De Leclercq Dupire à l’Espace Carnot

L’industriel roubaisien Leclercq Dupire crée la firme qui porte son nom, mais c’est son fils Louis Leclercq Mulliez qui fonde l’établissement wattrelosien en 1865. Dès 1870, 375 métiers mécaniques sont en activité. La filature de renvideurs fonctionne en 1877, le tissage de draperie en 1893. La teinture et l’apprêt suivront en 1895 jusqu’à l’établissement d’une retorderie en 1910. En 1911, l’entreprise Leclercq Dupire représente 30.000 broches de filature et 1500 métiers à tisser. : articles de doublure, d’alpagas, de robes et de draperie. L’Elephant, marque de Leclercq Dupire est connu mondialement. Cet ensemble industriel de près de 90.000 m² se trouvait rue de Stalingrad (ex rue de l’Industrie) et s’étendait de l’actuelle avenue Mendès-France jusqu’à la rue Carnot.

Les établissements Leclercq Dupire à Wattrelos doc coll particulière

En 1923, Leclercq-Dupire s’agrandit et comprend deux nouveaux sites, l’un à Cysoing pour le piquage, l’autre à Saint-Python dans le Cambrésis pour le tissage. Puis, s’y ajoutent une usine de peignage, construite en 1934, ainsi qu’une usine de tissage à Aubenton dans l’Aisne à partir de 1950. En 1913, la société comptait 2 300 employés et 2 000 en 1932.

Dernière image de l’entrée d’Intissel doc NE

En 1968, intervient la fusion dans le groupe DMC, le mariage de la laine et du coton puis les activités se répartissent et évoluent entre Soparlaine et Intissel Cursel par le développement de l’activité des non-tissés ou étoffes nappées. En 1974, l’entreprise, alors contrôlée par Dollfuss-Mieg et Compagnie, est absorbée au sein de la société Texunion. Le site Intissel rue du docteur Leplat ferme ses portes en 1975.

Le site avant démolition doc NE

Que va-t-on faire de cette grande friche industrielle ? En effet, la relocalisation de la firme Intissel sur le site de la Martinoire laisse 26.000 m² inoccupés et difficilement réutilisables pour des activités industrielles. La question est débattue en Conseil Municipal. Un projet d’aménagement est présenté par la SEM, qui consiste à implanter sur le site un centre commercial, un ensemble de services et de loisirs. On suggère que les surfaces commerciales soient proposées en premier lieu aux Wattrelosiens, on réclame un cinéma, une patinoire, des expositions permanentes et on espère que l’Espace Carnot, tel est le nom de l’opération, ne sera pas un autre Roubaix 2000.

Il est hors de question de rafistoler la vieille usine. On ne retiendra que les éléments sains et ceux qui ont un intérêt architectural. Les quatre cinquièmes des bâtiments existants vont disparaître. On ne gardera que le bâtiment du côté de la rue de Stalingrad, à gauche du porche, le bâtiment parallélépipédique que l’on voit de la rue Carnot, délesté de quelques dépendances, afin de réaliser un parvis ouvert sur la rue Carnot. On reconstruira en neuf sur 8000 m² environ et il y aura un parking de 260 places. L’architecte roubaisien Lecroart, Bernard Vignoble et le cabinet Archin de Suresnes ont réfléchi au projet. Quelques problèmes à résoudre : la dénivellation de 2,50 mètres entre la rue Carnot et la rue de Stalingrad crée deux niveaux différents, la voie de chemin de fer désaffectée.

Les projets sur le site doc NE

Voici ce qui est prévu : en 1, un parking de 56 places, utilisable quand le grand parking sera fermé. En 2, une moyenne surface commerciale (1630 m²) au niveau supérieur. Au niveau inférieur, un bowling huit pistes, une brasserie restaurant. En 3, une galerie commerciale. En 4, un supermarché sur 4000 m², bâtiment neuf. En 5, un centre artisanal sur deux niveaux, une vingtaine de cellules modulables. En 6, un centre sportif de 3600 m², courts de tennis couverts, squash, salle de tennis de table, gymnase, vestiaires, sanitaires, bureaux administratifs et bar. Enfin en 7, un parking de 254 places fermé le soir et le dimanche.

On estime que les travaux devraient durer quatorze mois, l’Espace Carnot devrait être opérationnel en septembre 1988.

à suivre

L’église non rebâtie

Les églises Saint Sépulcre, du très saint Rédempteur et Sainte Bernadette aujourd’hui disparues. Coll Particulière

Roubaix a la particularité d’avoir reconstruit plusieurs églises sur son territoire. Ce fut le cas de l’Église du Saint-Sépulcre, place d’Amiens ; une première et grande église de briques en style romano-byzantin est construite entre 1870-1873, devient une église paroissiale en 1877. Mais, devenue vétuste, elle est démolie en 1961. Un accord entre la commune, propriétaire de l’édifice, et l’évêché assure le suivi d’un nouveau lieu de culte qui est bâti entre 1961 et 1962 par les architectes roubaisiens Luc Dupire et Marcel Spender. De même l’église du Très-Saint-Rédempteur construite rue Bourdaloue en 1881-1884 par Paul Destombes est bénie le 18 février 1884. Après les années 1970, l’église, faute d’entretien et par manque de moyens du diocèse, se dégrade. L’église ferme en 1988 et l’association diocésaine la fait démolir en 1990 avec l’accord de la commune. Une nouvelle petite église moderne de briques, plus fonctionnelle, est financée en partie par la commune en remplacement de la première, tandis que l’association diocésaine assure la maîtrise de l’ouvrage. Le projet est confié aux architectes Philippe Escudié et Jean-François Fermaut. Elle est bâtie en 1993-1994. C’est enfin le cas de l’Église Sainte-Bernadette, avenue Alfred Motte La première église Sainte-Bernadette élevée par Vilain et Serex s’avère à la fin du 20e siècle trop vaste pour les besoins paroissiaux et inadaptée aux modes de célébration contemporains. En 1990, l’évêché de Lille annonce la décision de vendre l’église et ses locaux annexes. Un concours d’architecture est aussitôt organisé et la première pierre de la nouvelle église posée en 1991, sur un terrain appartenant à la commune situé sur la même avenue. Elle est construite sur les plans des architectes Philippe Escudié et Olivier Bonte entre 1991 et 1993. Elle est financée par l’association diocésaine et par la commune de Roubaix.

L’église du Sacré Cœur vue de la rue Pellart Coll Particulière

L’Église du Sacré-Cœur du XIXe siècle, s’élève sur la place d’Audernarde et son parvis fait face à la rue Pellart. Elle résulte du vœu des Roubaisiens d’ériger un lieu de culte en l’honneur du Sacré Cœur si la ville est préservée de la guerre contre la Prusse. Sa construction débute donc en 1871 mais n’est pas achevée quand débute la Première Guerre mondiale. C’est en effet la première église roubaisienne dont la municipalité républicaine de l’époque refusa de prendre en charge les dépassements budgétaires. Les catholiques roubaisiens promettent alors de la terminer si la ville est épargnée. Promesse tenue en 1930. Le clocher abrite alors quatre cloches : la plus lourde pèse 3,6 tonnes, la plus légère 700 kilos.

Le projet d’Omer Lecroart doc NE

En 1971, le lieu de culte ferme pour des raisons de sécurité et il est rasé l’année suivante. La municipalité décide alors de construire un espace de jeux pour enfants équipés de bac à sable et de portiques. Pourquoi n’a-t-elle pas été rebâtie, alors qu’un projet avait été adopté à l’instar de l’église du Saint Sépulcre ? L’architecte Omer Lecroart avait en effet présenté un projet dont le coût s’élevait à plus d’un million de francs. La commission des églises avait pris une part du financement et la commune en prenait pour 75 % du montant. Un emprunt est alors envisagé.L’église est plus petite que la précédente 35 mètres sur 13 de large et sera rebâtie du côté de la rue Pellart. Il restera donc un emplacement libre entre l’église et le presbytère qui lui ne sera pas démoli.

Démolition 1972 doc NE

La démolition s’effectue jusqu’en mai 1972. Mais les choses en restent là. Deux projets ont été estimés très coûteux, le projet de 1973 combattu par une partie du clergé prévoyait l’adjonction d’un lieu de culte pour les musulmans, une mini mosquée de six mètres sur dix. Et puis une partie de la population catholique estime qu’il y a plus urgent à faire que de construire un lieu de culte quand il s’en trouve un à moins de cinquante mètres.

La chapelle du couvent en 1904 doc BNRx

On se reporte alors sur l’appropriation de la chapelle de la visitation qui servira d’église paroissiale après quelques aménagements. C’est en 1975 à l’issue d’une réunion à laquelle participent Monseigneur Gand évêque de Lille et Léonce Clérembeaux député et adjoint au maire, que la décision est entérinée. Les sœurs de la Visitation ont accepté d’envisager leur départ, à condition d’être relogées dans la périphérie. Des solutions sont recherchées sur Sailly-Lez-Lannoy.

Le projet « visitation » doc NE

Le couvent de la Visitation fera donc l’objet d’un projet en quatre parties : tout d’abord la chapelle qui sera appropriée pour diverses activités paroissiales. Puis le corps principal du couvent serait transformé en foyer logement pour personnes âgées, ensuite la plus grande partie du terrain serait mise à disposition du public sous forme de parc avec aire de jeux, sur le modèle du square Destombes. Enfin le bout de terrain situé entre les maisons de la rue de la Vigne et celles qui se trouvent au quai de Nantes et boulevard de Strasbourg vont recevoir un semble d’une cinquantaine de logements et de places de parking. Quant à la place d’Audenarde, désormais libre de toute occupation, elle fera l’objet d’une consultation de la population, avant de devenir un espace de jeux pour enfants.

Mars 1902

Le journal des sports de Mars 1902

Football : le RCR fait jouer toutes ses équipes. Sur le terrain de la rue de Beaumont, les équipes 1 et 2 s’affrontent en un match d’entraînement. L’équipe 5 matchera le football club de Mouscron à Tourcoing. La première demi finale du Championnat du Nord scolaires entre l’équipe du Collège de Saint Omer et celle du RCR se déroulera sur le terrain des Villas. Le Sporting Club Roubaisien jouera contre l’équipe 4 de l’UST sur le terrain du Pont-Rouge. L’Iris -Club Roubaisien jouera sur son terrain un match amical contre la Gauloise de Wattrelos.

Aviron : le cercle nautique l’aviron a renouvelé sa commission pour 1902 : Président Émile Truffaut, vice président Ernest Wante, secrétaire Émile Delchambre, trésorier Henry Hazebroucq. Chef de matériel M. J. Cau, commissaires MM. Bouckaert, Mazure, Pétri, Delobel.

Cross Country National. C’est le dimanche 2 mars que se déroulera à Paris cette grande épreuve annuelle organisée par l’USFSA. Elle réunit 270 coureurs répartis en 27 équipes dont dix équipes de province. Le journal regrette de ne pas voir figurer de clubs roubaisiens ou tourquennois.

Football : le RCR a battu l’équipe du Collège de Saint Omer par trois buts à deux après un très beau match. (Buts roubaisiens de Renaux, Dubly et Jenicot). Le Football club Wattrelosien l’a emporté sur l’Iris-Club Roubaisien par trois à zéro. La Gauloise de Wattrelos a gagné son match contre l’Iris-Club Roubaisien par deux à zéro.

Cross country, le challenge international du RCR est pour bientôt. Les engagements sont reçus jusque jeudi soir chez M. Maurice Dubrulle 71 rue d’Alsace, accompagnés du droit d’entrée soit 5 francs par équipe de huit coureurs, ou 1 franc par coureur individuel.

Boxe. Une réunion est organisée à l’Académie de boxe française 18 rue du Collège à Roubaix, dans le but de former une société dont feraient partie tous les élèves de la salle Desruelles. Ce nouveau club aurait pour but d’encourager particulièrement le sport de la boxe et notamment en organisant des fêtes et assauts par invitation, pour lesquels le concours de maîtres parisiens est déjà assuré.

Henri Desgrange en 1901 doc wikipedia

Cyclisme : de superbes affiches ont été apposées pour la grande journée sportive du 30 mars. Le sympathique directeur de l’Auto-Vélo, Henri Desgrange, accompagné d’un de ses rédacteurs M. Mercier, correspondant sportif du Journal de Roubaix, et de M. Vitors directeur du Nord Sportif étaient de passage à Roubaix pour prendre sur place toutes les dispositions nécessaires tant au point de vue de l’arrivée de la course Paris Roubaix qu’au point de vue des courses de voiture qui auront lieu sur la piste du vélodrome.

Publicité Garin Mars 1902 in JdeRx

Athlétisme : une fête athlétique à la salle Jeanne d’Arc. Une grande fête athlétique aura lieu dans la salle de la rue Jeanne d’Arc, organisée par la société l’Union des Sports de Roubaix. Au programme, travail athlétique par M. Florent Stirnaut accompagné d’un jeune élève de 18 ans. Travail classique pour tous les élèves. Les Bourbonnais, les rois de l’acrobatie. Match revanche Coudenys troisième du championnat du Nord contre Bouzin deuxième du championnat Rousseau, poids légers. Enfin, M. Florent Stirnaut luttera avec n’importe quel amateur ou professionnel qui se présentera.

Publicité Académie de Boxe Mars 1902 in JdeRx

Boxe : anniversaire de l’académie de boxe. Voilà un an le professeur Jean Desruelles fondait l’académie de boxe de Roubaix, 18 rue du Collège et la prospérité de cet établissement n’a fait que s’affirmer. Suit une longue liste d’élèves parmi lesquels beaucoup de noms de la bonne société roubaisienne, tourquennoise, lilloise et amiénoise. Mais il n’y a pas que des sujets masculins parmi les élèves du professeur Desruelles : Mlles Peugniez, Jonville et Maertens sont également pratiquantes. M. Desruelles est également le professeur attitré du lycée de Tourcoing et de l’Union des Sports Athlétiques de Roubaix.

Publicité usine du Coq français Mars 1902 in JdeRx

Automobilisme : Le comité de l’Automobile Club du Nord organise le 16 mars un rallye paper automobile. Le départ sera donné à 9 heures et demie du matin au Parc de Barbieux à Roubaix. Le parcours comprendra une trentaine de kilomètres et l’arrivée se fera à Lille vers onze heures et demie. Une médaille en vermeil sera offerte au premier arrivant. L’allure ne devra jamais dépasser la vitesse permise. Les organisateurs comptent sur la participation de nombreux chauffeurs. Une excursion sera organisée pour le jour de Pâques jusqu’à Arras sur le parcours de la course Paris Roubaix.

Louis de Fleurac crossman du Racing Club de France doc wikipedia

La fête sportive du RCR. Temps merveilleux, sport excellent et public choisi. En football le RCR affrontait le Cercle Sportif Brugeois. Les belges mènent 2-0 à la mi-temps, gagnent finalement 3-0. Le cross a été un gros succès. Les parisiens du Racing Club de France dominent la course mais un jeune roubaisien, Honoré du Stade Roubaisien, se classe deuxième derrière De Fleurac du RCF et devant cinq autres parisiens.

Escrime. La société des sports réunis donnera dimanche 23 mars une fête intime en son local du Café de Bruxelles, rue de la Chapelle Carette à Roubaix. Elle s’est assurée du concours de MM. Victor Fort, moniteur à l’école de Joinville, professeur d’escrime à Roubaix, Moulard ex-brigadier d’escrime au 38e d’artillerie, Armand Plaire de Verviers, boxeur amateur et de Paul Boghaert le lutteur roubaisien bien connu.

Un projet de fédération sportive. Aux jeunes sportsmen de Roubaix. Le football et les autres sports athlétiques ont pris cette année un développement considérable dans le Nord. E toutes parts sont fondées des sociétés libres et sur chaque terrain à peu près convenable l’on peut voir chaque dimanche s’entraîner des jeunes gens mais malheureusement pour ces Clubs, l’affiliation à la société mère l’USFSA coûte beaucoup trop cher pour leurs ressources. Pourquoi donc toutes ces jeunes sociétés ne se réuniraient-elles pas pour créer une union qui prendrait en mains leurs intérêts et organiserait elle aussi, des championnats, de façon à faire naître l’émulation parmi tous les jeunes gens si désireux de faire montre de leurs aptitudes ?

Le nouveau Petit-Paradis

Le Petit-Paradis en 1962 doc IGN

Le nom de Petit Paradis provient de l’enseigne d’un estaminet qui se trouvait en 1895 au n°223 Grand Rue. Dans le rectangle formé par les rues Lacroix, Fourcroy le boulevard de Strasbourg et la Grand Rue, il y avait un certain nombre de courées. Ainsi rue Lacroix, au 12 la cour Lauwers, au 16 la cour Richardt Prouvost, au 22 la cité immobilière. Rue Fourcroy la cour Watteau au 10-12, la cité Lauwers au 20, la cour Millescamps au 30. Grand Rue, la cour Duthoit au 215, la cour du Petit Paradis au 219, la cour Vandendorpe Platel juste avant la Place Nadaud. Boulevard de Strasbourg : la cité Charpentier entre le n°3 et le n°19.

En 1972 est votée la reconduction de l’accord intervenu en 1970 avec la Communauté Urbaine pour la réalisation du programme de résorption des courées, la ville s’étant chargée de demander la déclaration d’utilité publique. L’opération associe les îlots Petit Paradis et Ingouville. Respectivement 115 et 123 immeubles bâtis à démolir, pour la construction de 126 logements HLM et 41 logements ILM et 173 logements HLMO par la société anonyme d’HLM le Toit Familial.

Plan des futures constructions doc NE

Juste avant la démolition, en 1972, il y avait encore quelques commerces et entreprises présentes dans le secteur : rue Fourcroy, les constructeurs mécaniciens Priau et fils au n°6 et le fabricant de meubles Vandevenne au 32- 34 ; rue Lacroix, au 28bis les soupes Debouvrie, au 34 le café de l’abattoir. Grand Rue au 203 la teinturerie Anett, au 205 une épicerie, au 207 une boucherie, au 211 une bonneterie, au 213-215 un café, au 223 un pâtissier, au 225 et 227 des épiciers.

Le chantier du Petit-Paradis doc NE

Février 1975, le Petit Paradis n’est plus qu’un grand trou d’où sortiront bientôt des immeubles HLM. Les nouveaux logements vont être construits par la société le Toit Familial associée au CIL de Roubaix Tourcoing. Quatre tours vont être édifiées : un immeuble de 9 étages comprenant 49 appartements, un deuxième immeuble identique au premier, un troisième immeuble de 9 étages comprenant 38 appartements et un quatrième de 9 étages comprenant 37 logements de type ILM d’un standing supérieur aux HLM.

Le Petit-Paradis aujourd’hui vue Google maps

L’opération a gardé le nom de l’ancien quartier Petit Paradis. Elle prévoit un total de 181 places de parking au sol un terrain de jeux pour les enfants en retrait vers le boulevard de Strasbourg qui fera tampon avec la Grand Rue. Un terrain a été cédé à la municipalité en bordure de l’école maternelle du boulevard de Strasbourg. Il est question d’y construire des classes supplémentaires si le besoin s’en faisait sentir. Une station service BP, prévue dans l’opération, s’est implantée Grand Rue, elle prendra le nom de station service du Galon d’eau. Elle a aujourd’hui disparu.

La crèche du centre

On en parlait depuis 1972 au moins ! On avait fait mieux, puisqu’un architecte avait été sollicité pour un avant projet immédiatement transmis à l’autorité supérieure. Le Conseil Municipal a réservé les terrains situés à l’angle des rues Saint-Joseph et Florimond Lecomte pour son implantation future. Là se trouvaient les bâtiments de l’ancienne école de filles du Centre, qui abritèrent autrefois les services de la mairie.

Le plan de la future crèche publié par NE

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Février 1902

Le Journal des sports de février 1902

Vélodrome et arènes de Roubaix. Une nouvelle administration va exploiter le vélodrome et les arènes de Roubaix et elle prépare un superbe programme pour 1902. La saison commencera à Pâques avec Paris Roubaix, dont l’organisation est confiée au journal l’Auto Vélo. Une épreuve automobile Paris Roubaix à l’alcool sera organisée comme l’année dernière. La société du vélodrome et des arènes existe toujours, mais la direction a été confiée cette année à M. J. Fosté de Paris.

Nord Sportif. Le journal Nord Sportif se propose d’organiser en juillet ou en août une course régionale cycliste sur route. Il propose aux lecteurs de la région de choisir l’itinéraire parmi les cinq suivants : Lille-St Amand, Lille-Dunkerque, Lille-Amiens, Lille-Calais, Lille-Boulogne sur mer. Ce petit référendum est ouvert jusqu’au 2 février, on connaîtra le 7 février le recensement des lettres.

Avenir Athlétique Roubaisien. Suite à la réunion de la commission le 29 janvier, certains articles du règlement ont été modifiés. Le prix des cotisations a été fixé à 50 centimes par mois. La commission a étudié divers projets notamment les cours de canne, boxe, lutte, escrime et culture physique. On est prié de s’inscrire au local, café Déarx 94 rue de France.

Escrime. Une nouvelle salle va ouvrir. Il s’agit d’une réouverture, la salle de feu M. Leuridan 164 rue de Lille à Roubaix va être reprise sous la direction de M. Victor Fort, le jeune professeur bien connu.

Patinage au parc de Barbieux doc BNRx

Patinage au Parc de Barbieux. Si beaucoup se plaignent de l’hiver, il y en a d’autres qui s’en réjouissent, les patineurs sont de ceux-là. Les gelées que nous subissons ont transformé en un superbe champ de patinage l’étang de Barbieux et chaque jour, nombreux sont ceux qui viennent y patiner.

Football. La finale du championnat du Nord opposait l’union sportive de Calais et le Racing Club Roubaisien sur le terrain de la rue de Beaumont malgré les rigueurs de la température. Le terrain était très glissant. Albert Dubly marque deux fois pour les roubaisiens, c’est le score à la mi-temps. Les maritimes profitent de la seconde partie du jeu pour égaliser. Les roubaisiens ont péché par excès de confiance.

Athlétisme. Le Club Athlétique Roubaisien nouvellement créé organise des séances d’entraînement tous les mercredis matin et dimanche soirs ans la salle de la société 34 rue de Lannoy.

Football. Championnats du Nord. Le RCR a été champion de la deuxième série après sa victoire sur l’Union Sportive Boulonnaise, champion de la région maritime, par quatre buts à un. Le RCR présentait pourtant une équipe remaniée suite à la défection de plusieurs indisposés, alors que les boulonnais avaient leur équipe type. Le terrain était détrempé suite au dégel. Score à la mi-temps 2-0. Les maritimes marquent un but à la reprise, mais les roubaisiens marquent deux nouveaux buts.

Maurice Garin lensois doc Coll particulière

Cyclisme. Maurice Garin à Lens. Le vainqueur de la course Paris Brest 1901, Maurice Garin qu’on appelait le roubaisien d’adoption vient de se fixer à Lens pour y faire le commerce de cycles. Garin aurait renoncé aux courses mais il s’occupe déjà d’organiser une course sur route pour le mois de juin prochain.

Football. Le challenge international du nord organisé par l’Union Sportive Tourquennoise vient de débuter. L’UST affrontait l’Iris Club lillois et l’a emporté par deux buts à un.

Natation. Une belle réunion de la section natation du Racing Club Roubaisien. Une belle partie de water-polo a montré les progrès accomplis par les joueurs.

Tir. Tir National de Roubaix (stand de la Grand Rue 311). On donne les résultats du concours du dimanche 23 février : 1er prix Victor Renard, 2e Floris Salembier 3e Henri Vantroys, 4e Victor Dewailly. On annonce qu’un grand concours international de tir aux armes de guerre à 200 mètres réduit Jouvet à 20 mètres et Flobert à 12 mètres aura lieu prochainement au Stand de Tir National.

Le tour de France automobile à Roubaix

Le 18 mars 1912, se dispute l’étape Rouen Roubaix longue de 242 kilomètres. C’est la treizième du tour de France automobile organisé par le journal l’Auto, dirigé par Henri Desgranges. Le départ est donné à Rouen à partir de huit heures du matin. À mi-route, c’est à dire à Amiens, repos d’une heure. Vers deux heures et demie les premières automobiles font leur apparition au rond point du Parc Barbieux où un poste de ravitaillement a été préparé. On comptait sur les pavés du Nord pour donner le coup d’estoc à quelques voitures, mais rien du tout !

Publicité Michelin parue dans l’Auto en 1912

Le passage des voitures dans Roubaix a attiré de nombreux curieux. Les voitures se succèdent de minute en minute et se rendent au parc fermé installé dans la salle municipale des fêtes de la rue de l’hospice. Il y a là, au contrôle, MM. Miral, commissaire du Tour, Steinès, rédacteur, Vanneste correspondant de l’Auto, Léon Petit fils chronométreur, Théo Callens, Henri Decraene, P. Samain, Henri Dumont, Nisse. M. Hector Franchomme président de l’automobile club du Nord est présent ainsi que MM. Henri Boulangé et Alfred Damez, membres du comité de l‘ACN. Toutes les voitures ayant pris le départ à Rouen sont arrivées dans les délais.

Une des voitures participantes L’Auto 1912

La liste se décline en voitures et voiturettes. Pour les voitures, il ya trois Barre, une Hurtu, une Crespelle, trois Doriot-Flandrin-Parant, deux Alcyon, trois Corre La Licorne, trois Benz, une Reo, trois Pilain, deux Schneider , une Majola, une Bozier, une Turicum, deux C.I.D, une Bugatti, deux SCAR, une Muller et Mignot, deux Stimula, deux G. Roy, une Delage, une De Bazelaire. Dans cette liste, il y a des sociétés automobiles mais aussi des constructeurs individuels dont certains conduisent leur véhicule, ainsi Muller, G. Roy, De Bazelaire, Crespelle. Pour les voiturettes moins nombreuses, une Ponteix, une Ponette, une Sphinx, une Bedelia, une Dumond.

Une des voiturettes participantes L’Auto 1912

Toutes les voitures sont exposées dans la salle municipale pendant une journée et le public est admis à les voir moyennant un droit de 0,25 centimes perçu au profit des pauvres. Les membres de l’ACN sont reçus sur présentation de leur carte d’identité. Un orchestre symphonique se fait entendre dans l’après midi. Chaque marque en profite pour présenter ses modèles. Les voitures Pilain dont Eugène Lepoutre est le représentant régional, ou les Schneider représentées dans le Nord par M. Henri Delhuvenne propriétaire du grand garage central de Tourcoing. Les pneus Continental sont de la partie.

La salle des fêtes de la rue de l’hospice doc BNRx

C’est un défilé ininterrompu de visiteurs, en présence de nombreux garagistes. Grand succès des Corre Licorne. Elles ont accompli les 3500 kilomètres ensemble en un groupe inséparable. Les conducteurs sont MM. Lestienne, Colomb et Quinet. M. Waldemar Lestienne le directeur de la marque, pilote l’une des voitures et il est roubaisien, membre de la société commerciale et industrielle, ex comité lainier. La Pilain, une marque lyonnaise s’est également bien comportée.

Grand Hôtel de Roubaix doc Coll Particulière

Une réception a lieu à 20 heures 30 le comité de l’ACN reçoit les organisateurs et concurrents du tour de France automobile dans les salons du Grand Hôtel à Roubaix. Lors du repas du soir, on apprend que quatre femmes pilotent des voitures dans ce tour de France. M. Franchomme leur remet à chacun une gerbe de fleurs. L’hommage ne va pas jusqu’à les citer, nous avons tout de même retrouvé Mme Germain qui court sur Stimula.

La 14ème étape Roubaix Reims est pour le lendemain. Le départ est donné à 7 heures du matin pour les voiturettes et à 8 heures pour les voitures. Les concurrents descendront la rue de la gare et la rue neuve et sortiront de Roubaix par le boulevard de Paris pour gagner Lille par le grand boulevard. Elles traverseront cette ville par la grand place, la rue Nationale, le boulevard de la liberté et le boulevard des écoles pour sortir par la porte de Douai.

Le lendemain donc, trente sept voitures ont pris le départ pour une étape de 287 kms. Les Corre La Licorne sont arrivées bonnes premières. C’est l’avant dernière étape, avant de terminer à Paris. Ce tour de France était plus une course d’endurance et de respect des délais qu’une course de vitesse, avec un règlement très sévère. Les automobiles qui l’ont bouclé ont fait la preuve de leur solidité et de leur fiabilité.

Wattrelos à la belle époque

CHRONIQUES WATTRELOSIENNES

Les Chroniques Wattrelosiennes se présentent sous la forme de petits articles traitant d’une période donnée de l’histoire et de la mémoire de la grande cité frontalière du Nord. Ces textes sont construits à partir du recoupement opéré par l’auteur dans ses recueils de témoignages, ses lectures de la presse de l’époque et ses recherches dans les archives. Pour le plus grand plaisir des lectrices et des lecteurs, voici reconstituée et racontée l’histoire de Wattrelos et des Wattrelosiens, à travers ses anecdotes et ses événements.

1901-1911 WATTRELOS A LA BELLE ÉPOQUE

La belle époque est sans aucun doute une période globalement marquée par les progrès sociaux, économiques, technologiques et politiques. Wattrelos n’y échappe pas, mais ce n’est pas la belle époque pour tout le monde, dans une commune qualifiée comme étant « la plus pauvre de France » par le Journal de Roubaix. Mais cette période va marquer l’évolution de Wattrelos vers une identité de grande ville. La voirie se complète et l’on va développer une stratégie d’hygiène publique avec la création d’égouts, d’aqueducs et un règlement sanitaire municipal très sérieux. Les tramways vont développer leurs réseaux sur la ville, la traversant de part en part. Le développement des quartiers s’accentue, Le Crétinier, le Laboureur, le Sapin-Vert ne sont plus des hameaux, sans oublier la place de Wattrelos qui va devenir une vraie Grand Place au sens républicain du terme.

La mutation du personnel politique se poursuit, avec une tendance à la démission pour le poste de maire. La marge de manœuvre de l’équipe municipale semble étroite et les grands projets prennent du temps à se réaliser, voire ne se réalisent pas du tout. L’industrie se développe avec l’arrivée d’une importante société chimique. Les tueries particulières vont bientôt laisser place à un abattoir public. Côté loisirs, on construit un superbe vélodrome au Laboureur, et les quartiers renforcent leurs ducasses avec des braderies de plus en plus courues. On va même construire un nouvel Hôtel de Ville !

Voici donc présentée l’évolution de Wattrelos, par petites touches, dans l’atmosphère de l’époque. Ce petit livre ne prétend pas être exhaustif, ni relater des vérités historiques. Il guidera le lecteur dans les événements du début du vingtième siècle, et lui donnera l’envie d’en savoir plus sur la vie et l’avenir d’une commune autrefois réputée pauvre en ressources mais si riche d’histoires.

Faits divers : Vitriol !

Faits divers

Qu’est ce qu’un fait divers ? Selon le dictionnaire, il s’agit d’un événement sans portée générale qui appartient à la vie quotidienne. Par extension, c’est une rubrique de presse comportant des informations sans portée générale, relatives à des faits quotidiens. La présence récurrente dans les journaux de certains thèmes est révélatrice d’une tendance de l’époque, relayée ou mise en évidence par la presse, média dominant de ce début de vingtième siècle. Après avoir relevé les articles d’un même thème, l’auteur effectue une lecture croisée des différents quotidiens et nous livre de petites histoires significatives des mœurs du temps. Source d’inspiration pour les romanciers, la rubrique des faits divers est un faisceau d’informations brutes et surprenantes. Quand la réalité dépasse la fiction !

Vitriol

Le vitriol, ancien nom de l’acide sulfurique, servait surtout dans l’industrie, pour blanchir les textiles ou décaper les métaux. A compter des années 1870 et jusqu’au début du XXe siècle, le vitriol, dit aussi «poignard liquide», devint l’arme privilégiée des crimes de la jalousie ou du dépit amoureux.

Jeté à la face d’une personne haïe, le vitriol provoquait de terribles brûlures et des marques ineffaçables et parfois la mort. Souvent présenté comme un crime de la «vengeance féminine», le vitriolage était aussi l’apanage des hommes, qui trouvaient là l’exutoire de leur jalousie et de leur violence envers les femmes. Cet ouvrage présente un certain nombre de faits divers qui permettent d’appréhender, sinon de comprendre cette folie meurtrière, significative de l’époque qui précéda la première guerre mondiale.

Roubaix et le chemin de fer

Le dix neuvième siècle est incontestablement l’époque du chemin de fer. L’important développement ferroviaire des années 1840 en a fait le mode de transport terrestre qui dominera pendant plus d’un siècle, avant qu’il soit concurrencé par le transport routier automobile et le transport aérien. Le chemin de fer permet alors de garantir des déplacements rapides et sûrs, pour les personnes comme pour les marchandises. Il contribue ainsi puissamment à la révolution industrielle, au développement du secteur financier et du commerce, et au développement urbain, tout en bénéficiant des avancées technologiques du siècle et des moyens d’investissement importants rendus nécessaires par ses infrastructures. Le chemin de fer permet de desservir villes et campagnes, pays et contrées grâce à des réseaux maillés s’adaptant à tout type de relief. Il devient ainsi indispensable car il prend une importance majeure sur le plan économique et social, mais aussi militaire, en réduisant considérablement la durée des mobilisations et le temps de transport des troupes. Comment une ville comme Roubaix, en plein développement industriel dans la seconde partie du dix neuvième siècle, a-t-elle accueilli, s’est-elle développée et a-t-elle travaillé avec le chemin de fer ? Voilà ce que nous raconte cet ouvrage.

Jean Pierre Maerten est un passionné de l’histoire ferroviaire, et il nous présente une histoire des relations entre une grande ville textile et le chemin de fer, en même temps que leur développement parallèle. Il nous propose un inventaire détaillé et circonstancié des lignes, des ouvrages d’art, ainsi qu’un descriptif des lieux et implantations, leur influence sur le développement urbanistique et industriel de la ville. Ce formidable travail de recensement pousse très loin le niveau d’explication, sans pour autant négliger l’anecdote, tout en nous réservant de nombreuses découvertes.