleus Sarraus. Ardent propagateur de l’art musical, il sera fait chevalier des arts, sciences et lettres. Il est déjà commandeur du mérite philanthropique, croix du mérite humanitaire et croix du dévouement civique !

Photographié par Guy Sadet

Celui qu’on appelait affectueusement le maire de l’épeule était capable, selon son ami André Diligent, des pires coups de gueule (et puis) on redevenait amis comme si de rien n’était. Il avait une réputation de blagueur, de plaisantin, mais il aimait la fête et surtout l’organiser et l’animer. Il nous a quittés en septembre 1997.

Merci à Sylviane Catteau pour sa contribution

Le supermarché du Laboureur

C’est en septembre 1962 que l’ancien cinéma Jacobs dit le Métro est reconverti en magasin. En effet la chaîne des super-marché Libéral vient s’installer rue Carnot à Wattrelos, après avoir ouvert à Lille, Lambersart, Faches-Thumesnil, Quiévrechain, Calais et Armentières. La surface de l’ancien cinéma dancing est adaptée et on y installe les différents rayons suivants : alimentation, boucherie, charcuterie, plats cuisinés, crémerie, volailles, fruits et légumes, vins, confiserie. Auprès desquels on trouvera la droguerie, parfumerie, les articles de vaisselle, linge, chaussures, jusqu’aux disques et aux livres ! Dans les projets de la direction du Libéral, la création d’un stand ressemelage et d’un rayon nettoyage vêtements.

L’entrée rue Carnot du Libéral Photo NM

Le gain de temps et d’argent est l’argument fort du nouveau super-marché qui possède deux entrées : l’une donne sur la rue Carnot, l’autre sur la rue Faidherbe. Six caisses enregistreuses permettent d’éviter les longues attentes de certaines supérettes. Ce magasin Libéral fonctionne en mode libre service et ses prix défient la concurrence à qualité égale. Des cadeaux sont prévus pour remercier et fidéliser la clientèle.

Au cours de l’inauguration du Libéral Photo NM

Lors de l’inauguration, parmi les personnalités on pouvait remarquer MM. Missu père et Pierre et Serge Missu, respectivement président directeur général et gérants des établissements Libéral, ainsi que les représentants de la municipalité, adjoints au maire et conseillers municipaux. Des représentants de la marque Copelait, de l’Indépendante et du Crédit du Nord étaient également présents. Une foule d’acheteurs se précipite dès l’ouverture pour découvrir ce superbe magasin dont la formule de vente se généralise, annoncée comme plus pratique et plus économique dans le souci de « vivre mieux et moins cher ».

Le marché métro en 1966 Photo NE

C’est l’une des transformations de l’ancien cinéma Jacobs qui en connut plusieurs et non des moindres. Ainsi en 1966, l’enseigne a-t-elle déjà changé et le supermarché est devenu le Marché Métro, retrouvant ainsi une partie de son passé. Ravivez vos souvenirs et n’hésitez pas à témoigner !

Raymond et ses frères

S’il est une famille qui a beaucoup donné pour le football roubaisien et en particulier pour le Racing Club de Roubaix, c’est bien la famille Dubly. Le négociant Henri Dubly (1842-1918) et son épouse Hermance Parent (1850-1922) ont en effet eu neuf enfants dont la plupart ont pratiqué ce digne sport. Suivons donc chronologiquement leur descendance et évoquons les souvenirs qu’ils ont pu laisser.

Il faut tout d’abord préciser que ces jeunes gens n’étaient pas que des footballeurs. En effet, une fois la saison terminée, ils s’adonnaient à d’autres activités sportives telles que la course à pied, l’aviron entre autres sports. Ils incarnaient alors la figure des sportsmen, et cela leur valait une condition physique irréprochable.

Léon Dubly photo Bibliothèque Nationale de France

L’aîné, Léon Dubly né le 23 septembre 1874, fut le capitaine de l’équipe du RCR qui fut cinq fois championne de France, en 1902, 1903, 1904, 1906 et 1908. Maurice Dubly né le 17 juillet 1876, fut international, c’était un joueur fort brillant doué d’une force herculéenne. On n’a pas d’information précise sur les cinq suivants : Léon Ernest né le 29 mars 1878 est voyageur de commerce pour la maison parentale, il se marie à Lille en 1904. Paul Louis né le 17 janvier 1880 s’est marié au Havre en 1910. Albert né le 3 septembre 1881 était docteur en médecine. Pierre Raymond né le 13 septembre 1883 était agent de change. Rien de particulier sur André né le 17 novembre 1884. Il est probable que ces jeunes gens sont passés par le RCR avant d’aller construire leur vie sous d’autres cieux.

Par contre Jean Dubly, né le 9 août 1886 à Roubaix, évoluait au poste de défenseur au RCR de 1908 à 1909. Durant cette saison, il connaît sa première sélection en équipe de France de football qui lors des Jeux olympiques de 1908 rencontre l’équipe du Danemark de football le 22 octobre. Les Danois s’imposent largement sur le score de 17 à 1. Il sera équipier de Bradford City lorsqu’il partira s’installer en Angleterre.

Raymond Dubly photo site Le Ballonrond.fr

Puis sans doute le plus connu, Raymond Dubly né le 5 novembre 1893, le cadet de la fratrie. Il pratique le football en Angleterre de 1909 à 1910 à Uckfield FC durant ses études. De retour en France, il rejoint le club de ses frères en 1911 : le Racing Club de Roubaix. Il s’impose rapidement comme un titulaire de l’équipe première. L’USFSA le sélectionne dès 1911 pour affronter la Bohème. Raymond Dubly comptera 31 sélections en équipe de France entre février 1913 et mai 1925 pour 4 buts et 16 passes décisives. En plus de ces matchs « officiels », il convient d’ajouter les Jeux Interalliés et les tournées de l’équipe de France restées officieuses en Yougoslavie (1921) et en Norvège (1922). Dubly était alors capitaine des Bleus.

Un Jules Dubly était membre de l’Union Sportive Tourquennoise, autre grand club de l’époque. C‘était sans doute un cousin. On imagine sans peine une équipe spécifiquement Dubly, n’était-ce la différence d’âge entre les membres de la fratrie.

Octobre 1900

Cyclisme : le Grand Prix de Roubaix au vélodrome roubaisien. C’est le départ des séries. Les amateurs de Roubaix et de la Région sont privilégiés car ils pourront voir s’affronter les deux premiers sprinters du monde, Jacquelin et le hollandais Meyers. Les portes du vélodrome seront ouvertes à une heure et un service d’omnibus et de tramways fonctionnera toutes les cinq minutes.

Edmond Jacquelin Dessin JdeRx

Escrime : l’union des sports athlétiques a organisé dimanche dernier une séance intime qui a remporté un franc succès. Les assauts ont été organisés par l’excellent professeur Dubar, ils ont opposé MM Léon Poissonnier et André Desreumaux, L. Cresson et René Dubrulle, H Cresson et Georges Schiller, A. Valcke et Jean Dubrulle. Les exercices d’athlétisme ont eu leur part de succès avec Achille Scrépel qui a soulevé toute la série des poids jusque 110 kilogs. Un jeune athléte, Monsieur Boussier, s’est également distingué. Pour terminer le programme, une partie de lutte s’est déroulée entre MM Dewas et Desmet. Les spectateurs se sont retirés enchantés.

Le vélodrome de Barbieux CP Méd Rx

Cyclisme : la reprise possible du vélodrome roubaisien. Suite à la liquidation judiciaire de la société anonyme du Vélodrome Roubaisien, Me Buns, huissier, procédera le lundi 12 novembre prochain à la vente aux enchères publiques de tous les bois dépendant de la construction des arènes et de tous les bois et objets mobiliers et matériel du Vélodrome. On parle d’une nouvelle société composée de sportsmen acharnés qui se formerait pour empêcher la disparition irrémédiable de la piste.

Football : sur le terrain du RCR, match comptant pour le championnat du nord entre les équipes premières du Sporting club Tourquennois et du Racing Club Roubaisien.

Joseph Charlemont

Escrime : la fête du contre de quarte accueillera le champion national de boxe Charlemont. C’est une fête qui est donnée au profit des pauvres et qui se déroule à l’Hippodrome le dimanche 4 Novembre. Le champion du monde Gustave Sandras sera également de la fête. On annonce également la présence du sympathiqe et intéressant « Broutteux ».

Cyclisme : une course Roubaix-Armentières est remise au 28 octobre pour cause de mauvais temps.

Tir : le tir national de Roubaix dont le stand se trouve au n°311 de la Grand Rue a organisé un grand concours le 28 octobre. Ce concours se déroule en deux catégories : les tireurs ayant été classés une fois dans les cinq premiers ou deux fois dans les dix premiers lors des concours fédéraux antérieurs. À Roubaix se trouvent dans ce cas, MM Arthur Desrousseaux, Victor Leclercq, Henri Vandaele et Gustave Vouzelle. La deuxième catégorie comprend tous les autres tireurs.

Un abattoir à Roubaix (fin)

Du centenaire à la disparition

L’abattoir vient de fêter le centenaire de sa construction quand le constat est fait de sa vétusté et de l’impossibilité d’une réfection totale de ses locaux car il est à présent situé quasiment en centre ville. Un projet de nouvel abattoir coûtant trois millions de francs est à l’étude. On pense à l’implanter en lieu et place de l’ancien dépôt de tramways rue de Mascara au Laboureur devenu propriété communale. La voie de chemin de fer toute proche est un argument pour cette implantation. Finalement en 1974, par arrêté du préfet, les abattoirs de Roubaix et Tourcoing sont condamnés, ils ne feront pas partie de la liste des neuf abattoirs du nord qui subsisteront à savoir Dunkerque, Hazebrouck, Valenciennes, Saint Amand, Douai, Avesnes, Maubeuge, Caudry et Lille.

Dernières images de l’abattoir Photo NE

Tous les abattoirs non autorisés doivent cesser de fonctionner au plus tard dans les quatre ans (1978 pour Roubaix et Tourcoing) avec une prime incitative pour fermeture de 334.160 francs. Il est vrai que les tonnages abattus étaient en baisse. Le reclassement du personnel est prévu : 22 personnes à Roubaix iront dans d’autres services, d’autres sont proches de la retraite, d’autres iront à Lille, ce sont principalement des chevillards.

Le lycée professionnel rue Lavoisier Photo VDN

L’abattoir fut démoli en 1978 et on établit sur son emplacement un lycée d’enseignement professionnel, dont la construction démarra en décembre 1978 pour s’achever en novembre 1980. Cet établissement propose aujourd’hui des filières vers un CAP ou un Bac pro dans les domaines de la restauration ou des services à la personne. La fonction de l’établissement jouxtant la Place ayant changé, le nom de la Place en fit autant : elle fut rebaptisée Place Jean Baptiste Clément, du nom de l’auteur du « Temps des cerises » le 28 février 1979.

Le lycée a remplacé l’abattoir plein centre de la photo Vue IGN 1982

Espierre et Mousserie

Après que le CIL ait défini par son bureau d’études en 1953 le type de construction prévu pour la Mousserie, il reste cependant un problème à régler sur le terrain. Il s’agit des travaux de dérivation et de couverture du ruisseau de l’Espierre là où sera bâtie la nouvelle cité de la Mousserie. L’Espierre n’est plus la petite rivière saine et poissonneuse qu’elle fut autrefois. Elle est en effet plus proche d’un égout à ciel ouvert dont les odeurs pestilentielles se répandent régulièrement sur la campagne environnante. Qui plus est, elle déborde souvent, créant des inondations dévastatrices sur tout le territoire wattrelosien.

La Mousserie vue IGN 1950

Selon la presse, le CIL a donc demandé à la ville de participer à ces travaux qui concernent la Mousserie, c’est à dire à la réalisation d’un aqueduc de 658 mètres de long. Le montant est évalué à 59 millions de francs et la quote part de la ville de Wattrelos s’éléverait à 21 millions, celle de la ville de Roubaix à 20 millions, et le solde serait couvert par le CIL qui en assurerait la réalisation technique confiée au service des Ponts et Chaussées. Nous sommes en novembre 1953 et la question est débattue dans une réunion du conseil municipal. Le principe de deux emprunts pour couvrir la participation de la ville est mis au vote. Si tout le monde est d’accord sur l’utillité des travaux, la quote part de Wattrelos est estimée énorme par certains, d’autres exprimant les craintes devant le mécontentement des habitants du Laboureur, également concernés par les débordements de l’Espierre. Le maire répond que ces travaux n’auraient jamais pu être réalisés sur la ville de Wattrelos seule avait dû financer. Une occasion se présente dont il faut profiter.

Vue générale chantier de la Mousserie vue IGN 1957

En octobre, les travaux de la couverture de l’Espierre sont en cours et l’on prévoit l’élargissement du pont des couteaux qui assurera une liaison directe entre le boulevard de Metz à Roubaix et le quartier de la gare à Tourcoing. La couverture de l’Espierre s’effectue sur plus de 600 mètres pour faire de la Mousserie un quartier parfaitement sain. En décembre 1954, le nouvel aqueduc qui remplace le nauséabond riez a été mis en service. Henri Leconte ingénieur des travaux publics de l’État a dirigé la réalisation d’un aqueduc sur toute la largeur de la Mousserie en supprimant ses nombreuses sinuosités. Le but est d’emprisonner sous une voûte de 642 mètres une portion de cours d’eau de 775 mètres, sinuosités comprises. Les travaux commencés le 8 mars 1954 viennent de s’achever. On peut à présent voir le large dos de l’aqueduc à travers le sol bouleversé. L’ouvrage relie le pont des couteaux aux abords de la ligne de chemin de fer que l’on trouve derrière les bâtiments de la Lainière.

La mise en aqueduc de décembre 1954 Photo NE

Cet aqueduc se présente sous la forme d’un vaste couloir rectangulaire de trois mètres de large sur 2,30 m de hauteur. L’Espierre n’est pas le cours d’eau tranquille que l’on suppose, il faut donc anticiper ses colères qui le font s’élever de plus d’un mètre en moins d’une heure ! L’aqueduc a été mis en service au cours d’une cérémonie d’inauguration en présence de MM Albert Prouvost président du CIL, André Lefebvre , président de la société d’HLM « le bien être » et « le bien de famille » qui construit la cité de la Mousserie. Jules Mullié conseiller général, André Thibeau adjoint au maire de Roubaix, Guétemme secrétaire général de la mairie de Wattrelos, M Lancry directeur des travaux municipaux wattrelosiens, et de nombreux autres techniciens. Après que les visiteurs aient pénétré dans l’énorme boyau sous la conduite de M. Leconte, et qu’ils en soient sortis admiratifs des proportions et du gabarit, M. Blondeau chef de chantier donne l’ordre aux ouvriers de pénétrer dans le riez et d’enlever les batardeaux qui forment barrage. Peu à peu les eaux limoneuses de l’Espierre s’engouffrent dans l’aqueduc où elles évolueront désormais.

D’après la presse de l’époque

U.R.S.A.

L’Union Roubaisienne des Sports Athlétiques (U.R.S.A.) a été fondée en 1892 par Edmond Desbonnet, le « père de la culture physique en France »1. Elle fut longtemps basée au 28 de la rue Jeanne d’Arc avant la disparition de la rue pour cause d’urbanisme. Quelques points de repére pour lancer la recherche historique.

Les premiers champions de la belle époque s’appelaient Raoul le boucher ou Constant le marin, noms qui les situaient entre les forains et les sportifs. Ils levaient la fonte et pratiquaient la lutte.

Les champions URSA 1912 Photo JdeRx

Les champions d’avant 1914 s’appelaient Goudnis, Charles Vanwinsberghe, Alphonse Pesez, Liévin Demey, Victor Lefebvre, Pierre Bogaert, Louis Vasseur. Le dernier nom de cette liste est sans doute le plus connu.

Passée la première guerre, l’URSA reprend ses activités et ce sera l’époque des Gaston Buter, Alfred Lounck, Démosthène Faith, Monnet, Léon Vandeputte, Vereecken, Jean Populier et Pierre Allène. La section de lutte compte aussi les César Luc, Charles Pâcome, Desnoullet, Stanys et Théo Drymala. La section haltérophilie est plus nombreuse encore. Citons Legleye, Herbaut, Debuf, Robert Cocheteux. En 1920, signalons deux adhésions importantes : Marcel Dumoulin et Georges Grisagelle.

Trois époques de l’URSA: Louis Vasseur, Charles Pacôme et Marcel Dumoulin Ph Coll Particulière

Tous ces noms vont de pair avec de nombreux titres de champions et des participations à des prestigieuses compétitions, du championnat de France aux Jeux Olympiques. Tout cela sera détaillé avec les portraits des différents membres.

Les champions URSA de 1953 Photo NE

Le comité de l’URSA en 1953 : Démosthène Faith président d’honneur, Marcel Dumoulin président actif, Georges Grisagelle secrétaire, Jean Populier, trésorier. En 1953 l’URSA compte une section haltérophilie, un groupe de judokas et des catcheurs. Le 27 septembre en la salle watremez à l’occasion d’un gala de catch, les professionnels viennent aider les amateurs et l’URSA, reconnu comme le plus ancien club de force de France.

d’après Louis Lampe NE

1Voir notre article à son sujet

U53 à Wattrelos

Il ne s’agit pas d’une histoire de sous marins ni même d’objets volants non identifiés. Il s’agit d’un nouveau type de logement réalisé par le bureau d’études du CIL dans le cadre de la loi Courant, du nom du ministre qui fit voter en 1953 une loi facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement et de l’appareil de production. Le projet U53 est également établi dans la perspective des travaux du quartier de la Mousserie, qui seront adjugés en mai-juin 1953 : 1600 logements prévus sur 50 ha, 30 % collectifs et 70 % de maisons individuelles.

Le type U53 bureau d’études CIL vise à la fois à faire baisser les coûts de production et le prix de la maison. Les portes et fenêtres préfabriquées permettent un achat en nombre qui entraîne une baisse des coûts. Par ailleurs, l’utilisation de l’aluminium en tôle pour les toitures a pour conséquence l’allègement des charpentes ce qui représente de sérieuses économies, avec des matières isolantes de qualité supérieure. Les plomberies et tuyauteries également préfabriquées facilitent une pose rapide, soit 40 % d’économie ! La maison U53 offre une baignoire, un chauffe bain, un évier en grès dans la cuisine.

Le plan U53 publié par NE

Comment se présente un U53 ? C’est une maison d’une architecture un peu différente, avec une toiture en pente très faible, 5 degrés seulement, qui suffit à assurer l’écoulement des eaux, surmontée de cheminées très basses. De larges baies facilitent l’entrée de la lumière au rez de chaussée dans un living room de 18 m² avec une cuisine et la salle d’eau. À l’étage, il y a trois chambres bien éclairées et la maison dispose d’une cave. Le prix de revient d’un U53 a été abaissé à moins de 1.700.000 francs.

Les deux U53 de la rue du Commandant Bossut Photo NM

Des prototypes sont en construction au Brun Pain (Tourcoing) et rue du Commandant Bossut (Wattrelos). Le jeudi 16 février premier coup de pioche sur le chantier de la rue du Commandant Bossut. Neuf semaines après, soit quarante jours de travail ouvrables, deux unités de U53 sont construites. C’est une performance ! Des cinq semaines pour le gros œuvre, il n’en a fallu que quatre, les portes et cloisons ont été posées dès leur arrivée, cloisons mises au point d’après un brevet anglais qui servit pendant la guerre à bord des avions de la RAF. Les plafonds sont constitués par des plaques de 3,60 m, l’encadrement des fenêtres est en alliage d’aluminium absolument indéformable et l’équipement sanitaire se monte comme les pièces d’un véritable meccano.

Les deux maisons U53 de la rue du Commandant Bossut sont ouvertes à la visite dès le vendredi 8 mai. Près de huit mille personnes viendront les découvrir. Le succès est tel que le ministre d’État Édouard Bonnefous ne put y accéder.

Ces modèles de maison sont destinés à la Mousserie et la Tannerie pour un millier d’exemplaires. À la Mousserie il y aura aussi un certain nombre de maisons de type W construites selon le principe hollandais c’est-à-dire comprenant deux logements superposés. on pourra devenir propriétaire en 25 ans (apport initial 50.000 francs, mensualité de 5000 francs).

Square des platanes 1952

Le platane commun est largement utilisé comme arbre d’alignement pour orner les places et les rues, nous dit le dictionnaire. Ce sont des arbres qui supportent bien l’élagage et les conditions de vie en milieu urbain.

Le square des Platanes en 1951 doc IGN

Pas une commune en France qui n’ait son square ou sa rue des platanes. Pour Wattrelos, le square des platanes établit la jonction entre la rue des poilus, et se séparant en deux voies avec vers la gauche l’avenue Henri Carrette, et vers la droite se scinde en deux vers la rue des fossés et une dernière dérivation en impasse. Vu du ciel, ce square présente la forme d’un arbre.

Le chantier de 1952 Doc NE

C’est en mai 1952 qu’on apprend par voie de presse que la société de HLM La Maison Roubaisienne, créée en 1925 et basée rue de Roubaix à Tourcoing, réalise un ensemble de douze maisons le long des voies du square des Platanes. L’article annonce la bonne tenue du chantier. Ces maisons sont placées sous le régime de l’accession à la propriété et seront sans doute occupées en octobre.

Le square des platanes aujourd’hui doc google maps

Elles se répartissent de la manière suivante : deux maisons juste avant la branche gauche qui rejoint l’avenue Henri Carrette. Juste en face trois autres maisons. Puis dans l’impasse formée par le square des Platanes, cinq autres maisons, trois d’un côté et deux de l’autre. Enfin les deux dernières se situent après l’impasse, sur la droite, dans la partie qui rejoint la rue des fossés.

Il n’y a plus de platanes dans le square. De fait on les trouve maintenant sur le terre plein de l’avenue Henri Carrette.