Les cycles Florin

Paul Florin tient un commerce de cycles au 10 rue Jeanne d’Arc, face aux halles de la ville, au début des années 1930.

Paul Florin devant son magasin ( document Jean-Marc Hurtebize )

Les cycles ont toujours été une affaire de famille chez les Florin. Paul et son fils, Gustave, tenaient déjà un commerce de vélocipèdes, rue Carnot à Wattrelos, depuis de nombreuses années. Continuer la lecture de « Les cycles Florin »

André Roose : maître-tailleur

André Roose est né en 1925. A 14 ans, il passe son certificat d’études. Il est passionné de menuiserie et d’ébénisterie, mais ses parents préfèrent l’orienter vers un métier plus  »noble » comme la couture. La mère d’André, Hélène Roose est d’ailleurs couturière à son domicile, au 3 avenue Anatole France à Lys lez Lannoy.

Document collection privée

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Camus Duhayon

Émile Camus naît à Roubaix en 1882. Il effectue son service militaire au début des années 1900, dans un atelier qui confectionne des uniformes militaires. Il se passionne pour cette activité très nouvelle pour lui : la confection, les tissus, la couture.

Emile Camus et Hélène Debodinance ( document A. Violette )

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Du château Ternynck à l’école Jeanne d’Arc (suite)

L’école des sœurs dominicaines se situe au 25 rue de Lille (bâtiment acheté à la famille Ternynck en 1919). Les locaux deviennent trop petits car l’école ne cesse de se développer. Il faut donc songer à s’installer ailleurs. Le président de l’école, Fernand Lepoutre, fait l’acquisition du château Ternynck le 1er Juin 1946. Le financement a pu être réalisé grâce à des emprunts, des dons de la congrégation et des familles, mais aussi par des ventes de charité et des séances théâtrales.

document Institution Jeanne d’Arc

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La chemiserie René VIOLETTE

René VIOLETTE est coupeur de vêtements chez un industriel fabricant de chemises : »les gendres de Désiré Delbarre » au 64 rue d’Alsace, maison fondée en 1898. Il rencontre sur son lieu de travail Odette Bouquet, la fille d’André et Yvonne Bouquet-Delbarre.

document collection privée famille VIOLETTE

Après leur mariage, René et Odette VIOLETTE souhaitent créer leur commerce de détail. En Octobre 1945, ils signent un bail pour un local commercial, situé au 70 rue de Lannoy, une des artères les plus commerçantes de la ville. Puis, en Février 1946, ils ouvrent leur commerce de chemiserie et accessoires, en lien étroit avec la production des beaux parents.

le magasin de la rue de Lannoy ( document archives municipales )

La situation économique, après la 2° guerre mondiale, est difficile. Odette gère seule le magasin et René continue son activité chez  »Les gendres de Désiré Delbarre » pour subvenir aux besoins du ménage. Les affaires se développent et, en 1949, René décide de suivre des cours de coupe de vêtements par correspondance ( enseignement théorique et pratique de coupe pour chemises, caleçons, pyjamas )

René Violette ( document collection privée famille VIOLETTE )

Suite à cette formation, René fabrique, dans l’arrière boutique, des vêtements sur mesure (en particulier des chemises). Odette s’occupe du magasin.

les patrons pour la coupe des chemises, accrochés au mur de l’atelier, dans l’arrière boutique rue de Lannoy ( document collection privée famille VIOLETTE )

René s’approvisionne en coton chez des fournisseurs roubaisiens, et en particulier les tissus Hallynck avenue Jean Lebas et les Éts Jean Deffrenne rue Dampierre. Après avoir pris les mensurations de la personne, René découpe le tissu choisi par le client, suivant la forme des patrons qu’il possède et qu’il adapte, puis dépose les morceaux de tissus et triplures au domicile de la couturière, Mme Rachel Spielers à Leers, qui les assemble à l’aide de sa machine à coudre,

La vitrine du 70 rue de Lannoy ( documents BNR et collection privée famille VIOLETTE )

Dans les années 1950, le commerce se développe de façon très satisfaisante, grâce à la qualité de fabrication des chemises, et également à la vente de produits complémentaires ( sous-vêtements, pyjamas, cravates, maillots de bain, boutons de manchettes etc ) de marques prestigieuses : Eminence, Valisère, Hom, Pierre Cardin, Ted Lapidus, Jockey, Rasurel…

René et Odette sont les premiers dépositaires de la marque Lacoste à Roubaix.

Odette VIOLETTE ( document collection privée famille VIOLETTE )
document collection privée

Les époux ne comptent pas leurs heures de travail. René travaille très tard à l’atelier, mais trouve le temps de pratiquer son sport : il fait partie de l’équipe compétition de water-polo du S.C.R : le Swimming Club de Roubaix, à la piscine de la rue des champs. Sa dévotion au sport l’a conduit à être médaillé par le ministre des sports de l’époque, Maurice Herzog.

René, lors de la braderie de la rue de Lannoy en 1953 ( document collection privée famille Violette )

En 1954, ils achètent la maison du 70 rue de Lannoy qu’ils occupaient en tant que locataires. René devient membre de la chambre syndicale des chemisiers de France, en 1957. Chaque année, il distribue à ses clients, un calendrier rappelant la fête des pères du mois de Juin.

( document collection privée famille VIOLETTE )

Au début des années 1960, les commerçants de la rue de Lannoy apprennent qu’ils vont être expropriés, pour permettre la construction du centre commercial Roubaix 2000. Les commerçants commencent à quitter les lieux. Le commerce de lingerie voisin, de A. Carette, au 72, étant libre, René expose ses chemises dans la vitrine, pour quelques mois.

Le 72 rue de Lannoy ( document archives municipales )

Le 24 Avril 1964, René et Odette VIOLETTE reçoivent leur lettre d’expropriation. En Juin de la même année, ils créent leur SARL :  »René Violette et Cie » et ouvrent leur magasin au Lido en 1965.

À suivre . . .

Remerciements à Jean-Pierre, Nicole et Marc VIOLETTE, ainsi qu’aux Archives Municipales

Du château Ternynck à l’école Jeanne d’Arc

Henri Ternynck est un industriel roubaisien, dans le domaine du textile. Il possède une usine de tissage et filature, située sur le Boulevard de Fourmies ( voir un précédent article sur notre site, intitulé : l’usine Ternynck ) ainsi qu’une entreprise rue de la Fosse aux Chênes. Ses immenses bureaux se situent au 50 rue de la gare ( à l’angle de la rue de l’hospice ). Henri Ternynck gère ses affaires avec ses enfants, et crée l’entreprise Henri Ternynck et fils. Tous les membres de la famille Ternynck habitent dans différents endroits à Roubaix.

Edmond et Marie Ternynck ( document C. Baccarrere et A. Charpentier )

Un des fils d’Henri, Edmond Ternynck, se marie avec Marie Dormeuil, en 1878. Il décide de faire construire son hôtel particulier vers 1880. Il fait l’acquisition d’un terrain vierge de 13.519 m2, situé au 32 rue de Barbieux, pour y faire construire sa demeure. L’extrémité de cette immense parcelle se situe avenue Le Notre, en bordure du parc de Barbieux. Il confie le projet à l’architecte M. Dupire, qui s’inspire du château de Raray dans l’Oise, pour édifier les plans de la demeure.

L’hôtel particulier d’Edmond Ternynck 1880 ( document Archives Municipales  )
L’hôtel particulier d’Edmond Ternynck  ( document C. Baccarrere )

Le château du Huchon, comme on l’appelle à l’époque, est très imposant, Il est composé de très nombreuses pièces, sur trois niveaux. Au rez de chaussée, une galerie de 24m de long fait face à la rue, c’est une galerie de façade pour y exposer des tableaux et œuvres d’art. La décoration des salles est luxueuse : cheminée dans chaque pièce, moulures bois, portes intérieures monumentales. Au 2° étage, se situent les chambres pour le personnel : les femmes de chambre et les femmes de ménage sont en effet très nombreuses et nécessaires pour le service des châtelains.

Les pièces intérieures ( documents C. Baccarrere )

A l’extérieur, côté sud, est édifiée une terrasse couverte pour les beaux jours.

La terrasse couverte ( document C. Baccarrere )

De chaque côté du château, ( côté rue ) sont édifiés deux bâtiments séparés. Le premier est réservé aux écuries, car les déplacements à l’époque se font essentiellement en véhicules hippomobiles ( fiacres, calèches ). Le deuxième, appelé bâtiment des communs, est consacré aux nombreux jardiniers. On y trouve la resserre et un hangar pour stocker le matériel. Le long du mur de clôture, se trouvent un clapier et un poulailler.

Les extérieurs ( documents Archives Municipales et C. Baccarrere )

Dans les années 1920, de nombreuses nouvelles constructions sont érigées dans la rue de Barbieux. La municipalité décide alors d’une nouvelle numérotation des habitations. C’est ainsi que le 32 rue de Barbieux devient le 68.

Côté rue ( document C. Baccarrere )
Côté jardins ( document C. Baccarrere )

Edmond décède en 1914. Son épouse, Marie Ternynck, continue à gérer seule la demeure. La propriété est immense. Une partie du château ( la moitié du rez de chaussée et la moitié du sous sol, sur le côté sud ) est louée, en 1929, à Léon Tack et son épouse Gabrielle née Catry.

Léon Tack est grossiste et importateur en fruits, primeurs et légumes. Son entreprise est installée au 23-25 rue de la Halle, où la famille occupe le 1° étage. Le couple et leurs enfants apprécie alors ce nouveau logement spacieux, dans un cadre idyllique et verdoyant.

Publicité Léon Tack ( document collection privée )

Marie Ternynck décède en 1934. La famille Tack reste locataire de la demeure rue de Barbieux. En Mai 1940, Léon Tack, son épouse et leurs 7 enfants quittent Roubaix, et partent à Mélicourt dans l’Eure, pour quelques mois, puis descendent dans le sud de la France, et résident à Tarbes pendant quelques mois également. La famille Tack est de retour à Roubaix en 1941 ; les allemands occupent la moitié de la demeure. Léon Tack déménage à la fin de l’année 1942, et part s’installer au 52 rue Dammartin.

À suivre . . .

Remerciements à Carole Baccarrere, Annick Charpentier, Gabrielle et Dany Tack, Béatrice Martin, Florence Tellier, Virginie Samyn ainsi qu’aux Archives Municipales.

Les Maisons des Docteurs

Deux maisons ont été construites en 1897, par l’architecte Dupire, pour Louis Derville, sur le boulevard Gambetta ( entre l’usine Motte Bossut et la rue de Lannoy ). Aujourd’hui, le boulevard a été rebaptisé boulevard du Général Leclerc ( entre les Archives Nationales du Monde du Travail et Mac Arthur Glen ).

Photo Xavier Lepoutre

On a appelé ces grandes bâtisses : les Maisons des Docteurs, car de nombreux médecins se sont succédé dans cet immeuble depuis la construction. Notons au passage au N° 80 les présences des docteurs De Gandt et Puistienne, au 82 le docteur ophtalmologiste R. Laude, au 86 le docteur Boudailliez-Loridan, au 88 et 90 les dentistes Jacques Prouvost et P. Ferrette,

document Daniel Labbé 1985

Les deux maisons sont remarquables, de style florentin, composées de briques et de pierres, avec la présence de médaillons, d’impostes en terre cuite et des loggias à l’italienne, parfaitement dans le style de fin XIX siècle. C’est un patrimoine architectural inestimable, et de surcroît, une valeur « sentimentale » pour bon nombre de Roubaisiens.

Mais voilà, l’ensemble de ces maisons est en danger car la municipalité a programmé de les raser en 1988. Elles sont condamnées pour des raisons techniques et financières.

document Nord Eclair

En Octobre 1988, tout le monde n’accepte pas la démolition programmée de ces maisons ; l’association Art-Action qui veut remettre en valeur le patrimoine roubaisien est prêt à se battre pour éviter cette hérésie.

document Nord Eclair 1988

L’ensemble des maisons des docteurs, offre un prolongement naturel avec l’ancienne usine Motte Bossut, qui, après sa restauration complète, va retrouver une fière allure.

documents Nord Eclair 1988

Pourquoi démolir ? Ravaler ces deux bâtisses ferait un ensemble harmonieux, de même type que ce qui a été réalisé avec les Drapiers du boulevard De Gaulle : conserver la façade, tout en construisant par derrière des logements ou des bureaux.

documents Nord Eclair 1988

Mais la municipalité en a décidé autrement. Mr Tachau, responsable des services techniques de la ville, précise que le nouveau bâtiment sera composé de bureaux intelligents, c’est à dire  équipés des toutes dernières technologies de communication. L’ensemble sera sur 6 niveaux, et garder l’ancienne façade engendrerait un surcoût considérable pour la commune, comme ce qui a été réalisé pour la résidence « Hotelia » pour personnes âgées du 7 Grande rue ( ancienne C.A.F ).

De plus la future station de métro « Eurotéléport » va se trouver en partie, sous l’ensemble des maisons des docteurs. L’ensemble des maisons est donc rasée en début d’année 1989.

document Google maps
Photo BT

Remerciements aux Archives Municipales

L’Auberge de Beaumont

Dans les années 1920, au 143 rue de Beaumont, se trouve l’épicerie de L. Nisse. Ce commerce est repris, dans les années 1930, par E. d’Havé. Le magasin est situé dans un quartier calme, à proximité de la rue Payen, et à deux pas de la ferme de M. Cruque, agriculteur, sur la place du Travail.

La rue de Beaumont en 1926 : à droite, un des bâtiments de la ferme Cruque ( document BNR )

Ce commerce devient ensuite un estaminet, géré successivement par Mme Ledocte dans les années 1940 et L. Grave dans les années 1950.

Dans les années 1960, le café se nomme : « Au Moniteur » Peut-être y avait il un rapport avec l’endroit tout proche place du Travail, où se déroulaient les épreuves pour passer le permis de conduire.

Modification de la façade en 1964 ( document Archives Municipales )

En 1964, le tenancier Kurt Gronow, qui demeure 121 rue Pierre de Roubaix, demande au bureau d’études Clément Dassonneville, à Menin, une modification complète de la façade de son établissement. Les travaux s’élèvent à 14.220 Frs. Dans les années 1970 1980 l’établissement change plusieurs fois de propriétaire. Les enseignes se succèdent également : La Serre et Le Rustique.

L’auberge dans les années 1980 ( document Archives Municipales et Nord Éclair )

A la fin des années 1980, Jean Pierre Pirlet reprend l’établissement qui devient « l’Auberge de Beaumont ». Deux ans plus tard, en 1990, aidé par son chef de cuisine Alain Dequidt, il ajoute à ses deux menus existants de 75 Frs et 125 Frs, des plateaux de fruits de mer.

document collection privée

On peut déguster désormais, le plateau du mareyeur de 24 huîtres fines de claire d’Oléron pour 120 Frs, et le plateau de fruits de mer composé d’huîtres, langoustines, crevettes, bouquets, amandes et un tourteau, pour le prix de 150 Frs. Un arrivage quotidien des fruits de mer et crustacés assure une fraîcheur des produits inégalable. Jean Pierre Pirlet propose également la livraison de plateaux à domicile et la vente à emporter. Il fait aussi profiter sa clientèle de son expérience en matière de champagnes et de vins blancs.

document collection privée

En 1996, Frédéric Mégnien et son épouse Kira reprennent l’auberge de Beaumont. Ils arrêtent la vente de fruits de mer et se dirigent vers une cuisine plus traditionnelle, avec un accueil sympathique et convivial. Frédéric devient  »Maître Restaurateur » ( titre honorifique délivré par l’Etat )

document collection privée

L’engagement de Frédéric : une cuisine réalisée sur place à partir de produits bruts, majoritairement frais, intégrant les circuits courts. Il cuisine des produits de saison, comme les asperges en Avril, le gibier et les champignons à l’automne…

Frédéric et Kira Mégnien ( document Nord Eclair )

Dans les années 2000, un incendie ravage le premier étage ; l’établissement reste alors fermé plusieurs mois pour travaux. En 2007, les époux Mégnien quittent l’auberge pour ouvrir un établissement à Lille puis à Villeneuve d’Ascq.

documents : L’Expresso

En 2008, l’auberge de Beaumont est reprise et devient : L’Expresso. Le nouveau gérant, Jean François Choquet propose désormais une cuisine italienne et française : restauration traditionnelle, vente de pizzas sur place ou à emporter.

Remerciements aux Archives Municipales.