Le centre de formation de la rue Delespaul

Au n°185 de la rue Delespaul se trouvaient en 1953, les ateliers de constructions électroniques, anciens Ets Flaga. Il y avait un concierge, M. Breywaert. Puis en 1960, c’est la société parisienne Clarel qui vient s’installer là. Les membres de l’atelier se souviennent du grand nombre d’ouvriers qui travaillaient là et de l’agencement des lieux. Chaque étage était réservé à un type de fabrication particulier. CLAREL était une société Française spécialisée dans la fabrication d’appareils d’éclairage intérieur et extérieur. CLAREL s’est fait connaître sur le marché de l’éclairage public Français au début des années 1950. Sa première réalisation fut un modèle résidentiel de lanterne fait d’une vasque en plexiglass allongée en forme d’accordéon, équipée de tubes fluorescents. Son catalogue de produits s’est largement développé en France et en Belgique. La société Ragni continue de commercialiser les lanternes CLAREL encore présentes au catalogue lors de la reprise tout en commercialisant ses propres produits.[1]

Publicité Clarel parue dans NE
Publicité Clarel parue dans NE

Une annonce parue dans la presse en janvier 1971 nous apprend que le centre AFID est installé depuis quelques mois dans ses nouveaux locaux du 185 de la rue Delespaul, et qu’il pourra accueillir de nombreux élèves à la rentrée prochaine. On peut situer la création du centre de formation dans le courant de l’année 1970. Les témoins disent que le site est resté inoccupé quelques années.

L’A.F.I.D (association pour la formation dans les industries diverses de la région Roubaix Tourcoing) existe depuis le 24 mars 1961, date de l’inauguration officielle de ses locaux à Roubaix, 18 rue Pauvrée. Elle fait partie de l’A.I.F.P. (association interprofessionnelle de formation professionnelle). Sa mission est d’étudier les problèmes de formation professionnelle du personnel des entreprises industrielles et commerciales de la région. Elle suscite, crée ou participe à la création de moyens de formation et de perfectionnement. M. Gacon en est le directeur en 1961. Première initiative, une session d’initiation industrielle destinée aux jeunes qui sortent de l’école primaire, et qui n’ont pu accéder aux collèges d’enseignement technique. Des projets : formations de bobiniers électriciens, vers un CAP, électromécaniciens, cours de vente en magasins de détail, examens professionnels.

Le centre AFID Photo CQ ECHO
Le centre AFID Photo CQ ECHO

L’A.F.I.D fonctionne avec des commissions constituées par les représentants des écoles ou instituts intéressés, des représentants patronaux, des salariés et des spécialistes compétents. Ces commissions déterminent les programmes, le niveau établi, le moyen de formation choisi, et suivent l’exploitation et la gestion de cette activité. L’AFID ne recueille aucune cotisation, n’a pas d’adhérents. Ses frais administratifs sont couverts par des subventions d’organismes professionnels.

Le point de vue de l’AFID en 1963 est le suivant : l’activité économique se façonnera qu’en fonction d’une main d’œuvre qualifiée. Il faut donc développer la formation régionale en fonction des problèmes industriels et commerciaux. Les contacts entre professionnels, responsables de formation et d’enseignement et spécialistes doivent être plus nombreux. Les professionnels doivent mettre en place les moyens pour les formations qu’ils désirent voir appliquer et prouver ainsi aux organismes officiels (FPA) la nécessité de telle ou telle formation. Des conventions pourront ensuite être passées pour les frais de formation. Enfin, il faut éviter l’émigration de la main d’œuvre qualifiée, en lui permettant de se perfectionner.

Une vue des ateliers Photo NE
Une vue des ateliers Photo NE

En janvier 1971, on annonce donc  l’ouverture pour la rentrée prochaine d’un nouveau centre AFID. Installé depuis quelques mois, il accueillera 100 nouveaux élèves à la rentrée scolaire (septembre), élèves âgés de 14 ans. On trouve là un centre d’éducation professionnelle, avec stages en entreprises (46 entreprises de Roubaix et environs), un centre de formation d’apprentis, pour jeunes embauchés souhaitant obtenir un CAP avec accord employeur, et une section adultes, en recyclage, techniques électroniques et pneumatiques, plans et dessins, conducteurs de machines.

Les membres de l’atelier ECHO se souviennent d’un centre très fréquenté, mais également replié sur lui-même, qui communiquait peu dans le quartier. Cependant, en mai 1990, le centre de formation de la rue Delespaul organisait une opération « portes ouvertes » pour promotionner ses formations de tourneurs, fraiseur, soudeurs.

Démolition du centre Photo CQ ECHO
Démolition du centre Photo CQ ECHO

Nous ne savons pas encore quand le centre de formation arrêta ses activités, ni pour quelles raisons. Le comité de quartier a pris ces clichés au moment de sa démolition  en novembre 1998. Tous les témoignages sur la vie et les activités de ce centre sont les bienvenus !

L'emplacement vide ext Google maps
L’emplacement vide ext Google maps

Remerciements au Comité de Quartier ECHO pour les témoignages et illustrations


[1] D’après le site Phozagora

12 réponses sur “Le centre de formation de la rue Delespaul”

  1. Ma mère a travaillé chez Flaga puis Clarel de + ou – 1951 jusqu’à la disparition de site. Il me semble que c’est en 1969, j’ai encore dû y travailler durant les vacances en 67 ou 68. Clarel dépendait des ACEC de Charleroi, leur exploitation s’est poursuivie sur Saint Quentin, ils ont eu une usine aussi rue du Nouveau Monde.

      1. c’est ce qui s’appelle une réponse tardive mais je n’avais pas vu la question! Une recherche avec google maps et street view m’a aidé à retrouver la mémoire dans ce secteur qui a beaucoup changé…Réponse avec certitude : c’était au 43 (immeuble qui semble en vente depuis plusieurs années…).
        Pour les dates, je sais que ma mère y a travaillé après quelques années dans une filiale, de 70/71 jusque 1980, elle a eu une préretraite car le site devait s’arrêter….

  2. Bonjour,

    J’ai travaillé à l’AIFP en tant qu’intendant de 1973 à 1975. La directrice s’appelait Mme Patin. Il y avait aussi le directeur Mr Bodart. Le Centre de formation professionelle formait des soudeurs, des électriciens, des tourneurs. Les élèves avaient des cours généraux en plus des cours techniques. Ils restaient manger pour le repas du midi que les deux cuisinières leurs préparaient.Ils allaient en entreprise une semaine sur deux. Mr Adamski était le gestionnaire.

  3. il me semble que le centre AIFP AFID était déjà ouvert en 1970, en effet je me souviens que nous avions appris la mort du général De Gaulle en classe, il me semble qu’ à l’époque Monsieur Caillaux en était le directeur.

  4. J y étais de 1990 à 1992 en formation chaudronnier soudeur et en alternance chez Lemaire et cie à Roubaix, mon prof était mr Leone et Mr steppe

  5. Bonjour,
    J’ai débuté ma carrière professionnelle grâce à l’AIFP AFID de la rue delespaul à Roubaix en tant qu’apprenti en électromécanique de 1983 à 1985. J’ai pu me réconcilier avec l’école et reprendre un chemin qui m’a permis de trouver ma place dans la société. Merci à tous ceux qui ont permis à ce centre d’exister et qui ont ainsi donné une seconde chance aux écoliers en incompréhensions face au système scolaire classique en place.
    C’était un centre de formation tourné vers le concret et le réel, on nous apprenait un métier et c’était plaisant . En alternance une semaine sur deux avec un petit salaire(3 francs de l’heure, un peu moins de cinquante centimes d’euros) pour commencer c’était un bon début. A 18 ans avec mon CAP j’ai pu être embauché de suite et me lancer dans la vie avec une perspective à moyen terme.
    Vu de l’extérieur ça ne voulait peut être rien dire mais ce centre a changé la vie de beaucoup de jeunes de cette époque.
    Merci pour cet atelier mémoire et j’ai une pensée également pour tous les professeurs qui récupéraient des gamins difficiles et à qui il fallait redonner le goût des études.
    Bonne continuation,
    Témoignage anonyme

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