La famille Saint-Ghislain de 1942 à 1944
Paru en juillet 2010 (à compte d’auteur). Autre parution sous le titre « La Maison des Évadés » en octobre 2017 aux éditions Jourdan (carnets de guerre).
L’auteur, Marie-Pierre Haem-Leclercq est la petite fille. Elle a écrit le livre pour les 80 ans de sa mère à partir des archives soigneusement renseignées, documentées et conservées. Louis et Madeleine Saint-Ghislain et leurs filles habitent au 6 rue Saint Gérard une petite maison (2 pièces en bas, 2 pièces en haut). Louis travaille à la gare de triage toute proche de Tourcoing. Il est préposé à la visite en douane.
Les prisonniers qui s’évadent (d’un peu partout en Belgique, aux Pays Bas, en Allemagne…) s’introduisent dans des wagons de marchandises en se fiant aux étiquettes de destinations. Le voyage est souvent très long, sans eau, sans nourriture, sans toilettes. Louis les récupère, les accueille chez lui, les nourrit, les habille, leur procure des papiers, leur fournit de quoi rentrer chez eux (billets de train notamment). Il agit avec son épouse et ses filles et avec l’aide et la complicité de cheminots belges, de douaniers, de policiers, de voisins, d’administrations municipales (Roubaix et Tourcoing). D’autres évadés arrivent chez les Saint-Ghislain via les Milices Patriotiques du Front de l’Indépendance de Schaerbeek qui ont créé « une ligne d’évasion ». Ils ont recruté, au Mont à Leux, côté belge Georges Hovelaque et côté français Cécile Verbrugge-Lejeune. Leurs jardins mitoyens sont séparés par le riez qui délimite la frontière entre les deux pays. C’est par ces jardins qu’ils font passer les évadés à quelques mètres du poste frontière tenu par les allemands ! Voilà donc l’origine de la plaque commémorative que nous avons photographiée.
La famille Saint-Ghislain est également en contact avec l’abbé Jollet à la Châtre sur Cher. Celui-ci fait passer les évadés en zone libre. Louis Saint-Ghislain est arrêté sur dénonciation le 4 janvier 1944. Emprisonné à Loos puis en Belgique, il est libéré le 12 septembre. Son épouse, Madeleine, est arrêtée le 19 janvier 1944 et libérée 8 jours plus tard.
La famille est restée en contact avec la plupart des évadés et a fait un tour de France pour aller les voir à la libération. L’auteur a rendu visite à une cinquantaine d’entre eux avant d’écrire son livre. Madeleine est décédée le 29 mai 1965 et Louis le 10 octobre 1987…jour de la Saint-Ghislain. La salle de Sport « Saint-Ghislain » a été inaugurée en Juillet 2018.