Tramways : La ligne 1 de Roubaix à Tourcoing

 

Elle fait partie des trois premières lignes mises en service. Longue de 3800 mètres, Elle démarre de la limite de Croix (bureau de l’octroi) au bout de la rue de Lille, suit la rue Neuve jusqu’à la grand Place, puis emprunte la grand rue, et la rue du Collège, traverse la place de la Fosse aux chênes avant de suivre la rue de Tourcoing. A Tourcoing, elle emprunte la rue de Roubaix et la rue de la Gare jusqu’à la grand place. Très tôt aussi, la ligne est prolongée vers le nord jusqu’à la rue de l’abattoir.

La voie est à l’écartement normal (1m 44,5) choisi pour pouvoir y faire circuler des wagons de la compagnie du Nord. On prévoit pour un total de 10 voitures et 80 chevaux pour assurer les circulations le long de la ligne. Celle-ci est mise en service en 1877, sans qu’on puisse donner de date précise, car la compagnie a agi sans attendre les autorisations municipales. Les travaux sont menés activement : la rue de Lille est équipée en 15 jours ; une semaine plus tard, le journal de Roubaix du 21 avril indique que la grand place est reliée à Croix… L’adjoint Deleporte-Bayart l’inaugure aussitôt, et la compagnie promet le début de l’exploitation de ce tronçon pour le lendemain !

Une voiture à chevaux à l’arrêt devant le kiosque grand place

 

L’origine de la ligne est donc le bureau de l’octroi. Les tramways à chevaux vont donc cohabiter jusqu’à la grand place avec les trams à vapeur du réseau de Lille jusqu’à la grand place. Ce tronçon sera très vite abandonné et réservé à la compagnie Lilloise, qui se chargera de l’exploitation entre Lille et Croix au nom des deux compagnies. La tête de la ligne 1 est alors ramenée à la grand place de Roubaix en 1880, puis, la même année, reportée à la place de la gare qu’elle atteint par les rue Saint Georges, du grand chemin en suivant la voie de la ligne 2, puis de l’Alma. Deux ans plus tard, la tête de ligne revient à la grand place.

Les premières modifications de la tête de ligne

 

Sur la grand place, les voitures stationnent devant le kiosque érigé en 1878. A cet endroit s’étire un faisceau de trois voies emprunté par les trois lignes existantes. Les voies et les aiguillages vont ensuite se multiplier.

Le premier état des voies de la grand place

 

Passé l’aiguillage extrême du faisceau, la ligne s’engage dans la grand rue en passant devant l’« Automatic Bar », qui deviendra plus tard le « Palais du Vêtement ». Le nombre de motrices et de remorques est à certains moments impressionnant !

Le passage de la ligne à cette extrémité de la grand rue a fait couler beaucoup d’encre. En effet, cette section a tout de suite peiné à accommoder le trafic des lignes. Très vite, on se pose la question de dédoubler les voies à cet endroit. Mais l’étroitesse de la rue est un obstacle qui interdit cette solution. Une partie des lignes sera détournée au sortir de la grand place par la rue Pierre Motte et le boulevard Gambetta pour soulager l’encombrement dans la grand rue. A la demande des commerçants, on se borne à créer un simple dédoublement au niveau de la place de la Liberté pour permettre les croisements.

Dépassé le dédoublement, la voie s’avance sur une courte distance dans une grand rue très fréquentée. Nous distinguons à l’arrière-plan de l’image suivante une motrice en circulation.

Au niveau de la rue du collège, il faut effectuer un virage à gauche, serré à cause de l’étroitesse des rues. La voie est placée près du trottoir dans la grand rue. Mais, à cet endroit se trouvent les établissements Bossu-Cuvelier, qui s’insurgent contre le tracé initial, qui gêne le déchargement des marchandises le long du trottoir. On modifie ce tracé en 1877. Il faut alors frôler le trottoir de la rue du Collège pour conserver un rayon de courbure suffisant (tracé rouge sur le plan).

La ligne s’engage vers le nord dans la rue du Collège où elle forme une voie unique. En 1895 s’installe à gauche au numéro 37 l’Institut technique roubaisien.

Un peu plus loin elle longe l’Institut Turgot installé au 76 en 1903, à l’endroit où était située l’institution Notre Dame des Victoires. La photo est prise au carrefour avec la rue Latine.

On prévoit une zone en voie double pour les croisements dans la courbe à la rencontre de la rue des Charpentiers, non loin de la place de la Fosse aux chênes.

La rue monte de manière continue d’une extrémité à l’autre. Les chevaux des premiers tramways devaient peu apprécier cet effort supplémentaire !

Profil en long de la ligne

A suivre…

Les documents proviennent de la médiathèque et des archives municipales.

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