Après avoir traversé une étroite bande du territoire de Tourcoing, la ligne pénètre dans Roubaix en traversant la rue de la Mackellerie. La rue ne change pas de nom en passant d’une ville à l’autre : les plaques portent toujours le nom de rue de Mouvaux. Au carrefour, la dernière maison côté Tourcoing est l’estaminet Decock qu’on voit sur la photo. C’est aujourd’hui une habitation ordinaire.
En nous tournant côté Roubaix, nous nous trouvons face à l’Octroi, situé avant la première guerre côté pair dans les derniers numéros, puis, à partir de 1914, au 103, qui était avant guerre un estaminet. C’est d’ailleurs toujours un débit de boissons le « Café Inter Villes ».
Avançons un peu. En nous retournant vers Mouvaux, nous voyons les deux emplacements successifs de l’Octroi d’abord à droite, puis au coin à gauche, face à l’estaminet dont nous venons de parler. La ligne à cet endroit forme une voie unique au centre de la chaussée.
Un peu plus loin dans la rue, nous sommes maintenant au niveau de la rue d’Italie dont on découvre le débouché à droite sur la photo suivante. Nous pouvons constater l’animation qui régnait à l’époque dans cette rue. La vue est prise en direction de Mouvaux.
Reculons encore de quelques mètres après une courbe modérée. Nous nous trouvons au niveau de 29 sur le trottoir de gauche et 34 en face. Les bâtiments restent les mêmes aujourd’hui, bien que manquant d’entretien. Les magasins si vivants à l’époque sont de nos jours à l’abandon.
En nous retournant, nous voyons au premier plan l’aiguille d’entrée à un garage, et, au fond, le pont du chemin de fer. A peu près au niveau de la croix nous devinons l’entrée de la rue du Luxembourg. La vue est prise vers Roubaix.
Nous allons passer sous le pont, et quitter la rue de Mouvaux pour celle du Grand Chemin.
Ce pont forme, dans sa première version, une voûte en plein cintre, construite en briques habillant une ossature métallique. Il est étroit et ne permet le passage que de deux voies. En 1903, la compagnie de chemin de fer demande à allonger une voie de manœuvre. Il faut élargir le tablier du pont pour accueillir cette troisième voie. La municipalité demande en contrepartie d’allonger la portée de l’ouvrage de 8 à 12 mètres, pour permettre d’élargir la rue de Mouvaux. L’ouvrage sera détruit par les allemands lors de leur retraite en 1918. Il sera reconstruit, mais sur un modèle différent : sa nouvelle voûte sera en forme d’anse de panier. La photo, prise vers Mouvaux, nous montre le pont d’origine.
La rue de grand Chemin commence ici, au carrefour avec la rue de l’Alma, dont on voit l’amorce à droite sur la photo précédente. C’est à cet endroit également que se séparait de la ligne 2 la ligne 1bis qui se dirigeait vers la gare. Aujourd’hui cette zone a été démolie pour faire place à une zone verte.
Poursuivons vers le centre de Roubaix. Deux cent mètres plus loin nous croisons les rues de l’Epeule et de l’Alouette. les bâtiments formant le coin sur la photo qui suit n’ont pas changé aujourd’hui, l’estaminet qu’on voit à droite est toujours un café. La voie suit une légère courbe, la rue formant un angle au carrefour. La ligne croisait ici la ligne G allant de la gare à l’Hospice Barbieux.
A peu de distance, la voie longe le Palais de Justice, situé au numéro 45, qu’on retrouve à droite sur la photo suivante. C’est un ancien hôtel particulier construit en 1880 pour Pierre Catteau, sur les plans de l’architecte Dupire-Rozan. La voie est dédoublée à cet endroit ; on distingue l’aiguille d’entrée du garage.
Juste en face du Palais de Justice, au coin de la rue des Champs, la ligne passe devant l’Institut Sévigné, qui offrait enseignements primaire et supérieur. Il sera transformé ensuite en collège, et reconstruit dans les années 90 à quelques mètres de là. (Un article de votre Blog est consacré à cet institut.)
Encore quelques dizaines de mètres, et la ligne emprunte, à partir du carrefour avec les rues du Bois et de l’Hospice, la courte rue St Georges. Pour cette rue, on peut difficilement faire le parallèle avec les photos actuelles, car la majorité des constructions d’origine ont été démolies et remplacées par des immeubles récents. La photo suivante est prise vers la grand place. A gauche au premier plan la rue de l’Hospice et un estaminet tenu par E.Verhaeghe en 1914.
Avançons encore. Quelques dizaines de mètres plus loin, la ligne côtoie l’institution St Agnès, une « pension de demoiselles », au 47. Le bâtiment, qui avait auparavant abrité l’amicale des Chargeurs de Teintures et Apprêts et le Cercle Sténographique, n’existe plus aujourd’hui. La vue est prise en direction de la Grand Place.
La photo suivante a été prise côté opposé, en regardant Mouvaux, vers milieu de la rue. Le bâtiment à colonnes à peu près au centre de la photo est le numéro 36, l’un des rares à avoir survécu de nos jours. Au fond, l’amorce de la rue du Grand Chemin, que nous venons de quitter.
Poursuivant son périple, le tram débouche finalement sur la Grand Place, par un carrefour qui a beaucoup changé lors du percement de la rue de la Gare, aujourd’hui Avenue Jean Lebas. La voie y forme un large S, d’abord à droite, puis à gauche pour pour se connecter au faisceau de voies de la place.
A suivre…
Les documents proviennent des archives départementales, des archives municipales, et de la médiathèque de Roubaix.