Charles Bodart-Timal

« Ah ch’quin est fir d’ête roubaignot », «  Les roubaignots sont toudis là » sont les hymnes que nous a laissé, Charles Bodart-Timal est le nom de son épouse qu’il a adjoint au sien.

Né en 1897 dans une famille nombreuse au Cul de Four, il passe sa jeunesse dans ce quartier populaire. A 13 ans, il entre comme apprenti aux Ets Lepoutre . Il restera 50 ans dans cette entreprise et, à force de travail, deviendra chef comptable. Il sera par ailleurs professeur de comptabilité à l’Institut Professionnel Roubaisien et il écrira une méthode d’enseignement de cette matière.

Bodart-Timal jeune doc Méd RX

Parallèlement, Charles se découvre un intérêt pour la poésie française. Il se met à écrire et obtient plusieurs prix, dont celui de poésie de la Muse de Nadaud en 1922. Il écrit aussi en patois et, à 29 ans, il reçoit la Médaille d’or du concours des Amis de Tourcoing où il est mis immédiatement hors concours. C’est le point de départ de sa carrière patoisante qui va se poursuivre jusqu’à sa mort, le 18 décembre 1971. Nous lui devons 7 opérettes dont une en patois (Timoleon), 300 chansons françaises et patoisantes, nombre de poèmes, pasquilles et garlouzettes mais aussi des articles sur le folklore et l’histoire locale. Il compose, vers 1920, la chanson « Vive les allumoirs » que nous avons tous en tête et qui est encore chantée dans les cortèges de cette fête traditionnelle. Le 20 décembre 1949, il est nommé Officier des Palmes Académiques pour services rendus aux lettres.

Évocations Roubaisiennes, livre paru en 1960 Col. Part

L’ouvrage « Évocations roubaisiennes «  publié en 1960 sous le patronage des « Amis de Roubaix »présente toute la diversité de l’œuvre patoisante de l’auteur. Ces textes évoquent avec fantaisie et humour, et souvent émotion , la vie quotidienne, la famille, les souvenirs, le temps qui passe. L’ouvrage comprend également un exposé sur les origines de notre patois.

« Un mot patois est une relique ; il a tant servi à tant de braves gens qui y mettaient le meilleur d’eux-mêmes ».

Bodart-Timal adulte Col.Part.

Le 22 février 1986, une place Bodart-Timal a été inaugurée à Roubaix. A cette occasion, un spectacle patoisant reprenant ses œuvres les plus marquantes a eu lieu dans la salle de concert du Conservatoire, tout proche de la place.

Des courses de baignoires sur le canal !

Le canal a très vite été un lieu d’activités conviviales. Les sports nautiques ont trouvé leur décor, ainsi l’aviron et les régates du Cercle Nautique de Roubaix mais aussi les nageurs et bien sûr la pêche.

En 1988, la Jeune Chambre Économique de Roubaix crée les « Animations Nautiques » quai de Calais et quai de Dunkerque, dans le quartier de l’Union. Le point d’orgue de la manifestation sera une course de baignoires ! Elle organise encore l’édition 1989 puis c’est la transmission en 1990 à la Ville de Roubaix, au Comité des Fêtes de l’Union et à l’Association des Commerçants et Artisans de l’Union Roubaix (ACAUR) composée du Garage Darbo, de la librairie Delesalle et de l’auto-école Grouillon. Ces animations sont intégrées au programme de la Fête Nationale et se déroulent le 14 juillet.

La course de baignoires Photo Comité des fêtes

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La maison des prisonniers

La maison des évadés Editions Jourdan

La famille Saint-Ghislain de 1942 à 1944

Paru en juillet 2010 (à compte d’auteur). Autre parution sous le titre « La Maison des Évadés » en octobre 2017 aux éditions Jourdan (carnets de guerre).

L’auteur, Marie-Pierre Haem-Leclercq est la petite fille. Elle a écrit le livre pour les 80 ans de sa mère à partir des archives soigneusement renseignées, documentées et conservées. Louis et Madeleine Saint-Ghislain et leurs filles habitent au 6 rue Saint Gérard une petite maison (2 pièces en bas, 2 pièces en haut). Louis travaille à la gare de triage toute proche de Tourcoing. Il est préposé à la visite en douane.

Les prisonniers qui s’évadent (d’un peu partout en Belgique, aux Pays Bas, en Allemagne…) s’introduisent dans des wagons de marchandises en se fiant aux étiquettes de destinations. Le voyage est souvent très long, sans eau, sans nourriture, sans toilettes. Louis les récupère, les accueille chez lui, les nourrit, les habille, leur procure des papiers, leur fournit de quoi rentrer chez eux (billets de train notamment). Il agit avec son épouse et ses filles et avec l’aide et la complicité de cheminots belges, de douaniers, de policiers, de voisins, d’administrations municipales (Roubaix et Tourcoing). D’autres évadés arrivent chez les Saint-Ghislain via les Milices Patriotiques du Front de l’Indépendance de Schaerbeek qui ont créé « une ligne d’évasion ». Ils ont recruté, au Mont à Leux, côté belge Georges Hovelaque et côté français Cécile Verbrugge-Lejeune. Leurs jardins mitoyens sont séparés par le riez qui délimite la frontière entre les deux pays. C’est par ces jardins qu’ils font passer les évadés à quelques mètres du poste frontière tenu par les allemands ! Voilà donc l’origine de la plaque commémorative que nous avons photographiée.

Plaque souvenir Photo Gérard Vanspeybroeck

La famille Saint-Ghislain est également en contact avec l’abbé Jollet à la Châtre sur Cher. Celui-ci fait passer les évadés en zone libre. Louis Saint-Ghislain est arrêté sur dénonciation le 4 janvier 1944. Emprisonné à Loos puis en Belgique, il est libéré le 12 septembre. Son épouse, Madeleine, est arrêtée le 19 janvier 1944 et libérée 8 jours plus tard.

La famille est restée en contact avec la plupart des évadés et a fait un tour de France pour aller les voir à la libération. L’auteur a rendu visite à une cinquantaine d’entre eux avant d’écrire son livre. Madeleine est décédée le 29 mai 1965 et Louis le 10 octobre 1987…jour de la Saint-Ghislain. La salle de Sport « Saint-Ghislain » a été inaugurée en Juillet 2018.

Le Mont à Leux

Rue du Mont à Leux CP Coll Particulière

J’ai grandi au Mont à Leux dans les années 50 et 60 dans une maison située à quelques mètres de la frontière. Nous n’avions pas de salle de bains et nous nous chauffions au charbon. Au bout du jardin, passait le riez qui débordait régulièrement en cas de fortes pluies. Les maisons de la rangée étaient souvent inondées et il n’était pas rare d’avoir la visite de rats de la taille d’un lapin !

La douane française du Mont à Leux CP Coll Particulière

Pour les courses, nous allions souvent en Belgique. La douane était tenue 24 heures sur 24 et les contrôles étaient quasi systématiques. Certains douaniers étaient très stricts et d’autres plus conciliants. Il fallait donc bien regarder qui était de service avant de passer la frontière. Il fallait aussi ruser. Pour aller acheter des chaussures en Belgique, on mettait de vieilles chaussures aux pieds et on les laissait chez le marchand. Au retour, on avait soin de salir les nouvelles chaussures avant de repasser la douane. Un jour, mon futur mari est allé acheter un imperméable. Il l’a mis, l’air de rien, sur son bras pour revenir en France. Comme c’était un jour de grand soleil, la sagacité du douanier n’a pas été prise en défaut et il a du payer une amende.

Après la douane belge, la grande rue du Mont à Leux et ses magasins Coll Particulière

Je me souviens aussi des gros camions qui stationnaient longuement devant la maison le temps des démarches administratives.

L’église St Gérard CP Coll Particulière

Pour les courses en France, nous avions une épicerie au bout de la rangée sur le même trottoir. Dans le proche quartier Saint Gérard, où l’église a été désacralisée depuis, nous trouvions boulangerie, boucherie, pharmacie, mercerie et papeterie. C’est dans ce quartier que j’ai fait ma scolarité primaire. Ensuite, pour aller au collège dans le centre de Wattrelos, notre quartier n’étant pas desservi par les transports en commun, je devais me rendre à pied au Sapin Vert.

Remerciements à  Chantal Vancaelemont pour son témoignage

Les beaux jeudis au Gauquier 2

Pour entrer au 27 rue du Gauquier, il fallait monter deux marches. Un long couloir traversait la maison jusqu’au jardin. Sur la droite, en entrant, « la pièce du devant », lieu quelque peu sanctuarisé, dans lequel on trouvait les plus beaux meubles et les plus beaux objets de la maison et où l’on n’allait jamais, sauf occasions exceptionnelles. Signe des temps, cette pièce est devenue aujourd’hui un garage. Suivaient la porte de l’escalier pour accéder à l’étage puis la porte du cellier.

Le n°27 rue du Gauquier Photo PhW

A gauche, une porte s’ouvrait sur le séjour. Au centre de cette vaste pièce, autour d’une table recouverte d’une toile cirée, étaient disposées des chaises paillées garnies de coussins. Dans un coin, au dessus de l’évier, était accrochée une armoire de toilette en bois, munie d’un miroir. Une cuisinière au charbon et un meuble de style « mado » complétaient l’équipement de cette pièce à vivre. Une porte donnait sur la chambre à coucher dont l’accès nous était interdit sauf le jour de la présentation des voeux aux grands parents . Les cousins et cousines s’y retrouvaient après avoir récité leurs  « compliments ». Au bout du couloir central, dans un bâtiment marteau, une arrière cuisine était aménagée. Cette pièce servait pour la cuisson des aliments, la confection des confitures et des conserves. Au-delà, une autre petite pièce abritait les outils de jardin.

A l’extérieur, un cheminement en pierres permettait d’aller rendre visite aux voisins de la rangée sans passer par la rue. A côté de la citerne de récupération des eaux de pluie, grand père avait planté un piquet pour y installer un avion à hélice de sa fabrication qui faisait office de girouette. Non loin, une petite construction accueillait les toilettes dont la porte était agrémentée, dans sa partie supérieure, d’une ouverture en forme de cœur.

Grand père apportait un soin particulier à l’entretien de son jardin dans lequel, outre des fleurs, et particulièrement des pensées, il cultivait salades, haricots verts, pommes de terre, carottes et autres légumes. Au moment des repas, de bonnes odeurs emplissaient la maison. L’après midi, nous pouvions jouer dans le jardin jusqu’à l’heure du goûter. Grand père nous coupait de belles tartines bien régulières sur lesquelles grand mère étalait le beurre de la ferme, la confiture de rhubarbe maison ou du « pastador ».

La rangée de la carrière Briet Photo PhW

Parfois, nous allions rendre visite, en empruntant la carrière Briet, à notre arrière grand père, Fortuné, ancien tisserand à domicile, qui habitait une « maison à otil »  dans la rangée située près de la ferme Malvache. Cette ferme est aujourd’hui démolie. D’autres fois, nous allions faire quelques achats en Belgique, au bout de la rue : chocolat, pain d’épices,… Au passage, nous nous arrêtions chez des membres de la famille : le photographe André Delrue ou une cousine chez qui mandarins et canaris volaient, dans une pièce dédiée donnant sur le séjour et fermée par une porte grillagée.

La boutique et la maison d’André Delrue Photo PhW

Puis venait le moment du retour au Nouveau Roubaix. Nous étions délicieusement fatigués par cette journée au grand air et heureux ce cette expédition.

Les beaux jeudis au Gauquier

Dans les années 60, nous n’avions pas école le jeudi. Nous habitions au Nouveau Roubaix et de temps en temps, notre mère en profitait pour emmener, ma sœur et moi, passer la journée chez ses parents, dans la campagne de Wattrelos. Nous prenions le bus numéro 18 Boulevard d de Fourmies, près du carrefour avec l’avenue Motte. Arrivés à la gare de bus de la Grand Place de Roubaix, nous prenions sur un autre quai le 14, direction Wattrelos, terminus à la Houzarde, juste avant le poste frontière.

Le poste de douane de la Houzarde Coll Particulière

Puis, c’était le cheminement à pied, promenade bucolique et pittoresque pour nous, enfants de la ville. Nous empruntions la rue de la Boutillerie. Sur notre droite, une rangée de maisons qui existe toujours aujourd’hui, le carrefour avec la rue de la Baillerie, puis celui avec la rue Leruste au-delà duquel se trouvait le poste de douane français. Sur la gauche, des pâtures où le collège Pablo Néruda sera construit au début des années 1970 puis la belle ferme de la Boutillerie, en retrait de la route, rénovée à plusieurs reprises et toujours présente.

Ferme de la Boutillerie vue Google maps

Puis de nouveau des pâtures se présentaient à nous, de part et d’autre de la chaussée. Le lotissement des rues Verlaine et Baudelaire ne sera construit qu’à la fin des années 1970. Ensuite, une nouvelle rangée de maisons à droite et, après un alignement de grands peupliers, la ferme Destombes sur notre gauche, exploitée par 3 frères, Bernard, Marc et Dominique.

La ferme Destombes 2020 Photo PhW

J’apprendrai beaucoup plus tard que, comme nombre de leurs confrères du secteur, Ils sont confrontés aux difficultés liées à l’urbanisation : raréfaction des terres exploitables. Celles -ci sont enclavées, dispersées et de petite taille ce qui induit des déplacements longs et coûteux. Ils décident de se spécialiser dans la production de lait et créent le Groupement Agricole d’Exploitation en Commun (G.A.E.C) en 1964. Cette structure va leur permettre de vendre directement près du tiers de leur production à la population nombreuse près de la ferme, le reste étant vendu à une coopérative. Aujourd’hui, une aile du bâtiment a été aménagée pour accueillir 6 logements étudiants. La ferme sera reprise en janvier 2003 pat M. Truffaut, anciennement agriculteur rue Leuridan Noclain. Les bâtiments de son ancienne ferme sont toujours debout à ce jour.

Enfin, nous arrivions au 27 rue de Gauquier au terme d’une marche de 20 à 30 minutes avec nos petites jambes !

Un berceau chez Ducroquet

Nous possédons un berceau de famille un peu particulier puisqu’il s’agit d’un « chariot alsacien » fabriqué en 1956 à Virieux le Petit (département de l’Ain) par un artisan vannier itinérant. Tous les nouveaux nés de la famille ont dormi dedans et le chariot a été transmis de foyer en foyer au gré des naissances, neuf en tout à ce jour. Pour l’arrivée de notre fille, nous le récupérons fin 1995. Il a donc près de 40 ans et il a déjà beaucoup servi. Aussi va-t-il nécessiter la réparation des arceaux de la capote et, surtout, le remplacement de la parure en tissu.

Le berceau à reprendre Coll particulière

Pas moins de 14 mètres de broderie anglaise sont nécessaires et nous nous rendons chez Ducroquet , mercerie réputée de la Ville, au 95-97 Grand Rue à Roubaix. Surpris et ne sachant pas ce qu’est un « chariot alsacien », Monsieur Ducroquet nous demande quel usage sera fait d’un tel métrage, compte tenu, notamment de son coût. Après nos explications, il enregistre notre commande et nous demande à voir le travail fini, ce que nous avons fait volontiers en lui apportant la photo qui illustre cet article. Ajoutons pour finir que la facturation fut bienveillante !

Le magasin Ducroquet Grand Rue Vue Google Maps

Le 56ème Tour de France part de Roubaix

Le logo tour ville 1969 Photo NE

Roubaix, qui a déjà été Ville Étape 14 fois, est retenue pour être Ville Départ de la Grande Boucle pour la première fois, et la dernière à ce jour, de son histoire. L’accueil du Tour va nécessiter plusieurs mois de préparatifs. La Ville va notamment mettre à la disposition des organisateurs l’immense salle de tissage ainsi que les bâtiments annexes de l’usine Huet, boulevard Leclerc, désaffectée depuis cinq ans. Les services municipaux s’activent pour débarrasser le sol d’une épaisse couche de cambouis, nettoyer et repeindre les locaux et remettre à neuf les sanitaires. Des élèves du Collège d’Enseignement Technique du Bd de Lyon apportent leur concours en particulier pour la décoration. Une vaste salle de presse équipée de 10 lignes téléphoniques et de 8 téléscripteurs y est aménagée. Dès le lundi 23 juin, l’État Major du Tour prend possession des lieux, bientôt rejoint par les 370 véhicules et les 1400 personnes de l’organisation. Le stock de matériel comprend entre autres 2200 maillots, 2500 bidons et 2500 musettes.

Premier jour

Les festivités commencent le vendredi 27 juin 1969. Divers stands des partenaires du Tour et de firmes participantes à la caravane publicitaire sont installés boulevard Gambetta et proposent des jeux concours et des démonstrations de 17 h à 20 h 30.

A partir de 20 h 30, le podium d’Europe 1 installé sur la Grand Place offre un spectacle de variétés. Alain Barrière, les Frères Ennemis et Annie Fratellini s’y produisent. Un film reportage sur les préparatifs du Tour est ensuite projeté sur grand écran et la soirée se termine par un bal animé par l’orchestre de l’accordéoniste Raymond Boisserie.

Deuxième jour

Le samedi 28 juin, une réunion d’attente est organisée par le jeune Vélo Club de Roubaix sur la piste du vélodrome. Les deux grands « pistards » français Trentin et Morelon ainsi que le français Roger Desmaret, lauréat du récent Paris Roubaix Amateurs, affrontent des champions hollandais, belges, allemands, anglais et régionaux.

Le départ du contre la montre Photo NE

A 17 h est donné le départ du prologue du Tour. Il s’agit d’un contre la montre individuel. Les 130 engagés s’élancent de minute en minute depuis l’avenue Van der Meersch sur un circuit de 10 kms 400 qui emprunte les avenues Salengro, Motte, Delory, Le Nôtre. Le retour s’effectue par la rue Verte, les avenues Delory et Motte. L’arrivée est jugée sur l’anneau du vélodrome. Chaque coureur est suivi par une voiture de directeur sportif sur laquelle est apposée une pancarte avec son nom. Les milliers de spectateurs peuvent ainsi découvrir chaque concurrent et même le voir passer deux fois en se plaçant habilement sur ce parcours, au demeurant valorisant pour la Ville. Nombreux étaient ceux qui s’attendaient à une victoire d’Eddy Merckx. C’est Rudy Altig qui lui brûle la politesse pour 7 secondes et qui portera donc le premier maillot jaune de cette édition. Le soir, les animations reprennent sur la Grand Place et le film de l’étape du jour est diffusé.

Troisième jour

Présentation des équipes Photo AmRx

Le dimanche 29 juin, les cérémonies solennelles de départ commencent à 9 h au vélodrome avec la présentation des équipes. A 9 h 50, Victor Provo, Maire de Roubaix, coupe le ruban et donne le départ fictif de cette étape qui conduira les coureurs à Woluwe-Saint Pierre en Belgique. Après un itinéraire de 6,700 kms dans les rue de la ville, le départ réel est donné place Charles Louis Spriet direction Toufflers et la frontière. La fête est terminée…

Médaille du tour pour Roubaix Photo AmRx

La Ville de Roubaix est récompensée pour l’organisation sans faille de l’évènement par la Médaille de Reconnaissance du Tour remise par son Directeur Général, Jacques Goddet, à Victor Provo Maire de Roubaix.

La course à l’extension

La poste de la place Spriet années soixante Photo AmRx

A la fin des années 80 apparaît la nécessité d’une extension et d’une réhabilitation du bureau de poste de la place Spriet qui ne répond plus aux besoins de la population du quartier. Ce dossier va prendre les apparences d’un véritable « serpent de mer » :

  • Avril 1990, premier projet de réhabilitation et d’extension sur 71 m2 pour un montant de 1200 000 francs

  • Juin 1995, second projet de réhabilitation avec une extension sur 132 m2. Montant 2 200 000 francs

  • Octobre 1995, le même projet est déposé et n’aboutit pas non plus

  • Octobre 1996, nouvelle version pour un montant de 2 485 000

  • Fin 1997 le dossier est enfin finalisé et fera l’objet d’une délibération en Conseil Municipal le 28 mars 1998

Les 115 m2 existants seront entièrement réhabilités et l’extension sera réalisée sur 160 m2. Deux distributeurs de billets seront installés, l’organisation intérieure des guichets et le mobilier seront modifiés, une nouvelle entrée avec rampe d’accès pour les personnes à mobilité réduite sera aménagée. Le coût des travaux s’établit à 2 435 000 francs. L’État participe à hauteur de 1 017 500 francs (Fonds Social Urbain), la Poste pour un montant de 118 500 francs (distributeurs et mobilier) et la Ville, propriétaire des lieux, prend en charge 1 299 000 francs. Les travaux débutent le 17 mai 1999 sans interruption du service puisque un «transloko» est installé sur le trottoir.

Une tentative de hold up à main armée a lieu le 3 novembre 1999. L’agresseur, ayant sans doute estimé que l’installation provisoire la rendait plus vulnérable, fait face à un agent qui ne se départit pas de son sang froid et l’oblige à prendre la fuite. La petite mercerie Balot, voisine de la Poste, dépose un recours arguant que les travaux nuisent à la visibilité du commerce et impactent le chiffre d’affaires. Ce recours sera rejeté. Néanmoins, la Ville fait apposer un panneau « Commerce ouvert durant les travaux ».

La nouvelle poste Photo Carole Vanspey

Les travaux se terminent le 3 décembre 1999. On attendait un sprint, ce fut un marathon. Le nouveau bureau est inauguré le 19 janvier 2000, soit 10 ans après la présentation du premier projet, en même temps que la nouvelle agence de l’ANPE à l’angle du boulevard de Fourmies et de la rue Horace Vernet ainsi que les nouveaux locaux du Centre Social Carpeaux au 277 avenue Linné, dans une partie de l’école Marlot .

A cette date la Mairie des Quartiers Sud, 188 boulevard de Fourmies, est en travaux de réhabilitation et d’aménagement pour un montant de3 000 000 de francs. Il y a donc à l’époque un véritable effort de confortation des services publics de proximité.

En piste en 1968

En parcourant la presse locale de l’année 1968, on peut se féliciter de voir notre Vélo Club continuer de se développer et à nouer des partenariats. Ainsi, au cours d’une réception organisée aux Établissements BERGER à Lille, le club se voit doter de maillots et d’équipements ainsi que de vélos « La Captivante » par les établissements JEUNET. A noter que cette entreprise fabrique également les vélos Jacques Anquetil.

photo NM

Avec le concours du Comité Flandres Artois, le Vélo club organise en mars les « Médailles Cyclistes », courses de vitesse et de poursuite sur le vélodrome. Les 50 coureurs participants viennent de toute la région : Dunkerque, Boulogne, Anzin, Valenciennes, Arras, Roubaix, Lille, ….

Les commentaires sont confiés à Jean-Pierre Lentignac, speaker de la Fédération Française de Cyclisme. D’origine méridionale, il est surnommé « Josh Randall » tant il est doué pour inciter le public à apporter son soutien financier pour les primes allouées aux coureurs….

photo NM

Cette même année, Jacques Polfliet, 25 ans, champion des Flandres en vitesse sur piste, annonce qu’il met fin à sa carrière à la fin de la saison. Agent Citroën rue Eugène Motte prolongée à Roubaix, il va se consacrer à l’entraînement des jeunes du Vélo Club. Il s’entraîne néanmoins sur l’anneau roubaisien en vue des Championnats de France.

Jacques Polfliet dans son garage.photo NM

Le Vélo Club continue d’organiser non seulement des réunions sur piste, notamment les samedis cyclistes, dans la droite ligne des « Médailles » mais aussi des épreuves sur route: Critérium de la rue de Lannoy, circuit du Fresnoy-Mackellerie, Grand Prix des Gentlemen à Wattrelos,….

On peut également constater que la structure du Club se consolide grâce à l’engagement personnel de nombreux passionnés. A titre d’exemples : Georges Klein, conseiller technique auprès des jeunes, Fernand Sacré, conseiller « psychologique », Roger Moerman, entraîneur (maître d’éducation physique à la Ville de Roubaix), Léon Charles, chargé des questions matérielles.

André Pétrieux (père), Fernand Sacré, Jacques Polfliet, Jean-Pierre Lentignac photos NM