La poste en France est issue des relais de poste, mis en place par le roi au quinzième siècle pour transporter les messages royaux, et surtout des offices de messagers royaux créés au seizième siècle et autorisés à transporter le courrier des particuliers. L’administration des postes trouve quant à elle son origine avec la création de la « poste aux lettres» dirigée par le surintendant général des postes.
Le télégraphe quant à lui ne voit le jour qu’en 1845 et c’est seulement en 1879 que la poste fusionne avec le télégraphe pour devenir les PTT (Postes, Télégraphes et Téléphones) et se voit attribuer un ministère. L’acheminement du courrier se fait essentiellement par le rail à l’époque et seules les grands villes sont munies de bureaux de poste.
A Hem, à la fin du dix-neuvième siècle, seule une boîte aux lettres, modernisée en 1880 par l’achat d’une belle porte à cadran indiquant le passage du facteur, existe encore. Les industriels qui s’installent dans la commune réclament à grands cris l’ouverture d’un bureau de poste.
Mais ce n’est qu’en 1891 que le Ministre autorise la création d’un bureau de quatrième classe, et à la condition que la commune fournisse durant 18 ans les locaux gratuitement. L’autorisation obtenue, dès 1892, la ville fait donc construire celui-ci à l’angle de la route de Lannoy et de la carrière de Beaumont (aujourd’hui rues Jules Guesde et de Beaumont) .
C’est l’architecte Mr Deregnaucourt, de Roubaix, qui est chargé de la réalisation du projet qui comprend le bureau de poste et le logement du directeur. Sur la façade du bâtiment, côté route de Lannoy, apparaît l’inscription « Postes et Télégraphes ».
Pierre Gosman, cabaretier, est alors nommé porteur de télégrammes. Enfin en 1898, le téléphone est installé et la receveuse des postes, surchargée, prend une aide à son compte.
La Mairie n’est raccordée qu’en 1905 et, dès 1910, des réclamations commencent par suite d’encombrement du circuit téléphonique, obligeant les PTT à prévoir une seconde ligne mais pas immédiatement en raison d’un problème de manque de crédits.
Avec la croissance rapide de la ville de Hem, un nouveau bureau de poste, répondant aux besoins d’une ville moyenne, est mis en chantier, à l’angle du boulevard Clemenceau et de la rue Jean Jaurès en 1968 pour être ouvert au public au début de l’année 1969.
Le nouveau bureau de poste bénéficie de places de parking ainsi que d’un distributeur de billets de manière à améliorer la vie des habitants du quartier des 3 Baudets, où un nouveau lotissement vient de voir le jour en face de l’église Saint-Joseph. Par ailleurs, s’il n’est plus à proprement parler en centre ville, il n’en est pas très éloigné.
Depuis 1970, si l’immeuble a connu quelques rénovations, notamment en matière de réfection des peintures de façade, il n’a pas été fondamentalement modifié comme le montrent ces 2 photos des années 70 et 2020. Seul le parking, régulièrement encombré en raison du grand nombre d’usagers a fait l’objet d’un agrandissement.
Quant à l’ancien bureau de poste de la rue Jules Guesde, les locaux, un temps inoccupés ont accueilli ensuite les marbreries Scopi puis Piccini. A partir de 2020, cette dernière a diversifié ses activités en adjoignant à sa fonction première celle d’entreprise de pompes funèbres.
Si, côté rue de Beaumont, une exposition de monuments funéraires a été aménagée à 10 mètres de l’entrée sur le coin et si la façade a subi un ravalement complet il est aisé de retrouver dans l’aspect du bâtiment actuel les vestiges de l’ancienne poste de Hem.
Remerciements à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui ainsi qu’à la ville de Hem.